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Sky
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MessageSujet: Of Winter Tragedies   Of Winter Tragedies EmptyDim 28 Aoû 2022 - 0:58

« Oh, monsieur Cuthbert ! Oh, monsieur Cuthbert ! Oh, monsieur Cuthbert ! ! ! »
Ce n’était certes pas ce que Mme Spencer avait dit, l’enfant n’était pas non plus tombée du boghei, et Matthew n’avait rien fait qui sorte de l’ordinaire. Ils sortaient tout simplement d’un virage et cahotaient maintenant sur ce qu’on nommait « l’Avenue ».
L’« Avenue», ainsi baptisée par les gens de Newbridge, était un segment de route long de quatre à cinq cents verges, couvert par une arche faite des branches immenses de plantureux pommiers plantés bien des années auparavant par un vieux fermier excentrique. Au-dessus de la tête des voyageurs, un long dais de fleurs exhalait de délicieux parfums. Sous les branchages, le crépuscule pourpre faisait vibrer l’air, tandis qu’au loin, telle une grande rosace s’étoi-lant au fond de la nef d’une cathédrale, on discernait un pan de ciel illuminé par le soleil couchant.


L’enthousiasme d’Anne est tantôt une bouffée d’air frais, tantôt un sentiment si vif et brutal qu’il lui en ferait presque monter les larmes aux yeux. Cependant, avoir tant versé de larmes lors de son séjour au Ranch, il semble ne plus en rester pour quoi que ce soit. Sky s’est particulièrement appliqué sur les dialogues précédents dans ce second chapitre, les articulant à voix haute jusqu’à trouver la sonorité appropriée pour un tel récit.

Le repas oublié—disons plutôt mis de côté, une pensée secondaire qui n’aurait que parasité sa lecture, l’Injuste s’efforce de franchir le plus haut défi pour un lecteur novice : les descriptions. Mis ensemble, les mots offrent un amas qu’il faut trier avec minutie pour en tirer un quelconque sens. S’il bute sur trop de parties d’une phrase, il lui arrive de la sauter, pour y revenir plus tard. Et puis, beaucoup de termes sont simplement contextuels, pour ce que Sky en comprend.

Voyez ‘cahotaient’ par exemple, il n’est pas si compliqué d’imaginer la charrette et les chevaux prenant un virage, entraînant les voyageurs dans une autre partie du paysage. Il suppose que par ‘cahotaient’, l’on parle d’une avancée, ou de suivre la route. Là n’est pas la complexité du lexique sous ses yeux.

Ce sont les phrases, telle la suivante, dont Sky ne parvient pas à tirer un sens. S’il n’y avait que ‘segment’, ou encore ‘plantureux’, il ferait avec. Un soupir, un lourd, résonne dans La Citerne presque vide ; beaucoup d’enfants sont partis après leur repas pour vaquer à leurs jeux de l’après-midi. Pas lui. La capuche de son sweat sur la tête, il s’est réfugié vers l’entrée de la Citerne, se servant de son skate comme d’un siège pour poursuivre sa lecture.

La bosse que forme le nœud dans sa manche, qui sinon serait en partie vide, frappe parfois contre ses cotes, s’il bouge trop rapidement. En short et baskets à scratchs, Sky n’a pas vraiment de quoi faire peur—pourtant, beaucoup d’enfants l’évitent. Ce n’était pas le cas au début, quand on croyait voir un nouvel arrivant, c’est après, quand son ancien nom est remonté à la surface, qu’on a chuchoté qu’il avait dû être un monstre quelconque pour disparaître ainsi.

« Ba—bapti ? » Sa langue claque contre son palais—voix qui bute et qui s’écorche à la suite, « baptisse ? »  A t-il au moins réalisé le sens ‘d'Avenue’ ? Fort peu probable. Cela doit être un lieu—les pommiers qui se dessinent sur les contours d’un champ ? Quatre à cinq cents verges, ça ne lui parle guère plus. Qu’est-ce qu’une verge ? Une plante quelconque, des cailloux ?

« Baptis—» La nuance imperceptible dans sa voix, pointe de lassitude qui ressemble à de l’agacement, rejoint une envie de refermer l’ouvrage et d’abandonner pour l’instant. Sa main, la restante, l’unique, dégringole le long de son corps, se refermant autour des scratchs de sa chaussure, qu’il défait et recolle plusieurs fois. La pointure est à la limite de ce que ses pieds peuvent tolérer, mais il serait bien incapable de s’occuper de lacets, ou d’enfiler quoi que ce soit demandant l’usage d’une seconde main. « L’Avenue, ainsi—baptissée—»

S’il abandonne maintenant, ça foutra en l’air son après-midi.








Hirose Akira


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MessageSujet: Re: Of Winter Tragedies   Of Winter Tragedies EmptyMer 19 Juil 2023 - 22:04

Tous les deux ou trois jours, Skunk se rend à la Citerne pour remplir le seau de vingt litres qu’il utilise comme réserve personnelle d’eau. Il sait qu’il n’est pas censé se servir lui-même et qu’au minimum il devrait demander l’autorisation d’un Livreur ; il ne le fera pas. Et puis quoi encore ? Ça va, il ne la balance pas aux chiottes, cette flotte. Il en a besoin, que ce soit pour distiller, boire, se laver... Pour ne pas perdre le peu de santé mentale que ce foutu Arbre daigne lui laisser. Hors de question de laisser un autre gosse contrôler ce qui représente pour lui une nécessité vitale (et donc une faiblesse très mal assumée).

Skunk procède toujours de la même manière. Il débarque juste après la pause déjeuner, quand les Livreurs ont quitté la Citerne pour profiter de leur après-midi. Il jette un coup d’oeil à l’intérieur, pour s’assurer qu’aucune tignasse rousse ne traîne dans les parages. Puis il rentre dans la Cabane en se tenant bien droit et se dirige d’un pas égal vers les réserves d’eau, comme s’il était parfaitement dans son bon droit. Il se sert. Et il repart. Tout du long, il garde une expression féroce, typiquement adolescente, qui proclame haut et fort “essaie seulement de m’adresser la parole et je te saute à la gueule”.

La plupart du temps, personne ne lui dit rien.

Ce jour-là ne fait pas exception : Skunk est rentré dans la Citerne sans rencontrer la moindre opposition. Il est déjà en train de se pencher au-dessus de l’un des bacs d’eau quand il entend quelqu’un marmonner :

“Ba—bapti ? Baptisse ?”

Le Dandy relève la tête pour s’intéresser à la silhouette maigrichonne assise dans un coin de la Cabane. En quelques secondes, les yeux pers du Récolteur scannent l’inconnu ; ils devinent un adolescent, enregistrent le skateboard qui lui sert de siège, ses vêtements trop amples, sa capuche rabattue, sa manche vide. Et le livre ouvert posé sur ses cuisses.

Skunk s’intéresse machinalement à l’ouvrage, mais il ne peut en voir la couverture et il est bien trop loin pour en déchiffrer la moindre ligne. Ce qu’il note, en revanche, c’est que l’autre Perdu est absorbé dans sa lecture : on dirait qu’il n’a même pas remarqué la présence d’un intrus dans la Citerne.

Le Dandy décide que le garçon ne représente pas une menace et se détourne pour plonger son seau dans l’eau claire.

“Baptis—”

Encore le même mot, lesté d’un accent étranger que Skunk trouve familier sans pour autant le reconnaitre. Alors que son baquet de ferraille se remplit, le Dandy ne peut s’empêcher de se demander sur quel mot l’autre Perdu bute de la sorte : bâtisse ? Bâtisseur ? Batiste ? Pas bathyscaphe, quand même ?...

“L’Avenue, ainsi—baptissée—”

“Baptisée.”

Le mot est sorti avant même que Skunk songe à le retenir, sur un ton sec et sans fard qui sonne un peu condescendant. Le Dandy se fige, comme pris au dépourvu par sa propre intervention. Il échange avec le Perdu un regard incertain, étrange mélange d’embarras et d’hostilité - Skunk sait trop bien comment la plupart des gens réagissent lorsqu’il commet ce genre d’impair, et il est instinctivement déjà prêt à ce que la situation dégénère.

Mais l'inconnu ne semble pas très pressé de se montrer agressif : il reste silencieux, peut-être surpris, peut-être indigné. Le Dandy devrait en profiter pour déguerpir sans demander son reste, mais cela va s’avérer difficile s’il doit trimballer un seau qui pèse maintenant la moitié de son poids, et il est hors de question d’abandonner le précieux récipient.

Alors, à moitié par bravade, à moitié par volonté d’être parfaitement clair, Skunk profite de ce bref temps de latence pour ajouter :

“Ça vient de “baptême”, ça veut dire “nommée”. “L’Avenue ainsi nommée.” ”






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Dernière édition par Skunk le Jeu 20 Juil 2023 - 19:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Of Winter Tragedies   Of Winter Tragedies EmptyJeu 20 Juil 2023 - 17:50

Lire c’est disparaître; abandonner un lieu trop familier, prétendre ne pas être coincé entre ce qui fut et ce qui ne sera pas. Sky ne peut pas se targuer d’avoir éprouvé le moindre intérêt pour le réel jusqu’à ce jour. Néanmoins, les différences sautent aux yeux, du moment qu’on prend le temps de les observer, d’offrir plus qu’un regard en biais. Ses doigts continuent d’arracher le scratch, le remettant juste après, et puis, venue de nulle part arrive la voix.

Baptisée.

Pas celle d’Anne—il se demande ce qu’il lui dirait, s’il oserait prétendre à une vie d’éducation à ses côtés, s’il aurait envie d’une robe neuve et de beaux cahiers—non, c’est un visage autrefois flouté. Comme tous les autres; tel est le malheur que Sky se trimballe inlassablement, incapable de reconnaître qui que ce soit, pour n’avoir jamais considéré qu’un jour il pourrait regretter cet isolement qu’il pensait partie intégrante d’un jeu quelconque.

Ça vient de “baptême”, ça veut dire “nommée”. “L’Avenue ainsi nommée.” ”

Sky prend quelques secondes pour repérer les détails; voix qui s’abat comme une constatation agacée, le regard qu’ils échangent, deux bras, deux jambes—c’est idiot de noter ça, de chercher quelqu’un d’autre qui pourrait comprendre l’incompréhensible. Il note la veste, puis le reste de la tenue, et ça n’a rien à voir avec la robe d’Anne, ses cheveux indomptables d’un roux étincelant. C'est comme lire, sauf qu'il n'y a pas de mots, juste le tissu et la chair.

Sky ne sait pas exactement comme lisser la dureté de ses traits, doigts traversés de fourmis tandis qu’il abandonne sa basket. “C’est mon premier livre,” il commence par ça, par les bases qu’il a si souvent oublié.

(Même pas de ‘salut’ ou de ‘mon nom c’est–’)

Sa main redresse l’ouvrage, avec une attention pleine de maladresse, affichant le titre au milieu d’une couverture usée que Sky s'en voudrait d’abîmer. “C'est Anne qui se retrouve envoyée chez des gens qui vivent dans une ferme, pour aider au travail. Et elle va pouvoir se rendre à l’école—j’ai hâte de savoir la suite, mais c’est long, de tout déchiffrer.

On lui a proposé d’échanger ce livre pour quelque chose de plus simple, et il a refusé.
Qu’importe s’il doit grandir au fil des pages, Sky n’a pas l’intention d’abandonner.

“Tu connais les mots importants, n’est-ce pas? Avenue, ba–” Sky marque une abrupte pause, prenant son temps pour bien ressortir la prononciation, “baptisée.

Il lui serait facile d’interrompre la conversation là—que quelqu’un traîne à la Citerne ce n’est pas son problème, il n’a rien qu’un garde—néanmoins, Sky s’interroge, se demande s’il pourrait prendre juste un peu plus de la part de l’inconnu. Sa voix se fait moins tranchante, oubliant une partie des armes au détour d'un virage.

Et planteur–plantureux, des pommiers plantureux?” Son regard se baisse sur le texte, tentant de retrouver le dernier mot impossible au milieu du reste,”ou celui-là—des, ou bien c’est d’hais? D'hais de fleurs,” Dais. Quant à exhaler, et bien Sky préfère l’ignorer, voilà un terme fleuri qui lui échappe totalement.

Il y a tellement de mots—et je souhaite tous les apprendre. D’abord la lecture, et ensuite les écrire. Tu dois savoir faire les deux, c’est cool. Les autres, iels ont l’air de s’en foutre, des pages et des histoires qui ne viennent pas de leur propre bouche,” Sky ne peut pas franchement demander à l’autre perdu de lui apprendre en échange de son silence pour ce qui n’est ni plus ni point qu’un vol d’eau sauvage.

Pour ça, il faudrait qu’il en ai quelque chose à faire.
(Ce n’est pas son truc, d’être aussi sympa, de complimenter les autres, plus maintenant.
Au milieu de ses côtes imbibées de cruauté et de fissures, il y a comme une étincelle qui ne brûle pas les doigts, quand ça concerne les livres. Presque comme si les pages pouvaient ravaler ses blessures.)

Tu peux y aller, je dirais rien.

Et il repose les yeux sur son livre, l’admiration dans sa voix se muant en un murmure tandis qu’il repart dans un déchiffrage un brin pénible.








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MessageSujet: Re: Of Winter Tragedies   Of Winter Tragedies EmptyDim 27 Aoû 2023 - 22:04

“C’est mon premier livre.”

L’expression fermée de Skunk se lisse sous l’effet de la surprise. Il était persuadé que le garçon répliquerait d’une insulte, ou au minimum pour lui dire de fermer sa gueule et de se préoccuper de son cul. Il ne s’attendait pas à une réponse sincère, encore moins à une justification aussi simple : c’est très con de sa part, mais il oublie toujours que si peu de Garçons Perdus savent lire, encore moins en anglais. Une tragédie qui le désespère à chaque fois qu’il la redécouvre.

Le Livreur soulève l’ouvrage pour en dévoiler la couverture et Skunk note instantanément deux choses.

La première, c’est qu’il s’agit de “Anne de Green Gables”, un bouquin que même un lecteur aussi précoce que le Dandy sait être bien trop avancé pour un parfait débutant ; pas étonnant que le garçon se plaigne du temps qu’il met à tout déchiffrer.

Le second détail qui saute aux yeux de Skunk, c’est la délicatesse des gestes de l’audacieux lecteur : il traite ce livre comme un objet précieux, et ce n’est pas vraiment la mode dans ce quartier de sauvages. Cela touche le Dandy, un peu trop fort. Parce que ça l’attendrit. Mais aussi parce que cela lui rappelle certaines personnes, certaines personnes qui aimaient les livres, comme lui, et qui sont parties, ou qui ne passent plus autant de temps avec lui. Parce qu’il est resté absent trop longtemps et qu’elles ont continué leur vie sans lui.

Witted lui manque. Discuter avec Her lui manque.

“Tu connais les mots importants, n’est-ce pas? Avenue, ba– baptisée. Et planteur–plantureux, des pommiers plantureux? Ou celui-là—des, ou bien c’est d’hais? D'hais de fleurs.”

“Un dais de fleurs, oui.”

C’est à peine un souffle qui passe les lèvres du Dandy, tandis qu’il dépose doucement son seau plein d’eau au pied de la citerne. L’autre garçon ne l’entend pas, visiblement, parce qu’il continue son petit laïus sur les mots, sur le fait que Skunk sait sans doute lire et écrire et que “c’est cool”, parce que les autres s’en foutent. Le Dandy réalise brusquement qu’il y a de l’admiration dans la voix du Livreur, et il ne se sent pas tant flatté qu’un peu misérable, comme à chaque fois qu’il devine les privilèges qu’il devait avoir dans l’Ordinaire et qu’il n’a pas été capable d’apprécier.

“Tu peux y aller, je dirai rien.”

Skunk cligne des yeux un peu trop de fois à la suite et jette un coup d’œil à son seau d'eau piratée. Il lui suffirait de le prendre et de sortir comme il est entré, avant qu’un autre témoin plus virulent ne débarque. Mais au lieu de cela, sans regarder le Livreur en face, il commence d’une voix nerveuse, juste un peu trop rapide, juste un peu trop monocorde :

““Plantureux”, cela veut dire “généreux”. En l’occurrence, que les pommiers sont de beaux arbres, grands, avec de nombreuses branches chargées de beaucoup de fruits... Ou de fleurs, apparemment. Un “dais”, c’est... c’est...”

Cette fois il lève la tête, l’air mal assuré :

“Est-ce que tu sais ce qu’est un lit à baldaquins ?...”

Visiblement, il se doute de la réponse, parce qu’il porte machinalement la main à sa poche pour y piocher carnet et crayon. Mais il suspend son geste avant d’oser les sortir, comme si cela lui paraissait soudain inconvenant, et il reprend sans trop de conviction :

“Un “dais”, c’est une sorte de plafond de tissu. Un peu comme une tente, mais sans les murs. “Un dais de fleurs”, c’est une métaphore, c’est-à-dire une comparaison sans... Ahem. Ça veut dire que les fleurs sont si denses qu’elles forment comme un plafond au-dessus des gens.”

Il se mord la lèvre, fort, très conscient que ses efforts pour éclaircir les choses sont sans doute juste en train d’embrouiller l’autre Perdu. Il regrette de ne pas être simplement parti, comme il aurait dû le faire au lieu d’ouvrir sa foutue grande gueule...

Mais tu n'as jamais résisté à une occasion de te la péter, n'est-ce pas ducon?

“Tu devrais... Ce livre est un peu compliqué pour un débutant, tu devrais le garder pour plus tard. Ou au moins te trouver un dictionnaire ? Je crois que les Diplomates en ont quelques uns.”






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MessageSujet: Re: Of Winter Tragedies   Of Winter Tragedies EmptyLun 11 Mar 2024 - 23:16

Oh si Sky venait à apprendre l’existence des films, de mots que l’on anime, peut-être qu’imaginer des paragraphes entiers ne dévorerait pas son énergie. Néanmoins, ça ne serait pas pareil. La satisfaction au creux de son ventre dès qu’il parvient à déchiffrer un mot, à l’ajouter à une collection grandissante, c’est un sentiment qui l'obsède.

“Plantureux”, cela veut dire “généreux”. En l’occurrence, que les pommiers sont de beaux arbres, grands, avec de nombreuses branches chargées de beaucoup de fruits... Ou de fleurs, apparemment. Un “dais”, c’est... c’est...” La tête qui se lève, regards qui se croisent, “Est-ce que tu sais ce qu’est un lit à baldaquins ?...

Sky marque une pause, pas pour se focaliser sur le terme, mais pour écouter—il n’avait jamais remarqué que les voix ne sont pas toujours les mêmes, qu’elles trébuchent et vacillent parfois, tout comme le corps. Un lit... grand ? Il secoue la tête.

Lit pour faire des bals ça ne lui paraît pas spécialement logique, enfin si, si on se réfère aux plaisirs de la chair—justement, Sky n’a guère envie de s’épancher sur le sujet. Ce n’est pas la bonne réponse.

Un “dais”, c’est une sorte de plafond de tissu. Un peu comme une tente, mais sans les murs. “Un dais de fleurs”, c’est une métaphore, c’est-à-dire une comparaison sans... Ahem. Ça veut dire que les fleurs sont si denses qu’elles forment comme un plafond au-dessus des gens.

Un plafond de tissu. Oh, Sky penche légèrement la tête en arrière, colonne vertébrale en feu en quelques secondes. Il peint des fleurs au-dessus d’eux, clignant des yeux jusqu’à ce que tout soit flou, que les couleurs se mélangent en une myriade de pétales sur lesquels le soleil glisserait.

Ta lèvre—fais gaffe,” c’est ce qui lui vient en premier, l’instinct de lever un demi bras recouvert d’une manche, et que s’il avait encore les doigts pour le faire, il les passerait sur les siennes.

Tu devrais... Ce livre est un peu compliqué pour un débutant, tu devrais le garder pour plus tard. Ou au moins te trouver un dictionnaire ? Je crois que les Diplomates en ont quelques uns.

Un di-caw,” il répète en faisant morfler la prononciation (et Shark qui n’est plus Shark, qui lui avait donné le mot ‘dictionnaire’ qu’est-ce qu’elle devient ? Est-ce qu’elle est heureuse au Port ? Sky se demande bien pourquoi ça lui importe de le savoir, lui qui n’avait que faire des autres avant), “et non, hors de question. C’est mon premier livre, alors je vais le finir. Même si ça me prend tout le temps qui n’existe pas.

Sa voix tranche, elle impose, et il doit ravaler cette colère, pointe de quelque chose de dur à avaler qui lui fait dire que ça ne sera peut-être ailleurs qu’il achèvera cette lecture.

Les livres rendent tout plus beau, je trouve. Quand je vois des fleurs en me baladant, je n’appelle pas ça des dais, même si elles sont au-dessus de moi—je dis juste ‘oh des fleurs’. Avant j'me disais ‘quelle importance, je peux inventer ce que je veux pour m’amuser’ mais j’ai g—” Sky s’interrompt, exhalant doucement, “j’ai changé.”

Un destin immuable, et les perdus sont bien stupides, de le rejeter corps et âme.

J’ose pas trop aller chez les Diplomates, j’ai pas une super réputation depuis le Givre.” Pour ne pas dire que Sky n’a pas de potes à qui aller demander d’aide—sa relation avec Freckles est devenue plus explosive que le volcan, et puis Freckles n’a pas à savoir de ce qu’il fait de son temps libre. “c’est pas si grave, c’est simplement que j’en ai marre qu’on me dévisage.

J’ai rien à leur dire de toute façon,
” son regard retrouve le garçon qui se tient là, celui qui n’a pas hésité à répondre à un flot de questions inopinées. Le garçon pas très à l’aise non plus, malgré ses deux bras et deux jambes. Sky bouge légèrement, faisant un peu de place à ses côtés, préférant le sol à son skate pour son fessier.

Tu veux t’asseoir un peu ? Je vais pas te traiter comme un di-caw.” Et, ensuite, un simple: “merci. Tu as un esprit plantureux.

Hey, c’est un compliment après tout.








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