Elle aidait de bon coeur en cuisine, alors que d'un côté elle pourrait les laisser s'envoler pour le monde des morts. Mais Annabelle a tout de même encore des gens parmi les pirates qu'elle appréciait et à qui elle ne souhaitait pas les supplices d'entités bien plus grandes et insaisissables que leur misérable existence.

On lui avait demandé de ramener un sac de patates, un lourd et grand sac en toile. Et la fille de joie s'y était attelée, trainant le poids des pommes de terre au sol. Elle traçait un chemin à son insu, mais lorsqu'elle le remarqua en regardant ses mains rougies elle eut un petit rire en ayant l'impression de trainer un corps derrière elle. Et non loin, il y avait un bras de l'océan. Evidemment qu'elle s'en approcha. Qu'elle décida d'y passer son temps, à chantonner de sa voit cassée pour Cthulhu.

Elle glissait ses doigts dans l'eau, mais ne tenait jamais longtemps. Rapidement l'impression que le froid les dévorait prenait le dessus.

Une moue, puis elle avisa le sac de patates, la main pâle s'y glissa et ressortit un féculent informe. Les yeux l'observèrent avant de le jeter à l'eau. Elle voulait en faire un cadeau, mais ça flottait.

- Mais... zut. Peut-être une plus lourde ?

Et elle recommença. Plusieurs fois. De toute façon, le maudit sac était trop lourd.

Les patates ne semblaient pas trouver grâce aux tentacules de Cthulhu. Du moins, cela ne l'attirait pas et puis... de toute façon... depuis quand un être cosmique se soucierait de ce genre de nourriture ? Annabelle n'était pas sûre de ce qu'elle faisait, mais elle pensait sincèrement que les Hommes n'avaient pas plus leur place en ce monde que les horreurs des univers. Une présence se trouvait juste derrière la fille de joie, mais celle-ci ne s'en soucia pas. Elle avait tant l'habitude de sentir des créatures d'autres dimensions la frôler. Cependant, elle entendit des mots emplis de colère qui la firent sursauter laissant échapper un léger cri d'exclamation. Elle se retourna et découvrit un pirate qui sauvait tout juste une patate sacrifiée. L'homme emportait déjà le sac de toile, poursuivant le sermon. La Dormeuse mit un temps à se rendre compte de ce qui se passait, puis elle saisit la logique. De la surprise, l'expression se changea en une mine boudeuse alors qu'elle se redressait en améliorant les pans de sa robe.

Annabelle fixait le pirate, essayant de se souvenir si elle avait déjà souhaité le voir en offrande à son "enfant". Etait-il sur le navire le jour où ils avaient orienté les canons sur la créature des abysses interstellaires ? Elle n'en savait rien. Tant pis, cette rancune-ci serait abandonnée à l'encontre de cet homme précis. Parce que la jeune femme avait oublié des visages.

- Je ne comptais pas toutes les donner, je ne sais même pas s'il aime les pommes de terre.

Elle tortillait ses doigts, avisant encore le sac de patates.

- Il m'en faut juste encore quelques unes, assez pour attirer des créatures.

Cela semblait désespéré, elle commençait déjà à tirer un peu sur le tissu du sac. La Dormeuse était réellement inquiète, elle ne savait pas chasser et ne se voyait pas prendre une vie. Elle ne pouvait que demander à autrui de s'en charger. Ou attirer des êtres vivants dans un lieu dangereux où son protégé pourrait les dévorer.

Mais ils sont tous si minuscules.

- Je connais une chose qui pourrait nous aider, si on lui donne des forces. S'il-te plaît...

Elle se coupa, ne connaissant pas le nom du pirate.

- ... Monsieur ? Êtes-vous déjà venu à la Maison ?

La Maison Close, elle voulait dire.

Les offrandes fades demeuraient hors de portée de la fille de joie, elle n'essaya même pas de sauter. Elle se contentait de voir qu'elle n'aurait probablement pas plus de patates. Elle roula bien vite des yeux à la mention de l'estomac. Les humains ne vivaient donc réellement que par des choses à faire disparaître d'une manière ou d'une autre, et elle-même n'y ferait jamais exception. Le pirate anonyme n'avait donc révélé que peu de choses, Annabelle n'y voyait pour le moment que le portrait d'un pirate un peu rustre, qui ne venait apparemment pas à la maison close et surtout... qui n'avait pas d'ombre. C'était là où cette dernière aurait dû se retrouver que les yeux de la Dormeuse étaient descendus, pour mieux remonter à la mention avortée de l'âge. Puis de... sortes d'excuses qui au final n'en étaient pas.

Elle roula des yeux avant de faire demi-tour vers les eaux en y glissant les premières phalanges.

- Je suis désolée Cthulhu, il faudra rester encore un peu dans le froid. Je trouverai un moyen de te donner des frères.

Est-ce qu'il l'entendait quand elle chantait des berceuses de sa voix brisée ? Est-ce qu'il entendait lorsqu'elle lui parlait ? Grand mystère, mais à en croire Carne, Il l'entendait sûrement. Il la reconnaissait comme sa mère après tout.

Elle se redressa et avisa l'homme qui emportait le sac de patates.

Annabelle dû trotter un peu avant d'arriver à la hauteur du Hargneux, en le dévisageant pour essayer de mettre un nom dessus. Chose qu'elle ne parvint pas à faire.

- Ce ne sont pas des créatures à la "con", comme tu dis. Si j'en parle à Peter, il les ferait apparaître. Comme il l'a fait pour Cthulhu, il y a longtemps. Ou alors je trouve un moyen par moi-même.

Un temps.

- C'était quoi ta mission M'sieur ronchon, prendre les patates ? Tu faisais ça toute la journée au Port aussi ?

En réalité elle saisissait plus ou moins l'importance des vivres durant une telle période, mais elle trouvait tout de même absurde d'envoyer quelqu'un veiller sur cette nourriture. Selon elle. Selon sa logique qui se modelait jour après jour.

Enfin... elle commençait à se demander si elle ne devrait pas essayer avec de la viande. Les Shantaks préféraient la viande, non ? À moins qu'elle ne confonde. À nouveau, elle se concentrait sur le sac de patates, cherchant encore ce qu'elle devrait réellement faire.

Ce qui était sûr, c'était que la fille de joie ne trouvait pas ce rouquin très sympathique. Elle croisait les bras, mai ne protestait pas plus que cela. Simplement parce que la demoiselle était l'une des plus dociles, qu'elle avait connu le temps où les femmes du Port devait avoir un crochet en tatouage afin de ne pas avoir d'ennui. La Dormeuse n'avait pas spécialement de force, elle avait toujours été un peu comme un fantôme qui pouvait communiquer et se montrer... mais qui demeurait spectateur. Le besoin d'avoir d'autres personnes pour être sa force était bel et bien là. Heureusement qu'elle avait son Cthulhu, et maintenant Carne en "fils".

La jeune femme ne trouvait rien à répondre au Hargneux, il n'avait pas si tord concernant Peter. D'ailleurs, le tyran ne s'était même pas montré pour aider Cthulhu, il l'avait même peut-être oublié...

- Je sais qu'il ne nous considère pas... qu'il oublie ce qu'il crée, ou même des aventures avec des personnes qui pensaient être ses amis.

Ça faisait de la peine... il faudra alors trouver encore plus de personnes pour choyer son enfant.

Bref, le pirate répondait ensuite qu'il avait probablement été trop occupé à se biturer. Annabelle pensa que ça expliquait des choses. C'était un ivrogne du port apparemment. Un roux transpirant l'alcool jour et nuit... oh ! Sûrement qu'un client en avait vaguement parlé une fois ou l'autre. Annabelle était friande des récits des pirates. Impossible de se souvenir de tous les détails, sachant qu'en plus l'île effaçait doucement ce qui n'était pas entretenu.

L'absence d'ombre du Hargneux soulignait le passé au Grand Arbre.

- Tu peux faire de la vodka avec les patates. Si l'alcool manque tant que cela.

Un ton un brin vexé, mais la fille de joie s'amusait aussi à essayer de deviner l'histoire qui avait forgé un homme aussi peu... imaginatif -selon elle.

- C'est drôle... un gars roux, mal-léché, toujours collé à la taverne. Ça ressemble à une histoire qu'un matelot m'a dit. C'est toi qui a protégé des enfants perdus ?

La Dormeuse profitait un peu, l'abandon de son projet -certes voué à l'échec- concernant les patates, lui donnait envie d'au moins se nourrir l'esprit. Elle avait plusieurs fois entendu cette histoire, de bouches différentes, plus ou moins amusées ou énervées. Annabelle ne se souvenait pas de tous les détails, évidemment. En plus, d'une personne à l'autres... ça changeait. Dans une version, il y avait un lapin.

Tant pis pour l'alcool de patates.

De toutes façons, Asher avait pris la peine de répondre à la dernière question. La seule réponse qui tenait l'esprit trop fertile attentif. Le calme qui venait de reprendre un peu de place s'était fait plus vibrant d'une petite teinte nerveuse, enfin cela y ressemblait.

Annabelle prit un air surpris.

Elle l'était. Cela portait donc plus de profondeur que ce dont elle s'était souvenue. Avait-elle eu des échos d'une soeurette dans le récit dramatique ? Elle s'était trop concentrée sur la version avec un lapin blanc. Celui en retard ? Ah, non, pas celui-ci. Un être au pelage blanc inquiet du temps, ça c'était dans une autre histoire. Récitée par un être plus ouvert aux grandeurs de l'espace-temps.

- Oh...

Arrêtée, elle cherchait dans les souvenirs d'avant la trahison. Elle ne connaissait pas bien les liens de familles entre les gens. Ni même si une fillette avait un jour parlé d'un aîné correspondant à Asher. Tout était bien trop loin. Tombé à l'eau comme les pommes de terre.

- Cela fait plus de sens que la version où un lapin féroce attaquait à la gorge les matelots.

C'était dit sans ironie, simple constat des mélanges de récits. Entre conteurs plus ou moins attentifs et sujets aux pertes de mémoires. La Dormeuse songea finalement aux conséquences, au fait de sauver un être d'un autre camp. Est-ce que ses échanges avec Tool serait perçu de la même manière ?

-... tu sais, je hais les garçons perdus. Aucun d'entre eux n'a essayé de me défendre, ou ceux qui l'auraient voulu avaient bien trop peur.

Ou étaient occupés ailleurs, finement détournés du bannissement en cours pour éviter des remous un peu bruyants. Elle avait hésité avant de le dire à haute voix, bien que discrète. Inquiète que cela se sache par des oreilles baladeuses.

- Mais, il y en a deux dont la vie m'aurait importé dans une situation similaire à la tienne.

Un haussement d'épaules.

- Sauf que j'aurais dû demander de l'aide à mes... enfants. Je n'ai pas ton courage, encore moins la carrure.

Frêle fille de joie, bien que pas si peureuse. Elle a accepté la vie que Lady Rubis lui avait offerte. Ou imposée, elle n'en était plus très sûre. Evidemment, le fait de ne pas craindre des horreurs cosmiques, cela n'entrait pas non plus dans sa définition du courage.

Ses enfants devront être forts pour se dresser contre le reste du monde.

Un coup de tête, hein ? Cela étira un sourire à la fille de joie, ce qui était sincère lui semblait toujours venir d'impulsions. Comme lorsqu'elle s'était emportée, racontant tout ce qu'elle pouvait à Peter Pan il y avait de cela bien longtemps. Des torrents de mots décrivant la puissance de Cthulhu, son rôle, son but. Tout. Et elle recommencerait encore et encore, comme elle le faisait à ce jour avec Carne, contant toutes ces histoires qui se faisaient réelles.

Asher avait payé un prix pour son... "affront" envers son clan. Mais souhaiter essayer de ne tuer personne s'il avait eu une seconde chance, cela aurait changé la situation actuelle ? Aurait-il pu rester sur le navire ? Mais aurait-il voulu rester avec ces gens ? Ou était-ce simplement... une personne qui ne trouvait simplement pas la joie dans la destruction ? Annabelle n'en savait rien. Mais elle le trouvait plus mature qu'elle sur ce point. Elle, elle voulait la mort de ceux qui faisaient du mal au Dormeur.

Le conseil donné, celui de ne pas vivre la situation en question, attrapa toute l'attention du regard de la Dormeuse. Puis, proches des cuisines, le pirate parlait d'oreilles et de murs. Miss Annabelle laissa échapper un petit rire qu'elle cacha derrière une main.

Un murmur s'en échappa.

- Ce ne sont que celles des rats dans les murs.

Elle accéléra le pas, et s'engouffra dans la cuisine. Juste une marmite faisait bouillir de l'eau, mais les personnes affectées à cette pièce semblaient être sorties mettre le couvert. Annabelle en profita pour s'approcher du Hargneux et ajouter, tout bas de sa voix un peu cassée par les abysses :

- C'est déjà arrivé. Sauf que c'était la créature dans le tourbillon que j'essayais de sauver... J'ai essayé de m'interposer. Mais je suis une jeune femme transparente, personne ne m'a remarqué.

Annabelle n'était pas grand chose pour bien des gens, mais ce n'était pas grave. Elle comptait pour quelques âmes. Dont une entité qu'elle a créée.
Un petit gloussement, mais qui était feint. C'était plutôt pour ne pas déranger les "oreilles" des murs, personne ne s'étonnerait d'une fille de joie disant des sornettes à un pirate. Elle enchaina en laissant les mots voler à leur volume normal.

- Peux-tu déposer les patates ici ?

Avait-elle demandé en allant se poster proche d'un réduit, là où elle épluchait les pommes-de-terre. Il y avait une table et deux bancs où ils étaient plusieurs à s'atteler à la tâche, elle prenait de la lecture parfois. Dont son précieux recueil. En fait, elle était un peu rassurée de rencontrer des gens qui semblaient être de bonnes personnes. En quelques sortes. Elle devrait y penser, les rats dans les murs ne devraient pas les dévorer.

Elle observa d'ailleurs les planches juste à côté d'elle.

- C'est idiot, des oreilles sur les murs. Mais, pourquoi pas...

La fille de joie regardait le pirate s'expliquer sur l'expression qu'il avait employé. Penchant légèrement la tête sur le côté, comme pour faire entrer les mots dans la bonne zone du cerveau. Mais ce fut un autre rire qui s'envola, qu'elle tenta de cacher sous les doigts. Les yeux s'en allèrent regarder le reste des patates, et les mains s'y plongèrent. Pour en déposer quelques une sur la table.

- Je sais ce que veut dire cette expression, monsieur le Hargneux.

Un autre aller-retour du sac à la place de travail.

- J'ai juste gardé un peu de mon esprit imaginatif, ce n'est pas réservé aux jeunes enfants. Il y a bien de grands garnements au port. Et je doute que beaucoup d'habitants soient si matures que cela à les voir tant boire.

Elle s'installa, prenant éplucheur et pomme de terre. En observant le Hargneux, Annabelle se disait qu'il y avait réellement différents mondes entre les gens. Ce rouquin avait visiblement décidé d'être ultra pragmatique. C'était bien ça le mot ? Il avait cet air de se battre contre l'Île entière. Nut aurait sûrement approuvé son histoire d'oreilles. Carne aurait écouté les rats ramper et dévorer les ennemis. Mais Asher ne voudrait pas même voir un chat voler dans les airs.

- Qu'est-ce que tu as vu sur cette Île, toi ? Je veux dire, avant de fusionner avec la taverne -selon les dires- tu as dû accompagner les matelots dans des excursions. Tu as vu un peu du paysage ?

Grand sourire, la Dormeuse rêvait souvent par les aventures des autres. Bien que peu à peu, elle faisait la sienne. Bientôt, elle irait au Bayou, elle l'avait décidé. Comme ça, parce qu'il en était mention d'une version dans "l'appel de Cthulhu". Alors, elle rencontrerait l'un des Guédés. Avec de la chance, celui qui porterait le nom du jour de mars.

Mais bon, qui disait que Asher allait prendre la peine de parler des paysages de l'Île à une demoiselle qui avait des lubies bien particulières ? Elle avait appuyé les mots, comme pour dire que c'était un genre de monnaie d'échange. Elle prenait la peine de redescendre au niveau du sol, elle avait sagement suivi jusqu'à la cuisine, elle jugeait qu'elle avait droit à son histoire. Enfin, elle n'userait pas de la protection féroce de Rubis pour ses filles. La Dormeuse était bien trop douce pour jouer à ces jeux-là. Si elle avait ce qu'elle voulait, tant mieux. Sinon, tant pis.

Un regard par la fenêtre, elle se pencha comme pour vérifier quelque chose.

Elle se demandait si les espions au Port se portaient bien.

La Dormeuse avait délaissé la pomme de terre pour observer la montagne au mauvais caractère. Celle-ci racontait peu du paysage, mais semblait avoir été amoureuse de l'univers des marins. Annabelle pensait voir de l'émotion, sans saisir de quoi il pouvait bien s'agir. Peut-être la nostalgie, la tristesse, de la joie ? Oh elle ne savait pas. Elle ne savait que ce qu'on voulait bien lui raconter, et ce qu'elle pouvait s'inventer. La discussion sur le sujet était étouffée par l'absence d'envie de l'invoquer à l'esprit.

- Hmmm...

Juste une réaction pensive.

- Un matelot m'a offert l'écaille d'une créature qu'il avait affronté en mer une fois, mais j'ai oublié cette histoire. C'est dommage.

Elle avait même oublié le nom et le visage de ce client, il venait mais il ne se passait rien. Ils pouvaient discuter, et la Dormeuse appréciait les contes du pirate. Mais il avait disparu, et depuis il s'effaçait de la mémoire. Tant pis pour lui. La patate retrouva l'intérêt de la jeune femme, celle-ci la recueillait dans les mains et retourna à son petit devoir. Un regard un peu embêté tomba finalement sur le sac rapporté. Il y en avait beaucoup de ces trucs... Mais le sourire revint. Elle aurait de la peine à gravir des montagnes, mais peut-être qu'en demandant de l'aide à une autre...

La fille de joie tendit son éplucheur et son ingrédient à Asher.

- M'aiderais-tu ? En tant que pirate de terre, tu pourrais aider une...

Elle réfléchit, elle ne pouvait pas parler de camarade. Son épaule avait plutôt la marque des début du Port, celle précisant qu'elle était plutôt une possession.

- ... voisine ?

On pouvait aisément deviner à quel point elle n'était pas convaincue par le mot, mais elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre. Alors, en attendant, cela ferait l'affaire. Elle avait fait le tour de la table pour venir coincer les denrées dans les bras croisés d'Asher avant de repartir prendre de quoi se mettre au travail elle aussi. De retour à sa place, elle recommença son épluchage.

- J'aimerais pouvoir accompagner le prochain groupe qui partira voir le camp au Canyon. Ou celui de l'Ossuaire. Il y a des gens que je dois voir.