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Le Réveillon des Amis Secrets

Vous recevez tous l’enveloppe. Certains la trouveront au pied de leur lit, sous leur oreiller, ou dans les poches de leur pyjama. Certains n’y feront pas attention, par distraction ou indifférence. Mais tous ceux qui l’ouvrent, de leur plein gré ou non, verront la même chose : une carte qui, en se dépliant, révèle un origami somptueux de sapins et cadeaux en papier découpé, avec à l'intérieur le portrait d’un de vos camarades du Grand Arbre, son nom inscrit en dessous en lettres calligraphiées.
Et puis, accompagnée d’un tintement de clochettes, une voix chaude retentira dans vos oreilles, une voix qui semble vous parler de la façon que vous comprenez le plus intimement. Pour les enfants qui ne parlent pas anglais, elle semblera même lui délivrer les instruction dans leur langue maternelle. Pour les plus petits, elle adaptera son discours pour être sûr qu'il soit compris. Les plus perspicaces comprendront qu’il s’agit d’un message du Père Noël, mais quoiqu'il en soit, tous sentiront que la lettre qu’ils tiennent entre leurs mains est un objet magique, et que ce message n’est pas à prendre à la légère.

La voix explique qu’ouvrir cette carte de vœux a fait de vous un lutin temporaire, et que vous avez la mission d’offrir un cadeau à la personne dont le nom y est écrit. Un vrai cadeau, un cadeau qui vient du cœur ! Et surtout, il ne faut pas que cette personne sache que c’est vous, son ami secret, du moins jusqu’au jour de la grande distribution.
Avant que le message se termine, une autre voix, celle d’un lutin, déblatère à toute vitesse une liste de précisions : par l’ouverture de cette carte, vous signez implicitement un pacte magique. Vous voilà officiellement engagé dans ce petit événement, que vous le vouliez ou non. Et ne rien offrir, ou pire, offrir un cadeau malveillant, aura des conséquences. Mais avant que beaucoup ne puissent saisir la portée de ces mots, le message s’éteindra, et il ne restera entre leurs mains que le portrait et le nom de leur ami secret.

Les mères décident donc d’organiser un grand festin. Pour une fois, cela se passera dans le Zeppelin, amarré tout en haut de l’Arbre, et décoré pour l’occasion de guirlandes lumineuses et d’étoiles en papier. A l’intérieur, la salle principale est meublée pour un grand banquet. La grande table décorée est couverte de victuailles typiques de Noël, de sablés en formes de flocons, de buches au chocolat, de petits pains, de ce que chaque mère aura décidé de cuisiner pour l’occasion. Un groupe de Perdus a même réussi à hisser un petit sapin jusqu’ici, et il trône fièrement dans un coin de la pièce.

Les enfants arrivent avec leurs cadeaux à la main – certains auront prévu le leur bien en avance, d’autres n’y auront pensé qu’à la dernière minute. D’autres encore, décidant d’ignorer l’avertissement de la lettre, sont venus les mains vides.

Peter Pan est là, vêtu de sa cape d'hermine et de velours, assis sur un trône rouge et or situé à côté du sapin. Beaucoup d'enfants ne l'ont pas vu depuis longtemps, et les plus attentifs noteront sa pâleur et sa raideur inhabituelles, et le sentiront étrangement absent, éteint, distant, comme s'il n'était pas vraiment là.
C'est d'ailleurs Bow, le Chambellan du Grand Arbre, qui se lève, appuyé sur sa canne, et déclare avec une théâtralité faussement enthousiaste l’ouverture de la grande distribution de cadeaux. Il est temps : à vous de trouver le destinataire de votre cadeau et lui offrir en mains propres – ou non.

Précisions :
→ Il n’y a pas d’ordre de passage défini ni de délai pour poster vos réponses. La fin "formelle" de l'event arrivera quand tout le monde aura donné et reçu son cadeau. Il s'agit quand même plutôt d'un mini évent simple qui ne devrait pas trop traîner !
→ Comme expliqué dans le sujet d’inscriptions, ce rp a vocation à être court et sans prise de tête. Chaque personnage doit poster au moins une fois pour offrir son cadeau, et pourra poster une seconde fois pour réagir à la réception du sien. Si son ami secret a déjà posté, c’est possible de faire les deux dans le même post !
→ A cause du format de ce rp, il est mieux d’éviter de multiplier les interactions qui nécessitent plusieurs réponses. Ceci dit, si vous voulez développer les interactions entre personnages lors de cet événement, il est possible de le faire dans un rp annexe créé dans le lieu du Zeppelin !
→ Vous pouvez raconter comment votre personnage a reçu sa lettre, comment il a trouvé/fabriqué son cadeau s’il en a un, décrire des éléments de décor … ou faire au plus simple et juste raconter ce qu’il offre.
→ Sentez vous aussi libres de dire que votre personnage n'offre rien, ou un cadeau très nul ! Les "conséquences" inrp seront expliquées au moment de la conclusion de l'event. Évidement, elles seront légères et temporaires, mais ça, les personnages ne le savent pas ;)
→ Les résumés de posts sont facultatifs, mais pensez à prévenir le joueur dont le personnage est concerné par le cadeau quand vous postez, histoire d'être sûr qu'il ne le loupe pas !
→ Considérez qu’une majorité d'enfants du Grand Arbre participe à l’échange de cadeaux, et pas seulement les personnages inscrits. Ils sont simplement là comme pnjs.

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Dim 15 Jan 2023 - 21:07

A chaque étape de la réalisation, le Rouge se rappelle d'à quel point c'est une idée de merde mais ça l'amuse bien finalement, à croire que son statut de lutin temporaire l'a rendu plus mesquin. Et tant pis si ça rajoute de l'huile sur le feu, le processus est enclenché et ne peut plus être stoppé. Au moins il aura joué le jeu et il a jugé la chose assez subtile pour ne pas se prendre une malédiction dans la tronche. On verra mais à force il commence à avoir l'habitude des facéties des différents esprits de l'Île.

Pourtant quand il a ouvert la lettre, il l'a fait avec anticipation et émotion, pensant qu'il s'agissait peut-être de nouvelles de Shark et Love au Port; bonnes ou mauvaises. Il n'y avait aucune autre raison pour lui de recevoir du courrier.

Mais non il a fallu que ce soit encore une connerie magique. Et évidemment qu'il a chopé l'autre bâtard en ami secret ou je-ne-sais-quoi.

Assis en tailleur sur le sol, au sommet de la tour des Sentinelles, Scar a étalé face à lui une série de clichés polaroïd pris à la dérobade ces derniers jours par lui ou son complice à clochettes. Rien de compromettant, seulement des situations usuelles où ils ne risquaient pas d'être remarqué. Apache sous tous les angles, souvent de loin et mal cadré mais c'est pour faire passer le message. Un message d'amour évidemment.

A cette échelle je croirais presque voir l'une de mes soeurs de ses doigts fins et minuscules, la fée-poète qui se tient debout sur sa cuisse, vient caresser la joue du Hérissé sur la photo qu'il vient de coller sur la couverture d'un joli carnet. Et cette peau...

Le Chef ricane. Il comprend pas pourquoi autant des gens qu'il a interrogé sur l'aristocrate le trouve insupportable; il est clairement moins chiant et plus marrant que l'autre excité de Volt.

Ah ça. Il faudra le mentionner dans la lettre, hein.
Oh oui, j'en fais la promesse ! Je ne tarirai pas d'éloges. lui répond la fée en lui jetant un regard entendu.

Le Rouge a eu l'idée un jour où Sick lui a raconté une anecdote par rapport au Toffee Shop de Heaven. Pour une fois elle a réussi à lui arracher un rire sincère. Ensuite il a enquêté un peu sur la fée Photon avant de partir à sa recherche. Pour ce qui est de convaincre celui-ci, ça a été étonnamment facile.

***

Un éclair lumineux à travers le Zeppelin que Scar suit du coin de l'oeil, tranquillement installé dans un coin discret.

Soudain la sphère scintillante s'arrête à hauteur d'yeux de sa proie à crête. La fée peine à contenir son excitation et tire sa jeune victime par le col en agitant ses ailes mauves.

Venez, venez ! Moi Hamlet je n'ai jamais vu tel chevalier ! Vous êtes des plus chanceux ! J'en aurais presque envie de vous éblouir encore une fois pour mieux le voir accourir.

Le petit aristocrate désigne alors l'un des cadeaux de sa main élégante.

Un emballage de feuilles et de pétales géants surmonté d'une enveloppe épaisse où est inscrit le nom ''Apache'' en belles lettres arabesques.

A l'intérieur du paquet végétal se trouve un trio de gels pailletés pour cheveux à l'odeur entêtante et peu discrète. Chacun est de fabrication féerique et commandé exprès pour l'occasion au producteur. Rose mirifique, lavande mirobolante et patchouli divin.

Dans l'enveloppe il y a un carnet très mince dont la couverture est ornée d'une poignée de photos d'Apache.

Et glissé dans le carnet, une longue lettre:
Spoiler:

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award:

abs by Kit:

team chefs by Freckles:

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Lun 16 Jan 2023 - 11:56

Il y a du monde, dans le zeppelin. Violet serait impressionnée par une telle foule si ça ne ressemblait pas un peu à la Cabane à Manger tous les jours, en plus festif. Elle-même ne s’est pas vraiment habillée pour l’occasion, plus trop le temps. De toute façon, l’important, ce n’est pas son apparence mais le cadeau, de ce qu’elle a compris.

Malgré son indifférence apparente, Violet a envie de faire bonne impression. Même si elle ne connaît pas tant son ami secret (elle ne connaît bien personne mis à part Salvo), elle a comme une impression que c’est un peu son rôle de Mère, de faire de beaux cadeaux. Elle y a passé plusieurs jours, d’ailleurs, à trier les objets le long du Rivage des Objets Échoués jusqu’à trouver quelque chose d’adéquat, avant d’emballer soigneusement son offrande dans le secret de sa petite Hutte. Même là, elle n’est pas sûre que l’objet fera mouche, mais bon. Elle aura essayé.

A force de scanner la pièce, elle repère sa cible. Avec son air concentré et le fait qu’il se tient à l’écart, Scar lui fait penser à tous les memes du Monde Ordinaire qui mettent en scène Sasuke. Ça la fait sourire une seconde avant de constater qu'elle se souvient de Sasuke mais pas du prénom de sa propre sœur.

Se mettant en marche, Violet finit par arriver au niveau du Chef et lui tapote l’épaule avant de tendre deux choses.
La première est un petit paquet en tissu qui fait du bruit lorsqu’on le secoue. A l’intérieur, des friandises pour chien qu’elle a faites elle-même, heureuse finalement de pouvoir cuisiner quelque chose sans devoir goûter.
Le deuxième paquet est plus grand et étonnement compact. A l’intérieur, trois cassettes récupérées sur le Rivage des Objets et remises en état - elle l’espère, du moins. Sur la bande des cassettes, on peut lire trois titres : Linkin Park - Meteora, Breaking Benjamin - Phobia et Britney Spears - In The Zone (elle n’est pas sûre que le Rouge appréciera réellement cette dernière mais tant pis, c’est déjà assez difficile de trouver des cassettes pas rongées par la moisissure).

En accompagnement, une lettre où se côtoient des mots et des illustrations, au cas où il ne saurait pas lire.

Cher Scar,

Je ne suis pas arrivée depuis longtemps, on ne se connaît pas super bien. Mais j’ai vu que tu avais un chien et un Walkman alors je me dis que ces cadeaux te plairont peut-être.

Je ne suis pas sûre que les cassettes marchent. J’ai essayé de les remettre en état chez les Artisans. ~~Thyme~~ ~~Truck~~ ~~Toon (???)~~ Le grand type avec les cheveux blancs m’a dit que ça devrait aller, mais il faudra que tu testes.

Joyeux réveillon des amis secrets !
Vi

Résumé:

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Rain keeps crawling down the glass
The good times never seem to last
Close your eyes and let the thought pass

Dernière édition par Clover le Lun 16 Jan 2023 - 20:12, édité 1 fois

C'est la curiosité qui la conduisit à sa perte. La curiosité de savoir ce qu'une enveloppe sur laquelle figurait son nom pouvait contenir.
Elle ne s'attendait pas aux voix, se boucha même les oreilles pour tenter de les étouffer.
Sans succès.

Clover était maintenant condamnée à offrir un cadeau à un inconnu, qu'elle le veuille ou non.

– Non mais je rêve. Lutin mon cul. Devenir temporairement le larbin du barbu, mais où on va... Encore, si on m'avait refilé quelqu'un que je connais...

En vérité, Clover retient rarement les personnes auxquelles elle ne porte pas d'intérêt particulier. Autant dire, donc, que les trois-quarts du Grand Arbre (en dehors de ses collègues et de quelques "privilégiés" donc) n'étaient pour elle que des noms sans visage... ou plutôt, des visages sans noms.
Si elle n'oubliait pas entre-temps l'apparence de ceux qu'elle avait déjà croisés.

– En vrai, maintenant que j'y pense, si je m'amuse à offrir un truc pareil à un gars, ça fera un peu troll... mais en même temps, qu'est-ce que j'en sais ? Il pourrait apprécier. Et puis, j'ai toujours trouvé ça con, les cadeaux classés par sexe. Ça n'a pas de sens, et puis ça ne fait que nous formater pour creuser un peu plus le fossé entre "filles" et "garçons".

Affalée la tête sur son atelier, l'Artisane monologue en ronchonnant, ses yeux bleus rivés sur sa dernière création, celle qu'elle allait offrir.
Elle y avait mis du temps et du cœur, travaillant le bois et le métal pour arriver à un résultat qu'elle jugeait satisfaisant.
Et qui fonctionnait, surtout.

– En plus, c'est du travail d'artiste. Et d'artisan avec un grand "A". C'est c'que je suis. Si ce type sait apprécier le travail bien fait, alors il y a pas de raison qu'il n'aime pas ça.

Conclut l'américaine en se relevant. Ni une ni deux, elle s'éclipse, son cadeau à la main, et sort de la Fabrique pour se rendre au lieu de rendez-vous convenu : le Zeppelin.
Elle se demandait d'ailleurs comment la population du Grand Arbre allait pouvoir y être casée. Les Fées s'en serait-elles mêlées, comme avec leur Réfectoire dont la taille s'adaptait au nombre d'occupants ?
Allez savoir.

Dans tous les cas, ça reste trop grand. Il y a trop de monde, c'est trop bruyant, et pas bruyant dans le sens le bruit du travail (ça c'est le genre de bruit qui ne dérange pas la Fourmi), non... bruyant dans le sens récréation, avec les gamins qui piaillent et les discussions, vacarme incessant qui provient de partout en même temps.
Même pas possible de s'entendre penser, et encore moins de trouver sa cible dans un monde pareil. Et pourtant, Clover se lance dans la foule, tout en serrant la fragile petite boîte de bois tout contre elle, comme s'il s'agissait d'un trésor à protéger - à ses yeux, ça l'était.

De temps en temps, elle s'arrête, compare de près ou de loin la photo qu'elle a eu l'excellente idée de prendre avec elle pour se repérer.
Raté, c'est pas lui.
Là non plus.
Et là...

L'Artisane ne dit rien. Regarde simplement le Perdu devant lequel elle vient de se planter. Tient la photo à la hauteur de son visage. Laisse ses yeux passer de l'image au modèle réel deux, puis trois fois, avant de déclarer :

– Joyeux Noël, hein.

Et de tendre la jolie boîte à son destinataire.
C'était donc une petite boîte en bois carrée, brune, poncée et vernie avec application.
Sur la surface, de petites lignes étaient tracées pour donner un effet au bois, et au centre, un nom était gravé en de belles lettres fines : Light.
Sur le côté, une petite clé déjà remontée.

À l'ouverture, les quelques notes d'une boîte à musique jouant le Minuet de Boccherini furent couvertes par les voix, rendant pratiquement impossible son écoute.
À l'intérieur de la boîte, y avait assez de place pour y glisser des mots d'admirateurs secrets, ou y encore y mettre quelques bracelets ou autres babioles.

– Évidemment, on entend rien avec le brouhaha. Bref... voilà. C'est mon cadeau. Fabrication artisanale, excepté pour le mécanisme que j'avais trouvé puis remis en état.

Expliqua l'Artisane, sans quitter son interlocuteur des yeux.
Et si c'était quand même le mauvais gars ?

Event : Le Réveillon des Amis Secrets Sleep210

By @Pastal

Dernière édition par Sinner le Dim 29 Jan 2023 - 13:55, édité 1 fois

Pas de chance. Sinner aurait-il trouvé cette foutue lettre au pied de son hamac ou dans ses affaires persos, il aurait trouvé ça bizarre. Peut-être même qu'il se serait méfié. Et peut-être même qu'il l'aurait pas ouverte (même si son incurable curiosité doublée de son attirance pour les emmerdes en tous genres permettaient largement d'en douter).

Là, il avait rien vu venir. Le pli avait été déposé par dessus les piles de papier qui dormaient sur son nouveau bureau. Parmi les rapports, courriers et missives en tout genre dont la Fripouille était obligée de se taper la lecture quotidiennement, cette enveloppe ne dépareillait guère. C'est ainsi qu'il s'était fait avoir en beauté, son visage trahissant une colère et un désarroi grandissant à mesure qu'il prenait connaissance du contenu.

"Lutin provisoire gnagnagna... C'est ça, mon cul ouais. Ou pas. Ca serait beaucoup trop d'honneur, pffff..."

Il se prenait pour qui, le Père Noël ? Si ce n'est pour lui-même, quoi. Bref. Passons.

... Non mais enfin ! C'était quoi cette initiative scandaleuse ?! D'où est-ce que ce tas de laine rouge de poils blancs et de probable rosacée se permettait-il d'exiger de la part des perdus de bosser pour lui, sans vraiment leur laisser l'option de décliner ? D'où est-ce qu'il leur donnait des ordres ? C'est pas parce que MOSSIEUR était un peu (beaucoup) magique et qu'il était en capacité de forcer un pacte sur les habitants du Grand Arbre que ça lui donnait moindrement le droit de se comporter comme un connard d'adulte persuadé que tout lui était dû.

Une absence de participation aurait des conséquences ? Des menaces, en plus ? De quoi décupler l'envie que Sinner avait d'ignorer la missive et de laisser ce qui devait arriver arriver. Et c'était sans compter le nom qu'on avait assigné à la destination de son cadeau.

En temps normal, la Fripouille n'aurait pas su résister à la tentation de détourner l'événement pour réaliser l'un de ces fameux "cadeaux (ouvertement) malveillants" qui, selon la lettre, seraient les plus rudement sanctionnés.

Mais... Le NOM. Ce nom. Un cadeau pour cette personne ? Oh... Fichtre. Il fallait réfléchir. Faire preuve de prudence et - bien malheureusement - d'une certaine forme de mesure, sans quoi ça pouvait très mal se terminer, et pas juste parce que Noël appelait son pote Fouettard pour punir les "lutins" pas sages.

La tentation de profiter de l'occasion pour commettre un meurtre qui serait bénéfique à tout le monde sur le court comme sur le long terme était forte, et ce n'était pas une exagération. Les yeux dans le vague, fixant le plafond tandis qu'il était vautré n'importe comment sur sa chaise, Sinner passa un long moment à se demander par quels moyens discrets il pouvait se procurer du cyanure... ou de l'arsenic. Ou tout autre substance de cet acabit. Rapide, mortelle, et surtout sans antidote.

Ah... Dommage. Impossible. C'était une très mauvaise idée. Pour ce qui était de commettre le crime parfait : "Peut mieux faire". Le poison c'était cool pour tuer quelqu'un furtivement... à condition qu'on n'en connaisse pas la provenance, et que ça se passe en comité restreint. Pas face à tout le Grand Arbre et probablement en présence de Peter. Et surtout pas dans un cadeau nominatif.

Alors quoi ?
Un immense soupir échappa à Sinner, lequel jeta sans délicatesse le stylo qu'il avait dans la main sur la table et croisa les bras derrière sa tête. Pour ce coup fourré là, il allait falloir qu'il mobilise une bonne quantité de neurones.

--

Chouette alors, le Zeppelin... Sinner avait un souvenir amer de la dernière visite qu'il y avait fait. C'était le dernier des endroits où il aurait eu envie de faire la fête - mais de toute façon, il n'était pas d'humeur. Plutôt envie de faire SA fête à... l'autre, là. Son bourreau qui ce jour deviendrait victime. Sinner avait passé bien trop de temps à lui confectionner ce cadeau. Il espérait que le jeu en vaudrait la chandelle.

Il n'avait pas l'air particulièrement heureux d'être là, mais il ne tirait pas la gueule non plus. Il avait eu le temps de ravaler sa contrariété et de se préparer pour le grrrrrand événement (à la con) qui les réunissait tous aujourd'hui.

Sinner avait songé à plein de trucs... Une boîte vide. Une boîte qui faisait semblant d'être vide, avec un cadeau merdique coincé dans un faux fond qu'il aurait eu l'air cloche de ne pas remarquer - avec un peu de chance. Un masque encore plus moche que lui. Un accessoire gênant à recevoir en public...

... Mais rien ne satisfaisait vraiment la Fripouille, soit parce que c'était pas assez drôle, soit parce que c'était trop dangereux. Sinner ne se sentait pas protégé du tout par son nouveau statut de ""chef"". Selon lui, il n'avait jamais été aussi près d'avoir le cul sur un siège éjectable. Paradoxalement, le diplomate était revenu à sa première idée, en version moins... extrême. Il était allé emmerder les mères pour qu'elles valident sa liste d'ingrédients... Il fallait quoi pour faire des gâteaux ? De la farine, ça c'était sûr. Du sucre. Des oeufs ? Du lait ? Et comment on faisait un glaçage ? Et...

... Et désormais, Sinner avait acquis une compétence supplémentaire : celle de pouvoir cuisiner des muffins décorés - à la condition d'avoir accès à une cuisine.

Il fendit la foule pour s'arrêter devant lui. Ce salopard qu'il aurait eu envie de flinguer avec les yeux, auquel il parvint à adresser un sourire tordu, sans chaleur. La pokerface de la Fripouille, habituellement efficace, devenait défectueuse dès lors qu'il interagissait avec un petit nombre de personnes précises dont Bow faisait partie.

"Tout le monde ici mérite un Noël inoubliable, hm ? Alors c'est pour toi."

Inoubliable... Ca le serait certainement, oui. Si le plan de Sinner fonctionnait. Déjà il fallait que Bow ouvre le paquet et c'était pas gagné d'avance : Sinner l'avait emballé dans une quasi-dizaine de rubans de bolducs de toutes les couleurs - effet arc en ciel garanti - et puis le papier tenait par environ un million de bouts de scotchs (comprendre : beaucoup trop. Collés de façon superflue pour le plaisir de faire chier le monde).

A l'intérieur du paquet on trouvait deux muffins ornés d'un glaçage approximatif - Sinner n'était pas expert en dessin, et c'était pas simple de faire ça avec des aliments. L'un des gâteaux figurait un serpent tandis que sur l'autre on trouvait un rat.

Sans laisser le temps à Bow de réagir Sinner enfoncerait sa main dans la boîte pour attraper le muffin à l'effigie de serpent - y avait-il un message subliminal à saisir ? Le Chambellan face de rat n'avait qu'à imaginer ce qu'il voulait. En tous les cas Sinner croquerait la moitié du gâteau volé et le mâcherait aussitôt, commentant dès qu'il aurait la bouche suffisamment libre pour parler :

"Oh... Pas mal. C'est la première fois que je cuisine, j'étais pas sûr que ça serait bon."

Et voilà ? Point ? Était-ce l'apogée du spectacle ? Une humiliation basée sur la difficulté volontaire pour défaire l'emballage, sur un glaçage représentant un animal auquel le concerné n'apprécierait peut-être pas d'être comparé (pauvres bêtes... Selon Sinner, c'était elles qu'on insultait), et sur une provocation finale consistant à bouffer la moitié du cadeau à peine offert en présence de Peter et de tout le Grand Arbre ?

... Pas exactement. Les deux gâteaux n'avaient pas tout à fait la même composition. Dans le muffin à tête de rat restant, Sinner avait rajouté une poudre de plantes dont il s'était rappelé de l'existence grâce à sa lecture des archives des diplomates. Elles ne poussaient que rarement à proximité du Grand Arbre. C'était pas pratique et plutôt dangereux d'envoyer les récolteurs s'en procurer, surtout qu'on en avait rarement l'usage. Elles servaient aux soigneurs occasionnellement, point barre. Ainsi, à de nombreuses reprises elles avaient fait l'objet d'échanges entre les perdus et les tribus natives de l'Île. Elles faisaient partie de ces produits qu'il était plus pratique de se procurer par l'intermédiaire des négociations.

Réduite en poudre et ajoutée au gâteau avant cuisson la plante serait indétectable. Sinner espérait vivement qu'elle n'aurait pas perdu ses propriétés laxatives. Et que Bow se sentirait obligé de manger son cadeau, ou du moins de le goûter.

Si tout se passait bien, il passerait une partie de sa journée sur le trône.

Ha.. Haha. Voilà qui lui séyait bien. Cette douce ironie était tout à fait au goût du diplomate farceur, lequel pensait s'en sortir à relativement bon compte : il n'avait mis personne au courant de son plan, il s'était débrouillé tout seul pour éliminer les risques de se faire poucave. Une indigestion, ça pouvait arriver à tout le monde.

Résumé:

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Lun 16 Jan 2023 - 21:54

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I really want you to hate me
I really want you to find
That I'm a pitiful girl
That I'm the phoniest alive
There's no love for the wicked
There's no love to survive
There's no love, can you listen?

Je me suis faite avoir comme une bleue.
Tout ça pour une lettre rouge !

J'ai cru que c'était un signe, un cri de ralliement secret, un truc de révoltés. Ce que je peux être con ! J'ai ouvert. J'ai su que je m'étais faite baisée quand le bousin a vomi ses clochettes. La voix d'un vieux gars, du genre à vous attirer dans une allée sombre en agitant des bonbons, a commencé à déblatérer un monceau de conneries. J'ai écouté que d'une oreille, pressée de bazarder cette daube au feu. Une voix aigrelette de lutin sous speed a retenu mon bras en prononçant le mot "pacte magique".
J'écarquille les yeux alors que la colère me fait éructer.

- Les fils d'chacals finis à la pisse ! J'vais m'les fumer ces fions d'faisans !

C'est de la prise d'otage !
Une injonction au bonheur au forceps !
Va chier Esprit de Noël ! Va te faire pilonner avec des aiguilles de sapin !

Après un court épisode de rage défouloir, je prends tout de même la peine de regarder qui est "Mon ami secret hihi!". Haussement de sourcil surpris.

- Ah... ? Bah merde alors.

***

Pourquoi fallait-il que ce soit au Zeppelin ?
Cet endroit pue la mort et le dépit. Vous oubliez si vite bande de moutons stupides et asservis. Mais bientôt 'Pache et moi on vous ravivera la mémoire à coup de riffs rageux et de paroles bien senties.
Je mets de côté ma répugnance pour cette débauche de joies futiles, de sucreries, de couleurs vives. On sait tous comment le Petit Tyran et son éminence grise contrôle le peuple : du pain et jeux.
Et de sablés en forme de flocon, aussi visiblement.

Bow sonne le glas et c'est la ruée des lutins. Mains dans les poches, je roule des yeux dans mes orbites bordées de noir. Je balaie le bordel populeux d'une oeillade efficace et trouve rapidement ma cible. Je marche en ligne droite, grolles déterminées à botter le premier cul qui se mettrait en travers de ma route. D'ailleurs je pousse un ou deux gamins plus petits sans ménagement, juste pour le plaisir d'en voir au moins un se vautrer la tête la première dans sa bûche au chocolat. Faites-moi ce cadeau, c'est Noël après tout !

Je me plante de toute ma hauteur devant ma victime.

- Hey, l'rouquemoute, radine ton cul, qu'en en finisse.

J'entraine Freckle à part. Je n'ai aucune envie qu'on zieute ce que je lui offre. Soudain franchement embarrassée, je lui tend un petit baluchon de tissus molletonné, enrubanné d'une ficelle, en regardant ailleurs.

- Fais gaffe, c'est fragile.

Dans le ballotin, il y a deux petites figurines en verre coloré que j'ai réalisé de mes mains : une, aux reflets orangés, est facile à reconnaitre, il s'agit d'une Nuala miniature ; L'autre est humanoïde, dotée d'une chevelure longue et brune et d'un vêtement vert.

- C'est ta pote, là, que j'explique toujours aussi gênée. J'ai du fouillé dans les carnets abandonnés de l'ancien chef soigneur pour retrouver à quoi elle pouvait ressembler. Comme elle s'appelait Harmony, j'l'ai peinte en vert, parce que symboliquement.... bref... C'est pour qu't'ai un souvenir, quand même bien qu'elle soit pu là. Pour pas oublier. Tu vois ? Hum... bref. Voilà....Joyeux Noël. Salut.

Je tourne casaque avant qu'il ne remarque que j'ai la tronche gaspacho de tomate. J'ai été gentille, voilà vous êtes contents ? Circulez, y'a rien à voir !

Résumé:

Event : Le Réveillon des Amis Secrets Bannas10

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Lun 16 Jan 2023 - 22:30

Yarn adore recevoir des cadeaux et ça tout le monde le sait. Mais la vérité c’est qu’elle aime aussi beaucoup en offrir. Elle en a tricoté une flopée, des petites peluches informes et des gants et des chaussettes aux motifs d’animaux, pour ses copains de son âge ou des grands qu’elle voulait impressionner. Alors quand elle ouvre la carte magique, elle est bien contente.

Et heureusement, elle sait exactement qui est Yell. Surtout maintenant qu’elle est cheffe. Sauf que sur le coup elle a pas d’idée, et elle veut faire les trucs bien. Alors elle fait la seule chose qu’elle trouve logique, se plante une grande aiguille dans le bras pour être excusée et passer la journée à l’infirmerie. Là-bas, elle pose à Yell tout un tas de questions, du genre, quel est ton animal préféré, et ta couleur préférée, et ta météo préférée, ta fleur préférée, ton plat préféré, etc, etc, et pour brouiller les pistes puisque la lettre disait qu’il fallait que tout ça reste secret, elle pose les mêmes questions à tous ceux qui ont le malheur de passer par l’Infirmerie. Si bien que quand elle en sort le soir venu, elle ne se rappelle plus bien de quelle réponse appartient à qui, et tout ce qu’elle sait c’est que Yell aime beaucoup le vert.
(Elle en met même sur ses lèvres.)

Alors Yarn se met au travail le soir même, planquée sous une des grandes tables de la Mercerie . Les tissus qui en débordant de tous les côtés lui font une sorte de cabane. Avec une aiguille, elle attaque une petite boule de laine filée d’un vert pétant pour lui faire prendre forme. Elle a réfléchi à un animal vert, et au début elle essaie de faire un serpent, mais il tient pas en forme, alors elle fait une grenouille – c’est plus facile parce que c’est rond. Elle s’y reprend à douze fois, ou bien cent cinquante, elle est pas sûre, parce que c’est vraiment très petit et donc dur à faire, mais elle est motivée. Et dès qu’elle est contente du résultat, elle accroche ses créations dépareillées à des crochets qui ont plus l’allure de hameçons que d’autre chose, et emballe le tout dans un tissu vert émeraude, avec un petit ruban.

Une paire de boucles d’oreille grenouilles.
Un chef d’œuvre.

Elle est tellement fière, que le jour venu, le premier truc qu’elle fait n’est pas de se jeter sur le buffet délicieux ni chercher ses copains pour jouer, ni réclamer son propre cadeau à grands cris, non, ce qu’elle fait c’est courir en ligne droite vers Yell, la tirer par la manche, et lui tendre son paquet.

« POUR TOI ! » elle crie.

Et elle reste plantée là en levant la tête vers la soigneuse, en attendant qu’elle l’ouvre devant elle.

Résumé:

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Dim 22 Jan 2023 - 22:38

Sur l’Île de Jamais, Freckles connaît les tâches, les missions, les responsabilités. Mais les deadlines ? Ça c’est un truc qu’il pensait restées derrière eux loin dans le Monde Ordinaire. Dans un monde où il existe encore des calendriers.
Dans un premier temps il réfléchit pas mal à son cadeau. Il se creuse la tête, vraiment. Il demande un peu à la ronde, en tâchant de rester discret, puisque la personne qui lui est attribuée, il la connaît pas tant que ça.
Ensuite, il se retrouve embarqué dans plein de trucs. Des trucs de chef, des trucs de livreurs, il aide d’autres gamins avec leurs cadeaux à eux, et surtout, il est chargé par les mères de fournir une quantité improbable de lait pour le véritable chaudron de chocolat chaud qu’elles vont servir au buffet.

Il oublie complètement son propre cadeau jusqu’au jour J.

Et alors évidement, plus le temps de faire l’aller-retour vers le rivage des objets, les ateliers, les citadelles, même la Machine, il ne lui reste plus qu’à traverser le Grand Arbre en panique, de la Mercerie jusqu’à la cabane des putain de diplomates, il est tombé bien bas.

Le Zeppelin est plein à craquer de perdus. Freckles s’en rappelle comme d’un endroit froid, mécanique, dangereux, qu’il associe à rien de bien, mais aujourd’hui il est tellement décoré que ça importe pas. Il y a des couleurs et de la bouffe partout. Il se tient là avec un chocolat chaud, portant le pull que Just lui a filé – ce qui dans sa garde-robe se rapproche le plus d’un pull moche de Noël même si techniquement il le porte très souvent – et il commence à se trouver très con. Alors qu’il scanne la foule du regard à la recherche de son ami secret, il commence à se dire que son cadeau est nul à chier, que peut-être qu’il devrait trouver une excuse et sortir trouver autre chose, sa lumière est eclipsée par une grande silhouette qui se plante devant lui comme pour le provoquer en duel.

- Hey, l'rouquemoute, radine ton cul, qu'en en finisse.

Elle l’entraine à l’écart, dans un des couloirs sinueux du Zeppelin, comme si elle avait l’intention de le poignarder sans témoins. A la place, elle lui tend un petit paquet embalé dans du tissu.

- Fais gaffe, c'est fragile.

Il jette un regard perplexe à Nasty, puis s’efforce d’ouvrir le paquet avec précaution. Il y a deux petites figurines de verre. Une qu’il reconnaît direct, et l’autre qui lui fout le doute. Mais au fond, il sait.

- C'est ta pote, là. J'ai du fouillé dans les carnets abandonnés de l'ancien chef soigneur pour retrouver à quoi elle pouvait ressembler. Comme elle s'appelait Harmony, j'l'ai peinte en vert, parce que symboliquement.... bref... C'est pour qu't'ai un souvenir, quand même bien qu'elle soit pu là. Pour pas oublier. Tu vois ? Hum... bref. Voilà....Joyeux Noël.
- C’est toi qu’as fait ça ? il l’interrompt.

Dans la série des questions cons on peut pas vraiment faire plus con ; non seulement y a pas un seul autre gamin au Grand Arbre capable de travailler le verre comme ça, mais en plus Nasty lui explique son processus en long et en large. Il a juste pas pu s’empêcher de demander. En fait il a du mal à comprendre ce qu’il a dans les mains.
Il lève les yeux et voit le dos de l’artisane qui s’éloigne sans prendre le temps de le laisser répondre.

- Nasty -

Mais elle a déjà disparu par la porte de la grande salle, et quand il y entre à son tour, il la voit plus dans la foule. Ça le soulage un peu. Il sait pas trop ce qu’il aurait pu lui dire.

Il se sent d’autant plus con avec son propre cadeau, qu’il tient dans une main, les figurines dans l’autre, osant pas les poser, les mettre dans sa poche, ou même les regarder trop fort, de peur qu’elles explosent. Alors autant en finir. Il finit par trouver Violet dans la salle, se compose un sourire.

« Hey ! C’est pour toi. Joyeux Noël. »

Son cadeau aussi est enroulé dans du tissu, retenu par une épingle. Les rubans, les nœuds, il sait pas trop faire. Dedans, il y a une trousse faite dans un espèce de patchwork de tissus, qui contient quelques stylos de toutes les couleurs – puisque Violet communique qu’à l’écrit, ce qui rend les choses un peu difficiles pour lui. Sur la trousse, il a épinglé un patch en forme de tigre trouvé dans la mercerie. Il sait que Vi adore les animaux. Peut-être qu’il aurait du lui offrir Nuwala, pour la blague ...

Résumé:

Dernière édition par Nut le Dim 29 Jan 2023 - 14:02, édité 1 fois

Une lettre ? Pour lui ? Depuis quand les Cigognes s'intéressaient-elles aux enfants et aux adolescents ? Ce n'était pas à eux qu'il fallait livrer les bébés ! Qu'en auraient-ils fait ? Ils n'en avaient pas l'usage, pas même pour servir de réveil matin, depuis que Peter était de retour et avec lui, cette étrange allergie au soleil levant qui lui faisait tousser des cocoricos ébouriffés.

C'était pratique, certes, mais c'était tout de même une maladie bien embêtante... Le petit roi ne prenait décidément pas soin de sa santé ! Mais que faisaient les soigneurs ? Si Nut en avait encore été un, lui aurait assurément su quoi faire !

Allons, là n'était pas le sujet. Il y avait cette lettre qui lui était destinée et qu'il fallait ouvrir. Ce qu'il fit. Il oublia aussitôt (dieu merci) presque tout ce à quoi il pensait au préalable.

... Le Père Noël ! C'était un courrier du Père Noël qui l'invitait à participer à un évènement comme il n'y en avait jamais eu - Nut en était presque certain. Quel honneur ! Quel privilège ! Quel bonheur d'être devenu lutin, même si Nut ne trouvait pas son chapeau, ce qu'il jugeait bien inconvenant. Pourquoi son chapeau n'était-il pas apparu désormais qu'il s'était transformé ? Il faudrait qu'il passe à la mercerie pour voir si on pouvait lui en dépanner un, car aucun lutin n'aurait jamais dû sortir la tête nue. C'était très impoli, dans la culture de ces créatures dont il avait provisoirement rejoint les rangs.

... Tout de même, c'était étrange. Depuis quand le Père Noël travaillait-il avec les Cigognes ? Étaient-ce les pirates qui commandaient des bébés comme cadeaux ? Les temps avaient drôlement changé...

--

Il y avait beaucoup de monde sur place. Tant de lutins malpolis ! Nut était fâché de constater le laisser-aller de ses pairs. Lui avait bien réussi à trouver un bonnet pointu de Noël (qui ornait actuellement son crâne), que faisaient les autres ?

Il serait bien allé faire la leçon à tous ces mécréants - surtout à celui qui avait eu le mauvais goût de faire un Grand Discours Sérieux malgré sa tête toute nue - mais il avait mieux à faire, comme de trouver la personne à qui il devait offrir son Cadeau et de lui donner quelques explications.

Allez savoir comment, Nut savait qui était Nasty. Il la repéra à proximité d'un chef roux sur lequel il avait probablement une Histoire, même s'il ne s'en souvenait actuellement plus. C'est avec un sourire trop grand et des yeux trop brillants que le récolteur tendit à la jeune fille un paquet emballé d'un papier brillant kaléidoscopique que Nut avait trouvé on ne sait trop où en farfouillant partout.

"Toi aussi tu as oublié ton chapeau ? Ce n'est pas bien, mais ça ne m'empêchera pas de te faire ton Cadeau, car au goût du Père Noël c'est sans doute le Plus Important !"

Cheshire était drôlement calme ces derniers temps. Il était présent aux côtés de Nut mais il ne parlait jamais. Ou bien seulement lorsque l'adolescent retirait son chapeau trop chaud le temps de s'essuyer le front. Il semblait y avoir une corrélation entre la tête de Nut couverte et la grande bouche du chat, bouclée.

Dans le paquet, Nasty découvrirait un objet étrange, mais parfaitement inoffensif. Il s'agissait d'une grande plaque de bois sur laquelle on avait collé des cailloux tous ronds, certains peints dans des couleurs pétantes, certains laissés nus... C'était un cadeau étrangement ésotérique, qui paraissait avoir une signification. Mais une signification fuyante.

L'aspect du cadeau:

Toujours trop souriant, trop enthousiaste, trop lutin, le Follet leva un doigt et expliqua sur un ton grandiloquent :

"Ce n'est pas ce que ça semble être... Ou bien peut-être que si ? Ca dépend de ce à quoi tu penses. En tous les cas, si tu trouves ce que ça veut dire, de lutin je deviendrai génie et je te devrai exactement trois vœux ! A trois reprises exactement, pas moins, pas plus, j'obéirai à ce que tu me demanderas et je n'aurai pas le droit de refuser."

Un cadeau dangereux ? Qui s'en souciait ? Pas Nut, dont le sourire s'étira encore un peu.

"Et Joyeux Noël surtout !"

Résumé:

Event : Le Réveillon des Amis Secrets Wrongchan

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Sam 28 Jan 2023 - 22:51

Wobbly était surexcité. Peut-être pas plus que d’ordinaire pour un œil extérieur, mais il était évident que cette soirée lui plaisait beaucoup.

Enfin, pas la soirée en tant que telle, en réalité. Mais la Mission. Donnée par le Père Noël, en personne ! Enfin, pas tout à fait en personne, mais c’était pareil, non ?! Et il était drôlement fier d’avoir été choisi ! Il se fichait bien de savoir que, techniquement, tout le monde avait été choisi. L’important, c’était que le Père Noël lui avait donné une mission top-secrète, et qu’il était hors de question qu’il le déçoive ! Il avait même promis à la petite voix qui lui avait parlé dans l’oreille, sans savoir si elle l’entendrait en retour. Il faut dire qu’il avait parlé en même temps qu’elle sur la fin, alors qu’elle accélérait pour dire plein de choses qu’il n’était pas certain de comprendre... Mais le Passe-Partout avait compris l’essentiel : sa Mission

, et sa cible.

Coup de chance, Wobbly connaissait le Perdu qu’on lui avait assigné. De vue au départ, parce qu’il était difficile à louper avec ses éclats et ses cheveux verts, mais surtout parce qu’il était dans son groupe, depuis qu’ils étaient rentrés à l’Arbre.

Wobbly avait beaucoup d’affection pour tous ses camarades Raccommodeurs. En général, il essayait toujours d’aller vers les nouveaux, se présentait et leur expliquait un peu le fonctionnement de la Mercerie. En général, il était le seul à se comprendre -Nobod pourrait confirmer- mais sa bonne humeur d’enfant de cinq ans était généralement contagieuse.

Avec Peekaboo, cependant, il ne s’y était pas trop essayé. Déjà, parce qu’il faisait un peu peur à crier tout le temps et à sauter partout. Des fois, il se mettait à crier sans raison et Wobbly sursautait alors qu’il était en train de raccommoder des boutons. Il se mettait l’aiguille dans le doigt et ça faisait mal. Il n’aimait pas trop quand Peekaboo criait.

Le problème, c’était que Peekaboo n’était calme que quand il était avec Aphrodite. Et s’il y avait bien quelqu’un chez les Raccommodeurs qui lui faisait plus peur que Peekaboo, c’était Aphrodite. Tout le monde la trouvait jolie et douce et gentille, mais lui, il ne pouvait pas s’empêcher de frissonner quand elle le regardait un peu trop fixement. Il avait toujours l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. Et puis, elle allait forcément lui attirer des ennuis, il en était convaincu, sans savoir pourquoi. Un petit quelque chose à l’arrière du crâne, et parfois de vrais-faux souvenirs en noir et blanc qui lui donnaient envie de se cacher dans un coin. De fait, Wobbly évitait sa « Maman » comme la peste. Et Peekaboo avec, par défaut.

Mais ça ne l’avait pas empêché de l’observer, et de se renseigner. Il avait mis à profit ses techniques de super-espion apprises avec Poncho et Shrub et Guts, il s’était caché pour regarder la Mauvaise Herbe travailler (il était calme des fois aussi !) et il avait même réussi à le suivre une ou deux fois, pour essayer de voir ce qu’il faisait quand il n’était pas à la Mercerie !

Il avait compris qu’il aimait beaucoup crier, et que même des fois il faisait le chien, et que parfois il se prenait pour un ninja ou un super-héros. Il avait eu très envie de sortir de sa cachette pour lui demander s’il pouvait jouer avec lui à ce moment-là... Et ça lui avait donné une idée.

Quand on était Raccommodeur, c’était facile de trouver du tissu pour faire tout et n’importe quoi. Le plus difficile, c’était de se mettre à l’ouvrage sans que sa cible secrète ne sache ce qu’il était en train de préparer : le Père Noël avait été très clair là-dessus ! A un moment, il pensait avoir trouvé une super cachette sous une table couverte de tissus et couvertures diverses, comme une cabane d’agent secret, mais Yarn était déjà dessous, en train de faire un truc avec ses aiguilles, et Wobbly connaît bien Yarn : hors de question de la déranger, au risque de recevoir des coups d’aiguille à son tour. Alors, il était allé demander de l’aide à Nobod.

L’avantage de Nobod, c’était qu’il gardait toujours les secrets. Du coup, il lui avait trouvé un coin tranquille, et il avait même accepté de lui donner un coup de main ! Même si Wobbly avait insisté pour faire la majorité lui-même : après tout, c’était sa Mission

à lui ! Et puis Nobod devait peut-être s’occuper de la sienne aussi !

Le Passe-Partout avait essayé de travailler sur ses œuvres les après-midis précédant la fête, quand la Mercerie était moins remplie. Il s’était mis dans un coin de la Cabane, pas trop près du bureau de son Chef, et encore moins près de l’entrée où des endroits qu’Aphrodite fréquentait régulièrement. Et il s’était mis au travail, demandant parfois son avis à l’autre Raccommodeur, qui lui indiquait comment coudre une ou deux pièces en silence. Tant et si bien que, le soir de la fête, Wobbly était très, très content de lui.

L’ambiance générale était à la fête et le gamin ne faisait pas exception. Son paquet grossièrement enveloppé entre les mains (il avait fait une sorte de baluchon avec un tissu aussi vert que les cheveux de sa cible, qu’il avait trouvé dans un coin de la Mercerie), Wobbly parcourait la foule de ses grands yeux noisettes pour trouver la personne à qui donner son cadeau. Il espérait qu’il n’était pas avec Aphrodite, sinon il n’était pas sûr de réussir à lui donner en mains propres, et il trouverait ça dommage... Surtout qu’il s’était déguisé pour l’occasion !

En bon agent du Père Noël, l’enfant s’était équipé d’un pantalon rouge passé sur lequel il avait lui-même cousu des bandes blanches plus ou moins droites (...et plus ou moins bien cousues, si on se fiait à celle qui traînait à moitié sur le sol et sur laquelle n’importe qui pouvait marcher), d’un t-shirt vert et surtout, surtout d’un bonnet rouge auquel Nobod lui avait ajouté des grelots. Le Passe-Partout secouait la tête autant pour tenter de capter sa cible dans l’assistance que parce qu’il adorait le bruit que cela provoquait. Il était un vrai lutin du Père Noël en Mission

, et il adorait ça.

Enfin, il repéra la Mauvaise Herbe dans la foule et se mit à courir dans sa direction, fonçant dans deux ou trois personnes au passage à coups de « Oups ! », « Pardon ! » et autres « Attention devant ! », et manquant de s'étaler par terre. Les concerné.es n’étaient probablement pas très content.es, mais la fusée qu’était devenue le petit Raccommodeur n’en avait que faire.

Il freina net (dans un bruit de grelots) devant Peekaboo (heureusement sans leur Mère) et lui tendit fièrement son baluchon tout vert avant un sourire faisant trois fois le tour de sa tête (qu'il continuait de secouer avec plaisir).

« Tiens, c’est pour toi ! Joyeux Noël top-secret ! »

A l’intérieur, Peekaboo trouvera un assortiment de bandeaux de ninja de différentes couleurs (noir, bien sûr, mais également un deuxième aussi vert que ses cheveux, un arc-en-ciel, et un autre aux motifs floraux), mais aussi un t-shirt bleu sur lequel était -imparfaitement- cousu une sorte de diamant aux contours rouges, rempli de jaune, surmonté d’un « P » également rouge.

« Nobod m’a dit que c’était la première lettre de ton nom ! Alors on a fait ça ! Tu sais, comme Superman ! »

Résumé:

Event : Le Réveillon des Amis Secrets Meena_18

Sujet: Re: Event : Le Réveillon des Amis Secrets Dim 29 Jan 2023 - 15:19

Une lettre ? Pour lui ? Loner s'était immédiatement dit que ça ne pouvait être qu'une mauvaise nouvelle. Une mauvaise blague, ou une erreur, au choix. La curiosité l'avait pourtant poussé à ouvrir l'enveloppe. Et puis qu'aurait-il pu faire d'autre, après tout ? La jeter ? La donner à quelqu'un d'autre, au hasard ?

Si quelqu'un lui voulait des noises, le Planqué avait meilleur temps de savoir qui pour mieux l'éviter par la suite. Si le courrier était effectivement destiné à quelqu'un d'autre, autant savoir à qui le remettre exactement.

... Pas de bol, la lettre était bel et bien pour lui. Passé l'étonnement premier vint un dépit qu'il était difficile de décrire tant il était profond. Le visage de Loner se décomposait à mesure qu'il lisait ce dans quoi il s'était accidentellement embarqué.

Un événement de Noël. Rien que ça. Il ne fallait pas être devin pour savoir que ça allait rameuter des dizaines de gamins braillards surexcités. En plus, Loner était condamné à devoir fabriquer ou trouver un cadeau pour un ou une perdue qu'il ne connaissait pas, dont il n'avait aucune idée des goûts... A qui il allait devoir parler ??? Attirer l'attention sur lui ce faisant ?

Oh... Misère. Il était dans un sacré pétrin. Il était pourtant hors de question qu'il se défausse. La lettre était très claire : il y aurait des punitions pour ceux qui ne participaient pas correctement, et le Planqué ne voulait surtout pas avoir d'emmerdes avec les mythes de l'Île de Jamais. Il allait se plier aux exigences du Père Noël... Tant pis. C'était qu'un mauvais moment à passer...

... Mais merde. Qu'allait-il bien pouvoir offrir ?
Une seule option envisageable : il fallait qu'il demande de l'aide à quelqu'un qui connaissait mieux le Grand Arbre et ses habitants que lui. Cyber, au secours...

--

Loner avait enfoncé ses bouchons d'oreilles moribonds aussi loin qu'il le pouvait dans ses conduits auditifs. Il y avait définitivement trop de monde ici. Il avait beau s'être préparé à cette idée, c'était difficile de faire abstraction de ce boucan omnidirectionnel insupportable qui lui donnait l'impression que sa tête était remplie de brouillard...

Allez Loner. On serre les dents et on avance. C'est presque fini, maintenant. Plus qu'à trouver la fille à qui il devait donner le paquet qu'il tenait actuellement entre ses mains crispées, cachées dans une paire de mitaines à rayure noires et grises. Ensuite... Eh bien il faudrait probablement qu'il attende qu'on lui rende la pareille, mais dès qu'il le pourrait, il s'en irait pour échapper aux regards autant qu'à l'agression que constituait son environnement tout entier.

C'était un coup de bol qu'il s'agisse d'une artisane. Cyber la connaissait un peu. De ce fait Loner avait pu l'apercevoir avant le grand jour, avec l'aide de son ami. Il savait qui il cherchait. Cyber avait aussi été en mesure de l'aider à trouver une idée de cadeau. Fichtre Loner lui en devait une sacrée, ce coup-ci : Cyber l'avait même aidé à fabriquer le présent. Était-ce seulement autorisé ? A priori c'était pas un interdit, n'est-ce pas ? On n'était pas obligé d'offrir quelque chose qu'on avait fabriqué soi-même, ou en tous les cas pas uniquement.

Une fois que Loner eut repéré sa "victime" dans la foule, il pesta entre ses dents serrées, car cette dernière n'était pas seule. Elle s'entretenait avec un autre grand perdu.

Il attendrait que Clover en ait terminé avec l'autre adolescent avant de s'approcher d'elle. C'était déjà suffisamment compliqué de devoir adresser la parole à une inconnue. Il était hors de question qu'il en aborde deux ! Le Planqué avait plus de patience qu'il n'avait de courage. C'est en se sentant passablement idiot qu'il se figea donc au milieu de tout le monde et qu'il attendit son moment.

--

"Euh... Salut hm. Clover, c'est bien ça hein ?"

... Super Loner. Une entrée en beauté. Quoi de mieux que donner l'impression à son interlocutrice qu'il était même pas sûr de savoir s'il s'adressait à la bonne personne ? Le perdu hagard sentit le rouge lui monter aux joues et aux oreilles. D'une main nerveuse, il vérifia que sa capuche était bien en place sur sa tête. On voyait moins son visage lorsqu'il la portait et lorsqu'il avait les cheveux devant la figure, comme maintenant.

"Tiens, c'est pour toi... Joyeux Noël... Hm." ajouta t-il presque aussitôt, embarrassé comme pas permis. Le paquet n'était constitué que d'une petite boîte en carton mais il avait déjà galéré à la trouver. Et puis c'était l'intérieur qui comptait, n'est-ce pas ?

Dans la boîte, Clover trouverait un petit robot noir, à peu près grand comme une fée, tout de métal composé. Il avait des boulons à la place des yeux et on lui avait conçu des ailes comme des arabesques industrielles, sur lesquelles on pouvait pendre un peu tout ce qu'on voulait... outils de précision, bijoux... Le choix était large. C'était Cyber qui s'était chargé du hardware. Loner n'y connaissait rien. En revanche, le Planqué s'était chargé de coder le logiciel qui faisait fonctionner la fée métallique.

"... Y a un capteur. Si tu passes ta main devant son visage, comme ça... Le robot lève le bras et tend ce qu'il a dans les mains. Et s'il tient rien tu peux aussi lui donner quelque chose, tout ça... Là t'as un interrupteur pour choisir si tu veux que les bras redescendent tous seuls ou bien si tu préfères activer une seconde fois le capteur pour lui indiquer manuellement de changer de position..."

Bon c'était un peu gadget, mais c'était sympa non.. ? Et puis avec ou sans l'aspect gadget, ça restait un objet utile. A priori. Loner venait de faire la démonstration. Le robot s'activa donc, levant ses deux mains entre lesquelles il tenait un petit trèfle à quatre feuille en tissu rembourré, comme une sorte de mini-peluche porte-bonheur.

... Ca, c'était de la confection de Loner. Il se sentait vraiment trop mal d'avoir refilé presque toute la construction de son présent à Cyber, alors il avait rajouté une touche personnelle, pensée en fonction de ses talents de raccommodeur.

Evidemment, il fallait que ça tombe sur lui. Evidemment.

Ce n’est pas juste. Il passe sa vie à se méfier de tout, de tout le monde, tout le temps. Il aurait dû brûler cette putain de lettre avant même de songer à l’ouvrir. Mais non, il s’est fait avoir, comme un parfait abruti.

Il dormait encore à moitié lorsqu’il a trouvé l’enveloppe dans sa poche de pyjama. Elle était de belle facture, épaisse d’une énorme carte pleine de promesses, elle l’appelait “Dandy” en jolies lettres cursives. Elle lui a fait penser à une autre lettre, envoyée par une amie chère, ouverte trop tard, à laquelle il n’a jamais osé répondre.

Alors oui, il s’est laissé aller à un instant d’émotion, de naïve curiosité. Il a même cru à une bonne surprise, quelque chose qui ne lui arrive pourtant presque jamais... et qui n’est pas arrivé cette fois-ci.

Dès qu’il a vu le portrait sur la carte de voeux, dès qu’il a entendu le nom dans sa tête, il a tout jeté loin de son hamac comme si l’enveloppe contenait un serpent venimeux. Mais il était trop tard, le pacte était scellé et aucune insulte, aucune crise de rage ou d’angoisse n’y pouvait plus rien.

Skunk a mis deux jours à s’y résoudre. Deux jours enfermé dans sa distillerie, presque sans dessaouler, perdu dans son drame adolescent, à maudire l’Île entière et le Père Noël en particulier - parce que ce putain de baiseur de rennes l’a fait exprès, n’est-ce pas? Il l’a forcément fait exprès. Après tout, c’est le Père Noël, et un ancien Orbleu qui plus est ; il est censé savoir.

Oui, il est censé savoir : Skunk, malgré tous ses faux-semblants, ne serait que trop content de faire un cadeau à quelqu’un qu’il apprécie. Cela concerne quelques personnes, tout de même, des gens pour qui il aurait pris du temps, mis du coeur à chercher le cadeau parfait. Et au lieu de cela, le voilà reclus dans sa tanière, tout seul, à broyer du noir et à noyer son dégoût dans l’alcool.

Parmi tous les Garçons Perdus, putain, pourquoi celui-là ? Le Dandy peut comprendre qu’il mérite d’être puni pour ce qu’il a fait pendant l’Hiver. Mais comme ça ? C’est sale, merde...

Skunk est tellement mortifié qu’il a envisagé de ne rien préparer et d’assumer les fameuses “conséquences” promises par la carte. Tant pis, si c’est un truc vraiment trop humiliant, il vivra le restant de ses jours caché dans sa distillerie, et voilà. Problème réglé.

Puis on est venu lui demander un coup de main pour d’autres présents. Il a vu l’enthousiasme et l’implication des Perdus plus chanceux avec leur tirage au sort et il a eu un déclic : le Père Noël l’a fait bel et bien fait exprès. Pas pour le punir, non, mais pour lui montrer qu’il est capable tout à la fois de pardonner et de se racheter, de tendre la main, d’enterrer la hache de guerre. Esprit de Noël, paix dans les coeurs, toutes ces putains de conneries.

Et bien évidemment, en comprenant à quelle incitation noble et bienveillante il devait cette situation, Skunk s'est résolu à se calmer, à agir. Et il a choisi la violence avec un certain délice.

Event : Le Réveillon des Amis Secrets Rsz_rs10

Ce soir-là, le Dandy n’est que modérément ivre, car il veut être capable de réfléchir vite et de répliquer à d’éventuelles insultes ou moqueries. Il a mis le costume trois pièces anthracite qu’il portait aussi à l’ouverture du Toffee Shop et qu’il a intérieurement élu “costume des occasions désastreuses” : le tissu, épais mais bien taillé, lui donne une stature et le fait paraitre presque sûr de lui, alors qu’il se sent nauséeux, que son cœur cogne contre ses côtes et qu’il a très envie de griffer les autres gosses au visage. Quand Wobbly l’a bousculé en passant, le Dandy a dû sérieusement se retenir pour ne pas flanquer un coup de pied dans l’infortuné lutin.

Allez du calme, du calme.
Tu peux le faire.
Montre-leur que tu peux le faire.

Il souffle longtemps par le nez, ce qui ne fonctionne pas très bien. Il rajuste sa cravate qui n’en a pas besoin, puis sa main monte jusqu’à son épaule et se resserre sur la douce fourrure de sa zibeille, enroulée autour de son cou ; Skunk n’aime pas se montrer avec Tolstoï dans les évènements de groupe, la Chimère (mignonne de manière déraisonnable) attire bien trop l’attention à son goût, mais sur ce coup-là il a besoin de soutien.

Puis, après une ultime inspiration, le Dandy s’engage dans la foule, l’air aussi fermé que déterminé.

Il ne lui est pas difficile de repérer Right : pour un Perdu, ce con est beaucoup trop grand. Skunk l’approche volontairement par le côté, pour ne devenir visible qu’au dernier moment. Avec son plus beau sourire au vitriol, celui qui ne découvre pas ses dents, il tend à la Sentinelle une boîte de carton gris, sobrement décorée d’un ruban noué en nœud papillon et posé dans un angle du couvercle.

Il est bon de préciser que ledit ruban est d’un très joli rose nacré.

“Sick m’a raconté à quel point vos tours de garde nocturnes étaient longs, froids et éprouvants. Ceci te sera très utile.”

Il ne dit rien d’autre. Il s’applique juste à sourire, sans que son expression varie d’un millimètre, alors que Right ouvre la boîte.

Rassembler assez de laine pour un pull n’a pas été trop difficile : au fil du temps qui n’existe pas et de ses récoltes textiles, Skunk est devenu plutôt copain avec le troupeau de moulpacas qui vit sur les pentes du Sommet Enneigé, et l’un des jeunes mâles a une toison de l’exacte nuance qui l’intéressait. Ensuite, dessiner le motif destiné à orner le vêtement a été aussi simple que jubilatoire. En revanche, trouver des Raccommodeurs capables d’assembler le tout a été plus délicat, et le Dandy a dû affronter cette très désagréable expérience qu’est un sourire de Pit accompagné des mots : “Tu me le revaudras.”

Mais franchement, quand Skunk a vu le pull de laine rose et le nounours blanc cousu sur l’avant, avec son écharpe rouge et un bonnet de Noël orné d’un vrai petit pompon... Le Dandy s’est dit que cela valait bien la peine de vendre son âme au Joker.

Il a même pris de son précieux temps pour reprendre une idée soufflée (involontairement) par Bambi et coller deux petits sequins bleus très brillants sur les yeux de l’ours. Si ça ce n’est pas une attention très personnelle, qui vient du coeur...

“Ne t’inquiète pas, il est à ta taille. Je m’en suis assuré.”

Et il se contente de sourire juste un peu plus fort, d’un drôle d’air, avant de mettre les mains dans les poches et de tourner les talons.

Résumé:

In order to insult me, I must first value your opinion. Nice try though. Now please go fuck yourself with a cactus.

		♪ (And if I were you, I wouldn't love me neither.)

Le Zeppelin, spécialement et richement décoré pour l'occasion s'était rapidement rempli de marmots et autres adolescents, plus ou moins excités, plus ou moins heureux et impatients d'offrir, mais surtout de recevoir des cadeaux.

Autant de Garçons Perdus qui, pour ce charmant et magique évènement, avaient endossé le dur labeur des gentils lutins du Père Noël.
Que de joie du partage. Que de solidarité dans les jeunes cœurs. Cependant, ce n'était pas tout cela qui faisait étinceler un peu plus fort d'intelligence et de plaisir malicieux le regard pourtant terne du Chambellan.

Il avait, de sa voix, tonné l'ouverture des festivités, avec force et fracas. Autorité, même.
C'était un quelque chose de naturel, chez lui, d'endosser les responsabilités lorsque d'autres n'en avaient pas ou plus la capacité.
Ses yeux mornes brillants glissèrent sur l'Enfant Toi dont les frêles épaules semblaient ployer sous la cape rouge pourtant légère. Le cou du garçon volant cloué au sol avait l'air tellement fin et fragile, donnait l'impression de faire des efforts pour maintenir sa tête droite.

Un vague sourire flotta sur les lèvres de Bow, de ceux, si rares, qui exprimaient un sentiment sincère de satisfaction chez ce garçon. Il fut très rapidement effacé remplacé cependant par un plus habituel, ce fameux sourire que tous connaissaient, faux, mielleux, malin, alors que son attention se faisait accaparer par un autre qui se dirigeait vers lui à pas très décidé.
Conquérant, même, dirait-on.

Le sourire de Sinner faisait étrangement écho sur le faciès de Bow. Faux renvoyant au faux. Tordues, les mines crispées. Concours d'amabilités plus ou moins bien singées.
Le cadeau changea de main sans que les expressions ne se nuancent, preuves s'il en fallait de leur artificialité figée.

« Merci beaucoup, Sinner. » fit le Chambellan, simplement et poliment, en réceptionnant le paquet, un sourire toujours flanqué au visage sans que ses yeux n'en soient impactés.

Un petit temps de rien, en silence, alors que Bow analysait ce qu'il avait dans la main, et surtout la façon dont ça avait été emballé.

« C'est très joli, toutes ces couleurs. Tu as du te donner du mal rien que pour l'emballage. »

Et sans même une vague hésitation, tout en parlant, il sortit un joli et fin ciseau d'une de ses poches, en glissant la lame sous l'un des nombreux papiers, les découpant tous à la fois en un geste souple et efficace.
Le sourire un peu plus tranchant, le regard fixé dans celui du Chef Diplomate, Bow ouvrit donc le cadeau juste avant de baisser les yeux sur deux gâteaux décorés de glaçage.

Sur l'un, un rat. Sur l'autre; un serpent... Que Sinner s'empressa d'attraper et d'enfourner dans sa bouche, y croquant goulûment, mâchant la viennoiserie avec semblait-il délectation. Le Chambellan masqua efficacement sa déstabilisation parsemée de dégoût par un sourire à l’encéphalogramme plat.

« Oh... Pas mal. C'est la première fois que je cuisine, j'étais pas sûr que ça serait bon. »
« Merci beaucoup de t'être dévoué autant pour la cuisine que pour en être le cobaye ! » Le sourire se fit un chouilla plus coloré. « Finalement le rat t'aurait sied tout autant. » Il saupoudra la remarque d'un rire chaleureux dissonant. « Je savourerai cette surprise comme il se doit... Un peu plus tard. »

Bow n'était pas né de la dernière pluie.

« Encore merci, Sinner. Tu es un ange. Maintenant pardonne moi, je dois aller offrir mon propre cadeau à une méritante. »

Et sans vraiment laisser le temps à la Fripouille de s'en offusquer, le Chambellan s'échappa, embarquant avec lui le gâteau restant et un autre paquet, en direction, cette fois, d'une jeune fille.

Que ferait-il de cette sucrerie qui était assurément piégée ?

Ma foi... Il trouverait bien.
L'idée de l'offrir au Joker fit éclore un léger feu d'artifice d'allégresse au fond de lui, ce qui eu l'effet de rendre son masque de bienveillance plus gracieux au regard de celle qui lui avait été désigné.

« Glitter. » l'interpella-t-il, avant d'ajouter sobrement. « Joyeux Noël." » Et de lui tendre son présent joliment emballé d'un papier pailleté multicolore assorti d'un ruban satiné parme du meilleur goût.

Bow n'avait lésiné ni sur les efforts ni sur les détails pour cette superbe boite à outils qu'il avait fait confectionner spécifiquement pour la toute fraîchement nommée Cheffe des Artisans. Et dans le plus grand des secrets, bien évidemment. Rien n'était impossible pour le Grand Chambellan.
Elle était entièrement faite d'un bois solide et vernis, parfaitement poncée et peinte d'un bleu intense et profond, parsemé d'étoiles dorées fines et brillantes. Sur le dessus, d'une belle écriture avait été gravé et peint d'or le nom de Glitter.
A l’intérieur, méthodiquement rangés : tout un nécessaire de bricolage comprenant deux belles pinces, un marteau solide, une clef à molette, un tourne vis avec plusieurs embouts de tailles et de formes différentes, une petite scie, une règle épaisse, mais surtout, au centre de tout cela, une magnifique perceuse.

Si elle fonctionnait ?
Bien sûr qu'elle fonctionnait.
Si Glitter se penchait sur la technologie de pointe qui le permettait, elle découvrirait une jolie petite gerbille coincée à l’intérieur d'un savant mécanisme. En secouant l'outil, la bestiole s'affolait et se mettait à cavaler, fournissant l’énergie nécessaire à percer n'importe quel bois. Même le plus solide.
Il suffirait simplement de lui donner quelque légume à grignoter de temps en temps. La carotte était ce qu'elle préférait.

Il y avait déjà du beau monde, au Zeppelin. Ça riait autant que ça tirait la gueule. Ça traînait des pieds et ça cavalait dans tout les sens.
Apache esquiva d'ailleurs de justesse un gamin lutin tout en grelots. Fallait croire qu'il y en avait qui était plus motivé que d'autre !
Le punk quand à lui avait été surpris par la cible qu'on lui avait désigné.
Un peu emmerdé, ouais, fallait pas s'le cacher. Mais il n'y avait pas non plus mort dans l’âme. L'occasion de faire un cadeau mi figue mi raisin, qui, de son avis, pourrait autant plaire au receveur que lui envoyer un message entre les lignes.

Il avait emballé sa surprise dans un genre de papier kraft noir sans trop s'attarder sur à quoi ça ressemblait. Le chasseur n'était pas du genre à soigner tant que ça la présentation. L'important, c'était le contenu, pas le contenant !
Alors il balaya la grande salle du regard, à la recherche de l'heureux élu qu'il connaissait bien, et le repéra, de loin, lâchant une grimace à l'instant même ou ses yeux se posaient sur lui.

"Oh merde..." Il pensa. Le pauvre garçon s'était attrapé une bien vilaine compagnie, d'a tel point qu'Apache ne pu s'empêcher de ressentir une certaine empathie pour lui.

Ses pensées furent cependant coupées brutalement, en même temps que sa vue était entièrement éblouie. Il eut un mouvement de recule, agita la main en reflex pour chasser la bestiole qui avait désormais bel et bien capté toute son attention, le choppant même par le col et le tirant dans une autre direction.

"Hey MAIS..!
- Venez, venez !
- Bordel !
- Moi Hamlet je n'ai jamais vu tel chevalier ! Vous êtes des plus chanceux !
- Hein ??
- J'en aurais presque envie de vous éblouir encore une fois pour mieux le voir accourir.
- Hey NAN ! Mais qu'est ce que tu..!" Apache ne termina même pas sa phrase, se dépêtrant de la prise de la petite fée dont il se souvenait bien.

Cette sale bestiole l'avait déjà emmerdé force 10, une fois, au diner !

La seconde d'après, Photon le fauteur de trouble désignait de son certes petit mais élégant doigt un cadeau sur lequel avait été inscrit le nom d'Apache d'une charmante écriture.

La curiosité se faisant plus forte que la colère, mélange entre mauvais souvenirs et d'avoir été traîné de force jusqu'à la avec de bien vilaines manières, le calme frappa le punk.
Il replaça tout de même correctement ses vêtements tout débraillés d'un mouvement un chouilla rageur accompagné d'une fusillade du regard à l'adresse de l'artistoFée, pour la forme, mais termina en récupérant le paquet et l'enveloppe, une moue circonspecte dessinée sur la mine.

Un nouveau regard bref et noir vers la fée, suspicieux, et puis l'anarchiste se décida, ouvrant en premier le paquet.

Ses yeux sombres s'illuminèrent en même temps que son visage en y découvrant les trois présents.
Trois jolis gels pailletés, chacun avec une odeur différente qui ravissaient le nez de l'Hérissé et faisait naître sur ses lèvres un sourire sincère.
Agréablement surpris.
C'était vraiment chouette comme cadeau ! Le punk était carrément content. Il ne pu s’empêcher de jeter un nouveau regard vers Photon, mais cette fois à l'interrogation, et dans la foulée, son attention se redirigea vers l'enveloppe estampillée à son nom.

Il y trouverait sans aucun doute la réponse à la question qui lui brûlait maintenant l'esprit, à savoir : Qui était le commanditaire de ce cadeau !

Une personne qui le connaissait bien, à n'en pas douter.

Lorsqu'il en sortit le petit carnet, en découvrant les photos, ses yeux s'agrandirent un peu plus grand, et sur sa bouille, d'abord la surprise qui se changea à mesure en un autre chose.
Une expression plus difficilement lisible.
Plus figée.
Il se pinça les lèvres, sourire fondu.

Ces photos... Avaient absolument toute été prise non seulement sans son consentement, mais surtout sans qu'il ne s'en soit rendu compte.
Et ça, quand on était un putain d'anar qui fomentait dans le plus grand secret une révolte à venir, c'était grave.

Il ravala sa salive avec un peu de mal, tachant de ne pas laisser trop voir son malaise, ce qui fut totalement peine perdue tandis qu'il s'était mis à parcourir la lettre.

Je vous écris, bel homme, en place de celui appelé le Rouge.

Un frisson glacial le parcouru tout entier, et les mots mielleux employés, très TRÈS peu représentatif du destinateur, ne parvinrent en rien à en adoucir le message qui était plus que bien reçu.

Par ces quelques clichés poétiques, pris sur le vif, il veut vous assurer qu'il ne pourra jamais rien vous arriver sans qu'il le sache et accourt immédiatement afin de secourir votre détresse.

Apache se trouvait un peu plus pale, maintenant. Dans sa tête, ça turbinait à plein tourbillon.

Et surtout soyez serein, il ne saurait oublier même par l'Oubli les plus significatives de vos actions.
(...)
Scar le Rouge, C h e f

Les yeux d'Apache se relevèrent, quittant la lettre pour immédiatement se focaliser sur le fameux signataire.
En une fraction de seconde, comme mu par un aimant, son regard noir l'avait repéré, s'y fixant, le dévisageant avec une insistance remarquable.

Scar.

Ce putain de CRS...

Si des yeux avaient pu tuer, sans nul doute que le chef des sentinelles aurait fait un AVC dans la foulée.

La haine...

Cependant, l'anarchiste prit une longue et forte inspiration, prenant sur lui. Rangea la lettre dans sa poche après l'avoir froissé en une boule d'hostilité et se détournant sans demander son reste, laissant la fée sur le carreau.
Il avait un seum stratosphérique, et l'angoisse qui se mélangeait à la colère faisait mauvais ménage.
Une envie forte de se tirer fissa, mais il avait d'abord lui même un colis à livrer !

Ça tombait bien, au final, car son destinataire désigné était désormais libre, libéré de sa contrainte.

Apache croisa Bow de pas très loin, hésitant à lui faire un croche patte mais évitant un énième scandale. C'était pourtant pas l'envie qui lui manquait.

"Salut !" Qu'il lança à Sinner avec un bref sourire pas si chaleureux. Juste après, il lui tendit son cadeau négligemment emballé de papier noir. "Tiens, c'est pour toi."
C'était peut être bien la première fois qu'il adressait la parole à la Fripouille depuis que ce dernier était devenu chef, et cette nomination, encore fraîche, lui retournait toujours autant le cœur.
Ça se lisait même sur sa mine qui sonnait mi dédaigneuse mi dégoûtée, saupoudrée d'un sourire forcé.

Le cadeau en question n'était autre qu'un collier en cuir noir, assez simple qui se bouclait avec de la ferraille et sertie d'une médaille ronde sur laquelle Apache avait lui même gravé le nom de Sinner à la pointe d'un couteau.
Ce n'était pas finement ouvragé mais ça avait le mérite de l'effort. Parfaitement lisible.
En accompagnement, un bon mètre sur 3 centimètres d'une pièce du même cuir, attachable au collier par un clip basique mais efficace.

"Tu pourra l'utiliser avec qui tu voudra." Que l'Apache fit, l'air de rien.

Une laisse avec un collier de chien.

"Tu trouvera bien." Sourire acide pour regard entendu.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Recevoir la lettre ne l’a pas dérangé. Au contraire, voir les enfants Grand Arbre s’agiter dans un but inoffensif l’avait réconforté. Le Printemps est de retour et quoi de mieux pour cela qu’un Réveillon magique ? Le temps n’existe pas, après tout.

Il avait été occupé. Occupé à enquêter, concocter son propre cadeau et aider les autres. Des objets à analyser, retaper, des conseils à donner. Certain-es Perdu-es qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam étaient venu-es lui demander conseil.
Tool ne s’était jamais senti aussi utile, à perfectionner des cadeaux entre deux plans pour foutre le feu.

Son ami secret est un jeune Soigneur, qu’il connaît de nom. Une enquête auprès de petits perdus, mine de rien, alors qu’ils lui décorent les cheveux, suffit à lui procurer les éléments nécessaires pour qu’une idée de cadeau commence à germer dans son esprit chaotique. Un bel objet fait de ses mains usées, qui démontrerait à la fois son expertise et sa bonne volonté. Il avait passé plusieurs jours à travailler dessus en parallèle de ses devoirs d’Artisan modèle, jusqu'à être satisfait du résultat.

Lorsqu'il arrive au Zeppelin, les lieux grouillent déjà de monde. Dans la foule d'enfants, il reconnaît plusieurs têtes connues - Apache, Scar et la Mère qui était venu lui demander de l'aide pour son walkman - mais ne s'attarde pas, préférant baisser le regard en quête du destinataire de son petit cadeau. Difficile de repérer un jeune enfant au milieu du chaos, mais il finit par le trouver - cheveux noirs, yeux bleus bizarres et peau pâle, c'était bien ça ?. Du pas de celui qui entend bien plus que le bordel environnant, Tool se dirige vers lui.

- Spooky ? Lui qui n'a jamais été petit, il se sent soudainement gigantesque au côté de l'Horreur. C'est pour toi. Joyeux Noël.

De sa main, il lui tend un paquet cubique et soigneusement emballé. A l'intérieur, une boîte en bois qui semble totalement inoffensive, jusqu'à ce qu'une pression sur son couvercle ne déclenche le mécanisme : le couvercle s'ouvre, le mécanisme grince et voilà un petit fantôme souriant qui en sort à toute vitesse. Difficile de dire si le petit appréciera le cadeau, mais Tool l'espère. Après tout, il y a mis du temps.

Résumé:

I'll forget you, yeah I will
And yet you are still
Burning inside my brain

Playlist

Event : Le Réveillon des Amis Secrets Toolsi10

Cadeaux:

» Trente millions d'amis
» Event : Le Bal d'Hiver
» Event : Le Paint-Ball
» MINI EVENT : EMBUSCADE
» Inscriptions — EVENT 5 : le Tourbillon

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