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Sujet: Fédération Noire Lun 9 Nov 2020 - 2:21

On se les caillait, pour changer, à l'Ossuaire. Mais aujourd'hui par chance, les réfugiés étaient dispensés de ce vent sifflant et glacial qui, en d'autres jours, pénétrait les vêtements les plus chaud, transperçait les os et faisait claquer des dents. A la place, de légers bien qu'épais flocons de neige tombaient paisiblement, disparaissant sur le sol déjà tout couvert de blanc.
Pas un bruit aux alentours, mise à part celui des chaussures d'un punk qui s'enfonçaient dans la neige, la faisant craquer à chacun de ses pas.

A l'Ossuaire, oui, l'Apache.
Pour une fois.
Il avait ralentie sur ses vadrouilles vers nul part. Vers sa sœur. Vers la mort diraient d'autres.
C'était que la dernière fois, il était rentré dans un tel état piteux qu'il n'avait pas pu repartir aussi vite que d'habitude.
Il en gardait encore les marques, dont une sacrée plaie au cou planquée sous un bandage blanc lui même au trois quarts recouvert d'un de ses épais colliers de cuir noir.
Le punk avait choisi le plus large. Le plus couvrant. Orné d'un simple anneau de ferraille et rien d'autre. On voyait presque plus sa blessure avec ça. Ca dépassait juste un peu mais si on faisait pas gaffe on y voyait que du feu.

A l'Ossuaire, ouais.
C'était qu'il y avait sa promesse à Nasty aussi.

Certes, il n'avait pas dit qu'il stopperait toute recherche jusqu'à ce fameux dernier tour au Grand Arbre, mais par respect, il avait décidé de pas trop forcer.
Il avait pu se reposer, beaucoup. Dormir, encore plus. Réfléchir ? Un peu. Pas trop. Sans doute pas assez.
C'était pas le moment de s'attarder sur des réflexions qui mèneraient à rien de bon, selon lui. Il fallait se préparer au grand départ ! Se mettre dans un état d'esprit ultra focus. Faire taire le si peu de doute qui persistait, au fond.
Ils allaient retrouver Trouble. Tous ensemble.
Ils allaient retrouver Trouble. Vivante.

Tout en étant un chouilla perdu dans ses pensées, l'iroquois avait sorti de sa poche un petit papier froissé et l'avait déplié, découvrant le dessin un peu maladroit mais pas si mal foutu d'un crane. Le garçon leva les yeux devant lui, les posant sur un énorme crane qui... Ma foi ressemblait parfaitement à la gribouille.
La constatation lui arracha un sourire.

"T'es une putain d'artiste Blondy, tu l'sais ça ?" Il avait soufflé pour lui même avant de froisser le message pour mieux le r'enfoncer dans sa poche tout en se dirigeant vers le dit crane.

A l'intérieur, c'était un vrai petit nid douillé qui se présentait, et malgré qu'il n'y ai personne, il y régnait une chaleur douce et agréable.
Il était arrivé en premier ?
Peut être...
Ou peut être pas.
Au centre de l'endroit crépitait tranquillement un feu savamment installé, ce qui expliquait l'atmosphère plaisante qui régnait.

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Tout en balayant des yeux ce qui l'entourait, le chasseur avait retiré son manteau de plumes rouges, le jetant un peu négligemment dans un coin, et puis, il se rapprocha du feu.

Pour ce jour historique ou toute la révolte se réunissait, le punk s'était fait beau, optant pour son fameux pull rouge rayé déglingué à la fois trop grand et trop court et son baggy léopard qui faisait saigner les yeux des plus sensibles.

Pour la révolte, ouais.

A moins que ce ne soit pour une révoltée en particulier ?

Il s'était même dessiné deux traits acérés de rouge en guise d'eyeliner, pour marquer le coup.
Ca lui soulignait le regard, donnant à ses yeux noirs un air plus féroce. A moins que ce ne soit les bouteilles qu'il venait de repérer qui les faisaient briller un peu plus qu'à l'accoutumé ? Il s'éloigna du feu pour mieux s'intéresser au trésor, se saisissant d'une des bouteilles et la lorgnant, la secouant pour mieux faire danser son contenu.
Il l'a déboucha, vite fait, dans un pop caractéristique, et renifla le liquide, grimaçant illico et relevant la tête, un sourire tordu aux lèvres.

C'était bien de l'alcool ça ! Et il avait l'air bien costaud ! Le genre qui déchirait la tête en moins de deux !

Ca allait être une belle réunion.
Ouais !

Résumé:

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Sujet: Re: Fédération Noire Jeu 26 Nov 2020 - 2:07

Sur un vieux fauteuil, il y a un gros plaid qui commence à remuer. Une bosse apparait et grandit, un pan se soulève : c’est un bras qui émerge. Ce bras visiblement engourdi et sans repères se met à tâtonner à l’aveugle avant d’empoigner la couverture qu’il tire. Des couches et des couches de couvertures glissent une à une avant de dévoiler un sentinelle à peine réveillé.

Just cligne des yeux lentement. Il a été réveillé par les éclats de voix qu’il percevait depuis son cocon protecteur. Lui qui espérait être le premier levé, c’est raté. Il avait cru bon de ne pas passer la nuit avec Apache. La perspective de se rassemblement le rend nerveux, surtout en sachant quels sujets ils devront aborder. Passer la veille avec Apache, ça l’avait comme rebuté.

Du coup, il avait passé la nuit dans sa planque, assis sur son fauteuil, couvert d’une énorme couette avec le feu qui ronronne pour le réchauffer. Et voilà qu’il est réveillé par des bruits trop familiers : celui de chapardeurs qui fouillent dans ses affaires.

Il met un moment à reconnaitre Apache qui lui tourne le dos. Il entend le bruit familier d’une bouteille qu’on débouche. En voilà un qui ne perd pas de temps.

« Tu trouves c’que tu cherches ?

Sa voix est enroué, ses cheveux en bataille et ses yeux mi-clos témoignent d’une sale nuit.

« Salut. »

Résumé:

Sujet: Re: Fédération Noire Mer 6 Jan 2021 - 14:17

Est ce que c'était une bonne idée de se mettre la tête à l'envers pour ce moment qui deviendrait historique si on s'en souvenait ? La première vraie réunion entre révoltés.

Indubitablement...

Oui.
Non ?

L'Apache fit une moue de travers, comme pour répondre à ses propres hésitations. L'air de dire, silencieusement, que ça pouvait se discuter.
Mais il fut très vite tirée de son débat intérieur face à la bibine, alors que derrière lui, une voix retentissait.

"Tu trouves c’que tu cherches ?"

Le punk se retourna brutalement, prit au dépourvu, et dans le mouvement un peu trop leste, de l'alcool s'échappa de la bouteille qu'il tenait toujours en main, arrosant le sol devant lui. Merde.. !
Stressé le punk ?
Pas vraiment...
Ou peut être que si.
Il était sous tension depuis bien trop longtemps et il ne s'en rendait même pas compte lui même.
Bref...

C'était Justice qui l'avait interpellé et fait sursauter. Sa voix sonnait endormie, et sa bouille encore plus.
Les cheveux en vrac en l'air et les yeux tout petits du matin.
Ca fit sourire l'iroquois, finalement.
Ce Justice la, il le côtoyait régulièrement maintenant qu'ils dormaient dans la même tente.
Enfin... Pour les fois ou ils se retrouvaient pour roupiller de concert.
C'était pas tellement tout le temps, en fait.

"Salut.
- Hey Cowboy !" En guise de salutation, le chasseur faucheur avait brandit la bouteille devant lui tout sourire. "Ca te dit un ptit verre de jus de fruit de bon matin ?"

C'était pas vraiment le matin, et c'était encore moins du jus de fruit. Mais c'était proposé avec toute la sympathie et la bienveillance du monde !
Trinquer entre potes, en ce jour si spécial ! Ca s'faisait, non ?

Résumé:

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Justice veille.:

Sujet: Re: Fédération Noire Ven 8 Jan 2021 - 23:06

Du revers de la main, le sentinelle se frotte la paupière, cligne lentement des yeux. Il vient de passer une sale nuit comme il n’en a plus passé depuis… depuis la saison des pluies où il s’est réveillée dans un véritable bassin. Il cligne des yeux, encore une fois. Ça fait mal de les maintenir ouvert. Mais s’il les referme, il sent qu’il pourrait se rendormir.

« Hey Cowboy ! Lui lance Apache. Ça te dit un ptit verre de jus de fruit de bon matin ? »

Il ne sait pas ce que c’est mais ce n’est certainement pas du jus de pomme. Non pas qu’il puisse y voir clairement. Mais cette bouteille, c’est Nasty qui l’a laissée ici. Et Apache était sur le point de la descendre. Ça en dit long.

« Je vais en avoir besoin. »

Il saisit la bouteille, lève le bras et descend une bonne lampée. S’il avait su ce que c’était, il aurait pu qualifier son geste de couillu. Mais dans son état, on parle plutôt de geste inconsidéré, d’imprudence voire même de bourde. La vague de chaleur, douce et familière, remonte le long de sa gorge tandis qu’il se remémore un temps où il ne buvait pas. Un temps où il était du genre à dire : je bois pas pendant le service. Ou encore : c’est pas mon truc, les trucs d’adultes.

Le contre-coup lui fait l’effet d’un coup de talon dans l’estomac. Le plus triste c’est qu’il a tout juste l’énergie d’esquisser une grimasse qui se transforme en une petit quine de toux. On aurait dit un mourant.

« Bien dormi ? »

Le remède est brutal mais il tient ses promesses : le sentinelle a le regard plus vif, bien qu’un peu larmoyant. Et il a retrouvé des couleurs.

Résumé:

Sujet: Re: Fédération Noire Jeu 28 Jan 2021 - 20:22

"Je vais en avoir besoin"
Et le cowboy s'était saisi de la bouteille tendue sans grande cérémonie.
C'était pas depuis si longtemps que Justice taquinait la bibine comme ça, et pourtant, il avait déjà une descente digne d'un pilier de bar.
Sous les yeux brillants du punk, La Main avait dégommé une bonne gorgée en un seul coup. Comme ça. Dès le réveil ! Quel mec ! Ca fit sourire l'iroquois un peu plus grand, et il lâcha même un rire lorsque l'autre grimaça, toussa même.
Ouais. Ca arrachait bien quand on venait à peine d'émerger ! Lui même en savait quelque chose. Il était coutumier.

"Bien dormi ?"
C'était marrant comme question, venant de celui qui avait encore les yeux tout imbibés de sommeil ! Quoi qu'après l'arrosage à l'alcool fort, les yeux bleus clairs de Justice semblaient plus brillants, plus alertes.
Plus réveillés ? Ca pouvait se discuter.

"Ouais." Le punk haussa les épaules. "Longtemps."
Au moins une semaine à se reposer après sa mésaventure vampirique, c'était sur, même si c'était difficile à dire. Sans doute pas moins. Ca l'étonnerait que ce soit plus ! En y réfléchissant, l'Hérissé s'était passé la main dans la nuque, une moue inscrite sur le visage et le regard un peu ailleurs. Ca tirait encore pas mal au niveau du cou. La blessure était moche sous le bandage et le cuir.

"Et toi ?" Un renvoi de question somme toute banal mais qui pouvait aussi faire penser à un détournement d'attention. "T'es confort la dedans ?" Il faisait référence au fauteuil, et puis même peut être aussi à l'endroit tout entier. C'était bien sympa comme zone ! Isolé et bien chauffé. Idéal pour ce qui allait s'y tramer.

Résumé:

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
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Justice veille.:

Le vent se lève, glacial même parmi les os. Comme porté par la bise, une silhouette emmitouflée avance dans l’Ossuaire. À sa rencontre, un volatile aux plumes noires et soyeuses ralentit son vol et fait quelques cercles avant d’atterrir sur son épaule.

- T’avais raison, c’est un peu plus loin.

Tool acquiesce alors que sa main va plonger dans sa poche. Il en sort quelques graines - récolte maigre mais honnête - qu’il lève à la hauteur de l’animal. Corneille ne se fait pas prier et picore avec férocité.

Au bout de quelques mètres, le crâne est en vue. Le Patient s’arrête, le contemple. De l’extérieur, le point de rendez-vous semble peu amène mais mieux vaut un repère un peu éloigné du reste, pour ce qu'ils ont à se dire.

- Tu veux rentrer avec moi ?

Le corbeau s’ébroue.

- Non. Je vais me percher quelque part. Si tu m’entends gueuler, tu sauras que quelqu’un d’imprévu a débarqué.

Le Patient laisse échapper un sourire.

- J’ai hâte d’entendre ta chanson.

Corneille étend ses ailes et s’envole, amenant avec lui un éclat de rire qui coasse et vrille les tympans. Tool le regarde partir en soupirant, puis se rapproche. L’entrée des lieux est gardée par une toile, qu’il soulève avant de se plier légèrement, pénétrant l'espace.

Il fait chaud, à l’intérieur. Il fait chaud et il n’est pas seul. Apache est debout, la main sur son cou bandé. Tool met quelques secondes de plus à repérer Justice, perdu dans un plaid.

T'as vu sa tronche ? Si j'étais dans un état pareil, j'oserais pas entamer une bouteille.

Prenant en compte la remarque sans s'y attarder, Tool adresse un demi-sourire aux deux Révoltés.

- Je vous dérange ? Si vous avez besoin d’être seuls encore un peu, je peux allumer ma clope dehors.

Ça rigole, entre ses neurones. À sa tête, difficile de dire s’il blague ou pas mais qui le connaît ne s'y trompera pas : le ton de sa voix est aussi chaleureux que l’Hiver dehors est froid.

Résumé:

I'll forget you, yeah I will
And yet you are still
Burning inside my brain

Playlist

Cadeaux:

A sa question, le punk se contente d’un haussement d’épaule et d’une réponse vague. Ouais, longtemps. Deux petits mots sensés résumé les trois jours passés à l’infirmerie sous la surveillance d’un soigneur, le teint grisâtre, couvert de bandages et bafouillant des excuses minables. Le regard du sentinelle s’assombrit lorsqu’il remarque la manière curieuse d’Apache de se frotter la nuque à l’évocation de ces derniers jours. Comme s’il venait d’invoquer de vieux démons sous couvert d’une conversation banale.

« Et toi ? T'es confort là-dedans ? »

Apache lui tend une perche. Il décide de la saisir avant de gâcher cette matinée qui promet d’être merdique.

« Très confort. Un peu frisquet, cette nuit. »

Au même moment, la voix de Tool s’élève :

« Je vous dérange ? Si vous avez besoin d’être seuls encore un peu, je peux allumer ma clope dehors. »

Le sentinelle sursaute et se tourne légèrement (pas trop pour ne pas sortir de son refuge) et découvre le Patient qui leur sourit comme s’il venait de leur sortir une blague qu’il est le seul à comprendre.

Just frémit se renfonce dans ses draps.

« T’es là depuis longtemps ? Je t’ai pas vu entrer. »

Seule sa tête et son bras dépasse de l’énorme fatras alors qu’il lance, désignant un siège.

« Tu dérange rien du tout, fais comme chez toi. Mais si tu peux éviter de fumer à l’intérieur ça m’arrangerait. »

Il en a marre d’être accueilli par une odeur de tabac froid, souvent synonyme de : Nasty vous laisse un bon souvenir.

Résumé:

Le blanc l'emmerde. La neige, plus précisément, l'emmerde. Cette merde lui tape sur les nerfs. Ok, depuis qu'ils ont bougé au Canyon, Her a pu s'entraîner avec les Piccaninny. Enfin, autant que possible sans être trop dans leur pattes. Mais putain, entre le départ du grand arbre, les rencontres avec Crépuscule annulées, les nerfs à fleurs de peau pour tout le monde sans même avoir une arène pour régler leur prises de becs, Owl débordé et en sale condition, elle avec sa main blessée qui tire.. Ouais, non Merde. Juste Merde, voilà, avec un grand M majuscule. Her bougonne contre la météo, contre cette putain d'île qui fait chier, contre l'autre gnome qui leur impose mille saloperies par sautes d'humeurs interposées. Parce que bon. Faut pas trop la prendre pour une conne, non plus. Au bout d'un moment, elle arrive à faire quelques liens. Môssieur pète la joie comme s'il était sous drogue, on se paye une canicule. Môssieur qu'on calme boude dans son coin en gamin capricieux, le ciel pisse sur la gueule de tout le monde et manque de tout noyer. Et maintenant qu'il pionce comme la belle au bois dormant, on se tape un Hiver monstre ? Cher payé pour une sieste. Nah nah, faut qu'il se calme le chiard.

En faisant mentalement la liste des arguments contre l'Hiver, la Fille prend bien garde à en laisser deux de côté. Trop douloureux, trop frais. Trop rageant, aussi, de ne rien pouvoir faire. Alors elle se tente à la technique d'Apache : laisser derrière, et prétendre qu'on ne voit pas l'énorme éléphant planqué sous le mini tapis. Ca ne marche pas vraiment, on ne va pas se mentir. Mais ça lui donne au moins la force de prétendre que ça va, et quelques détails trop douloureux s'estompent presque. Reste que les deux andouilles lui manquent. Malgré tout.

Quand elle arrive devant le point de rencontre à l'Ossuaire, des traces de pas dans la neige lui montrent qu'au moins il y a de l'activité par ici. Curieuse, Her jette un regard aux alentours. Elle n'est encore jamais venue dans le coin, et le décor est quand même......... Assez cool. Ouais. Ce qu'il lui reste d'enthousiasme s'anime un instant à l'idée d'explorer l'endroit, mais c'est planqué trop profond sous sa carapace de guerrière qui se solidifie un peu plus à chaque instant pour qu'elle n'y accorde une véritable attention. Pas utile, y a mieux à faire. Plus tard.

Avec un soupire, la Fille s'ébroue et part en quête du repair. Les indications, heureusement, sont plutôt claires. Il lui semble voir Corneille du coin de l'oeil, sans en être vraiment certaine. Dans le doute, la sentinelle fait un geste de la main. Si elle se plante, elle aura simplement dit bonjour à un piaf inconnu. C'est pas la misère. Arrivée devant l'entrée, il lui semble entendre quelques voix. Dooonc d'autres sont déjà là. Ce qui est normal, ils sont tous installés dans ce coin. Mais absurdement, elle se sent un tantinet intimidée. Peut-être justement parce qu'elle se dit qu'ils se connaissent déjà bien, qu'ils ont sans doute déjà forgés des liens, et qu'elle a peur de pas se faire sa place. Peut-être aussi parce qu'elle a peur qu'on lui fasse payer d'être restée au Camp, et de pas être venue ici avec les autres. Peut-être enfin, et surtout, parce qu'elle a peur que la merde de l'autre lui retombe dessus. L'autre, un de ses absents omniprésents qu'elle n'ose pas invoquer parce que c'est remuer un couteau dans la plaie.

Allez. Du nerf !

Avec une breve inspiration, Her s'habille le visage de sa meilleure poker face sans même le réaliser et entre. De toute façon, elle a froid. Surtout depuis qu'elle ne marche plus à lutter contre ce foutu hiver de merde.

- Yo.

Dedans, Just qui touche déjà de la bouteille depuis son sommier (mais avec ce froid, Her hésite à lui en demander pour se réchauffer un coup). Tool n'est pas loin de l'entrée (ah ! Donc c'était peut-être bien Corneille, du coup.) et enfin Apache. Apache à qui elle fait un léger sourire avant de se tourner vers son collègue sentinelle parce que merde elle a froid. D'un vague geste, elle montre la bouteille.

- Je peux ? Pour me réchauffer un coup. Ca caille, dehors.

Apache. Première fois qu'elle le revoit depuis la dernière fois, et seule bonne chose arrivée pendant ce putain d'hiver de merde de ses deux. Il n'a pas trop mauvaise mine. Her avait voulu aller le voir quand elle avait entendu parler de son passage à l'infirmerie, mais quand elle avait vu à quel point tout le monde était débordé et comme ça manquait de place, elle ne s'était pas sentie d'aller encombrer encore l'espace : Her avait bien compris qu'elle allait gêner et être dans les pattes des soignants. A chaque fois, elle s'était promis d'y aller quand c'est plus calme dedans et finalement, ça ne s'était pas fait. Quelque part, la Fille s'en veut un peu. Mais c'est chouette de voir qu'il se porte mieux.

Résumay:

Hidden truth:

Her parle en #99cccc.

"Très confort. Un peu frisquet, cette nuit."
La réponse avait fait doucement sourire l'Apache. Pas d'un de ces sourires rigolards ou acérés. Plutôt le genre discret qui lui collait pas si bien au teint qu'il avait toujours un chouilla pâle comparé à d'habitude.

"Je vous dérange ?" L'iroquois s'était retourné dans la direction de la voix. En l'occurrence, celle de cher Tool qui venait de débarquer. Le sourire du punk se fit un peu plus grand. Plus naturel. "Si vous avez besoin d’être seuls encore un peu, je peux allumer ma clope dehors."
L'Hérissé pouffa de rire à l'allusion un peu bizarre.

"Pff t'es con !
- T’es là depuis longtemps ? Je t’ai pas vu entrer."
Un garçon discret, cet artisan la.

"Tu dérange rien du tout, fais comme chez toi. Mais si tu peux éviter de fumer à l’intérieur ça m’arrangerait."
Apache fit une grimace.
"Ah, merde !" En accusé réception. Pas énervé pour un sous mais ca tintait visiblement embêté.
Lui, l'arrangeait pas vraiment.
Il allait falloir qu'il se passe de sa dose de nicotine aromatisée pour cette réunion.

"Yo."
Nouvelle arrivée, et quelle arrivante ! Alors que le punk tournait une fois de plus la tête vers l'entrée, ses yeux noirs s'agrandirent, une étincelle s'y allumant tout au fond. En même temps que son regard s'était illuminé, un sourire tout doux s'était dessiné sur ses lèvres. Encore une expression pas si habituelle sur la bouille de cet anarchiste la.

"Hey Salut Her !" Elle lui avait accordé un discret sourire avant de s'intéresser plutôt à la bouteille du cowboy toujours emmitouflé, et dans le même temps, le chasseur avait remonté un peu mieux son pull qui lui glissait de l'épaule, un peu inconsciemment, ou peut être pas tant que ça.
Ca donnait l'impression qu'il voulait mieux présenter aux yeux de la Fille, alors qu'en fait il voulait surtout s'assurer que les grosses marques de griffures qu'il avait hérité de sa dernière escapade ne se faisaient pas visibles.

Résumé:

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Justice veille.:

Apache laisse échapper un juron. L’interdiction n’arrange pas tout le monde, il faut croire. Mais peu lui importe. Il est arrivé le premier, il a bâti cet abri, il y a même dormi. Le révolté qui l’enfumera chez lui n’est pas encore né.

« Yo. »

Her entre. Fidèle à elle-même, sa voix ne trahit aucun enthousiasme, son visage aucune chaleur mais elle ne dégage pourtant pas la moindre hostilité. Indéchiffrable.

Just se contente d’un geste de la main en guise de salut, trop occupé qu’il est à prendre une seconde gorgée qu’il regrette aussitôt. L’horrible piquette lui débouche le nez mais il sent la chaleur familière dans sa gorge. Alors, ça passe.
Glissant un regard vers le punk, il remarque que ce dernier s’arrange, pris de pudeur. Tiens. C’est nouveau, ça.

« Je peux ? Pour me réchauffer un coup. Ça caille, dehors. »

Her le regarde, la main tendue, et il croit un instant qu’elle veut lui piquet sa couverture. Son visage se ferme alors qu’un énorme non menace de franchir ses lèvres. Puis, il comprend qu’elle parle de bouteille et son visage s’éclaire.

« Ça ? Je t’en prie. »

S’il ne l’a plus entre les mains, il sera moins tenté d’en reprendre.

Résumé:

And so it went
The children lost their minds

The world does not belong to you
You are not the king, I am not the fool

Je suis la reine des sauteries, y'a pas à chier. J'ai fait ça dans l'plus grand secret, sous le regard bouffi de rhume d'un Just pas franchement au taquet. (T'inquiète ronchon, j'apporte les médocs ! Evite de morver sur ton plaid) Faut bien qu'on commence quelque part, de toute manière. Une réunion de nos frères, ça me semblait tout indiqué. On a du pain sur la planche. Le petit salopard-au-bois-dormant se réveillera tôt ou tard. Comme tout amateur de drama qu'il est, il attend la dernière heure pour se faire prier. La marmaille l'acclamera comme un sauveur et oubliera tout le mal qu'il a causé. Faut qu'on arrête la révolution de salon et qu'on s'y colle sérieusement à ce putsch.
D'abord, fédérer, régler les dissensions et ramener Apache à la raison. On a un deal. On va l'honorer.
Ensuite, planifier. Ouais, ouais... chais bien qu'on est des anars, mais si on veut défoncer le système va falloir se montrer malins. La réflexion c'est pas que pour les snobinards. La liberté ça passe par l'ouverture du cerveau.

Bref, Invitations lancées !
L'grand plan est en action.
Il est grand temps de se bouger l'fion !

J'avise le piaf qui monte la garde à l'entrée. Tool est là, j'ai laissé Just dans son jus, ça fait au moins deux déjà présents. Not bad. Je pénètre la forteresse de solitude (qui ne l'est plus depuis un moment) de Justice en soignant mon entrée.

- Salut mes connards préférés! C'est cool d'voir vos mouilles ! que j'beugle, clope au bec.

Je fais un check tranquille avec Tool, colle une bise à Her, puis tends ma cibiche à Apache (je sais quand il manque de nicotine l'Hérissé, on est camé les même !) et je m'arrête devant notre papy à chapeau. Je sors de ma besace, alourdie par le poids de ma quincaillerie de contrebande, un pot en verre avec un truc visqueux et marron à l'intérieur.

- Tiens champion, j'ai un truc pour tes bronches. C'est baillouteux, parait que ça défouraille sec les sinus : rhum, citron, thym fermenté, gingembre macéré. Ca va te tuer le microbe à la terre brulée, héhé !

Je lui remets la préparation et me tourne vers les autres.

- On est tous là ? Rictus carnassier, j'interroge Apache du regard.

Résumé:

La bouteille changea de main, passant de Just à Her en un rien de temps, accompagnée d'un échange cordial et chaleureux.
L'ambiance se faisait à la détente, et c'était bien comme ça.
Pour cette première fois ou tous se réunissaient pour de bon. Pour de vrai. Pour enfin, tous ensemble discuter de la suite.
Il ne manquait plus que l'instigatrice de ce rassemblement qui ne tarda pas à les rejoindre avec ses airs tonitruants, un drôle de bocal à la main et une clope vissée à ses lèvres noires.

"Salut mes connards préférés! C'est cool d'voir vos mouilles !
- Heey Blondy !"
La blonde peroxydée fit le tour des révoltés, les gratifiant chacun d'une attention, tendant sa cigarette à l'Apache qui loucha dessus, n'hésitant pas à la saisir, la ramenant à ses lèvres illico pour tirer longuement dessus comme un assoiffé s'accrocherait à une gourde pleine d'eau fraiche en plein désert.
Bien vu Nasty.
Désolé Just. Promis j'en allumerai pas une autre, qu'il se disait intérieurement.
Mais le cowboy était déjà occupé à recevoir sa propre offrande; le fameux bocal, accompagné d'explications.

"Tiens champion, j'ai un truc pour tes bronches. C'est baillouteux, parait que ça défouraille sec les sinus : rhum, citron, thym fermenté, gingembre macéré." L'iroquois ne pu s'empêcher de lâcher une grimace en entendant la liste. Ça avait l'air franchement dégueu. "Ca va te tuer le microbe à la terre brulée, héhé !
- T'as chopé la crève ?"
Rien d'improbable, en fait. Avec le temps de chien qu'ils se bouffaient tous grâce à un certain roi ! En vérité, c'était même un miracle que tout les anarchistes ne se retrouvent pas avec la goutte au nez.

La jolie blonde, une fois son cadeau fait, se retourna vers les trois autres avec un grand sourire dentu, ses yeux clairs contrastant fort avec son maquillage d'outre tombe s'accrochant au regard d'Apache.
"On est tous là ?"

Le chasseur aurait pu répondre du taco-tac que oui, ils étaient bien au grand complet, pourtant, il ne le fit pas, ramenant la cigarette à ses lèvres pour la faire grésiller longuement, comme s'il réfléchissait à la question. Et puis, avec un air nonchalant, il haussa les épaules.

"Je suppose." Qu'il fit finalement juste avant de souffler la fumée un peu distraitement, la tête baissée.
Une touche de malaise au fond de la voix.

Au complet, ouais.
Moins deux personnes.

Un traitre et une disparue manquaient à l'appel.
Mais ils ne viendraient pas.
Ils ne franchiraient pas le seuil de ce QG improvisé.

Le punk en rêvait.
Il aurait tellement aimé que Trouble débarque en hurlant sa haine dans tout les sens, braillant à qui voulait et qui ne voulait pas l'entendre.
Et son regard noir s'était posé sur l'entrée, un peu perdu dans ses pensées, l'air ailleurs.
L’Épouvantail aurait beuglée qu'on avait oublié de l'inviter. Qu'elle avait du se casser le cul à trouver l'endroit sans plan et que c'était pour ça qu'elle était arrivée si tardivement.
Et elle lui aurait tapé dessus sans vergogne.
Et lui, ça lui aurait fait mal et fait rire.
L'Hérissé avait ramené une énième fois la cigarette à sa bouche, la pinçant entre ses lèvres pour en soupirer la fumée par le nez. Il rêvassait. Et puis, l'instant d'après, son regard revint enfin aux autres.
Aux bien vivants.

"Ok, on commence par quoi ?"
Les sujets à aborder ne manquaient pas.
Ils avaient du pain su la planche.

Résumé:

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Justice veille.:

Quiproquos mis à part, ce n’est pas une si mauvaise journée pour se rassembler. Malgré la nervosité dans l’air et les mines fatiguées de certains, les caractères semblent plutôt s’accorder. Rien d’étonnant jusque-là : Tool et Her sont des gens patients et Apache n’a pas prononcé une phrase de plus de trois mots.

Just ferme les yeux un instant pour les reposer, il sent que ce serait facile de se rendormir là, maintenant. C’est peut-être le qu’il a pris le temps d’attiser ou la concentration humaine mais l’air semble se réchauffer. C’est agréable.

Et c’est alors qu’une paix fragile s’installe que Nasty fait une entrée remarquable et remarquée, une cigarette coincée entre ses lèvres peinturlurée.

« Salut mes connards préférés ! C'est cool d'voir vos mouilles ! »

Sa voix éraillée lui fait siffler les oreilles et il sent le mal de tête revenir au grand galop. Le Panda effectue les hommages de rigueur à chacun de ses camarades. Quand c’est son tour, Just se prépare au pire.

Pourtant, Nasty plonge la main dans son sac et en tire, non pas une trompette mais un petit flacon au contenu plus que suspect.

« Tiens champion, j'ai un truc pour tes bronches. C'est baillouteux, parait que ça défouraille sec les sinus : rhum, citron, thym fermenté, gingembre macéré. Ça va te tuer le microbe à la terre brulée, héhé ! »

Alors qu’elle lui tend l’objet, le sentinelle s’en s’empare à contre-cœur, l’air embarrassé et un peu stupide. Il ne sait pas s’il devrait être touché par l’attention où être vexé, et surtout, il ne sait pas ce va faire de ce truc ni comment le poser par terre sans changer de position.

Apache s’étonne :

« T'as chopé la crève ?
— … non. »

Nasty ne semble pas avoir remarqué l’échange – à moins qu’elle n’ait choisi de l’ignorer. Elle demande :

« On est tous là ? »

La question pourtant innocente sonne creuse et l’espace d’un instant, le silence est tel qu’on pourrait entendre une mouche péter. Certains pensent aux morts, d’autres aux disparus. Et enfin il y a Just qui compte dans sa tête.

1, 2, 3, 4, 5. Le compte est bon.

« Je suppose. » répond finalement Apache, sans l’ombre d’une conviction dans la voix.

C’est cette air vague qu’il ne connait que trop bien qui met Just sur la voix. En effet, c’est un peu ironique de se dire au complet quand on se rassemble pour une battue, surtout quand quelqu’un a disparu et que l’autre s’est barré sans prévenir.

« Ok, on commence par quoi ? »

« Tu pourrais commencer par le début, commence Justice, d’un ton encourageant. Pourquoi on est tous là, par exemple. »

Résumé:

✘ AVENTURES : 2537

The End

Nul ne sait comment cette aventure s'achève,
On l'aura oublié, dès que le jour se lève.

FIN DE L'AVENTURE

» Terre noire fait bon blé
» La Chèvre Noire des bois aux mille chevreaux [Annabelle, Loutre &Carne]

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