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Lacerate
Lacerate

♣ Chef des Chasseurs ♣


✘ AVENTURES : 1099
✘ SURNOM : La Gueule Cassée
✘ AGE DU PERSO : 17 plaies

✘ DISPO POUR RP ? : NON STP
✘ LIENS : Razor sharp like a knife.
Sujets en cours : I - II - III - IV - V - VI - VII - VIII

Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. Empty
MessageSujet: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyMer 15 Juil 2015 - 14:06

Avant-propos:


The Mephistopheles of Los Angeles


Globules

Surnom : La Gueule Cassée.
Groupe : Garçonne Perdue.
Age : 17 plaies.
Rôle : Chasseuse.


Flash I : Recrutement - 1988


"J’avais qu’à leur sourire et elles tombaient amoureuses de moi. C’était facile mais fallait encore que je les trouve. Quand Raïra a voulu rejoindre les affaires, j’ai refusé en pensant qu’elle finirait comme elles. Mais elle m’a prouvé qu’elle pouvait se rendre utile comme un mec." - Hakeem

South Central, Los Angeles.
Tard le soir.



Il est tard, vraiment tard lorsque ça se produit. Sursautant à chaque bruit, une fille à l’air pas franchement majeure marche d’un pas saccadé, yeux écarquillés dans la pénombre grise du quartier. A ses expressions, au sac qu’elle serre contre elle comme un doudou, il n’est pas difficile de se rendre compte qu’elle n’a aucune idée d’où se rendre. Elle est jeune, plutôt jolie dans un style ordinaire. Et elle a peur aussi, elle pue la peur même.

Il y a, à l’autre bout de la rue, une silhouette qui marche d’un pas rapide mais nonchalant, un mélange bizarre à percevoir. L’entendant sans la voir, l’adolescente se met à courir en craignant le pire. Et elle sent tout de suite que ce qui la suit s’y est mis aussi, ce qui achève de la plonger dans la panique.

Il faut moins d’une minute à l’ombre pour la rattraper, resserrer ses griffes sur l’épaule de la gamine. Et cette dernière, couinant d’effroi, se retourne en hurlant :

- Laissez-moi tranquille !

Mais elle ne frappe pas. Au contraire, elle se fige en découvrant le visage de son poursuivant.

C’est une fille, de son âge ou peut-être un tout petit peu plus vieille. Une fille aux cheveux sombres, une fille qui lui sourit.

- Hé. Lui dit-elle d’une voix grave, apaisante. Ne sachant quoi répondre, la plus agitée des deux fait un petit pas en arrière, ce qui a le don de faire rire son interlocutrice.

- D... désolée. Finit par répliquer la fuyarde. C’est juste que... je t’avais pris pour...

- Un vieux pervers, c’est ça ?

Et la fille aux cheveux sombres rit encore une fois, d’un rire rassurant, séduisant. Puis elle écarte les bras, se désignant par la même occasion.

- Comme tu le vois, j’ai pas trop la gueule de l’emploi.

La petite se détend.

- Ouais... pardon.

Il y a un silence, un peu gêné et gênant. La fille au sac aimerait partir d’un côté, mais elle n’a pas d’endroit où se rendre, ce qui fait qu’elle reste plantée là. Et l’inconnue la dévisage, l’observe de haut en bas.

- Laisse-moi deviner... t’es en fugue ?

Un petit élan de surprise, puis l’adolescente hoche la tête lentement, livide.

- C’était une idée de merde. Parce que là...

Sa voix tremble des larmes qu’elle tente de contenir.

- ... là, j’ai juste nulle part où aller.

L’inconnue acquiesce gravement, puis hausse une épaule.

- Y’a une maison pour les fugueurs un peu plus bas, mais franchement... c’est la dèche, là-bas. Si tu veux, j’peux t’y amener, ou alors...

Elle se tait, fait montre d’une hésitation totalement calculée.

- ... non, oublie.

- Quoi ?

La fugueuse se raccroche, ferrée. Et le sourire de l’inconnue, dans la pénombre, semble s’agrandir lorsqu’elle aperçoit la lueur désespérée dans les yeux de la fuyarde.

- Je pourrais parler de toi à mon frère.

- Hein ?

- Il a l’habitude des nanas dans ton genre, il saura où t’héberger... mais laisse tomber.

Sous les yeux effarés de la jeune fille, l’autre hausse encore une fois les épaules, s’éloigne.

- Tu vas quand même pas faire confiance à quelqu’un que tu viens de rencontrer... excuse-moi. Viens, je vais t’amener au refuge.

- Non, attends !

Cette fois, c’est la fugueuse qui s’avance et saisit le bras de son interlocutrice.

- C’est bon, j’veux bien venir avec toi... rencontrer ton frère.

Le sourire de son interlocutrice se fait immense, radieux, presque enfantin à vrai dire... le genre de sourire qui réchauffe. D’un ton exagérément enthousiaste, elle prend dans ses mains celles de la fugueuse.

- C’est génial, ça ! Tu verras, ma famille est vraiment cool. Au fait, moi c’est Rain.

- Ok. Moi c’est Jade.

- Enchantée.

Sur ce bref échange de noms, Rain entraîne Jade dans d’autres ruelles, faisant ainsi preuve d’une aisance qui montre bien que les rues sont siennes. Moins d’une heure plus tard, Rain présentera Jade à Hakeem aux yeux orageux, Hakeem le presque-adulte qui fera mine de perdre ses moyens devant le joli minois de la nouvelle venue, Hakeem qui lui baisera la main comme un vieil homme avant de prendre sa soeur en aparté.

- Bien joué, Raïra.

- C’est Rain... et merci.

- Tu peux rentrer maintenant. On va la gérer à partir de là.

Et Rain-Raïra disparaîtra, laissant les deux à leurs sales affaires. Fière d’elle, elle remontera le quartier jusqu’à arriver dans la zone la plus sûre, là où l’on trouve les plus beaux immeubles. Puis, en silence, elle composera un code, prendra l’ascenseur, rentrera chez elle et ira s’endormir dans la chambre vide de ses parents au lit bien plus grand que le sien. Et l’appartement sera vide jusqu’au lendemain, lorsque la gouvernante débarquera et lui demandera où se trouve son frère. Et elle mentira, Raïra. Pour le protéger, pour que personne ne s’immisce dans leurs affaires. Elle lui mentira comme elle mentit à Jade, usant de sa voix et son sourire rassurant alors que la gamine avait tout juste son âge.

Et elle peinera à dormir, sans doute qu’elle s’en voudra un peu. Mais en pensant à la fierté de la Meute, à son utilité à elle, elle se calmera et dormira comme un bébé, comme dans un coma.



Révérences

Lacerate, c’est son nom même si - subtile ironie - la plupart des enfants ont fini par le raccourcir par "Lace". Et elle les laisse faire, la Gueule Cassée, elle les laisse dire ce qu’ils veulent. Parler. De toutes façons, elle les intimide un peu trop pour qu’ils parlent trop mal. Enfin pas elle en soi mais... ses cicatrices surtout. Celles qu’elle a sur la hanche, le cou, le crâne et surtout, surtout le long de sa gueule. Celle-là particulièrement qui la défigure, celle qui lui a valu son nom et surnom. Lace, Lacerate lacérée, gueule fendue et coeur cassé. Lace qui sourit souvent, attirant encore plus l’attention sur sa face détruite. Lace qui ramène ses cheveux de côté, Lace à la moitié de crâne rasé comme pour que l’on ne voie plus que ça. Lace qui ne veut rien cacher, rien oublier. Plus jamais.

Comme le veut son rôle, son métier, Lacerate passe souvent des jours dehors, à traquer. Dans ces moments-là, elle s’accommode de la solitude mais c’est toujours un moment de soulagement lorsqu’elle rentre au bercail parmi les siens. En fait elle n’est pas très douée pour la chasse, plus pour le traitement de la viande. Dépecer, découper, trancher les corps semblent être des tâches pour lesquelles elle se montre un peu trop apte, bien qu’elle le fasse sans liesse et avec solennité. C’est qu’elle manipule bien le couteau, un peu trop bien d’ailleurs et il y a des rumeurs alors que si on lui posait simplement la question, elle répondrait sans détour que : "D’où je viens, savoir se servir d’une lame est une condition essentielle pour survivre."
Mais ils sont peu à le demander, elle se tait donc et continue de trancher.

Si elle ne cherche pas forcément à être la plus adulée des Perdus (le rôle étant déjà attribué d’ailleurs), la Gueule Cassée a besoin de chaleur humaine, de contact. Et elle le recherche, le demande avec patience, gentillesse, prête à beaucoup pour apprivoiser, obtenir ce soutien dont elle a de la peine à se passer. Mais Lacerate sait donner également, elle le fait pour tous les Enfants Perdus qu’elle ne méprise pas. Aimante, protectrice, souriante. À son aura défigurée s’ajoute celle d’une grande soeur, évoluant avec aisance dans le Grand Arbre malgré les rumeurs. Si taillée pour la vie en communauté qu’elle en oublie la pudeur, oblitère le fait que ses formes peuvent attirer, que ses cicatrices peuvent dégoûter. Elle n’est pas exhibitionniste pour autant, non. Mais son corps meurtri qui autrefois frémissait sous des caresses autres est devenu pour elle enveloppe sans importance de convoitise, peau qu’elle n’a destiné qu’à un seul être et ne destinera plus à personne.
En bref, ces choses-là - celles qui faisaient frémir, celles qui faisaient grandir - sont loin d’elle désormais.

S’il y a peu de choses qui peuvent faire sortir Lacerate de ses gonds, c’est que la Chasseuse fait de son mieux pour rester calme, en contrôle. Elle se connaît, ne peut oublier son existence de perdition bercée dans la violence excessive, violence à laquelle elle a trop pris goût pour que cela ne soit pas dangereux d’y toucher à nouveau... ne serait-ce que le temps d’un infime frôlement. Alors elle se calme, la Gueule Cassée, elle se fait gentille, patiente, se découvre tempérante et douce là où elle n’était que plaie bouillante. Et s’il faut qu’elle se batte elle le fera mais ce sera en ultime recours. Lace préfère intimider et elle le fait bien (il faut dire que son apparence sert bien ce dessein). On pourrait la croire pacifiste mais ses motivations, au fond, ne sont pas vraiment idéologiques. Elles sont plus personnelles, plus intimes et sensibles. Elles sont là, quand elle se regarde dans le miroir, quand elle a les yeux qui se perdent dans le passé. Là, pliées entre les pages de son si précieux carnet.

Dotée d’un sens moral particulièrement aigu, Lacerate a, à ses débuts au sein du Grand Arbre, souvent eu des ennuis parce qu’elle ne pouvait réfréner son indignation face aux injustices de la société de Peter Pan. Mais tout comme sa vie d’avant, la vie de Perdu a fini par la calmer, anesthésiant son sens moral et lui apprenant à s’écraser. Il arrive encore que Lace ait des éclats de révolte mais elle les refrène souvent, consciente que ses cris ne changeront, au final, que peu de choses à la situation. Prudence ou résignation ? Un mélange des deux sans doute, nourri par la société totalitaire d’un petit tyran. Et elle se rend bien compte, Lacerate, qu’elle a perdu sa verve des débuts. Une raison de plus d’éviter le miroir, une entrée de plus dans la liste de ses tares.

Parce que oui, la Gueule Cassée en tient une. Parce qu’elle ne peut rien cacher, rien oublier, jamais. Parce que son histoire l’a forgée, qu’elle l’a là, gravée à même sa peau. Rien cacher, rien oublier, rien pardonner.

Ne rien se pardonner, surtout.



Flash II : Sauvages - 1990


"Elle me disait en avoir vu, des filles et je la croyais. Ça se voyait, à ses fringues de marque et à la lueur dans ses yeux, qu’elle trempait dans des affaires louches. Mais je m’en foutais, je voulais être son amie et... ça a très bien marché. Même plus que ce que j’aurais jamais pu imaginer." - Leïla

Une chambre, blanche et d’une froideur design toute clinique, quasi-vide à l’exception de quelques meubles et d’un grand lit aux draps de soie noire. Tapies dans les replis comme dans une mer d’encre, deux têtes échevelées dépassent à peine, seules parties émergées des deux corps entrelacés dans la chaleur d’un matin d’été naissant.

Il fait chaud, un peu trop chaud dans la chambre. Réveillée par le manque d’air frais, l’une des silhouettes se meut lentement, se détachant précautionneusement de l’autre et glissant hors du lit pour marcher vers la fenêtre qu’elle ouvre sans ménagement. Aussitôt les bruits de la ville en contrebas se font entendre et un air frais s’engouffre dans la pièce. Peu vêtue, la jeune fille brune frissonne mais ne fait rien, reste à la fenêtre. Au loin, le Soleil se lève sur les buildings, c’est encore trop tôt et pourtant la ville bourdonne déjà.

Ça ne s’arrête jamais.

C’est encore trop tôt pour se lever et pourtant elle est là, debout à la fenêtre. Elle a toujours été une lève-tôt, même quand elle ne le voulait pas.

Alors qu’elle recherche du regard une plaque de chewing-gum ou deux qu’elle aurait laissé traîner sur la commode, l’adolescente est interrompue par un rire. Elle se fige, tourne la tête vers le lit. Et sourit, malgré elle, à la vision de l’autre personne qui la fixe, nimbée de soleil.

- Y’a quoi de drôle ?

Le sourire que lui adresse à son tour Leïla est immense, il illumine son visage plus encore que l’astre du matin, plus encore que les cheveux couleur blés, ébouriffés, qui encadrent sauvagement son visage.

- Rien, rien...

Près de la commode, son interlocutrice croisa les bras, la fixant d’un regard un peu insistant, un peu sauvage alors que son sourire disparaît. Le genre d’expression à faire peur à beaucoup, sauf à Leïla. Cette dernière s’étire, faisant craquer ses phalanges avant de reprendre :

- Tu te lèves tous les jours à la même heure, Rain.

La concernée hausse un sourcil.

- C’est que ça ?

Et à l’autre de rire encore, d’un rire fondant qui semble réchauffer la pièce.

- J’ai jamais eu besoin de réveil, avec toi.

Et c’est tout, ça suffit à la rendre heureuse. Rain la regarde, ouvre la bouche et se trouve incapable de répliquer, incapable même d’en avoir envie. Alors elle capitule, sourit.

- T’es trop con.

Et s’approche de l’autre pour venir l’embrasser, avec une tendresse qu’elle ne manifeste et ne manifesta jamais ailleurs et leurs cheveux se mêlent encore. Lorsque Rain se détache de Leïla, sa voix résonne en une salutation formelle mais qui s’orne d’un sourire :

- Salut.

Et Leïla se plie au jeu, sans jamais cesser de sourire.

- Hello.

Alors que Rain se détache, récupérant un jeans qu’elle entreprend d’enfiler sans grâce, Leïla observe les aiguilles du petit cadran posé sur la table de chevet.

- Tu viens en cours, aujourd’hui ?
La voix est inquiète, presque suppliante. L’adolescente brune parcourt la pièce à la recherche du reste de sa tenue et finit par répondre, alors qu’elle ramasse au sol et passe sa tête à travers un sweat-shirt de marque :

- Non. J’ai du boulot, ce matin.

Les sourcils de Leïla se froncent. Une expression inquiète et déterminée se dessine sur ses traits alors qu’elle se lève, s’approche de sa girlfriend. Cette dernière a ouvert un tiroir d’une grande commode blanche pour y retirer une arme à feu, qu’elle coince dans son futal. Et Leïla pose sa main sur la sienne alors que Rain s’empare d’un petit sachet de poudre, l’empêchant de le glisser tout de suite dans sa poche.

- S’il te plaît...

La brunette s’est arrêtée, le contact la perturbe. Instinctivement, sa main se resserre autour du sac comme pour éviter qu’il entre en contact avec la peau de sa copine. Cette dernière, posant l’autre main sur son épaule, cherche son regard, finit par le trouver, se glisse dans la faille et profite de sa vulnérabilité.

- ... reste avec moi. Même si on va pas aux cours, j’m’en fous. Mais va pas, j’t’en supplie.

La voix de la blonde - la plus petite des deux, de peu - tremble un peu. Et Rain se fige totalement, se mord la lèvre inférieure. Elle est très expressive, un peu trop pour servir ses affaires d’ailleurs. Ça se voit qu’elle s’en veut, qu’elle est embarrassée. Et Leïla en profite, en rajoute :

- C’est dangereux, là-bas...

Un instant de plus, et la blondinette s’imagine avoir gagné. Mais soudain l’expression de Rain s’endurcit, se fait déterminée.

- Désolée, Leï. Mais la Meute compte sur moi.

Elle agrémente ses paroles d’un brusque haussement d’épaule.

- Et puis j’ai Hakeem. Tu sais très bien qu’il me protège.

La main de Leïla se crispe sur l’épaule de son amie. Mais cette dernière la repousse avec une brutalité blessante. Et la brune ne la regarde plus, évite son regard alors qu’elle glisse le sachet dans sa poche suivi de deux autres, hâtivement. Et sa copine la regarde faire, le regard embrumé. Elle veut dire quelque chose, sent sa faille à elle prendre de l’ampleur alors qu’elle relance le sujet pour la énième fois :

- Prends-moi avec toi alors !

La réponse, marmonnée, est immédiate.

- Putain, non.

Leïla aimerait insister mais Rain zippe son sweat et quitte la chambre à grands pas, la laissant là. Et blessée, pétrifiée d’inquiétude, l’adolescente parvient tout juste à reculer, s’asseoir sur le lit. Ouvrir son coeur à l’autre n’a servi à rien, comme d’habitude. Et la jeune fille prend sa tête dans ses mains, laisse échapper un sourire long, stupidement chevrotant. La porte qui a claqué se rouvre, elle n’y prête pas attention. Des pas vers elle, puis on saisit son visage pour l’embrasser à nouveau, avec une fougue désespérée, brutale.

Aussitôt elle s’accroche, entoure Rain de ses bras. Qu’elle ne la lâche jamais, par pitié. Qu’elle change d’avis, qu’elle reste. Qu’elle n’aille pas mettre sa vie en danger dehors, qu’elle cesse de se salir les mains aux contacts d’autres qu’elle.

Lorsque leurs lèvres se détachent, les deux sont hors d’haleine. Et le masque si dur de Rain s’est fendu, révélant une expression catastrophique, à mi-chemin entre le désespoir et le désir.

- Putain, Leï... t’as aucune idée de ce que tu dis... si je te ramenais avec moi, tu pourrais jamais faire ce que moi je fais... bébé, tu deviendrais une de nos filles, et...

Elle perd contenance, vacille devant le regard de celle qu’elle aime si désespérément.

- ... t’es trop bonne, putain. Reprend-elle d’un ton désolé. Ce qu’ils te feraient...

Nouveau baiser, brutal et désagréable. Leïla se recule, la repousse doucement. Et - aussi étonnant que cela puisse paraître - Rain obéit, se détache, se perd dans les iris de sa compagne, déboussolée comme une enfant qui aurait perdu sa mère au supermarché.

Gémissement quasi-animal. Elle poursuit avec le ton de celle qui avouerait un meurtre :

- Je les laisserai pas te faire ça, Leï. Jamais. Même si c’est pour qu’on soit ensemble là-bas, je-

- Shhht.

La blonde a posé l’index sur les lèvres de la brune, lui intimant le silence avec un sourire maternel, presque espiègle bien qu’encore un peu pâlot :

- C’est bon. J’ai compris, t’inquiète pas, je te suivrais pas.

La respiration de Rain se calme peu à peu alors que la panique quitte son regard. Elle finit par hocher la tête, lentement.

- Mais Rain... ça me fait tellement peur, quand tu descends... chaque jour j’entends des trucs... des meurtres, des victimes de votre guerre... et à chaque fois j’ai tellement peur que ça soit toi.

Elle se confie en toute simplicité, sans plus pleurer parce que c’est à son tour d’être forte. Et Rain l’enlace soudain, avec force mais sans faire mal et Leïla sent la pression de son arme à travers ses vêtements.

- C’est un gun dans ta poche où tu es contente de me voir ?

Rire fatigué, qui les secoue vaguement. Puis la voix de la plus délinquante des deux résonne une fois encore dans l’espace :

- J’te promets qu’il va rien m’arriver. Ni cette fois, ni les autres. Mais toi, va à l’école. Prends des notes, pour moi. Reste en sécurité.

Rain se détache de Leï qui hoche la tête doctement, le regard croché au sien.

- On se revoit ce soir ?

- Oui.

Et cette fois, Rain se détourne pour s’en aller pour de bon. Alors qu’elle descend les escaliers de son immeuble, son coeur bat la chamade. Alors qu’elle salue son frère et leurs amis communs au coin de deux rues, des papillons se débattent dans son ventre. Alors qu’elle transporte la came d’un point A à B, qu’elle attire un membre d’un clan rival dans un piège en se faisant passer pour payante, elle n’a qu’une seule peau en tête, une seule odeur et c’est celle de Leï. Quand les mecs arrivent, qu’ils le tabassent et lui proposent d’avoir sa part, elle s’y joint sans se faire prier et au souvenir de son ange s’ajoute le plaisir brutal de sentir le sang maculer ses semelles.

Comme souvent.



Unique au monde

⚡ Arrivée à Never Land depuis Los Angeles en 1991 - elle n’aura jamais connu les émeutes qui secouèrent la ville l’année suivante.

⚡ Née Raïra mais connue, dans les rues, sous le nom de Rain. Avait un grand frère - Hakeem - qui l’introduisit dans la Meute. Fille de parents absents, conférenciers réputés, brillants mais insouciants, en voyage constant et n’ayant aucun scrupule à engager une gouvernante pour gérer leurs enfants.

⚡ Rebaptisée Lacerate pour sa façon de s’occuper de la viande comme pour les multiples cicatrices qui la marbrent.

⚡ Grande et osseuse, dotée de cicatrices profondes à la hanche, au visage, au cou et à l’arrière du crâne. Rase régulièrement une partie de ses cheveux, qu’elle teint si l’envie lui en prend (au naturel, ils sont bruns sombre) et porte rejetés sur le côté intact de son visage. Dotée d’yeux gris plomb, de couleur naturellement terne mais animés de vie. Se vêt souvent court, parce que c’est pratique et qu’exposer ses marques ne la dérange pas. A la peau hâlée, parsemée de petits coupures et blessures dues à la chasse, souvent ignorées au profit de ses plaies principales. Marque facilement. Aime porter des peintures de guerre, s’en marbre parfois les bras comme des tatouages du pauvre.

⚡ Citadine dans l’âme, s’émerveille encore de la nature exotique et présente partout sur l’Île. A l’émerveillement facile, d’ailleurs.

⚡ Adore le chewing-gum bien qu’il n’y en aie pas beaucoup au Pays. Lui en procurer est le garant de se mettre dans ses petits papiers.

⚡ Manipule bien les armes blanches, mais refuse avec vivacité de rejoindre les Armuriers. Lors des assauts, préfère défendre qu’attaquer.

⚡ S’est déjà battue dans l’Arène, où elle fit preuve d’une telle férocité que certains s’en sont souvenus très longtemps après. À chaque fois que cela se produisit, la Chasseuse prit l’habitude de ne pas attendre après coup que l’on l’amène à l’Infirmerie et de s’éclipser dans la Jungle pour ne revenir que quelques jours plus tard, ramenant avec elle un gibier conséquent comme pour se faire pardonner. Comme on peut s’y attendre, elle déteste d’ailleurs revenir sur ces quelques incidents.

⚡ Ne tient pas les autres filles en haute estime. A tendance à les trouver plus faibles que les garçons, moins adaptées à la vie sur l’Île.

⚡ Était passionnée d’Histoire dans le Monde Ordinaire, tente de ne pas l’oublier.

⚡ Possède, caché dans une couture de son hamac, un carnet de feuilles sur lequel est gravé le nom "Leï" et rien d’autre. Ce recueil - journal intime parsemé de vieilles listes, souvenirs et anecdotes historiques diverses - est sa plus précieuse possession.



Flash III : Plan - 1991


"Les règles étaient simples : si je voulais éviter de faire l’accessoire, fallait que je me comporte comme un mec. Et même là, fallait que je me la ferme. Mais j’étais déterminée, ça a fini par payer.
En y repensant, j’aurais préféré que ça foire dès le départ." - Rain


- T’es vraiment sérieuse ?

Les beaux yeux de Hakeem, sérieux et écarquillés par l’effarement, fixent Rain avec insistance. Et Rain hoche la tête, jette un oeil aux autres hommes présents. Ils sont plusieurs à l’écouter, à avoir les yeux rivés sur elle.

- Absolument.

Elle se redresse, raffermit le ton de sa voix. Cela fait des mois que ces types ne l’impressionnent plus, des mois qu’ils la considèrent comme une des leurs bien qu’elle reste réservée, ne leur dit que très peu sur sa vie en-dehors du gang, sur Leï. Par tabou un peu mais surtout pour la protéger.

- Si vous voulez que ça s’arrête, va falloir frapper un grand coup.

- Ouais, mais... un gosse ? T’es sûre ?

- Quoi, tu vas me dire que c’est moche ?

Elle a parlé comme elle cracherait, le fixant avec défi de son regard d’acier. Et Hakeem ricane, suivi de quelques autres à l’instinct grégaire développé. Rain reprend :

- Écoute, c’est très simple : Dolcett va pas s’arrêter parce qu’on lui demande gentiment. Si tu veux stopper la guerre, va falloir l’intimider et y aller fort : ce gamin - son fils - il a tout fait pour le cacher mais on a quand même fini par apprendre son existence. Si tu veux montrer qu’on reculera devant rien, c’est à travers lui qu’on va l’avoir.

- Mais tu veux faire quoi, le choper ? Réclamer une rançon ?

Rain ricane, se gorge de l’attention qu’ils lui accordent. Comme si elle n’était pas la petite soeur qu’ils avaient, au départ, tous méprisés, celles qu’ils n’avaient accepté que parce que Hakeem avait fortement insisté.

- Non. Je veux faire passer un message.

D’un geste brutal, elle s’empare d’une carte du quartier tâchée et froissée, l’étalant sur la table et renversant un bong au passage (que personne ne prend le temps de ramasser). Pointant de son ongle gris acier et taillé comme une griffe un bâtiment, elle reprend :

- Selon Jade, le petit suit des cours dans cette école. Le plan est simple : on cueille sa baby-sitter à la sortie des cours, on la dérouille, l’une des filles se fait passer pour une remplaçante, l’attire à l’écart et là... on le défigure et on le laisse courir chez papa.

Il y a un silence de plomb, une vague d’appréhension qui tombe sur le petit conseil de crise. Puis l’un des mecs se met à siffler longuement. Au bout du bruit, il fait constatation :

- Rain ?

- Quoi.

- T’es un putain de génie.

Comme si ce compliment autorisait les autres à briser le silence, le reste du groupe se mit à parler, remplissant le petit salon de conversations animées. Et le plan se met en place et les rôles se décident. Au milieu de l’agitation, Rain sent la main de Hakeem se poser sur son épaule, la serrer.

- Je suis tellement fier de toi, petite soeur.

- Comme quoi j’ai bien fait de te convaincre de m’inclure. Lui réplique-t-elle en lui adressant un sourire sardonique. Puis la réunion se poursuit, le projet prend de l’ampleur.

Et quand, quelques jours plus tard, le plan se déroule exactement comme prévu, c’est Rain qui tiendra le couteau pendant qu’ils le maintiendront, Rain qui le défigurera avec précision, saisie d’un parfait mélange entre le dégoût absolu de soi et le plaisir intense de faire mal.



L’île

Comment vis-tu ton séjour à Never Never Land ? Que représente ce lieu pour toi ?  
Il y a cette citation, d’un certain penseur. Cette citation qui dit : "nous sommes conduits vers un pays qui n’est sur aucune carte". Lacerate y repense souvent, se rappelle que dans le monde ordinaire, elle avait été persuadée que l’auteur parlait de ce lieu comme d’une terre de vie après la mort. Et maintenant qu’elle (sur)vit à Never Never Land, la Gueule Cassée se demande si ce ne serait pas ça, justement, le purgatoire dont ce type parlait. Après tout, ils sont là, ils ne peuvent repartir et la mort ne peut les emporter naturellement puisque personne ne vieillit. Ils sont là, figés, morts-vivants et Lace ne sait pas vraiment qu’en conclure. Personnellement, ça ne la dérange pas de ne pas mourir.

Ce n’est pas parce qu’elle ne s’aime pas qu’elle n’aime pas vivre, en quelque sorte.


Regrettes-tu ta vie d'avant ? Voudrais-tu pouvoir retourner dans le monde ordinaire ?  Si tu n'en as jamais connu d'autre, désirerais-tu une autre vie ? L'autre monde te fait-il envie ?
La vie d’avant, c’était compliqué. Lace dirait que non, elle ne lui manque pas mais, lorsqu’on la félicite sur sa manière de manier les couteaux et ses qualités d’intimidation, elle ne peut s’empêcher de sourire d’un sourire fier mais aussi incroyablement triste. La vie d’avant, aussi chaotique et violente fut-elle, était un repère pour elle, une routine réconfortante malgré le glauque. Cependant... elle ne pourrait y retourner. Pas après la dernière rixe, la façon dont ça s’est terminé. Et puis, elle serait seule si elle y revenait. Et Lace s’accommode mal de cette solitude-là, c’est un fait.


Comment vois-tu Peter Pan ? Quels sont tes sentiments envers lui ? À l’inverse, que ressens-tu pour le Capitaine Hook ?
Tous les groupes - qu’ils soient constitués de criminels ou non - ont besoin d’un leader. C’est dans l’ordre des choses. Cependant, la Chasseuse voit bien que ce que Peter a de faillible, la façon dont d’autres le manipulent et cela la conforte dans l’idée que, tant qu’à avoir un chef, l’Enfant Roi autoproclamé n’est sans doute pas le plus apte à tenir ce rôle. Après, elle n’a aucune idée de qui d’autre pourrait le faire et puis elle sent aussi que Peter n’est pas totalement humain, que s’il reste au pouvoir c’est qu’il y a une raison précise. Cela ne l’empêche pas de manifester son mépris lorsqu’elle trouve que Pan se montre trop débile, mais cela s’arrête là.
Hook, quant à lui, semble être beaucoup plus taillé pour le rôle que l’on lui a attribué. Bien qu’elle ne soit pas Pirate, Lacerate croit comprendre à travers les rumeurs que le Capitaine sait diriger son équipage d’un crochet de fer, à la manière d’un chef de gang. Raison de plus de le craindre, de s’en méfier énormément.
Car s’il y a une personne qui sait à quel point contrarier les grands manitous peut s’avérer dangereux, c’est bien elle mais on y arrive. Gentiment.



Flash IV : Oeil pour oeil - 1991 (et après)


"Ça devient sale, ça devient moche et le pouvoir, la violence annihilent, anesthésient tout sens de la justice. On apprend à fermer les yeux, à enterrer la honte, vivante. On se surprend à adorer l’entendre hurler. C’est comme ça que ça fonctionne." - Rain

Ce n’est qu’une question de jours, la réponse vient très vite sous la forme d’une proposition : une rencontre entre les gangs en vue d’établir une trêve. Les morts se comptent beaucoup dans chaque clan, la Meute décide d’accepter. Ils s’arment, se rendent au point de rendez-vous en grand nombre et Rain en fait partie. Il pleut ce soir-là, d’une pluie abondante et dégueulasse qui semble vouloir tout laver avec un acharnement terrifiant. Et sous la pluie se dessine la masse de silhouettes nombreuses de deux clans hargneux et fatigués par un conflit qui remonte jusqu’à trop longtemps. Des apparences de trêve pour ce qui se révèle bientôt être un terrible piège.

Le clan rival n’est pas venu seul : un autre gang ou les représentants d’une association criminelle plus sérieuse - difficile à dire sous la pluie battante - les accompagne et leurs véritables intentions se dévoilent très vite. Alors qu’une énième rixe - aux allures de vraie bataille cette fois - se déclenche, Rain prend bientôt conscience que, plus que leurs têtes pensantes, c’est elle celle que ceux d’en face cherchent à abattre. Et elle se débat, se bat comme jamais et plante comme elle respire mais ça ne suffit pas : ils tombent, autour d’elles, ils crèvent violemment les uns après les autres. Il existe une expression populaire, celle du retour de karma : "ce que tu sèmes, tu le récolteras". Cette forme d’équité-là, appliquée aux criminels, n’est jamais juste. C’est que comprend Rain alors qu’au milieu du combat elle reconnaît un visage familier, qu’on traîne sous la pluie, qu’on menace sous ses yeux au milieu des cris et des coups, des corps.

Le visage de Leïla, bien entendu.

Bien sûr, Rain crie. Elle lâche tout, ses armes et sa rage, elle lève les mains et se rend pour ne pas qu’ils lui fassent du mal. Et son regard happe celui - horrifié, humide - de celle qu’elle aime. Elle n’a pas le temps de se poser des questions, de se demander comment ils l’ont trouvée : le plus important est que son ange s’en sorte vivante, elle qui n’a jamais rien fait.

Alors qu’on l’immobilise, Rain ne remarque même plus qu’elle est seule de la Meute à être encore là ou en vie : tout ce qu’elle voit, c’est Leïla qui ne cesse de l’appeler, Leïla dont elle ne peut détourner le regard et qu’on menace de plusieurs armes. Elle ne voit même pas le grand patron rival qui l’observe, imperturbable. Elle ne le voit pas hocher la tête, donner confirmation.

Tout ce qu’elle voit, c’est - comme au ralenti - la détonation et le sang.

C’est Leï qui meurt mais c’est Rain qui hurle, bouche ouverte mais sans prononcer le moindre son. Et le choc est tellement puissant que, lorsque l’on s’approche pour lui fait subir l’exacte chose qu’elle infligea à l’enfant, elle ne réagit absolument pas, passant du cri au murmure constant du nom de son aimée - Leïla, Leïla, Leïla, Leïla, Leïla, Leïla - mais personne ne semble entendre ses supplications, même y réagir. Et la peau brûle, la peau se détache de son visage déconstruit sans qu’elle ne le sente - elle remarque à peine quand ça s’arrête. La gueule en sang, trempée de pluie et de souffrance, Rain sent qu’on lui ébouriffe le crâne et entend très proche en guise d’adieu :

- Oeil pour oeil, dent pour dent.

Et c’est tout. On la relâche, et ça s’arrête - miraculeusement - là. Ils la laissent comme ça, frigorifiée et défigurée. Et tout ce qu’elle est capable de faire c’est de ramper vers le corps froid de l’autre, vers son visage détruit par le passage de la balle - viande froide.

"J’ai jamais eu besoin de réveil, avec toi."

- Ferme-là. Qu’elle répond à ses voix du souvenir en crachant du sang, le visage ruisselant d’un mélange de pluie et d’hémoglobine, en feu. Mais la voix ne se tait pas, se mêle dans sa tête aux sanglots silencieux de l’enfant qu’elle a lacéré cruellement, qui n’est pas là mais elle l’entend comme si elle en rêvait encore.

Elle aurait tellement voulu rêver.

"C’est bon. J’ai compris, t’inquiète pas, je te suivrais pas."

- Putain, Leï...

Et c’est plus fort qu’elle, ça la submerge enfin.

La tête relevée, sa gorge se débloque et, face lacérée offerte à celle du ciel, Rain hurle comme un animal à l’agonie.

- Lace ?

Plus que son nom - prononcé d’une petite voix - c’est le contact du gamin qui tire son bras qui la sort de ses réflexions. Aussitôt la Chasseuse revient à elle, se replonge dans le présent. Elle se tourne, baisse la tête vers l’enfant - un petit qu’elle a pour collègue - et lui adresse un gentil sourire, sentant qu’il n’est pas très rassuré.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

Le petit fait de son mieux pour lui rendre son sourire, bien que son regard rond trahisse bien la fascination horrifiée que lui inspire - comme à chaque fois - le visage de la Gueule Cassée.

- C’est la viande. On m’a demandé de vérifier où t’en étais avec.

Ah oui, la viande.

Reportant son regard sur la surface poisseuse qui lui sert d’établi de fortune, Lacerate contemple un instant l’arme qu’elle tient en main et la grande carcasse qu’elle a découpé avec sauvagerie, sans faire attention parce que l’esprit ailleurs. Une moue oblique tord ses lèvres.

- C’est pas du très bon travail, hein ?

Mais l’Enfant Perdu ne répond pas, la table est un peu haute pour lui. Il semble hésiter, puis tend ses deux bras vers Lace d’un air solennel.

- J’veux voir.

La Chasseuse éclate de rire, dépose son arme et s’empare avec douceur du petit qu’elle soulève vers la table. Ce dernier observe les gros quartiers d’un oeil sérieux puis finit par déclarer :

- C’est dégueu.

- T’as bien raison.

Elle le repose, se met à sa hauteur et lui ébouriffe le crâne un peu machinalement, un peu douloureusement.

- J’vais tenter de mieux découper et j’amènerai le tout à Max, d’accord ?

- Bien.

Sur ce, son petit collègue se tourne, fier d’avoir participé activement à la vie de l’Arbre. Puis il fait volte-face une dernière fois et reprend :

- T’as du sang si jamais.

- Où ça ?

Le Perdu semble hésiter, puis il finit par répondre :

- Sur les mains.

À dire vrai, elle en a jusqu’aux coudes. Mais Lace acquiesce, se détourne et fixe ses bras hâlés, poisseux. Il y a quelque chose, dans ses yeux plombs, d’encore un peu à vif mais elle sourit quand même, devant l’ironie de la situation.

Un murmure :

- T’as aucune idée d’à quel point t’as raison.



Sous les cicatrices

T'as un Pseudo ? Elore.
Et un âge ? 22 siècles.
C'est quoi ton Avatar  ? Un original : All The Lost par Prospass. Quant à l’image de bannière, c’est une oeuvre de Marius Markowski à laquelle j’ai rajouté des cicatrices.
Comment t'as découvert l'île ? Je l’ai dans la peau.
Tu la trouves comment ? Splendide et suffocante.
Dis, tu crois bien aux fées ? Dur comme fer.






Des trucs en vrac:


Dernière édition par Lacerate le Mar 16 Mai 2017 - 10:26, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyMer 15 Juil 2015 - 15:56

AAAAAAAAAAAAAAH! T'AS CRAQUEE! TU AS CEDEE A LA TENTATION DDDD8!
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyMer 15 Juil 2015 - 16:02

Yep. Et j'assume totalement !

Et bonjour pas à toi aussi. Nanmeoh.






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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyMer 15 Juil 2015 - 19:45

OH OUI, JE DIS OUI A CE NOUVEAU PERSONNAGE. ♥
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyMer 15 Juil 2015 - 20:29

Fleur ou pas fleur ? han... grande question. Mettons que oui 8D
Fuck yeah pour ton new perso 8D
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyJeu 16 Juil 2015 - 12:31

Des filles, plus de filles chez les chasseurs ! Yeay ! Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 978086279
Fang, il va être vert ! muahahaha
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyJeu 16 Juil 2015 - 12:32

Merci Crackinette, Pit (tu veux parier ? 8D) et Alive Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 2567536238

J'ai rajouté les particularités mais faut encore que je relise le reste avant de poster. Ça avance ! Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 2982134956






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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyJeu 16 Juil 2015 - 18:01

M'a l'air bien cool ce personnage ! :D
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptySam 18 Juil 2015 - 13:05

Waaah. Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 3918789698

Bon courage pour la suite ♥️






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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptySam 18 Juil 2015 - 16:58

Merci et merci ! Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 3918789698

C'est rédigé, relu et corrigé donc fini ! Avec enthousiasme, mais aussi mes excuses pour vous avoir fait un pavé pareil Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 477051527






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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptySam 18 Juil 2015 - 18:56

En tout cas, elle ne manque pas d'intensités, même si le "retour de karma" était prévisible, le rythme dans la chute est très bien géré. Retenu juste comme il faut qu'on puisse en être nous même happé, et se sentir étreint par la même oppression, qu'elle soit née de la violence ou de la peine.

J'aime vraiment beaucoup ce nouveau portrait, même si ça t'en fait MILLE désormais. Alors ma foi, officiellement bienvenue Lacerate.
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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyDim 19 Juil 2015 - 17:33

Félicitations mon enfant


Tu es condamné.





Ainsi voilà la petite dernière ! Dis donc, tu y vas fort ! J'ai tout de même tout lu (évidemment) et après la légèreté de parade d'Amanite, voilà que tu nous bombardes d'intensité. C'est très très vil Elore. Comme à chaque fois, je te reconnais dans chaque mot et tu me surprends toujours quand même... Jusqu'à combien de personnages aurais-tu pu faire ça, hm ? (non non, ce n'est pas un défi). Lacerate est vivante, puissante, humaine. Je l'aime vraiment beaucoup. Je suis triste qu'elle trouve que Peter ne fasse pas un bon chef de meute. Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 512241947 Je sens que lui, il l'aimera. J'arrête, je m'en vais te peindre en vert. Tu t'es donné à fond dans cette fiche il semblerait, et je ne parle pas seulement de son exceptionnelle densité, un grand bravo jeune pousse. I love you

_______________________________


Je te serre chaleureusement la main. Cours vite créer ton Dé à Coudre et demander un Compagnon de Jeu afin de vivre une aventure ! Tu peux aussi participer au RP d'introduction spécialement conçu pour les nouveaux arrivants et qui permet d'immerger facilement ton personnage dans l'univers : Le Bannissement. A moins que tu ne choisisses de te lancer dans Mission Périlleuse ? Tu peux même rejoindre d'autres rêveurs dans l'Odyssée des Songes. Si tu préfères passer du bon temps en papotant, rejoins sans tarder la Nursery. Quoiqu'il en soit, que ton séjour à Never Never Land soit fabuleux et éternel.








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MessageSujet: Re: Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why.   Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. EmptyDim 19 Juil 2015 - 20:08

Le Démon Blanc a écrit:
Jusqu'à combien de personnages aurais-tu pu faire ça, hm ? (non non, ce n'est pas un défi)

OK FIGURE-TOI QUE J'EN AVAIS 3 EN RESERVE ENCORE

... Non je déconne. Je vais me forcer à arrêter mes effusions créatives pour me concentrer sur mes mille persos ici. Merci pour la validation et les compliments (JE SAVAIS qu'il t'en restait 8D), en effet j'ai beaucoup travaillé sur cette fiche (d'où l'intensité) et c'est cool si ça se voit Lacerate ▬ I can be cruel... I don't know why. 3918789698

Et je le redis officiellement, mais merci aussi Soul (je te promets que celle-ci n'ira pas te courir après What a Face ). Et sur ce...

JE SUIS VERTEEEUH

*va officiellement chasser dans la jungle*






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