I want to jump into blue water
And I miss riding horses, I miss running fast
I miss riding horses, I miss running fast
I was meant for running fast
I pretended you were mine, It made me calm babe

Nerfs en pelote.
Fatigue mental.
J'ai l'esprit nuageux, du goudron dans les veines.
J'ai envie de foutre le feu.
A tout, à moi.
A ses broussailles dans lesquelles je me suis empêtrée.
Je ne sais plus que faire de toute cette colère, de toute cette hargne qui me dévore. Regrets corrosifs. J'ai juste envie que l'univers soit poncé au papier de verre. Je prie pour que ma peau arrachée emporte avec elle cette émotion parasite qui me noyaute comme un ténia.

Ça ne part pas.

L'Oubli se refuse à moi.

Ça ne part pas.

Même récuré à la javel, ce maudit cœur reste rose et gras.
Il bat.
Il vibre au moindre souvenir.
Ses larmes sillonnant sur les rigoles de sa gueule fissurée.
Sa main serrant fort la mienne pour s'y raccrocher.
Le gout de ses lèvres fissurées.
Son air figé quand j'ai finalement choisi.

T'ai-je déçue ?
T'ai-je blessée ?
Penses-tu à moi, dans l'intimité de ton oreiller ?

Ce pauvre organe palpite peut-être pour toi, mais il a toujours carburé à la loyauté.
Tu le savais.
Comme si ma présence aurait pu retenir ton bras.

Je t'ai perdue, pas vrai ?
T'ai-je seulement jamais eu ?

FAIS CHIER.

Je refuse de pleurer.
Plus jamais.
Sous la lune assoiffée de misère, je cours à perdre haleine. La vitesse refoule l'humidité. J'avise le Bassin Pur au détour d'un fourré et j'y plonge, toute habillée.

Eclatement de l'onde.
Disruption des chairs.
L'eau crépite et me dévore toute entière.

J'explose.

Je hurle sous toute cette flotte, vide tout cet oxygène que je devrais garder pour maintenir mes poumons à flots. L'ironie a de quoi mordre ! Rien à foutre. Je libère ce trop plein de haine, de rage, d'impuissance.
Dispersion des bulles.
Effervescence de l'âme.
Quand j'ai plus rien à offrir à la vase, je bloque ma cage thoracique jusqu'à ne plus entendre que mon cœur qui se déchaine pour exister.
Parfois j'aimerais crever. Appuyer sur le bouton "arrêt".
Ciao, bye !
Fin du film.

Mais...
Je suis un cafard.
Un putain de foutu cancrelat qui s'accroche à cette existence à chier.
T'inquiète, je crèverais pour sûr, mais pas ici, pas maintenant, pas pour des futilités de palpitant.
Pas pour toi. Ni toi. Ou toi ! Ou toi !
Je suis une blatte avec un but.

Mon corps remonte à la surface, inerte.
Je frôle l'inconscience.
Je perce la surface en renversant la tête en arrière.
Goulée d'air douloureuse, similaire au nouveau né.
Le ciel est merveilleusement étoilé.
Je suis essoufflée et tremblante.
Trempée.
Mon maquillage fuit sur mes joues. Larmes factices.
Alors je tourne mon faciès délavé vers la silhouette qui m'observe, pétrifiée, au bord du bassin.

Toi.
Toujours toi.
Plus je te fuis, moins je t'échappe.
Mais je soutiens ton regard, bille glacées, dépourvues de leurs halos de suie. Le Vide m'habite de nouveau. Je remonte jusqu'à la berge sans te quitter une seule seconde des yeux. Alors ? Ca fait quoi de se sentir "proie", la chasseuse ? Est-ce que t'as cru que j'allais me noyer ? Est-ce que ça t'a un peu peinée ? Mais non, voyons, t'es au dessus de ça.
T'es au dessus de moi, hein, chef.

Je me campe dégoulinante devant elle, habitée par un calme franchement dangereux.

- Lacerate.

Elle est loin notre intimité, envolée cette illusion qu'on a un jour été proche.
Tu as déjà oublié ma bouche, Lace ?
Cette même bouche que t'a goulument embrassée.
Et cette peau là, mouillée, c'est celle que t'as tripotée.
Elle ne te plait plus ? Ayez ?
Tu te lasses déjà ?
Autre temps, autre blonde, pas vrai ?
La saison a changé.
Maintenant, que le soleil est revenu, on emmène ses amis dans des coins sombres pour les tabasser, on essaie plus de les sauter en scred dans un nid d'os gelés.

Je vois.
Je te vois.

Tu te maitrises.
Tu évalues.
Tu joues la prudence.
Je te fous les boules à ce point ?
Ou bien c'est ce que tu es capable de faire que tu crains ?

- Tu devrais te sécher. Tu vas attraper froid.
- Tu t'inquiètes de ma santé ? C'est gentil, ça... que je fais avec du miel dans ma voix. Tu connais le moyen de me réchauffer pourtant.

Je fais un pas vers elle, puis deux.
Dégoulinante, débraillée.
Famélique.
J'ai la peau qui grêle et tu peux le voir à l'oeil nu.
Une seconde l'envie que tu me sers dans tes bras me ronge les organes. Je crèverais pour que tu le fasses. Mais je me tempère : je me rappelle que ces mains là ont lapidé la gueule d'Apache.
Tu as troqué la tendresse pour la violence il y a longtemps déjà. Quant à moi, je ne mériterais jamais mieux.

Mais tu vois, je suis con au point de pas savoir lâcher l'affaire, con au point de te tendre une perche. Mon ton change comme mon expression.

- Ton carnet... Tu l'as brulée finalement ? Parce que... Toi et moi... Moi, surtout, je t'avais promis que je serais avec toi, quand tu le ferais.

Tu vois ?
J'apprends pas.
J'aurais peut-être dû laisser Wrath me transformer en Orbleu, ce fameux jour, pour gouter la joie de ne plus rien ressentir. Mais je suis de cette race là, Lace, de celle qui s'accroche en dépit du bon sens, malgré les plaies, malgré l'évidence. J'ai beau savoir que tu ne m'aimes pas, j'éspère encore des miettes de toi.
Ou peut-être, un semblant d'explication.
Alors, vas-y : écrase-moi sous ta botte comme t'as écrasé les côtes de celui qui fût autrefois ton pote. Qu'on en finisse, ici et maintenant.