Vijendra doit sa peau sombre à ses origines indiennes. Il a des yeux très noirs, généralement pétillants de joie de vivre (ou d'inconséquence, ou les deux). Il est très fier de ses cheveux de jais qui sont naturellement sains et épais. Durant son adolescence il lui est pourtant arrivé de les décolorer entièrement. Il les garde au naturel depuis des années et les a laissés pousser jusqu'au milieu de son dos. La plupart du temps il se rase de près, mais il arrive qu'il laisse pousser un bouc pour une période de temps plus ou moins étendue, selon ses envies. Il a des traits fins dont il est particulièrement fier (... c'est probablement l'une des seules choses que Vijendra a pour lui, le souci étant que ça n'aide pas à lui dégonfler les chevilles). Sa silhouette est sculptée tout en longueur. Il est grand et fin, voire légèrement déguingandé. Il doit les quelques muscles à peine visibles sous sa peau au coach sportif que son père l'a forcé à embaucher dans l'Ordinaire, puis à sa vie sur le Port, puis à l'épisode du Ranch durant le Givre. Tout cela l'a forcé à une certaine activité physique (à son grand dam... Il déteste se crotter les mains).

Malgré une période d'adaptation difficile, Vijendra s'est habitué à la "mode pirate". Il a tendance à en faire trop plutôt que pas assez : chemises à jabot, vestons, bandeau et perles dans les chev... Ah non, ça il a arrêté (on comprendra pourquoi plus tard). Il a une très haute opinion de lui-même et aime être bien habillé. Il aime aussi les bijoux : il a fait percer ses deux oreilles et ses doigts sont généralement à peine visibles étant donnée l'accumulation d'anneaux sous laquelle il les cache (il est obligé de tout retirer pour travailler sur ses manuscrits). S'il peut se procurer des pierres précieuses pour décorer ses tenues, il le fait.

Vijendra est une personnalité à la fois terriblement facile et terriblement insupportable. Ce n'est pas un mauvais bougre et s'il est dans de bonnes dispositions, il sera difficile de le trouver antipathique : il est d'un naturel chaleureux et avenant. Il s'emballe très vite et n'aime rien de mieux que de profiter de la vie autant que faire se peut : nourriture, boisson, galipettes avec qui veut bien... Lorsqu'il est arrivé sur l'île, le contraste avec sa vie d'avant a été très brutal et Vijendra s'est montré particulièrement hostile à accueillir le changement. Pédant et manquant d'expérience pour à peu près tout, il a mis du temps à accepter de se mettre au niveau des autres pirates. Sa tolérance a largement augmenté mais il a tout de même beaucoup de mal avec la crasse, les odeurs, et ne parlons pas des travaux salissants. Parfois, si on le pousse à bout et même s'il est devenu très conciliant, ses tendances naturelles remontent et il peut se comporter comme l'enfant roi qu'il était avant d'arriver ici.

Il a des tendances de coureur de jupon mais il serait bien incapable d'être volage aux dépends de ses conquêtes. C'est à dire qu'il a à coeur de ne pas utiliser sa science du baratin pour embobiner son monde. Vijendra souhaite partager des relations superficielles avec des gens qui recherchent la même chose que lui. Il ne veut causer de tort à personne (c'est un peu un Bisounours. Un Bisounours-garou qui peut se transformer en monstre d'arrogance et de mépris, mais un Bisounours quand même).

C'est un mauvais acteur mais c'est un beau parleur, il a tendance à confondre les deux. Il utilise rarement son éloquence à bon escient, mais il n'en a pas conscience. Un beau boulet de compet.

Vijendra n'est pas courageux. Par contre il est très fier et parfois ça lui fait faire des âneries téméraires qu'il n'assume pas par la suite. Il ne sait pas se battre et a peur d'avoir mal. La vue du sang le rend malade. Il n'ira jamais se mettre en première ligne. Enfin... Sauf si il essaie d'impressionner quelqu'un. Ou si on le met au défi de le faire pour prouver qu'il n'est pas un couard (... ce qu'il est. Profondément).

Il est très sujet aux décisions prises sur un coup de tête et il peut se monter très extrême. Une fois qu'il a décidé d'un truc (... même lorsque c'est la pire idée du siècle), il est rare de parvenir à le dissuader de faire autrement. Il en va de même avec ses coups de coeur : ils viennent brutalement, trop entiers et trop poussés pour son propre bien.

Malgré une première période de rejet de sa nouvelle vie de pirate (qu'on pourra appeler sa période "Bouseuxvilleland") Vijendra a fini par se prendre au jeu au point de paraître parfois trop enthousiaste. Il a fini par considérer sa vie sur le Port comme une espèce d'expérience cinématographique/de jeu de rôle grandeur nature à laquelle il lui est arrivé de s'adonner de façon excessive (mais il faut dire que l'adjectif "excessif" lui correspond de bien des manières). Fier de son nouveau statut, il a notamment imité les goûts vestimentaires et la gestuelle du pirate fictif Jack Sparrow durant un bon moment, jusqu'à découvrir qu'il existait d'autres bermudons qui connaissaient les films. Lorsqu'une pirate sur laquelle il avait des vues l'a envoyé bouler en lui faisant remarquer qu'il n'arrivait pas à la cheville de Johnny Depp et qu'il faisait une piètre interprétation du personnage, lequel était par ailleurs un pirate de mer et pas un gratteur de papier, lui, ça l'a refroidi d'un coup et du jour au lendemain, il a tout arrêté.

Sa mère est morte quand il avait trois ans. Elle avait le souci des traditions, de la culture de son pays, mais ça n'était pas le cas de son père. Taran a déménagé aux USA avec sa firme, où il a élevé son fils selon une pure logique d'assimilation. Vijendra n'a donc pas hérité grand chose de la culture de ses parents à l'exception de son nom et de quelques mots, quelques vestiges de langue Tamil lui restant de sa mère et de ses premières années. Il fait partie de la jeunesse dorée américaine, avec tous les travers que ça suppose (pourri gâté, caprices pour un rien, aucune notion de la valeur de l'argent pour les gens normaux, élitisme social puant et énorme poil dans la main vu qu'on a toujours tout fait pour lui). Ses origines ont contribué à ce qu'il n'obtienne que des rôles secondaires malgré le piston dont il a bénéficié grâce à son père, même si son absence de talent pour le cinéma n'a pas aidée non plus. Cela dit, Vijendra est persuadé qu'il aurait réussi à percer et à devenir un grand acteur hollywoodien si on lui avait laissé le temps de se faire une réputation.

Vijendra DÉTESTE profondément les hauteurs. Déjà, il a le vertige. Même monter sur une échelle au-delà du quatrième barreau c'est beaucoup lui demander. Sur une tour ou une montagne à proximité d'un précipice, il aura envie de se mettre à plat ventre sur le sol pour ne pas risquer de tomber (cela même si il est à plus de trois mètres du bord). Il est terrorisé par l'avion. Il a parfois été obligé de le prendre mais toujours en serrant très fort les fesses et en visualisant un crash imminent tout du long du trajet ainsi que le résultat du choc sur son corps. Il déteste savoir le sol à plusieurs kilomètres en dessous de ses fesses et n'en être séparé que par une carlingue qui lui paraît trop fragile, et par la poussée de l'air sur le cercueil volant (l'avion, pardon), pas suffisamment fiable à son goût.

Vijendra s'est entiché de Maelström au point de penser à elle tous les jours en ayant des papillons dans le ventre. La sirène l'a attiré dans ses filets comme elle l'a fait avec de nombreux autres hommes et maintenant, il est persuadé qu'ils vivent une histoire "spéciale". Il serait prêt à tout pour l'impressionner (... participer à certaines expéditions dans le monde ordinaire demandant à ce qu'il brave sa peur du vide, par exemple). La sirène a quant à elle a plus ou moins décidé qu'elle allait le dévorer bientôt car elle a l'impression d'avoir fait le tour de ce jouet là plusieurs fois, dans tous les sens possibles et imaginables. Elle commence à s'en lasser un peu.

Dans l'Ordinaire, la vie de Vijendra lui venait totalement prémachée. Et ce n'est pas une hyperbole : son père étant un "magnat de la robotique", il était entouré de machines extrêmement sophistiquées, couteuses, voire de prototypes à la pointe de ce qu'il se faisait dans le monde en terme d'intelligence artificielle. Et pour le reste, ils avaient des employés. Bref : non, il n'a probablement jamais fait cuire un oeuf lui-même avant d'arriver sur l'île. Devoir apprendre à faire les choses tout seul l'a beaucoup fait râler au début et il reste énormément de trucs auxquels il ne s'est jamais essayé, cependant il a appris le minimum vital pour s'intégrer. Il n'est pas forcément très doué, mais il se débrouille, parvenant même parfois à trouver cet apprentissage ludique (.. tant que ça se passe comme il veut, sinon ça devient immédiatement nul à chier).

Il est étonnant de voir que Vijendra se persuade qu'il est un excellent acteur (alors que ce n'est pas le cas) et qu'il juge son talent pour le dessin et la calligraphie comme étant secondaire, superflu. Il s'agit pourtant du seul truc pour lequel il se montre plutôt doué depuis tout petit. Il a accepté assez facilement le travail de scribe qu'on lui a proposé : il le trouve agréable et reposant. Se perdre sur un travail de recopie l'isole brièvement du monde et le met dans un état de calme et de concentration qui lui permet de se ressourcer. Ca l'a beaucoup aidé quand il fallait encore qu'il accepte de ne plus jamais pouvoir rentrer chez lui, et de devoir s'adapter à des normes parfaitement inimaginables pour celui qu'il était alors.

Alors au début, sincèrement... Le cau-chemar quoi. Ils ont pas internet, ils ont même pas l'eau courante, horrible. Je connaîtrai jamais la fin de Games of Thrones, je suis DEG. Ma machine à smoothies me manque. Et mon fauteuil massant avec IA intégrée. Et mon home cinéma, pitié... Et donnez moi un MONACO. Je me suis habitué au rhum, mais j'ai toujours préféré les alcools moins forts, un peu sucrés. Bref. Je suis encore un peu amer de temps en temps mais globalement, ça va. Les gens sont cools (... certains). Il y a encore des personnes de très bonne compagnie qui sont prêtes à s'amuser sous la couette à l'occasion, donc ça rend tout beaucoup plus supportable. J'aime bien mon travail(même si c'est pas Hollywood). C'est comme une grosse colonie de vacances à la façon d'une reconstitution historique, à cela près qu'on rentre jamais à la maison, quoi. C'est rigolo de jouer au pirate (les vraies scènes de violence sont pas glamour, cela dit). Les fringues sont cool. La bouffe... *soupir*. Disons que ça dépend qui la fait.

Gnnn maison. J'essaie de plus trop y penser mais oui, évidemment, je voudrais rentrer. Mon père me manque, mes amis aussi, et ma villa. Et mes affaires. Et j'avais une carrière en cours de lancement quand même, là-bas... J'ai beau m'être habitué aux moeurs locales, je les abandonnerais sans l'ombre d'un regret si c'était encore possible (... Bon, il y a bien Maelle. Peut-être qu'elle me ferait hésiter).

Peter Pan ? Aucun avis sur la question. Enfin si, un peu comme on donnerait son avis sur la météo, quoi. Je ne l'ai jamais vu en vrai de toute façon. Ca m'arrangerait si il arrêtait de glaçonner dans son coin. Je déteste avoir froid. J'aimerais bien revenir à 100% sur mes activités d'avant la rébellion parce qu'aider à la vie du Ranch, ça sent trop souvent le crottin de cheval à mon goût.

Hook est flippant. Je l'ai toujours trouvé flippant, même avant sa "période bleue". Mais ils sont tous flippants sur ce bateau de toute façon. Je suis sûr qu'ils ont fait exprès de couler mon yacht.

Né en 1989 à Chennai en Inde, il perd sa mère dans un accident de voiture en 1992 (il n'était pas avec elle) et déménage presque dans la foulée aux USA avec son père. Il grandit à San Francisco et ne quitte la ville que lorsqu'il commence ses études supérieures. Il s'installe brièvement à Los Angeles dans un appartement de haut standing et ne brille pas dans ses études d'art dramatique (qu'il arrête d'ailleurs prématurément, jugeant les profs incompétents). Lui est persuadé que sa marge de progression est très prometteuse. Il retourne vivre au domicile familial. En 2013 et après avoir tourné dans deux séries de mauvaise qualité, il disparaît avec le yacht privé emprunté à son père.

Il arrive sur l'île durant le Vent Frais, période de calme pendant laquelle il s'adapte bon gré mal gré à sa nouvelle vie sur le Port. Il devient scribe dans l'atelier du libraire-relieur et accepte finalement le tournant inattendu qu'a pris son existence.

Durant le Givre, il rejoint les rebelles. Il continue son travail de recopie à l'occasion mais il n'a qu'une partie de son matériel. De plus, la demande se fait rare. On l'oblige plus ou moins à participer aux tâches de maintenance du Ranch, ce qui ne lui plaît pas du tout. Il comprend cette nécessité et se résigne sans trop faire d'histoires, même si c'est en râlant un peu occasionnellement (surtout quand on lui demande de gratter la terre avec ses ongles).

C'est une tragédie maritime de plus au compteur du tristement connu triangle des Bermudes.  T. Vijendra Pillai, fils du célèbre industriel G.S. Taran Pillai a été porté disparu dans la journée du 27 août 2013 tandis qu'il naviguait à bord de son yacht privé au large des Bahamas, où il passait les vacances. La famille de la victime poursuit encore les recherches à ce jour, épaulée par les autorités locales, mais l'épave du bâteau démeure introuvable.

G.S. Taran Pillai s'est très tôt imposé comme un pionnier dans le monde des hautes technologies. Dès 1992, sa firme "Vekta" déménage ses bureaux. Il quitte son Tamil Nadu natal (Inde du Sud) au profit de la côte ouest des USA. Vekta devient rapidement l'un des géants de la Silicon Valley, projetant son principal actionnaire à la pointe de la recherche en robotique.

T. Vijendra Pillai est connu pour avoir joué quelques rôles pour la télé : On lui doit notamment le rôle de Toaster dans la mini-série Soap Fest, ainsi que celui de Rajan Ganguly dans 911 Miami fever.

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true_colors - il y a 4h
Une starlette toute pourrie, il a presque rien tourné. Circulez y a rien à voir...

tektonik_goddess - il y a 4h
On en parle parce que son père est pété de thunes mais ce gars c'est juste personne, ça commence à me courir sur le haricot cette histoire c'est bon... Y a des morts tous les jours quoi.

therabbit_bites - il y a 4h
Allez je suis un peu triste quand même il était mignon en Rajan même si on le voit que dans deux épisodes...

firewalkwithme - il y a 4h
Blague. Ce type jouait comme un pied c'est pas une grande perte, et c'était une foutue tête à claques.

poticha_rouge - il y a 3h
Vous avez pas honte de vous énerver comme des glands là, le type est mort, sa famille doit être dévastée... On s'en fout si il était bon ou pas ! Arrêtez de dire du mal des morts.

thebiggest_potatoe - il y a 3h
lol. Reste que mourir c'est le meilleur truc qu'il aurait pu faire pour la postérité, ça fait autant de séries qu'il bousillera pas.

pokerfate_88 - il y a 3h
Mais vous êtes ignobles les gens... (mdr). Pour sa défense 911 Miami fever c'était déjà de la grosse daube avant. Soap Fest je sais même pas ce que c'est.

kaleidospoop - il y a 3h
Un film porno ? MDR.

pokerfate_88 - Il y a 2h
OMG. Ça pourrait tellement XD

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Le 28 août 2013... je crois.
A "je sais pas ce qu'il se passe avec l'horloge et le soleil mais ils sont vraisemblablement pas d'accord" heure.

Cher journal.
Enfin. J'ai décidé que tu serais mon journal parce que j'ai besoin de parler à quelqu'un avant de devenir timbré, mais en fait t'es juste une sorte de carnet vert caca d'oie que papa a oublié dans le yacht. Il achète toujours des carnets pour pas les utiliser je comprends pas. Bref. Et en plus ce stylo marche plus ça me saoule attend je reviens.... ... ... ... ... ... .. (oui je tire sur l'encre pour l'effet dramatique et je t'emmerde, à ma place toi aussi t'aurais les nerfs qui lâchent).

... Voilà.

C'est pas les Bahamas ça, je reconnais plus rien. Je comprends même pas comment je suis arrivé dans ce bled, j'ai pourtant suivi l'itinéraire habituel sauf que subitement KABOUM, on y voyait plus à deux mètres et quand ça s'est dissipé la côte était devenue invisible alors que je t'assure, je m'éloigne jamais trop du bord. Je veux dire, je veux bien que ce bâteau soit un bolide de compet mais j'ai pas spécialement accéléré, et c'est pas un airbus non plus quoi.

Du coup j'ai flippé et tout et j'ai commencé à tracer dans tous les sens et là tu vas pas me croire j'ai croisé un foutu VOILIER. Mais tu sais, comme dans Pirate des Caraïbes là. Un VOILIER. Un vrai. Avec moins de pirates-zombis et de barbes à tentacules cela dit. Enfin, j'espère.

Donc là je me suis dit "ah mais okaaay t'es tombé sur le tournage d'un film, voilà, la brume elle était là pour l'ambiance, ça doit être un machin artificiel qu'ils amènent avec des gros canons". Sauf que pas longtemps plus tard je trouve enfin la côte et là qu'est-ce que je vois ?

BOUSEUXVILLELAND. Je te jure. Le truc d'époque, construit à l'artisanale. Un décor de film, c'est sûr, mais j'avais encore jamais vu un truc aussi poussé au niveau du détail. Level HOLLYWOOD mon pote.

Ca a l'air désert autour, je m'attends à voir Robison Crusoë sortir d'un fourré à tout moment. Incompréhensible. Bref, la classe, mais je sais pas, y a un truc qui me chagrine.

Je retrouve pas mon chemin ça fait quinze fois que je retourne à proximité de cette espèce de zone portuaire du troudballième siècle avant l'avènement d'internet (D'ailleurs ça CAPTE PAS je l'ai mauvaise je veux NETFLIX. Et messenger pour répondre à Lucy, elle a dit que c'était ok pour la semaine pro YES, bref). Je pourrais demander de l'aide aux figurants mais ils me foutent la trouille. j'aime pas DU TOUT la façon dont ils regardent le bâteau.

.. O.. M.. G.

Je crois qu'ils vont faire un truc. Attend.. Attend.. Attend merde ils vont dans l'eau faut que j'allume le m... POURQUOI J'ECRIS

Le stylo lâché à la hâte laisse une grande marque sur la feuille

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Le... 30 août 2013. Ou 2647, pour ce que j'en sais (c'est LONG).
A pas d'heure (à peu près)

J'ai plus de batterie. Je sais pas si tu te rends compte la LOOSE que c'est de plus avoir de batterie. Au moins avant j'avais candy crush pour m'occuper pendant que j'attends dans ce... cachot. Débarras ? Je ne sais pas. Ils veulent pas me laisser sortir avant que je prenne une "décision", tu comprends. Evidemment, mon chargeur est dans le yacht.

Par contre toi le carnet couleur merde d'oiseau non pas de problème, j'ai pas oublié de te prendre avant de partir. Duh. Abruti.

C'était pas des figurants. Aaaah ça non c'est pas Hollywood, je te le promets, tout est authentique, même l'odeur de merde et de transpiration moisie. Les lames aussi. Tranchantes. Ils m'ont parlé d'une histoire d'île et de pas pouvoir revenir chez moi et de devoir aller sur un bâteau ou trimer sur le port... J'ai pas compris. Des grands malades.

Je crois que je me suis perdu à proximité d'une communauté amish géante en fait, gérée sur toute une île. Dans les Bahamas. Mais en version secte dangereuse qui débloque complètement. ils sont pas bien, j'te jure ! Ils parlent de bidules là... Genre des fées, mais alors comme si ils en croisaient tous les jours. Et si j'en crois ce qu'ils racontent ils cisaillent des ENFANTS.

Non mais allô quoi. Au secours, je veux rentrer. De toute façon franchement j'en ai marre de la cambrousse. Je suis un citadin, moi ! Il me faut de la batterie, des particules fines dans les poumons et pour m'endormir le doux vrombissement des moteurs qui jamais ne se taisent même à 4h45 du mat au travers d'un foutu triple vitrage. Que ça sente un peu le pot d'échappement là, au lieu de la bouse de vache... Aaaah ça serait tellement mieux.

Je crois que je pourrai pas retourner au yacht avant d'avoir accepté de me plier à leurs idioties. Bon et j'ai aussi un peu peur qu'ils m'égorgent si je leur dis non. Les gars du gros bateau ils me font encore plus peur que les autres, je vais juste leur dire que je m'installe sur la rive.

Il a quoi le soleil dans ce bled ? C'est flippant. J'arrive pas à garder la notion du temps tellement il se lève et se couche de façon totalement chaotique. Je dois être trop fatigué par ces bêtises.

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Je sais plus (août ou septembre ?)
Je crois que je vais arrêter d'essayer de mettre la date. Ne parlons même pas de l'heure.

Bon, rien ne va plus petit journal caca d'oie. C'était pas des conneries. Je les ai vus de mes propres yeux, tous ces machins dont ils m'ont parlé. Je ne pense pas être devenu fou (même si on pourrait se poser la question), donc vraisemblablement tout le reste de ce qu'ils m'ont dit est vrai aussi.

J'ai donc atterri dans l'authentique BOUSEUXVILLELAND. A en croire ce qu'ils racontent je pourrai plus jamais partir. J'ai les boules, mais alors d'une force...

J'ai pas envie de m'étendre là dessus à vrai dire. Si c'est vrai, ça fait trop de choses de perdues d'un coup. Adieu niveau de vie décent. Et tous mes proches vont penser que je suis mort, je les reverrai plus jamais. Bref.

Bouseuxvilleland. Ces gens vivent comme au siècle dernier (et je suis gentil). Selon eux je fais pas assez d'efforts pour m'intégrer mais techniquement quand je leur ai proposé de monter des pièces de théâtre, c'est eux qui m'ont renvoyé balader. Je suis un acteur, moi ! Pas un.. palefrenier. Ou un décrotteur de bottes. Ou n'importe quel autre type de profession qu'on pouvait pratiquer au moyen-âge.

T'y crois toi ? Ils ont un bar (pardon, une "taverne") et ils ont pas de cocktails. Le choix de boissons est ridicule. Ça pue le rhum de partout et probablement aussi un peu le vomi. Ça mériterait une note pourrie sur Tripadvisor.

Ah. Et le yacht... Kaput, hein. Il a coulé. Gros coup de canon dans la coque. J'ai dû offenser quelqu'un je sais pas, ou alors c'était un tir accidentel. Reste que c'est bien pourri : maintenant je vais être obligé de "travailler" sérieusement, et le contenu du frigo est à jamais perdu dans la mer. Ce qui signifie qu'il va falloir que je mange le même genre d'affreuse pitance que ce que je les ai vus grailler à l'occasion... Chouette. J'adore.

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Coucou journal.

Ca fait longtemps ! Cela dit Je pense qu'après cette news je vais arrêter de te gratter les pages pour de bon. J'ai commencé parce que ma vie partait à vau l'eau et il se trouve que ça commence à aller mieux, même si ça a pris du temps. Je crois que j'ai besoin de passer à autre chose.

C'est pas si pire une fois qu'on a pris l'habitude. C'est l'aventure un peu tous les jours, ici. Et maintenant je suis un PIRATE. La classe, quand même, nan ?

La technologie manque cruellement, mais on s'en accommode (... la plupart du temps). Y a des gens sympa. Frappés au premier abord, mais sympas. Après je suis pas le seul à être débarqué par accident. C'est con mais de le savoir et de pouvoir en parler avec d'autres, ça aide.

Je suis devenu scribe. La blague, hein ? C'est pas inintéressant mais j'aimerais bien réussir à mettre mes véritables talents à contribution l'un de ces jours quand on voudra bien prendre au sérieux mes projets... Affaire à suivre.

Puis tu vas te moquer de moi mais... J'ai rencontré quelqu'un. C'est pas comme les autres, c'est pas juste pour s'amuser entre adultes consentants nan c'est... Vraiment, c'est spécial, et je crois que c'est réciproque. Est-ce que tu me vois me poser dans une relation stable toi ?

.. Oui. Non. T'as raison. De toute façon, elle est pas du genre à se laisser attraper. Elle aime bien goûter à tout et elle ne s'arrêtera pour personne, je pense. Mais je peux pas m'empêcher de croire qu'elle me réserve une petite place spéciale... Ah, Maelle (c'est son nom). Un jour elle me fera marcher sur la tête. C'est dangereux, mais ça me plaît.

Allez, c'est tout pour moi. En espérant que papa et les autres vont bien de "l'autre côté de l'océan"...