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Light
Light

♣ Grimpeur ♣


✘ AVENTURES : 26
✘ SURNOM : l'Artifice
✘ AGE DU PERSO : 16 ans

✘ DISPO POUR RP ? : oui
✘ LIENS : enfant du secret

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 18 Juil 2022 - 16:01

LIGHT ★ enfant du secret  2219946907 La fiche est en 2 PARTIES, donc en 2 posts qui se suivent.
LIGHT ★ enfant du secret  3673006686 Pour toute réclamation concernant la longueur de la fiche, s'adresser à Kane alias Ninoxe qui m'a interdit de la réduire et comme je suis désormais son petit frère je n'ai pas rien pu faire.  
LIGHT ★ enfant du secret  1038532712 J'ai beaucoup travaillé sur cette fiche, j'ai mis plein de petites images pour que ce soit plus sympa à lire ainsi qu'un lexique à la fin pour les mots un peu spécifiques, et j'espère que vous accueillerez le petit frère aussi bien que le grand ! Très hâte de jouer avec vous avec un tout nouveau perdu en tous cas  LIGHT ★ enfant du secret  304983004


________________________________________


▼ Première Partie ▼


Light


Les Trucs

Surnom : L’artifice
Groupe : Garçons Perdus
Age : 15 ans, arrivé à la veille de ses 16 ans.
Rôle : Grimpeur


Les Révérences

ARTIFICE : nom masculin (latin artificium)
1. Moyen habile visant à cacher la vérité, à tromper sur la réalité.
Synonymes :
ingéniosité - tour


2. Littéraire. Moyen ingénieux d'agir, de sortir de difficulté.
Synonymes :
astuce - procédé - ruse - stratagème - subterfuge - truc (familier)


3. Objet contenant une composition pyrotechnique et dont l'agencement ingénieux permet l'obtention d'un effet déterminé (lumineux, sonore, fumigène, mécanique, etc.).





Light, ça veut dire lumière.
Light, ça veut dire léger, aussi.
Light, ça veut dire doux, facile, clair, pâle.

Light est comme ça. Une étoile dans la nuit. Son sourire est vaste et lumineux. Son visage est incroyablement beau, doux et clair. Ses cheveux brillent comme de la soie sous le soleil. Ses yeux, ses pieds, ses mains, même le bout de son nez ne souffre d’aucune aspérité, aucune ombre, aucun défaut, aucun trait marquant non plus, comme si Light n’était pas vraiment humain. D’ailleurs, être humain, Light ne sait pas trop ce que c’est.

Light a appris à sourire sur commande. A rire sur commande. A marcher, à danser, à chanter, à saluer, à plaire, à fixer la camera, à provoquer des cris et des larmes, à contrôler la moindre expression, la moindre gestuelle, pour être absolument parfait. Sur commande.
Son visage, son corps, ressemblent davantage à un dessin sans caractère, dont chaque courbe et chaque angle est académique. Une poupée, presque encore emballée.
C’est possible, de photoshoper un visage vivant ? C’est possible, un visage vivant qui n’a que des expressions choisies, conventionnelles, comme un dessin animé, avec un naturel bizarre, bizarre mais très efficace ? Qui fonctionne, en plus, qui fonctionne à la perfection. Ça doit être possible alors. Tout ce qu’il faut, c’est ne pas montrer à quel point c’est difficile. Les poupées ne se plaignent pas. Elles sont belles et éternelles, c’est tout. Sinon, elles dégoûtent, elles effraient, et finissent au fond du grenier.

*

Tout ce que Light sait de lui-même, c’est peut-être ce que ses hyungs disaient de lui, pendant les interviews. Il apparaît qu’il est le plus désordonné, le plus distrait, le plus perfectionniste, le plus charmeur, le plus travailleur, le plus maladroit, le plus secret, le plus mignon. Évidemment.

*

Min Hwan a quinze ans, presque seize. ll a déjà participé à des centaines d’interviews. Ses petits efforts en anglais font rire le présentateur, qui ne cesse de lui toucher les cheveux, ce que Min Hwan n’aime pas, ce que Min Hwan a du apprendre à aimer. Il faut dire oui à tout et applaudir à chaque mot. Il faut jouer le jeu. Et le jeu ne finit jamais.
Après avoir fait quelques blagues, dont certaines un peu vulgaires, un peu racistes mêmes, auxquelles le groupe ne réagira que par des sourires forcés, le présentateur s’attarde sur Ho Seok, le leader du groupe, puis s’intéresse au plus jeune. Le maknae. C’est lui. Du coin de l’œil, il a vu la camera se tourner vers son visage. Le présentateur fait quelques commentaires mi-élogieux mi-paternalistes sur son apparence et son talent, et Min Hwan hoche la tête en signe de remerciement.

Qu’est-ce que tu veux dire à tes fans ?
Je ne sais pas.
Merci de nous soutenir et nous aimer. Nous travaillerons toujours plus dur pour être à la hauteur et que vous soyez fier.e.s de nous.

Qu’est-ce que tu aimes dans le fait de monter sur scène ?
Je ne sais pas.  
J’aime donner tout ce que j’ai pour faire plaisir au public et leur montrer mon amour et ma reconnaissance.

Quel est ton talent caché ?
Je ne sais pas. Je ne sais pas, je ne sais pas du tout. Fuir, je sais bien fuir. C’est un talent, fuir ?
Il saute très haut !
Ho Soek est venu à son secours. C’est habituel, ça aussi. Le leader a une responsabilité supplémentaire. Si les membres sèchent, bafouillent ou sont à côté de la plaque, c’est au leader de rattraper le coup.
C’est parce qu’il a été dans un club de taekwondo au collège, confirme Nam Jin, un autre membre du groupe.
―  C’est vrai, il est petit mais il saute vraiment haut.
Jung Yoon, un troisième membre, lui tapote le dos avec affection.
Tout cela est très bien rodé.  


Heureusement que les questions sont aussi prévisibles que les réponses, sinon il ne saurait certainement pas quoi dire. Souvent, pendant les jeux et les émissions, les managers ne sont pas loin et peuvent donner discrètement des directives. D’ailleurs, on voit souvent les idols jeter quelques regards inquiets au delà des caméra, quand ils ont l’impression d’avoir fait une bêtise.
Mais même le présentateur a l’air de plus en plus ennuyé par la vacuité de ses réponses. Pourtant, Min Hwan ne ment pas. Son groupe et les fans sont son seul monde à présent. Sans eux, il disparaîtrait certainement, comme neige au soleil. Il cesserait d’exister.

Vous avez déjà eu une petite amie, mon petit ? Vos fans féminines aimeraient bien le savoir !

C’est une question facile. Min Hwan n’a même pas besoin de chercher des yeux un manager.

Nous n’avons pas le temps d’avoir une petite amie. Nous sommes toujours très occupés, et notre priorité ce sont d’abord nos fans, les Kaoteens.
Cette fois-ci, je sais.






Quand il est arrivé sur l’île, Light allait avoir seize ans. Fuir pour atteindre des rêves qui ne sont pas vraiment les siens, il connaissait. Prendre la main d’un Passeur, d’un Peter, pour franchir les frontières interdites et atteindre les Pays de Liberté ou de Jamais, Light connaissait. Light comprend les règles du jeu et s’adapte. Light devine ce qu’on attend de lui et satisfait son audience. Dans le Monde Ordinaire, qui n’a jamais été si ordinaire que ça pour lui, Light a donné tout ce qu’il avait pour être le plus conforme, le plus aimable, le plus parfait possible.

Peter était venu à sa chambre d’hôtel, en Malaisie, pendant un jour de pluie. Light était à moitié endormi sur son lit, en train de jouer à un jeu stupide sur son téléphone. Les autres membres n’étaient pas là : c’était rare. Lors de leur concert, ce même soir, il avait tellement tout donné qu’au moment même où il était revenu dans les coulisses, il s’était effondré sur le sol, évanoui. On avait du lui plaquer un tube s’oxygène sur la bouche et mettre des poches de glace sur son torse et son front, tout en lui massant la nuque. Ce n’était pas exceptionnel, pour KAOS comme pour tous les autres groupes d’idols. L’entraînement intensif et les performances extrêmes qui constituaient leur quotidien n’étaient pas franchement humaines ; pourtant elles étaient normales.
Light, alors Min Hwan, avait pris sa main sans même réfléchir, sens même le vouloir, ni le refuser d’ailleurs. Juste comme ça.

Ainsi, Light est dans cette terre d’accueil comme il l’a été sur l’autre. Il est obsédé par l’idée d’être conforme, validé et aimé. D’être un bon Perdu, un bon Grimpeur, un bon Sujet. Il participera à tous les jeux, toutes les missions, même les plus absurdes et les plus difficiles. Il donnera tout de lui, son corps, son esprit, jusqu’à son âme. Il ne le fait pas par stratégie. Il le fait parce qu’il pense que c’est ce qu’il doit faire. Ça fait bien longtemps que Light ne sait plus vraiment ce qu’il veut ou ce qu’il pense. A force de se faire taire, on ne sait même plus s’entendre.

Pourtant, malgré la maturité apparente de Light qui a grandi trop vite, il n’est pas si sage, si mûr. Si grand. Les choses le dépassent quand elles ne sont pas cadrées. Les gens lui font peur dès qu’ils l’approchent de trop près.
Il s’attache à des figures fortes, des leaders, chefs ou non, souvent des garçons ― il garde une vision des filles très caricaturale puisque celles qu’il a connu étaient principalement des fans ou des membres du staff. Il s’y attache tellement qu’il en devient parfois envahissant ; il n’est pas rare qu’il demande à dormir dans le même lit qu’un autre garçon ou veuille se laver en sa compagnie. Ça n’ira jamais plus loin néanmoins, parce que Light a beau avoir été une star planétaire, il ne connait pas grand chose de la vie réelle, des rapports humains, de l’intime. L’intime n’existe pas pour lui, il n’y a jamais vraiment eu droit. L’intime est quelque chose de dangereux, que l’on peut brandir, exhiber, dénoncer, pour le salir ou le détruire. C’était pareil dans les deux Corées.
Alors Light ne dira jamais ses véritables pensées, n’exprimera jamais ses véritables désirs, et à moins d’être très observateur, il sera quasiment impossible de deviner les sentiments qui traversent son intérieur. Même s’il le voulait, il n’y arriverait pas. Il a gardé quelques vestiges paranoïaques de sa vie dans l’Ordinaire, surveillant ses gestes et ses paroles comme s’il s’espionnait lui-même, contrôlant ses expressions, maîtrisant ses réactions. La seule chose vraiment spontanée chez lui, est sa capacité d’émerveillement. C’est ce qui prouve qu’il est encore un enfant.

Il s’étonne et s’intrigue de tout, et c’est peut-être dans l’Imaginaire que Light parvient le plus à s’ancrer dans le réel. Pas besoin de s’évader quand on vit déjà dans un rêve. Tant pis si ce n’est pas le sien, il saura s’adapter, s’intégrer, en faire partie. Et pour être sûr que cette fois, tout ne s’effacera pas du jour au lendemain, pour s’assurer que c’est bien vrai, tout ça, il prend des photos. On ne verra jamais Light sans son appareil. Quand la journée s’achève, il contemple ses images, ses tonnes d’images, et les observe comme s’il les découvrait. Il ne les montre pas beaucoup. C’est à lui, c’est la seule chose qu’il ait jamais eu, juste à lui.
Light n’est probablement lui-même que quand il dort. Son corps s’agite parfois sans contrôle, secoué de cauchemars passagers, son visage lisse se contracte et se tord, sa voix douce et égale se brise. Dans le sommeil, on ne peut pas vraiment se contrôler. C’est pour ça que Light fait tant de cauchemars. Tout tout tout au fond de lui, où la conscience pure n’a pas sa place, quelque chose sait qu’il faut décharger tout ça quelque part. Ce sera quand il a les yeux fermés, l’esprit éteint, la maîtrise impossible.

Le reste du temps, Light sera ce garçon populaire et sympathique, toujours très doux et enthousiaste, tout juste assez jovial, tout juste assez courageux, tout juste assez obéissant. Il sera toujours souriant et généreux, s’adonnera à des petites pirouettes et chansonnettes pour faire plaisir à ses nouveaux admirateurs, et revivra la consécration encore et encore chaque fois que son Roi, Soleil de la Nation, applaudira.

Personne ne sait, à part peut-être ceux qui l’ont entendu parler dans son sommeil, que Light n’est pas seulement venu pour participer aux rêves d’un autre. Light n’est pas seulement venu pour fuir. Light est venu pour Lui.
Dans une petite pochette que Light garde toujours sur lui, parmi les photos de ses hyungs ― les anciens membres du groupe de k-pop dont il faisait partie et qui ont été pendant longtemps sa seule famille ― il y en a une qui sort du lot. Elle est un peu floue, un peu penchée, et celui qui y figure est endormi. Mais Light y tient plus qu’à lui-même. Il pourrait briser sa carapace en porcelaine d’un seul cri si quelqu’un s’aventurait à lui prendre des mains le petit portrait indistinct. Celui de Hyung Soo.






L'Unique au monde

✧ Light est le frère jumeau de Ninoxe Amer, anciennement Wrath (anciennement Hyung Soo), un Garçon Perdu arrivé au début de la Pluie Salée. Mais Wrath a quitté le Grand Arbre quasiment simultanément avec l'arrivée de son frère : ils se sont de nouveau croisés sans pouvoir se retrouver. L'aîné a l'air de penser que le cadet vit bien mieux loin de lui, sans pourtant jamais lui avoir posé la question. Light ne sait pas s’il est vivant ou mort. Ou autre.
Certains Perdus connaissent leur lien, la plupart l'ignorent, mais plusieurs lui ont déjà fait la réflexion qu'il ressemblait à ce soigneur aux cheveux longs et aux yeux de colère. Personne, pourtant, ne peut lui dire où est ce garçon. Personne n'ose, peut-être. Et peut-être aussi que même Light, au fond, n'ose pas non plus le chercher pour de vrai, de peur de ce qu'il découvrirait.

✧ Light a grandi en Corée du Nord, dans la province de Chagan. Il a fui le régime en traversant la Chine et une partie de la Mongolie jusqu’à arriver en terre promise : la Corée du Sud. Il avait fui avec lui. Il est arrivé sans lui. La rivière gelée.

✧ C’est Hyung Soo, à la base, qui rêvait de gloire et de musique. C’est pourtant son frère qui réalisera ce rêve, sans même trop savoir si c’est aussi le sien.

✧ Comme Light était un visage célèbre, en vue du succès international du groupe coréen KAOS, il arrive régulièrement que les Perdus les plus récents de l’île le reconnaissent. Cela le met toujours assez mal à l’aise. Au tout début, il était même très angoissé au fait de ne plus être accompagné de ses gardes du corps qui faisaient auparavant toujours tampon entre lui et les autres. Cela commence à s’estomper. La présence des Sentinelles l’apaise beaucoup, aussi.

✧ Sa disparition dans le Monde Ordinaire a été interprétée comme un suicide ou un enlèvement selon les versions. C’est passé aux journaux télévisés et dans les médias internationaux pendant quelques temps, avant que l'opinion publique passe à autre chose.

✧ Habitué à vivre en présence des autres membres du groupe sans interruption pendant quasiment deux ans, il se sent très souvent seul et démuni sans eux. Ils ont été sa seule famille pendant longtemps. Il contemple très souvent leurs portraits dans sa pochette secrète. Il ne supporte pas la solitude... Ou plutôt, il ne supporte pas d'être face à lui-même.

✧ Light ne se sépare jamais de son appareil photo. On aperçoit souvent des petits crépitements saccadés émaner de lui, car il capture tout ce qu’il peut, des scènes de la vie quotidienne des Perdus, des créatures diverses, des objets insolites, et surtout, surtout des paysages. C’est pour ça qu’il est devenu Grimpeur. C’est aussi à cause du flash de son appareil photo qu’on l’a appelé ainsi : Light.

✧ Light n'a pas beaucoup de liens forts avec les autres. Il a trop vécu dans une bulle, opaque et filtrée, pour savoir se lier aux gens naturellement. Il avait cependant un lien simple et joli avec Shark avec qui il partageait la passion de la photographie, ils essayaient de les développer ensemble grâce à des installations précaires et se montraient mutuellement leurs travaux. Light est un peu confus depuis qu'il ne la voit plus. Il ne comprend pas pourquoi les gens partent, Light. Il est bien placé, pourtant.

✧ Il y a quelque chose que Light ne prend jamais en photo cependant : lui-même.

✧ Light est souvent en train de chanter, en particulier lorsqu’il est concentré sur une corvée. Il chante très bien, évidemment, puisqu’il a appris à le faire. Il chante aussi quand on lui demande de le faire.

✧ Light est plutôt travailleur et effectuera son travail avec le plus de sérieux possible, mais il est très distrait et maladroit.

✧ Il a été choisi comme Favori par Pan plusieurs fois et a ainsi pu profiter des privilèges de la Maison Sous Terre. Bizarrement, cela l’a toujours rendu très mal à l’aise. Comme s’il se sentait... pistonné par le Régime. Comme si tout cela sonnait faux, quelque part. Comme s’il sentait le regard de Hyung Soo, ce fameux regard, le regard de plomb.

✧ A l’origine, Light aurait du être Courtisan, mais il a choisi lui-même le rôle de Grimpeur ― pour la photo. Par contre, il continue parfois de divertir le petit roi en reproduisant des danses et des chansons, et cela rassemble souvent des petites foules de Perdus. Dans ces moments-là, on dirait que Light oublie toute pudeur et toute timidité : il se déchaîne. Même ça, il l’a appris.

✧ Light mange très peu, fait du sport pour entretenir sa silhouette, et soigne beaucoup son image. La moindre réflexion négative sur son apparence lui fait extrêmement mal. Il aime aussi les vêtements, beaucoup, et s'habille voire se maquille toujours avec soin ― de même qu’il évite autant que possible le soleil. Il a emporté plusieurs accessoires et gadgets de sa chambre de l'Ordinaire avant de s'envoler, y compris quelques cadeaux de Kaoteens et ses goodies préférés, qu'il emportait toujours dans sa valise pendant les tournées  ― l'un d'eux est un bonnet de lapin sur lequel il suffit de tirer les côtés pour faire remuer les oreilles, c'est certainement son préféré, mais il a aussi des bracelets, des dessins de fans, un oreiller peluche en forme de lapin, des chaussons en forme de lapin, un pyjama à effigie de lapin, un masque pour les yeux, un gant de toilette, un maillot de bain, une robe de chambre, des chaussettes... tout à l'effigie de ce même petit lapin blanc aux yeux violets qui est censé le représenter, lui, et que tous les fans connaissaient ― il y avait même un dessin animé ! ―  Il se souvient que son camarade ChenYang, lui, était représenté par un chiot orange.  

✧ Il a une certaine popularité du à son jolis minois, ses manières douces et son style affiné, mais sans la présence de ses hyungs et de son garde du corps Gom-Gom, il en a plus peur qu'autre chose.

✧ Light change constamment de couleur de cheveux. Il est d'ailleurs le cobaye attitré de Sinner, le chef des Diplomates dont le hobby principal est visiblement de coiffer, styliser et faire des expérimentations sur les crânes des autres Perdus. Il semblerait que Sinner s'éclate particulièrement avec les cheveux de Light, et Light a plutôt tendance à apprécier toutes ses idées. Il n'est pas rare de voir la chevelure de Light virer du bleu au rouge dans une même journée.  

✧ Light est très facilement enthousiaste et encourageant. Il applaudit souvent au moindre petit exploit, au moindre amusement. Il déteste voir les autres tristes ou honteux, mais peine à les réconforter vraiment. Même s’il lui est compliqué d'entrer en lien avec les gens et à être lui-même, il s’intéresse, écoute, et est très vite touché et bouleversé face aux émotions d’autrui. Il a juste du mal à réagir et se contente de contacts physiques timides et de présence bienveillante, sans savoir quoi dire.

✧ En revanche, il arrive fréquemment qu’il apprenne à danser et à performer aux autres enfants ― même plus grands ― simplement pour s’amuser. Il leur apprend des chorégraphies, des expressions, des mouvements stylés... ça l’amuse beaucoup, et eux aussi, et ça montre qu’en fait, profondément, Light il aime partager.

✧ En outre, certains Perdus musiciens ou danseurs l'intègrent facilement à des projets (sur des chorégraphies ou des morceaux, lui-même en tant que chanteur uniquement puisqu’il ne sait pas jouer d’instruments) de façon plus sérieuse, et il se donne beaucoup là aussi.

✧ Malgré quelques cours d’anglais issus de sa période de trainee, Light conserve un accent coréen assez marqué et fait encore un certain nombre de fautes de grammaire.

✧ Light supporte mal la violence et les cris. Il n'aime pas non plus les conflits et les humiliations, qu'elles le concernent ou non.

✧ Comme pour compenser le fonctionnement trop adulte qu'il a du gérer pendant les dernières années de sa vie sur Terre (qu'il s'agisse de la fuite du Régime Nord-Coréen, de la traite d'êtres humains en Chine ou de la vie d'idol en Corée du Sud), Light a étrangement conservé des habitudes extrêmement enfantines. Par exemple, il dort avec un doudou et en suçant son pouce, mets souvent sur sa tête des bonnets fantaisistes ou boit son lait dans un biberon. Il le faisait même quand il était idol. Les Coréens du Sud sont doués pour avoir une vision à la fois très infantile et très virile de leurs célébrités masculines, c'était facile pour Min Min de passer du gros bébé mignon au mec ulgta stylé en costume cintré, créant automatiquement des tonnes de gifs et de réactions dont il avait appris (encore) à s'amuser, le montrant parfois à ses hyungs : "Regarde Taekook-hyung, les Kaoteens ont fait un gif de moi, cutie Minnie VS sexy Min !".

✧ Light appelle toujours les garçons plus âgés que lui "hyung" par automatisme, même si on lui demande de ne pas le faire. De même, il s'incline systématiquement pour dire bonjour, merci, au revoir, d'accord, bref pour à peu près tout, et encore plus devant les plus gradés, que ce soit de son groupe, les Garçons Perdus, ou non (exception faite pour les Pirates).

✧ Le contact avec des enfants d’autres époques est très particulier pour Light, il ressent un décalage énorme entre eux et lui, il en est presque effrayé. Peut-être que ça lui rappelle le fossé gelé entre les deux Corée. Entre lui et Hyung Soo.






L'île

Comment vis-tu ta vie à Never Never Land ?  
Comme toutes les vies qu’il a connu, en respectant les règlements, en s’adaptant, en se fondant, en s’intégrant. Il ne se questionne pas sur ses autres sentiments.


Qu'éprouves-tu pour l'Ordinaire ?
Light ne s’autorise pas à y penser. Il est très fort pour cloisonner ses pensées.


Que représente Peter Pan pour toi ? Et le capitaine Hook ?
Light est sensible au rayonnement de Peter Pan. Peter Pan lui évoque les idols que lui-même a admiré, celles qui savent d’un regard, d’un geste ou d’un mot faire totalement chavirer les cœurs et enflammer les passions. Peter est ainsi. Il le trouve alors puissant et fascinant, mais... mais aussi un peu bizarre, un peu trop. Il a connu des despotes avant lui, qu’ils prennent la forme de dictateurs, d’esclavagistes ou de managers, ils savent tous s’y prendre. Alors Light sourit, mais son regard est méfiant.

Hook, en revanche, est aux yeux de Light exactement ce qu’il est censé être : un Vilain, un Méchant, sans nuance et sans humanité, exactement comme dans les livres d’enfant. Cette vision, tout comme la terreur qu’elle provoque en lui, a été largement alourdie par l’apparition des Orbleus et la fragilité inédite de Peter, qu’il croyait invincible, tous tous les autres. Light a réellement été bouleversé, traumatisé peut-être, par le Givre et l’idée même de se faire contaminer l’a rendu quasiment paranoïaque ― pour ne pas dire franchement paranoïaque. Encore aujourd’hui, la simple évocation du capitaine ou des orbleus le plonge dans un état d’angoisse qu’il peine, pour une fois, à refouler.


Développe ta chronologie en dates ou en intrigue :
Light débarque sur l’île à la fin de l aPluie Salée.
Il est dans le Camp des Réfugiés pendant le Givre Mortel.







Chapitre 1 : le Maknae

Alors, Ho Seok, si vous nous présentiez un peu le groupe ?

Ils sont aux États-Unis.
C’est la première fois pour Min Hwan. Le groupe de k-pop, KAOS, a réussi à atteindre le Billboard américain. En fait, depuis la sortie de leur dernier album, le septuor défonce tous les records, et la vie de Min Hwan a changé quasiment du jour au lendemain. Aujourd’hui, il ne peut même plus sortir dans la rue sans être suivi, voire poursuivi. Il reçoit des lettres par milliers, parfois des demandes en mariage, parfois aussi des menaces de mort. Le moindre mouvement, la moindre parole, le moindre déplacement, peut être sujet à controverse, à déformation, à harcèlement, Min Hwan ne peut même plus aller aux toilettes ou se promener dans un parc seul.
Tout est filtré. Le monde extérieur n’est visible que par un filtre. Même lui ressemble de plus en plus à un filtre instagram animé.

Personne ne sait les remous que cela provoque dans le cœur de Min Hwan, d’être dans la nation qu’on lui a appris à haïr et à redouter. Il découvre avec une surprise imperceptible ― toujours ― que les Yankees ne sont pas tous blonds aux yeux bleus. Il le savait, au fond, il avait eu accès à internet, au monde, à la « vérité ». Mais on ne se débarrasse pas si facilement des stigmates qui ont imprégné sa peau et abreuvé son esprit.
Min Hwan sourit, son sourire masque les remous, son sourire masque si bien que lui-même finit toujours par y croire.

Ho Seok, le leader de KAOS, performant une aisance certainement factice elle aussi, joue son rôle. Ils ont tous appris à le faire.

Alors il y a Taekook, notre chanteur principal, Joongi, le rappeur principal, Hyunjin, le...

Les pensées de Min Hwan s’évadent malgré lui, échappant au carcan immaculé de son sourire. C’est peut-être le nom de Hyun Jin, parce qu’il y a le mot Hyun. C’est peut-être les États-Unis. C’est peut-être qu’il a quinze ans, que le maquillage lustré dissimule parfaitement, toujours parfaitement, les cernes qui bordent ses petits yeux de renard, c’est peut-être qu’il n’a pas eu une minute pour se poser, pour réfléchir, pour se souvenir, pour cesser de sourire, depuis des mois. Min Hwan est totalement épuisé. Leur emploi du temps est bourré à ras bord de performances, d’interviews, de shootings photos, sans parler des émission de télé et des réseaux sociaux. Leur visibilité doit être partout, surexposée, exhibée, omniprésente. Il ne faut pas qu’on puisse les oublier.

Leur debut a été un succès fulgurant auquel personne, surtout pas lui, ne s’attendait. Le label avait fait un coup de maître, utilisant des techniques de marketing effroyablement efficaces. Les directeurs et managers avaient révélé le visage des nouvelles petites vedettes un par un. Min Hwan était passé en dernier. Puis, ils avaient sorti leur premier titre, Revolt!, qui évoquait la rébellion des adolescents face au monde des adultes. Le morceau s’était directement placé en tête des charts, dépassant de près quelques grands titres issus de groupes à la popularité bien installée.

Min Hwan était un peu la mascotte du groupe en vu de son très jeune âge ― quatorze ans à l’époque ― ce qui représentait un avantage monstre pour la compagnie : plus les idols étaient jeunes, plus cela excitait les foules. Les cheveux de Min Hwan avaient été teints en blond, on lui avait acheté des crèmes éclaircissantes afin de pâlir sa peau et mieux correspondre aux standards de beauté du pays, bien plus exigeants et codifiés qu’en Corée du Nord. Il avait échappé à la chirurgie, mais on lui avait imposé, comme à tous les autres, des cours de sport et des régimes stricts.
En quelques semaines, leurs performances scéniques et leurs MVs novateurs avaient dépassés les frontières coréennes, puis asiatiques, et même les Américains, les Yankees, avaient fini se faire contaminer par l’engouement croissant du phénomène K-pop, en particulier du phénomène KAOS.

... et notre maknae, Min Min.

Le cœur de Min Hwan sursaute. Min Min. C’est lui. Les managers ont préféré ne pas garder son vrai prénom. C’est le seul du groupe. Il valait mieux effacer le plus de traces possibles. Min Min.

Min Min ! Le grand chouchou des adolescentes ! braille le présentateur.

Min Hwan sourit.
Min Hwan n’a pas eu besoin de Peter Pan pour connaitre l’Oubli. Min Hwan n’a pas attendu Peter Pan pour s’arracher à son foyer en s’accrochant à des rêves qui aujourd’hui le dépassent et le dévorent, mais dont il ne peut s’extraire. C’est trop tard. Il ne peut plus revenir en arrière. Il ne peut plus retourner sur la rivière gelée et, cette fois, cette fois, oser tourner la tête, regarder en arrière, regarder son frère qui n’a pas pu traverser, il ne peut pas. C’est trop tard. Ne reste que l’Oubli. Et Peter Pan n’est pas le seul à interdire qu’on regarde en arrière.

Alors Min Min, il parait que vous aimez la photo ?
J’aime, un peu, répond Min Hwan avec un accent anglais maladroit.

Durant ses années de trainee, en plus des courts de chant, de danse, de sport, d’expression, d’acting et de diction, il avait aussi des cours de japonais, car les idoles coréennes doivent parler japonais pour gagner le marché nippon, une sorte de consécration. Gagner le cœur des Japonais, gagner le cœur des Américains, dressant un mur autour de son cœur à lui qui crie encore, dans les rares moments de répit, qu’il est un traitre. Parfois même le cœur qui crie prend Son visage, à Lui, lui qui est à la fois tellement absent et tellement envahissant, et ça fait plus mal encore, ça crie plus fort encore. Est-ce que Hyung Soo lui adresserait, à lui, ce regard noir et dur, ce regard tout froid ? Celui qui n’a pas besoin de mot pour exprimer le plus intense mépris. Il ne faut pas trop qu’il y pense. Il n’a pas le droit, pas le choix.
Et puis c’était allé plus loin, toujours plus loin, toujours plus vite, et Min Hwan ne fait que suivre le mouvement, s’accrochant à son sourire pour ne pas avoir le temps d’avoir peur.

Qu’est-ce que vous aimez tant dans la photo, mon petit chou ?

Mon petit chou.
Les autres membres rigolent, assis autour de lui sur le vaste canapé blanc qui reçoit les invités célèbres de cette célèbre émission animée par le célèbre présentateur vedette dont Min Hwan a oublié le nom. C’est qu’il y en a tellement, et ils se ressemblent tous, posent toujours les mêmes questions, et Min Hwan arborera toujours le même sourire de lumière, qui lui fait presque mal à force de briller.
Min Hwan ricane aussi, doucement. Ses yeux de renard se plissent et son sourire s’étire, étincelant, conditionné, automatique.
Pourtant, quelque chose en lui remue encore. Il ne veut pas qu’on parle de la photo. De son amour pour la photo. C’est peut-être parce que c’est la seule chose un peu vraie dans sa vie. Surtout maintenant que Lui n’est plus l...

Minnie ?

Min Hwan cligne des yeux, dévisage son Leader qui le fixe d’un regard à la fois insistant et encourageant. Joue ton rôle. Réponds. Réponds correctement.
Machinalement, Min Hwan cherche des yeux un manager, un producteur. Il a trop l’habitude qu’on lui dise quoi dire, quoi faire, et cette autonomie soudaine l’angoisse. Min Hwan a grandi dans un Pays où l’on ne peut pas dire ce qu’on pense, d’ailleurs on ne peut même pas penser, puisque les Grands Dirigeants, les Soleils de la Nation, lisent dans les pensées, enfin c’est ce qu’il parait, et si c’était vrai ? ... Tae Kook lui pince discrètement le genou, sans qu’aucune expression ne passe sur son visage. Ses hyungs sont encore plus forts que lui, à ce jeu-là. C’est bizarre en un sens, pour eux ça n’a jamais été une question de vie ou de mort.

J’aime... J’aime les choses belles. J’aime capturer choses belles du monde...

C’est gauche, creux, convenu. Prévisible. Une phrase toute faite. C’est peut-être même une phase qu’il a entendu. Il ne sait même pas si ce qu’il raconte est vrai. Il aurait voulu qu’on ne parle pas de ça.
Ho Seok lui adresse un regard approbateur, en dépit de son anglais trébuchant. Ce n’est pas grave. Cela participe à son image d’enfant prodigieux et adorable. L’angoisse de Min Hwan se calme, un peu. Il déteste tant les questions personnelles. Il a peur d’oublier des parties du récit bien ficelé qu’on a choisi pour lui.

Quand on le questionne sur sa famille, Min Hwan ne mentionne pas son frère jumeau.
Quand on le questionne sur son passé, Min Hwan prétend qu’il a vécu à la campagne et qu’il aimait chanter et danser.
Quand on le questionne sur son petit accent bizarre, il prétend que c’est parce qu’il vient de la petite ville de Damyang.
A force, il répète sans réfléchir, il répète les réponses comme il répète les chorégraphies, en rabâchant et polissant chaque mouvement, chaque geste, chaque tournure, jusqu’à ce qu’il n’ait même plus à penser. Son corps et son esprit savent ce qu’il faut faire, sans la moindre faute, la moindre hésitation, avec une synchronisation mathématique, industrielle. Inhumaine.

Le présentateur posera plusieurs questions, des questions toute bêtes et toute creuses, parfois même franchement malvenues, mais c’est le jeu, il faut le jouer, jusqu’à la fin, et le jouer bien. Ça, il connaît bien Min Hwan. Il a grandi dans un monde d’apparence et de soumission serviles, de jeu dangereux, encore plus dangereux que celui là, un jeu d’acteur enseigné dès la naissance et dont il faudra suivre la trame toute sa vie.
En Corée du Nord, on ne choisit pas son rôle. Quelqu’un le choisit pour vous. C’est la loi du sonhbun. Ne pas avoir le droit à l’erreur, ne pas s’autoriser à penser, à être, à vivre, Min Hwan connait. Être surveillé en permanence, Min Hwan connait. En Corée du Nord, tout le monde fait partie d’une unité de surveillance de voisinage, les inminban, chacun se scrute, s’écoute et se dénonce. En Corée du Nord, on ne dit pas à son enfant sur le chemin de l’école : « ne parle pas aux inconnus », on lui dit « surveille tes paroles ». En Corée du Nord, il n’existe pas de mot pour « liberté ». Min Hwan n’a jamais connu la liberté. Il est très probable qu’il ne sache même pas réellement ce que c’est. Alors Min Hwan sait très bien s’adapter. C’est pour ça qu’il a survécu. C’est pour ça qu’il est resté là, alors que son frère est déjà loin. Hyung Soo n’aurait pas pu s’adapter. Hyung Soo ne traversait pas les rivières, les rivières s’ouvraient sous lui.
Min Hwan éprouve soudain une petite douleur sur le côté du crâne, l’endroit de la cicatrice, qui pourtant n’est pas la sienne.

Lorsque le présentateur demande a Min Hwan de montrer quelques mouvements de leur nouveau MV, il s’exécute comme il s’exécutait lorsque dans l’autre Corée, celle qu’il fallait appeler Chosun, la vraie Corée. Lorsqu’il fallait marcher tous ensemble comme un seul homme en direction de l’école, ou organiser un spectacle infaillible devant les visiteurs étrangers venus visiter le Pays du Secret. Le Syndicat des Enfants. C’est si proche et si loin. Il se souvient bien du petit foulard rouge, des étoiles et des lignes qui décoraient leurs vestes d’écolier, en fonction de leurs réussites, de leurs tâches, en fonction surtout de leurs privilèges. Car tout cela était une mascarade, au fond même les enfants le savaient, ils voyaient bien que c’était toujours les mêmes récompenses, toujours les mêmes représentants, même quand ils avaient 5 ans. Et quand dans leurs exercices de mathématiques, on effectuait les additions en nombre d’Américains tués, Min Hwan n’aurait jamais pensé à s’en indigner.

Min Hwan finit sa petite performance d’un clin d’œil étudié envers la camera, qu’il a immédiatement repéré. Ses réflexes sont quasiment robotiques. Sa coiffure se remet mystérieusement en place dès qu’il s’immobilise, comme sous l’effet d’un sortilège. La caméra prend bien le temps de montrer les visages dans le public, qui plaquent leurs mains sur leurs bouches ou hurlent frénétiquement, s’attardant même sur une jeune fille à l’air hallucinée qui pleure comme si quelque chose venait de lui exploser à la figure. Min Hwan n’y fait plus attention, maintenant.





Lorsqu’ils sortent de l’interview, Min Hwan suit ses camarades. Il n’aime pas trop la veste que la styliste a choisi pour lui aujourd’hui. C’est vrai qu’on ne choisit pas ses uniformes.
Dès lors que les grandes portes noires s’ouvrent sur le monde extérieur, les flashs crépitent dans les airs et viennent percuter ses rétines. Il se force à ne pas couvrir son visage de ses mains. Chenyang, le plus jeune avant lui et celui dont il est le plus proche, lui tient la main. Chenyang n’est pas exactement comme les autres. Il est chinois, et il est si doux et naturel que sa seule présence suffit à apaiser Min Hwan.
Un jour, un jour où il se sentait seul et submergé par les performances et les mensonges, un jour où même son sourire et le maquillage ne suffisaient plus à le protéger, Min Hwan avait failli parler de son frère à Chen. Il allait le faire. Il allait dire : tu sais j’ai un frère, un frère jumeau, il s’appelle Hyung Soo et il fait du piano, et il joue bien, il aurait rêvé de jouer à Pyongyang, à moins que ce soit pour faire plaisir à Grand-Mère, et tu sais il était si fort, si résistant, si déterminé, et tu sais, tu sais je ne me suis pas retourné quand la rivière a cédée, quand Hyung Soo s’est ouvert la tête, je ne me suis pas retourné, et j’ai avancé, avancé, avancé, et plus j’avançais plus je regrettais de ne pas avoir tourné la tête, plus je comprenais qu’il était trop tard, que même si je tournais la tête maintenant, Hyung Soo ne serait pas là. Hyung Soo n’était plus là...

Mais bien sûr, Min Hwan n’avait rien dit. Jamais. Il n’ose même pas avoir de journal, il n’ose même pas écrire quelque part les pensées parasites qui l’empêchent d’être juste Min Min, la fantastique coquille vide rutilante qui fait crier les fans dès qu’il montre ses petits abdos et ses aegyos d’automate. D’artifice.
Il ne peut pas. Il n’a pas le droit. Même les pensées, les souvenirs, doivent être rayés et contrôlés, et ici ça ne se fait pas à coup de menace et de fusils, mais à coups de charme et de compétition. Chacun ses armes. Chacun ses guerres.

Min Hwan s’est mis tout à gauche du groupe qui fait front, sourires et postures d’automates, et imite ses pairs. ll se souvient vaguement comme c’était difficile et impressionnant au début. Il s’est habitué tellement vite. C’est devenu tellement naturel, ou plutôt machinal. Et Min Hwan affronte les cris suppliants, les appels agressifs et les flashs qui le bombardent, tous ensemble. Son sourire est sa seule parade, sa seule armure. Les flashs et les cris rebondissent dessus, mais pas assez, et Min Hwan a mal aux yeux, à la bouche, à la tête. Il faut rester debout quelques minutes encore, le temps que toutes les photos soient prises.

Lorsque, encadré vers les gardes du corps, le groupe de garçons se dirige enfin vers le grand van noir qui les amènera à l’hôtel, un groupe de trois filles aux visages bouffies par les larmes et la frénésie, parviennent à franchir les barrières de sécurité ― de sécurité, oui.
Min Hwan est un peu à la traîne et Gom Gom, son garde du corps attitré, était trop concentré sur le noyau du groupe et n’a pas le temps de réagir, alors même que Min Hwan est soudainement bien trop exposé. Bien trop accessible.
Les filles se ruent sur lui comme des rapaces sur une proie, lui parlent tout en sanglotant et hurlant, tirant ses doigts, agrippant son sac à dos, touchant ses cheveux (bleus, aujourd’hui, c’est le choix de la production). On dirait des monstres, des créatures zombifiées, Min Hwan est terrorisé. Le temps qu’il puisse réaliser ce qui se passe, elles ont déjà volé la paille de son bubble tea et pris quatre selfies. Il veut appeler Gom Gom mais ne distingue plus rien d’autres que des mouvements vagues hachés d’éclairs fulgurants, et en premier plan les chevelures ébouriffées des filles hystériques qui l’encerclent comme les militaires de Chosun encerclaient ceux qui avaient osé défier le régime, ne serait-ce qu’en oubliant de se courber devant les gigantesques statuts des Grands Dirigeants. Assommé par leurs pleurs, leurs éloges et leurs supplications, échaudé par les souvenirs brûlants de peur qui lui parviennent en désordre malgré lui, comme si eux aussi avaient franchi la barrière de sécurité, Min Hwan éprouve l’envie incontrôlable ― pour une fois ― de disparaître, de se faire avaler par une rivière gelée ou d’être resté caché, clandestin et fantôme, dans le vaste territoire chinois qui chasse les gens comme lui, les traîtres, les traverseurs de rivières gelées.

Je n’arrive pas à croire qu’on te touche, oppa ! Tu sais, je suis né la même année que toi !

Gom Gom, viens me chercher, où es-tu ?

― Tu es mon bias depuis le tout début, Min Min-ah, je t’aime ! Je voudrais t’épouser !!

Gom Gom...

Je peux te toucher ???

La fille n’attend pas de réponse et se met à lui caresser la joue. Le contact de sa main moite contre son visage satiné est une ultime agression. Elle s’ajoute aux flashs et aux cris, et en cet instant, en cet instant précis, Min Hwan a l’impression qu’il n’est rien, qu’il ne s’appartient pas, qu’il n’est même plus humain. Lui n’a pas le droit de rêver ou de regretter, lui n’a pas le droit de penser, de se souvenir, de laisser le visage de son frère s’immiscer dans son esprit, mais les gens, tous les gens, ont le droit de le toucher, de le prendre, de le commander, de le posséder. Min Hwan n’est plus rien, plus rien qu’une marionnette fantastique qui ne contrôle plus ses propres rêves. Bravo Min Hwan, toi qui voulais tant t’intégrer, tant t’insérer dans cette société étrange aux libertés aussi nombreuses qu’individualistes, toi qui a tout fait pour être un bon Sud-Coréen, tu as réussi. Tu es une idole de la Corée du Sud. Tu es le parfait Coréen du Sud.  Tu ne pouvais pas l’être plus.
Le souvenir de son frère s’impose encore, ça revient beaucoup en ce moment, et un sentiment mêlé de revanche et de honte l’envahit, tandis que son visage est toujours accaparé par des mains d’inconnues, qui parlent de ne plus jamais les laver.
Une fatigue colossale s’abat sur ses frêles épaules. Il ne résiste plus, et d’autres fans sont venus, remarquant certainement son inertie, son immobilité, que chaque idole coréenne sait périlleuse en de pareilles circonstances.

Il connait la fuite pourtant, Min Hwan, il a fui pendant des mois, traversant des pays entiers, de la Chine à la Mongolie, pour avoir une chance d’atteindre la terre promise des transfuges. L’autre Corée, le pays de tous les possibles et de toutes les chances, qu’il voyait comme un paradis, un lieu de paix et de vie.
La Corée du Sud a sa propre propagande, et certes on ne prête pas allégeance au Régime, mais à une puissance tout aussi féroce et ravageuse. L’argent, le pouvoir, la réussite. Les slogans ne sont pas à la gloire des généraux, mais à celle des entreprises et des célébrités. Min Hwan n’aurait pas pu comprendre ça. Même sa tante, In Soon, qui était infirmière et a du, ici, devenir femme de ménage, n’avait pas compris. Les images sont belles mais elles se fissurent vite.
En cet instant, l’image de Min Hwan menace de se fissurer de seconde en seconde.

Gom Gom surgit enfin et, remarquant le regard vide du maknae, repousse les fans de mouvements amples et efficaces, collant le corps de Min Hwan contre lui pour le forcer à avancer jusqu’au van. A l’intérieur, Min Hwan s’installe à sa place habituelle, au fond à gauche, et les autres membres se tournent vers lui.

Qu’est-ce qui t’a pris, Minnie ?

Min Hwan ne les regarde pas, il fixe ses grandes mains blanches, encore poissées de tous les contacts étrangers qui l’ont effleurée, accroché, ou collée sur leurs propres visages. Il voudrait s’arracher la main, la donner à quelqu’un d’autre.

Je n’ai pas été assez rapide.

C’est vrai, après tout. Il faudrait que tout ça aille plus vite. Oublier plus vite. Performer plus vite. Avancer plus vite. Fuir plus vite. Ne même plus sentir ses jambes et sa propre douleur, sa propre faim ou sa propre peur. Juste fuir, encore et encore.

La scène se reproduira, avec tous les membres cette fois, dans l’aéroport qui doit les ramener en Corée ― du Sud. La foule de fans et de photographes est si dense et compacte qu’il est impossible de se frayer un chemin. Les expressions histrioniques des gens qui les encerclent rappellent de vagues souvenirs à Min Hwan, des images de télévision dramatiques, dramatisées aussi certainement. lorsque Kim Jong Il est mort. Il était encore bien petit, mais les larmes intarissables de leurs parents n’ont pas pu s’effacer de sa mémoire. Tout ça a l’air si extrême, si factice. Si artificiel. Mais si l’on pouvait pleurer à se point pour des idoles politiques, sûrement le pouvaient-on pour des idoles de k-pop.
Min Hwan aperçoit Chen pleurer à ses côtés, totalement terrorisé. Lui-même, bizarrement, n’a pas peur. Il lui prend la main et la serre très fort. Ça lui rappelle un autre souvenir, avec un autre frère, aussitôt chassé par un mécanisme mental bien rôdé.
Les gardes du corps, le visage rougi par l’effort et la tension, finissent par forcer la barrage afin de laisser passer les membres. On leur crie de courir, avant que le barrage saute, avant que les bêtes ne soient relâchées. Courir, fuir, se cacher, tout ça Min Hwan sait le faire. Il savait le faire bien avant d’être en Corée du Sud, bien avant d’être un idol. Fuir, c’est l’histoire de sa vie et la fondation de son caractère.




Le soir même, de retour dans leur grand appartement qu’ils partagent tous les sept, Min Hwan se jette sur son lit ― il partage sa chambre avec Chen et Hoseok, mais il préférait l’ancien appartement, quand ils avaient moins d’argent, où ils dormaient tous ensemble, comme une famille ― et consulte les réseaux sociaux. Beaucoup de membres le font. Chen ne le fait pas. Il est le moins populaire du groupe, et répète souvent à Min Hwan comme il l’envie d’être aussi à l’aise devant la caméra, aussi naturel pendant les émissions, aussi charismatique pendant les performances. Min Hwan aimerait répondre que c’est lui qui l’envie, Chen, pour avoir réussi à rester lui-même, à ne jamais se trahir, ni lui ni sa famille, ni son pays, ni son propre cœur, Min Hwan aimerait lui dire de ne jamais faire comme lui, ne jamais se perdre sur ce chemin là dont on ne voit ni le bout ni le commencement.
Mais Min Hwan n’a pas même pas seize ans, Min Hwan n’a pas les mots pour dire ça. Il se contente de dire à son ami qu’il est merveilleux et que les Kaoteens, les fans de KAOS, ont tort de ne pas le voir. Chen lui adresse un sourire d’un naturel désarmant. Min Hwan se demande s’il sait encore sourire comme ça.

Toujours posé sur son lit, ses doigts font machinalement défiler l’écran. Il lit chaque mention, chaque commentaire.

« Nouveau record pour CHAOS, le groupe de jeunes prodiges, un million de vue en 24h ! Bravo les gars ! »
« Min Min est si mignon, je l’adore dans Nigtmare ! »
« J’ai vu Min Min pendant la conférence de presse de décembre, il faisait clairement la gueule. C’est indécent et irrespectueux pour les fans franchement... »
« Je pense que Chen et Min Min feraient trop un beau couple ! J’avoue, je les ship grave. »
« Il parait que Min Min a vécu à Damyang, moi aussi !! »
« Le point de charme de Min Min ce sont ses fossettes. »
« Si un jour j’apprends que Min Min est en couple je crois que je me tue. »
« Je trouve que Min Min est trop silencieux pendant les interviews, c’est vraiment frustrant, pourquoi il s’exprime pas plus ?? »
« J’ai écrit une fanfic sur Minnie et Hoseokie, esprits sensibles s’abstenir haha. »
« Franchement, j’ai trouvé Min Min "mou" lors du concert de Kyoto, j’espérais un peu mieux. »
« Il parait que Min Min est super hautain avec les autres membres ! Je suis trop déçu. Unstan. »
« Min Min est tellement sexy, j’ai vraiment hâte de voir ce qu’il va devenir dans le futur. »
« La couleur préférée de Minnie est le vert ! »
« Min Min est trop chouuuu, j’aimerais qu’il reste comme ça tout la vie et qu’il ne grandisse jamais »
« Tbh je stan ce groupe que pour Min Min, c’est lui qui a le plus de présence sur scène et sa voix est magnifique, sans lui les autres n’auraient pas autant de succès. Y a qu’à voir sa partie rappée sur "Hollymood". »
« Je comprends pas pourquoi Min Min est si populaire, pour moi le vrai atout du groupe c’est Chenyang. »
« Vous pensez que Min Min de KAOS va sortir une mixtape solo ?»
« J’ai l’impression que Min Min a pris du poids récemment. »
« Est-ce que quelqu’un sait si Min Min a des abdos ? J’ai cherché sur toutes les photos que j’ai pu mais on ne voit qu’un petit morceau de son ventre...»
« Ce gamin a un charme de ouf, je pourrais le manger tout cru ! Love you Minnie !! »
« Sur sa fiche il y a marqué qu’il fait 1m67 mais ça me parait vraiment petit, quelqu’un a des infos ? »
« Min Min a le plus beau corps des sept, sorry not sorry. »
« Min Min était mon bias mais je trouve qu’il n’est pas assez lui-même dans les émissions et tout, on dirait qu’il a pas de personnalité. Du coup je préfère Tae. »
« Il parait que Min Min a été vu en compagnie de plein de filles dans un bar à Los Angeles... Je le savais pas comme ça...»
« Les bras de Min Min je pourrais les regarder toute la journée. »
« On est nés le même jour !! C’est le destin. Min Min marry me !! »
« Vous trouvez pas que parfois on dirait que Minnie a un accent ?? »

Min Hwan repose son téléphone et laisse sa tête s’engouffrer dans le matelas. Tous les mots dansent dans sa tête dans un joyeux bazar qui perturbe ses émotions et ses pensées d’ordinaire si bien consignées. Tous ces gens, TOUS ces gens, ont un avis tellement assuré sur lui. Ils pensent qu’il est hautain, et chou, et taciturne, et sexy, et irrespectueux, et qu’il a pris du poids, et que son charme ce sont ses fossettes, et qu’il ferait un beau couple avec Chenyang, et d’ailleurs est-ce qu’il a des abdos ?
Min Hwan ne sait même plus ce qu’il est. Peut-être que c’est plus facile. Peut-être qu’il l’a jamais su. Il ne savait même pas que sa couleur préférée était le vert.

Tandis que son corps, encore contracté de courbatures lancinantes et la peau toujours souillée de dizaines de mains inconnues ― il s’est frotté le visage et les mains avec frénésie pendant au moins dix minutes sous la douche ―, s’enfonce dans le matelas, lui-même a l’impression de s’enfoncer dans un sable mouvant, tendre et terrible, irrépressible, et il n’a pas franchement envie d’en sortir.

*




▼ SUITE ▼





Dernière édition par Light le Lun 20 Mar 2023 - 3:50, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 18 Juil 2022 - 16:01

▼ Deuxième Partie▼



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Chapitre 2 : le transfuge




On a reçu les nouveaux emplois du temps, on va les consulter ensemble.

Min Hwan, les yeux bouffis de sommeil, ses cheveux abîmés par les multiples colorations rabattus en arrière sous un masque représentant un lapin ― chaque membre a un personnage animal à son effigie, et le sien est un petit lapin blanc ― s’empare du papier bariolé que lui tend son leader. Il mâche mollement des céréales au blé complet. Il en a mis un peu moins que d’habitude. « J’ai l’impression que Min Min a pris du poids récemment. »...
Chaque couleur correspond a un type de tâche. Leurs journées sont remplies de mille et une couleur. Tout l’arc-en-ciel y est.

Annyeonghaseyo !

Le manager vient d’entrer dans le grand l’appartement ouvert que tous les garçons partagent. Aussitôt, lesdits garçons répondent tout en s’inclinant plusieurs fois.

La journée commence par la pesée. Min Hwan a fait en sorte de ne pas boire ce matin, pour ne pas risquer d’en rajouter. Il passe en premier, la gorge un peu sèche.

51 kg. Parfait, Minnie.

Min Hwan descend de la balance et se place à la droite de ses camarades postés en ligne devant la balance. Chenyang se fait engueuler, il a pris 3 kg. C’est beaucoup. Chenyang a tendance à beaucoup grignoter quand il est stressé.
Min Hwan ne peut s’empêcher, encore, de songer aux séances d’autocritique quotidiennes obligatoires en Corée du Nord. Il fallait, dès l’enfance, se mettre debout, la tête basse, et avouer ses fautes plus ou moins avérées, plus ou moins absurdes. Parfois, c’était sous la dénonciation d’un camarade. Parfois sous l’ordre du professeur ― ou pour les adultes, de leur hiérarchie. Parfois juste comme ça, pour ne jamais oublier qu’on pouvait fauter, trahir à chaque instant, à chaque action anodine, même s’il s’agissait d’avoir râlé en cultivant des haricots. Seuls les privilégiés, les enfants dont les parents étaient bien vus du Régime, en étaient exemptés. Évidemment.

Essuyant quelques larmes de honte tandis que le manager le compare à un cochon, le Chinois vient se placer à côté de Min Hwan, qui baisse la tête, ignorant les reniflements de son ami. A la fin, il lui proposera de l’aider à faire un régime et de l’accompagner à la salle. Personne ne pense à en vouloir au manager. Tout ça est normal, normé, ordonnancé, comme eux. Les idoles ne naissent pas, elles se fabriquent.

Vous avez 15 minutes.

Quinze minutes pour se préparer avant les dance practice. Parfois, elles sont filmées, pour le fan service. Min Hwan enfile d’abord un jogging noir et un maillot blanc, mais Tae lui indique de choisir un t-shirt Adidas. Min Hwan oublie souvent les sponsors. C’est une autre règle tacite et implicite, il faut un peu d’exercice pour les mémoriser toutes. Il s’exécute, puis demande à Tae, exhibant son ventre lisse, s’il a des abdos. Tae lui dira que oui, le félicitant et le complimentant, et Min Hwan éprouvera un soulagement mêlé d’amertume qui laisse un sale goût dans sa bouche.

La chorégraphie est difficile. Ils se préparent pour les MMA, une cérémonie très importante pour les idols coréennes. Chenyang n’est pas du tout en forme aujourd’hui. Le regard des managers est scrutateur de la moindre erreur, le moindre faux pas, le moindre manque de zèle. Encore une fois, Min Hwan est ramené malgré lui des années en arrière, traversant la frontière, et se souvenant des mêmes regards qui fusaient de partout, des camarades, des professeurs, des voisins, des militaires, de partout, juste partout, tout le temps.
Son bras se lève dans la mauvaise direction, il entend son Leader le ramener à la réalité de sa voix ferme et empli d’assurance. Ho Seok ne fait jamais aucune faute. Normalement, Min Hwan non plus. Chez lui, son vrai chez lui, on n’a pas le droit aux fautes. Les fautes entrainent la torture et la mort et... non, Min Hwan ne peut pas penser à ça. S’il faute aux MMA, ce sera encore pire que là-bas.

A la fin de la journée, qui s’achève par une petite vidéo postée sur les réseaux sociaux où il récite un petit texte préparé à l’avance avec un naturel désarmant, envoyant force et amour aux Kaoteens, qu’il ne connait pas, Min Hwan se rend compte qu’il n’a même pas pensé à pisser depuis son réveil.
Il se rend dans la salle de bain et, mécaniquement, fouille l’endroit du regard afin de déceler une possible caméra cachée, vestige paranoïaque de leur dernier séjour à Sydney. Des saseangs, ces fans coréennes, parfois coréens d’ailleurs, tellement extrêmes et aliénées qu’elles en devenaient dangereuses, avaient placé des microphones et deux petites cameras discrètes dans les lampes et sous les tables de leur chambre d’hôtel. Un autre groupe d’idols, dont l’un des membres était un ami de Min Hwan, avait failli être kidnappé : des saseangs avaient réussi à louer un van identique au leur et à se faire passer pour leurs chauffeurs. Sur le coup, Min Hwan avait été terrifié, presque traumatisé. Les réalités de son existence en Corée du Sud se télescopaient de plus en plus à celle qu’il avait eu en Corée du Nord. Pourtant, au début, il se souvient comme il trouvait tout si différent, si incroyable, impensable même.





La Corée du Sud était un tourbillon de mouvements, de lumières, de couleurs, de modernité, d’image. Les hommes se maquillaient, les femmes étaient chef d’entreprises, il y avait des magasins et des publicités partout, des divertissements à n’en plus finir... Un monde inconnu et inimaginable existait derrière la frontière en barbelés qui hachait en deux ce qui avait été autrefois « le Pays du matin calme ».
En Corée du Sud, tout avait l’air d’être en accéléré, même les gens, mêmes les voix.

Min Hwan était trop jeune pour avoir connu, ou même entendu parler, de l’extraordinaire effort national que la Corée du Sud avait du déployer, alors que seulement quelques décennies auparavant elle était une des nations les plus pauvres du monde, pour devenir cette société ultra-moderne prolifique et capitaliste. Il ne connaissait de la Corée du Sud que ce que son pays d’origine en disait : une deuxième Amérique, les frères honnis, les traîtres à leur sang... et une terre promise.
Au début, comme tous les transfuges, il était resté enfermé à Hanawon. Un centre bâti spécifiquement pour les transfuges nord-coréens, afin de les analyser, puis les soigner, puis des les formater à l’état d’esprit et la société coréenne. A l’époque, Min Hwan avait douze ans.
Pendant que sa tante subissait les interrogatoires de la National Intelligence Service, qui est un peu le CIA coréen, Min Hwan avait été placé sur une chaise, tout seul. Un garde surveillait la porte derrière laquelle In Soon s’acharnait à prouver qu’elle n’était pas une espionne. A ce moment là, pour la première fois, Min Hwan s’était mis à penser à son frère. Avant, trop occupé à courir et survivre, son cerveau avait lui même relégué dans un petit coin le visage de Hyung Soo. Maintenant qu’il ne courrait plus, ce même cerveau avait le temps et le loisir d’éclairer ce petit coin. Min Hwan essayait de trouver des raisons qui pourraient impliquer que son frère n’était pas mort. Peut-être que Jomo-nim, grand-mère, l’avait sauvé ? Peut-être qu’il avait pu dire qu’il faisait juste du patin à glace ? Min Hwan n’était plus sûr de savoir si c’était autorisé, et ce doute avait commencé à le ronger. Au bout d’un temps qu’il ne savait plus calculer après tant de mois d’errances, Min Hwan avait entendu le grincement de la porte et In-Soon  en sortir, le visage baignée de larmes. C’était la première fois qu’il la voyait pleurer. Alors ce fut la première fois pour lui aussi. Quand on fuit, on a pas le temps de pleurer. L’urgence et la peur ne laissent pas de place au chagrin.




A son arrivée, il venait de parcourir de nombreux kilomètres, avait traversé plusieurs pays dans la clandestinité, la plupart du temps à pied. Il pesait 21kg pour 1m40. Il avait attrapé des maladies de peau durant son voyage et souffrait de malnutrition. Et surtout, il ne faisait pas du tout confiance aux adultes qui s’occupaient du centre, en particulier au début, car on lui avait appris à se méfier de toutes les personnes « gentilles » et « aidantes ». Tout cela avait été très clair dès le départ, et ça n’avait pas été si difficile : dans la province de Chagan où ils avaient grandi, on ne pouvait pas non plus faire confiance à ses propres voisins, parfois même ses propres amis.
In Soon avait été prise en charge médicalement ― elle avait subi plusieurs agressions, chantages et menaces, et tous les deux avaient même été réduits en esclavage quelques temps chez un paysan chinois, dont ils s’étaient de nouveau échappé avec l’aide d’un autre transfuge, perdu de vue depuis, comme tant d’autres...
C’est à Hanawon que Min Hwan avait réellement compris ce à quoi il avait échappé : le gouvernement chinois était de connivence avec le Régime, et rapatriait les fugitifs dans leur terre natale. Après, c’était la torture, le camp, ou la mort. Souvent la mort. Est-ce que le patinage artistique est autorisé dans le juche ? La question était resté au bord de ses lèvres, il avait décidé de fuir aussi la réponse.

Hanawon, ou Centre de l’Unité, était rempli d’hommes, de femmes et d’enfants ― mais surtout des femmes et des enfants, car les obligations militaires empêchaient les hommes de fuir ― comme lui. Tout le monde lui ressemblait à cette époque là. Un peu naïvement, Min Hwan avait cherché son frère partout. Mais Hyung Soo n’était pas là. Et c’est sa tante qui lui avait dit en premier : il faut oublier maintenant. Il faut tout oublier. Nous sommes des Sud-Coréens à présent. Le passé n’existe pas.
Pendant trois mois, Min Hwan n’avait rien connu du monde extérieur. Tous les jours, il se rendait à l’école du centre, et apprenait des choses qui étaient l’opposé de ce qu’il avait toujours appris. Quand le professeur leur avait expliqué que les Grands Dirigeants étaient des tyrans qui opprimaient leur peuple, il s’était vite bouché les oreilles, car chez lui, entendre une rumeur suffisait à faire venir le bowibu, l’agence secrète nationale, et on pouvait être dans le collimateur du système pour trois générations ! Il avait fallu que des psychiatres du centre viennent le chercher et le forcent à baisser les bras par la force.

La Corée du Nord compte 24 millions d’habitants.
Un enfant sur quatre souffre de malnutrition.
200 000 détenus sont enfermés dans les camps de travail.
50 000 coréens du Nord sont cachés en Chine.
Les Grands Dirigeants ne sont pas des demi-dieux.
Les Américains ne sont pas tous blonds aux yeux bleus.
Les Américains n'ont pas envahis le Nord.
La Corée du Nord a envahi le Sud.
Les cours d'histoire sont de la propagande.
Le Régime est une dictature.


Min Hwan s’était adapté. Il fallait faire vite et bien. Comprendre vite et bien. Reproduire vite et bien. Sa volonté de s’intégrer était bien plus féroce et maladive que sa véritable envie de comprendre le monde. Il fallait qu’il ait sa place.
Les enfants Nord-Coréens avaient un retard scolaire monstrueux et on leur avait bien fait comprendre qu’il faudrait beaucoup travailler pour le rattraper. Et Min Hwan avait très vite cessé de se boucher les oreilles. Il voulait se faire bien voir de ce nouveau régime, ignorant les barbelés, les caméras et les gardes qui ressemblaient pourtant beaucoup à son ancien pays, peu importe, il sacrifierait tout, il oublierait tout, il fallait qu’il s’intègre. Plus tard, il deviendrait même un expert en Konglish, cet espèce de mélange entre l’anglais et le coréen, et couperait son accent du Nord quasiment à la tronçonneuse.

Après les cours, les enfants pouvaient participer à des activités culturelles. Il y avait même un piano ! Hyung Soo aurait... Mais non, déjà, Min Hwan avait commencé à se forcer à ne plus penser à son frère. Son frère le retenait en arrière, lui faisant remonter les milliers de kilomètres, la traversée de la rivière, la nuit interminable de la fuite. Il fallait que Min Hwan avance. Qu’il s’intègre. Qu’il oublie.
Min Hwan avait trouvé un CD. Ce n’était pas de la musique traditionnelle. Sur le CD, il était écrit « BIG BANG ». Et oui, là, ça avait un peu fait BIG BANG dans sa tête.

A sa sortie, il avait commencé à mentir et à prétendre, à performer, surtout devant ses camarades. Il avait vu comment d’autres enfants transfuges avaient été traités, comme sa tante se faisait traiter, et il n’avait pas résisté à une rivière gelée, deux pays et un horrible paysan chinois pour se faire rappeler à sa condition d’infériorité. Il travaillait extrêmement dur à l’école, bâtissant son avenir mais surtout son nouveau cercle, sa nouvelle vie, sa nouvelle identité. Il serait populaire. Il serait aimé. Il pourrait tout oublier de la rivière gelée. Il était doué pour ça.




Chapitre 3 : le frère

Seoul, 2014.

Hyung Soo était plus petit que lui. En taille.
C’était la première chose qu’il avait remarqué. Il avait tenté de s’attarder sur des détails. Peut-être pour comprendre que son grand frère était vraiment là, vraiment humain, incarné, réel. Celui-ci était le plus frappant. Hyung Soo avait mis deux ans à le rejoindre. Il s’était passé beaucoup de choses, en deux ans. Peut-être trop.
Min Hwan avait fait goûter à son frère la bière locale, la Maekju. Il lui avait montré le fleuve Han, si différent de leur fleuve à eux, de leur rivière. Hyung Soo lui avait dit qu’il n’avait pas retraversé par la rivière Yalu.  Il était passé par le Tumen pour atteindre la Chine, comme lui. Les rivières et les frontières différaient, mais les fuites restent les mêmes, les peurs et les violences aussi. Lui aussi avait beaucoup marché, beaucoup lutté, beaucoup fui. Lui aussi avait suivi le stage obligatoire de trois mois à Hanawon, qui était censé les déconditionner puis les reconditionner à la vie en République de Corée, où l’individualisme et le consumérisme si réprimés au Nord représentaient les valeurs fondamentales du Sud. Pourtant, ils n’en parlaient pas. Ils n’en avaient jamais parlé.

Min Hwan se demandait parfois si son frère refusait à ce point de s’intégrer juste pour le punir. Le punir de ne pas avoir regardé en arrière, sur la rivière gelée. Le cadet avait tout de suite remarqué la cicatrice sur le crâne de son frère, qui portait les cheveux longs à présent.
Et surtout, surtout, Min Hwan ne reconnaissait pas le frère stable et protecteur qu’il avait toujours connu. Entre eux, comme entre beaucoup de jumeaux, il y avait toujours existé un équilibre tacite et naturel. Ils pouvaient se comprendre en un regard. Ils pouvaient s’alerter, se réconforter, se moquer, se parler, rien qu’aux expressions indéchiffrables qui passaient furtivement sur leurs visages si semblables ― bien qu’ils ne soient pas monozygotes.
Lui aussi avait changé. Ils avaient tous les deux changés, comme la Corée quand elle s’était séparée. Min Hwan devait alors couvrir son frère, le défendre, le tempérer, encore et encore. En Corée du Nord, il se souvenait pourtant, avec beaucoup de précision, des moments où Hyung Soo le défendait devant les camarades, quitte à en payer le prix. Comme Hyung Soo l’aidait parfois dans les tâches difficiles qu’on exige des enfants nord coréens : monter un fusil, réciter la vie du Grand Maréchal, cueillir le plus de fleurs possibles pour l’anniversaire des Soleils de la Nation... Hyung Soo était l’ombre chaleureuse et protectrice de Min Hwan. Ou plutôt, Min Hwan était la petite ombre réchauffée et protégée de Hyung Soo.
Et maintenant...

Peut-être qu’ils avaient du vivre sans ombre pendant trop longtemps.
Peut-être que celle de Hyung Soo était restée dans la rivière gelée. Min Hwan n’osait pas en parler. La rivière existait, elle semblait couler encore entre eux, invisible mais tout aussi vaste et infranchissable, et ni l’un ni l’autre n’osait réellement mettre le pied dessus ― dedans. Pourtant, le lien demeurait, et s’il était gelé, Min Hwan voulait croire qu’il ne céderait pas. Leurs silences n’avaient jamais été glacés. La violence de son frère, qu’elle l’embarrasse seulement ou le blesse carrément, ne suffisait pas à le briser. Il était fatigué, ça oui. Il était fatigué d’avoir fait tant d’efforts à construire son sourire et détruire son accent, pour que Hyung Soo débarque en affichant aussi nettement son... sa... sa nordcorréenité. Voilà.
Mais ce qui l’avait choqué, plus que la taille, plus que l’attitude, plus que les cheveux longs, plus que le tatouage sur son flanc, c’était ça : Hyung Soo n’avait pas touché un piano.

Il aurait pu, il y en avait à l’école, où ils étaient scolarisés tous les deux ― l’aîné depuis seulement quelques mois, le cadet depuis plus de deux ans. Leur tante travaillait beaucoup et ils avaient du temps libre. Ce temps là, Min Hwan continuait de l’exploiter pour construire des rêves qu’il s’était inventé d’après les idéaux de sa terre d’accueil. Il avait même amené son frère à un concert de k-pop, car malgré son rejet systématique de tout ce qui était rattaché à la Corée du Sud, Hyung Soo paraissait étrangement assez intrigué par la pop coréene... Rien, pourtant, ni les discussions, ni les concerts, ni toutes les petites tentatives de lui faire aimer cette fameuse terre d’accueil ― les arcades, les magasins, les divertissements, les beaux vêtements, la technologie dernier cri... ― n’avaient suffi à détruire la cloison que Hyung Soo érigeait, peut-être malgré lui, entre lui et le monde, ou plutôt lui et ce monde.

Au même moment, sans trop en parler à Hyung Soo de peur de sa réaction, Min Hwan participait à des concours de danse et de chant, reproduisait les chorégraphies des plus grands groupes dans la rue, s’attirait la sympathie de tous les gens qu’il croisait... jusqu’à ce qu’il soit repéré pour passer une audition.
Qui pouvait douter, maintenant, qu’il était un sous-coréen ? Hein ? Qui aurait pu ?
Hyung Soo était devenu une autre forme d’ombre alors. Une ombre au tableau. Qui ne jouait même plus du piano. Min Hwan ne comprenait pas. Il suffisait de faire des efforts. Il suffisait d’oublier.





Jamais Min Hwan n’aurait pu deviner, néanmoins, que Hyung Soo s’enfuirait. Fuir la Corée du Sud, c’était une aberration à ses yeux, un contresens. Toute leur fuite, à lui comme à son frère, avait le même but : atterrir ici. Pourquoi, comment, où aller maintenant que la fuite était finie ?
Il se souvenait du jour où Huyng Soo avait disparu. On ne peut pas tout effacer, même avec tous les efforts du monde. La mémoire sait parfois s’accrocher autant que les rêves qui tentent de la piétiner.

Min Hwan, les pouces coincés dans les lanières de son sac à dos, essayait de ne pas courir. Il accélérait, ralentissait pour ne pas avoir l’air trop pressé, retenait la nervosité de ses pas et celle du sourire qui clignotait sur sa bouche comme le flash de son appareil photo. Hyung Soo n’allait pas y croire. Il n’allait pas y croire !
Min Hwan était tellement distrait, encore bouillonnant d’une fébrilité telle qu’elle risquait d’exploser en un grand cri à tout moment, qu’il avait manqué de louper le bus. Un cri qui, pour une fois, éclaterait les parois de la jolie bulle dans laquelle il s’était installé depuis qu’il vivait à Séoul, un cri de joie, mais pas que. Un cri, c’est tout. Il était là, coincé dans sa gorge, peut-être depuis bien plus longtemps, mais Min Hwan le contiendrait jusqu’à retrouver son frère. Ce cri serait pour lui.

Un doute avait soudain enserré son cœur battant. Et si Hyung Soo n’était pas content ? Et s’il le trouvait ridicule, ou décevant, ou... ou traite. Et si Hyung Soo était... jaloux.
C’est lui qui aurait tant voulu être pianiste à Pyongyang, non ? C’était lui qui avait du renoncer à son rêve, avant même que Min Hwan en eût un.  
Min Hwan grimaçait. Formuler le nom de la ville, même en pensée, provoquait instantanément un sentiment d’angoisse et de honte, comme un espion infiltré qui aurait peur de se faire choper. Mais ce n’était qu’une pensée, Min Hwan s’était vite calmé, Min Hwan n’était pas aussi parano que son frère (pas vrai ?), Min Hwan n’avait pas la grande cicatrice sur le crâne. La pensée s’était évaporée, c’était automatique quand il pensait à ça. Maître de lui ― toujours. Il avait retrouvé ses traits lisses et ordonnés. Hyung Soo ne pourrait pas être fâché. Peut-être qu’il se moquerait de ses nouveaux cheveux, artificiellement blonds et ondulés, mais après tout, Min Hwan avait déjà entendu Hyung Soo fredonner sans s’en rendre compte des mélodies bien connues des jeunes Sud-Coréens...

Descendant mécaniquement du bus, l’adolescent de quatorze ans choisissait ses mots dans sa tête. Il savait déjà faire ça. Hyung ! J’ai une grande nouvelle ! Tu ne devineras jamais. J’ai passé une audition et j’ai réussi, Hyung. J’ai signé le contrat, Hyung, regarde. Regarde comme je m’en suis bien sorti, regarde comme personne ne peut deviner d’où je viens, avec mes cheveux blonds et ondulés, mes traits lisses et ordonnés, mon accent gommé, mes amis populaires. Regarde. Regarde, ce n’est pas si dur. Ça ne fait pas si mal. Ce n’est pas un crime.
Les pensées n’auront pas dérivées jusque là bien sûr, Min Hwan avait aussi appris ça. Cloisonner ses pensées, les trier, ne garder que les bonnes, les adéquates, les adaptées. Les autorisées.
Il était arrivé à la porte de l’appartement.

Hyung ?

Il avait refermé la porte derrière lui. C’était l’hiver, il faisait froid.

Hyung ?

Hyung Soo faisait souvent semblant de ne pas l’entendre. Une fois, il l’avait appelé treize fois. Min Hwan s’en foutait un peu, il avait l’habitude. Il s’était mis à chercher son frère dans chaque pièce. Plus il le cherchait, plus l’angoisse montait en lui, car Min Hwan s’était habitué aux frasques de son jumeau.

La dernière pièce avait été leur chambre. La fenêtre était ouverte. Min Hwan bâillonnait intensément les pensées spéculatives qui menaçaient d’envahir son esprit. S’approchant du lit, près de la fenêtre ― elle était ouverte ― Min Hwan avait aperçu quelques tâches rouges sur le matelas de son frère. Du sang. D’un geste vif, il avait repoussé l’oreiller. Le couteau n’était plus là.
Min Hwan s’était tourné vers la fenêtre. Les bruits qui s’évadaient de l’extérieur pour monter jusqu’à lui provoquaient un bourdonnement insupportable dans ses oreilles.

Malgré tous ses efforts, toute sa force, toute sa volonté, Min Hwan n’avait pas pu retenir, ce jour-là, ses larmes de couler. Il ne pouvait se forcer à ce point à croire que cet événement n’en était pas un. Il savait. Il sentait.
Il avait bien tenté de se mentir, de rester à la fenêtre des nuits entières, malgré l’engrenage qui s’était déjà mis en place : il était devenu trainee et, en plus de l’école, s’entraînait sans relâche à devenir une idole. Hyung Soo ne le saurait jamais. Et pendant presque un an, dévoré de stress et de fatigue, Min Hwan avait quand même laissé la fenêtre ouverte chaque nuit, scrutant les étoiles de ses yeux tombants. Il avait fini par cesser d’y croire.

Hyung Soo était parti. La rivière gelée avait bien gagné, finalement.


LIGHT ★ enfant du secret  R3u0







Chapitre 4 : l'idole

Seoul, 2016.

Cette nuit là, Min Hwan fera un cauchemar. Il rêvera qu’il va se produire sur un immense lac gelé. Il brille si fort, sous ses pieds, que ça lui fait mal aux yeux, comme les flashs des cameras quand ils sortent des aéroports. Un immense public les entoure et leur fait face. Tout le monde porte à son coup un foulard rouge. Il y a quelques soldats, d’il ne sait quelle Corée exactement, disséminés dans la foule. Le spectacle commence, et peu à peu, à mesure que les danses et les mouvements s’enchainent, le sol se lézarde. Min Hwan sait qu’il ne doit pas y faire attention alors il continue de danser. Le sol se fissure, craque, gronde. Le sol s’ouvre carrément maintenant. Il ne peut pas s’empêcher de danser et de chanter, c’est malgré lui :

« Traces de sang sur les chaines de Janbaek,
Traces de sang sur les méandres du fleuve Amnok
Marques sacrées qui rayonnent de tout leur éclat
Sur les lauriers de la Corée Libre aujourd’hui,
Ô notre glorieux général, cher est ton nom,
Ô général Kim Il-Sung, que brille ton nom...»


Soudain, il aperçoit son frère dans le public. Sa cicatrice est énorme et du sang s’y écoule doucement, glissant contre son visage impassible. Hyung Soo s’avance, échappant à la foule demeurée quelques pas plus loin. Il ne lâche pas Min Hwan des yeux, qui lui ne s’arrête pas, quasiment possédé, une marionnette, une machine, il ne pourra pas s’arrêter tant qu’on ne l’aura pas décidé, tant que tout ça ne sera pas fini, comme les jouets mécaniques qu’on remonte dans le dos.
Hyung Soo est à la bordure du lac gelé. Il sort un couteau, contemple la lame, longtemps, longtemps, longtemps... puis le plante dans le lac. Cela produit un grand son de piano foudroyant, un accord dissonant qui résonne dans toute l’immensité de son rêve. Ça lui fait perdre l’équilibre, il tombe en arrière, le gel s’ouvre dans son dos et il sent l’eau glacée pénétrer sa chair et ses os. Le lac se reforme alors au-dessus de lui, et il a beau frapper, pousser, hurler, rien ne se passe. Il est prisonnier, prisonnier de l’eau glacée. Des mains jaillissent soudain dans l’eau sombre, lui arrachent ses vêtements, ses cheveux, sa peau, tout en l’entraînant peu à peu dans les abysses noires de...

MIN !!!

Min Hwan pousse un cri strident et se redresse brutalement. Il sue à grosses gouttes. Tout, tout son corps lui fait mal. Le contact des mains gelées poisse encore sur son sa peau moite et frissonnante.  
Face à lui, Chenyang le toise d’un regard inquiet.

Tu faisais un mauvais rêve. C’est fini.

Min Hwan le contemple sans le voir, encore trop imprégné, trop glacé. Il porte machinalement les mains à sa gorge, il a encore l’impression d’étouffer, de se noyer.

Tu veux un verre d’eau ?
Non ! ... Je veux dire, non, merci, je....

D’un coup, les larmes montent et débordent de ses yeux encore gonflés de sommeil. Il se met à sangloter complètement, les épaules saccadés de sursauts, le visage tordu de chagrin. Il ne ressemble plus du tout à la créature séraphique que tout le monde connait. Il morve, il pleure, ses cheveux sont en pétard, ses mains tremblantes.
Chenyang le prend dans ses bras.

Tu veux en parler, Minnie ?

Les sanglots de Min Hwan se font plus intenses encore.

« Oui Chenyang, je veux en parler, je veux te dire que je viens d’un pays qui n’est pas si loin, à tout juste 40 km, un pays gris et froid que j’ai cru être le plus beau et le plus fort du monde pendant trop longtemps, que j’ai appris à haïr trop vite, où j’ai du abandonner mon frère puisque je ne me suis pas retourné sur la rivière gelée ; je veux te dire que là-bas comme ici, chacune de nos paroles et chacun de nos gestes est épié et rapporté, que je n’ai pas envie d’être mangé tout cru, que j’ai quinze ans et qu’il y a des dessins et des histoires qu’on écrit sur moi où j’ai l’air d’un morceau de viande et que je me sens comme sale, comme arraché à moi-même, comme prisonnier ; je veux te dire que j’ai peur des filles qui nous courent après autant que les militaires ; je veux te dire aussi, parce que personne ne le sait, que les fruits de mer sont meilleurs en Corée du Nord, parce que les nord coréens ne sont pas les gens bêtes et arriérés qu’on veut faire croire ici, qu’on leur a, qu’on nous a juste fait croire qu’ILS étaient nos pères et nos dieux, et qu’on ne peut pas se défendre sans ouvrir les yeux ; je veux te dire que je viens de ce pays-là, et que je ne le hais même pas, que personne ne peut deviner la petite joie simple et clandestine de mon peuple quand, après une longue coupure d’électricité, comme cela arrive souvent, on sort dans la rue et on applaudit en s’embrassant, comme le marché de Djangmadang regorge de merveilleux petits délices, comme les étoiles brillent dans la nuit, puisque les lampadaires s’éteignent et que quand le jour s’éteint, on ne voit même plus le petit pays sur la carte du monde ; je veux te dire que quand je suis devenu trainee pour notre label, ils ont fabriqué une vie pour moi, et je ne devais dire à personne d’où je viens, car sinon je n’aurais jamais pu faire partie du groupe, parce qu’un groupe de k-pop avec un nord-coréen, ça n’existe pas, ça ne peut pas exister. Je veux te dire tous les cours du soir que j’ai eu, où vous n’étiez pas là, où on m’a fait répéter ma nouvelle histoire, tout en me menaçant de ne pas me garder si je ne parvenais pas à gommer toute trace de mes origines ; ce n’est pas moi, le Min Hwan de Damyang, d’ailleurs je n’y suis jamais allé, et ce n’est pas vrai que je suis enfant unique. Je veux te dire que mon frère me manque, si tu savais comme il me manque, mais ça non plus je n’ai pas le droit de le dire, puisque dans l’histoire, mon frère n’existe pas non plus. Je veux te dire que tout ça c’est une grande mascarade, que je me suis senti le plus chanceux du monde quand, malgré ma « condition », qui est comme une maladie, une anomalie, une difformité que le maquillage camoufle juste assez, j’ai réussi à intégrer le groupe et à monter sur scène, et comme je n’ai pas compris, pas voulu voir, tous les sacrifices que ma mémoire devrait faire. Je veux te dire que je suis Ri Min Hwan, car dans mon pays on ne dit pas Lee, on dit Ri, et que cet accent là il vient de là, de derrière la DMZ, qu’il y a des millions de gens comme moi là-bas, qui ne savent pas, qui ne voient pas, et qu’ils n’ont pas le droit de rêver. Je veux te dire qu’à chaque récompense, une tâche de culpabilité vient salir mon esprit, qui me rappelle que Hyung Soo n’a jamais pu jouer du piano à Pyongyang, n’a jamais pu réaliser son rêve, ou peut-être était-ce celui de notre grand-mère, et que quand je l’ai revu, ses doigts s’abîmaient sur des couteaux plutôt que sur des touches. Je veux te dire qu’il est parti, qu’il a traversé une frontière que je ne connais pas, et que je me sens plus seul que jamais quand des milliers de gens crient mon nom. »

Non, ça va. Merci, Chen. C’est oublié.






Leur performance aux MMAs sera un succès.
Min Hwan, ou plutôt Min Min, se donnera corps et âme pour offrir un show à la hauteur des attentes gigantesques qui pèse sur son corps en feu. On filmera les autres idols qui assistent, comme il se doit, à cette grande cérémonie annuelle, prenant soin de montrer les expressions d’ébahissement lorsque la voix de Min Min, qu’il contrôle autant que le reste, monte dans les aigus sans la moindre ― visible ― difficulté. A la suite d’une pirouette sensationnelle, il retirera son blouson qu’il balancera dans la foule, déclenchant la folie du public amassé au-dessous lui, comme il se doit. A la fin, il s’immobilisera et fixera la camera d’une expression captivante et maîtrisée, qui ne ressemble pas du tout à celle d’un ado de quinze ans, comme il se doit. Les hurlements frénétiques, qui clament à l’unisson, comme portés par une seule et même énergie, les noms des sept idols, tombent sur lui en même temps que les espèces de confettis qui recouvrent bientôt le sol de la scène.
Le corps de Min Min est terrassé de douleur et de fatigue. Son visage n’en montre rien, en dehors d’une pellicule de sueur qui ne fera que le rendre plus sensuel encore. Comme il se doit.

Ils se relèveront, se tiendront la main, salueront, remercieront, lanceront des baisers et des coucous sans trop savoir où, et jusqu’à la fin, ignoreront les contractions de leurs membres et le brasier dans leurs poumons. La camera se fixe sur chacun des membres, achevant son défilé par le maknae, dont le visage s’affichera en énorme sur les grands panneaux qui bordent les côtés de la scène. Il esquisse un sourire gêné et forme un cœur avec ses doigts qu’il présente à la caméra, ravivant la clameur de la foule. Au fond, tout ça est beau, intense, vrai, tout ça est émouvant, tout ça est fort. Il le ressent dans son cœur à lui, qui résonne encore au milieu des cris. Il sent les cris le remplir, combler le vide, le grand vide.

Ils gagneront plusieurs prix, et Min Hwan pleurera, sans savoir pourquoi.






_________________________


Lexique:



L'Invisible pour les yeux

T'as un Pseudo ? Pan / Mishook
Et un âge ? non
C'est quoi ton Avatar  ? Jisung du groupe NCT
Comment t'as découvert l'île ? drôle de question
Tu la trouves comment ? vitale
Dis, tu crois bien aux fées ? elles m’ont élevé


Dernière édition par Light le Lun 20 Mar 2023 - 3:36, édité 3 fois
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Ninoxe Amer
Ninoxe Amer

↣ Musicien des Delaware ↢


✘ AVENTURES : 129
✘ SURNOM : Le Brasier
✘ AGE DU PERSO : Vingt ans

✘ DISPO POUR RP ? : Non.
✘ LIENS : I am NOT gaslighting you, I am lying to you. Gaslighting implies an effort I am simply not putting in. Deceiving you does not require much.


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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 18 Juil 2022 - 17:02


‘Pour toute réclamation concernant la longueur de la fiche, s'adresser à Kane alias Ninoxe qui m'a interdit de la réduire et comme je suis désormais son petit frère je n'ai pas rien pu faire.’ ciel on m’accuse—plus sérieusement, la longueur passe toute seule (et okay je suis un peu biaisé), pour preuve quand je suis arrivé à la fin j’étais tellement heureux que je l’ai relu une fois de plus.

Je vais me retenir de te balancer un commentaire de 500 mots, puisque je l’ai déjà fait sur Discord. Il n’empêche que j’adore Light et comment tu l’abordes, que rien qu’en ouvrant le jeu avec la définition tu poses déjà la base d’un personnage que tu as parfaitement su t’approprier pour en faire une vraie personne. L’horreur constante des idols est bien visible, elle transpire dans chaque détail, chaque petit truc vraiment insupportable que traverse Min Hwan au fur et à mesure d’un rêve qui prend des allures de cauchemar plus on avance. Plus rien ne lui appartient, ni ses pensées, ni son corps, et qu’importe les paillettes et les fans (fans bien monstrueu.ses.x à leur façon aussi, la partie des commentaires me dérange toujours autant, surtout que je sais très bien que tu t’es inspiré de la réalité et de ce que subissent les groupes), succès qui n’est qu’un écran de fumée.

Tous les sous-entendus à sa future vie de perdu sont parfaits, j’ai adoré les repérer au fur et à mesure. Et ta manière de décrire la Corée, qu’elle soit du Nord ou du Sud, tous ces détails que j’ai dévoré et adoré. Hyung Soo vu par Min Hwan est fascinant, c’est très différent, d’avoir l’autre côté du miroir, de noter tous les similitudes qu’aucun des deux ne remarquerait. Je sens déjà venir des retrouvailles au goût explosif et j’ai hâte !

Toute traîtrise se pardonne, outre ‘Hyung Soo était plus petit que lui. En taille.’ (oui je refais la même blague que sur Discord, je n’innove guère). Toute la partie sur les frères est parfaite, pour ne pas dire ma favorite. ‘Min Hwan ne comprenait pas. Il suffisait de faire des efforts. Il suffisait d’oublier.’ une de mes lignes préférées.

Je sais que j’ai dit ‘pas de commentaire de 500 mots’, tout ça pour en taper 400. C’est l’excitation, okay ? Grave hâte qu’on puisse rp ensemble, 동무.
LIGHT ★ enfant du secret  Tumblr_prviuvyRM21vhn7l4o2_400






Blood loss? No I know exactly where it is.

KoalaVolant
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Smoke
Smoke

♣ Récolteur ♣


✘ AVENTURES : 513
✘ SURNOM : Le Rieur
✘ AGE DU PERSO : 17 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Non
✘ LIENS : The smoke fills my lungs with the need to laugh.

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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 18 Juil 2022 - 18:22

Wow. WOW. Cette fiche serait une claque si ce n'était pas beaucoup plus progressif, insidieux, une montée du malaise et de l'empathie qui elle aussi est lissée, puisque tout doit être lissé, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas parce que la violence n'est pas visible de l'extérieur qu'on ne la ressent pas à l'intérieur, et wow. Mes feels. Je te ferai pas 500 mots (ni même 400 allez) tout simplement parce que je suis trop soufflé pour savoir quoi dire. C'est puissant, maîtrisé, et Light est si tangible même s'il semble inatteignable. J'aurais envie de l'aider, de lui souhaiter un happy ever after, mais sur l'Île on ne sait jamais ce qui nous attend. Je lui souhaite au moins de vivre de belles histoires.


(Et OK, le nom du groupe m'a complètement mis au sol à cause de la chaîne twitch où je suis modo, un jour j'arriverai à clipper notre jingle KAOS pour que vous aussi vous soyiez perturbés ='D)


PS : cette fiche est longue pile ce qu'il faut. Fight me.






Merci Kane ♥ :
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Apache
Apache

♣ Chasseur ♣


✘ AVENTURES : 1686
✘ SURNOM : L'Hérissé
✘ AGE DU PERSO : 16

✘ DISPO POUR RP ? : C'est chaud mais j'suis ouvert d'esprit.
✘ LIENS : Punk z'nat dead
A bas la hiérarchie!

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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 18 Juil 2022 - 19:13

OoooOh vraiment cool cool cool le Light ! C'est une BIG FICHE intéressante et prenante du début jusqu'à la fin !
Très très hate de voir Light se balader et illuminer le Grand Arbre !

sunny sunny sunny






"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"


Justice veille.:


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Bear
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† Ours Garou †


✘ AVENTURES : 22
✘ SURNOM : Le Changeforme
✘ AGE DU PERSO : 6 - 8 ans d'apparence

✘ DISPO POUR RP ? : Oui - débutant
✘ LIENS : Profil


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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyMar 19 Juil 2022 - 13:38

LIGHT ★ enfant du secret  1f49c  J'adooore !!! LIGHT ★ enfant du secret  1f49c
J'adore ta façon d'écrire, de décrire et de dénoncer. J'adore les parallèles entre les trois dictatures, celle de la CN, celle des managers puis celle de Pan.
Je t'ai vu tellement chercher, apprendre pour faire naître Light. Le résultat est là, grandiose, parfait sous le maquillage qui cache la vérité; la fuite, toute la sensibilité, tous les espoirs de Light.
Je te souhaite ~ Light ~ de retrouver ton frère et de te trouver toi-même par la même occasion !
LIGHT ★ enfant du secret  1f49c
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Freckles
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♣ Chef des Livreurs ♣


✘ AVENTURES : 1894
✘ SURNOM : Le Lionceau
✘ AGE DU PERSO : Quinze ans

✘ LIENS : you're running on unsolid ground

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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyJeu 21 Juil 2022 - 23:48

Félicitations mon enfant


   
Tu es condamné.


   

   


   
Déjà quel plaisir de retrouver ton écriture et un nouveau de tes personnages ! Y a vraiment quelque chose dans les descriptions de Light qui me touchent, dans les détails et la façon dont tu dis plein de choses à travers des scènes et des dialogues ... Je trouve Light très triste et très réel, c'est un perso qui a vécu beaucoup de choses et qui a beaucoup de choses nouvelles à vivre (d'ailleurs c'est intéressant, un perdu qui puisse être célèbre pour d'autres). J'ai envie de dire un millier de choses, évidement, mais je vais essayer de faire court pour que Light puisse aller vivre sa nouvelle vie loin des projecteurs (mais pas du danger).

   
_______________________________


   Je te serre chaleureusement la main. Cours vite créer ton Dé à Coudre et demander un Compagnon de Jeu afin de vivre une aventure !  Par ailleurs, n'oublie pas de prendre connaissance de L'intrigue du moment. Tu peux aussi participer au RP d'introduction spécialement conçu pour les nouveaux arrivants et qui permet d'immerger facilement ton personnage dans l'univers : Le Bannissement. A moins que tu ne choisisses de te lancer dans Mission Périlleuse ?  Si tu préfères passer du bon temps en papotant, rejoins sans tarder la Nursery. Quoiqu'il en soit, que ton séjour à Never Never Land soit fabuleux et éternel.
   

   

   
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Light
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♣ Grimpeur ♣


✘ AVENTURES : 26
✘ SURNOM : l'Artifice
✘ AGE DU PERSO : 16 ans

✘ DISPO POUR RP ? : oui
✘ LIENS : enfant du secret

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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyVen 22 Juil 2022 - 17:42

Merci à tout le monde pour vos beaux retours ! Light est un personnage que j'ai beaucoup travaillé et je suis vraiment content que le résultat soit à la hauteur !

Ninoxe : bien sûr tes compliments et tes commentaires (même si moins fournis que sur discord mais toujours aussi précieux) sont ceux que j'attendais avec le plus d'impatience et de nervosité, faut bien le dire, mais c'est un véritable bonheur (et une grande fierté hehe) d'avoir pu incarner Light d'une façon qui te plaise autant. J'ai tellement hâte de les jouer tous les deux !! Merci encore pour ton temps et ta patience pour toutes mes questions sur Min Hwan et son background, je suis vraiment hypé par sa relation à son frère et son passé en général, ça le rend vraiment riche et vivant I love you

Smoke : merci beaucoup !! J'espérais vraiment que le personnage soit compris et je crois que c'est le cas donc je suis vraiment heureux. Pour KAOS je sais pas de quoi tu parles mais j'ai eu l'idée d'utiliser un nom (ils sont choisis par les agences) qui serait très ironique par rapport à leur véritable traitement et situation : le chaos ça claque, mais derrière il y a en fait une vie de règles et de servilité. Donc ça vient de là !

Apache : merci ça me fait super plaisir que Light te plaise, j'ai hâte que notre rp débute pour voir ce que leur rencontre va créer (beaucoup de choses, je crois). A très vite !!

Bear : bon toi tu as assisté à toutes mes recherches, mes notes et mes gribouillis sur mes livres et mon carnet sous l'oreiller, mais j'ai tout fait pour ne rien te montrer du résultat final avant que tout soit prêt ! et je suis super content que malgré la longueur de la fiche tu aies autant apprécié et saisi l'essence du personnage. J'ai hâte de te rencontrer sur l'île maintenant !!

Et merci Freck pour la validation, tes mots me touchent toujours beaucoup, même si tu n'as pas voulu en faire trop hihi. Je veux plein de liens moi aussi !!



감사합니다
Gamsahamnida  LIGHT ★ enfant du secret  704194506

안녕 !
Annyeong ! LIGHT ★ enfant du secret  351213097
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Smoke
Smoke

♣ Récolteur ♣


✘ AVENTURES : 513
✘ SURNOM : Le Rieur
✘ AGE DU PERSO : 17 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Non
✘ LIENS : The smoke fills my lungs with the need to laugh.

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyVen 22 Juil 2022 - 21:26

Le KAOS : quand le live part en vrille les modos ont une commande !kaos et ça donne ça : le KAOS. (Bon normalement le tchat devient invisible mais là ça buguait et j'ai vraiment la flemme de chercher une autre vidéo lol.) Et on parle tout le temps du fait que le Kaos est une constante sur les streams, etc etc ='D

Et c'est un excellent choix pour le nom du groupe, ça marche vraiment à fond ! J'avais juste la voix de notre jingle en fond à chaque mention du nom mais c'est un problème personnel ça xD






Merci Kane ♥ :
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Pit
Pit

♣ Chef des Raccommodeurs ♣


✘ AVENTURES : 1072
✘ SURNOM : Le Joker
✘ AGE DU PERSO : 17 ans

✘ LIENS : Quelques fleurs perdues dans un fossé de cartes
le SWAG


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MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyVen 22 Juil 2022 - 21:46

Heeeey BG 8D

C'est de la fiche ça, mais c'est ok j'ai pu lire avec un bon café LIGHT ★ enfant du secret  304983004

Light est fabuleux, son nom lui va si bien. Tout comme ce perso te sied à merveille héhéhéhé
Hâte de le voir en jeu, et s'il lui faut de belles tenues.... LIGHT ★ enfant du secret  4198890058
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MadMax
MadMax

★ Mère des Chasseurs ★


✘ AVENTURES : 1130
✘ SURNOM : L'Increvable.
✘ AGE DU PERSO : La bonne quinzaine.

✘ DISPO POUR RP ? : Globalement, ouais.
✘ LIENS : Naissance, renaissance & La Meute

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptySam 23 Juil 2022 - 20:15

Oh bordel dieu que ta plume m'avait manqué !

J'avoue j'ai un peu eu peur en voyant que c'etait en deux messages, et en fait bah.. A la fin j'ai scrollé en voulant continuer mais c'etait fini. Et ca puait un peu, quand meme, que ce soit fini.

Light est doux, Light est profond, Light est une ame que j'ai envie de voir se developper et s'ouvrir (meme si ce sera complique je sais).

Light est essentiel a l'arbre, aussi : un monde sans k-pop idol, quel qu'il soit, n'est pas complet.






J'suis Parole en #cc3300.

Merci Dog. ♥:

Merci Arrow. ♥:

Merci Coquillage. ♥:

Merci Sindri. ♥:

Merci Blue. ♥:
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Light
Light

♣ Grimpeur ♣


✘ AVENTURES : 26
✘ SURNOM : l'Artifice
✘ AGE DU PERSO : 16 ans

✘ DISPO POUR RP ? : oui
✘ LIENS : enfant du secret

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyDim 24 Juil 2022 - 3:45


LIGHT ★ enfant du secret  4098581609 Merci beaucoup beaucoup tous les deux yeaaah !!!! LIGHT ★ enfant du secret  4098581609
Gamsahamnida  LIGHT ★ enfant du secret  304983004


LIGHT ★ enfant du secret  Original

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Justice
Justice

♣ Sentinelle ♣


✘ AVENTURES : 687
✘ SURNOM : la Main
✘ AGE DU PERSO : 17 (16, en fait)

✘ DISPO POUR RP ? : On peut en parler -u-
✘ LIENS : Fiche clic | Dé clic

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 25 Juil 2022 - 3:38

J'avoue que la longueur de la fiche m'a d'abord découragé. Et puis je me suis surprise à la lire d'une traite. J'étais happée ! Je partage les réactions des autres : ce style, ce personnage, toute cette émotion... Je n'y connais absolument rien en k-pop, et je ne connais pas très bien la Corée alors j'ai trouvé ton lexique très utile !

Rebienvenue à toi ! Merci pour ce nouveau personnage que je vais suivre attentivement






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Moss
Moss

♣ Récolteur ♣


✘ AVENTURES : 21
✘ SURNOM : Le Tilleul.
✘ AGE DU PERSO : Quinze ans ?

✘ DISPO POUR RP ? : Ouiii !
✘ LIENS : I see who you are
Behind the skin and the muscles
Sujets : I - II

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyLun 25 Juil 2022 - 14:43

Avec le temps, je l'avais oublié. J'avais oublié à quel point ta plume m'avait manqué, j'avais oublié ma fébrilité en te voyant présenter un nouveau visage et ma hâte de le découvrir.

Je ne suis pas une grande lectrice, mais de toi, je lirais des romans entiers. C'est un peu l'effet que m'a fait cette fiche d'ailleurs, dans sa construction et sa finesse plus que sa longueur. Elle est spécifique tout en étant accessible et surtout, elle est pleine d'âme. Et Light aussi, on parvient même à l'apercevoir entre deux spotlights.

Je regrette de ne plus avoir de Grimpeur, mais cela ne m'empêchera pas de venir te proposer plein de liens, du doux pour ton nouveau portrait. Et j'ai tellement hâte de lire ses retrouvailles avec son frère, si tu savais.

Félicitations pour ce nouveau portrait LIGHT ★ enfant du secret  304983004
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Cloud
Cloud

♣ Artisan ♣


✘ AVENTURES : 37
✘ SURNOM : Le Transparent
✘ AGE DU PERSO : 13-14 ans

✘ DISPO POUR RP ? : 4/4
✘ LIENS : I am but smoke and dust.

LIGHT ★ enfant du secret  Empty
MessageSujet: Re: LIGHT ★ enfant du secret    LIGHT ★ enfant du secret  EmptyMar 26 Juil 2022 - 11:55

J'ai été soufflé ! (eh ouais, j'me répète)
Comme d'autres avant moi je n'ai absolument aucune connaissance en kpop et en Corée de manière générale et je dois dire que le Rain Cinematic Universe (j'me répète aussi avec cette blague, pardonnez, c'est que je me crois drôle) sert bien son rôle. Vous cultivez mais vous fascinez aussi. Parce que c'est ça qui me revient le plus en lisant la fiche de Light. (D'abord bien sûr que c'est ton écriture, qui est légère et lumineuse, même quand tu racontes des choses aussi terribles.) Et ensuite que je suis proprement fasciné par la manière dont se déploie le personnage au fil de tes mots. De tous ses détails. De la manière dont sa superficialité est en fait une complexité. Des coups de pinceau qui le brossent méticuleusement et à la perfection. De comment même après toutes ces années on commence à lire en se disant que quand même ça va être long, pour finir sur le cul, avec l'impression de ne pas avoir vu le temps passer et des étoiles plein les yeux. Dans tous les sens du terme, parce que bien sûr même visuellement tu régales entre les petits gifs et tout le reste. J'ai trop hâte de voir Light sur l'île et d'en apprendre encore plus sur lui.

Je t'épargne une tentative de coréen mais sache que maintenant à chaque fois que je vois un truc je crie AH ÇA JE CONNAIS C'EST UN AEGYO !






#BEE999
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