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EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 Empty
MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptySam 29 Juil 2017 - 18:54

Il n’a pas réfléchi. Il agissait souvent avant de se rendre compte. Des conséquences. Des tourments. De la culpabilité parfois. Grizzly était comme ça. Il fonçait tout droit. Au danger à la gueule béante, que ce soit pour attaquer, sauver, défendre. C’était aussi probablement une part ce qu’il avait transmis à ceux qui l’avait suivi. A celui qui gisait sur le pont, celui qu’il n’avait que croisé. Celui qu’il n’avait pas vraiment osé reconnaitre. Celui qui importait, mais dont l’existence était devenue… secret.

Le guerrier n’avait pas le droit d’écouter sa peur. Il n’y avait que la chamade de son cœur qui tambourinait à folle allure, assourdissant sous l’effort à ne pas sentir l’eau qui rongeait, plus poisseuse, plus difficile à franchir. Elle s’accrochait.

Grizzly s’était mis à haïr la moindre goutte qui l’effleurait. Comme une déchirure qui lentement glissait pour s’éterniser.

Mais il y avait Capucin, Capucin dont il avait attrapé l’extrémité ; la queue que son essence laissait jaillir. Et l’Ecorché l’avait ramené au plus proche de lui, sans écouter la panique furieuse de son jeune protégé qui lui faisait s’enliser d’avantage.
Et entre deux ébats, croiser le regard d’un visage-pâle tout à l’heure suspendu des eaux, qui remontait désormais.
Et ce qui tournoyait. Ce qui se rapprochait. Cette impression bizarre, piquante, qui remontait toute son échine comme des millions d’aiguillons glacées. Cette sensation qu’il connaissait trop bien. Il la reconnaissait.

Le guerrier maintient Capucin hors du marasme nauséabond comme il le peut, mais il sent bien que quelque chose lui échappe. Quelque chose… Ou… quelqu’un ?
Pourquoi tout autour, l’eau s’est teinte de rouge ?
Ce n’est pas sa plaie qui s’est mise à saigner. Ni celles de son protégé. Il y a autre chose. Autre chose que le banquet des Squaws des eaux.
Autre chose.
Il… reconnait.

Il y a le grondement, et cette faim terrible, cette colère inextinguible, et parmi tout ce rouge, dans l’eau s’agitent des formes… qui prennent vie. Se personnifient.

Grizzly a presque manqué de lâcher Capucin en reconnaissant :

«  NASHASHUK ! »

Et à ses côtés. Sahale. Oryx Intrépide. Et le cri de Grizzly qui s’enfuit, coupé, étouffé par un autre bruit.
Le grondement plus terrible, et l’ombre qui l’entoure, le couvre. Le noie. Le transforme.

Et ses enfants qui le fuient. Et sa femme qui l’affronte, terrifiée.

Et Grizzly, lui, qui ne peut cesser de hurler, la douleur indicible de celui à qui on avait tout arraché. Qui ne cesserait jamais d’être… tourmenté.

Il veut attraper, de sa main restée libre, il veut attraper la chevelure d’Oryx. Pourquoi fuit-elle ? Pourquoi ce regard là ? Pourquoi ? POURQUOI ?

Mais c’est quelque chose de plus dur, de plus épais et étrangement spongieux qu’il retient, un peu hagard… Une corde ?

A peine quelques secondes pour relever la tête, là, perdu dans son manteau d’obscurité. Il reconnaît le blanc, celui qui volait presque précédemment. Et sans plus réfléchir (il ne le faisait que rarement, s’accroche de toute ses forces, et se sent propulser loin.

Loin de sa femme.
Loin de ses enfants.
Loin de ceux qui le fuyait.
Loin.

Loin…

Et même si Capucin a continué de se débattre, animé par son bel instinct, Grizzly lui, s’est recroquevillé sur lui. Le bois mort des pirates retrouvés. Grizzly n’a pas la force de prétendre, Grizzly ne l’a… que de pleurer.

Les gouttes carmines l’éveillent un peu, vagues pulsations, appétence qu’il sait nécessité mais dont il ne veut pas toucher. La bestiole lui a montré la forme indistincte plus loin d’un être plus mal au point, encerclée des âmes sombres des marais et de son chamane qui s’y est joint.

Hagard Grizzly sent que le grand canoë s’est libéré de toutes entraves. Il se sent lourd, plus qu’il ne l’a jamais été. Un vent frais, jamais goûté, souffle sur sa peau. Gomme les dernières larmes, les derniers regrets.


Oraison:
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Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
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⚓️Le Charpentier et ses Outils
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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyLun 31 Juil 2017 - 1:41

C'était trop juste.

Le Jolly Roger volait, scintillant de poussière de fée. Ils fuyaient, vers le haut, vers le ciel, voiles gonflées d'un souffle magique, loin des flots toxiques, loin du démon qui voulait leur damnation. Tous les survivants étaient à bord, pirates, Peaux Rouges, sirènes - la Rouille avait même eu le temps d'entrevoir l'enfant singe et le guerrier qui l'avait sauvé, tous deux prostrés sur le pont, et de s'en sentir brièvement satisfait. Lentement les cauchemars se délitaient, la lumière revenait. Même Carne, du peu qu'il en voyait, paraissait toujours en vie, et pas tout à fait prêt à rejoindre le dernier des horizons. Tout semblait indiquer que, contre toute attente, ils allaient s'en sortir.

Pourtant, c'était trop juste.

Zeb s'en rendit compte alors qu'il se trouvait dans le gréement du mât d'artimon, au plus près de la poupe; haletant, en sueur, perclus de douleur de la nuque jusqu'aux reins, il était en train d'assurer le hunier. Il lui suffit d'un regard, un unique regard vers l'arrière, dans ces atroces yeux qui brûlaient de mille flammes glauques. Et il comprit.

EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 0qdq

La créature des abysses ne comptait pas les laisser s'enfuir. Elle s'élevait, passant de grande à énorme, de énorme à immense, de immense à colossale, et elle continuait de grandir, enflée de fureur. Ses tentacules claquaient dans l'air comme autant de monstrueux fouets, et malgré les boulets de Last et les sortilèges de la Dame du Bayou, certains parvenaient encore à heurter la coque, à creuser des trous dans le bastingage... et à viser, encore et toujours, ces voiles qui étaient le seul salut du Roger et de tous ses passagers.

Il voulait les annihiler. Il allait les annihiler.

Cramponné à un hauban grâce à sa seule main valide, Zeb se pencha pour tenter de repérer le capitaine ou son second - s'ils étaient à la proue, peut-être qu'ils ne voyaient pas, qu'ils ne se rendaient pas compte...

Le seul regard que la Rouille rencontra, dans le gréement juste en contrebas, ce fut, à nouveau, la terrible absence auquel se résumait le seul œil restant de Kit.

Zeb tressaillit et se détourna, glacé et furieux; pourquoi cette image ne disparaissait-elle pas? Elle ne paraissait pourtant pas des plus virulentes. D'autres, pirates comme Peaux Rouges, avaient été poussés par leurs démons à s'auto-mutiler, à se faire mal dans la réalité pour ne plus avoir à subir le cauchemar. Zeb en avait vu certains hurler, d'autres pleurer, d'autre encore partir dans des rires sans joie d'hommes devenus fous. Le charpentier, lui, était loin d'en être là; sa tourmente n'était ni vive, ni constante. Simplement, parfois, quand il tournait la tête, Kit ou Silas étaient là.

Jamais, cependant, ils ne disparaissaient totalement.

Et peut-être que si Zeb n'avait pas été si occupé à fuir le visage accusateur de son enfant disparu, il aurait vu le tentacule qui fusait vers le mât d'artimon.

Le craquement fut presque doux. Juste un son sourd, long, unique, qui parcourut tout l'édifice de haut en bas - le charpentier sentit le bois du mât trembler sous sa main à moitié paralysée, et à en croire les cris des gabiers, il ne fut pas le seul. Il leva les yeux et vit cette chair impossible, mélange de reptile et de limace, s'enrouler autour du sommet du mât - là-haut, tout là-haut, loin des loas et du sang du bayou.

L'espace de trois secondes surréalistes, la Rouille eut le temps de se dire que l'étreinte de ce tentacule était d'une délicatesse et d'une précision absurdes.

Suspension. Apnée.

Puis, d'un coup, la créature tira.

Le craquement devint un hurlement jonché d'échardes, une explosion qui ébranla non seulement le mât, mais également tout le navire. Le Roger se cabra, brusquement freiné dans son élan. La moitié de l'équipage présent dans le gréement perdit l'équilibre, et ceux qui n'eurent pas la chance d'attraper une prise assez vite chutèrent et heurtèrent le pont dans un horrible concert de cris cassés et de bruits sourds. Zeb lui-même glissa de la vergue sur laquelle il se tenait et ne dut son salut qu'à l'échelle de haubans qui passait tout près. Partout autour de lui, il entendait l'équipage hurler.

Sur la dernière vergue, juste sous le tentacule, Kit le fixait. Il s'appuyait négligemment contre le mât, qui n'était plus que lézardes et fissures, mais qui tenait.

Oh hélas, il tenait. Alors que le tentacule continuait à tirer.

Il va nous entraîner par le fond.

L'idée, fulgurante, s'était imposée au maître charpentier comme une évidence: un mât endommagé qui s'effondre tout en restant attaché au navire, c'était le naufrage assuré. Toujours. Était-ce si différent, qu'ils fussent en train de voguer dans les airs et non sur les mers?

La solution était la même.

Coupe-le. COUPE-LE.

"COUPEZ LE MAT! POUR L'AMOUR DU CIEL COUPEZ LE MAT!

Il n'avait pas fini de crier que sa propre hache se plantait dans le bois, avec une force décuplée par l'adrénaline. Un coup, deux coups. Puis une autre hache, et encore une autre, et encore une autre, toujours plus d'appels et de râles et de pleurs, alors que l'oeil était là, l'oeil était sur eux.

Un coup parmi les autres fut le dernier nécessaire. Le mât explosa plus qu'il ne se fendit, envoyant une volée de fragments aiguisés vers les hommes qui venaient de l'abattre - la Rouille en sentit certains se planter dans le brassard de cuir de son avant-bras maladroitement levé devant son visage.

La moitié supérieure du mât s'arracha, disparaissant à toute allure vers la poupe tandis que le Roger faisait une embardée. Haubans et écoutes cédèrent, les voiles s'effondrèrent. Zeb sentit son appui disparaitre sous lui. Et, avec tous les autres pirates qui l'avait aidé, il tomba au milieu des débris, des cordages rompus et des voiles en lambeaux.

Résumé:







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
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L'Ombre
L'Ombre



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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyLun 31 Juil 2017 - 21:11

Event 5


le Tourbillon





Le Jolly Roger continue sa traversée céleste, tel la main d'un noyé qui use de ses dernières forces pour atteindre la surface. Une autre force le retient pourtant, et alors qu'on se croyait hors de portée, les tentacules démoniaques emportent de nouveaux hommes dans la mort. A moins que ce soit un destin bien pire qui leur soit réservé...

On croirait le navire prêt à s'effondrer sur lui-même tant son bois craque et se désagrège à chaque pied franchi, mais il tient bon, grinçant et jurant, tandis que le trou de ciel se rapproche. Tous les yeux, ou presque, sont fixés sur cette tache d'azur, unique espoir de survie. Autour, des croûtes et des filets de noir continuent de s'effondrer. Les hurlements de la Créature secouent l'univers tout entier.
Un autre cri se chevauche à celui-ci, et il semblerait que ce soit celui du Capitaine au crochet d'argent. Peut-être est-ce la rage phénoménale de ce cri-là qui donne au Jolly Roger la force de se hisser jusqu'à son salut.



*



Enfin, le ciel, bleu, et l'océan, bleu, et l'air, pur, qui regonfle vos poumons fatigués. Ça fait presque mal, tant c'est puissant et vivifiant. Vous vous rendez compte, alors, comme vos esprits sont usés, vos corps épuisés. Vous avez la mine basse et le teint verdâtre. Combien de temps avez-vous passé dans le ventre sombre de la Terre ? Les couleurs du monde vous agressent la rétine, à vous en faire pleurer. Elles sont si vives. Quant à cet odeur, de terre, de mer, de vie, elle vous enivre jusqu'au malaise.

Les cauchemars se dissipent comme des nuages de fumée, laissant les âmes assomées. Les morts, écrasés ou fracassés, sont déjà jetés à la mer. Les blessés sont pris en charge par les plus prompts à reprendre leurs esprits. Le Jolly Roger, lui, est salement amoché. Mais il est en vie, ballotté par les flots qui embrassent sa coque avec empressement, comme s'ils retrouvaient là un amant qu'ils craignaient de ne jamais revoir, mais cela ne dure pas longtemps : l'esquif continue de perdre des morceaux de corps, et c'est presque de lui-même qu'il se met à léviter au-dessus des vagues pour poursuivre une course aérienne qui, décidément, lui sied. Il regagne la plage ainsi, uniquement porté par le vent et la poussière de fée, déchargé de ses morts, de ses vivres, et d'une partie de son mât. Il faut se hâter, car la crevasse du typhon n'est pas refermée. Et au sein de la bouche infernale, c'est un être plus terrifiant que le Démon qui a faim, toujours, de vous.

Le Capitaine ne perd pas de temps et distribue ses ordres d'une voix forte et séche, malgré les cernes qui encerclent ses yeux pâles. Après le choc et le soulagement, il faut s'activer. Le vrai repos ne viendra que quand les tentacules seront hors de vue, loin dans la cage scellée des souvenirs enfouis. Pour l'instant, elles semblent s'élever du vide pour tenter de vous attraper à tâton...



Soudain, les éclats de voix s'interrompent. Une autre créature vient de surgir du néant. Celui du ciel, cette fois. C'est une créature faite de rêve, de malice et d'enfance. Elle est bien moins colossale que celle qui vous a affronté. C'est Peter Pan.
La peau argentée, l'habit blanc et bleu, il ne ressemble plus guère à l'enfant gorgé de vie et de joie que chacun connait. Il lévite, épinglé au ciel comme un papillon mort. Il est à votre hauteur à présent, puisque vous volez. Et comme cela doit le consterner, l'Enfant Roi, de voir que ses ennemis jurés, les adultes damnés, les pirates, volent. Nulle rage, nulle haine, nul dégoût, nulle peine, nul ébahissement. Rien de tout cela ne se lit sur le visage de Peter Pan. Rien d'autre qu'une expression lisse et absente. Vide.

Son regard se fixe sur celui du Capitaine, alors que le navire poursuit sa lente traversée. L'Enfant ne se tient qu'à quelques mètres, face à vous, on pourrait sentir son odeur. Sentir le froid sur sa peau. Personne n'ose vraiment bouger, ou parler, ou respirer. La scène est surréaliste, encore plus que se retrouver aux côtés d'un monstre millénaire aussi gigantesque qu'une montagne.

Puis, Peter Pan se tourne lentement vers le typhon béant déjà agité de bouts de tentacules.
Il ferme les yeux.

Dormons... semble-t-il murmurer, mais comment en être sûr ?

Un rugissement rauque, lointain, irréel, lui répond, agitant la mer, mais se tait bientôt. Le trou se referme, tandis qu'une larme s'écoule sur la joue lisse et grise de Peter Pan. Les tentacules disparaissent bientôt dans l'obscurité, et sur cette obscurité se referme doucement. Un cercle d'écume demeure toutefois, qui tournoie au gré d'une impulsion mystérieuse.

Le Jolly Roger glisse sur le vent, s'éloignant bientôt de Peter Pan.
Au loin, un autre vaisseau volant éventre les nuages et franchit la frontière de l'île d'Imaginaire. Il est d'un genre tout différent. C'est un ballon. Et à son bord, un équipage d'enfants.


Le Pays de Jamais ne sera plus jamais comme avant.






Précisions:



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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyVen 11 Aoû 2017 - 3:07

Le Jolly Roger finit enfin par se poser lentement et doucement sur les flots, non loin de la plage. Cela fait désormais des dizaines de minutes que Louis n'a pas bougé. Pas d'un seul cil. A moitié aveuglé par le soleil tapant contre sa peau, il ne sait plus quoi penser. Lui qui se pensait l'être le plus fort, le plus beau et le plus puissant, il a côtoyé la mort de près, de très près. Il est arrivé tant de choses étranges, tant de choses abominables qu'il se demande alors si quoique ce soit serait comme avant.

Non, décidément, plus rien ne sera comme avant.

Il n'est pas le plus fort, il n'est pas le plus beau et il n'est clairement pas le plus puissant. Et il n'est pas non plus immortel. Voir la mort en face, ça fait réfléchir. Et réfléchir, il le fait énormément depuis que le navire a quitté le gouffre. Il est grand temps de revoir sa philosophie et son comportement. Il ne sera plus vraiment jamais le même. Il le sait désormais, sa mort arrive. Et par tous les dieux, elle pourrait se présenter à lui à n'importe quel moment.

Le petit hoquet que le Jolly Roger ressent en contact avec l'eau agit comme un déclic. Louis se réveille, regarde autour de lui d'un air peu rassuré, et se projette contre le bastingage. L'eau. La Mer. L'Océan. Et plus loin, l'Île. Ni une ni deux, il passe par dessus la rambarde. Il se précipite tellement qu'il manque de se faire mal. Il tombe comme un rocher dans l'eau, et se met à nager à toute vitesse, tant bien que mal, vers sa maison, le bayou. Si ça n'était pas complètement ridicule, ça aurait pu être attachant.

A peine a-t-il atteint la terre ferme qu'il se met à 'courir' vers le bayou. Il se coupe, se griffe, mais s'en moque. Il est parti sans dire au revoir, mais peu importe, ils savent bien où le trouver. Son épave à lui, il va devoir la reconstruire. Elle était belle l'idée d'aller combattre la pluie. Elle était belle l'idée de rejoindre un équipage de tordu dans un combat impossible. Elle était belle l'idée de sortir de chez soi, de son marais confortable. Les ignorants sont les plus heureux, et Louis ne l'était plus du tout. Il avait vu l'extérieur du Bayou pour la première fois, il avait brisé son souhait de ne jamais en sortir sur un simple coup de tête.

Le crapaud, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.


hrp:
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Koala Cosmique
Koala Cosmique

↣ Papoose des Hurons ↢


✘ AVENTURES : 102
✘ SURNOM : la Flèche
✘ AGE DU PERSO : 12 ans

✘ DISPO POUR RP ? : 1/2
✘ LIENS : Je suis.
(Je fus.)
Nous sommes.

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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyLun 28 Aoû 2017 - 14:28


Le coeur de Koala semble remonter dans sa gorge alors que le Navire retrouve son propre monde. Sa Fumerolle, sous l'action du Chaman, de la Sorcière ou du retour à la vie, Koala ne sait pas, sa fumerolle regagne son propre intérieur. Il la sent s'agiter en lui, mais elle ne le mange plus. Une larme roule sur sa joue.
Son bras est engourdi. Il n'essaye pas de le bouger. Il est épuisé.

Nous sommes vivants. souffle-t-il, et pourtant, il résonne en ces mots comme un doute, une ombre d'interrogation.
Vraiment ?

Ses yeux explosent sous la lumière qui émane de l'île, de son ciel et de sa mer, des fragments d'image s'y éparpillent et un sourire sans force fait trembler sa bouche.
Derrière, la Créature éructe, enragée, sûrement blessée, et Koala tente de fermer son coeur à la compassion car il sait qu'il n'est plus assez fort. En observant ses mains, il constate que sa peau est livide, presque verte. Il se tourne vers Loutre, restée à son côté.
Une autre larme roule.

Il ne sait pas comment l'Harmonie trouve les ressources pour demeurer debout. Son regard est fixé sur l'horizon, sur sa terre qui l'appelle. Il suit son regard.
Non. Ce n'est pas l'horizon.

A la vue de l'Enfant Roi, Koala sent une vague de honte envahir son être. Il ne devrait pas. Il n'a rien fait de mal. Mais la vision si singulière, si manichéenne de Peter Pan est bien souvent contagieuse. Il se demande quel regard le roi va-t-il porter sur lui.
Mais le roi ne porte aucun regard sur lui.
Sur personne.
Son regard est vide, hypnotisé par un maléfice qu'il s'est jeté à lui-même, qui rend sa peau ni blême ni verte mais grise, argentée, glacée.
Koala ose à peine prendre sa respiration. Il pose sa main sur celle de Loutre Sage. Elle est froide.

Quand la silhouette de Peter Pan s'éloigne, tant qu'on dirait à présent un oiseau, il serre plus fort la main. Elle ne se réchauffe pas.

Je suis là, Loutre. Ne me laisse pas.

Il sait que c'est le seul moyen pour qu'elle ne devienne pas, elle aussi, statue de givre.









Koala en chair et en os ::


Koala Cosmique médite en sienna.
....
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Loutre Sage
Loutre Sage

♐ Princesse des Hurons ♐


✘ AVENTURES : 258
✘ SURNOM : L'Harmonie
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ DISPO POUR RP ? : Venez tenter votre chance
✘ LIENS : Peindre en mille couleurs... L'air du Vent.

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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyDim 3 Sep 2017 - 20:13

Le Tourbillon





Elle s'était accrochée, à la rambarde, à la tâche d'azur tout là haut et surtout... A la présence de Koala Cosmique à ses côtés.
De là elle avait puisé les forces nécessaires pour ne pas rejoindre les corps dans leur chute vers la fin. Une fin que tous pouvaient deviner horrifique.

"Nous sommes vivants"

Les ongles plantés dans le bois, Loutre Sage hoche la tête, presque imperceptible. Elle parvient avec beaucoup de difficultés à répondre un faible :

"Oui."

Et alors que les couleurs de la vie la nimbent, l'Harmonie sent l'énergie et la vigueur lui revenir. Légèrement.
Elle se force à garder les yeux ouverts malgré la vivacité de la lumière, buvant jusqu'à plus soif à la source de la magie enfantine qu'est l'Île.
Elle inspire profondément pour s'imprégner des milles et une odeurs de la faune, la flore et de la terre. Même l'Océan a repris son odeur iodée.
La pourriture et la perversion sont derrière eux et la princesse ne peut que savourer la vie qui coule en elle, Koala et tous les êtres encore présents sur le navire.
Sa main cherche celle du papoose à ses côtés lorsque des cris retentissent et des doigts se lèvent vers le ciel.
Son bras retombe alors que ses yeux s'élèvent et se posent sur l'Enfant Roi.
En cet instant, le peu de vie et d'énergie revenue en son corps s'évanouit, ne laissant qu'un vite abyssale dans son cœur.
Loutre Sage aimerait hurler, aimerait pleurer, mais elle n'en a même pas la force. Pareille à une statue de glace et reste figée ainsi, indifférente à la vie qui l'auréole. Car Peter Pan est mort à l'intérieur et rien de beau ne pourra naître ou exister tant que le cœur de l'Île n'aura pas retrouvé sa lumière.
Les yeux gris de l'enfant se ferment et ceux de la huron aussi. Elle sent plus qu'elle n'entend alors ses mots, comme un glas :

"Dormons..."

Et son Âme s'endort avec eux.
Mais un lointain écho. Il résonne dans son cœur figé.

" Je suis là, Loutre. Ne me laisse pas."

Un frisson, imperceptible, ébranle son grand corps. Ses yeux se posent sur Koala Cosmique, sans vraiment le voir.
Ses doigts frémissent dans ceux du papoose.
Loutre Sage ne répond pas. Elle ne répond plus.


Résumé:






Avatar par Nephyla
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Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyDim 3 Sep 2017 - 21:03





C'est passé à un poil de cul, j'vous l'dis.
J'en ai vu des vertes et des pas mures dans ma vie d'pirate mais celle là rest'ra gravée dans ma mémoire comme la fois où c'vieux Keith Jackson a bien failli y passer.
J'inspire l'bon air marin jusqu'à m'en faire péter les poumons et j'relâche l'tout dans un grognement d'contentement.
Quc'est bon d'être en vie !
J'pose les yeux sur sa silhouette, sa jolie tresse, sa peau hâlée, sa bouche pulpeuse surmontée de deux yeux vides et le tout troué au corps.
Elle elle est pas en vie...

"Jt'oublie pas." que j'murmure

Et elle disparaît comme un mauvais rêve sous l'soleil - le foutu soleil qu'on a pas vu d'puis des lustres !
Mais c'est pas un mauvais rêve, c'est ma conscience, c'est ma vengeance, c'est pour m'rappeler c'que j'dois faire. J'dois buter l'gamin volant, quoi qu'il m'en coûte.
L'Captaine lance ses ordres mais j'sais déjà où qu'on va : on rentre au bercail rafistoler c'vieux rafiot - ça m'rappelle c'foutu combat contre les sauvages tiens...
J'regarde l'moignon du mât principal ; Zeb a toujours de bonnes idées, pas aussi bonnes que les miennes, mais à nous deux on est imbattables. Même ce foutu démon géant tentaculaire a rien pu contre nous. Enfin...
J'jette un œil derrière moi, dans l'tourbillon qui rugit encore : il a bouffé pas mal des nôtres. Quand j'pensais que j'en avais plus rien à cirer des gens ! Apparemment pas, ça m'contrarie, un peu.
J'pose les yeux sur la carcasse fumantes et dégelasse d'Carne et fais la grimace : c'gars là s'ra plus jamais l'même, et pas qu'à l'extérieur. Ces foutus nécromanciens l'ont bidouillé et c'est jamais gratos chez eux...
Des cris m'ramènent à l'instant présent et au ciel presque bleu : ce foutu gamin volant m'nargue juste sous mon nez ! J'vais l'trouer, l'découper, l'éviscér...
Toute ma rage tombe, j'comprends pas trop pourquoi, j'essaye de la ranimer mais rien y fait ; c'comme si quelqu'un avait foutu de l'eau salée et un couvercle d'suss.
Ça m'fait tout drôle d'voir l'démon volant comme ça, tout gris, tout... Mort... Mais pas mort comme j'voudrais. Ça m'fait même pas plaisir d'le voir comme ça.
Il ferme les yeux et l'démon tentaculaire gronde, comme frustré. J'lance un r'gard vers l'tourbillon mais y a plus qu'un cercle d'écume ; il s'est fermé.
J'regarde d'nouveau l'gamin mais il est déjà reparti.

"Nom d'un kraken, ça pue ct'affaire." que j'marmonne.

Et j'jure en voyant l'machin rond et volant percer les nuages.
Y s'passe vraiment des trucs pas net sur c'te foutue Île. J'sens qu'on a pas fini d'en baver.

code par trush



Résumé:






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Zeb Skelton
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MessageSujet: Re: EVENT 5 – Affronter le Tourbillon    EVENT 5  –   Affronter le Tourbillon  - Page 8 EmptyJeu 7 Sep 2017 - 17:10

Entre le fracas de la chute et le brasier de la douleur, il y eut un instant de paix.

La Rouille était tombé, comme tous les autres, emporté par le mât arraché. Certains pirates avaient disparu dans l'abîme de la Créature. D'autres avaient heurté le pont du Roger, pantins désarticulés qui s'étaient brisés dans un craquement humide. Et quelques uns, comme lui, avaient eu de la chance.

Sa chance à lui, c'était un cordage, dans lequel il avait enroulé son bras handicapé pour maintenir son équilibre pendant qu'il frappait le mât à grands coups de hache; quand voiles, vergues et haubans s'étaient effondrés dans un chaos de débris, par miracle, ce cordage avait tenu, et avait arrêté sa chute. Enfin, il l'avait ralentie.

Et puis, un moment de silence.

Allongé sur le pont au milieu des décombres et des cadavres, la Rouille ne sentait plus rien. Pas de douleur, pas de peur, rien. Juste une certaine béatitude à la vue du ciel qui venait d'apparaitre au-dessus du Jolly Roger - pas le plafond putréfié de leur tombeau sous-marin, mais un véritable ciel, bleu, frais, inondé de lumière, sans pluie, sans pluie...

Zeb soupira, longuement, et ferma les yeux pour mieux déguster la pureté de l'air, chargé d'embruns et de la lointaine présence de l'Île. Il entendait des voix familières s'élever autour de lui, celle du Capitaine, de Smee. Celle de Keith, aussi - béni soit ce vieux soulard d'avoir esquivé le bordel qui s'était abattu sur le pont arrière et son gouvernail: Zeb en avait assez d'enterrer des amis.

Ils étaient vivants. Et ils étaient libres.

Libres de revenir dans les bras de l'Île, en tout cas.

Le Capitaine avait eu raison, finalement, et le charpentier avait honte de se sentir surpris. Mais cet assaut avait été si insensé, si coûteux en vie humaines, si coûteux en vies de pirates - l'image suppliciée du corps de Carne passa sur ses paupières closes, aussitôt évoquée, aussitôt repoussée - et l'affrontement avec la bête des profondeurs lui laissait une telle sensation viscérale d'erreur... Même alors que le résultat se tenait juste sous ses yeux - ce ciel enfin dégagé, cet air enfin sec - la Rouille ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain malaise. C'était peut-être juste sa tristesse de constater que sa foi envers Hook était si vacillante. Ou c'était peut-être pire.

Un murmure passa sur le navire en même temps qu'un souffle froid. Le charpentier frissonna. Et soudain, ses sensations lui revinrent, avec la délicatesse et la subtilité d'un coup de madrier en pleine tête; son dos se mit à hurler, son épaule droite à gémir, sa main droite à pleurer. La Rouille ravala un hoquet de douleur et de surprise, avant de baisser les yeux vers son membre paralysé: son attelle de cuir avait été arrachée par le cordage qu'il s'était enroulé autour du bras, mais elle lui avait quand même rendu un fier service avant de céder, vu les grandes plages de peau que la corde avait malgré tout écorchées jusqu'au sang sur son avant-bras atrophié. Un peu hébété, mâchoires contractées pour ne pas laisser échapper de plainte inconvenante, le charpentier leva sa main droite - balafrée, la paume suintante, à vif - avant de la laisser retomber sur sa poitrine avec un soupir désabusé: quelle chance il avait de toujours parfaitement sentir cette zone là, n'est-ce pas?

Lentement, la Rouille se redressa sur son coude intact, sourd aux protestations de son dos, puis à celles de sa tête - quelque chose de tiède poissait les cheveux sur sa tempe et coulait dans son cou, mais Zeb n'avait pas de main valide à gaspiller pour aller tâter ce qu'il savait déjà être du sang. Il préféra passer un moment à s'examiner du regard, notant les douleurs que ses mouvements réveillaient - hanche gauche, cheville gauche - tout en notant qu'aucun de ses membres ne faisait d'angle anormal, qu'il les sentait tous (un peu trop bien, même), et que pour l'instant il respirait normalement, sans vomir ni cracher de sang. Dans l'ensemble, cela paraissait un bilan plutôt rassurant.

A nouveau ce courant d'air, glacé, étrangement lugubre. La Rouille redressa la tête.

Peter Pan.

Impossible, et pourtant là. A hauteur du navire, à quelques mètres à peine. Pan regardait le Capitaine, le Capitaine regardait Pan, et tous deux étaient enfermés dans un silence qui ne leur allait pas. Pas de cris, pas de provocation. Aucune émotion sur le visage de Hook, aucun sourire dans les yeux du Farfadet.

Cela ne dura pas. Et pourtant cela suffit pour que la Rouille se sentît froid, profondément et durablement froid.

L'enfant volant s'éloigna du bateau. Zeb voulut le suivre du regard, comme s'il s'y sentait obligé. Mais ses yeux trébuchèrent sur deux petites silhouettes, qui se tenaient au pied du mât mutilé. Deux enfants, deux garçons, qu'il connaissait par cœur bien sûr - il avait appris à les repérer dans le chaos d'un pont battu par la tempête, à les suivre dans la jungle du gréement, à les surveiller dans l'effervescence des ports. Le maléfice de la Créature l'avait obligé à les voir adultes et perdus, et il avait tenu. Mais comment était-il censé supporter la vision de ces deux gosses qui le fixaient, tels qu'ils étaient ce jour maudit où il leur avait fait défaut - l'un couvert d'une cape de sang, l'autre qui gardait une main plaquée sur une orbite vide. Ils n'ouvrirent pas la bouche, mais leur murmure lui parvint néanmoins, dans un unisson parfaitement clair.

Je te hais.

Un instant. Pour goûter le silence et le froid.

Puis la Rouille émit un son à mi-chemin entre un rire et un sanglot, avant de se laisser retomber sur le pont ravagé, les yeux clos, perdu dans un long vertige.


Résumé:







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
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