☼  Plutôt grande (1m73), Glitter n’a que peu de formes sinon quelques muscles durement gagnés. Sa peau hâlée ponctuée de quelques cicatrices ou égratignures et les pansements colorés sur ses mains trahissent une tendance à se blesser facilement. Avec son nez en trompette et ses yeux rieurs couleur noisette, son visage est souvent éclairé par un grand sourire. Elle garde ses cheveux (autrefois longs, lisses et bruns), courts décolorés et en bataille.

☼  Au quotidien, Glitter adopte généralement des tenues pratiques mais colorées (salopettes, t-shirts, chemises, etc.). Elle ne se sépare jamais de sa ceinture de travail où elle accroche ses outils et range des fournitures. Toutefois, elle aime entretenir une touche de fantaisie en peignant des fleurs sur ses baskets ou les revers de ses jeans. De même, elle porte souvent quelques boucles d’oreilles (souvent dorées) : des créoles ou des petites croix, ou encore quelques anneaux dorés le long du cartilage.

☼  Quand son visage n’est pas constellé de taches de peintures ou de paillettes, elle aime dessiner quelques étoiles sur ses joues.

☼  Au quotidien, Glitter fait l’effort d’entretenir sa langue natale qu’elle considère une part importante de son identité. Contrairement à son frère, Glitter s’exprime avec un accent espagnol d’Espagne. Elle s’est toujours sentie plus chez elle à Valencia, ville d’origine de son père qu’à Veracruz où elle a pourtant vu le jour.

☼  Quand elle jure ou qu’elle s’énerve, Glitter a tendance à switcher vers l’espagnol pour se censurer et ne pas choquer les plus jeunes.

☼  Elle est presbyte. A son arrivée, elle a dû troquer ses verres de contact pour d’épaisses lunettes qu’elle porte autour du cou grâce à un cordon.

☼  Glitter est catholique. A son cou, elle garde la médaille d’or offerte par sa grand-mère le jour de son baptême : d’un côté la Vierge portant son bébé, de l’autre son vrai nom et sa date de naissance. Bien sûr, l’existence de Peter Pan et son Pays a quelque peu chambouler ses croyances. Ses prières discrètes sont davantage un moyen de se rassurer et rythmer son quotidien qu’une véritable démonstration de foi. Elle préfère ne pas en parler.

☼  Bien qu’elle n’ait pas une bonne mémoire des noms et des visages, elle est une source intarissable d’informations diverses et plus ou moins utiles qu’elle a retenu de ses lectures et de documentaires. Tout semble l’intéresser.

☼  Malgré son anxiété, Glitter se présente comme quelqu’un sociable. Elle aime les gens. La plupart des gens. Il lui est parfois difficile d’accepter de ne pas s’entendre avec tout le monde. De même, elle préfère se tenir à l’écart des commérages et du bitchage.

☼  Elle chante faux. Mais ça ne semble pas l’arrêter.

☼  Glitter aime bien dessiner. Depuis son arrivée, elle a rempli des dizaines de carnets de croquis et de plans détaillés sur ses projets de construction. En revanche, la qualité est d’une médiocrité qui avoisine le génie abstrait. Personne n’arrive à la déchiffrer. De même, son écriture est extrêmement brouillonne. Entre ratures, abréviations, bavures d’encre, et le mélange d’anglais et d’espagnol : la déchiffrer relève du décodage.

☼  Elle se surprend à regarder les filles. C’est une appréciation strictement esthétique, bien entendu.

☼  Glitter adore le café bien noir, une des rares passion qu’elle partage avec Sinner.

☼  …. Pour en revenir à cette histoire d’appréciation esthétique. Elle est hétéro. Non pas que ce serait un problème qu’elle soit gay, bien sûr. Elle n’a aucun problème avec ça. Mais elle est hétéro, ok ?... POINT SUIVANT.

☼  Glitter dit se lever et se coucher avec le soleil. En vérité, il fait encore nuit quand elle commence sa journée. Le soir, elle est frustrée d’avoir du mal à veiller. Mais vu son rythme de travail, ce n’est peut-être pas si étonnant.

☼  Déjà dans l’Ordinaire, elle était du genre sportif : équitation, natation, escalade… Elle aime partir en exploration pour trouver l’inspiration ou des objets utiles. En revanche, elle ne sait pas se battre. Récemment, elle a décidé d’y remédier.

☼  Glitter entretient un rapport compliqué avec son frère… Elle aimerait mieux s’entendre avec lui mais il la rend folle. C’est d’ailleurs leur chamaillerie qui aurait amusé Pan au point qu’il accepte de la nommer cheffe des artisans.

☼  Elle évite de participer aux jeux qui impliquent une forme de compétition, préférant ceux où tout le monde fait équipe. Ce n’est pas qu’elle déteste perdre, mais ne pas gagner la met dans un état de profonde contrariété. Plutôt que de plomber l’ambiance, elle préfère rester sur le banc de touche.

☼  Glitter est peu portée sur les cachotteries. Elle déteste tellement mentir qu’elle est incapable de dissimuler l’embarras sur son visage quand elle essaye.

☼  Sa grand-mère lui a dit un jour qu’elle n’était pas jolie mais qu’elle avait bon caractère. Glitter a décidé de travailler sur ses points forts.

☼ En 1987, née Concepción Romero Cruz à Veracruz (Mexique), quelques minutes avant après avant son jumeau, Ángel.
☼  En 1994, à l’âge de 7 ans, déménage à Valencia (Espagne).
☼  En 2003, à l’âge de 16 ans, enjambe la fenêtre de la chambre 45 de l’Hospital de La Salud.
☼  Avant les intrigues, devient Mère Apprentie des Artisans sous la tutelle de Rose
☼  Durant la Pluie, demande sa rétrogradation au rang d’artisan. Est remplacée par Caroline.
☼  Durant l’Hiver, participe à l’effort de guerre au Canyon.
☼  A la fin de l’Hiver, après la Boum, obtient la place de cheffe des artisans en même temps que la promotion de son frère au rang de chef des diplomates.

Il y a de cela quelques jours, Glitter a collé une affiche. Elle l’a placée en évidence, près de l’entrée, au-dessus de la rangée de crochets où les Artisans laissent parfois leurs manteaux. Sur ce petit panneau de bois, elle a listé les coins du Grand Arbre qui méritent une inspection approfondie et les dégâts qu’elle y a déjà constatés. Au bout de chaque ligne, elle a laissé un espace pour l’inscription d’éventuels volontaires. Seuls deux ou trois noms se battent en duel sur une liste qui ne cesse de s’allonger.

A la fin de la Pluie, elle insistait déjà auprès de Grumpy pour lancer quelques travaux. La sécheresse, les inondations… Une succession de catastrophes surnaturelles les avaient forcés à ne plus penser qu’en termes d’urgences : besoins immédiats pour profits immédiats. Aussi, l’arrivée soudaine de l’Hiver n’avait fait que repousser une fois de plus ses projets.
En rassemblant ses affaires pour le grand départ, Glitter avait naïvement espéré que les choses n’empireraient pas. Peut-être même que leur absence offrirait un répit à la nature et que certains problèmes se règleraient tout seuls.

Visiblement ça n’a pas marché.

« C’est pas bon, ça… »

A leur retour, les déconvenues se sont succédés : des ponts de cordes devenus impraticables, des gradins cédant sous le poids des spectateurs, des murs qui s’effritent au toucher et des rideaux bouffés par le moisi. Mais ce n’est pas le pire.
Sur l’une des plateformes, accroupie face à une palissade en bois qui la soutient, Glitter balaye du bout des doigts un mélange de sciure et de copeaux de bois. Sur l’écorce exposée, elle devine au toucher une série de petits trous : de minuscules galeries qu’elle estime profondes.

« Mur. Près de la cabane à manger. Surface… La moitié de ma main, je
dirais. », elle dit au petit Curly qui prend notes, à côté.

Glitter l’aime bien. Pour quelqu’un qu’un qui n’aime pas son travail, elle le trouve vachement volontaire. D’une incroyable maladresse, il se tient toujours à l’écart des marteaux et des outils tranchants. Après un énième incident impliquant la perte d’un orteil et un séjour au cachot, il se jette sur toutes les tâches qui nécessitent peu de compétences et impliquent peu de risques. A la demande de Curly, elle a tenté de convaincre Peter de le changer de groupe mais il a refusé. A croire que tout ça l’amuse.

« C’est nouveau ? », Il demande en se grattant la joue du bout son crayon, y laissant une trace grisâtre.

Elle voudrait répondre que non mais elle est presque certaine de n’avoir rien vu ici la dernière fois. Peut-être qu’elle l’a simplement raté ? Ou peut-être que le froid n’a pas tué ces choses, qu’elles continuent de ronger le Grand Arbre et de s’étendre. Dur à dire. Jusqu’ici elle n’a fait que constater les dégâts causés par leur présence sans jamais mettre la main sur un spécimen.  
La cheffe des artisans sort une règle en plastique pour prendre quelques mesures et comme souvent, elle réfléchit à voix haute :

« Je commence à penser que ce sont des termites. C’est beaucoup trop grand pour des vrillettes… Tu savais qu’au Brésil, on a trouvé un réseau de 200 millions de termitières ? En gros, ça fait la taille de la Grande Bretagne. Il parait qu’on peut les voir depuis l’Espace.
— Et nous, on nous voit depuis l’Espace ? »

L’espace d’un instant, Glitter lève le nez de sa termitière alors qu’elle prend conscience de tout le poids de cette question. Elle n’a pas envie de lui mentir même si elle déteste l’admettre :

« Je sais pas. J’aimerais bien. »

Ça ne changerait pas grand-chose, sans doute.

Se redressant enfin, elle époussète ses genoux, frotte ses mains sur sa salopette en jean pour se débrasser de la sciure collée à ses paumes. La journée ne fait que commencer, ce n’est pas le moment de ralentir le rythme.

« Faut pas que j’oublie… Y’a un trou à colmater près de la Réserve.
— Je rajoute à la liste. »

C’est Lacerate qui le lui a signalé après la Boum. Probablement des grands qui ont un peu trop chahuté pendant la fête mais de ce qu’elle a pu constater, rien de dramatique.

Glitter rejoint l’extrémité de la plateforme en une ou deux enjambées, jette un œil en contre-bas pour estimer les distances avant de se décider. Elle déroule la longue corde qu’elle porte en bandoulière et inspecte brièvement son jeu de boucles et de nœuds avant de s’harnacher. Elle va pour nouer l’autre extrémité à une grosse branche comme point d’ancrage quand elle remarque la tête que tire Curly. Elle explique :

« Faut que je regarde en dessous.
— Je fais quoi, moi ?
— Tu peux descendre d’un étage ? Tu m’entendras mieux.

Visiblement soulagé, le petit artisan n’émet aucune objection. Glitter s’en amuse un peu. Jusqu’ici, elle n’a jamais connu le vertige. Si elle n’avait pas fini artisane, elle n’aurait pas craché sur un poste de grimpeuse.

Une fois tout en place, elle a tôt fait de se retrouver pendue dans le vide, se hissant de ses bras pour se rapprocher d’une ramification de l’Arbre qui supporte la plateforme supérieure. Ce n’est pas la première fois qu’elle se livre à pareil exercice. A force, elle a repéré les espaces ou s’accrocher solidement et les coins plus traîtres où il est facile de glisser.
Une dizaine de mètres plus bas, le petit Curly appuyé sur une rambarde.

« Attention hein ! »

Glitter se libère une main et lève un pouce. Elle est confiante. Même si l’aide des fées n’aurait pas été du luxe.

« J’y suis ! »

La cheffe des artisans se hisse à la base d’une branche et le constat ne se fait pas attendre :

« Y’en a encore plus en dessous !
— Remonte maintenant ! »

Glitter desserre sa prise et se laisse lentement entraîner en arrière. C’est comme être sur une balançoire : elle effectue un mouvement de balancier qu’elle accompagne pleinement jusqu’à retrouver un semblant d’immobilité. Là, ses mains assurées empoignent la corde qu’elle enroule autour de ses paumes pour se hisser. Tout à ce qu’elle fait, elle ne réalise pas immédiatement ce qui se passe.

« GLITTER !! »

Glitter se cramponne encore à la corde mais ça n’arrête pas sa chute. Elle traverse d’épais feuillages, les branchages qui fouettent son visage ou craquent sous son poids envahissent son champ de vision, entrecoupés de la succession de plateforme qu’elle dépasse. Avec une chance insolente, elle voit sa trajectoire coupée par une grosse branche sur laquelle elle finit pliée en deux. L’air lui échappe des poumons dans un violent hoquet.
Glitter enlace sa planche de salut, ses ongles se plantent dans l’écorce molle. Le sang lui bat furieusement dans les tempes mais elle ne sent plus ses jambes qui pendouillent mollement dans le vide.

Pour la première fois, elle a peur de regarder en bas.

« Restez pas plantés là ! Allez chercher une perche, n’importe quoi ! »

Un peu plus loin, des enfants se sont massés sur une passerelle et la pointent du doigt. Des sentinelles les repoussent rudement, l’un d’eux porte une échelle à bout de bras.

Il ne leur aura fallu qu’une quinzaine de minutes. Les jambes de Glitter manquent de se dérober sous elle tandis que ses pieds touchent enfin le plancher. Malgré une évidente pâleur, elle affiche un sourire brave. En tant que cheffe, elle ne peut plus se permettre de paraître faible. Elle n’écoute que d’une oreille le sentinelle qui tente de la sermonner. Oui elle sait qu’elle l’a échappé belle et oui, les accidents ça arrive. Mais dans sa tête, elle se repasse chaque étape d’un protocole minutieux et se demande quand est-ce qu’elle a commis une erreur.
Les bras noués autour de sa taille, Curly pleure sans discrétion, à grands sanglots hoquetants. Ça lui pince le cœur, l’idée que son imprudence aurait pu lui retomber dessus.

« Tu veux aller voir Rose ? Demande-lui un goûter !
— C’est pas l’heure.  
— Tu lui diras que c’est moi qui t’envoie.  »

Elle n’a pas besoin d’insister longuement. Curly a eu sa dose pour la journée. Quant à Glitter, elle doit passer à l’infirmerie mais pas avant d’avoir récupérer son barda.

Son sac à dos est resté là où elle l’a laissé : la poche latérale et les lanières qui trainent… D’un coup d’œil oblique, elle remarque la corde, toujours nouée au point d’ancrage. Sous son poids, elle a dû se casser. Ça arrive. L’explication la réconforte un peu parce que l’usure du matériel c’est quelque chose auquel on peut remédier. Mais quand elle enroule son câble, elle a quand même un frisson en voyant une coupure nette dans le chanvre.

Ça, par contre, c’est pas un accident.