Calopsitte fut une élève, puis une amie. Si elle n'a pas dédié sa vie aux voies chamaniques, elle reste une aide plus qu'appréciée lorsque les circonstances le demandent, comme lors du déplacement du Feu Sacré pendant le Givre. Elle partage avec Corneille ce profond désir de paix, mais leurs divergences de caractère les font approcher l'aspect concret d'un tel rêve de manière différente. Ce qui est un bien. À présent qu'elle est Cheffe, ils travaillent de concert, se complétant avec le naturel de ceux qui se connaissent depuis longtemps. Corneille est l'un des rares à qui Calopsitte accepte de montrer ce qu'elle cache au fond de son cœur... et il ne fait aucun doute qu'elle connaît bien mieux Corneille que beaucoup d'autres du clan.

Si son arrivée dans le clan a été un accident de parcours peu banal, Cygne y a malgré tout sa place. Bien sûr, elle est atypique pour une Delaware, mais Corneille voit surtout ce qui l'intègre : son côté artiste, mais aussi l'attention et la loyauté qu'elle porte à chacun. La façon qu'elle a de faire partie, tout simplement. Il sait qu'il lui a manqué quelque chose pendant un temps pour être entièrement à sa place, même s'il ignorait quoi, mais il a toujours su qu'elle trouverait. Elle n'est pas Entêtée pour rien. Et au vu de ses sourires renouvelés, elle est au moins sur le bon chemin.

Harfang est une guerrière, et l'on pourrait facilement croire qu'elle aurait plus sa place chez les Piccaninny que chez les Delaware. Pourtant, si une chose surpasse sa férocité protectrice, c'est son lien aux Esprits. Malgré sa position en retrait par rapport aux traditions et quotidien du clan, Harfang reste une Delaware. Jusqu'au bout des serres.

Ibis revient de loin. Il était dans un piteux état quand on l'a amené au camp, et la perte de Milan Tacheté alors qu'il commençait enfin à trouver son équilibre ne l'a pas aidé. Cependant, malgré toutes ses difficultés, Ibis s'accroche et avance... peut-être même sans s'en rendre compte. Corneille pense qu'Ibis ne se fait pas assez confiance.

Un jour, Kaze a amené Ninoxe au camp. Ninoxe est resté. Corneille a l'impression que Ninoxe n'est pas totalement là, même s'il est indéniable qu'il aide aux tâches du quotidien. Mais ce n'est pas vraiment une surprise. Kaze lui-même avait eu besoin d'un passage chez les Delaware avant de pouvoir avancer sur la suite de son chemin, et Corneille soupçonne que Ninoxe soit dans le même cas. Peut-être restera-t-il, mais différent. Peut-être partira-t-il. En attendant, le temps guérit.

Oural étant guérisseuse, il n'est pas rare qu'elle et Corneille s'échangent des patients ou des bouts de connaissances glânés ci et là. Oural ne guérit pas que les corps, elle aide aussi les cœurs, et c'est un don précieux. Pas toujours facile à porter, non, mais elle le fait avec la grâce de qui sait être exactement à sa place dans l'univers. Corneille serait prêt à l'aider, mais elle est confiante dans sa force intérieure et n'a peut-être pas besoin de lui. (Corneille est fier d'elle.)

Pluvier a du mal à trouver sa place. Entre Delaware et Huron. Entre terre et ciel. Entre masculin et féminin, un peu, parfois. Son rêve l'a déjà blessé par le passé, mais Corneille sait que Pluvier ne l'a pas abandonné pour autant. Son chemin n'est pas clair, mais à force de parcourir l'Île, il ne peut que le trouver tôt ou tard.

Rossignol est devenu l'apprenti de Corneille après la mort de son père Milan Tacheté durant la Canicule. Corneille est attristé que ce soit un tel choc qui l'ait poussé dans cette direction qui l'attendait pourtant déjà, mais il n'en montre rien, se contentant d'apprécier la dévotion du jeune homme à sa tâche et de louer chacune de ses réussites.

Par bien des côtés, Serpentaire tend un miroir à Corneille sans même le vouloir. Bien sûr, ils n'expriment pas de la même manière cet amour qu'ils ont pour tous les êtres, mais le sentiment est partagé, de même que leur pacifisme. Corneille est heureux que la tribu ait un Conteur, après tout lui-même a ses devoirs de Chaman qui le tiennent occupé, mais il doit parfois se reprendre lorsqu'il a la pulsion de se lancer dans un des récits qu'il affectionne tant alors que Serpentaire est juste là. En de rares occasions, ils se sont alliés pour créer à quatre mains, et le résultat faisait encore parler après plusieurs lunes. (Corneille prétend ignorer que Serpentaire n'est pas le seul à attirer quelques regards inquiets lorsqu'il danse, et que ces regards sont justifiés.)
Quelque part, Corneille se demande ce que Serpentaire serait devenu s'il était né avec du sang Delaware. Aurait-il eu le potentiel de devenir son apprenti ou les ressemblances seraient-elles restées ce qu'elles sont aujourd'hui ?

Corneille à l'habitude de rencontrer les Chefs, les Chamans, les Guerriers. Abeille est un peu une exception, en ceci qu'elle n'est pas guerrière mais est venue prête à se battre malgré tout, lors de cette désastreuse tentative de contact de l'Esprit Océan. Corneille n'a pas eu le temps d'apprendre à la connaître, mais il en a une impression tenace de détermination sereine.

Koala Cosmique... Corneille l'aime, bien sûr, mais Corneille s'en veut de l'erreur de jugement qu'il a commise avec lui. Koala –qui n'était pas encore Koala– avait raison quand il disait avoir besoin d'aide. Corneille, lui, est fautif de n'avoir su trouver sous quelle forme. Et c'est maintenant le papoose qui doit vivre avec les conséquences. Corneille croit en lui, en son potentiel, en sa force spirituelle. Il est convaincu que Koala trouvera son équilibre. Mais il regrette de l'avoir précipité dans ce qui était sans doute destiné à être... mais trop tôt.

Corneille a connu Loutre Sage avant que son empathie profonde pour l'Île ne l'entraîne dans la douleur. Elle était heureuse et insouciante alors, flottant au gré du vent... Peut-être n'est-il pas trop tard pour elle pour retrouver pied. Elle a cette force en elle, la question est : pour quoi donc désire-t-elle s'en servir aujourd'hui ?

Phasme ne ressemble à personne d'autre, pas même aux Huron, et pourtant elle parvient à incarner l'esprit de son clan et le guider sans coup férir. Son lien avec l'Île est incomparable, et Corneille ne prétend pas le comprendre autrement que superficiellement. Si une chose est sûre, cependant, c'est que Phasme est à l'image de l'arbre qu'elle est presque : un cœur tendre mais une écorce solide. Empathique et résistante à la fois.

Boa Nocturne est Chaman, comme Corneille, et au moins aussi compétent que lui, mais il est difficile d'imaginer deux profils aussi diamétralement opposé. Quand ils sont côte à côte, c'est le jour et la nuit : Boa attire l'œil par sa taille, ses nuances de gris, sa sobriété, son économie de mouvements, pendant que Corneille ressemble à un petit tourbillon de couleurs, gestes et paroles. Cela n'empêche pas un solide respect entre eux, et une confiance qui leur permet de servir leurs tribus au mieux.

Corneille connaît moins bien l'apprenti de Boa que le Chaman lui-même, mais il en sait assez pour limiter son bavardage autour de Capricorne. Si nombre de Piccaninny voient du négatif dans l'obstination de Capricorne à choisir une voie aussi atypique, Corneille pense plutôt que le jeune homme a senti ce qu'il portait au fond de lui. Et il ne serait pas l'apprenti de Boa s'il n'avait pas une forme de force assurée.

Impossible d'ignorer la fille de Puma Sanguinaire, qui la traite comme le soleil même. Sans ce lien avec le Chef des Piccaninny, Lys Tigré aurait sans doute encore besoin de quelques saisons pour imposer sa propre réputation : un peu de temps pour estomper la papoose qui ressort encore parfois alors que la guerrière en elle devient plus proéminente de lune en lune. Elle a le potentiel pour créer sa propre légende.

Corneille ne connaît pas personnellement Nyctère. Il l'a croisée quelques fois, sans plus. Mais passé un certain âge, quand les gens autour de soi paraissent presque tous si jeunes, on retient les rares personnes susceptibles de partager ce ressenti. Corneille connaît Nyctère surtout de on-dit. Vie difficile. Battante. Guerrière un jour, guerrière toujours.

Puma Sanguinaire incarne l'essence même du guerrier Piccaninny idéal. Cela ne suffirait pas à faire de lui un Chef, mais il dispose d'un charisme et d'une force de conviction qui font également de lui un meneur. Corneille, avec son pacifisme, n'est pas toujours en accord avec Puma, mais il sait reconnaître que le guerrier a plus d'une fois joué un rôle important dans l'hésitation des autres peuples à s'en prendre aux indiens. À sa manière, il participe à l'équilibre de l'Île.

Peter Pan est l'Enfant Perdu. Papoose sans repère qui malgré ses relations positives avec bien des indiens ne réalise pas consciemment que tous les adultes ne sont pas l'ennemi. Corneille essaie à chaque fois qu'il en a l'occasion de lui offrir ce que trop peu lui donnent : le soutien d'un adulte à un enfant. Pour le bien de Peter, Corneille fait des pieds et des mains pour le traiter comme un enfant qui n'aurait pas le poids d'une Île sur les épaules. Même si parfois il est hélas impossible d'en faire abstraction.

Des Perdus qui passent au village Delaware, il y en a beaucoup. Des visiteurs réguliers, un peu moins, et ceux-là Corneille tente de les connaître un peu. Sense, il venait si souvent que parfois Corneille s'attendait à ce qu'il annonce qu'il voulait rester. Puis elle est venue de manière moins informelle, mais pas que, et si la question flottait toujours il était flagrant que l'à présent Diplomate avait fait un grand pas vers l'avant. Avec le Givre, Corneille a perdu le fil de nombreuses choses, et il ne sait pas trop si le changement de Sense à Maxeen s'est fait peu à peu ou brutalement, mais même si elle ne passe désormais que beaucoup moins de temps au village, il est impossible de ne pas remarquer à quel point elle est épanouie, par rapport à avant. Corneille se demande beaucoup moins si elle va les rejoindre, à présent.

Corneille a rencontré Scar lors du Givre. Comme Corneille, comme Nadie, Scar est resté auprès du Feu et de Peter Pan, sans interruption. Ils avaient chacun leur tâche. Ils n'ont pas discuté, cela n'aurait été qu'une distraction. Corneille a malgré tout appris le nom et le rôle de l'adolescent... et a fait partie des voix qui se sont, à plusieurs reprises, élevées pour inciter Scar à accepter la nourriture. Corneille peut comprendre le sens du devoir, mais dans les rares moment où il n'était pas noyé dans l'épuisement, il n'a pas pu s'empêcher de s'inquiéter pour Scar qui l'exprime par un extrême dangereux. Impossible de lui faire entendre raison, cependant, et bien trop vite Corneille n'a plus eu l'énergie d'essayer. (La seule chose qui maintient le regret à distance est que Scar s'en est tiré.)

Au début, il y a des vols d'herbe. On ne sait pas qui c'est, mais personne n'est vraiment dupe : les Delaware n'ont pas besoin de se voler entre eux, et vu le nombre de Perdus qui circulent les soupçons se portent immédiatement sur eux. Lequel, précisément ? Plus difficile à dire. Certains pensent à Untel ou Untel à cause de leur consommation débridée, d'autres disent avoir vu un garçon tentant de se faire discret... Au début, Corneille n'est pas plus avancé que les autres. Puis Mana, invisible, prend le voleur la main dans le sac. Corneille garde alors le silence, car il n'arrive pas à se dire qu'un enfant qui préfère voler de l'herbe plutôt que venir participer à des fêtes a plus besoin d'être puni qu'aidé. Mais après quelques saisons Sinner finit par se dénoncer et présenter ses excuses. Il est Diplomate et amené à revenir régulièrement pour son travail ; la tribu prend l'habitude de ne pas le laisser seul dans le village, malgré l'arrêt des vols. Pendant le Givre, les vols reprennent au Camp de Réfugiés et Sinner est soupçonné. Du moins c'est ce qu'on explique à Corneille quand il émerge de son épuisement après le redoux. (On lui avait certainement déjà dit. Il était un peu trop préoccupé pour être aussi efficace que d'ordinaire à gérer plusieurs choses à la fois.) Cela entérine le fait que Sinner a l'honneur douteux d'être un des rares Perdus à être notablement impopulaire chez les Delaware, ce qui est un comble pour le chef des Diplomates.

(Corneille n'est toujours pas convaincu que le tenir à l'écart soit la meilleure chose pour lui.)

Si l'histoire de Nadie a commencé bien plus tôt, pour Corneille elle est une surprise du Givre. Elle est sortie de la jungle maladive avec la dignité que seules certaines Créatures et Esprits parviennent à toucher, et s'est installée au chevet de Peter Pan avec une compassion issue d'une Humanité rare. Si Nadie et Corneille ont passé beaucoup, beaucoup de temps l'un à côté de l'autre, ils n'ont finalement qu'à peine parlé, chacun concentré sur sa tâche. Jusqu'à l'attaque du camp par des Pirates, du moins. Ce jour-là, Corneille et Nadie ont parlé. Ou plutôt, Nadie lui a conté son histoire, sobre dans sa douleur mais sans chercher à dissimuler les trop nombreuses déchirures. S'il est évident que leurs chemins diffèrent, Corneille et Nadie ont traversé trop de choses pour ne pas se comprendre. Corneille respecte profondément Nadie, et si un jour leurs pas les amènent côte à côte de nouveau c'est avec toute sa force que Corneille soutiendra la Mémoire.

Corneille a toujours connu Mab de réputation. Après tout, elle est aussi centrale à l'Île que Peter Pan, et si –peut-être– l'on parle –à peine– moins d'elle, c'est que Peter Pan cherche activement la reconnaissance, là où Mab se satisfait du savoir qui émerge naturellement. Mais quand Mab trouve le remède aux Cauchemars qui affligent l'Île, Corneille décide de demander une audience à la reine, pour la remercier en personne. Il ne comprend sa raison pour accepter que lorsqu'elle ouvre la discussion par une remarque sur le nombre de fées l'ayant mentionné : il est vrai que lui aussi a une réputation... Si la discussion commence sur un ton assez formel, Mab et Corneille réalisent rapidement qu'ils ont de nombreuses choses en commun : leur amour de l'Île, leur dévouement à leur peuple (tendance à gérer bien trop de tâches à la fois incluse), leur goût pour la fête... Malgré leurs différences, ils se comprennent. Avec les désastres et les Saisons qui suivent, il leur est difficile de se revoir, mais ils tiennent une correspondance, pas toujours régulière, mais jamais abandonnée, se donnant des nouvelles d'eux et de leurs peuples. Ils se retrouvent pendant le Givre devant le Feu Sacré affaibli au Camp des Réfugiés et, tous deux épuisés de leurs efforts pour éviter le pire, n'ont pas besoin de grand chose pour savoir que décidément, ils se ressemblent et se comprennent.

Un jour Corneille parviendra à la faire rire aux éclats devant ses conseillers. (Un jour peut-être lui parlera-t-il ouvertement de tous ces deuils qui pèsent sur lui et qu'elle a su deviner... car elle-même a son lot de souvenirs.)

Ether est le messager de Mab. Il transporte les courriers entre la reine et Corneille depuis qu'ils ont commencé leur correspondance. Très professionnel, la fée s'assure que chaque lettre soit transmise rapidement et remise en main propre (et en privé dans le cas de Corneille, qui ne sait pas ce que fait Ether auprès des autres). Très rapidement Ether et Corneille ont découvert une passion commune pour les blagues et autres jeux de mots, ce qui a transformé chaque visite en un déluge de bons (et moins bons) mots.

Mais Ether, c'est aussi Hermès, et sous sa forme d'elfe il s'agit d'un séducteur invétéré qui se balade dans le village, charmeur au possible. Corneille a bien remarqué que le messager donne priorité à sa tâche et qu'il ne reste au village après une livraison que s'il n'a plus rien à transporter, mais cela arrive tout de même couramment. Corneille n'aurait aucune objection si Hermès n'avait pas déjà laissé quelques cœurs brisés derrière lui. Corneille a bien tenté de lui faire la morale sur le sujet, mais Hermès n'est pas très réceptif à ses arguments. Corneille s'est donc résigné et désormais tente plutôt de garder un œil sur les interactions d'Hermès avec les femmes du clan pour intervenir en douceur avant que les larmes n'arrivent. Entraîner Hermès dans une dynamique de farces n'est pas le plus difficile : c'est de réussir à se rendre compte de ce qu'il se passe. Pas si simple de surveiller sans rester collé à Hermès, ce qui n'est pas le but.

Blablabla.

Kaze a été, pendant un temps, Ibijau Assoupi. Rescapé des Perdus, rescapé de la Canicule, longtemps convalescent mais apprenti guérisseur volontaire. Puis il est parti. Il n'est ni le premier ni le dernier pour qui la vie chez les Delaware n'est qu'un passage, mais il n'a pas coupé les ponts et Corneille le croise encore parfois dans le village. De l'avis du Chaman, il est positif que Kaze avance sur son chemin de vie. Mais le village sera toujours là pour le rattraper s'il trébuche.