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Peter Pan
Peter Pan

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MessageSujet: The iron bars are up for life   The iron bars are up for life EmptyJeu 28 Juil 2022 - 14:51







Le Dégrive.
Le Dégrivre du Pays de Jamais.
Le Dégivre de Peter Pan.

Tellement magique, spectaculaire, merveilleux, tellement panesque et tellement neverlandesque ; tout s’était passé comme dans une incroyable aventure, avec une fin grandiose et un printemps triomphant. Les choses devaient se dérouler ainsi. C’était la loi de l’île, dont les infinies tourments s’enchaînaient pour mieux s’oublier, pour mieux alimenter la légende et l’imaginaire qui incarnaient les cœurs battants de la terre des enfants.
Le Dégivrement de Peter Pan était clos, les bourgeons s’ouvraient en mille et une couleurs et l’herbe verte remplaçaient les sols verglacés, le soleil étincelant chassait le gris du ciel, la mer retrouvait l’éclat de son bleu profond, l’aventure était finie, elles se finissaient toutes, laissant place à la prochaine.

Cela avait toujours été ainsi. Cela devait être. Cela aurait du, pour lui aussi.
On oubliait bien souvent, tant il était puissant et enchanteur, que Peter Pan n’était qu’un enfant. Le premier de tous les Enfants Perdus, qui dans la solitude de son rêve fantastique et illimité, n’avait fait que combler le seul vide qui manquait au pays de l’imaginaire : de la compagnie. D’autres enfants, des comme lui, des blessés, des abandonnés, des perdus, avec qui il rejouerait un simulacre de famille basé sur sa vision si maigre et détournée de la réalité tant il en avait manqué, mais il y croirait dur comme fer, et cela suffirait.
Peter fermerait alors leurs fenêtres comme on avait fermé la sienne. Peter les aiderait à voler, à quitter la terre qui l’avait tant meurtri, persuadé qu’elle meurtrirait tôt ou tard ceux qui y croyaient encore, ceux dont les barreaux de fer n’avaient pas encore été posés. Il ne pouvait croire qu’il existât des enfants que leur mère n’oubliât pas, il ne pouvait croire qu’il était un voleur d’âmes : il était un sauveur. Il sauverait tous les autres pour mieux se sauver lui-même, encore et encore. C’était l’éternel grand jeu, celui qui ne s’achevait jamais, celui que le Givre avait manqué de tuer. Le Givre avait manqué de le tuer.

Peter ne craignait pas la mort, qui ressemblait fort bien à une sacrément grande aventure. Il craignait bien d’avantage la vie, qui fait grandir et taire les rêves. Ce n’est pas le fait d’avoir bien failli mourir qui le tourmentait ― en secret, car le Printemps devait arriver, et chaque émotion négative pouvait entraver son renouveau. C’était le fait que pour une fois, c’étaient les enfants qui l’avaient sauvé. Ce n’était pas lui qui avait détruit leurs barrières, ouvrant les fenêtres fermées avec la complicité de la nuit et activant son charme féérique pour convaincre les plus sceptiques. C’était eux, les enfants perdus et ceux qui ne l’étaient pas encore, qui avaient détruit les barrières de son propre mal. Ils l’avaient sauvé.

Peu d’enfants, si peu en vérité, avaient remarqué que le sourire de Peter Pan s’effaçait dès lors qu’il n’était plus en vue, comme une faute grave que l’on doit cacher, une faute que lui-même avait condamné. Peu d’enfants avaient observé que Peter continuait de lancer des jeux et des aventures mais s’éclipsait avant d’y participer, comme attrapé par son propre piège, entraîné par son propre protocole. Pris à son propre jeu. Car le Printemps de l’île, pour une fois, avançait plus vite que lui.
Peu d’enfants avaient vu que Peter Pan, en fait, ne volait plus.

Le Dégivre du corps est bien plus manifeste que celui du cœur, et Peter Pan ne savait pas grand chose de son propre cœur, si ce n’est qu’il résonnait bizarrement à présent, presque faiblement, et jamais il ne s’était senti si oisillon qu’en ce moment-même où les nouveaux rôles et les nouvelles missions se remplissaient avant même qu’il ait eu le temps de les décider. Tout allait trop vite, et ce rythme effréné n’était, pour la première fois, pas de son fait. Il fallait, lui, qu’il suive la cadence, au lieu de l’imposer. Il fallait, lui, qu’il fasse un peu semblant, d’y croire, au lieu de forcer tous les autres à croire avec lui.
C’était si facile avant. Avant, son cœur battait aussi fort que celui d’un oiseau prêt à ouvrir les ailes.

« For to have faith is to have wings.  »

Peter Pan, prisonnier de sa propre image, de sa propre domination, ne pouvait prendre le temps de guérir, de comprendre, de digérer cette reconnaissance insupportable en même temps que le traumatisme d’avoir été captif de son propre imaginaire. Son extrême jeunesse lui permettait (ou l’empêchait) de ne pas parvenir à achever sa pensée et prendre la mesure de ce qui s’était passé, et se passait encore ― en lui, surtout.
Il allait et venait, jouant son rôle comme chacun des enfants le faisait, chacun des enfants dont d’ailleurs, la plupart des noms et des visages lui échappaient à présent. Même les plus importants.

Peter s’était surpris, à son éveil, à croire qu’il serait au creux de son berceau ; celui qu’il avait quitté à seulement sept jours, au moment où il avait encore ses ailes ― car tous les bébés, avant d’être des humains, avaient été autrefois des oiseaux, et c’est pourquoi leurs omoplates les démangent furieusement dans leurs premiers jours. Peter se souvenait des Jardins de Kensington, à Londres, où il avait rencontré les fées, y compris la Reine Mab, probablement la seule figure de l’île qui l’eût connu avant qu’il soit Pan. Il n’était alors que Peter, un enfant attiré par la liberté des chants et des chimères, mais que pourtant, même lorsque les fées tentaient de le piéger, parvenait toujours à revenir avant que la fenêtre se ferme. Jusqu’au jour des barreaux de fer.
Combien de temps était-il parti ? Cela lui avait semblé si court... Chaque fois qu’il rentrait pourtant, il trouvait sa mère endormie dans son lit, murmurant son nom dans son sommeil, et il venait tendrement lui tapoter les pieds. Chaque fois, il promettait de revenir, mais chaque fois, il mettait plus de temps. Les enfants n’ont pas la même notion du temps que les grandes personnes. Le temps est à leurs yeux un concept abstrait, étirable et capricieux, qu’ils sont bien incapables de mesurer.

Peter était revenu voir sa mère un énième fois ― peut-être même la bonne, celle qui le ferait rentrer et grandir pour de vrai ― assuré de trouver la fenêtre ouverte puisque sa mère ne pouvait pas l’avoir fermé, c’était impossible, impensable, il n’avait pas accepté le vœu-piège des fées, il était resté loyal : il avait gardé sa mère en son cœur, quelque part, un peu enfoui, mais net encore.
Ainsi lorsqu’il était avait regagné son foyer avec toute l’assurance des jeunes personnes qui ne connaissent pas encore les blessures de l’âme... la fenêtre était fermée. Un autre enfant dormait dans le berceau qu’il avait quitté. Les barreaux de fer avaient été posés entre la fenêtre et le monde, la fenêtre et lui. Peut-être n’était-ce que pour empêcher que l’autre enfant s’évade comme lui l’avait fait. Mais Peter était trop jeune et trop désemparé pour le comprendre. Les barreaux de fer avaient été mis pour l’empêcher de rejoindre son berceau. Sa mère.
Il avait tenté de crier, appeler, frapper, hurler à sa mère de le laisser rentrer, hurler de toutes sa force qu'il existait encore, qu'il était revenu pour de bon. Il n’était pas parti longtemps, après tout, le temps de danser avec les fées et rencontrer les oiseaux, le temps d’écouter les complaintes des saules pleureurs et les chamailleries des champignons. C’était si court, mère, tu aurais pu m’attendre. Les cris de Peter tout court, qui à l’époque ne provoquaient ni orage ni tempêtes, étaient morts dans le silence et l’indifférence, car déjà sa mère ne le voyait plus. Peter n’existait plus.

« Peut-être était-il un enfant qui n’était jamais né. »


✴



Le vent avait séché ses larmes et sa voix s'était éteinte. Il avait rejoint les Jardins, le seul endroit qu'il eût jamais connu en dehors de son berceau. Le vol avait été difficile, éprouvant, bancal. Il avait failli tomber plusieurs fois, car aucune pensée heureuse ne trouvait la force d'imprégner son esprit.
Il avait vécu avec les oiseaux, sur le petit îlot de la Tamise, enfant sauvage qui, à cette époque encore, imitait maladroitement les coutumes de ses protecteurs en même temps que les jeux de ses semblables. Il observait, caché dans les fourrées en imitant les camouflages des fées, les baisers cachés que les mères donnaient à leurs enfants, et surveillait les nourrices qui détournaient le regard des landaus.

Quand Peter avait décidé de quitter ce monde dans lequel il ne parvenait pas à s’adapter, mi enfant mi oiseau, mi humain mi fée, quand Peter n’avait encore rien d’un roi mais partait déjà à la conquête d’un rêve à la forme d’île, il l’avait fait sur un nid. Les oiseaux s’étaient bien moqués de lui alors, un nid qui vogue, un nid qui voyage, même avec un mat en bâton et une voile en chemise de nuit, c’était là une idée ridicule ; mais Peter avait déjà cette indépendance d’esprit de croire que ses aventures avaient un sens, et ses rêves un aboutissement.

Nul ne savait vraiment, et lui l’avait certainement oublié, comment Peter était devenu Peter Pan. Nul ne sait comment le Pays de Jamais s’était formé, éclos d’un imaginaire salvateur autant que d’un désespoir infini. Nul ne sait comment la magie, surtout celle des enfants, opère.

Et la magie, aujourd’hui, peinait à masquer les tourments inhabituellement installés dans l’intérieur de Peter Pan, qui feignait plus le Printemps qu’il ne le vivait. Le bout de ses doigts était demeuré froid, et autre chose en lui, quelque chose de bien plus intime et secret, l’était encore davantage.
Peter Pan avait changé, Peter Pan avait vacillé, mais l’intensité préservée de ses cocoricos et la diversité coutumière de ses jeux empêchaient quiconque ― ou presque ― de s’en apercevoir.

Si on avait prêté attention à son regard, qui d’ordinaire était constellé de tout un tas d’éclats lumineux qui le traversaient comme des comètes dans un ciel de jais, on aurait vu que les petits fragments étaient bien timides, voire faibles. Voire absents.
Pour la première fois, certainement, Peter Pan subissait son propre rêve et son propre rôle, et sa couronne lui paraissait beaucoup plus lourde qu’auparavant. De fait, il ne la portait plus. Il ne portait plus que son sobre habit de feuilles, dévoilant son corps doucement tanné par son ami Soleil mais amaigri par le Givre, délaissant les apparats royaux comme la compagnie des autres enfants, qui d’ordinaire lui était quasiment vitale ― c’est qu’il ne fallait pas qu’il eût le temps de s’ennuyer, ni de penser, encore moins de se souvenir.

Peter ne voulait pas se souvenir du Givre. Peter voulait oublier. Il ne le pouvait pas. C’était là une situation inédite et terrible, que seuls les êtres les plus attentifs, qui connaissaient déjà la mascarade derrière l’infaillibilité de Peter Pan, pouvaient remarquer. Ils étaient bien peu. C’était sûrement mieux ainsi. Plus les autres y croiraient, plus il pourrait y croire. C’était à ce seul espoir que l’Enfant Roi s’accrochait. Croire et oublier, cela avait toujours fonctionné. Cela ne pouvait que fonctionner. N’est-ce pas ?


✴




La plupart des enfants croyaient en la rumeur qui disait que Peter Pan ne dormait pas. Les chefs étaient moins dupes, en particulier en cette période, puisque Peter piquait régulièrement du nez pendant les soirées, et il arrivait même qu’une mère ― il n’y avait pas encore de remplaçante à la Mère en Chef, et pour cause, Peter était convaincu que Mirka était encore tout à fait vivante ― vienne le porter pour le border, ou même un chef attendri ou apitoyé qui, le voyant endormi sur son trône, s’en charge.
Peter leur paraissait si léger alors, si frêle et vulnérable, et il était bien difficile de le voir comme le tyran merveilleux et omnipotent qu’il incarnait aux yeux de la grande majorité de son petit peuple.

Cette nuit-là, Peter Pan avait été porté jusqu’à sa Chambre, peut-être par Bow qui essayait encore et toujours de conserver son monopole sur le petit roi, tout à fait conscient de son instabilité pourtant bien dissimulée, mais la faiblesse physique de Chambellan ne lui permettait pas de le faire à chaque fois. La plupart du temps, c’était Scar, ou une des plus grandes Mères. Parfois Pit, qui n'avait rien loupé du subtil manège en cours...
Hélas il s’était réveillé en pleine nuit, agité par un rêve qu’il avait aussitôt oublié mais qui avait eu le temps de le rendre tout froid. Il s’était noyé sous les couvertures, retenant ses larmes, de peur de faire tomber la Pluie et ainsi gâcher le Printemps.
Une sensation d’étouffement lui enserra bientôt la poitrine, où pulsait fébrilement son cœur pas tout à fait dégivré, et il quitta son lit dans la précipitation. Le moindre contact physique était comme une agression. Incapable de comprendre son état, ce qui ne faisait qu’accroitre son angoisse et sa confusion, il déserta sa chambre, traversa le petit couloir dont les murs étaient constellés de jouets engouffrés dans la terre, remonta jusqu’à la pièce principale où les Chefs dormaient, dans des couches ou des hamacs, chacun dans son coin.

Il les balaya tous du regard, comme s’il s’agissait de connaissances lointaines, et parvint à léviter faiblement pour ne pas que ses pas puissent réveiller le moindre d’entre eux ― Lacerate et Scar ne dormaient souvent que d’un œil.
Puis il quitta la Maison Sous Terre pour rejoindre la nuit de son île.


✴



Il avait peur.
Tout en parcourant un chemin que son inconscient semblait bien mieux connaitre que lui, il sursautait au moindre bruit, s’attardait sur la moindre apparition, et même si les lucioles et quelques fées, naturellement attirés par sa présence, accompagnaient sa marche, il se sentait minuscule, exposé, vulnérable. Son île, en cet instant, ne prenait plus la forme chaleureuse et confortable d’un foyer qu’il maitrisait et bâtissait à la force de sa foi, mais celle d’un rêve trop gros pour lui qui menaçait de le dévorer.

La nuit était toujours d’un bleu presque vif, à Neverland, car toutes les couleurs du Pays étaient étrangement très accentués, comme dans un rêve ou un dessin. Sa propre peau, frissonnante encore, était bleuie, tandis que ses pas continuaient de progresser dans une mystérieuse direction.

Au bout d’un temps qui lui parut à la fois court et long, ses pieds s’arrêtèrent. Il était arrivé. Il avait sûrement connu l’endroit, à moins que l’endroit ne l’eut connu. L’entrée de la Tanière paraissait vaste et noire, comme une bouche. Il s’y attarda un moment, immobile, les yeux fixés sur l’obscurité qui lui faisait face.
Puis, la gorge sèche et la voix basse, il finit par murmurer :

Tu es là ?


C’était elle, qu’il cherchait.









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MessageSujet: Re: The iron bars are up for life   The iron bars are up for life EmptySam 6 Aoû 2022 - 11:59

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- "Si on essayait de mourir ?
Juste un peu.
Pour voir, comment ça fait...

- Je sais comment ça fait, Peter.
Il n'est pas impossible que toi même, tu l'éprouves bientôt.
Lorsque la Grande  Mère soufflera sur tes braises pour te rallumer,
je serais à coté de ton feu,
car je n'aurais jamais cessé de veiller à son entretien."


L'Enfant-Premier de Mère-Île avait promis de ne pas m'oublier.
Moi, la Mémoire la Grande-Mère, avait promis d'être là pour lui rappeler à chaque petite-mort.
J'ai veillé sur son cocon de flammes, assistant à son éclosion.
J'étais là pour poser une main bienveillante sur sa tête de nourrisson maintes fois éveillé au monde.

-"Je serais là, Peter,
Quand tu éprouveras le besoin de te retrouver.
Je me ferais guide.
Rends-toi à la Tanière des Fresques, dans les Ruines Abandonnées.
Je t'attendrais."
lui avais-je dis alors.


Puis, le temps fût, filant comme la laine des échassiers.

***

Le village est calme.
Le feu crépite, bavard, caquetant comme une poule.
Absorbée par sa contemplation, je médite, tout en pilant des graines de roucou. Les Picanninny ont finit par me laisser vivre parmi eux. J'ai troqué la pierre pour leurs peaux, me faisant scribe de leur Histoire indélébile.

J'ai également repris les armes.
Je mène ma guerre par l'encre et le couteau.
Un jour, je tannerais le derme blême de Ska pour m'en faire un habit de paix. Et ses sirènes retourneront à l'eau.

Un colibri se pose sur mon épaule.
Il me susurre la nouvelle.
Je pose mon ouvrage et me lève.
L'Esprit Nuit a déployé ses dentelles sur le ciel depuis longtemps, déjà.

Il est temps de me mettre en route.

***

Les Ruines figurent des formes fantasmagoriques dans l'obscurité. Angle pointus et arrêtes effilées ont tôt fait de se métamorphoser en cauchemars. Ces monstres silencieux, tapis dans le noir, observe la progression du garçon avec une fixité prédatrice. Mais dès lors qu'il foule le seuil de la Tannière des Fresques, ils ferment les yeux.
L'antre de la Mémoire n'est pas leur territoire.

"Tu es là ?"


Tu es là ?


Tu es là ?


L'écho de sa voix juvénile se répercute au loin dans les profondeurs ténébreuses. Pendant un temps, il ne se passe rien, puis, une lueur vacillante pointe brusquement dans l'immensité nocturne. Une flamme de vie, une âme feu follet qui danse et se bat contre l'opacité mordante. Métaphore d'un univers tout entier, elle grossit, se divise, devient plus précise à mesure qu'elle avance. Une torche portée à bout de bras, accroche le pelage lustré d'une panthère et la peau d'ébène d'une femme. Elle pose son regard d'or et ses pupilles fendues sur l'enfant.

"Je t'attendais, Peter."

Nadie est là.
Elle surplombe le Premier-né de toute sa hauteur et de tout son mystère.






" L'oubli, ta chasse, ton exil, ta main.
Tes couleurs d'aujourd'hui se superposent aux souvenirs d'hier. "

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MessageSujet: Re: The iron bars are up for life   The iron bars are up for life EmptyMar 29 Nov 2022 - 23:54








Ce n’est qu’un murmure, pourtant l’intensité de son secret vient rebondir contre les parois de la caverne comme si mille voix le répétaient à l’infini. Peter Pan se crispe à l’entente de son propre écho qui l’assaille de toutes parts. Sa voix lui semble autre, faible et forte à la fois, petite et inquiétante. Comme lui.

Un silence succède à l’écho, un silence opaque et obscur qui vient créer dans les yeux du petit roi une pellicule humide. Il se sent si seul dans l’immensité de ces ténèbres. Pourtant, normalement, ses pas ne se trompent pas quand il décide que son instinct les guideront, comme c’est toujours le cas quand il vient à la fenêtre des enfants, même ceux qui ne l’implorent pas, même ceux qui ne l’appellent pas.
Ce même instinct se serait-il trompé pour lui-même ?

...

Mais le silence et l’ombre sont bien percés par une présence qui, tout d’abord, n’est rien d’autre qu’un éclat ) peine chatoyant. Les yeux en amande de Peter s’assèchent et s’agrandissent, happés par ce spectacle ; presque hypnotisés. Bientôt l’éclat se fait lueur puis lumière, de plus en plus vaste et chaude, à mesure qu’elle mange la pénombre et envahit le lieu. La flamme se reflète entièrement dans les yeux subjugués de Peter Pan, comme si elle avait déposé une petite gerbe au sein de ses pupilles.

Lorsque l’Enfant Roi dépose son regard dans celui de la Chimère, il semble que le même étrange procédé se reproduise : on dirait qu’en reflet, les iris de Peter se dorent peu à peu.
La chaleur de la flamme, ou bien est-ce celle de Nadie, ou celle de son regard, effleurent sa peau, et pour la première fois, Peter sent quelque chose le réchauffer. Il apprivoise lentement cette sensation oubliée, qui lui coupe le souffle et la voix.

Je t’attendais, Peter.

Comme il parait fluet à côté de la créature pelasgique qui lui fait face. Il contemple un moment la fourrure lisse et soyeuse qui ondule au gré des flammes qui dansent sur elle. Il l’a déjà touché, il s’en souvient, à l’époque il était chaud.
Les souvenirs lui reviennent comme des visions écorchées, en désordre, en flashs, il se voit rouge et puissant, rouge et ardent, mais l’image du cocon se superpose sur chacune d’entre elles, comme pour les dissuader. Il plaque sa main contre son crâne et se griffe, comme pour arrêter ça, avant de replonger ses yeux, tout à fait dorés à présent, comme un lien magique, inexplicable s'était doucement tissé entre eux.

Mais Peter n’ose pas s’approcher.
Il est bien rare qu’il soit impressionné par les créations de son île. Mais Nadie est autre chose, n’est-ce pas. Même lui le sait.

Co-Comment savais-tu que j’allais venir ?

En son coeur chavirent des sentiments qu’il ne parvient pas, et ne parviendrait jamais, à nommer. La peur, l’attraction, et, quelque part, étrangement, comme le reste d’un des échos perdus de sa voix éteinte...

L’espoir.









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MessageSujet: Re: The iron bars are up for life   The iron bars are up for life EmptyVen 30 Déc 2022 - 12:01

Le Premier-né m'observe, et dans ses prunelles s'incarne la lumière que je lui inspire. Un lien depuis longtemps établi se révèle. Bien. Cette sauvagerie primale est l'essence de son être, la source de son innocence. Charge à moi de le lui rappeler.

— Co-Comment savais-tu que j’allais venir ?
- Un petit oiseau me l'a susurré. N'en es tu un pas toi même  ?


J'esquisse un sourire qui dévoile ma dentition immaculée sous l'ourlet de mes lèvres noires.

- Les oiseaux sont tes frères.
Ils t'ont vu naitre dans l'Ordinaire.
Ils t'ont appris à voler.
Comme les sirènes et les fées,
comme toi, de fait,
Ils ne connaissent pas de frontières.


Je ploie l'échine gracieusement vers l'enfant et effleure sa joue.

- N'ai pas peur, Peter. Mère-l'Île m'a enfantée.
Tout comme toi, de son chaos, je suis née .
Tout comme toi, je me suis endormie puis éveillée.
Tout comme toi, je me suis perdue, puis retrouvée.


Je tends une main pour qu'il la prenne. De ma personne, irradie une tranquillité solide et rassurante. Ici, avec moi, dans le ventre de notre Mère, dans ses boyaux les plus secrets, je veille à sa sécurité.

- De cette île, Je suis la Mémoire.
Je suis la Voix de son Histoire,
Comme tu en es le cœur.
Laisse-moi te guider en sœur,
sur ces chemins escarpés.







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MessageSujet: Re: The iron bars are up for life   The iron bars are up for life EmptyJeu 1 Juin 2023 - 21:15








C’est à autre chose qu’à lui-même que Nadie s’adressait. Ou plutôt, une autre partie de lui, quelque chose de plus profond, plus brut, plus pur. La partie la plus intime et la plus magique à la fois, et c’était là quelque chose de bizarre, car ces deux aspects étaient souvent en opposition d’ordinaire.
Mais rien n’était ordinaire, ici et maintenant, même pour lui qui était accoutumé aux circonstances les plus intenses et incroyables.

La voix de Nadie résonnait davantage en lui que dans la caverne. Elle se répandait dans son esprit en échos puissants et doux en même temps. Sa présence impressionnait et rassurait. Ce n’était pas grave. Peter avait l’habitude des paradoxes. Il en était rempli.

Il hésita avant de prendre la main de la Mémoire, comme s’il n’était pas sûr de vouloir emprunter le chemin vers lequel elle semblait le mener. Et même si ses paroles résonnaient fort en lui, il ne les comprenait pas tout à fait.
Allait-il devoir se souvenir ?
Étaient-ils aussi liés qu’elle le prétendait ? Étaient-ils si semblables ? Après tout, personne ne lui ressemblait. Personne n’était supposé avoir le droit.

L’extrémité de ses doigts était si froide que le contact de Nadie le brûla presque. Cela réactiva les mêmes souvenirs flous et ardents, à l’époque où c’était l’inverse qui s’était produit. A force, il finirait par croire que la Chimère était garante de sa bonne température.


*


Ils marchèrent alors.
Les pas de Peter étaient un peu mécaniques, moins hésitants à présent qu’ils étaient guidés, pas assurés pour autant. Sa démarche n’avait rien de conquérante, et pour cause, il n’était pas en terrain conquis, ici.

Doucement, ces sourcils commencèrent à se froncer. Les éclats d’or continuaient de danser dans ses yeux, et sa peau s’était réchauffée. Il pouvait de nouveau réfléchir, autant qu’il en était capable en tous cas.

Pourquoi t’appelle-t-on la Mémoire ?

Peter était bien incapable, évidemment, de ressentir la moindre forme de noblesse émaner d’un pareil nom. La mémoire était ce qui nous rattachait au sol dur et ennuyeux. La mémoire n’était pour lui qu’une masse inutile de souvenirs superposés les uns aux autres qui entravait les chevilles et compliquait la vie.
Il était trop jeune, trop inachevé, trop inconscient pour comprendre que la mémoire, la Mémoire, était quelque chose d’important, de fondateur, de profond, quelque chose qui liait les choses et les êtres, quelque chose qui dépassait les vies et les morts. Quelque chose, avant tout, qui lui échappait. Quelque chose dont peut-être, là, il avait besoin.











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MessageSujet: Re: The iron bars are up for life   The iron bars are up for life EmptyDim 17 Mar 2024 - 16:04

Nous cheminons, mais dans la main, comme un frère et une soeur.
Par le passé, Mère-l'île m'a offert plusieurs frère.
Un frère de sang.
Un frère de coeur.
A présent c'est au côté d'un frère d'esprit que je marche. Les autres m'ont-il été pris dans ce seul but ? Celui de mieux saisir mon rôle, d'en rectifier les contours, pour mieux servir ce moment ? Ma foi a pris des formes différentes et ses couleurs ont évolué, mais toujours demeure ce lien cosmique qui m'unie à celle qui m'a crée.

Qui nous a créé.

- Notre Grande-Mère est pleine de paradoxes et de mystères. Ses desseins sont parfois obscures, fais-je plus pour moi que pour le Premier-né.

Un silence s'ensuit, et la poésie de mes premiers vers se délitent. La question amène des réponses multiples à mesure que mes premières peintures rupestres se dévoilent. Un premier acte d'une longue et riche histoire. Un nourrisson entourés d'oiseaux, d'étoiles lumineuses et de fées est guidé par la plus majestueuse d'entre elles : Mab, leur souveraine. Sa chevelure verte et ses parures multicolores éclairent la procession jusqu'à la Grande-Mère dont le bedon rond dépasse de l'étreinte de Père-Océan telle une ile.

- Je suis, comme toi, un être unique. Et comme toi, je fus autrefois, autre chose, de plus modeste et plus petit. Mère-l'île m'a modelée à sa convenance, retirant ou ajoutant des éléments Je consigne les histoires, grandes et petites. La toile de l'Histoire est tissée de multiples fils individuels. Le motif de ce canevas ne prend tout son sens que si on se recule, et pourtant il faut se pencher sur cette trame avec minutie pour en saisir toute la richesse. C'est, ma tâche. Je raconte ce qui fut, ce qui a été, ce qui a disparu et ce qui demeure. Je narre l'éternité. J'en suis son témoin, son scribe mais également son actrice. Comprends-tu ?






" L'oubli, ta chasse, ton exil, ta main.
Tes couleurs d'aujourd'hui se superposent aux souvenirs d'hier. "

Boa Nocturne
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