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Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


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MessageSujet: Patchwork   Patchwork EmptyLun 1 Oct 2018 - 18:57

---Intrigue 6 - Le Givre---



- Patchwork -

Look at me standing
Here on my own again



Cette nuit-là, le blizzard était pire que d’habitude. Le vent était si froid qu’il aurait paru coupant même s’il n’avait pas été chargé de cette neige trop fine et gelée qui s’infiltrait sous les capuchons pour brûler les yeux. L’éclat vacillant des lanternes peinait à percer la tourmente, et guider la Zorra dans cette obscurité tourbillonnante avait été une longue et pénible entreprise ; Zeb avait même failli décider qu’ils attendraient à l’embouchure du fleuve que la tempête se calmât, mais le vent ne donnait aucun signe d’apaisement (bien au contraire), l'équipage épuisé et frigorifié soupirait à l'idée d'un abri chaud. Et par-dessus tout, personne sur le navire n’avait envie de passer encore une nuit si proche du territoire Orbleu : ils n'ignoraient pas que les sorts du Bayou étaient censés protéger la baie, mais ils commençaient aussi à savoir mieux que les autres ce dont le Givre était capable, et certains d'entre eux se demandaient déjà à quel point les sorts des enfants de Brigitte les garantissaient vraiment du pire. Zeb avait préféré ne pas prendre le risque d’infliger encore une nuit dehors à des hommes qui se posaient ce genre de questions.

Heureusement, la Zorra avait été à la hauteur de sa réputation ; sa maniabilité et son faible tirant d’eau la garantissait de la plupart des remous et hauts-fonds qui piégeaient ces eaux saumâtres, si bien que malgré le temps épouvantable ils avaient fini par atteindre sans dommage le ponton récemment construit près du Ranch. Leurs efforts ne s’étaient néanmoins pas arrêtés là : il avait encore fallu sécuriser le bateau, replier toute la voilure, décharger passagers et réserves… Si bien que plusieurs heures après l’amarrage (ou ce qui pouvait passer pour plusieurs heures sur cette fichue Île), Zeb était encore sur le navire, en train d’inspecter la coque en quête d’une fuite qui deviendrait dangereuse avec ces températures proches de zéro.

Il fut le dernier à descendre à terre, à l’exclusion des malchanceux qui avaient été tirés au sort pour le premier tour de garde ; et encore, la Rouille s’était posé la question de rester à bord avec eux, pas par absurde solidarité mais tout simplement parce qu’il avait encore du mal à leur confier la Zorra – un des nombreux aspects du travail de capitaine qu’il ne pensait pas aussi ridiculement stressants: il était le premier à défendre les ressources de ses frères des mers, mais quand même, parfois, ils pouvaient être complètement cons. Qu'ils fussent tous en situation de vie ou de mort n'arrangeait pas les choses.

Lorsque la Rouille passa finalement la porte du Ranch d'un pas trainant, il avait l'air aussi grincheux que gelé. Il était couvert d’une pellicule de neige qui accrochait aussi bien sur les bordures en fourrure de son manteau que dans ses cheveux et sa barbe – il en avait jusque dans les sourcils, bon sang: est-ce qu'il y avait vraiment des humains sur Terre pour vivre là-dedans en permanence ?...

Grommelant sa haine de ce temps apocalyptique, il se débarrassa de son pseudo anorak, qu’il accrocha à l’une des nombreuses patères de l’entrée pour le laisser sécher - le cuir n'était pas assez bien traité pour rester étanche par un tel temps, et le pirate sentait bien qu'une humidité froide avait imprégné la veste courte et le gilet sans manches qu'il avait passé par-dessus sa sempiternelle chemise de lin blanc. Ce n'était guère surprenant, et au fond Zeb savait bien que ce n'étaient pas ses vêtements de flibustier de pays chaud qui allaient le garantir de l'hiver qui s'installait. Mais il avait, bêtement, du mal à s'en défaire. Peut-être par habitude. Sûrement parce que cela lui rappelait sa vie sur le Roger.

La Rouille réprima un soupir, desserra l'écharpe fine qu'il avait passée par-dessus son habituel foulard de coton et se baissa pour faire tomber la neige qui adhérait au jean sombre de son pantalon (moderne, celui-là) et sur ses bottes. Enfin il retira son gant gauche, renonçant à retirer le droit qui était placé sous son attelle, cala ses mains glacées sous ses aisselles et se dirigea vers la salle commune: il avait trop froid pour rejoindre sa chambre d’emblée et était bien trop crispé pour tenter de dormir. Il avait besoin d’un feu de cheminée et d’alcool. Surtout d’alcool; il n’y avait pas que son équipage qui avait du mal à garder le moral, avec ce qu’ils voyaient à chaque nouvelle expédition.

Malgré l’heure très tardive, il y avait encore un peu de monde éparpillé dans la salle commune – quelques marins de la Zorra, mais aussi des gens du Port, qui venaient sans doute y chercher la même chose que Zeb. Le charpentier ne leur prêta que peu d’attention, tout occupé qu’il était à faire signe au barman de lui servir un verre. Il alla s’asseoir à l’extrémité du comptoir, le plus près possible du grand foyer qui réchauffait la pièce, mais sans poser sa jambe droite sur le tabouret : en effet, l’épais tissu de son pantalon était déchiré presque sur toute la hauteur de l’arrière de sa cuisse, laissant entrevoir sous le vêtement un bandage taché d’un rouge déjà oxydé. La Rouille ne boitait pas, ce qui semblait rassurant quant à la gravité de la blessure, mais l’entaille était d’une taille conséquente, et à n’en pas douter douloureuse en plus d’être mal placée.

Oui, décidément, l’alcool semblait une bonne idée.







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥


Dernière édition par Zeb Skelton le Jeu 4 Oct 2018 - 16:46, édité 1 fois
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Carmine Tisse-Charme
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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyJeu 4 Oct 2018 - 14:47













Cela fait peu de temps qu'elle est arrivée, mais déjà des choses la perturbent. Des choses auxquelles elle n'avait même pas pensé. Se sentir isolée, notamment sans Pit, oui elle l'avait anticipé. Devoir se faire une place, de nouveaux contacts, s'adapter à une nouvelle communauté aussi. Ne pas dormir parce qu'elle à sa propre chambre ? Diantre non, elle ne l'avait  prévu !

C'est pour ça que malgré l'heure tardive, Carmine s'active au coin du feu. Coudre, recoudre, concevoir de nouvelles choses.. Il y a toujours à faire, au fond. Ce n'est définitivement pas l'ouvrage qui manque. Certains travaux sont plus gratifiants que d'autres, plus ou moins simples ou rapides. D'autres, à la limite du traumatisant. Qu'avait bien pu faire Carne pour créer Fiente, lui qui en plus ne porte même pas tant ses habits en comparaison avec les autres ? Devoir redonner vie à cette chose (la Caliente refuse de lui donner un statut de vêtement, même maitenant.) avait été un défi douloureusement éprouvant. Mais si elle a pu faire ça.. Eh bien ! Rien ne lui résistera, et à terme elle saura tout affronter.

À côté d'elle, une pile de couvertures qu'il fallait concevoir ou/et réparer. Rien de bien transcendant, mais définitivement indispensable. La couturière n'avait pas rechignee à la tâche : c'est aussi comme cela qu'elle s'intégrera. Et la jeune femme n'est pas bête : elle l'a bien compris. Tout ce qu'on lui confie, tout ce qu'on lui demande, Carmine l'accepte avec un sourire et parfois un peu de flirt. Mais ce soir, sa part de travail a été faite. Sur ses genoux sont amassés quelques feuillet abîmés aux croquis multiples. Carmine travaille sur de nouveaux projets, des choses à elle. C'est un peu sa récompense, sa récréation après une journée passée à faire du fonctionnel.

Quand tu rentres, la jeune femme ne le remarque pas au prime abord. Elle réfléchit aux détails sur ce nouveau corset, notamment sur le dégréé d'échancrure du décolleté. C'est un point important, heh ! Ce n'est que lorsque tu t'installes non loin qu'elle entend le raclement léger du tabouret et te jette un coup d'œil distrait, pour mieux se reconcen.. Wait.

Elle se redresse un peu plus franchement, Carmine, et te regarde à nouveau. Ou plutôt, elle scrute ta patte abîmée et le tissu éventré. Damn, combien de temps peux-tu tenir sans te blesser ? Sans ruiner son travail ? Elle roule un peu des yeux, du coup, et pose ses affaires de côté pour se redresser. Elle ne te connaît pas beaucoup, Zeb, mais tout de même : le Caliente estime avoir un droit de regard sur ce qu'elle vous confectionne. Surtout quand il s'agit d'un pantalon si soigneusement taillé.

- Ahoy, Zeb. Comment fais-tu pour décimer si rapidement mon travail, hmm ? Combien de rechange faut-il que je te fasse ?

C'est dit avec un air gentiment moqueur, le sourire aux lèvres comme toujours. Elle a roulé des hanches jusqu'à ton niveau, et te jette sur les épaules une des couvertures qu'elle a confectionné dans la journée. Ça sert justement à ça, non ?

- Dure journée, je suppose ? Quand tu peux, laisse moi ce truc là, que je te le répare. Elle désigne du menton ton pantalon déchiré. Sauf si tu mises sur ta jolie gibolle à l'air pour attirer Misha. Il se ferait un plaisir d'être ton infirmier, j'en suis sûre.

C'est conclu par un clin d'œil mutin, et elle s'accoude au comptoir à côté de toi en faisant signe qu'on lui serve un verre aussi. Aujourd'hui comme toujours ses habits sont simples mais bien coupés, juste à son avantage. Le froid ne lui permet pas d'avoir des habits aussi audacieux qu'elle le voudrait, mais ce n'est pas grave : Carmine voit ça comme un nouveau défi. Sa robe bordeaux épouse ses formes avec nonchalance alors que les multiples jupons suivent la ligne de ses hanches. Malgré son gabarit, le corset qui ceinture sa taille souligne l'échancrure de celle-ci et les atouts très généreux de la couturière. Un châle posé sur ses épaules ajoute une note de fausse pudeur. Ses cheveux, tristement blonds depuis son arrivée, sont relevés en semi tresse pour lui dégager le visage quand elle travaille.

Oui, pourquoi pas un verre, hmm ? C'est un des avantages de l'endroit. Il en faut bien.






"par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée
Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés.
Il y avait de la profondeur dans le bleu de ce regard-là"
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Carmine roule des hanches en #b81f4d avec une dose de French Touch.
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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyMar 9 Oct 2018 - 2:41

Tassé sur son tabouret, Zeb avait posé ses deux avant-bras sur le comptoir, baissé la tête et fermé les yeux pendant quelques secondes, juste histoire de se rassembler un peu : il se sentait grincheux, tendu, nerveux, et même s’il savait que c’était en grande partie parce qu’il était épuisé et frigorifié, il ne pouvait nier le fond du problème.

Le fait était que oui, le Givre avançait. Il grignotait les terres et rampait sur la mer, centimètre par centimètre, dévorant ce qui n’avait pas pu le fuir, asservissant ce qui aurait dû mourir. A chaque voyage que la Zorra effectuait vers la communauté du Canyon Rouge, Zeb voyait les progrès de la lugubre frontière, et plus il l’observait, plus il avait le sombre sentiment que rien ne semblait l'arrêter. Peut-être qu'au final rien ne pouvait vraiment l’arrêter. Juste la ralentir. Et retarder l'inexorable.

Le pirate se laissait dériver sur ces sinistres pensées, attendant que le barman l’en extirpât avec un peu de réconfort en bouteille. Mais ce qui le tira brusquement de son marasme ne fut ni la voix de l’homme derrière le comptoir, ni le son d’un verre glissant sur le bois.

"Ahoy, Zeb. Comment fais-tu pour décimer si rapidement mon travail, hmm? Combien de rechange faut-il que je te fasse ?"

La Rouille se redressa en cillant, l’air surpris. Ses sens engourdis eurent le temps d’enregistrer une jolie silhouette de sablier, une natte blonde sur une épaule, un air un peu moqueur sur des lèvres rouges, un sourire un peu compatissant dans des yeux couleur grand large. Puis le poids d’une couverture lâchée sur ses épaules, comme ça, sans sous-titres, et qu’il ne retint que par réflexe.

Sur le coup, Zeb ne sut même pas quoi dire – il comprenait à peine ce qu’il venait de se passer. Ce ne fut que lorsqu’il décela l’odeur du feu de bois sur l’épais couvre-lit que la jeune femme lui avait jeté sur le dos et qu’il se rendit compte que le tissu était délicieusement chaud sous ses doigts gelés qu’il sembla reprendre doucement pied dans la réalité et pensa enfin à grommeler :

"Oh, euh… merci…"

"Dure journée, je suppose ?"

"Si seulement c’était que la journée…"

La Rouille souffla d’un air las. Il ramena les extrémités de la couverture sur ses bras et les laissa pendre sur son torse, en un poncho aussi peu élégant qu’il était chaleureux et réconfortant, puis il laissa échapper un autre soupir, mais de soulagement cette fois. Quand il tourna à nouveau la tête vers sa bienfaitrice, ses traits marqués avaient enfin décidé de sourire – un sourire sobre mais assez agréable, d’ailleurs, le genre d’expression simple et sans retenue que les pirates du Roger ne lui avaient sans doute pas vue depuis longtemps.

En fait il ne connaissait pas bien Carmine, lui non plus (elle n’était pas présente parmi les adultes depuis bien longtemps), mais les quelques brèves discussions qu’ils avaient eues, principalement autour du sujet « comment garder ton sympathique petit cul à l’abri des engelures », avaient laissé une bonne impression à Zeb. Il aimait bien les façons de ce pas si petit bout de femme, qui donnait la réplique aux marins comme si elle les avait fréquentés toute sa vie et qui regardait les gens bien dans les yeux même quand ces derniers la regardaient plutôt bien dans le décolleté – qu’elle avait fort beau, il fallait bien le reconnaitre. La Rouille lui-même n'avait pas fait exception à la règle, et il ne voyait pas pourquoi il l'aurait caché: les femmes qu'il avait connues dans le Monde Ordinaire affectionnaient déjà (encore) les corsets très échancrés, et de surcroît, il semblait assez évident à Zeb que si une demoiselle mettait si ouvertement sa poitrine en valeur, c'était qu'elle attendait qu'on l'admirât un minimum, non?

Mais Carmine ne s'était pas fait une réputation et une place dans le ranch (que) pour ses tenues extrêmement assumées : c’était surtout une couturière hors pair, dont tout le monde avait béni la venue en cette période d’hiver démoniaque et alors que tous les pirates du Jolly Roger avaient perdu leurs affaires quand le Givre les avait chassés de leur seul foyer. C’était à la jeune femme que Zeb devait son épais pantalon en jean, donc, et cela faisait un moment qu’il voulait la remercier pour son travail, qui avait effectivement gardé son sympathique petit cul à l’abri des engelures.

Enfin, jusqu’à ce qu’il le bousillât, donc. Encore.

"Quand tu peux, laisse-moi ce truc-là, que je te le répare."

"Désolé. J’ai fait attention pourtant."

"Sauf si tu mises sur ta jolie guibole à l'air pour attirer Misha. Il se ferait un plaisir d'être ton infirmier, j'en suis sûre. "

Zeb accueillit la suggestion d’un haussement de sourcil tout sauf enthousiaste. Connaissant les bons rapports que la couturière entretenait avec le fameux Misha, le pirate se garda bien de dire quoi que ce fût, mais il ne fit pas non plus beaucoup d’efforts pour dissimuler l’étrange appréhension vexée qui transparaissait sur ses traits.

C’est qu’il l’avait rencontré, ce Misha, oui. En plein milieu de la nuit, au détour d’un couloir du ranch, alors que le bonhomme se baladait sans lumière et entièrement vêtu de cuir noir. Le Bermudon avait sorti des battements de cils et une excuse louche à laquelle Zeb n’avait pas cru (faut dire qu’elle associait quand même les mots « darling », « répétition » et « chauve-souris ») et depuis le maître charpentier entretenait à l’égard de l’étrange créature… disons, une certaine circonspection superstitieuse. Il n'en était pas très fier et se doutait bien, au fond, que c'était stupide. Mais bon, dans le doute.

Il ne semblait donc pas d’actualité que Zeb laissât Misha jouer les infirmiers avec sa cuisse balafrée. Surtout quand il y avait une possibilité bien plus évidente :

"Misha ? Je suis déçu, moi qui croyais que tu voudrais me garder pour toi toute seule…"

Il avait souligné sa phrase d’un sourire en coin, juste pour montrer à la jeune couturière qu’il plaisantait, tout en détournant la tête pour s’intéresser au barman qui s’approchait. Quelle ne fut pas sa déconvenue en voyant le verre de rhum atterrir devant Carmine, alors que lui se voyait décerner une tasse en métal cabossé encore fumante.

"C’est quoi ça ?"

"Fais pas cette gueule Skelton, ça s’appelle un grog. Crois-moi, t’en as besoin. Et fais gaffe, c’est chaud."

Zeb grogna un peu, mais il était trop fatigué pour lutter. Acceptant la défaite avec ce qu’il pouvait de dignité, il attira la tasse à lui pour en observer le contenu avec circonspection. Il se détendit visiblement en voyant la belle couleur ambrée de la mixture, qui sentait bon le rhum et la cannelle.

"Mouais, ça n’a pas l’air si mal… Eh, Crowley ? Le verre de la demoiselle est pour moi."

Puis, en se tournant vers Carmine, avec un sourire d'excuse  :

"Si ça te va ? Disons que c’est pour me faire pardonner d’avoir abimé ton travail."







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Dernière édition par Zeb Skelton le Dim 11 Oct 2020 - 21:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyMer 10 Oct 2018 - 21:31













Tu as vraiment une sale mine, Zeb. On dirait un chien mouillé qui a oublié ce que c'était d'être sec. Carmine compatit un peu, parce qu'elle se doute bien que dehors c'est pas la joie. La preuve, tu mets un bon moment à réagir. A retrouver la parole, alors que d'ordinaire tu as plutôt le sens de la répartie. Et là, c'est à peine si tu lui bafouilles trois mots ? Tu as tout de même perdu de ta superbe.

Au bout d'un petit moment -le temps de reprendre vie sous la couverture chaude- tu semble un peu plus toi-même. Et le sourire que tu lui offres en te tournant vers elle lui fait plaisir : tu as quand même meilleure mine ainsi. Elle te répond par un de ses éternels sourires en coin dont elle a le secret. Se calant sur le premier tabouret à ta droite, elle ausculte ta jambe désormais avec les sourcils un peu froncés. Comment diable as-tu fais ton compte ? Ah, tu fais bien de t'excuser ! Sais-tu combien c'est pénible de recoudre du jean ? Ou même d'en trouver ? Faut qu'elle te fasse quoi, une armure ? Avec des airs de maman qui voit que son petit dernier a encore fait une bêtise, elle secoue un peu la tête en constatant les dégâts.

Heureusement, il y a ton expression suivante à la mention de Misha, pour la dérider. Quand elle voit ta tête, son regard se charge aussitôt de malice. Tu n'as pas l'air de beaucoup apprécier son ami, dis donc. Peut-être qu'il a essayé de te pincer les fesses ? Ou que tu sais que ton jean est fait aussi pour le plaisir de leurs yeux, à elle et Misha ? Tout comme Tijl, qui évidemment ne se rend compte de rien. C'est Tijl, comment le blâmer ? Quelques autres par-ci par-là ont aussi eu ce traitement appréciateur, mais il ne semblerait pas que qui que ce soit ait quelque chose à y redire. C'est pas plus mal. Et sans doute que toi non plus tu n'en as pas conscience : tu aurais sans doute fait un commentaire ou eu une réaction, sinon.

Ta réplique lui arrache un bref éclat de rire. Tant par la phrase qui est bien trouvée que par le simple fait que tu aies à nouveau ton sens de la répartie Voilà qui est mieux ! Voilà le Zeb que nous voulons. Ses yeux pétillent et se plissent d'amusement quand elle te répond, sourire aux lèvres.

- L'exclusivité, ça se mérite trésor.

Heh ! Manquerait plus que ça, qu'elle te bichonne trop juste pour tes beaux yeux. Tu l'as prise pour une midinette, ou quoi ? Sauf que non, évidemment : ça se voit que ce n'est pas le cas, et que tu ne la mélanges pas avec ce genre de dinde sans cervelle. Et c'est justement bien ce qui l'amuse.

Vos verres arrivent, et elle rit sous cape de ta mine déconfite en voyant ce que Crowley te sert. Elle l'aime bien aussi, lui. Faut croire qu'elle a un truc avec les roux. Pauvre Zeb, malmené par tout cet amour autour de lui.. Ahah. Non. C'est pas crédible une seule seconde, et justement c'est ce qui est drôle. La couturière s'apprêtait à répondre au barman quand tu offres de payer pour elle. Hausse un sourcil en se tournant vers toi, elle te remercie d'un signe de tête. C'est gentil, ça. Les gentlemen, ça a tendance à disparaître. Alors se faire offrir un verre, comment refuser quand elle en a l'occasion ?

- Ca me va. Si tu continues comme ça, peut-être bien qu'en prime je te protègerais de Misha. Sauf si tu me donnes trop de boulot, à force de toujours recoudre pour garder ton sympathique petit cul à l’abri des engelures.

La jeune femme lève son verre et le tend vers toi pour trinquer. Parce que tu vas trinquier, hein, oui ?

- Et donc ? Comment tu t'es fait ça ? Au passage, la prochaine fois, je te conseille de te changer directement en arrivant. C'est désagréable, je sais, mais tu te réchaufferas bien mieux dans des habits secs.

Un petit conseil comme un autre, mais tu en fais ce que tu veux.






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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyMar 16 Oct 2018 - 22:42

Quand Carmine évoqua le fait de le protéger de Misha, Zeb sourit de bon cœur et leva son grog pour trinquer sans brutalité avec la jeune femme :

"Ta proposition a son intérêt. J’y réfléchirai."

Puis, ramenant la tasse chaude entre ses mains, il ajouta avec une pointe de malice :

"En tout cas, je suis très touché que tu te sentes tellement concernée par le bien-être de mes fesses. Méfie-toi, moi je sais que tes préoccupations sont purement professionnelles bien sûr, mais les gens pourraient jaser."

Il conclut en haussant sentencieusement un sourcil, avant de se détourner comme si de rien n’était pour souffler doucement sur sa boisson. Il ne cherchait cependant pas à cacher la satisfaction qu’il tirait de cet échange, ni le plaisir simple qu’il avait à entendre la jeune femme rire : il aimait bien ce genre de gentils duels à fleuret moucheté, sans enjeu, sans agressivité. Cela le changeait agréablement des concours de vannes qu’affectionnaient tant les marins – non pas qu’il les détestât, bien au contraire (il était plutôt doué et pouvait devenir un méchant adversaire), mais la Rouille trouvait reposant de parfois revenir à quelque chose de plus doux, particulièrement en ces lugubres temps de tristesse et de trahison.

Ce que Zeb ignorait, c'était qu'une partie du charme de la conversation venait du fait qu'il ne savait effectivement pas à quel point il était proche de la réalité lorsqu'il plaisantait sur "l'intérêt professionnel" que Carmine portait à son anatomie. Mais comme cela a été évoqué plus haut, comme personne dans le Ranch ne trouvait à y redire, personne dans le Ranch n'avait non plus songé à l'avertir.

Quel dommage, n'est-ce pas?

La jeune femme lui demanda alors comment il s’était blessé, question à laquelle Zeb ne répondit tout d’abord que par un regard en coin et un petit sourire énigmatique. Il attendit un peu, histoire de ménager ses effets, ce qui donna alors le temps à la couturière d’enchaîner :

"Au passage, la prochaine fois, je te conseille de te changer directement en arrivant. C'est désagréable, je sais, mais tu te réchaufferas bien mieux dans des habits secs."

Le pirate cilla, surpris par le côté incongru et spontané du conseil, mais il revint rapidement à une expression plus affable :

"D’accord, j’y penserai. Merci."

Puis, juste un peu à retardement :

"Mais encore une fois, je suis déçu : je pensais que cela deviendrait une habitude, que tu m’attendes au coin du feu avec une pile de couvertures chaudes."

Il soupira à peine trop fort et but une gorgée de grog.

"Tant pis alors, j’ai compris. La prochaine fois que je me prends un coup de griffes de tigre des glaces, je te laisserai juste mon pantalon déchiré et j’irai me consoler ailleurs."

Il s'appliqua à ne pas regarder Carmine en disant cela, soignant son profil d'homme digne mais quand même un peu blessé dans ses rêves et espoirs.







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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyDim 21 Oct 2018 - 1:05













Carmine a les yeux qui petillent, quand tu trinques et lui réponds. Elle avait lancé sa blague sur Misha.. Et bien comme une blague, justement. Il ne lui avait pas traversé l'esprit que tu pourrais la prendre au sérieux. Et que tu le fasse là ou non, peu importe : c'est une possibilité qui prend davantage corps rien que par le fait que tu y réponde. Et à imaginer la scène.. Bon sang mais te protéger comment, en prime ? Avec son corps en bouclier ? Oh, un moment epic à n'en pas douter, mais de là à vouloir en arriver là.. Oh, on verra bien si tu lui en reparles.

Elle s'esclaffe un peu quand tu continues. Ah ! Si tu savais, Zeb. Si tu savais.. Ses yeux pétillent alors qu'elle tourne doucement son verre, distraitement.

- Ah ! Vous les hommes, vous êtes pires que des commères. Ca jase de toute façon, tu sais ? Y aura jamais assez de femmes dans ce ranch pour compenser. Et comme en plus j'ai déjà embrassé Aurele, et qu'avec Misha on est du genre tactiles.. Ah, si tu savais tout ce que j'ai déjà entendu.

Un léger rire étouffé bien vite derrière le comptoir. Crowley achève de laver les verres, et disparait pour servir d'autres clients. Mais il est bien placé pour savoir qu'en effet, les ragots vont bon train. Ca fait passer le temps, ceci dit. Ca occupe. Carmine elle-même s'amuse de tout ce qu'elle entend, et elle donne parfois raison à l'une ou l'autre rumeur qui se contredisent, juste pour le plaisir de mettre aux dites commères leurs museaux dans la merde. Après tout, elle aussi, elle peut jouer.

Quand elle te demande comment tu t'es blessé, tu joues les mystérieux. T'es comme ça, toi ? Ok. Carmine en profite pour te couper le sifflet avec un bon conseil, et savoure de voir l'effet que ça a. Pour autant, le conseil est sincère et la texane espère réellement que tu l'appliqueras. Cela t'évitera peut-être de tomber malade. C'est la saison, certes. Mais clairement pas une bonne idée si on peut éviter !

Au remerciement, elle te fait un clin d'oeil. Sa manière de dire "de rien". Mais la suite lui fait prendre un air amusé. A nouveau, tu demandes qu'elle soit à ton service ? Et bien ! Tu as de la suite dans les idées, elle veut bien t'accorder ça. Avec un pouffement, la Caliente repose son verre et te regarde en coin, la tête inclinée avec un air espiègle. Surtout que tu te la joues homme blessé mais digne. Ah ! Caliméro !

- Là encore, trésor : ça se mérite. Il faut toujours être à votre service. Donne moi une bonne raison de t'attendre avec des couvertures chaudes, pour voir ? Une bonne, et j'y songerais. Mais inutile de chouiner, trésor. Ca, je te le garantis, ça ne marche pas.

Encore faut-il qu'elle la considère bonne, la raison que tu lui donnes. Et ça, c'est pas gagné. Mais si tu trouves, eh bien ! Carmine est une femme de parole -généralement. Qui sait, peut-être qu'elle le fera. De toute façon elle travaille tard, doit coudre des couvertures à tour de bras, et s'installe toujours au même coin. Alors pour ce que ça change..

- Comment diable as-tu rencontré une bestiole pareille ?

Tigre des glaces.. Tigre de Givre ? Orbleus ? Elle espère que non. Cela voudrait dire que la situation est encore pire qu'elle ne le craignait. Chassant cette pensée de sa tête, Carmine avale une nouvelle gorgée. Un nouveau coup d'oeil vers ta jambe, et bien vite son attention revient vers toi. Mais intérieurement, elle compatit un peu. Vous n'avez vraiment pas la vie facile. là-dehors.






"par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée
Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés.
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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyVen 26 Oct 2018 - 1:22

Depuis toujours, Zeb appréciait les moments comme celui-là. Ils n’étaient ni intenses ni exaltants, ils n’étaient pas particulièrement beaux ou rares. Ce n’étaient que des instants calmes et banals, comme une vie en recelait des centaines.

L’odeur sèche et la musique ronronnante d’un feu de bois. La chaleur de la couverture jetée sur ses épaules, celle de la tasse de grog au creux de ses mains. Le goût du rhum adouci de miel et piqué d’un peu de cannelle. Le murmure des conversations, les éclats de voix moqueurs entre joueurs de cartes. Les gestes appliqués de Crowley, qui ne parvenait toujours pas à être discret quand il tendait l’oreille pour écouter les conversations qui ne le regardaient pas. Et le léger rire de Carmine, donc, dans sa jolie robe lie de vin, qui se moquait des hommes qui faisaient si mal semblant de ne pas s'intéresser aux commérages.

Rien que des détails sans importance, des petits éléments du quotidien. Mais pour qui savait être attentif, il y avait quelque chose de particulier, étrangement doux et harmonieux, qui les reliait les uns aux autres. Zeb avait la même sensation lorsqu’il s’asseyait dans un coin pendant les fêtes de l’équipage, pour observer cette bande de pirates sanguinaires en train de jouer et de rire. Le charpentier avait fini par conclure que ce qui l’attirait tant dans ces moments-là, c’était justement le fait qu’ils n’avaient rien d’exceptionnel. C’était leur profonde normalité, dans une vie qui par ailleurs l’était tellement peu.

Zeb n’en savait trop rien, au fond ; mais il aimait croire que la paix des gens de bien était faite de moments comme ceux-là.

Carmine rit à nouveau, amusée par le seul fait qu’on pût oser lui demander d’attendre un homme au coin du feu avec des couvertures chaudes, et la Rouille en prit note avec un sourire un peu nostalgique : il en avait connu d’autres, qui n’appréciaient pas le cliché de la femme de marin. Une en particulier, qui lors de leur première rencontre lui avait dit quelque chose comme « j’ai autre chose à faire que de m’occuper de ton cul de Blanc ».

Elle l’a gardé quand même, finalement, mon cul de Blanc.

Un début de regret acide dans les souvenirs, une discrète brûlure au milieu de la douceur. Il était temps de penser à autre chose.

"Tu me brises le cœur, Carmine : je pensais que me faire plaisir était une raison suffisante. Mais d’accord, je réfléchirai à un meilleur deal."

Il reprit une gorgée de grog, savourant la chaleur sucrée de la mixture et remerciant mentalement Crowley, avant de jeter un coup d’œil à son pantalon déchiré :

"La bestiole ? Oh, il y en a pas mal dans le Nord depuis le début de l’hiver. Elles sont chassées par l’avancée du froid."

Il rectifia sa position sur le tabouret et porta sa main toujours gantée à sa cuisse pour frotter la plaie à travers le bandage. Puis il ramena ses yeux clairs sur Carmine, avant de reprendre de son ton favori – celui d’un conteur :

"Sur le chemin du retour, on s’est arrêtés dans une crique au pied du Sommet Enneigé, pour permettre à Von Jutz de fouiller les alentours – il est persuadé que le remède au mal qui touche les Orbleus peut être trouvé dans la magie liée à tout ce qui gèle et est froid. D’habitude je reste sur le navire et j’envoie quelques hommes avec lui pour protéger son cul plein d’os, mais cette fois j’y suis allé moi aussi : je voulais profiter d’un point en altitude pour observer la frontière de la zone interdite."

Et constater qu’elle avançait. Mais cela, il préféra ne pas le dire à Carmine.

"On s’est aventurés assez loin dans la montagne. Le temps que l’on revienne à la crique, la nuit était tombée. On progressait à la lueur des torches, lentement, sur un pierrier d’obsidiennes et de diamants. Et c’est le moment qu’a choisi le tigre pour attaquer. Il était blanc, avec des rayures bleues, et ses crocs étaient étincelants, faits d'une glace presque translucide. Il était terrifiant, avec la lumière des flammes qui se reflétait au fond de ses yeux. Mais ce n’était pas un Orbleu. Juste une pauvre bête isolée par l’hiver, amaigrie, visiblement affamée, assez désespérée pour attaquer un groupe d’hommes armés."

Zeb prit une autre gorgée, avant de passer quelques secondes à contempler son reflet sur la surface du liquide ambré.

"Il a méchamment amoché trois marins avant qu’on réussisse à l’abattre. Je suppose que tu verras arriver sa peau sur ta pile de cuir dans quelques jours."

Encore une pause. Puis Zeb reprit d’un ton égal :

"Oh par contre, j’ai un peu exagéré tout à l’heure : ma plaie, ce n’était pas un coup de griffes - tu aurais vu cette bête et ce qu’il a fait à mes hommes, il m’aurait arraché la jambe. Non, il se pourrait juste que dans la bataille, j’aie… malencontreusement glissé."

D’un geste emprunt de dignité, la Rouille vida son grog.

"C’est fou ce que ça peut être tranchant, un diamant brut."







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptySam 10 Nov 2018 - 14:46













Carmine te jette un coup d'oeil amusé quand tu parles de coeur brisé. Drama queen ! La jeune femme s'esclaffe doucement et secoue la tête d'un air faussement effondré. C'est un truc qu'elle a appris a faire il y a fort longtemps et qu'elle perfectionne depuis qu'elle côtoie des pirates : dire ce qu'elle pense vraiment, tout en l'enrobant dans une couche d'humour et de légereté. Et avec toi, ça ne va pas rater.

- Ah mais faut que ça aille dans les deux sens, chou. C'est fou, 'faut toujours tout vous donner en vous remerciant de réclamer !

Son minois se froisse alors qu'elle te sourit avec espièglerie et te tire la langue. La jeune femme n'a pas envie de partir dans un grand débat juste pour une plaisanterie, et puis ce n'est pas son genre. A vrai dire, elle pourrait bien avoir envie de te faire plaisir, parce qu'elle t'aime plutôt bien. Mais certainement pas pour rentrer dans ce schema classique et sexiste de la femme au foyer dont le seul but est de plaire à l'homme et de le contenter. Et ça, c'est un truc qu'elle tâche d'enseigner a bien des gars ici. Mais ce n'est pas gagné. Toi, au moins, tu as la décence de sembler le respecter, même si elle se demande jusqu'où ta plaisanterie reflète ou non ton opinion à ce sujet. Et dans tous les cas : tu peux aller te brosser. Elle n'organisera pas sa vie pour toi ni pour un autre homme.

Elle l'avait proposé, à Pit, pourtant.. Mais c'était une autre vie, un autre contexte. Un léger soupire qu'elle retient, et Carmine boit une gorgée pour se donner une contenant. Rien ne transparaît en dehors -c'est une bonne actrice, allons !- mais une fois de plus, elle se demande ce que son ancien chef fait en ce moment. S'il se soucie toujours autant d'elle qu'avant, s'il la remplacera. Les retrouvailles avaient été pour le moins étranges, c'était prévisible. Mais.. Chut, Carmine. Mais rien du tout.

Tu l'aides, d'ailleurs, a se changer les idées. Carmine aime les histoires, bien qu'elle s'en cache un peu parfois. Et toi, Zeb, tu es un bon conteur. Oh, elle te taquine, bien sûr. Mais plus d'une fois elle a tendu l'oreilles quand les gars parlent de leurs aventures ou des excursions, dans la grande salle. Elle a eu l'occasion de t'entendre parler aussi, a quelques petites reprises.

Elle t'écoute, tu sais ? Tu as toute son attention. Tant pour l'histoire que pour les nouvelles de l'extérieur que tu apportes. Mentalement, elle note que tu ne mentionnes pas comment est la frontière de la zone Givrée. Que tu n'en dises rien, la corsetière ne sait pas si c'est parce que tu privilégies l'histoire, qu'il n'y a rien de nouveau.. Ou bien qu'il y a de mauvaises nouvelles. Que la frontière recule ne fait pas de sens, en revanche. Carmine se garde bien de commenter de suite, mais elle note ça dans un coin de sa tête. A la mention du combat et des gars blessées, une grimace compatissante. On a beau dire ce qu'on veut sur la délicatesse et la gentillesses de votre équipage, la jeune femme reconnait bien volontiers que vous en bavez.

Quand tu termines ton récit, Carmine boit une gorgée pour se laisser le temps de faire le tri là dedans. Finalement, après un très bref coup d'oeil à ta blessure, c'est ta trombine qu'elle observe à nouveau. Elle est toujours la Carmine que tu onnais, mais y a peut-être un léger changement dans son regard. Léger, si léger, plus léger qu'un ombre. De l'inquiétude  ? Va savoir. Mais elle en a marre de ce temps, et compatis pour vos douleurs et vos galères.

- Le diamant, c'est un des trucs les plus solides qui soit, donc ça ne m'étonne pas. Soigne ça proprement, ok ? Et les gars, comment ils vont ? Qui a été blessé ?

Elle espère que c'est pas Willy One-Eye ni Doug Bottle. Ils devaient l'accompagner pour une vadrouille dehors. Et puis, elle les aime bien. Ce sont de bons gars. Rustres, mais pas méchants.

- .. Et la frontière ? T'as pas développé.

Va savoir si ce drôle d'éclat fugitif dans ses yeux, c'était à l'annonce des blessés ou à cause de ça. Carmine elle même ne saurait dire.






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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyMer 16 Jan 2019 - 2:46

Le silence qui suivit l’histoire de Zeb fut étrange. Sans malaise, sans hostilité. Mais étrange.

C’est que la Rouille était un conteur attentif, conscient de ses effets et qui savait s’adapter à son public. Il avait déjà compris que Carmine maniait l’humour avec aisance et que c’était un moyen d’expression naturel pour elle, si bien qu’il avait, sans même y songer, fini son récit sur une note plus légère et avec une bonne dose d’autodérision. Il aurait dû provoquer un petit rire, au moins un sourire ou une gentille taquinerie.

Pourtant Carmine garda le silence.

Intrigué plus que vexé, Zeb suivi le trajet qu’effectuait le regard de la jeune femme jusqu’à sa jambe tailladée. Puis elle releva la tête pour le dévisager, juste quelques secondes de plus que nécessaire, avec au fond des yeux une réflexion silencieuse qui fit une drôle d’impression au maître charpentier.

"Le diamant, c'est un des trucs les plus solides qui soit, donc ça ne m'étonne pas. Soigne ça proprement, ok ?"

La Rouilla hocha la tête, mais d'un air lointain, presque pensif. Sans relever sa soudaine réserve, Carmine enchaîna :

"Et les gars, comment ils vont ? Qui a été blessé ?"

Puis, toujours avec ce regard juste un peu trop insistant :

"… Et la frontière ? T'as pas développé."

Zeb garda le silence un moment. Puis il se détourna de la jeune femme et fit signe à Crowley de lui servir un autre grog, ce que le barman s’empressa de faire à l’aide de la casserole fumante qu’il laissait au coin du feu. La Rouille sentait que Carmine le fixait toujours, et son impression se faisait certitude – une confirmation plus qu’une découverte, la sensation de réaliser quelque chose qu’en fait il savait déjà. Un peu comme dans ces moments où, du haut du gréement, il reprenait brutalement conscience qu’il dansait au-dessus du vide.

Il ne pensait pas que la jeune femme eût raté son trait d’humour, quand il avait parlé de sa chute. Elle l’avait certainement très bien compris, aussi sûrement qu’elle l’avait complètement ignoré. Et pour quoi ? Quelle ancienne Perdue fraîchement arrivée s’inquiétait de quelques pirates blessés ? Quelle gamine à peine sortie de l’enfance demandait si frontalement des nouvelles de l’Apocalypse ?

De toute évidence, par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée, Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés. Il y avait de la profondeur dans le bleu de ce regard-là, et Zeb le nota avec une égale part de satisfaction et de prudence : il savait d’expérience que les personnes les plus intéressantes pouvaient aussi devenir les plus dangereuses, si on ne leur consacrait pas l’attention et le respect qui leur était dû.

Dans un coin de sa tête, le pirate décida qu’il aurait tort de sous-estimer la jeune corsetière. Alors, même s’il n’en avait pas très envie, il s’obligea à répondre :

"C’est Juan Toothpick qui est le plus mal en point – c’est sur lui que le tigre a sauté en premier. Earl dit qu’il devrait survivre, mais avec son dos taillé en lanières, il ne remontera pas dans le gréement avant un bon moment. Les deux autres, ce sont Willy One-Eye et Frenchy Vic, qui ont essayé de l’aider."

Zeb marqua une pause à peine perceptible.

"Will s’est fait charcuter la main. Dabeid… Notre médecin de bord aurait peut-être pu faire quelque chose, mais…"

Mais le Bouclier était mort, lui aussi. Emporté par l’Hiver et une maladie bien trop cruelle, qui n’avaient eu que faire de ses talents et de son altruisme.

"On a dû l’amputer."

Mensonge, Zeb.

"J’ai dû l’amputer."

Une inspiration un peu trop profonde, ponctuée d’une infime crispation de sa main invalide. Puis, avec un soupir qui se voulait un peu plus léger mais paraissait surtout très désabusé :

"Il le prend bien. Il en a vu d’autres. Et puis c’était la main gauche, son côté borgne ; il dit que de toute façon il ne pouvait déjà plus la voir, donc elle ne lui manque pas des masses."

Il haussa les épaules et tenta de boire une gorgée de son grog trop chaud, sans se donner la peine d’éluder plus discrètement la question sur le Givre : respecter Carmine était une chose, aligner les mauvaises nouvelles alors qu'il venait de rentrer au port et qu’il commençait tout juste à se sentir un peu moins grincheux et fatigué, c’en était une autre.







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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyLun 4 Fév 2019 - 0:00













Elle sent bien que sa réaction n'est pas ce que tu attendais, mais Carmine s'en fiche un peu. Auparavant, elle aurait plaisanté, joué le jeu que tu offres. Sans doute ne se serait-elle pas autant soucié de ces blessures que tu mentionnes, toute à sa certitude qu'il n'y a qu'elle et Pit contre le reste du monde. Que les autres ne comprennent pas, ne sont pas fiables, ou nuiront un jour. Est-ce cela, grandir ? La jeune femme ne s'attarde pas à ces pensées, elle est trop concentrée sur toi. Ta plaie, tes plaies. Celle bien visible sur ta cuisse, et celle qui te fait réclamer un autre verre avant de répondre.

Carmine ne te presse pas, et profite même de ton initiative pour faire de même et demander à Crowley de la resservir elle. Avec, au passage, un sourire vers toi.

- Je t'offre celui-ci, Zeb. Parce que je t'embête avec mes questions.

Parce qu'elle se doute bien que tu n'as pas forcement envie de repenser à tout ça. Crowley note sans commenter, et elle se tait pour t'écouter. Ce n'est plus l'attention légère mais entière qu'on accorde au conteur, non. Carmine ne se cache pas de t'écouter, et ses yeux ne te lâchent pas. Il y a peu de gens à qui elle montrerait si ouvertement qu'elle s'intéresse à ce qui se passe dehors. C'est une chose d'avoir de la camaraderie avec tout le monde, c'en est une autre de montrer ouvertement qu'on peut réfléchir à autre chose qu'à la couture et aux blagues grivoises. Va savoir pourquoi, ce soir, elle a posé ces questions là. Peut-être parce qu'il est tard et qu'il n'y a presque personne. Peut-être Parce que des bruits de couloirs, des aperçus qu'elle a pu glaner, t'es pas un mec tordu. Le fait que Willy parle de toi en bien a certainement joué un rôle aussi.

Willy. Elle avait froncé les sourcils en t'entendant mentionner Juan, mais sans plus. Elle ne voit que vaguement de qui il s'agit, un rire saccadé et une carrure qu'elle reconnait plus ou moins. Bien sûr qu'elle situe à la carrure : déformation professionnelle. Frenchy Vic, elle l'aime bien aussi. Il baratine un français rouillé et son vocabulaire graveleux l'amuse souvent quand ils échangent dans la langue de Molière. Mais quand tu mentionnes Willy.. Un soupire, un air préoccupé. Elle aime bien, Willy. Vraiment, c'est un chouette bougre. Un des premiers avec qui elle a échangé, un qui a souvent proposé de l'aider et de l'accompagner pour aller à la grotte pour retrouver Pit. Un gars bien, pour qui elle a plus d'affection qu'elle n'aimerait l'admettre ouvertement. Savoir qu'il a perdu sa main de cette façon là est à la fois symptomatique du bonhomme et proprement injuste.

Un rapide coup d'oeil vers toi, qui te rembrunit un peu plus encore. Ca y est, Carmine sait pourquoi à toi, elle a bien voulu montrer un peu plus que d'ordinaire : tu as le soucis des gens. D'autres pourraient s'en foutre, ou en tout cas ne pas être si affecté par tout ça. Toi si. Oh, tu es sans doute parfaitement capable de le gérer -tu n'es pas un mousse fraîchement arrivé après tout- mais malgré tout Carmine trouve ça rafraichissant. Et inattendu, aussi. Ce n'est pas vraiment ce qu'elle aurait attendu de pirates.. Mais il faut bien avouer que ceux-ci sont globalement plus sympathiques que ce qu'elle avait prensé. Bourrus, mais sympathique. Carmine se sent plus à son aise avec eux qu'elle ne l'était au Grand Arbre.

- C'est jamais drôle. Mais je trouve ça rassurant que ce soit toi qui l'ai fait, en un sens : sans te connaître vraiment, je ne t'imagine pas faire ça par dessus la jambe.

Un main sur ton bras, un sourire. Un remerciement ? Des excuses de te faire parler de tout ça ? Va savoir.

- J'irais le voir à l'occasion. Avec tout ça, il va falloir que je refasse ses fringues, à lui aussi. J'aurais jamais de repos, avec vous !

Elle a chargé son regard d'espèglerie, comme pour chasser le sérieux de la conversation, qui est pourtant sa responsabilité. S'étirant longuement avec un soupire de satifaction, elle se radosse au comptoire et reprend une gorgée d'alcool.

- Inutile de développer, pour la frontière.

Hein ? Elle a changé d'avis, dun coup ?

- Le sourire te va mieux, et tu vas finir par ressembler à Earl à force de faire cette tête.

Ouais, elle n'a pas envie de trop te charger. Et si tu n'as pas développé dès le début, Carmine se dit que c'est sans doute mauvais signe. Inutile d'appeler les malheurs en minant ton moral et celui des gars : vous avez déjà bien assez à gérer. Elle ne peut pas faire grand chose pour ça, pour vous. Simplement garder le sourire, garder le cap, et vous coudre des fringues. Elle n'est pas totalement altruiste non plus : la Caliente sait très bien que sans vous pour affronter la merde dehors, elle ne survivra pas.

- Par contre, tu ne repars pas dehors sans des fringues décentes. Je ne parle pas que du pantalon : quelque chose de plus adapté contre le froid, par exemple. Si tu as des réclamations, chou, c'est le moment.






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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyLun 1 Avr 2019 - 3:33

Cette main sur son avant-bras l’avait surpris. Doublement. D’abord parce que même si Carmine lui paraissait s’inquiéter sincèrement du sort des pirates blessés (ce qui, comme on l’a évoqué, était déjà remarquable en soi), Zeb ne pensait tout de même pas qu’elle percevrait sa propre aversion de ce qu’il avait dû faire à Willy, et encore moins qu’elle manifesterait sa compassion d’un geste si délicat, si naturel. D’habitude, les Perdus qui rejoignaient les pirates mettaient du temps à interagir normalement avec eux, à se défaire de leur carcan de préjugés, de fantasmes et de craintes. Carmine paraissait certes très douée pour jeter de la poudre aux yeux de son public, mais une telle marque d’empathie, accompagnée de ce beau sourire un peu navré, cela paraissait un peu trop spontané pour être calculé.

Et puis, ce qui était aussi étonnant dans ce geste, d’une manière tout à la fois beaucoup plus simple et beaucoup plus intime, c’était que peu de gens s’aventuraient à toucher spontanément le bras droit de Zeb. Il se disait que c’était peut-être par crainte de lui faire mal, ou parce qu’ils pensaient qu’il ne le sentirait pas. Mais au fond, la Rouille savait bien la véritable raison : cet avant-bras à moitié mort leur faisait peur. Pire, il les révulsait, de manière aussi inconsciente que viscérale. Comme si le handicap était sale et la malchance contagieuse.

Alors oui, le geste de Carmine l’avait surpris. Et touché. Beaucoup plus qu’il ne voulait bien se l’avouer.

Il la remercia en posant sa main valide sur celle de la jeune femme, brièvement, sans serrer, juste pour lui montrer qu’il appréciait son réconfort. Il lui rendit son sourire à la mention des vêtements qu’elle devrait refaire pour les blessés, et il ouvrait la bouche pour lui signaler que Will lui demanderait certainement un cache-œil en peau de tigre quand, encore une fois, elle lui coupa l’herbe sous le pied :

"Inutile de développer, pour la frontière."

Un haussement de sourcils, puis un regard un peu plus insistant, un peu plus intrigué, tandis que la jeune femme se réinstallait confortablement contre le comptoir :

"Le sourire te va mieux, et tu vas finir par ressembler à Earl à force de faire cette tête."

Zeb émit un léger rire, qui trahissait le plaisir grandissant que lui apportait cette conversation : décidément, elle était finaude. Elle avait visiblement très bien compris pourquoi il ne tenait pas à parler de la frontière, tout comme elle avait perçu son envie de changer de sujet. Il allait devoir surveiller ses paroles avec cette renarde-là.

"Je dois avoir quelques siècles de plus que Earl, tu sais."

Coup d’œil à son ombre, étalée sur le plancher dans la lumière chaude du feu de cheminée, étrange et précieux fragment de réel dans une contrée de rêve.

"Mais c’est l’air du grand large, ça conserve."

Il ponctua sa phrase d’un sourire en coin à peine suggestif avant de reporter son attention sur son grog comme si de rien n’était. Cela ne dura pas, néanmoins : Carmine revenait au sujet qui l’intéressait le plus, et cela se sentait dans son ton définitif.

"Par contre, tu ne repars pas dehors sans des fringues décentes. Je ne parle pas que du pantalon : quelque chose de plus adapté contre le froid, par exemple. Si tu as des réclamations, chou, c'est le moment."

Zeb leva sa main gauche d’un geste de reddition :

"Bien Madame, je suis preneur. Mais question réclamation, je… aheum…"

Son expression détendue vacilla quelque peu, tandis qu’il enchainait d’un air soudain un peu embarrassé :

"Tu dois en savoir plus que moi : avant d’arriver sur cette île, je n’avais jamais vu de neige…"

Il haussa les épaules, avant de baisser les yeux d’un air pensif. Il sembla réfléchir un instant, jusqu’à ce que son regard se focalisât sur son avant-bras droit et le gant de laine humide toujours coincé sous celui fait de cuir. Sur une soudaine impulsion, il commença à défaire les lanières qui retenaient ce dernier :

"Peut-être... Si tu trouves un moyen pour que je puisse mettre un gant sous mon attelle, mais que je puisse quand même l’enlever facilement ?... Je suis obligé de tout démonter à chaque fois. Et en plus, mon attelle n’est pas faite pour ça, elle est trop ajustée ; mais Earl a autre chose à faire que de m’en bricoler une nouvelle."

Comme pour appuyer ses paroles, il retira les deux gants d’un geste précautionneux, pour révéler la chair pâle et amaigrie de son avant-bras ; sa peau avait cet aspect fragile et flasque qui traduisait une exposition bien trop longue à l’humidité et d’inquiétantes tâches rouges avaient fait leur apparition en regard des reliefs saillants de son poignet et de ses doigts paralysés. Cependant, il ne sembla pas en faire grand cas et laissa simplement sa main tomber sur sa cuisse, pour mieux déposer les deux gants près de Carmine. Difficile de dire s’il pensait sincèrement que c’était la seule chose qui intéresserait la jeune femme, ou s’il ne tenait pas vraiment à ce que ce regard-là s’attardât sur son avant-bras - celui qui, donc, révulsait si facilement les gens.







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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyLun 15 Avr 2019 - 1:04













Carmine n'y avait pas vraiment réfléchit, en touchant ton bras. C'était venu naturellement. un geste comme un autre pour réconforter. Elle est tactile, très. Trop ? Le contact est bien plus qu'un moyen de communication, chez elle. C'est un besoin. Un besoin qu'elle peine à assouvir depuis qu'elle est ici, tout en s'interdisant d'ordinaire de trop de laisser aller pour ne pas montrer une faille quelle qu'elle soit. Mais ici, ce soir, les enjeux semblent plus lointain. Il n'y a personne ou presque, elle passe un bon moment à sociabiliser.. Est-ce pour cela qu'elle l'a touché, ton bras ? Qu'elle se laisse à être un peu plus naturelle, que sa persona glisse doucement pour laisser entrevoir la jeune femme qui s'en drape d'ordinaire ?

C'est quand tu poses ta main sur la sienne que la corsetièree commence soudain à réaliser tout ça. Qu'elle s'ouvre peut-être un peu plus qu'il ne le faudrait avec toi, qu'elle te montre peut-être un peu trop ce qui se cache derrière son joli masque. Oh, elle avait senti plus ou moins consciemment que ce soit elle avait un peu moins joué le rôle, s'était même tranquillement demandé pourquoi, avait trouvé des bouts de réponse. Mais la facilite avec laquelle tu l'incites à être elle même, soudain, lui arrive en pleine tronche. Oh ! Carmine n'en montre rien, elle sait depuis bien longtemps comment garder un air de marbre malgré son tourbillon d'émotion intérieur. C'est un art qu'on se doit de maîtriser, quand on est à la fois actrice et passionnée.

Carmine te sourit gentiment, te libère de la question qu'elle avait posé. Réfléchit en parallèle à ce constat qu'elle vient de se faire, sans pour autant s'en alarmer vraiment. Pas encore.

Le coup de grâce, Zeb, tu le lui donnes un peu plus tard. Quand tu pétilles tant qu'un rire t'en échappe, et que la misère qui planait autour de toi glisse discrètement. L'éclaircie, Carmine la voit, l'entend avec ce rire léger. Carmine se prend à l'apprécier, à profiter de ce moment simple et sans jeu de rôle.. Pour tout aussi vite le réaliser et paniquer. Non, Zeb, non. Tu es dangereux, le savais-tu ? Dangereux à ta façon, avec cet art que tu as de lui fair oublier son rôle et le Jeu. Dangereux à sembler si stable, si paisible, si amical. Le coeur de la jeune femme, soudain, fait une embardée alors qu'elle réalise combien il est simple avec toi de ne pas jouer. Il faudra qu'elle se garde à l'oeil. Pour autant, tu pourrais sans doute être un allié potentiel, hors de question de t'ignorer. Hors de question aussi de mettre soudain une distance que tu sentirais sans forcément l'expliquer. Ou bien l'expliquer mal, ce qui n'aiderait pas. Non, Carmine soupire intérieurement, mais elle ne peut pas faire marche arrière. En revanche, les choses peuvent se stabiliser au stade où vous en êtes. Il sera toujours temps de réévaluer cela plus tard.

La couturière prend le relai sur la femme empathique en panique. C'est un rôle facile à jouer, aisément ajouté à toute conversation et dans lequel elle sera sincère quoi qu'il arrive. Carmine bat en retraite derrière son travail et les habits à améliorer, tout en gardant son joli sourire. Aux aguets, elle note d'autant plus chaque expression, reprend son analyse. Fait taire le reste, qu'elle ne veut pas nommer, et le met sous cage. Non, on ne fait pas confiance ou on ne veut pas devenir amie si vite. Dangereux, ridicule. Non, Carmine, reste concentrée. Tous sympathiques les gens soient-ils, ils n'en restent pas moins des inconnus. Et de toute façon, elle a un travail à faire.

Carmine ne s'attendait pas à ta réaction, il faut dire. Ton pantalon, c'était noté. Des affaires plus chaudes aussi, quand elle aurait le temps. Te connaissant (peu) elle s'était plutôt attendu à ce que tu ne réclame rien, ou si peu. Que tu y songe réellement la surprend déjà. Que tu ôtes ton attelle en parlant de ton gant attire toute son attention. Avec un intérêt professionnel, la voilà qui observe ton bras. Ou plutôt l'attelle que tu détaches (le système de lanière est ingénieux, mais on doit pouvoir faire mieux, non ?) et les gants que tu retires (Quoi, la laine n'est pas imperméabilisée ?) avant de les poser devant elle. Un bref coup d'oeil vers toi comme pour demander si elle peut les prendre, et la jeune femme saisit les deux gants pour les observer. Pensivement, elle les tourne et les retourne, puis son regard glisse sur l'attelle. Une idée germe doucement, mais c'est encore flou.

- Je peux jeter un coup d'oeil ?

Elle te regarde à nouveau en disant ça, tout en montrant ton attelle du doigts. A vrai dire, si celle-ci est déjà ajustée, la jeune femme se demande si c'est une bonne idée d'y glisser un gant en dessous. Est-ce que ça ne risque pas de compresser ton bras et ta main plus qu'autre chose ? Ou d'abimer le gant de cuir ? Que tu acceptes qu'elle puisse saisirl'attelle ou non, la jeune femme explique au moins son idée.

- Si ton attelle est déjà juste, je pourrais simplement te faire un gant plus grand qui irait par dessus. Ce serait sans doute plus confortable pour toi, en prime. Mais il me faudrait ton attelle pour les mesures. En une journée, je pense que ca irait, mais je ne sais pas si c'est jouable pour toi.

Un bref silence.

- Ou alors, tu me la laisse de nuit. Je peux le faire de nuit, comme ça, ça ne te prive pas en journée. Je dors peu de toute façon, ce n'est pas si gênant.

Elle te regarde maintenant, pour voir voir ce que tu en penses.







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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptySam 22 Juin 2019 - 21:46

Du tumulte intérieur qui agitait Carmine, la Rouille ne perçut rien. Parce que la jeune couturière était bonne comédienne, certes, et que ses artifices étaient d’autant plus efficaces que son interlocuteur était particulièrement fatigué et peu alerte. Mais au fond, c’était encore plus simple que cela : Zeb ne soupçonnait pas les efforts que faisait Carmine pour sauver les apparences tout simplement parce qu’il avait un peu oublié ce que voulait dire vivre avec un masque.

Il n’avait pas tant ôté le sien qu’il l’avait laissé fusionner avec son véritable visage au fil du passage des ans, lorsque échecs et victoires lui avaient doucement fait comprendre qu’il n’avait pas besoin de vouloir passer pour quelqu’un d’autre, mais qu’il pouvait choisir d’être ce quelqu’un d’autre: quelle importance au final que ses actes soient réfléchis ou spontanés, tant qu’ils étaient fidèles à ses valeurs ? Si son entourage le définissait par ses actions, pourquoi ne pouvait-il pas le faire lui-même ?

Alors, parce que c’était ce qu’il souhaitait être, Zeb était devenu un maître charpentier que le reste de l’équipage respectait, il était devenu un homme qui refusait de s’engager dans la violence sous simple prétexte que c’était la voie la plus facile, il était devenu un père responsable et aimant.

Et il était devenu un capitaine. Même si cette décision-là, il avait encore du mal à l’assumer.

Sans doute aurait-il été un peu triste de savoir ce que Carmine pensait de l’honnêteté et de découvrir que, pour la jeune femme, sincérité allait avec (une intolérable) vulnérabilité ; et le vieux pirate aurait certainement eu son mot à dire sur le Jeu de Pit...

Mais ils n’en étaient pas là, n’est-ce pas ? Pas encore tout du moins.

Alors quand Carmine plongea toute entière dans son rôle de couturière pour mieux examiner gant et attelle, Zeb se contenta de la laisser faire avec un léger sourire. Elle le surprit néanmoins (encore) quand elle lui demanda la permission avant de manipuler son gant de cuir : cela pouvait paraitre une précaution excessive (après tout c’était le pirate lui-même qui avait posé son attelle sur le comptoir, à portée de Carmine), mais Zeb apprécia la délicatesse subtile que trahissait une telle question. La plupart des gens ne réalisaient pas spontanément à quel point il avait besoin de ce gant dans la vie de tous les jours et l’importance que cela conférait à ce simple ustensile de cuir. Oh c’était le plus souvent par défaut de sensibilité et d’imagination bien plus que par malveillance, mais tout de même, la considération de Carmine n’en restait pas moins aussi exceptionnelle que révélatrice.

Zeb répondit à la demande de la couturière d’un hochement de tête bienveillant, non sans ranger cette discrète preuve de considération dans un coin de sa tête, aux côtés de la façon dont la jeune femme s’était préoccupée de Willy One Eye et celle dont elle avait renoncé à demander des nouvelles du Givre.

Tout en massant doucement son avant-bras parcouru de fourmillements (le froid n’avait jamais réussi à sa vieille fracture), Zeb observa avec une certaine curiosité la manière dont Carmine étudiait les deux gants, se demandant ce que ces yeux entraînés voyaient qui avait pu échapper à Earl comme à lui-même. Il fallait dire que cette attelle, aussi intelligente et fonctionnelle fût-elle, était encore relativement neuve (l’Argenté ne l’avait fabriquée à la demande de Zeb qu’à la fin de la Pluie) ; le cuir avait moins travaillé que celui des versions précédentes, ce qui la rendait tout à la fois plus solide et plus rigide. Jusqu’à récemment, le charpentier ne l’avait portée que de manière ponctuelle et surtout quand il quittait le Roger, que ce fût pour s’aventurer dans les bois ou sortir en mer sur la Zorra – les deux circonstances où la Rouille risquait le plus de rencontrer un opposant et où le poignard supplémentaire fixé sur l’attelle prenait tout son intérêt. Mais quand le Givre avait volé le Roger, Zeb ne portait que les lanières de cuir qui allaient avec son costume médiéval, et ce gant laissé sur la Zorra était brusquement devenu le seul dont il disposait.

Carmine lui demanda alors s’il pouvait lui confier la précieuse attelle de nuit, lorsqu’il n’en avait pas besoin. Zeb cilla, avant d'émettre un drôle de rire un peu dissonant: décidément, elle avait un don pour toucher juste, la gamine. Un don qui devenait un peu inquiétant.

"C’est vraiment adorable de ta part de vouloir préserver un vieux croulant, mais je t’en prie, ne te donne pas cette peine : tant que la Zorra reste à quai, je trouverai bien un moyen de survivre sans ce truc, va."

Il eut un autre petit rire pas très naturel, qu’il interrompit de lui-même : c’était inattendu, mais soudain ses propres paroles lui paraissaient… moqueuses. Presque un peu agressives, en fait. Il avait simplement voulu dire à Carmine qu’il pouvait se débrouiller sans son gant, il ne s’attendait pas à se découvrir… autant sur la défensive ?

Ben alors mon vieux, ça te met tellement mal à l’aise qu’elle puisse te penser incapable de te débrouiller tout seul ?

Zeb repensa fugitivement à la manière dont la jeune femme lui avait touché l’avant-bras. Celui que personne ne touchait, justement.

Il frotta mécaniquement son poignet inerte et se racla la gorge, avant de reprendre d’un ton plus maîtrisé, plus doux :

"Mon attelle m'aide quand je dois faire quelque chose à deux mains et me permet de travailler. Mais tant que je reste à terre, tu peux la garder, ça ne me dérange pas – bien au contraire, je te la laisse autant de temps qu’il le faut, si ça peut me faciliter la vie par la suite. Dans le pire des cas je sais où venir la récupérer. Et puis comme ça j’aurai le temps de cicatriser un peu."

Coup d’œil aux rougeurs qui marquaient les reliefs osseux de ses articulations et que son massage attentif ne parvenait pas à faire disparaitre.

"Mais merci d’avoir proposé de travailler dessus de nuit. Vraiment."

Il laissa passer deux ou trois secondes, comme s’il allait ajouter quelque chose. Mais finalement, il se contenta de répéter :

"Merci Carmine."

Il leva doucement sa tasse de grog en direction de la jeune femme, avant d'en boire une gorgée et d'enchaîner presque naturellement  :

"Tu crois qu’il y aurait un moyen de l’assouplir un peu, d’ailleurs ? Je veux dire, un autre moyen que la porter pendant encore un ou deux ans ? Si l'hiver dure, j'aimerais bien ne pas me retrouver avec les os à vifs."







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyDim 21 Juil 2019 - 19:01













Combien de drames Carmine (et Curve avant elle) a-t-elle affronté sans montrer quoi que ce soit ? Combien de pensées ont filé à toute allure sans jamais troubler la surface paisible de son sourire mutin ? Impossible de compter, c'est un réflexe devenu quotidien. En cet instant, la jeune femme bénit cette capacité devenue si ancrée en elle. C'est décidément salvateur.

Attentive à se garder en laisse et à ne pas dévaler davantage la dangereuse pente du laisser aller, la couturière observe d'autant plus prudemment tes réactions. Ton assentiment bienveillant, le bras que tu masses (lié à ta condition, ou a l'attelle ?), ton regard.. Ton regard qui pèse sur elle sans qu'elle ne semble le remarquer pour autant. As-tu noté un changement de comportement, est-ce pour cela que tu l'observes ? Non, peu probable. Elle se dit que ses talents d'actrices valent mieux que ça, et qu'à ta place elle observerait aussi quelqu'un qui ausculte un objet si important.

Quand elle te propose de travailler de nuit, en bonne professionnelle qui veut arranger le client, ta réaction l'interpelle. Elle te jette un regard à cette répartie presque acide, note mentalement que visiblement tu n'aimes pas.. Quoi ? Qu'est-ce qui a pu se passer dans ta tête ? Homme fort, pas besoin d'attelle ? Homme mâle survivre sans ? Homme robuste, femme pas s'inquiéter ? Oh, Carmine ne dit rien. Mais son regard se fait peut-être un tantinet plus perçant à ta répartie. Une ombre subtile, si subtile laisse deviner qu'un sourire de chat pourrait éclore sur ses lèvres rouges. Un avertissement qui se laisse à peine deviner, un terrain qu'elle ne craint pas d'aborder. Gare au ton que tu emploies avec elle. Mais quelque part, cette touche d'acide la rassure : tu as tes faiblesses aussi. Ton sel, si infime soit-il, en est la preuve. Ta stabilité, ce coté roc si dangereusement rassurant n'est plus infaillible. Toi aussi, tu es un mâle comme les autres finalement. Un homme un vrai, avec ton égo fragile qu'il ne faut pas malmener. Et diable, quelle terrible anicroche a-t-elle fait ! Quelle attaque fourbe et impitoyable t'a-t-elle infligée, pauvre de toi !

Carmine, se moquer ? Non, jamais.

Mais tu te reprends déjà, ô homme sage que tu es. Toi même, tu sembles remarquer que tes paroles ne ressemblent pas à ce que tu affiches d'ordinaire. Ton rire dissonant s'arrête de lui-même alors qu'elle hausse un sourcil curieux. Clairement, elle n'est pas rendue nerveuse par ton acide et garde sans peine son aplomb. C'est presque un défi au monde entier, au monde des "grands" où elle navigue depuis peu de temps. Non, elle ne fuira pas. Non, elle ne ploiera pas. Ce sera vous, tous autant que vous êtes, qui apprendrez à lui faire de la place d'une façon ou d'une autre.

Tu reprends la parole, enrobant tes mots de cette douceur placide dont tu te drapes avec elle, au moins un peu. Un bref instant, elle se demande si c'est parce que tu as saisi sa gouaille, ou si c'est de toi-même. Peut-être un peu des deux, qui sait. A ton laïus flegmatique, la blonde se contente donc de hocher tranquillement de la tête pour dire qu'elle entend tes mots. Elle pensait l'affaire réglée, et ça aurait sans doute été le cas pour d'autres. D'autres, oui, mais pas pour toi.

Tu reviens à la charge, remercie sa proposition que tu avais pris à rebrousse-poil au premier abord. Carmine était dejà revenue à son inspection de l'attelle, et elle t'offre un bref sourire en réponse sans lever les yeux de l'objet. Un leger silence qu'elle ne note qu'à peine.. Et tu la remercies encore. Ca, elle ne s'y attendait pas.

Carmine lève les yeux quand tu réitères ta gratitude. Que tu prononces son nom, que tu le redise ainsi.. Comme des excuses inavouées, peut-être ? Prétendre que ça ne l'intrigue pas serait mentir. Quel drôle d'homme tu fais, Zeb, à te braquer pour l'ombre d'une allusion mais ensuite montrer patte blanche dans la foulée. Quel drôle d'homme tu fais aussi, à charger deux mots de tant d'intensité, comme pour les transformer en arme et percer ses défenses. Parce que c'est ce que ton court silence, ton sérieux et son prénom ont ajouté, oui : de l'intensité.

La meilleure défense, c'est l'attaque. La jeune femme te fait un clin d'oeil avec un sourire mutin avant de lever son verre à son tour pour répondre à ton toast silencieux.

- C'est mon travail après tout. Et pour être très honnête, ce serait un challenge plus intéressant que simplement refaire vos fonds de pantalon.

Une gorgée de rhum plus tard - à peine trop grande gorgée, la chaleur de l'alcool se fait sentir- elle t'écoute poser une nouvelle question professionnel. Tu as repris un ton plus léger, heureusement. Une légère moue à ta question, Carmine repose son verre presque brusquement pour se concentrer aussi sec sur ton attelle et l'ausculter à nouveau. Cette fois, c'est le cuir qu'elle teste pour voir la résistance qu'il oppose. Un bref soupire et un haussement d'épaule plus tard, elle redresse le visage vers toi pour rendre son verdict.

- Très franchement, le cuir n'est pas ma spécialité. Mais je peux essayer. Je sais que l'hydrater, la chaleur, et la malaxation peuvent assouplir. Je ne garantis pas d'un résultat parfait, mais je ferai au mieux. Surtout si je peux l'avoir plusieurs jours.

Oui, elle se rappelle de ta proposition. Cela ferait presque remonter un peu de gouaille si tu n'avais pas si magistralement fait amende honorable. Notant tes rougeurs et la surface brut à l'intérieur du cuir, Carmine note qu'elle pourra au moins faire une doublure une fois le cuir assoupli. A défaut de pouvoir parfaitement arranger la flexibilité de celui-ci, au moins le textile pourra-t-il aider un peu.

C'est qu'elle a besoin de chacun de ces défis et boulots pour se faire une réputation de couturière fiable et efficace. Et si être la principale source d'habit au ranch n'est pas une belle occasion de fidéliser des clients.. Qu'est-ce donc ?







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MessageSujet: Re: Patchwork   Patchwork EmptyMer 27 Nov 2019 - 0:10

Zeb n'avait bien entendu aucune idée de l'explication que Carmine avait trouvé à sa soudaine touche d'acidité – ce qui était heureux, car à n'en pas douter le maître charpentier aurait très mal encaissé de savoir que la jeune femme prenait l'un de ses complexes les plus anciens et intimes pour les atermoiements d'un fragile égo de mâle.

Cependant, même sans le comprendre, la Rouille avait perçu le changement dans l'attitude de la couturière. Il avait senti la distance, infime mais réelle, que ses quelques mots grinçants avaient installée entre eux. Et tout aussi immédiatement, il l'avait regrettée.

C'était un peu étrange, d'ailleurs, comme ressenti; d'habitude, Zeb n'était pas si soucieux de l'opinion des autres. Certes, il n'était pas ravi de l'image que cette petite saute d'humeur donnait de lui, mais cela restait une simple maladresse sans conséquence, plutôt excusable venant d'un homme épuisé et gelé qui avait le mal de terre, qui s'était méchamment tailladé en tombant comme un con et qui avait dû lui-même trancher la main d'un copain moins de quarante-huit heures auparavant. En vérité, la Rouille aurait à peine du prêter attention à ses propres paroles.

Mais voilà, il y avait eu ce petit quelque chose de figé dans le sourire de Carmine, ce reflet froid dans son regard. Il y avait eu ce silence, juste un peu trop long, juste un peu trop marqué. Et soudain Zeb avait réalisé que si, cela lui importait.

Bon oui, un peu parce qu'il était déçu d'avoir cassé la belle ambiance à peine (à peine) teintée de flirt qui s'était installée entre Carmine et lui - la Rouille aimait bien trop se sentir séduisant aux yeux des femmes pour ne pas s'en rendre compte et ne pas apprécier le ton de la couturière. Mais au fond, ce que le pirate regrettait vraiment, c'était d'avoir porté atteinte à ce qui servait de fondation à ce petit jeu-là: une jolie conversation. Pas encore une discussion entre amis, déjà un peu plus que deux inconnus qui échangent des politesses. Simple, sans confession dramatique, sans véritable enjeu, mais imprégnée de respect et de curiosité.

Sincère. Juste sincère.

Zeb réalisait à présent que ces petits instants de connivence s'étaient faits très rares dans sa vie de capitaine exilé, et que dans le brouillard chargé de cendres qui était devenu son quotidien, ce genre de conversation était comme une bouffée d'air, un vent frais venu du grand large, inspiré à fond depuis le sommet d'un mât; le pirate prenait conscience qu'il en avait vraiment, cruellement besoin. Et à quel point cela lui avait manqué.

Alors lorsque l'infime recul de Carmine redevint une jolie grimace espiègle et qu'elle lui rendit son toast, la Rouille laissa échapper un drôle de sourire, un peu trop soulagé, un peu trop chaleureux. Il s'en rendit compte, mais il décida de ne pas y prêter attention; s'il avait de la chance, la jeune femme aurait la bonne grâce de se dire qu'il devait juste être très content qu'elle lui améliorât son attelle.

Décidé à ne plus commettre d'autre impair, Zeb s'appliqua alors à se taire, en se contentant de déguster le rhum chaud qui ramenait doucement un peu de vie dans sa gorge asséchée par le froid et ses doigts engourdis par le blizzard. Carmine quant à elle manipulait toujours son gant de cuir, en éprouvant la résistance et la rigidité par quelques prudentes torsions.

"Très franchement, le cuir n'est pas ma spécialité. Mais je peux essayer. Je sais que l'hydrater, la chaleur, et la malaxation peuvent assouplir. Je ne garantis pas d'un résultat parfait, mais je ferai au mieux. Surtout si je peux l'avoir plusieurs jours."

Zeb se mit à rire.

"A boire, au chaud et avec des massages pendant plusieurs jours? Même mon cuir à moi s'adoucirait avec un traitement pareil."

Il ponctua sa phrase d'une œillade à peine exagérée, avant de reprendre d'un ton plus sobre:

"Fais comme tu le sens. De toute façon, tu ne pourras pas le maltraiter plus que je ne le fais: depuis le début de ce satané hiver, je n'ai même pas vraiment pris le temps de le graisser comme il faut. Avant je le faisais tous les jours, j'avais tout ce qu'il fallait sur le Roger. Mais maintenant…"

Son sourire se dilua dans un soupir morne. Il reposa sa tasse et se remit à triturer pensivement son avant-bras inerte, d'un geste qui à présent ressemblait davantage à un tic nerveux qu'à un vrai massage. Puis, comme si parler du Roger l'avait brusquement fait penser à quelque chose, ses yeux clairs retournèrent chercher ceux de Carmine:

"Au fait, toi… Ca va, ici? Au ranch, je veux dire? Les gars ne te… Ils ne t'ennuient pas trop? Je sais qu'ils peuvent parfois y aller un peu fort avec les nouvelles têtes..."







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