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Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Ven 1 Sep 2017 - 12:27

Lorsque Freckles lui avait demandé de le lâcher, évidemment, le chasseur n'avait pas bougé d'un pouce, raffermissant même plutôt sa prise et ne lâchant pas les deux monstres des yeux, la mine mauvaise et les dents serrées.
Alors il avait bougé, le rouquin, mais encore une fois l'autre n'y avait pas prêté grande attention, se contentant de lui lâcher un "Touche pas..." lorsqu'il avait envoyé la main vers sa blessure sanguinolente.
Et c'était vrai que visiblement, l'aquarelle n'avait pas fait semblant de le chiquer.
Saloperie...

"Pourquoi on est..P-pou. Pourquoi t'as pas..." L'attention du punk fut de nouveau attirée par le lionceau qui s'évertuait à communiquer sans grand résultat.
Pourquoi quoi ? Pourquoi il avait pas quoi ? Hein ? Et puis en un instant, l’interrogation remonta au cerveau de l'Hérissé qui par reflex jeta un regard de travers en direction de la berge.
Ha ouais...
Mais avant qu'il n'en ai eu le temps, ce fut la sirène en couleur qui répondit à la question à sa place.

"Parce qu'il est con!"

Un silence et un regard noir de la part de l'anarchiste.
Plus noir encore que ce qu'il n'était déjà, et sans aucune possibilité d'anticipation, il se leva, laissant Freckles la ou il était, marchant d'un pas rapide et parfaitement assuré vers les deux filles dont les mines surprises le dévisagèrent juste un instant avant..

.. De se manger un formidable coup de pied dans la gueule.

La plus flippante des deux, mais semblait-il pas la moins vive réussit à esquiver au maximum de dégât, cependant, pour une seconde fois, ce fut l'autre qui se prit le coup de plein fouet, crachant même une de ses quenottes trop pointue dans l'action.
"Ferme ta gueule espèce de salope !!!!" Qu'il cracha en guise de cerise sur le gâteau alors que la noire et blanche plongeait sous l'eau, effrayé par ce revirement de situation brutale.

"Sale petit..." La sirène ne termina finalement pas sa phrase, écumante de rage et de sang, elle se propulsa hors de l'eau et plaqua violemment Apache contre la raie, les faisant glisser tout les deux sur quelques mètres. "C'est pas toi que j'voulais bouffer vu que t'es maigre comme une sardine..." L'iroquois fulminait, la fusillant du regard bien que la créature le surplombait, le maintenant au sol de toute sa force et son poids. "Ton copain est plus appétissant... Je vais me faire un plaisir de croquer dans ses jolies cuisses juste après t'avoir égorgé !" Et un regard fou, soudainement. "NON ! Hooo non non non... Je vais faire en sorte que tu restes avec nous pour regarder ! ET PUIS OUI !! HoOO Ouiiii..."Elle avait gémit comme si elle jouissait tout en rapprochant son visage tuméfié de celui du français. "Et si je te faisais participer, hein ? Ca te remplumerait !" Et elle lui lécha la joue avec lenteur, lui bavant allégrement dessus.
"Putain, mais t'es vraiment dégueulasse... Tu PUES de la gueule et t'es MOCHE comme un thon, grognasse ! Tu ferais mieux de me lâcher sinon..." "Sinon quoi ?" Petit air doucereux alors que la sirène dont les tiques nerveux signalaient parfaitement a quel point elle était vexée jusqu'aux arrêtes se rapprochait plus encore, presque lèvres contre lèvres. "Tu vas me manger toute crue ? Mmm ?"

Et il sembla qu'elle donna des idées au révolté qui d'un coup de dents lui choppa la lèvre inférieure, y mordant comme on mordait dans un steak quand on avait très très faim.
Rapide mouvement de recul alors que l'Aquarelle lâchait le chasseur en hurlant de douleur pendant que celui ci, après s'être relevé crachait un morceau de chair bien rouge dans l'eau.

"Je confirme, t'es dégueu."

C'était sans compter sur la moins humaine des deux filles qui s'était faufilé sous la raie, remontant de l'autre coté et rampant lentement et silencieusement vers le rouquin qui lui faisait dos.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
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Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Ven 1 Sep 2017 - 23:48

Aquarelle glousse comme une démente à sa propre blague ; Noire et blanche met bien cinq secondes à la comprendre, avant de rire aussi, d'un rire rauque et enraillé comme un vieux disque. Le chasseur lui a pas l'air de trouver ça drôle du tout. Quand il lâche enfin Freckles – qui se débattait mollement en se vidant de son sang – c'est pour se lever, sur la raie oui, et marcher vers les sirènes d'un pas furieux.
Freckles le regarde, les yeux exorbités, sans comprendre, jusqu'à ce qu'Apache leur balance un magistral coup de pied dans la face.

"Ferme ta gueule espèce de salope !!!!"

Enfin, c'est la sirène aquarelle qui prend tout, et d'ailleurs tout était pour elle. Faut dire que l'autre a pas fait grand chose jusque là.

"Sale petit..."

Il veut prévenir « Apa- » mais a à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'elle a déjà bondi, griffes et dents dehors, et plaqué le chasseur sur le dos. Elle crache une guirlande d'insanités.

« C'est pas toi que j'voulais bouffer vu que t'es maigre comme une sardine... Ton copain est plus appétissant... Je vais me faire un plaisir de croquer dans ses jolies cuisses juste après t'avoir égorgé ! »
« Wow », commente platement Freckles.
« NON ! Hooo non non non... Je vais faire en sorte que tu restes avec nous pour regarder ! ET PUIS OUI !! HoOO Ouiiii...Et si je te faisais participer, hein ? Ca te remplumerait ! »

Si tout son sang n'était pas en train de s'échapper d'une plaie ouverte, nul doute que ses joues seraient écarlates. Aquarelle est la meuf la plus gênante et vulgaire de l’Île et de la Terre entière. C'est quoi ces bruits là !! Il a envie de fermer les yeux et se boucher les oreilles.
Sauf qu'il peut pas.
Apache va se faire bouffer s'il fait rien.
Avec une grimace contrite, il rampe vers les deux corps entremêlés, avec la ferme intention de péter la gueule de la sirène – qui visiblement n'en a pas eu assez – ou au moins d'empêcher Apache de la provoquer encore plus.
Il a la vague impression de retenir un mec qui répond à la provocation de racailles dans la rue.

Sauf que le temps qu'il les rejoigne, il s'est déjà passé un truc.
Insultes, provocations, les deux qui se retrouvent front contre front, yeux dans les yeux, c'est presque un peu chelou et puis.
Apache mord sauvagement le visage de la sirène qui hurle et tombe en arrière dans une giclée d'eau et de sang.

"Je confirme, t'es dégueu."

Freckles regarde Apache, puis le bout de viande recraché dans l'eau, avec un dégoût fasciné.

« T'es … T'as. »

(L'hémorragie le rend pas spécialement éloquent.)

« T'as craqué dans ta tête toi », conclut-il d'une voix éraillée.

Et puis il se marre un peu.
(Plus de sang dans le cerveau, on vous dit!)

Et soudain un cri étrange dans son dos le fait sursauter. C'est la raie : la raie a crié, d'un chant de douleur étrangement mélodieux, alors que Noire et blanche enfonce ses ongles dans sa chair pour se hisser dessus. Quand c'est pas une, c'est l'autre. Décidément ils arrivent pas à s'en débarrasser.
Cette sirène là lui fait presque de la peine, vu comme elle galère. Freckles agrippe le bras d'Apache, combattant fermement son envie de tomber dans les pommes.

« Faut qu'on se casse maintenant steuplé. »

Il tente de se mettre debout, s'y reprend à deux fois en s'appuyant sur l'épaule du chasseur, et se contente de marcher sur les doigts de la sirène pour la faire glisser de la raie (son cri est assez pathétique).

« On saute ! » suggère-t-il, presque joyeux.

Il désigne la berge d'un geste trop brusque, qui allume des étoiles sous son crâne. Vu comme il est à moitié avachi sur l'autre garçon, ce serait un beau miracle qu'il saute sans se vautrer.

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Mar 5 Sep 2017 - 17:15

Le punk se passa l'avant bras sur la bouche, en retirant le sang avec négligence, l'étalant plus sur le reste de son visage qu'autre chose alors que Freckles le fixait avec une mine ahurie.
"T'es … T'as."
- Bein quoi ? Bien sur il y avait plus que de la mauvaise foi dans cette réaction la. L'iroquois se rendait bien compte de l’extrémisme de son acte de l'instant. Mais bon... Ce n'était pas comme si la possibilité de se laisser faire avait été acceptable à un moment donné. "Elle voulait te bouffer !" Comme pour justifier de son geste d'ultra violence, un peu à la manière d'un gosse a qui on venait de dire qu'il exagérait, quand même. Un peu.
"T'as craqué dans ta tête toi"
Suivit d'un ricanement.
Comme par mimétisme, le punk se mit à sourire lui aussi, mais ça faisait un peu tache juste après avoir arraché un morceau de bouche à une sirène avec ses dents.
Un peu extrême, ouais.
Mais bon.
Il allait pas se laisser faire par deux putains de sirènes, non plus. Elles pouvaient être dangereuses, oui, mais elles restaient des meufs pas capable de se tenir debout et donc avec pas mal de faiblesse.
La preuve.
Merde, hein !
Et puis elle l'avait pas volé, l'Aquarelle.
Fallait pas déconner.

Et soudain, un hurlement qui résonnait sous leurs pieds, alors que la raie se mettait a trembler sous eux.
Elle criait de douleur. A moins que ce ne soit de colère ? Difficile à dire. Une chose était sur; la cause de ce revirement était la blanche et noire qui avait enfoncé ses ongles un peu de trop dans la chair luisante du poisson géant.
"Faut qu'on se casse maintenant steuplé." Freckles s'était agrippé au bras d'Apache, s’appuyant sur lui, cherchant à se relever mais peinant visiblement à l'exercice. Il était vraiment salement amoché le rouquin, mais trouva quand même le moyen d'écrabouiller les doigts de la sirène en passant.

"On saute !"
Un rapide coup d’œil vers la berge que lui désignait le livreur, s'écrasant un peu plus sur le punk qui portait de plus en plus le poids de son collègue, se rendant bien compte que l'autre tenait de moins en moins sur ses guiboles, ayant perdu sans aucun doute une trop grande quantité de sang.
On saute, ouais...
Vraiment ?
Une hésitation, mais déjà l'eau leur montait sur les mollets alors que la raie s'enfonçait ans la rivière, gémissant toujours.
Ouais.

"Prêt ?" Apache plia légèrement les genoux, comme pour se préparer au grand saut. "On y va !" Et soudain, contre toute attente, le chasseur shoota dans les jambes déjà peu assurées du lionceau, le faisant volontairement basculer en arrière et le rattrapant, le soulevant comme on portait une princesse, une main dans son dos et son autre bras passé derrière ses genoux, pour enfin sauter et plonger pour de bon dans la flotte, prenant une longue inspiration juste avant et nageant ensuite à toute vitesse, tenant toujours l'autre garçon fermement, battant des jambes comme jamais, les ramenant tout deux le plus vite possible jusqu'à la berge.

Heureusement pour eux, celle ci n'était pas bien loin, et surtout, les deux sirènes n'avaient pas cru bon de les suivre, peut être déjà suffisamment amochée comme ca, surtout pour la plus jolie mais surtout la plus mal élevée.
L'Aquarelle aura pris cher.

Sortit de l'eau, Apache fit quelques pas sur la rive, mais n'alla pas beaucoup plus loin, trébuchant et tombant à genoux sur le sol, se vautrant sur le rouquin qu'il tenait toujours juste avant de finalement le lâcher, roulant sur le dos et toussant, crachant ses poumons puisque dans l'opération il avait but plus d'une fois la tasse.

De retour sur le plancher des vaches.

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Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Mer 6 Sep 2017 - 17:11

Alors c'est ça.
Qu'Apache vivait en se vidant de son sang à l'infirmerie.
C'est pas la première fois qu'il se blesse, mais ça l'étonne, toujours. Comme tout devient flou, comme les bruits résonnent et comme il perd sa lucidité petit à petit. Il a l'impression d'être prêt à dormir, allongé dans les vagues plutôt que debout dans le froid, à moitié avachi sur le chasseur qui donne le signal de départ.
Il faut qu'il se reprenne.

« Prêt ? »
« Prêt. »
« On y va ! »

Sauf que non.
Et Freckles, qui s'apprêtait à sauter pour de vrai, comprend rien à sa vie alors qu'il bascule en arrière et sent ses pieds quitter la terre.
(Enfin, la raie.)
Il pense que c'est la perte de sang qui l'a rattrapé, qu'il est tombé dans les pommes comme un gros fragile, et puis il sent Apache qui le rattrape, qui passe un bras derrière ses épaules et un autre sous ses genoux, et qui le porte – IL LE PORTE – comme si c'était rien du tout.
Ça fait, d'un coup, beaucoup trop de proximité.
Mais pas le temps de mourir de gêne, parce qu'il meurt déjà d'autre chose et parce que très vite ils sont de nouveau dans l'eau glacée, à nager jusqu'à la berge avant que les sirènes ne réalisent.

"REVENEZ ICI BANDE DE CH-"
"Ah …..."

Les voix des deux filles se confondent au bruit de l'eau dans sa tête, alors qu'il sent son dos toucher l'herbe froide.
Et la chaleur d'Apache l'écraser (encore).
Sa respiration s'accélère.
Trop de contact.
Heureusement l'autre se dégage vite, roulant sur le côté, et le livreur reste là à regarder fixement le ciel et l'écouter cracher ses poumons, ramenant son bras blessé contre lui pour combler le vide.

Le premier truc auquel il arrive à penser c'est qu'il faut qu'ils retournent là où sont les fringues et la guitare.
Et faire un bandage. Vite fait. Le temps de rentrer à l'Arbre. Voir un soigneur. Ugh.
Rien de pressé, il se dit.
Ça fait même pas si mal que ça maintenant qu'il y réfléchit.

« Attends j'me lève. »

Il dit ça sans bien réussir à bouger.
Péniblement, en s'appuyant sur son bras libre, il arrive à s’asseoir, et doit appuyer son front contre ses genoux pour calmer sa gerbe et les étoiles qui explosent sous son crâne.

« Je me lève », répète-t-il tout doucement.

Juste une minute.

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Mer 6 Sep 2017 - 18:38

Et il toussait, encore et encore, peinant à reprendre correctement sa respiration. C'était que l'effort avait était violent. Soulever sans échauffement un pote qui pesait sans doute plus lourd que lui et nager tout en le maintenant, tout ça dans une précipitation totale, il y avait de quoi souffrir un peu.

"Ca.. ca va Fre ?" Lâcha le punk entre deux quintes de toux, la voix un peu cassée. Autour d'eux, le calme semblait revenir, les tumultes de la rivières s'éloignant déjà alors qu'il n'en restait que le clapotis de l'eau pour les bercer, apaiser les esprits.
Les sirènes semblaient bel et bien avoir lâché le morceau, et c'était pas dommage.

"Attends j'me lève." Et avec visiblement de la peine, le rouquin se redressa, tout son corps semblant crier à l'agonie. Il soufrait le livreur, et ça se voyait vraiment très fort.
Il était bien pâle, plus encore que d'habitude, et ça ne présageait rien de bon. Un coup d’œil vers son bras et l'iroquois grimaça, assit aux cotés du blessé. Pas joli à voir. Elle avait vraiment mordu fort.
Ca pissait copieusement le sang et le plongeons dans la rivière n'avait sans doute rien arrangé.

"Je me lève" Qu'il répéta d'une voix plus basse, plus faible, le front collé sur ses genoux alors que son corps n'amorçait aucun mouvement supplémentaire.
La mine de travers, le chasseur le regarda un moment, silencieux, se demandant ce qu'il fallait faire, s'il ne fallait pas juste lui laisser un peu de temps, un peu de répit.
Mais au bout d'une ou deux minutes, il se fit a l'idée qu'il allait falloir prendre les choses en main.
Freckles n'était pas en état.
Il avait perdu trop de sang, et il n'y avait pas besoin d'être soigneur pour s'en rendre compte. A ce stade, plus ils attendraient sur place, moins ce serait simple de parcourir le chemin retour.
Alors, doucement, Apache posa sa main sur l'épaule froide du rouquin, se rapprochant de lui et lui parlant doucement, l'inquiétude transparaissant dans sa voix.

"Faut qu'on bouge, Tournesol, hey" Il tentait de se faire encourageant, sans pour autant pressant. Il savait à quel point c'était rude de faire des efforts physiques quand on avait perdu une grosse quantité d'hémoglobine. "Je vais t'aider, ok ? On va y aller tranquille, tout les deux." Et doucement, avec précaution, le métisse passa son bras autour de Freckles, sa main se posant juste au dessus de sa hanche alors que l'autre attrapait son bras. "Putain t'es glacé" cette réflexion la, il l'avait soufflé plus pour lui même que pour le lionceau. "Allez à trois on y va.. Un, deux, trois !" Et il tenta de se relever en même temps que le livreur, le soutenant autant que possible, poussant sur ses jambes pour donner l'impulsion.
Mais le chef parviendrait-il a suivre le mouvement ?

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Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Ven 8 Sep 2017 - 18:18

Il reste là pendant bien une minute, le front collé à ses genoux et ses bras qui l'entourent. Il attend, en fait. Que les vagues passent. Il garde les yeux fermés pour éviter le vertige et la nausée qui le prennent au moindre rayon de lumière, reste là à s'engourdir, la respiration hachée et le cœur qui pète un câble.
Il attend.
Il va réussir à se lever, faut juste qu'il attende deux ou cinq minutes, il en est certain.

"Faut qu'on bouge, Tournesol, hey"

Oui ben deux minutes !!
(La voix d'Apache lui parvient comme à travers un mur d'eau.)

"Je vais t'aider, ok ? On va y aller tranquille, tout les deux."

Il hoche la tête pour la forme. L'information percute pas tout de suite. Et puis il sent qu'Apache attrape son bras valide, et de son autre main, sa hanche, lui arrachant un sursaut.
Déjà parce qu'il s'y attend pas et aussi parce que ses mains sont bouillantes.

« Putain t'es glacé. »
« J'ai pas besoin d'aide ! »

Sa protestation est si faible qu'il l'entend même pas. Apache non plus. Ou alors il fait exprès de pas l'écouter.

"Allez à trois on y va.. Un, deux, trois !"

A deux, Freckles consent seulement à lever la tête. Pour immédiatement sentir sa tête tourner et son cœur faire un salto pour finir au bord de ses lèvres.
Mais à trois, il fronce les sourcils, passe son bras droit autour de l'épaule du chasseur, et force sur ses jambes pour se lever sans élan.
Et ça devient bien pire.
Et ça doit se voir. De pâle il devient verdâtre. Il s'accroche de toutes ses forces à Apache pour ne pas se plier en deux et vomir dans l'herbe. Ce serait trop la honte. Freckles veut pas se taper la honte.

Ils font un pas.
Et deux.
Ses jambes tremblent un peu, mais ça va.

« Je veux pas aller à l'infirmerie », il lâche confusément.

Ça sonne comme un caprice. Comme un délire fiévreux. C'est pas comme s'il avait vraiment le choix, comme si l'état de son bras laissait ouverte une autre option ; il se sent comme un gosse annonçant à ses parents qu'il veut pas aller à l'école, tout en sachant pertinemment que ça ne servira à rien.
Il ajoute d'une petite voix :

« Je vais encore me faire engueuler. »

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Sam 16 Sep 2017 - 17:50

Freckles avait protesté, et bien sur le chasseur l'avait entendu, mais l'avait proprement ignoré. Bien sur qu'il avait besoin d'aide; il se vidait de son sang après qu'une sirène lui ai arraché un morceau !
C'était pas rien quand même.
Au fond de lui, Apache espérait quand même très fort que ce ne soit pas trop grave. Est ce que le rouquin allait garder des séquelles ? Est ce qu'elle l'avait gnaqué si fort que ça ? Est ce qu'elle lui avait bouffé un morceau, carrément ?
Dans l'amas de rouge et de chair déchiquetée, il était difficile de faire un pronostique, surtout quand on y connaissait rien.

"Allez, allez, allez" Qu'il avait doucement chuchoté pour encourager le lionceau alors que celui ci s'agrippait complètement à lui, le faisant légèrement plier sous son poids alors que tout deux avaient commencé à avancer.
Ils n'iraient pas vite, c'était certain, mais l'important c'était surtout d'arriver à destination.

Et putain ce qu'il était froid !
C'était pas normal d'avoir la peau aussi glacé. Le punk pouvait parfaitement le sentir au vu de leur proximité et de leurs nudités, chacun collés à l'autre, le bras du rouquin passé autour des épaules sombres du métisse, lui, lui maintenait solidement le bras pour qu'il se glisse pas et avait gardé son autre main sur sa hanche, le gardant fermement tout contre lui.

"Je veux pas aller à l'infirmerie"

Attentif bien que concentré sur leur avancé, le punk tourna légèrement la tête vers le livreur, un pourquoi inscrit sur la bouille.

"Je vais encore me faire engueuler."
- Mais non, on s'en fout de ça... Et puis pourquoi est ce qu'il se ferait engueuler, hein ? "T'es un chef. Personne engueule les chefs !" Fumisteries. Même le punk le savait. Freckles n'avait pas l'étoffe d'un chef. On n'engueulait pas Scar, on n'engueulait pas Soul, on n'engueulait pas Lace.. Mais Freckles ?
Lui, il prenait pour son grade.
Alors si pour l'instant l'iroquois ne voyait pas vraiment pourquoi il se ferait houspiller par ses congénères, et surtout par le boss de l'infirmerie, il comprenait parfaitement le "encore" qui s'était tranquillement installé dans la phrase du roux, et après un petit temps de silence, alors qu'ils continuaient leur pénible progression, le chasseur repris;

"Il t'as pourri sévèrement, Soul ? J'veux dire... Pour la dernière fois ?"

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Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Mer 20 Sep 2017 - 9:50

- Mais non, on s'en fout de ça... T'es un chef. Personne engueule les chefs !"

Ils avancent tout doucement, un pas après l'autre, et chacun fait remonter un genre de vertige jusqu'à son crâne. Il voit plein de taches blanches et doit se concentrer très fort pour marcher et écouter à chaque fois. La phrase d'Apache le fait un peu rigoler. On dirait qu'il essaie de le réconforter avec le truc le moins crédible au monde.

"Il t'as pourri sévèrement, Soul ? J'veux dire... Pour la dernière fois ?"

Freckles grimace. Sévèrement, c'est le mot ouais. Quelque part dans la brume de son cerveau il se rappelle bien trop nettement du visage grave du soigneur et de ses engueulades si raisonnables quand celui-ci l'a littéralement banni de son infirmerie. Banni banni. Limite prêt à foutre une affiche sur la porte avec un portrait barré de sa face. Rien que d'y repenser ça le fout en vrac, crampes au ventre, boule dans la gorge, pâle reflet de comment il se sentait sur l'instant, la colère en moins.
Mais bon.
Ça fait longtemps.
Depuis le Monde Ordinaire, il s'est passé des trucs, il y pensait même plus. Il fait une moue.

« Un peu. Mais j'm'en fous. »

En tout cas il fait semblant qu'il s'en fout, vraiment, alors que c'est pas le cas.

« Mais t'as raison. » Il ricane. « Personne engueule les chefs. Les vrais chefs. Moi ça compte pas hein. Moi c'est pas pareil. »

Il fait un pas en avant si furieux qu'il manque de se vautrer en beauté dans l'herbe, il le ferait si Apache ne le tenait pas si solidement. Une avalanche de rancœur s'échappe de sa bouche sans qu'il puisse la retenir, sans qu'il en aie envie, il sait pas d'où ça sort mais l’hémorragie y est sûrement pas pour rien. Indifférent à son propre état il fait un grand geste dans le vide avec son bras valide.

« Mais bon c'est la vie y a des gens qui ont juste pas ça dans le sang hein ! C'est facile d'oublier que je suis chef. » Et c'est pas grave de le traiter comme de la merde ! Après tout c'est Freckles c'est pas comme si ça pouvait le blesser ou le vexer. Il sait pas très bien contre qui diriger sa colère, Soul, les autres chefs, tout le monde alors il lance juste un regard de côté à Apache. « J'sais que tu penses pareil, t'sais mais c'est pas grave, j'crois moi aussi je penserais pareil. »

C'est presque des remarques pour lui même maintenant, il laisse pas à Apache le temps d'en placer une, mais finalement, il s'interrompt, vacillant sur ses jambes, soudain si pâle qu'il en est presque vert.

« Je crois que je vais vomir. »

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Dim 8 Oct 2017 - 6:55

"Un peu. Mais j'm'en fous."

Suivit d'un léger silence. C'était vrai ce mensonge ? Ça sonnait pas tellement sincère, et pourtant ça aurait du l'être. Quel crédit est ce qu'il pouvait bien avoir, Soul, au final, hein ?
Personne avait voté pour lui alors qu'il aille se faire cuir un œuf.

"Mais t'as raison." Qu'il avait continué, Freckles, un petit rire à moitié mort arrachant une grimace au punk. Ouais, ça faisait mal de le voir si mal en point, le petit soleil. "Personne engueule les chefs. Les vrais chefs. Moi ça compte pas hein. Moi c'est pas pareil." L'iroquois aurait bien répondu quelque chose sur l'instant mais l'autre trébucha brusquement, manquant de l'entrainer au sol. Cependant, le chasseur parvint in extremis à le soutenir, évitant la chute de peu, la bouille marquée par l'effort, ses muscles hurlant silencieusement à la douleur.
Il serra les dents.
Le livreur ne pesait pas lourd, mais l'exercice restait difficile pour un petit gabarit comme Apache.
Un grand geste de la part du rouquin les fit tanguer une fois de plus avant que celui ci ne se remette à parler sous l’oreille attentive du révolté.

"Mais bon c'est la vie y a des gens qui ont juste pas ça dans le sang hein ! C'est facile d'oublier que je suis chef." Et ça venait du fond du cœur. Du fond des tripes. Ça s'entendait, ça se ressentait. Freckles en avait gros. Peut être plus gros encore que ce qu'aurait imaginé l'Hérissé. Pourquoi est ce que ça comptait tant que ça, hein ?

"J'sais que tu penses pareil, t'sais mais c'est pas grave, j'crois moi aussi je penserais pareil."
S'il pensait pareil ? Bien sur qu'il pensait pareil. C'était juste que la valeur donnée à ce truc divergeait, au final, semblait-il.

"Je crois que je vais vomir." Et sous les yeux noirs un peu paniqués d'Apache, le lionceau avait viré de couleur, sa peau d'habitude parfaitement rosée toute tachée de rousseur passant au blanc fatigué, au gris inquiétant et tirant même sur le vert malade. Ça craignait la !
"Ok, on fait une pause !" Et sans trop attendre plus longtemps, Apache avait posé un genoux à terre, entrainant son camarade avec lui, le relâchant et lui passant une main dans le dos, se voulant réconfortant. Trop froid, putain. "Laisse sortir si faut que ça sorte, Tournesol." Difficile de savoir si le punk parlait de ce qu'il avait sur le cœur ou plutôt de ce qu'il avait dans l'estomac. Les deux peut être.
"Et ouais c'est vrai je pense pareil. T'as pas les qualités d'un chef." Ca sonnait dur ? Sans doute que l'autre allait mal le prendre, et pourtant c'était bien la vérité. Le ton employé jurait peut être un peu avec les mots qui sortaient. Un ton léger, presque comme si c'était sensé le rassurer.
"T'es pas autoritaire, t'es pas arrogant, tu te crois pas au dessus des autres. T'écoute. T'es sympa. T'instaure pas un putain de rapport de force. T'es ouvert d'esprit, tu vois ?" Tout en parlant, la main du chasseur était remontée jusqu'à la nuque du rouquin, dans l'attente qu'il se mette à gerber à tout moment, d'une façon ou d'une autre.
"Les chefs sont des connards..." Ca, il l'avait presque chuchoté tout près de l'autre, attentif à ses réactions. C'était comme une berceuse qu'il lui chantait pour le détendre, pour le rassurer, comme une histoire qu'on racontait à un enfant pour qu'il cesse de pleurer. Des mots rouges qui se voulaient bleus. "... Et toi t'es pas un connard, Freckles."
Ouais. Il lui semblait bien lui avoir déjà dit ça, une fois.
T'es pas un connard, Freckles, hein que t'en es pas un ?
Bien sur que non.
"T'as pas à les envier d'être des enfoirés, tu sais."

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Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Jeu 19 Oct 2017 - 18:57

"Ok, on fait une pause !"

Apache met un genou à terre et Freckles se rend compte que sans son soutien, il ne tient pas debout. Ses jambes sont en coton, c’est une sensation horrible et frustrante comme il en ressent rarement, il a pas d’autre choix que de se laisser tomber à ses côtés, genoux nus dans l’herbe froide, presque plié en deux par la nausée.
La douleur en tout cas il a arrêté de la sentir, et il a vaguement conscience que c’est pas bon signe.

"Et ouais c'est vrai je pense pareil. T'as pas les qualités d'un chef."

C'est pas une surprise. Ça sort pas comme une insulte non plus, Apache a la voix douce et lui tapote gentiment le dos en disant ça, mais ça lui donne quand même envie de hurler.

"T'es pas autoritaire, t'es pas arrogant, tu te crois pas au dessus des autres. T'écoute. T'es sympa. T'instaure pas un putain de rapport de force. T'es ouvert d'esprit, tu vois ?"

Il énumère et Freckles secoue la tête pour dire non, même si ça lui donne encore plus la gerbe.

"Les chefs sont des connards..."

Chuchotée à l’oreille l’affirmation d’Apache le met en vrac pour de bon. Des picotements sur son oreille et sa nuque ; un drôle de truc qui lui retourne l’estomac, mais pas dans le bon sens. C’est une insulte qui se veut compliment, du poison enroulé dans le velours, et Freckles ne peut pas bien le prendre, il peut pas.

"... Et toi t'es pas un connard, Freckles."

Silence.

« T'as pas à les envier d'être des enfoirés, tu sais. »
« J’aime pas quand tu dis ça. », lâche-t-il.

Parce que c’est pas la première fois. Il a le secret des grands discours comme ça, Apache, dans lesquels il affirme qu’il est spécial, qu’il est différent, que tous les autres chefs sont des connards, que ses faiblesses sont sa force.

« Tu comprends rien. Tu crois que tu me fais un compliment mais c’en est pas un. »

Tout ce que dit Apache, tout ce qu'il reproche, c'est pas ça être un chef. Et les autres, ils sont pas comme ça non plus. Il lui revient en mémoire son propre discours, celui qu'il a déclamé à Nasty dans le zeppelin. Même complètement torché à la tequila il avait de meilleurs arguments que ceux qu'il est capable d'offrir à Apache maintenant. Il se contente de furieusement secouer la tête de gauche à droite et puis il lève finalement des yeux brillants vers l'autre, le fixant dans les yeux.

« Peut-être que je ferais mieux d’être un connard alors, comme ça on me respectera. »

Il sait pas pourquoi il dit ça. C’est même pas vrai. En tout cas, il pense pas que ce soit vrai. C’est peut-être de la provocation ou juste un pur esprit de contradiction mais en tout cas c’est le moment que choisit son estomac pour se manifester et il rend son petit dej dans l’herbe devant lui.
Ça brûle.
Ça soulage un peu, mais ça brule surtout, il tousse et crache et peut-être qu'il chiale un peu, avant de s'essuyer la bouche de son bras valide et de lâcher d'une toute petite voix éraillée :

« Tu peux m’aider à me relever steuplé ? Faut qu'on rentre là. »

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Dim 12 Nov 2017 - 6:06

"J’aime pas quand tu dis ça" Qu'il avait lancé, le rouquin, sans hésitation et avec une pointe de hargne. Automatiquement, Apache s'était tue, pinçant les lèvres, une arrière grimace en ombre sur la mine comme s'il attendait la suite. Il savait qu'il y aurait une suite. A ce genre d'échange, il y avait toujours une suite.
Comme si souvent avec Her.
Quand elle le remettait à sa place de sa verbe acérée.
Sauf que la, c'était de Freckles dont il s'agissait.

"Tu comprends rien. Tu crois que tu me fais un compliment mais c’en est pas un." C'était pour le punk à la fois difficile à comprendre et en même temps logique. Ils n'avaient pas la même définition d'être chef, c'était aussi simple que ça. Et pourtant, l'Hérissé ne pouvait s’empêcher de se dire que ça n'avait pas de sens, de percevoir les choses aussi différemment. Est ce qu'ils vivaient tant que ça dans deux mondes différents ? Est ce qu'ils ne voyaient pas les mêmes choses se passer autour d'eux ? Les mêmes injustices. Les mêmes horreurs. Les mêmes morts, jour après jour.
Les mêmes coupables. Toujours.
Alors le chasseur avait lâché le rouquin des yeux, la bouille contrite, sourcils froncée, visage fermé, ses yeux noirs sombres balayant l'herbe humide juste devant lui.

"Peut-être que je ferais mieux d’être un connard alors, comme ça on me respectera."
Apache serra les dents, une colère lui remontant le long de la gorge, et il voulu rétorquer quelque chose, cependant, l'autre ne lui en laissa pas le temps, se mettant soudainement à dégobiller devant lui, gerbant sans aucun doute tout le contenu de son estomac, comme ça. Plarf.

Comme si les propos de juste avant avaient été dégueulé en même temps, la colère à peine réveillé de l'iroquois s'envola dans l'instant.
Freckles ne savait pas ce qu'il disait, pas vrai ? Il ne le pensait pas vraiment.
Au fond, le français le savait bien. Ce n'était pas faute d'en avoir déjà tant parlé. C'était juste de la provoque, de la colère...
Alors doucement, il lui caressait le dos, cherchant à le réchauffer, à l'accompagner un peu. Qu'il ne se sente pas trop seul par ce que putain, se mettre à gerber à moitié à poils dans la foret, le bras en parti bouffé, c'était vraiment pas la joie, hein.
Ca s'appelait être compréhensif, et c'était pas si souvent chez Apache.

"Tu peux m’aider à me relever steuplé ? Faut qu'on rentre là."
- Ouais t'as raison, on a assez dit de conneries comme ça.

Un bref regard devant eux, avant d'embrayer quoi que ce soit, et le punk avisa rapidement le chemin qu'ils leurs restaient à parcourir avant de revenir à leur point de départ, sachant que ce même point de départ n'était pas si éloigné du Grand Arbre que cela.
Rassurant.
Ils n'étaient plus si loin, au final.
Les yeux du chasseur se redirigèrent vers le lionceau, une expression de travers se dessinant brièvement sur son visage.
Le problème était que Freckles, la, tout de suite, galérait sérieusement à tenir droit sur ses guibolles, et que plus ils mettraient de temps à rentrer, plus il perdrait de sang, et plus ça deviendrait compliqué par la suite.
Se mettre à gerber comme ça... Le chasseur n'était pas spécialiste, mais ça laissait à penser que ce n'était pas bon signe. Et puisque tristement ce genre de situation lui était déjà arrivé plus d'une fois à lui même, il savait pertinemment que la prochaine étape, c'était de tourner de l’œil.

"Bon..." Un soupire alors que l'attention de l'Hérissé allait et venait du chemin au chef qu'il tenait toujours contre lui. "Tu m'en voudra pas, petit soleil hein... mais..." Nouveau soupire et l'air un peu ailleurs, comme s'il calculait quelque chose, hésitant, mais ne semblant pas voir tellement d'autres solutions viables. "Quand Faut y aller, faut y aller."
Et un peu brusquement, Apache avait fait basculer le livreur en arrière, passant un bras sous ses genoux et l'autre derrière son dos, poussant sur ses propres jambes dans la foulé et se relevant en portant l'autre, se remettant finalement plutôt rapidement droit.

"B.Bouge pas ok ?" Tiens toi tranquille, putain. C'était vraiment pas le moment de gigoter. Et mue d'une énergie qui semblait nouvelle, l'Hérissé se mit à presque cavaler à travers les bois, fonçant tout droit, ne se préoccupant de rien d'autre que l'objectif qu'il s'était mit en tête, soit :

Avancer.
Vite.

Vite vite vite viiiiiiite !!

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Dim 26 Nov 2017 - 22:55

Il s'attend presque à ce qu'Apache rigole ou lui dise d'aller se faire foutre, après ce qu'il vient de dire, mais il ne le fait pas.

- Ouais t'as raison, on a assez dit de conneries comme ça.

Freckles hoche la tête. Il sait que c'est des conneries.
Enfin, à ce stade il ne sait plus grand chose, c'est aussi flou dans sa tête que sur sa rétine.
(Apache apparaît en taches rouges, brunes et noires, très artistique.)

"Bon... Tu m'en voudra pas, petit soleil hein... mais..."

Il sait que ça veut dire qu'il va lui en vouloir. Il a à peine le temps de le réaliser qu'Apache a déjà passé un bras sous ses genoux et l'autre sous ses épaules pour le soulever. Il sent le sol qui s'éloigne, il a un mouvement de panique pour se raccrocher à quelque chose ; mais y a rien à quoi se raccrocher, alors il tient juste son propre bras comme s'il avait peur qu'il tombe.

Apache le porte comme une genre de princesse.

C'est le malaise.
C'est vraiment le malaise.
S'il était pas aussi concentré pour ne pas tomber dans les pommes, il serait sans doute mort de gêne.

"B.Bouge pas ok ?"

C'est visiblement un effort pour Apache de le porter – d'ailleurs Freckles est surpris qu'il y soit parvenu- mais au moins il se plaint pas. Il repense d'un coup à la sirène qui a dit qu'il avait de grosses cuisses et a un espèce de ricanement nerveux.
(Blâmez la perte de sang.)

En tout cas, il ne compte pas bouger d'un cheveu, c'est certain.

Apache se met à avancer, courant presque malgré le fardeau, et il lutte tant bien que mal pour garder les yeux ouverts. C'est comme cette fois à l'infirmerie avec Owl, non ? Il sait pas bien pourquoi mais il sent que s'il les ferme, c'est foutu. Ils courrent pas longtemps, quelques minutes, remontent la rivière, jusqu'à ce que Freckles repère un tas de tissu et la forme un peu floue de ce qu'il pense être la guitare rouge et blanche. Il tend le bras brusquement :

« Apache ! Là ! »

Et Apache cavalait, Pas aussi vite qu'a l'accoutumé, bien sur, mais tout de même, il cavalait. Il fallait dire qu'il portait la un bien drôle de fardeau.
Ironie du sort, c'était bien le chef des livreurs que le punk était désormais en mission de livrer.
Peut être qu'il décrocherait une promotion à la suite de ça ? Encore fallait-il faire en sorte que le colis arrive a bon port !

"Apache ! Là ! " Et le mouvement brusque que le rouquin fit en tendant le bras manqua presque de faire se vautrer son chevalier servant et sauveur, le déséquilibrant dans la foulée.
Une courte pause, essoufflé comme jamais, tenant toujours l'autre garçon dans ses bras et ne semblant pas être prêt à le lâcher, le punk haletait, plissant les yeux pour repérer à son tour le tas de vêtements laissés à l'abandon, tout près de sa guitare.

Anna. Laissée la.

Un sourire, alors que dans un geste un peu brutal, l'Hérissé releva les bras dans un a coup pour raffermir sa prise, ramenant le rouquin vers lui. C'était pas le moment de faiblir ! Et il se remit à courir, rejoignant la zone en quelques minutes supplémentaires à peine.

La, il s’arrêta pour de bon, pliant les genoux et déposant le lionceau, près de l'arbre, juste à coté de sa guitare.

"Bouge pas !" Et il fit volte face, se jetant presque sur les fringues, y fouillant rapidement avant de revenir vers Freckles, toujours le souffle court, n'ayant même pas pris une minute pour se remettre de sa course à travers bois.

"Ca devrait aider à finir plus facilement" Qu'il avait lancé, Apache, sans vraiment savoir de quoi il parlait alors qu'il avait attrapé le bras de l'autre garçon sans y faire trop attention, s'échinant à le bander bien serré avec sa ceinture de cuir récupérée l'instant d'avant, juste au dessus du coude. Il serra bien fort. Sans délicatesse.
L'objectif ?
Stopper l’hémorragie. Ou au moins la ralentir.
"Putain... Ca pisse le sang. Elle t'as pas raté cette salope" Poésie, quand tu nous tenait. "Hey, ca va ? Tu restes avec moi, hein ?" Et doucement il lui avait tapoté la joue, s'assurant que le chef ne tourne pas de l’œil, rapprochant son visage du sien pour mieux capter son regard.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Apache voit à son tour leur point de ralliement, et le dépose sans délicatesse près de la guitare abandonnée. De sa main libre Freckles agrippe le manche de l'instrument, il sait pas bien pourquoi, peut-être pour s'assurer qu'il en est capable.

"Bouge pas !"

A ce stade cet ordre là sert pas à grand chose. Il va pas bouger. Il est pas sûr qu'il puisse vraiment bouger même s'il le voulait, il s'imagine s'enfuir et faire deux mètres avant de se vautrer par terre et a un rire étranglé. Apache revient vers lui, ceinture en main, et s'affaire à enrouler son bras avec. Et serrer. Serrer beaucoup. Faute de le sentir Freckles le voit.

« Ça devrait aider à finir plus facilement. »
« Finir quoi. »

Il a même pas la force de le formuler comme une question. Il comprend rien.

"Putain... Ça pisse le sang. Elle t'as pas raté cette salope. Hey, ça va ? Tu restes avec moi, hein ?"

Alors il lève les yeux de son bras jusqu'au visage d'Apache, qui le fixe bizarrement et lui tapote la joue, et a la réalisation du siècle.

« Tu vas me couper le bras. »

A cet instant sa conclusion ne fait absolument aucun doute.

« Quand on serre comme ça avec une ceinture ça veut dire qu'on va couper je l'ai déjà vu. Je veux pas qu'on me coupe le bras », fait-il à toute allure.

De sa main libre il agrippe celle du chasseur comme pour l'empêcher de faire le moindre geste, le fixant dans les yeux avec un mélange de férocité et de confusion.

« Je te jure Apache je rigole pas avec ça, je préfère crever plutôt qu'on me coupe le bras. »

Sujet: Re: Dansent les ombres du monde Sam 6 Jan 2018 - 11:47

Finir quoi.
Finir quoi ?
Il était vrai qu'en l'état, un chouilla de précision supplémentaire n'aurait pas été de trop, cependant, plutôt que de clarifier la situation, Apache s'était échiné à la rendre un peu moins catastrophique ! Du moins, pensait-il.

"Tu vas me couper le bras." Avait assené Freckles alors que ses yeux accrochaient ceux du chasseur.
Le ton avait été si catégorique qu'il en coupa le sifflet du punk, le laissant la, la bouche ouverte, les yeux écarquillés de surprise, parfaitement silencieux.

"Quand on serre comme ça avec une ceinture ça veut dire qu'on va couper je l'ai déjà vu. Je veux pas qu'on me coupe le bras" Avait ensuite précisé le rouquin avec des airs fiévreux qui ne trompaient pas, avant que sa main libre n’agrippe celle de l'Hérissé.
Le regard du chef ne lâchait désormais plus celui du révolté, se faisant féroce, déterminé.
Il ne blaguait pas, le lionceau.
Il était vraiment.

Vraiment très sérieux.

"Je te jure Apache je rigole pas avec ça, je préfère crever plutôt qu'on me coupe le bras."
- Mais j'vais pas te couper le bras, mec ! La réponse ne s'était pas fait tant attendre que cela, coupant presque la parole du livreur. Elle avait été accompagné d'un drôle de sourire de travers, soulignant l'absurdité de la chose.

Absurde ? Vraiment ? Un instant Apache se souvint d'une époque pas si lointaine ou il n'aurait pas tant hésité que cela à abandonner ce représentant de la hiérarchie à son triste sort.
Il se souvint d'un vague moment ou il avait même eu dans l'idée de lui fracasser une énorme armoire sur la gueule.
Et bizarrement, ces réminiscences affirmèrent un peu plus le sourire sur les lèvres du métisse.

"On a dit qu'on arrêtait avec les conneries ! J'suis pas boucher !" Et tout en parlant il avait serré un peu plus fort, terminant sa tache en attachant la ceinture solidement autour du bras. "Ca devrait au moins ralentir l’hémorragie, j'crois." Il claqua ensuite des doigts devant les yeux de Freckles, comme pour s'assurer qu'il était encore parmi les vivants. "Tu crois que tu peux te lever ?" Ca c'était vraiment pas sur "Nan laisse tomber." Qu'il avait répondu de lui même, cherchant des yeux quelques chose qu'il ne semblait pas trouver.
Pas le temps de rassembler quoi que ce soit, tant pi, il reviendrait chercher leurs affaires après avoir amené le lionceau à l'infirmerie.

"Allez on y va !" Et il avait de nouveau passé son bras sous les genoux et derrière le dos du rouquin, se relevant dans la foulée. "On va rendre visite a cet enfoiré de Soul"

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

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