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Pirate
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MessageSujet: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyLun 8 Déc 2014 - 23:10

Lately did you ever feel the pain
In the morning rain
As it soaks it to the bone ?

Oasis - Live Forever

Il était une fois un Dragon. Un Dragon qui filait entre les arbres, grimpant vers les sommets comme si la montagne était son véritable élément naturel, celui dans lequel il pouvait évoluer comme un poisson dans l’eau. L’explication de cette aise est simple : cela manque - dans sa tête - de clarté mais il s’en souvient encore : du temps où il ne s’appelait pas Lòng, du temps où le temps avait encore un sens, les montagnes avaient été son royaume d’enfant.

Never Never Land, prison maudite aux allures de paradis-piège à loup, ne possédait hélas que deux sommets dignes de ceux dont il gardait souvenance. L’un calme, l’autre bouillonnant. Le Dragon n’était pas d’humeur à en rajouter : il recherchait le calme, un semblant d’apaisement. C’était donc tout naturellement qu’il avait tenté l’escalade du Sommet Enneigé, s’aidant de souvenirs flous qui guidaient ses réflexes, l’empêchaient de tomber. Comme il n’avait pas choisi le flanc le plus difficile, Lòng se retrouva étonnement vite au sommet, ses bottes se frayant un chemin dans la neige.

Le spectacle du Pays qui s’étendait en contrebas était magique, surréaliste. Ignorant la morsure du froid contre ses joues, le pirate s’absorba quelques instants dans la contemplation de cette voie sans issue géante, cette terre maudite où il se retrouvait une fois de plus isolé au milieu du monde. Au loin, il pouvait même voir l’Océan qui semblait s’étendre sans fin, le narguer, refléter les étoiles pour contribuer au tableau. Tant de beauté, cela lui mordait le coeur. Le Dragon se détourna, retirant ses gants pour plonger ses mains dans le manteau blanc, récupérer de la neige pour essuyer les dernières traces de sang. La lumière des étoiles - heureusement - était assez forte pour qu’il espère ne pas se perdre en rentrant. C’était que - depuis que le Croquemitaine avait étendu ses ombres sur l’Île, le jour ne se levait plus et les enfants restaient dans leur trou. Même Peter Pan, cet horrible Démon source de tous ses malheurs, semblait s’être volatilisé.

Les gestes du Dragon se firent plus saccadés, plus violents alors qu’il sentait la nervosité le gagner. Si Peter disparaissait, Lòng n’aurait plus aucune chance de savoir ce qui était arrivé à son ami, où il se cachait. Et c’était hors de question : le pirate ne supporterait pas d’apprendre qu’il avait quitté l’Autre Monde et entraîné une malchanceuse dans sa chute pour rien. Son âme ne pouvait contenir qu’une dose limite d’amertume : ce serait très mauvais pour tout le monde qu’elle soit dépassée. Vraiment.

Le visage de la gamine s’attarda quelques instants dans son esprit alors qu’il se débarrassait de la neige sur ses mains, remettant avec hâte ses gants en place. Hoa... c’était étrange qu’il se souvienne d’elle. De son nom. Sa mémoire - tout comme son âme - était défaillante. Illogique. Il avait bien fini par s’y habituer, mais... certaines de ses frasques le surprenaient toujours.

En silence, il revint à son poste d’observation, se posant sur un large rocher, trône improvisé au sommet du monde. Déjà quand il était enfant, il cherchait refuge dans les hauteurs. Certes, il avait lâchement profité du chaos qui régnait pour s’éclipser, se faire - une fois n’est pas coutume - plus Absent que son collègue du même nom. En y repensant - c’était sans doute mieux : aujourd’hui faisait partie de ces jours (façon de parler) où Lòng était trop mort pour rester parmi les vivants.

Un instant passa, instant où - plongé dans ses pensées, dans la contemplation du monde d’en-bas, le Dragon se crut bien seul au monde. Puis il y eut un bruit. Le signal d’une présence. Soudainement sur ses gardes - ces temps-ci, de bien vilaines choses traînaient dans la pénombre - le matelot porta la main à sa ceinture, prêt à en tirer son arme à feu, se retourner et tirer sans sommation.

- Qui est là ?

Toc toc toc, pensa-t-il un temps trop tard. S’il avait été un peu moins mort, il aurait sans doute trouvé cela hilarant.


Dernière édition par Lòng le Mer 10 Déc 2014 - 13:37, édité 1 fois
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Lys Tigré
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMer 10 Déc 2014 - 12:16

Sur le toit du monde

Des pirates dans les montagnes. Oh elle en avait déjà vu un. Et elle était certaine que le fait se reproduirait. Quelle était cette étrange fascination que l’indienne nourrissait envers ces êtres immondes sans foi ni lois ? Allez savoir. Lys a peut-être juste besoin de danger. Besoin de se prouver qu’elle forte, besoin de prouver au monde entier que ce n’est pas parce que la nuit est éternelle que sa flamme s’éteindra. Et puis, elle sait toujours trouver une bonne excuse pour s’échapper du village et faire une excursion, seule et dangereuse.

La nuit était amenée à rester, du moins c’est ce qu’il semblait. Le froid serait aussi de mise et même si les indiens ne sont pas frileux, il leur faudrait des fourrures plus épaisses, plus touffues, comme celles des animaux des montagnes. Elle décida donc de partir seule, à la recherche de ces bêtes pour pouvoir se chauffer convenablement. Elle partit tôt, seule avec son mustang, très peu chargée pour pouvoir emporter les bêtes sacrifiées avec elle sur le retour. C’était de la folie de partir seule, son père le lui avait dit. Mais elle avait su se montrer persuasive, elle devait prouver à la tribu que la princesse ne craignait pas cette horreur qui s’abattait sur l’île.

C’est donc comme cela qu’elle se retrouva une seconde fois dans les montagnes. La première nuit, elle se fit son propre campement, un petit feu, un petit tipi pour se protéger du vent. Si elle avait trop froid, elle venait se coucher près de son destrier. Survivre seule est une base quand on est un Piccaninny. Étrangement, ce soir là, elle n’avait rencontré personne. Elle cacha sa déception. Que cherchait-elle à prouver en voulant l’affrontement ? Détruire Hook ?! Lui montrer qu’elle n’avait pas peur malgré ce qu’il avait fait à sa mère ? Allez savoir. Mais elle savait, elle le sentait, un pirate serait de nouveau ici, dans les montagnes.

Ce n’est que le lendemain qu’elle entendit des bruits. Quelqu’un était là. Elle l’observa. Un homme. Un jeune homme plutôt. Aux traits différents des autres. Était-il un garçon perdu ? Que ferait-il ici dans ces montagnes ? Pourtant non, elle vit cet éclat briller à sa ceinture. Une arme à feu. Un vrai démon. Lui un pirate ?! Qui l’eut cru. Il semble bien plus frêle que les autres… Ce serait un jeu d’enfant. Lys grimpa sur un rocher glacé tenant fermement sa lance à la main, sa peau était gelée, mais elle ne craignait pas le froid malgré sa tenue légère. Elle portait tout de même sur ses épaules son éternelle cape en peau de tigre qui la réchauffait bien assez.

Elle resta là, immobile, à regarder cet homme, tout aussi immobile, fixer le lointain, comme perdu dans les souvenirs de sa vie. Un pirate avait-il des sentiments ? Des émotions ? Elle ferma les yeux un instant, tentant de se concentrer, il ne fallait pas prendre en pitié un monstre pareil. Elle se mordit la lèvre et s’agrippa plus fermement au rocher. Elle voulu se redresser, pour lui sauter dessus, mais ses pieds nus glissèrent contre la glace et elle se cassa la figure dans le tas de neige formé juste à côté. Elle pesta en silence en se redressant, s’ébrouant tel le tigre qu’elle était, brandissant sa lance, juste au cas où. Oui, c’était trop tard, elle était repérée.

Saurait-il qui elle est ? Elle n’en savait rien, elle savait juste qu’elle ne voulait pas qu’il tire. Comment faire amadouer un pirate hein ? Elle se dressa donc, du haut de sa petite taille d’adolescente, presque femme, et retira le capuchon de sa cape pour dévoiler son visage de sauvage.

« Moi. Lys Tigré des Piccaninny. Et toi, qui es-tu ? » S’exclama-t-elle distinctement.

Si elle attaquait maintenant, il tirerait, et elle serait fichue. Elle n’avait peur de rien, mais elle n’était pas encore folle. Il fallait se la jouer plus fine. Ce n’était pas la tâche la plus aisée pour elle, elle est du genre guerrière et elle fonce dans le tas… Mais elle pourrait aussi se la jouer princesse envoûteuse. Sans pour autant vouloir charmer le pirate, elle pourrait au moins apaiser ses tensions. Elle avança de quelques pas, ses hanches ondulant naturellement sous sa démarche féline. Plus le temps passait et plus elle était femme. Sa lance se tenait à côté d’elle, mais plus pointée vers le pirate.

« T’es-tu perdu ? »

S’il bouge. Elle lui sauterait à la gorge, soyez en sûrs.
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyDim 14 Déc 2014 - 0:42



Il tourna la tête, avisant l’intrus ou plutôt l’intruse. C’était une Peau-Rouge, une jolie indienne à peine plus jeune que lui, qui se relevait après ce qui semblait être une chute malencontreuse dans la neige. Elle tenait en main une lance impressionnante, le genre d’armes dont Lòng avait appris à se méfier. Pourtant il ne parvenait pas à se sentir en danger. Après tout il ne lui suffirait que d’une seconde pour exploser la cervelle de cette fille.

Elle finit par répondre, dévoilant son visage éclairé des rayons de la Lune. Sa voix brisa le silence illusoire du sommet de la montagne.

- Moi. Lys Tigré des Piccaninny. Et toi, qui es-tu ?

Lys Tigré... il connaissait ou plutôt, il connaissait son nom. Elle était la Princesse de la tribu, la fille du chef. Les sourcils du matelot s’arquèrent légèrement. Que faisait-elle seule, dans les montagnes ? Vêtue comme ça, en plus ? Elle allait crever de froid, dans le meilleur des cas.

Et ça, c’est si elle ne rencontrait pas de prédateurs comme lui.

Elle s’approchait de lui, désormais, ondulant comme la salope qu’elle devait être. Et - toujours aux aguets - le Dragon l’observait, la dévorait du regard. Elle était belle, il lui fallait bien l’admettre. Plus belle en un sens que la plupart des femelles qu’il avait croisé sur l’Île, plus belle que celles qu’il avait brisées. Mais cette beauté n’attisait rien en lui, pas ce soir. Il était dans un état particulier, le gamin. Un état détaché. Engourdi par le froid, le vrai. Pas celui qui provenait des sommets.

- T’es-tu perdu ?

La question fit naître un sourire étrange sur ses lèvres, sourire amer, légèrement enjôleur. Puis, rapidement, il bondit de son trône improvisé pour atterrir souplement dans la neige. Faisant volte-face, le Dragon planta un très bref instant son regard dans celui de l’indienne.

Puis, sentencieusement, il s’inclina.

- C’est un honneur de faire ta connaissance, Princesse.

Le ton était solennel, légèrement moqueur, peut-être cruel mais c’était si difficile à distinguer. C’était que - tout mort qu’il était en ce moment - le Dragon restait maître du mensonge, de la dissimulation. Se relevant lentement, sa main ayant quitté le fourreau de son arme sans pour autant trop s’en éloigner, l’asiatique reprit :

- Je suis Lòng, matelot à bord du Jolly Roger. On me connaît aussi sous le nom de Dragon. Mais ne t’en fais pas...

Un éclat étrange passa dans son regard.

- ... je ne touche pas aux natifs.

Il ne mentait pas. Observant Lys Tigré plus ouvertement, il se rappela qu’elle lui avait posé une deuxième question. S’il était perdu.

Il l’était.

- Je ne suis pas perdu, non. Reprit-il en s’adossant nonchalamment au rocher sur lequel il s’était précédemment juché. Il laissa échapper un infime soupir, jeta un bref regard au paysage qui s’étendait en contrebas et reprit, le sourire doux-amer toujours figé sur ses lèvres :

- J’ai simplement eu besoin d’être seul quelques instants.

Ça déjà, c’était moins vrai. Ou pas exactement mais peu importait : le Dragon n’avait pas très envie de parler de ses états d’âme à une femelle de passage. Encore moins lorsqu’il s’agissait d’une gamine qui pensait l’adoucir en usant de ses charmes.

(mais pouvait-il lui en vouloir les femmes étaient ainsi frivoles instables indignes de confiance tout comme sa mère l'était)

- Et toi, Princesse, que viens-tu faire sur le toit du monde ?

Un éclat moqueur passa dans son regard.

- Es-tu venue contempler la terre de Jamais ? Tu aurais bien raison...

Rire moqueur, rire brisé, rire fou. Bref et piquant comme une coupure de papier. Il se tourna, ouvrant les bras et embrassant le paysage d’un geste grotesque, grandiloquent. Son rire se fit entendre à nouveau, rire cinglant, mort et vivant.

- ... ici, nous avons très belle vue sur l’Enfer.

C’est qu’il parlait bien, l’enfoiré. Il parlait comme une tarlouze de poète et - ce soir - était d’humeur à trouver ça beau à en crever.
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Lys Tigré
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMer 17 Déc 2014 - 14:09

Sur le toit du monde

La neige n’est pas l’élément où les Piccaninny sont le plus à l’aise. Ils n’ont pas de vêtements assez chauds pour affronter le froid, et lorsqu’ils en ont, ces tissus lourds et inutiles brident leurs mouvements souples et rapides.

Lys n’optait jamais pour ce choix, elle ne craignait pas le froid même si en réalité si, mais cela ne lui faisait pas peur, elle l’affrontait comme n’importe quel ennemi. Ici, le plus dangereux c’était l’homme en face d’elle. Il n’était pas beaucoup plus vieux qu’elle et c’est cela qui l’intriguait. Cet homme avait tout d’un garçon perdu et pourtant, il était l’un des hommes de Hook. Peut être l’un des plus cruels, allez savoir, les pirates, c’est de la vermine sans cœur.

Son sourire dérangea la princesse qui fronça les sourcils en raffermissant sa prise sur sa lance. Hm. Il fallait toujours se méfier des hommes et de leurs sourires enjôleurs. Ils sont très beaux et donnent envie de se laisser tomber dans leurs bras, mais Lys n’est pas une fille comme ça ! Jamais elle ne se laisserait embobiner par un homme. Peut importe son origine.
Enfin, il s’inclina.

Comme si c’était une coutume. Beaucoup de personnes avaient pris l’habitude de faire cela en apprenant l’identité de La Tigresse. Elle ne fit rien, se contentant de fixer son visage, il n’y avait presque aucune émotion sur son visage, juste une domination de fougue et de soif de conquérir.

Il descendit de son trône de fortune. Il arriva à sa hauteur, il était tout de même bien plus grand. Il se présenta, et la princesse l’observait alors avec plus de sensibilité. Au moins, c’était un homme civilisé. La méfiance était de mise, on ne pouvait faire confiance à un pirate, l’expérience l’avait, à plusieurs reprises, prouvée.

« Vous êtes étranges les pirates… Souffla-t-elle en s’approchant légèrement pour ne pas avoir besoin d’élever trop la voix. C’est la deuxième fois que je viens ici depuis que la nuit à frappé l’île. Et c’est la deuxième fois que je tombe sur un membre du Jolly Roger, fuyant ce dernier, ne serait-ce que l’espace d’un instant… »

Elle parlait bien elle aussi. Loin de l’allure sauvage qu’elle pouvait donner. Elle restait une Dame, même si cette appellation pourrait lui donner envie de vomir. A ses yeux elle n’était qu’une guerrière née dans la bonne famille. Elle s’approcha à nouveau pour arriver au même niveau que le Pirate, mais son regard brillant se posait sur le décor qui s’offrait à eux. Clair et sombre à la fois. Never Never Land dans toute sa splendeur.

Il écouta sa question. Elle eut un sourire amer. Un sourire de plus en plus présent sur son visage quittant de plus en plus l’enfance pour entrer dans le monde des adultes. Elle comprenait des choses, en découvrait d’autres… Et le tableau n’avait rien de somptueux au final. L’Enfer… ? C’est plutôt une belle description même si en soi, l’Indienne n’a connaissance ni de l’Enfer ni du Paradis, les religions usuelles ne faisant pas parties de sa culture.

« Je ne saurais expliquer la raison de ma venue ici. Commença-t-elle d’une voix apaisante et apaisée à la fois, J’avais juste besoin de revenir, d’explorer ces terres… »

Elle dévia le visage vers le pirate, puis une nouvelle fois vers le paysage.

« Je ne sais pas ce qu’est l’Enfer, mais je vois ici une Terre de désolation, où la Mort marche à travers les arbres, contamine l’eau et les âmes, une Terre où le Roi se cache, abandonnant son peuple. »

Sa voix s’était faite plus dure. Plus sèche, amère à l’évocation du Peter disparu. Son beau roi, son bien aimé. Elle était déçue, déçue par son comportement, et par sa lâcheté. Pourquoi ne fait-il pas revenir le jour ? Désirerait-il que tout le monde périsse à présent ?

« Il est rare de pouvoir se tenir aux côté d’un membre de l’équipage de Crochet sans que le sang ne coule. Pourquoi ne m’as-tu pas attaquée ? » Demanda-t-elle en abandonnant sa contemplation du paysage pour regarder pleinement le pirate maintenant.

Et toi Lys, pourquoi tu l’as pas attaqué ?
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMar 30 Déc 2014 - 9:49


Elle se tenait sur ses gardes, la princesse, et elle faisait bien. On n’était jamais à l’abri d’un saut d’humeur, d’une brutale envie de déchirer le tableau, de se sentir vivant à nouveau, parce qu’on ne sait pas comment faire autrement. Le pirate s’était détourné du paysage pour contempler la Piccaninny, observer ses réactions.

- Vous êtes étranges les pirates… C’est la deuxième fois que je viens ici depuis que la nuit à frappé l’île. Et c’est la deuxième fois que je tombe sur un membre du Jolly Roger, fuyant ce dernier, ne serait-ce que l’espace d’un instant…

Le verbiage élégant de Lys était inattendu, pourtant Lòng ne broncha pas. Le respect - ou ce qui s’en approchait le plus - qu’il portait aux Peaux-Rouges le protégeait des clichés, lui qui pourtant en avait à revendre. Il n’était même pas étonné des dires de l’indienne : l’équipage comportait son lot de cas, à commencer par celui auquel dont faisait sans doute mention. L’Absent.

À sa première réponse, il opposa un bref ricanement. Ils avaient l’éternité devant eux, Lys avait tout le temps d’explorer les moindres recoins de l’Île et pourtant... le pirate pouvait la comprendre. Après tout, il était lui-même Dragon vivant, guidé par ses envies, ses pulsions. Son regard détailla à nouveau l’accoutrement de la princesse, regard vaguement malsain, paresseusement étonné de ne pas la voir frissonner. Quelque part, il avait envie de lui faire peur. De la faire crier. Mais c’était ténu, un écho qu’il décidait d’ignorer. Le regard de la princesse se détourna du sien pour contempler le paysage avant de revenir vers lui. Il ne bronchait pas. Il restait appuyé à son rocher, immobile comme un gros lézard frigorifié.

- Je ne sais pas ce qu’est l’Enfer, mais je vois ici une Terre de désolation, où la Mort marche à travers les arbres, contamine l’eau et les âmes, une Terre où le Roi se cache, abandonnant son peuple.

L’élan d’amertume porté par sa voix sembla éveiller quelque chose dans le regard du Dragon. Se redressant légèrement, il fixa avec plus d’intensité l’expression de la jeune fille, la déception qu’il pouvait lire dans ses yeux. Délicieuse désillusion. Des racontars lui revinrent en tête, une information qu’à l’époque il avait balayé dans un coin de son esprit. On disait que la princesse était éprise du Roi.

Pauvre conne.

Ce fut bref, infime mais réel : un éclat de pitié passa dans les prunelles de Lòng, pitié qui fut bien vite remplacée par de la cruauté. L’indienne reprit :

- Il est rare de pouvoir se tenir aux côté d’un membre de l’équipage de Crochet sans que le sang ne coule. Pourquoi ne m’as-tu pas attaquée ?

Il rit. Tranquillement. Bonne question, question sage. Prudente.

- Je te l’ai dit, non ? Je ne touche pas aux natifs.

Il jeta un coup d’oeil aux étoiles, plongeant nonchalamment ses mains dans ses poches. Le ciel qui, dans le Monde Ordinaire, lui avait semblé si grand ressemblait sur l’Île à un couvercle étouffant. Les limites étaient partout, même l’Océan était piégé. Lòng était loin, loin de sa vie d’avant et ses souvenirs eux aussi dérivaient. Son sourire se fana légèrement. La face toujours tournée vers le ciel, il reprit :

- Ton peuple... me rappelle le mien.

Il ne parlait pas des pirates, ni des Perdus. Un instant, ses yeux semblèrent se voiler puis il se ressaisit : à quoi lui servirait-il de parler de ses souvenirs ainsi ? Les indiens n’avaient jamais quitté l’Île, Lys ne pourrait comprendre les fragments de sa vie. C’était vain. Délirant. Et si stupide, cette tendance à se mentir à lui-même en se racontant qu’il n’était pas seul. En ce moment, il avait l’impression d’être le plus isolé d’entre tous.

Il cessa de fixer les étoiles, regardant à nouveau la princesse. Un bref rire filtra d’entre ses lèvres.

- Ce Roi que vous vénérez n’est qu’un enfant. À quoi t’attendais-tu, Princesse ? À ce qu’il surgisse des ténèbres et les repousse d’un geste de la main ?

C’était à lui d’être amer, un peu moqueur et pourtant il se contenait. Il voulait bien faire mal, mais pas trop. Ou pas encore. Ils avaient le temps après tout. Et tout l’espace disponible.

C’est ainsi que Lòng finit par se décoller du rocher, se redressant avec une nonchalance habile. Le froid lui mordait les joues mais il n’en avait cure : il se sentait trop mort pour s’en préoccuper. Désignant d’un geste de bras les contrées qui s’étendaient sous eux, il poursuivit :

- Si tu veux défendre ta terre, fais-le. Mais ne compte pas sur une intervention de ce Démon que vous autres nommez Roi. Vous lui attribuez de grands pouvoirs mais il est comme tous les autres...

Sourire amer.

- ... il a peur du noir.
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Lys Tigré
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMar 6 Jan 2015 - 12:43

Sur le toit du monde

Peu à peu, le froid gagna la peau colorée de la princesse. La présence du Dragon refroidissait son âme et la plongeait dans une langueur dangereuse. Elle eut de brefs frissons de temps à autre, mais se concentra pour les oublier. Si les indiens ne souffrent pas du froid c’est parce qu’ils sont en perpétuel mouvement. Lys, elle, commence sérieusement à s’immobiliser dans cette conversation. Discrètement, elle bougeait ses poignets ou ses cheville, histoire de se souvenir que tous ses membres sont encore présents, bien qu’endoloris par le froid grandissant. Avec prudence, elle ramena sa cape en peau de tigre sur ses épaules, recouvrant un peu son corps dénudé, quittant de plus en plus l’enfance pour laisser place à un magnifique corps de femme.

« Je te l’ai dit, non ? Je ne touche pas aux natifs. Ton peuple... me rappelle le mien. »

Le regard de Lys se posa subitement sur le Dragon, quittant ses pensées, quittant le froid et quittant aussi le paysage envoûtant. Son peuple ? Les pirates ? Certainement pas ! Elle fronça les sourcils, en parfait désaccord avec ce qu’il venait de dire. Pourtant, elle n’intervint pas. Et si… Et si tout ceci était vrai ? Et s’il avait son propre peuple ? Et s’il y avait autre chose au-delà de l’île ? La Tigresse n’aspire pas à découvrir d’autres territoires, le sien lui convient parfaitement et puis, elle a déjà bien assez de travail pour défendre sa tribu mais… Et si tous les balbutiements des pirates tués, si toutes les hésitations des enfants perdus n’étaient pas liés à la folie ? Et si cet autre monde existait vraiment ? Ce monde où Peter trouvait son armée ? Ces enfants appartenaient bien à quelqu’un non ? A qui les avait-on volés ? Lòng serait-il un de ces enfants volés ? Elle se contenta d’acquiescer, semblant réfléchir intensément à tout ce que pouvait dire cet homme.

Quelque chose d’affreux se dégageait de lui, elle se doutait bien qu’il n’était pas le plus doux des pirates. Elle le sentait capable de faire des choses horribles. Elle n’avait pas peur d’imaginer l’étendue de sa cruauté, après tout les Piccaninny sont aussi experts dans ce domaine… Mais elle préférait encore discuter avec lui plutôt que de provoquer sa colère. Cet homme rit. Il rit beaucoup. Depuis combien de temps la princesse n’avait-elle pas laissé son rire traverser sa gorge ? Elle secoua la tête, comme pour se forcer à se concentrer sur les paroles du navigateur.

« Ce Roi que vous vénérez n’est qu’un enfant. À quoi t’attendais-tu, Princesse ? À ce qu’il surgisse des ténèbres et les repousse d’un geste de la main ? »

La guerrière fronça  à nouveau les sourcils, et se redressa, fixant le paysage avec intensité.

« Il s’est déclaré roi de son propre chef, nous n’avons fait qu’accepter et respecter ses lois. Nous ne sommes pas forcément d’accord avec lui… Répondit-elle, un peu piquée à vif, Cependant si tel est son rôle, il devrait agir comme tu le dis, repousser les ténèbres c’est son rôle. Il l’a voulu. Il doit l’assumer. »

Oui, Peter n’est qu’un enfant. Et c’est triste de se le dire. A plusieurs reprises, Lys a pu être déçue par ce petit Tyran. Mais elle l’aime. Elle aime son âme, elle aime son cœur. Elle sait qu’il ne cherche qu’à répandre le rire et la joie. Il n’y a qu’avec lui qu’elle a le cœur à rire. Mais quand son regard se perd dans le vague et qu’elle voit que dorénavant elle le dépasse en taille… Elle ne peut que se résigner à laisser tomber. Le protéger, lui jurer fidélité, mais jamais sa vie elle ne pourra passer à ses côtés. Lorsqu’il reprit la parole, elle suivit ses gestes avec une attention particulière. Cet homme, aussi cruel soit-il disait la vérité. Et cette vérité lui brisait un peu plus son petit cœur glacé. Elle croisa les bras, soufflant dans ses mains pour se réchauffer, tremblotant de plus en plus. La Princesse retombait.

Peur du noir… Tous les enfants ont peur du noir. Peter n’est qu’un enfant.

« Peter n’est qu’un enfant… Oui. Soupira-t-elle, les quelques fragments de son cœur restant explosant en mille morceaux. Je n’ai pas besoin de lui pour défendre ma terre. Mais les créature que le Croquemitaine nous envoie sont déjà mortes, comment en venir à bout ? »

Elle ne connaissait que Peter pour être capable de répondre à des questions pareilles. Seul son rire savait faire revenir le soleil. Lys ferma les yeux un instant, tâchant de se remémorer ce sourire, ce visage, qui faisait battre son cœur. Mais tout ce qu’elle vit, ce sont ces créatures qui l’attaquèrent la dernière fois, leurs yeux tombants de leurs orbites, la chair en décomposition glissant sur leurs os. Elle frisson de dégoût la parcouru à nouveau. Décidément, Panthère Bleue avait bien attaqué le terrain, mais Lòng venait de finir de briser tous ses espoirs d’une Idylle avec le petit Roi. Oui, c’était une histoire impossible, elle devrait se résoudre maintenant.

« Il n’a peut être pas sa place en tant que Roi, mais toujours est-il qu’il est là, et que c’est lui au pouvoir. Il ferait mieux de sortir de sa cachette rapidement s’il ne veut pas que notre prochaine rencontre soit celle où je le scalperais… » Grogna-t-elle avec agacement. On n’agace pas la princesse.

Il fallait parler d’autre chose, apaiser le cœur de la Tigresse, sinon elle s’énerverait d’autant plus et serait capable de choses qu’elle regretterait certainement plus tard. Elle abandonna le paysage, pour consacrer entièrement son regard au bel homme non loin d’elle. Cet homme effrayant mais intriguant à la fois. Il était différent des autres pirates, différents des enfants perdus. Il avait… Des petits yeux, en forme de barques qui servent à naviguer sur la rivière. Une peau d’une couleur étrange et des yeux aussi clairs que le ciel bleu du jour. Elle le toisa de haut en bas, puis esquissa un petit sourire. Quel drôle de personnage.

« Dragon, parle-moi de ta terre natale. Parle moi de ton peuple. »
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyJeu 15 Jan 2015 - 23:13

I'm still far away
Although I've already arrived

The Chant - Drifter


La Princesse gelait. Et Lòng observait avec intérêt le combat qu’elle menait contre le froid ambiant. L’idée de l’aider ne lui traversa pas l’esprit : le spectacle était trop distrayant, trop doucement fascinant pour qu’il l’interrompe par un geste d’altruisme. Que la Tigresse se débatte seulement, il se doutait bien que les pensées qu’il était en train d’insinuer dans son petit crâne ne faisaient rien pour la réchauffer.

- Peter n’est qu’un enfant… Oui. Je n’ai pas besoin de lui pour défendre ma terre. Mais les créature que le Croquemitaine nous envoie sont déjà mortes, comment en venir à bout ?

À cette question, le Dragon se contenta de pencher la tête de côté sans cesser de sourire. Puis il parla, sans vraiment réfléchir tant la réponse lui paraissait évidente :

- Il n’y a pas de moyen de s’en débarrasser, Princesse. Ceux qui sont déjà morts sont les pires puisqu’ils n’ont pas peur.

Bref, il n’allait pas s’attarder puisque Lys n’avait - de toutes façons par l’air de l’écouter. Elle semblait sonnée, la Princesse, sonnée et secouée. Ce qui ne l’empêcha pas de reprendre :

- Il n’a peut être pas sa place en tant que Roi, mais toujours est-il qu’il est là, et que c’est lui au pouvoir. Il ferait mieux de sortir de sa cachette rapidement s’il ne veut pas que notre prochaine rencontre soit celle où je le scalperais…

Cet élan de mordant au milieu du désarroi fit naître une lueur curieuse dans les prunelles du Dragon. Se rapprochant légèrement, il fixa la guerrière avec intensité. Son sourire s’était légèrement tordu sous l’effet du ricanement silencieux qui agitait ses épaules. Il ne croyait pas les bravades de l’indienne : Lys avait beau être guerrière, elle restait femelle avant tout. Femelle amoureuse de plus, sans doute incapable de faire du mal au Démon qu’elle avait pris en affection, imbécile malheureuse qu’elle était.

Le regard de la Tigresse se planta dans le sien, et Lòng le soutint sans broncher, la tête haute et le sourire mauvais. Il voulut dire quelque chose, ajouter au malaise mais il y eut un imprévu.

- Dragon, parle-moi de ta terre natale. Parle moi de ton peuple.

Il se figea. La demande, claire et prononcée clairement, avait implanté dans le chaos de ses pensées un silence monumental. Si l’idée de parler, d’en parler lui avait déjà traversé l’esprit, il n’avait pas pensé une seule seconde que Lys le lui demanderait. Qu’aurait la curiosité de chercher ce qu’il y avait au-delà du voile.  

Et voilà qu’elle le faisait, contre toute attente. Qu’elle lui posait la seule question à laquelle il ne pouvait que répondre sincèrement.

Soupir. Tiré de son immobilité, le Dragon fit demi-tour, contourna le rocher et se rassit sur son trône de fortune, dominant de son regard d’orage l’Île entière. Se replonger dans le passé - dans cette vie si lointaine qu’elle lui semblait être parfois n’avoir été qu’un rêve - lui laissait toujours une sensation amère. Sa tête bascula, lui laissant pleine vue sur les étoiles. Par où commencer...

- Ma Terre... n’était pas en paix.

C’était la première chose dont il se souvenait. Fermant les yeux dans une tentative de mieux se rappeler, il poursuivit, d’une voix légèrement hésitante, inhabituelle :

- Il y a peut-être eu des instants plus calmes, là où je vivais, mais je ne m’en souviens pas vraiment.

C’était vrai. Avec le temps, la brume de l’Île engloutissait tout.

- Mon pays... était envahi. Par d’autres hommes. Différents. Des Blancs.

Il avait craché ce dernier mot, sans même plus s’en rendre compte tellement le réflexe était ancré profondément.

- Il y eut des réactions. De toutes sortes. Certains ont résisté, se sont soulevés. D’autres ont préféré s’allier à l’envahisseur. Par instinct de survie, j’imagine. À l’époque, j’étais un peu trop jeune pour comprendre leurs raisons.

Une pause. Il ne fallait pas qu’il dérive sur le sujet de celui qu’il avait été. Se reprenant, il inspira, poursuivit :

- Mon peuple faisait partie de cette dernière catégorie. Notre terre était déchirée par la guerre, Princesse. Dans cette guerre, nous avons combattu pour ceux qui nous oppressaient.

C’était une vieille sensation, si légère qu’elle en était à peine perceptible : sa gorge se serra doucement. Les souvenirs, brumeux mais vivaces, se rappelaient à lui avec la force de vieilles blessures. Il inspira profondément, reprit :

- Je vivais dans les montagnes, avec les miens. Mais sur cette foutue Île... il n’y a que du plat.

Ou quasiment. Silence. Tête toujours en arrière, le matelot se mit soudainement à rire. De ces rires aiguës et malades qui transpercent tant celui qui les produit que celui qui les entend. Une fois l’élan d’hilarité passée, il se redressa, tourna la tête vers l’indienne qu’il avait - absorbé par le passé - bien failli oublier.

- Tu comprends maintenant pourquoi ton peuple me rappelle le mien ?

Il y avait, dans son regard à cet instant précis, quelque chose de terriblement humain. Au milieu de toute cette mascarade, c’était peut-être là l’élément le plus perturbant.
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMer 21 Jan 2015 - 19:44

Surprise !




UH !

Un sable d'or saupoudre les cheveux de Lys Tigré.

Un songe de Lys Tigré se matérialise en sable pour l'aider. Un tigre de sable s'incarne, et se colle à l'indienne, prêt à l'aider.

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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyJeu 22 Jan 2015 - 11:36

Sur le toit du monde

Le froid grandissait. Et elle ne s’y était pas préparée. Dans son campement, au moins, elle avait des peaux, et des fourrures pour la réchauffer, elle et le mustang qu’elle avait laissé là bas. Cependant, maintenant, elle était seule, presque nue dans le vent, à écouter les paroles glaciales d’un homme qui lui faisait prendre conscience de la grandeur de son rôle et de la petitesse de Peter. Elle soupira en y repensant, mais préféra ne pas y attacher une trop grande importance. Il lui fallait un esprit clair et vif. Cet homme restait un pirate, elle ne baisserait pas sa garde. Elle ne releva pas ce qu’il dit à propos des morts qui se relevaient. Il avait probablement raison, mais elle préférait ne pas écouter tout cela maintenant. Elle n’était pas prête pour ce genre de choses peut-être. Peut-être n’était-elle au final qu’une enfant qui se cache derrière son corps mûrissant.

Puis vint le moment où elle lui demanda de parler de sa terre natale. Sujet moins dangereux, du moins pour elle, et si elle se concentrait sur son récit, peut être qu’elle arriverait à sentir de la chaleur tout au fond d’elle. Une histoire, c’est généralement  joyeux… Du moins celles de Peter sont toujours amusantes ! Le roi de la montagne retourna sur son trône de pierre et s’y installa. Lys elle, se hissa sur un rocher tout aussi gros, mais légèrement plus bas, pour ne pas avoir les pieds dans la neige, et s’enroula toute entière dans sa cape en peau de tigre. Ainsi elle pourrait se réchauffer plus efficacement.

Et puis le récit commença. Elle écouta religieusement, muée dans le silence, elle regardait dans la même direction que lui, visualisant tout ce qu’il disait à travers les courbes sombres des paysages du Pays de Jamais. Elle avait eut tord de croire que cette histoire lui chaufferait le cœur. Cette histoire n’avait rien de joyeux. Ce n’était que chaos et désolation. La guerre, un pays divisé, des peuples qui se séparent et qui ne savent pas comment agir face à l’oppresseur. Dans ses paroles, Lys ne pouvait pas s’empêcher de voir les tribus, les Piccaninny, les Delaware, les Hurons… Tous, tous étaient là et se battaient, se résignaient et mourraient. Elle se mordit la lèvre, songeuse.

Il y avait donc d’autres contrées, d’autres pays, bien au-delà de cette île, qui vivaient comme eux ou presque. Le Prince des montagnes eut un rire, et elle se redressa, surprise par ce rire. Elle ne pu qu’acquiescer, étrangement.

« … Il y a donc vraiment d’autres pays, d’autres endroits que cette île. Murmura-t-elle plus pour elle-même qu’autre chose. C’est fascinant. Peu de gens s’en souviennent une fois qu’ils arrivent ici. J’avais des doutes, mais personne n’a su me faire un récit aussi clair. »

Elle se redressa sur son rocher, et eut un petit sourire.

« Ton peuple, Dragon, aurait pu être l’un des peuple de cette île, nous aurions eut, les Piccaninny, les Hurons, les Delaware et… Les Dragons des montagnes ! Cela aurait été enrichissant… Aucune tribu n’arrive à établir ses tipis dans ces montagnes. »

Elle allait parler à nouveau, mais c’est alors qu’elle vit ses cheveux s’illuminer d’or, comme une sorte de sable s’envolant tout autour d’elle. Elle admira et subit la scène sans aucune méfiance. Elle sentait les âmes, elle sentait le bien-être. C’est un puissant tigre doré qui jaillit de ce sable, poussant un rugissement féroce. Il était d’une taille comparable à celle d’un vrai tigre, et il regarda Lys droit dans les yeux. … C’était une tigresse. Toutes deux avaient le même regard. La princesse eut un sourire fascinée, vivant cet évènement sans une once de surprise. L’île avait toujours des choses à offrir. Est-ce que les autres mondes sont pareils ? Le tigre se mit en position assise, et l’indienne passa sa main sur sa tête. D’abord, elle passa au travers, puis, lorsqu’elle revint avec plus de douceur, elle eut l’impression de caresser un vrai félin, chaud et rassurant. Elle resta donc au près de lui, pouvant se lever sans trembler, et sans trop se couvrir. Il réchauffait son cœur et son âme. Elle croyait de tout son être en cette île qui l’avait vu naître. Jamais elle ne partirait. Jamais elle n’abandonnerait. Parce qu’elle est une partie du Pays de Jamais.

« Dis-moi Lòng, se passe-t-il des choses aussi magnifiques dans ton Pays ? Comment se nomme réellement ton peuple ? » Demanda-t-elle avec un entrain qu’elle ne cachait dorénavant plus.

Elle réfléchit un instant, lui laissant le temps de répondre à chaque fois qu’elle prenait la parole, respectueuse. Puis, elle ajouta, trouvant cela bien plus naturel.

« Au final, ces montagnes sont tes Terres, elles devraient t’appartenir, et être ton refuge. Peut être qu’un jour ton peuple viendra par là. »

Et le sourire. La Tigresse lovée contre la tigresse de sable, souriait de toutes ses dents au Pirate perdu dans les montagnes. Lui qui se souvenait de son peuple, de sa vie. Lui qui n’avait pas oublié, lui qui donnait l’espoir à Lys d’une évolution pour cette île. Qui sait, un jour peut être que Peter pourrait lui aussi grandir.
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyDim 1 Fév 2015 - 23:36

- … Il y a donc vraiment d’autres pays, d’autres endroits que cette île. C’est fascinant. Peu de gens s’en souviennent une fois qu’ils arrivent ici. J’avais des doutes, mais personne n’a su me faire un récit aussi clair.

Lòng ne répond pas, surpris que l’on puisse attribuer un tel qualificatif à son récit. Lui le trouve désespérément flou, désespérément troué. Plus les jours passent et plus la mémoire de son passé s’effilochent. S’il n’avait pas eu la photo, se serait-il même souvenu de celui qu’il recherchait ? La pensée, trop amère, fait détourner son regard vers l’horizon. À nouveau.

Il ne se montrera pas faible devant une femme, plutôt crever.

La voix de Lys Tigré met soudainement fin à ses ruminations.

- Ton peuple, Dragon, aurait pu être l’un des peuple de cette île, nous aurions eut, les Piccaninny, les Hurons, les Delaware et… Les Dragons des montagnes ! Cela aurait été enrichissant… Aucune tribu n’arrive à établir ses tipis dans ces montagnes.

Les yeux de Lòng s’écarquillent, imperceptiblement. L’idée de mélanger ainsi le Monde Ordinaire et Never Never Land ne lui est jamais vraiment venue à l’esprit. C’est une idée stupide, impossible et d’une naïveté enfantine mais voilà, Lòng n’a pas la force de lutter. Son imagination viciée s’emballe, tente de se représenter. Mais tout est flou, tout est si... dilué. Si brouillé, si brutalement incompatible. Le Pays de Jamais n’est pas constamment en conflit, mais le Dragon, lui, n’a jamais connu que la guerre.

Celle des siens puis, après l’envol, celle que lui mena contre l’Île.

Comme pour le narguer, comme pour répondre à ses pensées, la magie du Pays se manifeste. Une poudre aux apparences d’or précieux apparaît dans les cheveux de la Princesse, les ornant alors qu’une forme naît de la poussière : c’est un tigre, un tigre sablonneux que Lòng observe avec une hostilité mêlé de consternation. L’animal est le grain de sable qui sabote son travail et grippe les rouages : pour l’indienne, il est symbole d’espoir.

- Dis-moi Lòng, se passe-t-il des choses aussi magnifiques dans ton Pays ? Comment se nomme réellement ton peuple ?

Il met un moment à répondre. Son expression s’est fermée, il fixe l’apparition - l’intrus - d’un regard glacial.

- Hmong. C’était... le nom des miens. Finit-il par répliquer. Le nom, remonté des tréfonds de sa mémoire, résonne étrangement au coeur des montagnes. Un frisson de mauvais augure parcourt l’échine du Dragon.

- Au final, ces montagnes sont tes Terres, elles devraient t’appartenir, et être ton refuge. Peut être qu’un jour ton peuple viendra par là.

Et elle sourit, l’imbécile. Elle sourit et, soudain, Lòng ressent l’envie, le besoin de faire disparaître cette expression de bonheur. Mais il ne le peut pas, puisqu’il y a... cette chose, entre eux. Ce tigre maudit qui le fixe avec un regard d’avertissement.

Il y a un temps, puis le Dragon ricane. Les yeux fermés, toujours juché sur son trône au sommet de la montagne, il laisse un rire glacé, mauvais parcourir ses épaules.

- Rien sur cette Île ne peut me servir de refuge, Princesse. Cette terre m’est hostile et j’ai tout laissé derrière moi lorsque le Démon est venu me chercher.

Il se lève et, en équilibre sur son roc, s’étire. À nouveau souriante et le coeur réchauffé, Lys Tigré ne l’intéresse plus vraiment. Fouillant dans la poche de sa veste, il en tire un couteau qu’il déplie et dans les airs, le rattrapant de l’autre main. Bientôt, une nouvelle lame vint rejoindre la première, suivie d’une troisième. Le jeu est dangereux, les armes acérées. Pourtant le Dragon les rattrape sans ciller.

Dans les airs, leur éclat métallique se confondrait presque avec celui des étoiles. Sans cesser de jongler, Lòng reprend :

- Es-tu sûre de n’avoir jamais entendu mon nom, Princesse ? De la bouche de Perdus qui m’auraient échappé ?

Le ton n’est pas menaçant. Après tout, le pirate ne fait que détourner la conversation. Le passé étant perdu, celui qu’il était oublié, mieux valait se concentrer sur le seul temps important : le présent. Celui du Dragon qui empoisonne, brûle et souille tout sur son passage, comme une peinture trop fraîche qui tâcherait tout de son essence. L’image est plaisante, délicieusement poétique. Alors qu’il ne cesse de jongler avec les trois armes, Lòng recommence à en rire.
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMar 17 Fév 2015 - 9:46

Sur le toit du monde

Bien que troué, le récit de Lòng faisait partie de ceux qui étaient les plus nets aux yeux de Lys. Elle ne s’intéressait pas vraiment à une autre vie, sa vie actuelle lui plaisait parfaitement même si des détails pouvaient être améliorés. Toujours est-il qu’avant lui, aucun Perdu n’avait pu lui raconter de choses aussi différentes. Un autre peuple, dans un autre monde ! Tout cela est fascinant. Elle aurait réellement aimé rencontrer ces autres peuples, ces tribus étranges auxquelles le Dragon appartenait.

Mais Lys n’est pas stupide. Elle sait observer, elle sait voir dans l’aveuglement. Elle a bien remarqué que son enthousiasme n’est pas partagé. Elle n’a jamais connu que ce monde qui l’a vue naître et qui la fait vivre depuis des années et des années. Elle est là, libre comme le vent, sans se soucier d’un autre univers où d’autres créatures vivraient. Et elle a bien remarqué que la présence nouvelle d’un tigre de sable n’est pas aux goûts du pirate. Cela allait refermer la conversation, et la princesse ne voulait pas, c’était une trop belle occasion, parler enfin quelqu’un de censé et d’aussi étrange que Lòng…

« Hmong. C’était... le nom des miens. »

Lys redressa le visage, et pensivement, répéta le nom de son peuple, avec une certaine facilité à le prononcer. Ce qui l’étonna presque elle-même.

« Hmong… » Drôle de tribu. Mais elle trouvait ça joli.

Ce que la princesse raconte ensuite ne semble pas aux goûts du pirate non plus. Il ricane, c’est tellement sombre quand il ricane, et la guerrière semble sentir le froid revenir, lui attraper les entrailles alors que le rire se fait entendre. Elle pâli, et c’est amusant à penser venant d’une personne dont la peau est naturellement foncée. Elle frissonne, resserre sa cape sur elle. Le tigre ne semble plus avoir d’effet. Du moins, semble-t-il, la magie de NeverLand serait-elle moins puissante que la démence du Dragon ?

« Rien sur cette Île ne peut me servir de refuge, Princesse. Cette terre m’est hostile et j’ai tout laissé derrière moi lorsque le Démon est venu me chercher. »

Elle ne dit rien, elle l’écoute, curieuse. Le Démon ? Parle-t-il de Peter ? Peter arrache tous ces enfants à leur vraie vie ? Qu’essaye-t-il de lui faire comprendre avec cette phrase ? Et puis… Puis tout s’éclaire. Voilà d’où vient cette haine sombre ! Il  était un perdu lui aussi !

« Tu étais un enfant perdu… Tu as grandis ! » S’exprima-t-elle soudainement.

Pourtant, elle avait un petit sourire. Elle aimait Peter de tout son cœur, mais elle préférait cent fois voir ces enfants grandir que de constater leur éternelle jeunesse. Si seulement Peter pouvait grandir lui aussi…

« Es-tu sûre de n’avoir jamais entendu mon nom, Princesse ? De la bouche de Perdus qui m’auraient échappé ? »

Son nom ? Oh bien sûr que si, de nombreux enfants étaient retrouvés par les Piccaninny dans la forêt, complètement affolés. Généralement, mutilés, ils hurlaient ou murmuraient un nom, certains même éclataient d’un rire sinistre, comme celui du Dragon qui jongle en ce moment même avec des lames. La princesse soupire, et ordonne mentalement au tigre de se lever. L’animal puissant se redresse et marche autour de la princesse, s’approche du pirate, puis finalement fait volte face pour disparaitre au loin. Autant qu’il se rende utile celui là. Lys l’a envoyé un plateau plus bas pour veiller sur son campement et son mustang. On ne sait jamais, la dernière fois des créatures horribles peuplaient cette montagne.

Enfin seuls, la princesse se leva et prit appui sur sa lance pour sauter de son rocher et s’approcher du pirate. Sans crainte aucune, elle se hissa aisément sur la surélévation sur laquelle il se trouvait pour le rejoindre et être à ses côtés. Le froid revint en grand compagnon de fortune, la faisant trembler légèrement sur place alors qu’elle se drapait de nouveau de sa cape en peau de tigre pour se protéger. N’ayant pas froid aux yeux par contre, elle se hissa sur la pointe des pieds, dans le dos du Dragon afin de lui souffler simplement à l’oreille, un petit sourire malicieux, presque malsain aux lèvres.

« Bien évidemment que je sais qui tu es. Crois-tu que les perdus tiennent leur langue lors de leur dernier soupir ? Il revendiquent tous ta signature Pirate… »

Elle se recula ensuite, le regard malicieux et plein de vie. Cependant, il était déterminé. Ce jeune homme était un briseur d’enfance. Un briseur d’âme. Un briseur d’os aussi. Il ne se contentait que de créer le malheur autour de lui, pourtant, il savait faire preuve d’une certaine douceur et dextérité. Comme lorsqu’il parlait de son peuple, ou qu’il jouait dangereusement avec ces fameux couteaux.

« Devrais-je te craindre ? » Dit-elle en raffermissant sa prise sur sa lance. « Tu peux, pour sûr m’éliminer très rapidement… » Ajouta-t-elle avec une pointe d’ironie dans la voix. « Pourtant, tu ne t’attaque pas à mon peuple… Et s’attaquer à moi serait trop dangereux. »

Elle n’est pas prétentieuse, elle énumère juste les faits. A quelques centimètres de lui, elle aurait cru être réchauffait, mais plus le corps du Dragon était proche du sien, plus le froid grandissait en elle.

« J’aime quand tu me parles, l’Homme. Tu n’as pas d’autres histoire à me raconter ? »

C’est un défit, un nouveau jeu. La gamine à de nouveau disparu. Lys est tellement versatile et volatile. Elle ne tient pas la même humeur plus de vingt minutes. Là, elle se contente de le regarder, droit dans les yeux, un regard pétillant, mais dur tout de même. Elle ne laissera pas un pirate se moquer d’elle.
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMer 18 Mar 2015 - 21:35

I’m just a painting that’s still wet
If you touch me I’ll be smeared
You’ll be stained
Stained for the rest of your life

Marilyn Manson - Leave A Scar (acoustic version)


Il est perturbé, le Dragon. Perturbé par cette fille aux allures de femme qui prononce ainsi le nom des siens pour y mêler son accent à elle, perturbé par sa décision d’envoyer le tigre ailleurs, perturbé par son attitude inconsistante, si typiquement féminine.

Perturbé par son audace, le fait qu’elle ose s’approcher de lui.

- Bien évidemment que je sais qui tu es. Crois-tu que les perdus tiennent leur langue lors de leur dernier soupir ? Il revendiquent tous ta signature Pirate…

Les lames dansent toujours dans le ciel nocturne, formant un ovale parfait, terriblement incisif, terriblement dangereux. Un sourire délicieux s’est tracé sur les lèvres du Dragon : les paroles de Lys Tigré sont douces à ses oreilles, comme une berceuse. Pour un peu, il en ronronnerait presque.

Il sent que la guerrière s’est éloignée mais ne se retourne pas, pas encore. Par excès d’assurance, sans doute. Par défaut de méfiance.

La voix résonne encore.

- Devrais-je te craindre ? Tu peux, pour sûr m’éliminer très rapidement... Pourtant, tu ne t’attaque pas à mon peuple… Et s’attaquer à moi serait trop dangereux.

Léger ricanement. Visiblement, Lòng n’est pas le seul à faire preuve d’une assurance excessive. La première arme est attrapée, suivie des deux autres alors que le Dragon fait volte-face d’un geste souple. Son regard vint se planter dans celui de la princesse, qui le fixe sans ciller. Il règne entre eux une tension étrange, à mi-chemin entre l’animosité et la curiosité. Leur rencontre se serait-elle passée autrement s’il ne s’était pas senti si... vide ?

- J’aime quand tu me parles, l’Homme. Tu n’as pas d’autres histoire à me raconter ?

Il ne répond pas tout de suite, se contentant de ranger ses lames.

- Je n’ai pas eu besoin de te toucher pour m’attaquer à toi, Princesse.

Le ton, chantant, entre miel et venin, s’accorde à l’expression du pirate. Ce dernier a remis en place son masque le plus usuel, celui de la douce cruauté qui semble constamment couler dans ses veines.

- Crois-tu que je n’ai pas senti tes convictions vaciller lorsque je te racontais mon histoire ? Que je n’ai pas perçu la manière dont mes mots ont glacé ton coeur ?

Le regard du matelot se pare d’une lueur insolente. Pour peu, il ressemblerait presque à l’adolescent qu’il est censé être.

- Je suis conscient du mal que j’inflige, Lys Tigré. Mais même si je ne l’avais pas été, cela se serait quand même produit.

Haussement d’épaules. Lòng se désigne :

- Je suis un dragon, après tout. Même lorsque l’on m’apprivoise, je brûle tout sur mon passage.

Et il rit, il rit à la face du ciel avant de reprendre :

- Tu voulais une histoire ? Très bien. Ce que femme veut...

Nouveau ricanement. Le Dragon reprend son souffle et poursuit :

- Tu n’es pas la première personne que je rencontre ce soir. Avant toi, il y a eu un gamin. Un Garçon Perdu, avec qui j’ai joué à un petit jeu.

Le souvenir ranime, l’espace de quelques instants, une drôle de flamme dans son regard. Lòng glousse, mais reprend anormalement vite son calme. Il y a, dans son attitude, un sérieux soudain, effrayant tant il contraste avec son hystérie habituelle.

- Je l’ai maîtrisé, lui ai attaché les jambes et la main gauche. Quant à sa droite... je l’ai tranchée.

Il avait joué le membre aux dés.

- Ensuite, je lui ai dit que je ne le tuerais pas s’il parvenait à se délivrer.

Un temps, quelques secondes de silence. Un début de rire fleurit sur les lèvres du Dragon, et pourtant... l’éclat meurt aussitôt. Lòng se fait songeur.

- J’ai regardé ses tentatives pendant quelques minutes, je pense... avant de le détacher. Il a perdu beaucoup de sang, mais qui sait ? Peut-être est-il arrivé au Grand Arbre avant de mourir... peut-être a-t-il eu le temps de répandre mon nom.

Le sourire n’a pas mit long avant de réapparaître, soutenu par une expression cruelle. Se redressant légèrement, Lòng se rapproche légèrement de la peau-rouge.

- Alors, Princesse, est-ce que mon histoire t’a plu ? Parce que, si c’est le cas, des histoires comme ça... j’en ai des milliers.

Dragon sanglant, dragon-poison. À cet instant, Lòng ne se préoccupe même plus des répercussions. Il veut faire mal. Blesser. Ne plus être celui que l’on perturbe, perturber à son tour la guerrière qui lui fait face.

Mais il ne la touchera pas, non.

À moins, bien sûr, qu’elle ne commence - officiellement - les hostilités.

So turn around, walk away
Before we confuse the way we abuse each other
If you're not afraid of getting hurt
Then I'm not afraid of how much I hurt you
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L'Ombre
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde   Sur le toit du monde EmptyMer 16 Déc 2015 - 14:53

The End


Mais il arrive que lorsque deux prédateurs,
Aussi puissants dans la dignité que dans l'horreur,
Sur le toit du monde se rencontrent,
Se toisent mais jamais ne s'affrontent.


FIN DE L'AVENTURE




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