Le bretteur. « SAMOURAI joue à mes jeux. C'est un bon joueur, le genre qui a l'éclaire de la victoire qui brille dans ses yeux. Quand il peut, il y va à fond, s'amuse, se défoule. Il est enthousiaste, il donne envie aux autres de courir plus vite, parce qu'il joue bien son rôle de guerrier, fort et sûr de lui grâce aux nombreuses victoires qui l'accompagnent et marquent son sabre. Son si beau sabre d'ailleurs, que je voudrais bien porter un jour. Mais comme un vrai combattant, SAMOURAI ne se sépare jamais de son arme et sentir quelqu'un d'autre poser ses doigts sur le manche provoque la sensation d'être souillé. Ça, je comprends, c'est un peu pareil avec ma batte. »

CILLA à sincèrement envie de croire à toutes les histoires de SAMOURAÏ. Elle trouve que ça le rend touchant, étrangement plus enfantin. Car il a beau raconter de terribles aventures, apprécier trancher ce qui lui passe sous le sabre, tous ses personnages finissent par déborder de sa tête et parfois il ne s'y retrouve plus. CILLA ne se moque pas de lui, elle comprend à quel point ça peut être important de ce raconter des histoires, elle sait combien on peut parvenir à les vivre parfois. Alors elle préfère l'aider à remettre ses idées en place pour qu'il retrouve le fils de l'une de ses vies. Avec lui, CILLA se tait et écoute. Elle n'a pas besoin d'acquiescer ou quoique ce soit, elle se nourrit de cet univers asiatique et nippon qui la fascinait déjà lorsqu'elle était dans le monde ordinaire. Grâce à SAMOURAI, elle a l'occasion d'en savoir bien plus.

« Tu connais Star Wars ? » C'est la seule question qu'elle lui a posé et la seule histoire qu'elle lui ait raconté, car il est bien connu que le film est inspiré d'un monument du cinéma japonais, reprenant des formes particulièrement marquées par l'Asie et ses rites de passages ancestraux. Elle ne sait pas ce que SAMOURAI en a pensé, mais elle n'a pu s'empecher de lui faire une description très précise des sarbres lasers. Peu importe que ces histoires soient vraies ou non, les péripéties de SAMOURAI tout comme celles des jedis, elles restent fascinantes et sont de véritables sources d'inspiration pour CILLA, qui n'hésite pas à mélanger certains faits à ses histoires.

SAMOURAI n'est pas si particulier que ça aux yeux de CILLA, ils se parlent peu, hormis pour les histoires. La Fidèle ne sait que très peu de choses sur lui en vérité et ne tient pas à s'approcher davantage. SAMOURAI à l'air d'avoir sa fierté et ses manières, assez spéciales que CILLA ne comprend pas parfois. Il est dans son monde, ce qu'elle respecte. Cependant elle sait qu'elle a grâce à ses yeux, parce qu'elle n'est pas une mère comme les autres. CILLA n'essaiera pas de le calmer s'il se jette dans un de ses jeux, elle ne le jugera pas de rentrer ensanglanté comme c'est déjà arrivé, elle ne lui en voudra pas de frapper trop fort sur un garçon, parce qu'elle devine qu'il a un fort sens de l'honneur. Et de toute façon elle est mal placée pour réprimander les coups... Non, SAMOURAI est discipliné à sa façon. Elle aime le voir jouer, il est rapide, il serait incroyable si sa blessure ne le gênait pas... Enfin, il est déjà merveilleux avec ses beaux vêtements, ses longs cheveux -qu'elle jalousera toujours évidemment, dans un coin de son cœur- et son sabre, particulièrement impressionnant. Mais bon, elle aussi elle à son propre sabre, la batte rose, c'est l'arme de CILLA et on dirait que ça fait bien son effet sur SAMOURAI. Ça amuse bien la mère.

Sa rencontre avec Samurai fait partie des souvenirs qu'Earl aurait préféré oublier, mais c'est impossible : son cerveau s'y refuse. L'expression de l'Enfant Perdu au moment où, après examen médical, Earl lui avait dit la terrible vérité reste gravée dans son esprit. L'Argenté a pourtant fait ce qu'il devait, en le soignant et - surtout - en étant honnête au sujet de cette blessure qui ne pourra jamais guérir. Ils se sont séparés peu après, et Earl regrette : peut-être aurait-il pu y faire quelque chose, malgré tout ?

Il est - hélas - un peu tard pour y repenser.