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Arrivé à proximité de la scène, la Rouille attendit que la libellule se faufilât sous l’estrade, avant de s’agenouiller pour accompagner le mouvement de Quartz : la chanteuse se déplaçait avec une aisance et une élégance fascinantes vu son gabarit, mais elle semblait peiner à reprendre sa respiration. Zeb se demanda brièvement si elle ne s’était pas juste fait peur, à cause de Carne et de sa chute de l’estrade, avant de se rectifier avec un grognement intérieur : dans cette ambiance de cauchemar, où plus d’un passager sur deux était en train de s’effondrer contre la coque, de gémir ou de vomir, franchement, quelles étaient les probabilités que la pauvre Quartz soit victime d’un simple et innocent émoi?...

« Et vous ? Vous ne rentrez pas à l'Archevent ? »

Zeb dévisagea la libellule d’un air stupéfait : est-ce qu’elle venait de l’inviter dans une des cités des fées ? Pourtant, si le charpentier avait bien retenu quelque chose depuis l’éternité qu’il vivait au Pays de Jamais, c’était que les fées n’étaient pas de grandes fans des humains, et encore moins des pirates. La Rouille était persuadé d’avoir mal compris quelque chose, mais la voix juvénile contenait tellement d’appréhension qu’il se sentit obligé de répondre :

« Non, je… Il faut que je reste. Voir si je peux aider quelqu’un d’autre. »

Mon propre Capitaine, par exemple.

A moitié dissimulé derrière l’estrade, Zeb posa un regard panoramique sur la salle avec l’appréhension glacée d’un homme qui sait trop bien reconnaitre les prémisses d’une bataille rangée : les Nocturnes du Bayou grondaient de magie vengeresse, les Peaux Rouges promettaient ruine et sang, les Sirènes perdaient la maîtrise de leurs sens et de leurs appétits… et tout cela alors que les pirates s’éparpillaient, certains se vautrant avec délice dans la panique ambiante (oui Fib c’est de toi qu’on parle), d’autres restant figés d’indécision, d’autres encore tentant de fuir (en particulier parce qu'un grand Piccaninny voulait les jeter en pâture à une sirène), et aucun, absolument aucun ne sachant s’il fallait se battre et défendre leur navire qui semblait au bord de l’implosion.

C’était Hook qui aurait dû leur dire quoi faire, les instruire, les guider. Mais le Capitaine ne semblait les mener qu’au massacre. Plus les invités se sentaient mal, plus ils étaient nombreux à crier, pleurer, menacer, plus Hook irradiait d’une joie féroce, à tel point que la suspicion initiale de Zeb virait à une peur profonde et rongeante. C’est que malgré tous ses doutes et griefs, il connaissait son Capitaine, voyez-vous. Et il savait que, si Hook pouvait parfois perdre la mesure des choses et sombrer dans une folie furieuse, particulièrement lors de ses affrontements avec Pan, il n’était pas moins un homme intelligent et un diplomate brillant. Ce qu’il faisait là, en cet instant, cela ne lui ressemblait pas. C’était du suicide.

D’une oreille, sans quitter des yeux le Capitaine, Zeb entendit alors la fée se lamenter d’être l’auteur de cette triste situation. Le charpentier se baissa pour poser un regard aigu sur la créature, mais rien qu’à la voir, il sut que c’était faux : quand bien même cette pauvre libellule était dotée de pouvoirs capables d’une telle chose, il y avait dans l’atmosphère même du bateau quelque chose de froid et grinçant qui n’avait aucun commune mesure avec cette brave petit fée, ni en termes d’aura, ni en termes de puissance.

Zeb vit alors l’effort que Quartz faisait pour pousser la caisse qui sécurisait la trappe, sans parvenir à la déplacer d’un centimètre : la chanteuse qui d’habitude maîtrisait si bien son souffle n’arrivait presque plus à parler, encore moins à faire un effort. La Rouille passa sous l’estrade à son tour et l’écarta gentiment de la caisse, en essayant de ne pas fixer les lèvres de plus en plus violacées de la pauvre femme.

« Je suis d’accord avec la dame, petit être, je ne pense pas que tu aies quoi que ce soit à voir avec cette catastrophe. Aide-la, s’il te plaît, elle a du mal à bouger. »

Il s’approcha de la caisse, prêt à la pousser. Ce fut à cet instant qu’il l’entendit.

Tick.
Tock.
Tick.
Tock.

L’air fila hors des poumons de la Rouille en un souffle exsangue, pour disparaitre complètement en entendant la réaction de Hook.

Il riait. Le Capitaine venait d’entendre le Crocodile, comme eux tous. Et il riait.

« Alors quoi Crocodile, tu viens participer à la fête, viens donc, le pauvre Janblan n’a plus son masque, tu nous manquais ! »

« Oh c’est mauvais, c’est tellement mauvais… »

S’appuyant sur la caisse, le pirate parvint à dégager la trappe d’une unique et robuste poussée de l’épaule. Il l’ouvrit et jeta un coup d’œil dans la cale, avant de s’approcher des deux fugitifs et de poser sur l’épaule de la fée une main qui se voulait compatissante :

« Occupe-toi bien d’elle, d’accord ? Et soyez prudents là-dessous. Si vous croisez un pirate, dites-lui que vous êtes des amis de la Rouille ; s’il vous touche, il sait à quoi il s’expose. »

Il ôta alors son masque et se passa une main sur le visage pour en effacer la sueur qui commençait à y perler. Puis, sans trop savoir pourquoi, il fourra le lion de cuir dans les mains de la petite créature.

« Courage. »

Et sans attendre de réponse, il ressortit de sous l’estrade et fila le long de la coque tapissée de rouge, dans le lointain sillage de son Capitaine qui filait déjà vers le pont. Jurant et indifférent à la douleur dans sa cheville, Zeb accéléra le pas, bousculant sans ménagement les invités les moins réactifs et esquivant tant bien que mal les flaques de vomi - son pauvre entrepont... Et dire qu'il n'avait même pas encore vu la dédicace de Dimanche.

Zeb allait atteindre l’escalier lorsqu’il aperçut du coin de l’œil une peu reluisante tache bleue, qui lui fit prendre un virage à angle droit :

« Monsieur Smee ! »

Il se précipita auprès du second, qui vacillait toujours contre le mur. Il avait un teint de cadavre (et pas un frais), sans même parler des tatouages sanglants qui balafraient son visage, mais il paraissait conscient et à peu près présent. Zeb passa un bras sous le sien pour lui offrit le soutien de son épaule, machinalement, sans même y songer. Les deux hommes ne s'entendaient pas toujours au mieux, mais ils avaient un point commun qui dépassait en importance toutes leurs différences d'opinion:

« Venez Monsieur, il faut faire quelque chose, le navire court à la catastrophe.

Smee ne réagissant pas assez vite au goût de la Rouille, ce dernier rajouta:

« Le Capitaine va très mal. »

Est-ce que c'était une outrancière manipulation, connaissant Smee? Parfaitement. Est-ce que c'était faux? Oh que non. Alors du temps que c'était efficace, hein.

Zeb passa un bras du second autour de son cou pour compléter son appui, avant de reprendre sa trajectoire initiale aussi vite que son chargement et ses blessures le lui permettaient.

Quand ils débouchèrent sur le pont, l’air glacé fut un coup de poing plus qu’une claque, à tel point que la Rouille ne remarqua même pas la disparition de la passerelle ; malgré son épais surcot, Zeb sentit le froid s’infiltrer jusqu’à sa peau, mordre ses doigts, ses dents, ses poumons, ses os. Jamais le pirate n’avait eu aussi froid. Mais surtout, jamais il n’avait eu l’impression que c’était si peu normal d’avoir froid. Aussi peu normal que Hook se tienne là, en plein milieu du pont, enveloppé d’une cape de vent givré.

Sans s’approcher davantage, Zeb chercha le regard du Capitaine.

Il ne trouva que de l’hiver.

Résumé:

Event : Le Bal d'Hiver - Page 11 Sign-z10

♩ I will burn your kingdom down if you try to conquer me and mine ♫

"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥

Invité

- Zuzu, kòlè bèl mwen. Fais pas l'andouille.

La poigne blanche de Janblan stoppe la Dantor, net.
Tous les serpents de sa tête convergent vers le Baron Mardi. Erzulie a la lèvre qui tremble, trahissant la petite fille toujours en elle, effrayée, agitée, qui gaspille son énergie en grands gestes pour tenter de masquer sa peur.

- Mercy se zanmi mwen. Pa fè mal li.
- Men, frè m 'lan, kè l' se pwisan! gémit-elle

Le visage de l'Amour se plisse, se déforme même, sous le dilemme.

- Sa a se paske li nan zanmi ou ki kè l 'ka sove w !
- Assez, E’zili.

La voix du Calciné est comme une claque froide sur sa nuque. Ses boucles retombent, inertes, dépourvues de vie et de venin. Ses traits se creusent, la vieillissent. Sa peau se marque d'infimes cicatrices qui ne s'en iront jamais. Même ses yeux d'or sont ternis.
Dispendieuse et trop brusque, la mambo a dilapidé sa magie au détriment de ses réserves. La fatigue pointe. Néanmoins c’est avec vaillance qu'elle se redresse debout.

- Janblanche, ordonne-t-elle à Mercy, Aide le Baron Mardi à marcher. Et se faisait elle aide son beau-frère à se relever. 'Fré plus l'Andouille, lance-t-elle à son adresse, penaude. Mwen te fè tèt mwen grounded.

Elle s'approche de Mercredi pour s'assurer de son sort. Il respire toujours, semble dormir. Elle essaie de le porter, mais Ozzie la Mouche pèse son poids.

Tick.
Tock.
Tick.
Tock

Le Hook s'esclaffe et déclame comme un comédien de théâtre virevoltant sur ses planches. Ce que constate l'Amour la glace au sens littéral. Son aura est bleue, glacée, recouverte d'une fine pellicule de givre

- Je crois qu’il est temps que je vous explique certaines choses. Venez-donc sur le pont, et nous parlerons à visages découverts, déclare-t-il en montant sur le pont.
- Le Capitaine n'est plus lui-même. Son aura est différente, je l'ai senti. Kaplata a fait irruption de nulle part, les lèvres en sang. Il faut qu'on parte. Imedyatman.
- Il dit vrai, ajoute Erzulie, je l'ai senti, moi aussi.
- Wa, les messes basses du Diab fument à sa bouche et sa fiancée n'en saisi pas tout le sens. Seul la fin l’interpelle. Mais laisse-moi voir ce que Hook a à montrer. Ou à cacher. Néna le sort si bato fou la.
- Si ou ale la tout mwen te ale la tou! gronde-t-elle. Je suis ta fiancée, madanm avni-ou. Si mon rôle est de t'empoisonner la vie, ma place est dans tes veines !

A ces mots, une silhouette pachydermique et laiteuse se dresse derrière elle, alors qu'Erzulie s’empêtre avec Symphor. C'est Pearl, le Zombie de Mercredi. Son arrivée mystérieuse laisse fort à parier qu'il a toujours été là, caché en dépit des règles instaurées pour le bal. Pesamment, il se penche et déleste l'Amour du corps de son maître. La jeune femme dépose juste un baiser sur le front de l'Acupuncteur avant de devancer le Calciné.

- Oke sa w ap atann? Lance-t-elle à son fiancé par dessus son épaule, avec toute la morgue dont elle est capable.

Résumé:

Petite Fibule n'a pas bougé, Sage petite Fibule. Pour un peu il croirait que sa voix de petite fille a résonné dans sa caboche. Une folle impression sans doute. A contrario, Erzulie s’est tue.

- Amie. Je suis ton amie.
- Tu es mon amie..., répète-t-il pas totalement sur de ce fait.

Mange-t-on ses amis ?
Ne pense pas à ça.
Ne pense pas à "Elle".

- Tu es sûr de ne pas vouloir plus manger ?
- Elle a eut ce qu'elle voulait. Je suis rassasié... Répond-t-il avec un drôle de sourire.

L'indienne se redresse soudain, yeux vitreux et regard fou. Elle se précipite au loin, à la rencontre d'el Capitàn. Son pensionnaire semble ravi de cet état de faits. Ses tentacules gigotent de satisfaction.

-Le tout-rouge. Le Papitaine de Flot. Il dit qu’il faut aller plus haut ? Viens !

Il vient. Il est entraîné plutôt, par la petite Fibule, le tout petit oiseau qui pépie et gesticule. Elle aussi a de jolies tentacules.

Mange-t-on les Fibules ?
Cesse !
Et regarde autours de toi.
J'hume le Chaos....

Sur le pont, entre les invités terrorisés, curieux ou furieux, parmi les malades et les subjugués; Il y a des pirates bleus. Oui, bleus ! Des gardes surtout.
Leur peau est pâle...
Comme moi.
Leurs yeux délavés
Comme moi.
Ils ont l'air mort.
Et toi tu la défie.

- Fibule, questionne-t-il, les vois-tu aussi ? Les tout-bleus...

Résumé:

Iä, Iä, Cthulhu naflfhtagn...

NNL Award :

Un son qui le narguait. Tick. Qui les narguait tous. Tock. Et le Capitaine, tick, le Capitaine riait. Tock.

Le Capitaine riait, et ce son sinistre s'insinuait dans le cerveau de Smee, s'entortillant tel une plante tortueuse, étouffant tout. Il y avait des épines dans ce rire, quelque chose qui griffait et s'accrochait, impossible à simplement balayer.

Pour Smee, cependant, ce rire était une bénédiction. Car ce rire n'avait pas la légèreté de l'amusement insouciant. Ce rire était dense, presque lourd, et ce poids était exactement ce dont Smee avait besoin pour s'ancrer avant de partir à la dérive.

Le Capitaine avait donné de nouvelles consignes (et qu'importait si elles ne lui étaient pas personnellement destinées). Smee allait s'assurer qu'elles fussent suivies par tous.

Mais dès que Smee bougea, la douleur tapie contre sa nuque se mit à gronder, enragée d'avoir été ignorée. Smee serra les dents. Vacilla. Puis Zeb fut là, comme s'il avait toujours été prêt à le rattraper.

« Venez Monsieur, il faut faire quelque chose, le navire court à la catastrophe. »

Comme une lame acérée, la phrase traversa tout ce qui obstruait les sens de Smee. Elle trancha au travers du rire, au travers de la douleur, et Smee prit d'un coup conscience de la scène. Le froid qui s'insinuait. Les cris, les râles. La colère, la peur et la tension dans l'air.

« Le Capitaine va très mal. »

Smee fit un pas en avant, et ne dut qu'au soutien de Zeb de ne pas perdre pied. Il devait rejoindre le Capitaine, et plus rien d'autre n'avait d'importance.

Quand ils débouchèrent sur le pont, l’air glacé l'attaqua comme du papier de verre. L'espace d'un bref instant, ses muscles se contractèrent, par réflexe, resserrant sa prise sur Zeb.

Puis, comme le charpentier, Smee chercha le regard du Capitaine.

Et il frissonna.

Résumé :

On s'les gèle sur le pont. J'veux dire, plus qu'd'habitude.
L'vent est tellement fort qu'j'ai l'impression qu'y m'arrache la peau, même sous mon masque. Et c'bon vieux drapeau déchiré m'sert carrément à rien.
J'me fige et r'garde l'quai, là bas, loin. Avec la passerelle échouée d'ssus.

"On s'est fait baiser." que j'grogne.

Christo s'dégage d'ma prise et j'le laisse filer, soulagé qu'il ait r'pris du poil d'la bête, j'l'avoue. Mais j'me frappe l'front en l'voyant claudiquer jusqu'à la donzelle qu'a l'air d'avoir r'poussé les avances d'Hermès. Pour ça, elle mérite qu'j'lui crache pas à la gueule.

Tick Tock
Tick Tock

J'sursaute et tends l'oreille vers la cale, prêt à entendre l'cri d'panique du Cap'taine. Manquait plus qu'ça pour foutre encore plus la merde, l'chaos et l'sang à c'foutu bal. Mais c'que j'entends est pire : l'Cap'taine rit.
Il a vraiment perdu la boussole, on va tous crever.
J'le regarde sortir d'la cale et même si j'vois pas son visage c'que j'vois dans ses yeux m'suffit : James Hook est possédé.
C'est la seule explication j'vous dis ! J'le connais assez pour voir qu'c'est pas son regard d'd'habitude. Oui il est fou c'lui là, mais pas la même folie. Celle là elle m'gèle les os et même mon cœur que j'croyais déjà comme d'la glace.
J'jette un regard à Christo qui r'garde l'capitaine et à l'air aussi choqué qu'moi.
Zeb et Smee sortent d'la cale à leur tour, l'premier soutenant l'deuxième. Leurs peur et leur inquiétude sont aussi épaisses qu'un steak d'sirène et ça m'fait encore plus flipper. Si même l'Second flippe d'son cher Cap'taine, alors on est tous morts.

Pourtant personne bouge, personne pipe un mot. C'est c'genre d'moment surréaliste où on est tous avec les yeux en ronds d'flan et la bouche prête à gober des mouches.
On attend la suite parce qu'on sait qu'on peut rien faire d'autre.

C'parce qu'on a des femmes à bord tout ça, ça a attiré l'mauvais œil sur l'Cap'taine. Si j'avais du sel j'l'aurais bien balancé par d'ssus mon épaule ; j'veux pas finir dans l'même état.
J'croise quand même les doigts derrière mon dos et crache par terre pour bien signer l'tout.
Sans quitte l'capitaine des yeux.

code par trush

Résumé:

Avatar dessiné par MadMax ♥

Event : Le Bal d'Hiver - Page 11 Jolly_roger_by_eidemon

Keith's Voice

Invité

- Panzou, tu as promis... De ne pas me lâcher...

Est-ce que la situation se prêtait à des élans amoureux ? Bien sûr que non. Ruth en était certaine, en regardant Babylone couiner et gigoter dans ses bras, pâle comme un linge, alors que Vendredi ne semblait que vouloir la protéger. En soit, le petit couple faisait vibrer le petit cœur de la tatoueuse, elle les trouvait touchants. Mais on n’était pas dans une aventure romancée à l’eau de rose, et la catin semblait ne pas comprendre qu’elle risquait de mourir. Le caractère placide de la Piquante avait été chassé, balayé, par l’ouragan provoqué par la terreur en elle, réveillant une agressivité mût par l’envie de survivre. Son cerveau tentait d’effacer de son esprit les deux cadavres de la soirée, et la tatoueuse n’avait plus l’impression que de voir l’action dans une scène très refermée, telle une spectatrice de son propre Destin.

- Tu ne le reverras jamais si tu meurs maintenant. Elle attend un instant sa réaction. Babylone se remettant a brailler et gigotant de plus belle, déblatérant qu'elle était sûre de ne pas mourir ce soir et que c'était qu'une petit grippe. Enfin, c'est globalement ce que Ruth avait retenu, lorsqu'elle continua. Tu sembles avoir fait ton choix alors. La Piquante rebrousse chemin et s’adresse ensuite à Panzou. Je peux pas la porter si elle bouge comme ça, désolée.

Sa voix était plus dure qu’elle l’avait prévu, et elle avait surement été trop agressive, mais elle était vraiment désolée. Elle se fit la promesse de faire plus de pompes si elle arrivait a fuir. Elle reposa la Courtisane au sol, sans être trop brusque, contrairement à ses paroles. Ruth aussi était plus pâle qu’à son habitude, mais ses tremblements disparaissaient petit à petit, alors qu’elle jetait un regard circulaire à l’entrepont pour essayer de trouver une solution. Le sang pulsait sur ses tempes, elle avait l’impression que la scène se faisait au ralentit.

Le givre tapissant l’intérieur du bateau accrocha son regard, ses yeux devenant ronds, telle la chouette qu’elle avait choisi d’incarner pour cette soirée. Elle murmura alors quelque chose comme :

- Mais on va vraiment tous crever si le bateau pète à cause de la gla… écourtant son intervention, alors que le glas funèbre du crocodile se mettait à sonner.

Tick, tock, tick, tock

- Je crois qu’il est temps que je vous explique certaines choses. Venez-donc sur le pont, et nous parlerons à visages découverts.

Et Hook se mit à rire, un rire dément, un rire qui vous glace, peut-être plus que la température actuelle, tant il n’augure rien de bon. Elle suit le manteau grenat monter vers le pont des yeux, avant que la présence du capitaine quitte son champs de vision. La Piquante ne sait alors pas si elle doit trouver une autre issue, ou suivre Hook, qui visiblement n'est pas dans son assiette et qu'elle suspecte de les mener à une mort certaine.

Le crocodile, les malades qui crachent du sang et vomissent, des tentacules noirs, les sirènes qui commencent à s’agiter d’une manière qui l’inquiètent un peu trop, et deux cadavres sur les bras, est-ce que cela répondait réellement aux attentes que Ruth avait eu pour ce bal ? Même en cauchemar elle ne l’avait pas imaginé comme ça. Est-ce qu’elle comprenait la raison pourquoi elle n’était pas malade ? Toujours pas. Ce dont la jeune femme était cependant sûre, c’est qu’elle ne refoutrait pas le pied sur ce navire de malheur avant un bon moment, si ils ne mourraient pas tous.

Résumé :

Invité

Que le monde tourne ! Qu'il est flou et vaporeux ! Qu'il fait chaud par ici !
Roule, roule roule, comme un saumon !
Roule, roule, roule autour de l'hameçon !

Sa vision est Rouge.
Son Appétit voit Rouge.
Et brusquement le velours devient liquide. Il pleut sur son visage.
Plic et ploc et Tick et Tock !
- Prend, squaw des eaux. Peut-être que cela épanchera un peu ta soif. Grizzly Funeste te trouvera les doigts que tu réclames.
Plic et ploc et Tick et Tock !
La Dodue attrape la paume du Chatnuscule et se tartine le visage de vermillon. Elle lèche et pourlèche jusqu'à l'ivresse. Elle mordille les phalanges puissantes qui lui sont offertes avec gourmandise. Ses dents ses biseautent en quenottes acérées, Ce n'est que parce que l'indien retire sa main pour lui tendre une jambe qu'elle ne la lui arrache pas.
Plic et ploc et Tick et Tock !
Miam Miam !
- Auras-tu assez, squaw des eaux ?
Elle acquiesce en bonne Goulue, la Dodue. Le gigot gesticule, hurle, fulmine... Peut lui chaux, Flot croque dans le mollet poilu avec délice.

C'est la baleine qui tourne, qui vire
Comme un joli petit navire
Prenez garde à votre doigt
Ou la baleine le mangera
Prenez garde à votre Pied-Beau
Ou la baleine gobera la peau...

Résumé:

Invité

Zyrrha est une méduse, molle et ballottée par le courant. Elle voit le visage de Jack entouré de vert entre ses paupières mi-closes. Puis elle tombe, rattrapée par son ami. Le sol est si confortable tout à coup... Elle pourrait s'endormir ici, d'ailleurs qu'est-ce qui l'en empêche ?

Des mains glacées et humides se posent sur ses joues.

« Es-tu avec nous ?
- Hmmm... »

Elle grimace, l'esprit encore trop embrumé pour articuler une réponse correcte. La sensation n'est pas agréable, en plus l'eau froide dégouline dans son cou et lui arrache des frissons. Elle croit reconnaître Xen dans le brouillard, mais il a pas la bonne couleur de cheveux.

« Mwen twò dòmi... »

Marmonnage incompréhensible. Pourtant elle arrive, par miracle, à se remettre debout. Affalée sur la courgette, elle flageole des jambes comme un bébé faon. Ça fait tinter les breloques accrochées à sa cheville.

« Bouzen ! »

Elle fait claquer sa langue, agacée par la situation. Comment peuvent-ils mener l'enquête dans ces conditions ? Elle arrive à peine à comprendre ce qu'il se passe autour d'elle !

« Jack...twò fatige... Je compte sur toi. »

Spoiler:

Invité

Derrière eux, cela gigote toujours plus. Frétillants humains aux popotins rebondis, auguste biceps à l’élastique fermeté, pieds et doigts sur le point d’être… croquer.
Le frère tentaculaire semble tenir bien, tenir bon, malgré l’échappée de sa proie glacée. Seiche le regarde de biais, au travers des énormes orbites de son crâne masqué.
Les ventouses, ses ventouses elles-mêmes, ont l’air de pulser.

Va. Tout va.
Tout va… aller.

L’air est frais, claque, siffle plus haut. Comme si Père fulminait sourdement, comme dans un… étau. Une bouteille. Oui.
Comme ses jeux d’humains, où le tout petit était prisonnier, pâle reproduction de ce qu’ils étaient.

Ce n’est pas grave, cela va aller. Malgré tous les deux-longues-jambes qui les ont encerclés. Le cœur de la petite sirène s’est un peu emballé, elle a resserré ses doigts dans la paume de ce frère, elle cherche protection de son ombre dont sa propre peau se drape progressivement. Seiche se nuance de l’encre dont Carne s’était badigeonné, contrastant d’avantage entre la blancheur de son masque et de sa toile, qui ne lui permette plus autant de la dissimuler.

Elle regarde, elle ne fait que ça. Paupières écarquillés, regard acérés w. La sirène aussi, perçoit les contrastes un peu trop frais. Un peu trop froid. Il n’y a pas de mouvement dans ses cœurs là. Cela bouge comme la houle le ferait… des dormeurs évadés.

Seiche s’est un peu mise à trembler. C’est qu’elle ne comprend pas tout à fait cette magie-là. Elle ne fait que balbutier ;

« Je les vois. C’est chuchoté. Ils me font peur. »

Au lieu de l’attirer

Elle ne s’interroge pas sur ce nom attribué, celui qu’elle n’aurait jamais pu identifier mais elle sait, elle sent, c’était à elle qu’il s’adressait.

« Oh frère, il faut plonger ! Plonger ! »

Sœurs ! Sœurs ! Danger !
Sœurs ! Fuyez !
NAGEZ ! NE PAS RESTER !

J’ai peur. J’ai peur. J’ai peur. J’AI PEUR.

Celle qui avait été anesthésiée sous l’envoutement des magies emmêlées, fend l’air glacé qui l’a réveillée, ramenant la sirène terrifiée à sa réalité.

Résumé:

Invité

Il a senti les crocs mordillant la pulpe de ses chairs, il a senti sous ses doigts, se lézarder un peu plus sa peau, sa sève, que la squaw des eaux, fidèle à sa nature, aspirait. Sa vie en dépendait. Comme le plaisir content qu’elle affichait. Grizzly avait sourit tout du long, comme si la douleur l’avait à peine effleurée, comme s’il se rassasiait lui-même d’un festin… qu’il composait.

Il comprenait.
Au fond.
Tout au fond.

Dans ses entrailles, grouillait une appétence similaire,
un désir sanguinaire qui ne pouvait que se satisfaire de la débâcle,
du carnage qui avait lieu.
Plus encore !
Plus ! Toujours plus !

Le pirate s’égosillait plus fort, battant du pied ce qu’il le pouvait. Atteignant Grizzly qui prenait garde à ce que la sirène n’en soit pas trop touchée. Sa poigne s’était resserrée plus fort, comme gargarisée du regard concupiscent du monstre se réveillant.

Etait-ce la squaw des mers ?
Ou bien plus profond. Plus familier.
Qui était ainsi… évoqué ?

Malgré les cris, les hurlements redoublant de la malheureuse proie, Grizzly ne peut pas louper ce que lui adresse Dimanche ;

« Protège les tiens, l’Ecorché. Alé rod out gramoun’. »

Un peu trop affairé qu’il est désormais, entre la sirène qu’il supporte et la cheville du visage-pâle qu’il maintient à sa hauteur, son propre sang qui dégouline de sa gorge et le collier guerrier de son torse, il acquiesce néanmoins.

La tribu d’abord.
C’est ce que lui et les sombres-peaux ont en commun.

Est-ce un sourire qu’il lui aura rétorqué, une connivence muette de celui qu’il avait reconnu ? Il y a trop à faire pour s’attarder sur le rapport étrange qui lie le guerrier aux fils de la fange, mêlé de respect et de provocations.
Ibijau Assoupi l’a rejoint, l’a même interpelé.

« Ce n’est rien. » dit-il sans hausser le ton, le rescapé saura deviner que ce pouvait attendre.

Et de nouveau élever la voix, couvrant les hurlements terrifiés du pirate dont la sirène venait de mordre le mollet ;

« HERON PLACIDE, MENE NYCTERE FLEXIBLE ET LES AUTRES A MOI. »

Il n’y a plus place aux suggestions, l’atmosphère s’est alourdie encore du tic-tac d’un tambour reconnaissable qui n’a pas l’air d’effrayer sa plus grande victime. Grizzly Funeste se fout des coups, des ébats de ce qui se trame en-dessous de lui, de l’arcade fendue d’Ibijau Assoupi qui n’aura pu éviter le pied du pirate affolé, un danger bien plus grand s’est révélé. Un danger dont il s’était gorgé instinctivement depuis qu’il l’avait approché, allégeant ses belliqueuses approches.
Un danger qui agrandissait de plus en plus son sourire.

« ASSEZ. »

Crie-t-il en secouant le pauvre Dogfish et la sirène.

« Il n’est plus temps. Tu devras t’en contenter. »

C’est l’heure d’agir. Pas de se faire digérer.

Un regard pesant la jambe sanguinolente et son porteur, Grizzly Funeste n’a pas perdu son sourire. Il se gorge de cette horreur, c’est certain, il se retient d’en rire. Il a même hâte de voir ce qui les attend, hâte de goûter à son tour.
Il distingue Héron supportant une Nyctère un peu tremblante. Sa mission est respectée pour ceux qui lui étaient important, si d’autres avaient suivi… Il ne se sentait plus vraiment concerné.

« Allez. »

Qu’il intime à la troupe l’entourant. Il n’a que faire de ce qui reste du visage pâle, ni de ceux qui s’attarderaient à… l’aider.

« Le froid aura bientôt dévoré leur canoë. » qu’il désigne des parois.

Il se lèche les lèvres à son tour, prend d’autorité la poigne de la sirène et celle d’Ibijau pour les entrainer.

« Allons nous réchauffer plus haut. » - dit-il le sourire de plus en plus… mauvais.

Résumé – Dogfish – Flot – Ibijau – Nyctere & Héron – Peaux Rouges & Sirènes:

Elle se montrait bien aimable, l'énorme humaine déguisée en jardin, et son parfum étourdissait un peu le désespoir qui avait investi son esprit. L'homme fée aussi était bien aimable, Bourrasque humait le courage qui animait l'âme de celui-ci même sous son costume de libellule, et elle aurait aimé rester ainsi quelques secondes encore. Mais ils étaient à court de temps, et en plus...
Elle releva la tête.

— Que vous arrive-t-il ? Une... Une caisse ?

Bourrasque se redressa d'un seul coup, oubliant tout de sa détresse. Son coeur était gonflé de sollicitude à présent – n'oublions pas qu'il n'y a pas de place pour trop de sentiments là-dedans.
L'homme fée s'affairait déjà à pousser ladite caisse. Bourrasque remonta ses énormes lunettes et essuya les larmes grises qui maculaient ses cils.

— Je la vois ! Ne vous agitez pas madame jardin, je m'en vais dégager la voie !

Elle se sentait plutôt héroïque à présent, malgré une différence de carrure notable avec l'homme fée.
Puis il y eut le tic toc, puis il y eut le rire, puis il y eut le vent dont l'odeur changea.
Chacun se figea, et Bourrasque aperçut quelque chose dans les yeux de l'homme fée, quelque chose que les humains ne savent pas voir. Elle déglutit.

La scène qui suivit fut d'un dramatisme tel que son coeur alla battre jusque dans ses oreilles pointues. Elle déglutit de plus belle, incapable de répondre aux paroles de l'homme fée puis acceptant son offrande sans penser à être poli.
Et déjà, il était parti.

— Venez madame, à partir de maintenant, je suis votre chevalier servant.

La Rouille. Quel drôle de nom.
Bourrasque se débarrassa de ses lunettes et se para du masque de lion.

Elle prit la main de la grande dame – qui était extrêmement lourde, autant qu'une montagne très certainement – et tenta de l'entrainer à sa suite.
Ils étaient dans le ventre du navire, et Bourrasque pouvait le sentir respirer.

— Courage madame, courage !

Tout le monde devait entendre battre son coeur là-haut !

— Oh !! Bourrasque se figea. Qu'est-ce ce que vous faites là ? La fête, c'pas par là.

Bourrasque ne le voyait pas bien dans la pénombre, mais on pouvait deviner qu'il était plutôt laid.

— Je... On nous a donné la permission de prendre congé. Nous sommes des amis de la Rouille.
— Quoi ? Zeb ?

Bourrasque ne répondit rien.
L'homme les laissa passer. Si quelque chose explosait à un moment, pas de panique, ce ne serait que son coeur.

▲▼▲

— C'est par là !!

Ils venaient d'arriver au bout du ventre. Tout près de la passerelle ! Ils pourraient enfin s'en aller loin d'ici, et son coeur n'exploserait pas.

Bourrasque souleva une trappe.

— La passerelle est par là.

La pauvre dame peinant tant à avancer que Bourrasque craignait qu'elle lui tombât dessus à tout instant. Elle demanderait à Bardane de la soigner. Oui, elle ferait cela.

— C'est là, je me souviens, c'est juste l...

La passerelle.
Elle avait disparue.
Le choc fut tel que Bourrasque reprit brusquement sa forme de fée.
D'autres gens accouraient, la panique formait comme un nuage invisible prêt à éclater en orage.

— S'il vous plait, aidez-nous ! La dame est malade, s'il vous plait !

Elle espérait que personne ne se douterait que tout était de sa faute. Les paroles de la Rouille avaient apaisé son angoisse, mais un regard au visage décomposé de la dame jardin suffisait à le bouleverser à nouveau !!
Encore pire que le tic toc, encore pire que le rire. Bourrasque était trop une fée pour s'inquiéter de ces choses-là.

résumé (quartz, zeb, et un peu mahalia et ses copains:

→ Tableau de Bou ←

Bourrasque vente en grey.

Panzou abandonne Babylone aux bras de l'Oiseau. Elle a l'air plus vaillante que lui, et son sang est plus froid. Son coeur plus solide. Panzou est presque soulagé. Si Babylone meurt, ce ne sera pas de sa faute.

A chaque phrase de l'Oiseau, Panzou hoche la tête, presque mécanique. Oui, d'accord. Fais cela. Oui, c'est très bien.

— Fais sortir les gens de là, s'il te plait !

Il darde sur elle un regard égaré, presque angoissé. Comment peut-il faire ça ? Il peut à peine remuer son petit doigt.

— Panzou... Tu as promis... De ne pas me lâcher...

Il a promis ? Quand a-t-il promis ? Il sent son coeur s'alourdir comme une pierre qui tombe au fond des eaux.

Et puis le froid. Le froid indicible, invincible, tel qu'il n'en a jamais connu. Un froid d'abysse, de mort. La peau de Panzou semble bleuir sous la peinture blanche. Le tic toc porté par la mer, elle est devenue froide aussi. Hostile.
La voix du capitaine s'infiltre dans le givre, elle devient le givre. Elle est partout sur le navire, dans son bois, dans ses voiles, et dans lui aussi. Kaplata arrive, et les yeux, jaune pâle, de son plus jeune frère le suivent sans ciller. Qu'est-ce qu'il va faire contre le froid, Kaplata ?

— Oui, partons.

Mais personne ne lui répond, personne ne l'a entendu. Il a oublié de parler tout haut.

Et bien sûr, Diab veut rester. Diab n'a pas peur du danger. Un rictus tort la peinture qui couvre le visage de Panzou. Il n'entend même plus la mer, derrière ces murs de glace. Il n'entend plus rien.

— Je peux pas la porter si elle bouge comme ça, désolée.

Le visage de Panzou se tourne au ralenti en direction de la voix. N'est-elle pas un peu froide elle aussi ?

— Ah.

Il observe le corps de Babylone échoué sur le sol. On dirait qu'elle est morte. On dirait une sirène morte. Il la regarde longtemps, sans bouger.

Erzulie parle et sa voix, qui est encore brûlante, l'extrait de la glace. Il ne veut pas être tout seul, alors il porte Babylone – elle est légère, mais froide, si froide – et suit ses frères. Il a l'impression que s'il s'éloigne d'eux, il se transformera en givre.
C'est terrible, ce qu'il sent, ce qu'il y a autour d'eux.

— Ne t'inquiète pas, je suis là. Son ton est tout haché, tout faible, mais c'est encore la voix d'un guédé. Si tout devient gelé, on fuira.

On trouve toujours un moyen de fuir.

résumé:

→ Tableau de Vendredi ←

Panzou barbote en royalblue.

.....

Il a le souffle court, Janblan. Il a le cœur fou, aussi. Et la vie fragile. Il a des songes d’ombre qui lui font tourner la tête, alors même que ses yeux sont grands ouverts et qu’ils vous observent avec un air d’ailleurs. La chaleur de Diab lui arrache un semi sourire, mais c’est à toi qu’il l’offre, Zuzu. Il t’est reconnaissant de l’écouter. Même un peu, même pour juste douter et argumenter. Sa main, qu’il avait laissé tomber sur toi sans trop d’énergie, cette main vient péniblement remonter à ta joue. Le geste est tendre, comme un frère à sa petite sœur. Zuzu, chère Zuzu. Il entend ton argument et l’inquiétude qu’il sous-entend. Il voit ta résolution chavirer, ta lèvre trembler. S’il ne t’avait pas déjà tacitement adopté, tu aurais malgré tout réveillé son instinct de grand frère. Janblan a le cœur tendre, parfois. Mais le Baron ne te laissera pas faire pour autant. Un nouveau sourire, et sa prise se raffermit sur Mercy. Il n’a pas l’énergie d’argumenter davantage, pas vraiment.

- Si ou plé Zuzu.

Diab est plus direct, et Janblan le sent presque le brûler depuis là où il est. Pourtant, rien à voir avec ce qu’il pourrait ressentir si Diab vraiment laisser parler sa colère. D’avoir sa meute autour de lui le réconforte. Il est temps maintenant de se redresser. Mais le peut-il ? Quand son frère parle, Mardi lui jette un regard reconnaissant, puis se reconcentre sur toi l’Amour. Tu sembles te dessécher un peu, et du pouce il te caresse la joue comme pour te réconforter. Allons, Zuzu. Ne te fane donc pas. Il reste tant de choses à faire autour encore !

Economisant ses forces, Mardi écoute la suite et.. Eclate de rire. C’est bref, comme un aboiement ou une exclamation. Mais dans ses yeux il y a de l’amusement et une flamme nouvelle. Même ainsi, le Baron sait apprécier le spectacle et les rebondissements, les belles réparties et le théâtre. Janblanche ! Ah, que c’est joli ! Il en croasse d’espièglerie alors que la mambo le redresse, et offre un clin d’œil à celle-ci. Brave, brave Mardi qui ne veut pas inquiéter qui que ce soit. Baron fou qui même ainsi s’amuse d’un rien. Ah, quel sens du drame ! Il crève d’envie de voir le grand final, de feu et de sang. Ne blesse pas les enfants du Bayou qui veut, et encore moins impunément.

Oh, que ce sera beau !

Zonbi revient, tout glacé comme un bonhomme de neige, et Janblan se demande si lui aussi deviendra un grand pâle. Ce serait dommage de perdre ses quelques couleurs, Kapitan que nous fais-tu ? Vacillant, Mardi se concentre pour ne pas retomber. Il va mieux pourtant, c’est indéniable. Sa respiration souffle encore, sa tête lui tourne un peu les sens, et il y a toujours ces voix qui lui sifflent aux oreilles comme des parasites. Tssch, sage vous autres !

Kaplata revient, et Mardi se sent encore un peu plus assuré. De savoir sa meute se réunir, comme de la qualité du grand final où ils ne manqueront pas de faire sensation il le sait. Ah ! Que ça sera beau ! Mardi ricane encore un peu, cherche du regard sa chère Janblanche. Et elle, comment va-t-elle ? A-t-elle eu au moins un peu d’inquiétude pour lui, ou ben est-ce plus général ? A moins qu’elle ne préfère Ozzie, lui qui aime tant la maison close.. Ah ! Quel sens du spectacle ! Un nouveau frisson, le sol qui tangue sous ses pied, et Mardi éclate de rire. Il voit le Jolly Roger sous un jour nouveau, où tous les invités sont comme lui des cadavres en sursis, ou les couleurs de la peur –Kapitan ô Kapitan, ce sont les tiennes !- se répandent sans vergogne. Et Diab, brûle donc tout cela ! Le rafiot, les gens, qu’importe puisqu’ils doivent payer la peine infligée au Bayou ! Zuzu, jolie furie, il n’y a bien que le palpitant de Mercy qui te soit interdit. Pourquoi ne pas en cueillir d’autres, allons ? L’Amour serait-il donc si timide à présent ?

Le regard fou et le sourire franc, Mardi pourtant si nuancé rayonne d’un éclat nouveau. A nouveau, des tambours roulent dans son cœur et sa tête.

- Ann al wè ! Le Kapitan il nous appelle, pourquoi ne pas suivre, heh ? Il est différent, oui. Et alors ?

Un sourire plein de crocs, et son serpent s’enroule autour de lui à nouveau et le mal l’interrompt. La Toile tousse, se plie en deux, crache un peu de sang dans sa main qu’iil a retiré de Zuzu. Ca scintille un peu, et il lui semble que la teinte n’est pas la même qu’à l’accoutumée. Mais plusieurs couleurs y dansent, et ça le fait sourire. Indifférent à vos échanges passionnés, il se lèche la main entachée et vous sourit.

- Depi lè nou esklav nan lonbraj? Ann ale jwe!

Les loas dansent presque dans son regard alors que son corps tremble un peu. Les tambours roulent dans son cœur. Tout épuisé qu’il est, Mardi reste le même : toujours prêt à jouer.

En Bref:

Mardi trace des vévés en #ffffcc.

✘ AVENTURES : 2546

Le Bal d'Hiver

Hook n’écoute plus, Hook ne s’arrête plus. Il voit la peur, la colère, les questions, la détermination même, dans certains regards, et peu lui importe. Indien, bayouteux, fées, il ignore jusqu’à son propre équipage, rien ne l’arrête et il s’engouffre dans l’escalier grinçant, débarquant sur le pont comme une furie écarlate. Certains y sont déjà, cherchiez-vous à fuir ? Les rats quittent le navire, allons bon ! Un nouveau claquement de rire macabre. Le vent est glacial, il brûle la peau. En bas, le reptile tourne.

Le capitaine se penche au-dessus du bastingage, il nargue la bête, presque à sa portée, et puis il se retourne brusquement vers la foule qui a suivi sur le pont. Ils attendent les explications promises. Il se racle la gorge, conservant un on-ne-sait-quoi d’insupportable et d’insolent dans sa posture.

- Mes chers amis. Si je vous ai invité ce soir, je dois vous l’avouer, ce n’était pas uniquement pour fêter notre victoire.

Il a un léger rire, comme s’il pouvait enfin expliquer la plaisanterie qu’il a si longtemps retenue.

- J’ai en effet une proposition à vous faire. Une offre même.

Il fait les cents pas tout en parlant.

- Je vous propose d’oublier Pan. Le roi qui n’est plus, de le laisser prendre à son propre jeu. Rejoignez mon bord, et vous vivrez à jamais. Rejoignez mon bord, et je peux vous débarrasser de tous ces tracas quotidiens, de tous vos doutes, de toutes vos peines, d’un simple claquement de doigts. Vous serez immortels, et plus aucune douleur ne pourra vous atteindre.

Il s’arrête un bref instant, mais pas suffisamment pour laisser le temps aux autres de répondre et son ton se fait plus menaçant, agressif même :

- Que ce soit avec vous, ou sans, je serai bientôt le nouveau Roi de cette île, je conquerrais ces terres, et je règnerais en seul maître. Et rien, rien ne pourra m’arrêter, rien, ni vos artifices vaudous, ni votre magie spirituelle : je vous ai donné un aperçu de mon pouvoir et vous avez échoué. Cette Île sera à moi, quoiqu’il arrive.

Sa voix semble plus rauque de d’habitude, le froid est devenu insoutenable. Sous vos pieds, le bois du Jolly Roger se givre complètement. La silhouette rouge porte la main à son visage, arrachant son masque d’un geste brusque, et alors, tout devient clair.

La chose qui se trouve devant vous n’est pas le Capitaine Jas. Hook. Elle en a la forme, elle en a la voix, mais voilà tout. Sa peau est grise clair, et ses yeux sans pupilles brillent d’un bleu surnaturel. S’il subsiste encore quelque chose du capitaine, cette chose froide et inconnue l’a totalement en son pouvoir. La créature se fend d’un sourire cauchemardesque.

- Voici mon offre. Restez à mon bord et vous vivrez, immortels, intouchables. Sous mes ordres vous serez les nouveaux seigneurs de ce royaume. Jamais plus vous ne souffrirez, car vous ne serez plus des hommes, mais bien plus. Mais si vous quittez ce navire, alors vous mourrez bientôt, de dix mille maux et plaies, dans la souffrance.

Soudain, comme pour signifier que son discours est terminé, l’Homme de Glace se penche sur le côté du navire, comme pour replacer le ponton que l’on aurait laissé là. Deux hommes au teint aussi blafard accourent pour l’aider, quand tout d’un coup, tout bascule.

Tick Tock.

Il est toujours là. Il a attendu patiemment son heure, et lorsque la silhouette rubis s’est approchée à portée, il n’a pas hésité. Le Crocodile a bondi et happé son goûter. Nul cri ne retentit, seul le vent dans les cordages. Hook a disparu du bord en une fraction de secondes, tout le monde est sous le choc.

Pourtant, le navire reste glacial et blanc. Le froid vous tétanise toujours. La présence maligne que vous sentez depuis le début du Bal est toujours là. Vous pouvez craindre les événements, vous pouvez souhaitez vous révolter ou hurler, mais vous n’en aurez sans doute pas l’énergie. Il ne reste qu’une chose à faire : choisir - à bord ou à terre ?

______

Précisions :

> Durant ce discours, le froid tétanise la plupart des invités, et si vous tenez debout, vous n’avez hélas plus l’énergie nécessaire pour réagir à temps. Lorsque Hook disparaît du bord, rien ne se calme, quoiqu’il arrive, il vous faudra vous réchauffer et vous soigner avant de réfléchir à quoi faire. Sauvez-vous, ou bien acceptez l’offre.

> Attention, quiconque restera à bord sera considéré comme acceptant la proposition de l’homme glacé, quoi qu’il soit advenu de lui. Cela aura les implications suivantes sur votre personnage :
Vous devenez immortels, insensible à la douleur physique, vous guérissez de vos maladies.
Vos émotions sont atténuées, comme endormies par la glace (les plus puissantes peuvent rester mais plus le temps passera moins elles seront présentes)
Une fois lié par ce contrat, votre personnage est lié au navire, il ne pourra s’aventurer à terre que pour des courtes périodes et obéira aux ordre du capitaine.

> Si vous refusez, vous pourrez sans doute changer d’avis plus tard.

> A la suite de ce poste, le Jolly Roger se rapproche à nouveau du quai et les deux pirates replacent le ponton, vous êtes libres de quitter le navire. D’autres membres de l’équipage suivant apparemment les ordres du capitaine s’approchent de vous, vous lorgnant d’un air mauvais. Certains semblent même presque agressifs, et il ne vaut mieux pas qu’ils vous touchent...

> Précisions habituelles, pensez à faire un résumé à la fin de votre poste, et vous pouvez poster plusieurs fois pour ce tour !

> Le dernier poste MJ de cet event aura normalement lieu dans deux semaines, le 24 mai.

> Faq de l'intrigue disponible ici

L'étincelle qui faisait de Smee un être raisonné et réfléchi disparut avec le Capitaine.

Avant même que le dernier éclat rubis ne s'effaçât des regards, Smee bougea. Le charpentier qui voulut le retenir n'écopa que des coups violents, aveugles, réflexes d'un animal enragé. Pas un instant Smee ne regarda dans sa direction, ses yeux irrémédiablement fixés sur le point où l'espace s'était ouvert sur le vide.

Puis il fut libre, et il courut, son corps abîmé par la douleur et le froid porté par une unique certitude.

Le Capitaine était vivant.
Le Capitaine était vivant.
LE CAPITAINE ÉTAIT VIVANT.

Sans quoi l'univers ne serait déjà plus.

Smee traversa le pont comme si personne d'autre n'existait, son visage vide de toute expression. Froid. Glacé.

Le craquement du givre sous ses pas, il ne l'entendait pas. La déchirure de la peau de ses mains, collée par le froid contre le bastingage, il ne la sentit pas.

Il sauta.

Résumé :

» MINI EVENT : EMBUSCADE
» Inscriptions — EVENT 5 : le Tourbillon
» EVENT 5 – Affronter le Tourbillon
» EVENT 5 – Secourir les Sirènes
» Event : Le Paint-Ball

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