La mort, tout autour de tout ce que nous aimons, anime nos pensées, nos peurs et notre conception même de l’amour. Précipités par le temps, poussés jusque dans ses bras, nous l’ignorons, nous la craignons ou nous l’acceptons. Elle est une destination ou un passage, une menace ou une délivrance. Elle paralyse ou inspire, on n’en revient pas.
On l’écrit, aussi.
On l’écrit de loin.

A Never Never Land, la mort n’est pas pressée par le temps et pourtant son emprise est immense, entre les mains de Pirates avides ou d’enfants sans cœur. A tout moment, tout se meurt. Les enfants, les Fées en qui l’on a pas cru, les Pirates aux mains de fer et ceux aux cœurs juvéniles.
Un océan d’existences qui tourbillonnent à destination d’un pays qui n’est sur aucune carte.

Et, quelque part sur le chemin, celle d’une adolescente perdue quelque part dans les bois.

De toutes les fois où la souffrance l’a cueillie, Lacerate n’a jamais connu de sensation pareille. Tout son corps pulse d’une douleur sourde, comme une poche de quelque chose de tiède percée par des centaines d’aiguilles glacées. À chaque mouvement, le bruit s’intensifie et les éclairs déchirent, perçant le chaos et l’empêchant de perdre conscience.

Le combat avait été éprouvant, et elle avait gagné. (Non pas que ce soit important, au stade où elle se trouve.)
Durant des heures et des heures, elle s’était battue, encaissant les attaques d’un Pirate qui lui semblait plus bête qu’humain, douleur contre douleur et rage contre rage. La plupart du temps, elle avait esquivé, mais les coupures de son adversaire avaient été précises, chirurgicales. Elle les avait senties sans comprendre tout de suite.
C’était en tentant de quitter les lieux que Lacerate avait compris.

Redresser son corps n’avait pas été difficile. Les problèmes étaient apparus progressivement, à chaque pas, chaque mouvement supplémentaire. Comme des petits harpons, les coupures infligées par le Pirate s’étaient ouvertes, laissant échapper des rigoles de sang. Prise par l’adrénaline, Lacerate les avait ignorées du mieux qu’elle pouvait. Un plan stupide mais qui avait eu le mérite de fonctionner un moment.

La mort, omniprésente sur l’Île de Jamais, possède un rôle ambivalent. On la célèbre, on l’ignore, on la craint, on l’oublie puisque le Temps n’existe pas.
Cette nuit-là, pourtant, la mort rôde. Cette même mort qui a emporté l’ombre du Pirate aux yeux glacés s’est collée aux pas hésitants d’une Chasseuse dans le brouillard.

Et au milieu de la souffrance, au milieu des éclairs, une pensée.
Il faut que je rentre.
Mais Lace ne rentrera plus jamais.

Quelques mètres de plus, les rigoles transformées en rivières se changent en flots. La souche d’un arbre part à sa rencontre, cueille sa joue alors que sa vision se brouille. Sa main libre vient écarter une mèche, ôter le sang qui lui couvre les yeux. Une goulée d’air parfumé, où baigne toute la douceur du Bois.

Respire.
Les années à survivre ont gravé des mécanismes, Lace s’accroche encore.
Du sang lui coule de la bouche, son autre main n’a pas quitté son abdomen. La douleur s’estompe, la nuit et douce mais il y a comme un froid.
Un frisson.

Lace commence à comprendre.

Depuis longtemps maintenant; Apache avait cessé de chasser. Mais il faisait toujours semblant. Il partait au travail et ce dernier se changeait en ballade. En errance dans les bois.
Depuis longtemps maintenant, il n'avait plus peur de zoner dans la foret. Du moins, il s'en était persuadé.
Il ne se sentait plus seul, parmi les arbres, dans la pénombre des feuillages. Et il y traînait parfois jusqu'au soir, croisant les lapins qu'il ne tuait plus, s'arrêtant près d'un ruisseau pour en apprécier la douceur des clapotis et fumer une cigarette.
Il réfléchissait. Rêvassait. Ses pensées l’amenant toujours à de grands changements fait de feu et de sang. Un chambardement bruyant, mélange de cris d'effroi et de joie, de fanfares cacophoniques qui tout ensemble créait une fête folle, annonçait la liberté.
La fin d'un règne, le début d'une nouvelle histoire ou tout était à refaire différemment.

Son imaginaire voguait vers d'autres cieux, bardé d'idées dingues. Sans limite.
Sans chef.

Il n'avait plus de cheffe.
Libéré de ces chaînes trop lourdes qui lui avait coûtée une amitié.
Mais ce n'était pas suffisant.
Car il suffisait d'une personne emprisonnée pour faire voler en éclat la liberté.
C'était tout le monde, ou personne.
Sans concession.

Et puis, il rentrait, rebroussait chemin le cœur en flamme et le regard noir, dans la nuit.

Mais ce soir la fut différent, quelque chose attira son attention affûtée.
Quelques chose de poisseux qui avait éclaboussé l'herbe.
Une piste rouge sanguinolente.

Il fronça les sourcils, et après une hésitation, il se mit à la suivre, les yeux rivés sur le sol, son épée en main qu'il avait dégainé, savait-on jamais.
Pas difficile à suivre tellement la lune brillait fort, se reflétant dans l'hémoglobine.
A pas de loup, il retraçait la route, vigilant, silencieux, se rendant compte rapidement qu'il progressait vers le Grand Arbre.
Mais le trajet était interrompu.

La, affalée sur une souche d'arbre; une personne. Ou plutôt, ce qui y ressemblait.
Un amas de chair et de vêtements, presque. Dégoulinante de sang.
Beaucoup de sang.
Trop de sang.
Ça sentait le roussi, si ce n'était la mort.
Un cadavre.

Ou presque.

Voulant en avoir le cœur net, il s'approcha prudemment jusqu'à s'accroupir près du potentiel macchabée.

D'une main, il effleura la joue froide, repoussant les cheveux noirs collant, découvrant une cicatrice.

Son palpitant rata un battement, ses yeux s'agrandissant de surprise, de consternation, d'horreur.

"Lace..?"

Il avait chuchoté, sa voix plus tremblante que ce qu'il aurait cru.

C'était elle.
Bien sur que c'était elle.
Il l'avait reconnu sans la reconnaître.
Affaiblie, couverte de sang, immobile.
Il l'a reconnaissait.
Elle.
Son odeur. Son atmosphère.

La mort qui errait au dessus d'elle, répandant son rouge dans le vert frais de la forêt.

"A... Apache."
Son nom avait été soufflé, entrecoupé d'hémoglobine et de vie qui s'échappaient d'entre ses lèvres tremblantes et pâles tandis qu'une main s'était agrippée à son bras, le pressant avec un restant de force passée.
"Je..." La prise se raffermissait, demeurant cependant l'ombre de ce qu'elle avait put être. "Est-ce que tu peux... m’aider à me retourner ?"

Sans un mot, qu'aurait-il pu bien dire ? Le garçon s’exécuta, saisissant l'une des épaules de sa future feu cheffe, la faisant basculer visage vers le ciel, révélant un peu plus encore l'ampleur des dégâts.
Le mouvement n'avait été ni délicat ni brutal.
La souche d'arbre avait déjà bu plus que de raison le sang de la balafrée, le sombre du bois profondément imbibé.

Qu'aurait-il pu bien dire ?
Alors qu'il pressentait déjà.
Qu'il savait déjà.
Un instant, il eut envie de lui demander ce qui était arrivé. Mais est ce que c'était bien le moment ? Est ce que ça avait une réelle importance.
Il connaissait déjà la réponse.
Alors il se tut.

Devait-il s'empresser de la ramener au Grand Arbre ?
Ou plutôt courir pour chercher des soigneurs ?

En lui se mêlaient une multitude de pensées et sensations contradictoires.

C'est ta cheffe.
C'est ton amie.

Elle n'est plus ni l'un ni l'autre.

Etait-elle ne serait qu'encore Lacerate ?

Méconnaissable.

En rien comparable avec celle avec qui il avait rit, avec qui il avait espéré, avec qui il avait fêté, avec qui et pour qui il avait pleuré.
Celle qui l'avait sauvé.
Celle qui l'avait terrorisé.
Serré dans ses bras et molesté.
Qui l'avait porté et supporté.
Puis ignoré.
Qui l'avait fait douter.

Celle avec qui il avait partagé tant de haine et d'amitié.

Alors il ne dit rien.
Il avait déposé son arme sur le sol, comme en reddition, tout près d'eux deux, et avait sorti une clope de sa poche, la calant entre ses lèvres.
Une allumette qu'il craqua, dans le silence paisible de la forêt.

Les expressions sur son visage n'en disait pas plus.
Un calme et un vide absolu.
Il tira un première et profonde bouffée, pour ensuite refiler sa cigarette à la mourante, la calant dans sa bouche dégoulinante de sang.

Chaque geste, chaque secousse s’accompagne d’une douleur de plus en plus glaciale, éclairs blancs qui filent de ses plaies à son cœur. Même percé de toute part, même écarlate et gris, son corps continue de se battre, tente de sauver ce qui peut l’être encore. Et au milieu de cette extraordinaire agitation, de cette guerre menée en vain, la sensation d’un nouveau contact, de ses membres qui basculent.

La lumière de la Lune inonde son visage, offre à son regard une fresque piquetée d’étoiles.
Lacerate a toujours préféré le jour à la nuit.
Ce soir, la nuit lui offre son pardon.

Quelque part dans ce ciel, il y a quelque chose qui file. Quelque chose de brillant.
Et quelque part sur le seuil de ses lèvres, quelque chose d’âcre.

Sa main libre - celle, toujours, qui ne barre pas son estomac - parvient à remonter, ajuster la position de la cigarette. Une inspiration, la nicotine se répand dans son système, ravive un reste de courage.

Derrière une rigole de sang, Lacerate sourit.
C’est la meilleure clope qu’elle a fumé de sa vie.

La Chasseuse expire, tend la cigarette à Apache. Difficile de se caler mieux contre le tronc, difficile d’avoir des gestes précis alors que tout son corps est engourdi.

Sa voix résonne, rauque et humide.
Un peu plus forte, peut-être.

- Merci.

Une pause.
Une dernière fois, Lace prend son temps.

Le flot de sang ralentit, son corps entier fourmille. À nouveau, Lacerate contemple le ciel, le mouvement des branches qui dansent sous la brise. Son regard se pose sur Apache, s’attarde sans bruit ni éclat. Emportés par les vagues, les souvenirs affluent puis disparaissent.

Elle l’avait aimé, et haï.
D’elle, il avait vu le pire.
Il ne reste plus qu’eux deux, à présent. À se partager une clope pendant qu’elle se vide de son sang.

Et à nouveau, cette impulsion violente. Cet éclat qui voile son regard, cette terrible urgence.

- Je… Maintenant que sa gorge n’est plus obstruée, les mots se bousculent. Ils se pressent, se débattent et meurent. La détresse sur son visage s’efface devant la réalisation que plus grand chose n’a d’importance.
Il est de retour, son drôle de sourire.
Cette expression inédite.

Sa main s’élève à nouveau, cherche le contact d’une peau plus vivante que la sienne.

- Je pars, tu restes.

Devant ses yeux qui regardent plus loin que lui, des images se succèdent.

La barricade qui longe un autoroute près de l’océan, vestiges d’une vie qui n’a jamais été. D’un présent où ils ne se sont jamais croisés, de quelque chose de plus sombre encore, plus douloureux que maintenant.

De fois où leurs existences se sont mêlées, sa main qui serre son bras.
Et tous ces sentiments qui disparaissent, s’écoulent avec le sang.
Toute la vieille haine.

Il y a un éclat, dans son regard. Quelque chose d’espiègle et de défait.
La sentence tombe.

- J’aurais pas parié là-dessus.

Lacerate été parvenue à plus ou moins se saisir de la cigarette offerte, inspirant longuement de cette mort qui ne l'emportera pas. Elle n'en aura pas le temps. Ce sera pour une autre raison que la faucheuse se présentera à son chevet, avec pour seule lumière celle de la lune blafarde accompagnée de sa myriade d'étoiles scintillantes.
Elles les observaient, de tout la haut. Spectatrices plongées dans un noir profond. Éclairant la scène du drame qui se dessinait. Tableau macabre.
Triste et froid.
Comme ce sourire étrange qui s'était peint sur le visage pale, quasi gris de la cheffe.
La mourante lui rendit la clope que le punk n'hésita pas à recaler entre ses lèvres, goûtant au sang tiède qui l'avait imbibé.

"Merci."

Voix sombre d'une déjà morte. Et l'anarchiste lui répondit d'un sourire muet. Silencieux. Ne la lâchant pas des yeux.

Regard peu expressif.
Compatissant ?
Même pas tant.
Juste... La.
Présent.
Attentif.

Apache n'était pas soigneur. Ne possédait que de maigres rudiments en la matière. Qu'est ce qui lui faisait penser que c'en était terminé pour la balafrée ? Qu'est ce qui lui faisait croire qu'avec les soins rapidement et dûment prodigués, elle ne pourrait pas s'en tirer ?

Rien.

Rien ne lui permettait de le savoir.

A part peut être une chose.

Le fait qu'il n'irait pas chercher de l'aide.
Qu'il ne la porterai pas jusqu'au Grand Arbre.

C'était ainsi.

Par respect, d'une façon.

Une décision pas vraiment prise mais qui s'était imposée. D'elle même. Ou presque.

"Je..." Toujours ce sourire étrange. Inédit. Comme il n'en avait jamais vu de sa part.
Un quelque chose de serein. A la fois calme et déterminé à laissé tomber.

Elle leva une main, à la recherche de contact, et Apache la saisi de la sienne, la serrant. Dans ce geste qui pouvait annoncer qu'il allait la relever, mais sans le faire.
Juste la.
Il était la.
Elle ne serai pas seule pour le grand départ.

"Je pars, tu restes."

Le grand voyage.

"J’aurais pas parié là-dessus."
Le chasseur souffla un rire sincère, et pour la première fois depuis qu'il l'avait trouvé la, avachie, écrasée par le poids de sa vie qui se barrait dans des rigoles sanguinolentes, il donna de la voix.

"Moi non plus."
Vraiment. Qui l'aurait cru ?
Lui qui avait cessé de chasser le lapin mais n'avait jamais arrêté de poursuivre la mort.

"Je tarderai pas à te rejoindre, t'inquiète." Dit avec le sourire. Promesse macabre.
"Mais tu va me manquer, en attendant."

Bizarre constatation qu'en réalité, il aurait aimé quelle voit ce qui se préparait.
Le feu, le sang, le bruit, la rage.
Se dont il était capable.
De goûter à cette liberté qu'il comptait arracher à grand renfort de haine, à corps et à cris.
Elle aurait adoré ça.

Être elle même.

Ils se seraient battu.

L'un face à l'autre.

Comme il aurait aimé ça, lui aussi.

Lorsqu’il lui répond, ponctue sa remarque d’un rire, Lacerate ressent comme une pointe de surprise. Et durant cet instant, à nouveau un souvenir file et s’écoule, lui glisse entre les mains.

Elle ne l’avait plus entendu rire depuis…

- Moi non plus.

… depuis-
l’après-midi chaud, le chant de la rivière. - elle inspire.

Depuis tellement longtemps.


Doucement, sa main serre celle du punk, s’accroche à la chaleur qui pulse sous sa paume.

- Je tarderai pas à te rejoindre, t'inquiète.

Toujours cet éclat, cette défiance face à la mort. Si elle l’aimait davantage, elle le réprimanderait.
Elle ne le fait pas.
Leur relation a depuis longtemps passé ce cap.

Il reste, pourtant. Au-delà de l’amour et de la haine, il reste.
Il la regarde s’éteindre.

- Mais tu va me manquer, en attendant.

Contagieux, le feu part de son regard, passe par leurs paumes et vient mourir dans celui de Lace. À son tour de rire, projetant quelques gouttes de sang devant elle.
L’espace d’un instant, elle oublie son corps agonisant et le verre qui glisse dans ses veines.

- A d’autres.

Elle l’a dit si tendrement.

Usant de ce qui lui reste de force, elle tire sur sa main et se redresse, se calant davantage sur la souche. Il lui faut un moment, après. Un instant à reprendre son souffle, calmer cette douleur qui malmène ses nerfs, fait vriller ses tympans, obscurcit sa vision puis s’apaise.
Engloutie par le froid.

- Tu seras soulagé de ne plus m’avoir dans les pattes, avoue.

Quelque part au bord du rivage tonne quelque chose de lointain et de fort.

Peut-être que si elle n’avait pas aussi froid, elle aurait noté la terrible absurdité de la situation et aurait été amère ou en colère. Mais la réalité de ses sentiments est infiniment plus décevante, infiniment plus triste et infiniment plus pathétique.
La vérité, c’est que Lacerate est trop épuisée pour être en colère.

Devant ses yeux passe l’écume de futurs mort-nés. Une réconciliation impossible, un affrontement au goût de sang.

Puis à nouveau, le froid.
La resignation.

Ce n’est pas si grave,






Au fond.

"A d’autres."
Le rire s'était fait contagieux, se transmettant de l'un à l'autre.

C'était bizarre.
L'atmosphère sonnait étrange, paradoxalement chaleureuse dans cette nuit froide.
L'odeur de la mort se mélangeait à celle de la foret, et la fin se faisait sentir.
Le temps s'était comme arrêté. Même le bois semblait retenir son souffle, les feuilles à peine soufflées par la brise nocturne.

S'aidant de sa prise, Lacerate se redressa tant bien que mal, cherchant visiblement une position plus confortable, moins avachie.
Désormais, c'était presque comme deux amis qui discutaient au fin fond de la foret. En toute intimité. Rappelant des instants passés. Loin. Bien loin des mémoires. Il n'en restait qu'une impression. Qu'une sérénité oubliée qui revenait pour dire au revoir.
Une dernière fois.

Tu te souviens ?
Tu te souviendra ?

"Tu seras soulagé de ne plus m’avoir dans les pattes, avoue."

Avouer, ça n'avait jamais été le fort d'Apache. Rien à déclarer; son leitmotiv.
Mais pas ce soir.

"L'un n’empêche pas l'autre." Avec un sourire sincère suivi d'un silence, alors qu'il la quittait un instant des yeux, ramenant sa cigarette à ses lèvres, tirant une longue bouffée de tabac, soufflant l'instant d'après la fumée comme un soupire profond.

La sensation qu'ils avaient maintenant l’éternité d'une soirée pour parler.
Les barrières s'étaient volatilisées en silence, laissant place à une vérité libératrice.
Plus de mensonges ni de faux semblants.
Plus de crainte, ni de conséquences.
Cette soirée serait emportée dans la nuit et jusqu'à la mort.

"J'aurais aimé que tu vois ce qui se prépare."  Son regard était revenu à elle, sourire doux aux lèvres. Sa voix était basse. Calme, quasi réconfortante. "Comment tout va brûler, ici." Ses yeux noirs brillaient d'intensité, mélange de regrets, de tristesse et d'excitation.
"Tu va manquer à la fête, cheffe." Pétrifiant de sincérité, et il avait serré sa main dans la sienne, communiquant un peu plus de sa chaleur.