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Ancienne Mère
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyDim 30 Aoû 2015 - 16:38

La venue impromptue de Crackers distilla un malaise dans le cœur de Rachel. La Mère avait bien des difficultés à regarder en face les êtres différents - les amputés, les éclopés, les malades exhibant leurs microbes. Elle s'était toujours demandée pourquoi personne n'avait, un jour, enlevé son masque à Crackers. Peut-être ce masque empêchait-il de voir l’innommable. L'imagination de Rachel tourna à plein régime. Elle imagina, si on ôtait le masque, découvrir un visage rongé par la maladie, verdâtre, comparable à une mare d'eau croupie, recouvert de pustules éclatant à sa surface.

Tournant la tête pour se soustraire à son imagination, éviter tout contact visuel avec le Livreur, Rachel goba un marshmallow. Laissa la pâte tendre fondre sur sa langue.

Ce soir, point de danse. L'unanimité avait voté pour combler le silence nocturnes d'histoires effrayantes. Laila choisit celle qui ouvrirait la marche. Honorée, un brin flattée, Rachel se leva, esquissa une révérence.

« Ce soir, que le froid gèle vos os et vous empêche de dormir. Ce soir, invitons les esprits des trépassés à nous rejoindre. »

La Mère prit place auprès du feu, se mettant à genoux. Ses doigts plongèrent dans la cendre froide. Fermant les yeux, Rachel recouvrit ses paupières de noir, dessina des cercles autour de ses yeux. Regard profond, creusé par d'illusoires orbites pareils à ceux d'un crâne. La cendre fut appliqué aux pommettes, les creusant davantage.

Le masque du conteur avait été apposé. L'histoire pouvait commencer.

« Nous le savons tous. Lorsqu'un Enfant Perdu meurt, Peter Pan emporte son âme et l'emmène vers les étoiles. Néanmoins, il arrive à Peter Pan d'oublier ces âmes perdues, d'oublier comme il oublie tant de choses. Ces âmes sans nom, ni ombre, ne peuvent qu'errer à travers toute l'île. Vous les avez déjà sentis, entendus, perçus... »

Rachel se leva, marcha à pas comptés. Parfois une brindille se brisait sous sa semelle. Se prêtant au jeu, toute plongée dans son histoire, la Mère se glissa auprès de Laila. Ses doigts vinrent chatouiller la nuque de la Mère apprentie des Livreurs.

« Ce n'est parfois qu'un souffle dans votre nuque. Un coulis de vent qui vous hérisse le poil. Et pourtant, fenêtres et portes sont closes. »

Bondissant avec des grâces de danseuse, Rachel se pencha vers Crackers.

« Ou alors c'est le monstre caché sous ton lit, qui te susurre des mots. Des mots qui te glacent le son parce que tu reconnais cette voix. Mais tu ne devrais pas l'entendre, oh non, parce qu'il est censé être mort... »

Mutine, elle se tourna vers Green.

« Ces fantômes apprécient beaucoup l’infirmerie. L'odeur leur rappelle le fol espoir qu'ils ont eu avant de s'éteindre. Celui de vivre, de survivre. Les plus dangereux se collent contre les malades, s’assoient sur eux, les empêchent de respirer. Parce qu'ils souffrent, ces fantômes, ils se sentent seuls. Ils veulent vous emporter pour avoir un peu de compagnie. »

Entrechat, Rachel posa un doigt sur le nez de Pitt, y laissa une trace de cendre.

« Ce n'est qu'un jeu pour eux. Un jeu dangereux. »

Son tour effectué, Rachel revint au centre du cercle auprès du feu.

« J'ai vu un de ces fantômes. Même plus. Leurs corps spectrales n'est que l'écho de leur dernier visage en tant que vivant. J'ai vu Vinyle brandir ses pieds coupés comme un trophée de chasse. J'ai vu Misty errer aux pieds des Cabanes en gémissant, tenant entre ses bras ses tripes dégoulinantes, levant des yeux crevés, sa bouche déversant des fourmis. Je les ai vus, et bien tant d'autres encore. Voici mon histoire. »

A chacun d'y croire ou non.
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Ancien Pirate de Terre
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyDim 30 Aoû 2015 - 23:41




Feu de CampLes histoires sont la chose la plus importante au monde.



Pendant quelques micro-instants qui parurent une éternité pour le petit livreur, ce dernier s'était mis à toiser toute la joyeuse compagnie qui avait prit place autour de ce feu de camp improvisé ; et peut-être même interdit. Deux mères, un chef, puis deux garçons perdus, mais tous des grands, des trop grand pour lui, mais l'étant eut-être assez pour ne pas le huer et lui demander de partir jouer ailleurs. Ce fut le sourire de Green qui le sortit de cette petite angoisse, ainsi que ses paroles qui l'invitèrent à prendre place à ses côtés, non loin de Laila. Là, il serait en sécurité ; était-il en danger ? Non, mais sur l'île, on ne savait jamais sur quoi tomber, et mieux valait toujours être correctement entouré.

Sans dire le moindre mot, le petit homme se mit alors en marche, trottinant jusqu'à la Grincheuse avant de venir paisiblement s'asseoir à ses côtés et de planter sa bougie dans la terre sèche, puis de lever la tête en sa direction. Sur son propre visage, il sentit un petit sourire étirer ses lèvres, quand bien même seuls ses yeux légèrement plissés durent témoigner de cette mimique.. si on les voyait à travers ses hublots sales.

Toutefois, ce petit sourire s'effaça très vite lorsqu'un hoquet nerveux s'échappa de ses lèvres au moment où du bruit se fit entendre devant lui ; il n'avait pas vu sa mère arriver.

« Tu as prévenu Eilis que tu te trouvais là ?
- Elle dormait, je.. j'ai pas réveillé.
- … Tu sais quoi, c’est pas grave. Au pire, si elles ne nous voient pas, elle pensera qu’on est allés… aux toilettes. »

Approuvant le plan de la Ritournelle, le blondinet se contenta alors de hocher doucement la tête, avant de baisser le regard vers la sucrerie-nuage qu'elle venait de poser sur ses jambes. Curieux, un peu gourmand aussi, le petit garçon l'attrapa alors dans ses doigts, avant de relever la tête.

« Merci Maman, souffla-t-il de sa petite voix sifflante. »

Et peut-être pour le remercier à son tour, Laila lui offrit alors un baiser sur le front ; ce qui réchauffa son petit cœur malade, en plus de la sucrerie. Sans plus rien dire alors, le Sans-Visage s'essaya à un drôle de manège pour manger sans enlever son masque, tirant un peu sur le cuir pour laisser un peu d'air entrer - retenant au passage sa respiration - avant de passer sa main dans le petit trou, puis de porter le marshmallow à sa bouche. Pour un peu, il manqua de rester bloqué comme ça, avec sa petite main sous son masque et l'incapacité totale de respirer car tout n'était pas bien fermé. Un peu paniqué, il du tirer deux ou trois fois sur son bras pour réussir à se libérer et de pouvoir prendre une bonne bouffée d'air à nouveau.

La sucrerie eut l'effet d'un baume apaisant dans sa bouche suite à cette mésaventure ; même si c'était mille fois meilleur qu'un médicament.

« Rachel ! A toi de nous raconter une histoire. Nous verrons donc si elle est vraie ou pas, siffla-t-elle avant de s'asseoir de nouveau près du feu, j’espère qu’elle fera bien peur… »

Peur ? Avait-il bien entendu ? Manquant de s'étouffer avec le bonbon qu'il n'avait toujours pas fini de manger, Crackers ne tarda pas à tourner la tête vers la jeune soigneuse qui était toujours à ses côtés ; cherchant sans doute un peu d'assurance auprès d'elle, sans pour autant siffler le moindre mot.

La Conteuse avait déjà commencé son récit.

Assise devant le feu, la mère des diplomates ne tarda pas à se faire des marques cendrées sur le visage, semblant alors aussi brave qu'un Peau-Rouge prêt à aller combattre les pirates. Toutefois, cela ne rassura pas le petit livreur pour autant. Quelque peu tremblant, le Sans-Visage se sentit tressaillir lorsqu'elle se mit à parler des spectres d'enfants morts, toujours présents autour du Grand Arbre, là, partout, peut-être même là. Ah ! Était-ce l'un deux qui avait fait ce bruit ? Sursautant lorsque Rachel commença à s'approcher d'eux, le petit homme fit alors tomber sa bougie, qui s'éteignit en entrant en contact avec la terre. Dommage. Elle était déjà là. Trop tard. Il allait d'être dévoré sur place.

« Ou alors c'est le monstre caché sous ton lit, qui te susurre des mots. Des mots qui te glacent le son parce que tu reconnais cette voix. Mais tu ne devrais pas l'entendre, oh non, parce qu'il est censé être mort... continua-t-elle alors tout en s'adressant au pauvre petit livreur. »

Terrifié, Crackers sentit presque des larmes commencer à poindre aux coins de ses yeux. Ce n'était pas possible, il ne voulait pas croire à cette histoire, ni même à ce qu'elle continuait de raconter, à ces fantômes qui hantaient l'infirmerie et les lieux fréquentés par les vivants. Pour un peu, le petit - un peu hypocondriaque - aurait presque cru sentir ses poumons s'écraser, sans doute à cause d'un des esprits qui cherchait à le tuer, lui aussi. Et qui sait ! Si ce n'était pas aujourd'hui, ce serait un autre jour, lorsqu'il aurait relâché sa garde !

Ah, s'il espérait encore pouvoir se rendormir ce soir, c'était raté.

« Ce n'est qu'un jeu pour eux. Un jeu dangereux, sembla-t-elle terminer en regagnant sa place auprès du feu. »

Toutefois, la Menteuse ne s'arrêta pas là pour autant, soufflant des noms qui avaient commencé à disparaître dans la tête des enfants perdus et qui pourtant, une fois nommés, rappelaient leur mort avec terreur et angoisse. Allaient-ils revenir pour se venger d'avoir été abandonnés, d'être mort dans ce foutu pays ? Allez savoir, dans tous les cas..

« C'est.. c'est pas une vraie histoire.. marmonna-t-il en voulant se convaincre, tout en jouant avec ses doigts. »

C'était impossible, les morts ne revenaient pas hanter les vivants. ... Pas vrai ?


©️ Jawilsia sur Never Utopia



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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyLun 31 Aoû 2015 - 23:35

Le petit Livreur masqué vint s'asseoir à ses côtés, non loin de la maîtresse de la soirée. Cette dernière, loin de tenir rigueur à Green pour avoir parlé à sa place, vint causer au Sans-Visage, s'adressant à lui avec une tendresse attachante... qui fit aussitôt tiquer la Soigneuse. Cette dernière jeta un regard perplexe, perdu au petit duo : même aujourd'hui, elle peinait toujours à identifier les raisons de son malaise. La guitariste était gentille, pourtant. Attentive au petit. Et si douce, alors pourquoi son attitude serrait-elle ainsi le cœur de la Grincheuse ?

La réponse filtra à travers le masque.

- Merci Maman.

Maman. Tout s'expliquait, elle comprenait mieux. Entourant ses genoux de ses bras, Green sembla vouloir se replier violemment sur elle-même. Elle n'aimait pas les mamans, elle n'aimait pas les Mères. Leurs attentions, leurs sourires, leurs manières... tellement affectueuses. Comme des Sirènes, pire que des Sirènes ? Et la Soigneuse, idiote comme elle était, s'était invitée à une fête où elles étaient deux ? Mieux valait qu'elle se casse, qu'elle prétende une migraine ou une autre excuse stupide plutôt que quoique ce soit lui rappelle l'autre, de maman.
Celle qu'elle avait des raisons de craindre, qui avait engendrée toutes les autres peurs.

Elle esquissa un geste, s'arrêta, figée par une question : si elle partait, qui s'occuperait du patient ? Green lutta quelques instants puis se détendit comme elle pouvait, préférant se concentrer sur les efforts de Crackers pour manger sans retirer son masque. Elle ne s'en moquait pas, non. Elle vérifiait que tout allait bien pour lui. Elle jouait son rôle de Soigneuse, le seul dans lequel elle se sentait utile, presque autre.

Au moins, tout le monde s'était décidé à voter pour les histoires - ce que Green ne pouvait qu'approuver. Plus pâle qu'avant, silencieuse, la Soigneuse observa la Mère tourner, désigner Rachel pour commencer. Et, désespérée de se débarrasser de son malaise, la Grincheuse se fit d'une attention rare.

Elle racontait bien, la Menteuse. Elle était pas Mère des Diplomates pour rien, non plus. Et son histoire marcha à merveille : happée par le récit, Green l'écouta avec une grande concentration. Elle n'avait pas franchement peur, ce genre de choses ne l'impressionnaient pas vraiment. Mais elle s'imbibait de l'ambiance, du talent de la conteuse. C'était sympathique, un peu inquiétant. Elle aimait bien.

- C'est.. c'est pas une vraie histoire..

La voix filtrée de Crackers résonna à ses côtés, la ramenant doucement dans l'instant présent. La Soigneuse tourna la tête vers lui, tentant de discerner son expression à travers le masque : c'est qu'il était cradoc de nouveau, bien sûr. Mais bon, elle n'avait pas besoin d'un masque propre pour comprendre que le Livreur n'en menait vraiment, mais alors vraiment pas large.

Green haussa les épaules, faisant la moue. Est-ce que réconforter le petit était impoli, est-ce que ça couperait les effets de l'histoire de Rachel ? Elle n'en avait aucune idée, laissa donc sa grande gueule parler :

- Crackers, bordel, on t'voit assez à l'Infirmerie pour que tu t'fasses ton idée, non ? Perso, ce que je dois y soigner la plupart de temps me fait bien plus flipper que des courants d'air.

Ceci dit, l'idée qu'elle puisse être hantée par ceux qu'elle n'avait pas pu sauver expliquerait bien des choses. Mais cette réflexion-là, elle la garda pour elle.
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Pit
Pit

♣ Chef des Raccommodeurs ♣


✘ AVENTURES : 1072
✘ SURNOM : Le Joker
✘ AGE DU PERSO : 17 ans

✘ LIENS : Quelques fleurs perdues dans un fossé de cartes
le SWAG


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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyMer 16 Sep 2015 - 20:33


Les histoires, voilà une chose que le Joker aimait bien. Il  avait écouté avec grande attention celle conté par Rachel. Des fantômes, des qu'elle aurait même vu selon ses dires. Il n'en avait jamais croisé, et Green restait plus impressionnée par les blessures qu'elle avait pu voir durant son travail de soigneuse. Les œuvres des pirates pouvaient réellement être dégoûtantes, selon ce qu'on lui avait dit. Pit n'avait jamais rien vu de tel, puisqu'il n'y est pas confronté normalement. Juste des cadavres avec des pieds coupés, une fois, la même fois où il avait compris le vrai rôle de ceux qui mourraient. Offrir leur peau.

Un léger rire, avec un sourire, le même que celui qui s'était montré lorsque la conteuse Mère des Diplomates lui avait décoré le nez. Ce dernier devenu un peu gris lorsque la matière avait été frottée quand il se gratta le bout du nez. Il n'avait pas pu résister... ça chatouillait.

- Hm, je n'ai ni vu de ces fantômes en putréfaction, ni de "vinyle", ni de blessures écœurantes, je ne peux qu'imaginer.

Le regard alla se perdre dans les arbres, puis dans le ciel dégagé. Un sourire se montra, un gloussement puis un léger rire. Brusquement, les iris d'absinthe revinrent brusquement observer l'assemblée. Une rangers noire, grattait la poussière au sol, puis le Chef des Raccommodeur se leva à son tour. Se plaçant d'un bond sur le minuscule fossé créé.

- Je vais vous proposer mon histoire, enfin, ce que j'en connais.

Mains dans les poches, sourire indélébile, comme si l'expression ne montrait en réalité que le mouvement des muscles du visage et non une signification d'expression d'attitude.

- Je ne sais pas trop d'où me vient cette histoire, mais elle me trotte dans la tête. C'est celle d'une certaine Artisane nommée Soap. Je crois.

Le regard passant d'une personne à l'autre, pas longtemps, le corps ne se souvenait pas avoir l'habitude d'être entendu.

- Elle avait dévalisé les réserves de savons que les Mères utilisaient pour laver les enfants, parce qu'elle avait trébuché sur un cadavre elle était couverte de sang et depuis elle ne cessait jamais de se laver. Au final, c'était son propre sang qui se montrait sur sa peau. Mais fallait continuer de frotter pour que tout le rouge parte.

Un gloussement, c'était vraiment idiot. Mais c'était la règle de la propreté, il fallait presque s'effacer.

- Pour la punir d'avoir pris toute les réserves sans permission, elle dû aller chercher l'arbre à savons pour remplir ce qu'elle avait vidé avec des Récolteurs. Il se faisait de plus en plus tard, mais ils avaient finalement trouvé l'arbre.

Un léger rire, le sourire se fit plus discret.

- C'était sans compter sur les pirates qui avaient, comme toujours, une grande envie de chair à trancher. Ils attaquèrent, et heureusement pour Soap, elle leur glissa des mains et elle couru pendant longtemps. Elle ne vit par le ciel s'obscurcir, elle ne sentit pas les gouttes de pluie commencer à faire savonner la terre. Je dis savonner parce que le sol... devenait glissant. Il faisait noir sans doute, et la tempête éclata. On ne sait pas pourquoi Peter était en colère, mais la météo y avait réagit. La pauvre Artisane arriva vers une pente...

Un large sourire.

- C'était une fosse. Soap glissa et se retrouva bloquée au fond. Elle avait beau se débattre et tenter d'escalader les parois, la boue était trop glissante. Trop savonnée peut-être.

Un dernier coup d'œil sur les nuages, puis Pit se replaça à sa place.

- La pluie devenait de plus en plus forte, et la fosse s'emplissait  vite, trop vite.  Le lendemain, des Éclaireurs trouvèrent les restes des enfants attaqués, ainsi qu'un enfant qui avait survécu. Il était couvert de boue et disait qu'ils avaient perdu Soap.

Un sourire plus restreint, les yeux dans le vague.

- Il semblerait que l'enfant survivant aurait parlé d'une main ressortant d'une immense fosse de boue, que c'était comme ça que Soap aurait disparue, noyée dans la boue. Il semblerait aussi que les jours de pluie, nuit ou jour, Soap reviendrait pour entraîner ceux qu'elle trouve afin d'emplir leurs poumons de boue dans le même fossé qu'elle.

Le regard changea, un air joyeux effaça le reste.

- Voilà pour moi, vrai ou faux, à vous de voir~

Le Joker était avide de ces histoires, il les aimait bien, c'était amusant.
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Bambi
Bambi

★ Mère Apprentie des Chasseurs ★


✘ AVENTURES : 195
✘ SURNOM : La Cascade
✘ AGE DU PERSO : Seize ans

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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyMar 29 Sep 2015 - 20:53

hrp:


C'est à se demander, parfois, ce qui se passe sous son crâne. Si il y pousse autre chose que des pâquerettes. Oh, ils ont raison, les garçons, à l'arbre, elle est vraiment stupide ! Pas foutue de passer dix minutes en public sans se ridiculiser ! Pas foutue d'affronter les regards comme un humain normal. Allez, quoi, c'est pourtant pas si difficile. Ils le font bien, les autres. Elle le fait bien, Laila. Laila, elle arrive à rire de tout, elle survole la vie comme si rien n'était difficile. C'est révoltant.
Arrivée à la cabane des récolteurs, Bambi respire. Respire de nouveau, plutôt. Comme si elle avait été en apnée toute la durée de son trajet – sa fuite, plutôt – dans l'obscurité des arbres. Pas sentir l'odeur des guimauves qui grillent. Elle fixe le mur et elle respire, se calme. Elle n'a pas pleuré, au moins. C'est déjà ça.

Il est silencieux, le camp. Les enfants sont couchés et les lumières éteintes, à l'exception de quelques points, de ci, de là. Des travailleurs tardifs, dans leurs cabanes, et les torches qui éclairent la marche des sentinelles sur les passerelles. Bambi se recroqueville un peu pour éviter d'être vue. Elle hésite sur le pas de la porte, et finit par se faufiler, le cœur battant à l'idée de faire  -encore- quelque chose d'interdit. Quelle idée, quelle idée, lui hurle une petite voix dans la tête. Quelle idiote, renchérit une autre voix. Cette connasse là est familière. Elle ne la dérange même plus.
Le sac de maïs est facilement trouvé. Un autre sac, plus petit, vite rempli. Bambi fait les choses vite, efficacement. Tachant de faire en sorte que personne ne remarque l'absence d'une aussi petite quantité, mais en prenant assez pour tout le monde. Arrivée au bout, elle se rend compte que ce n'est pas la partie la plus difficile. Non, la partie la plus difficile, c'est d'y retourner.

Elle ne veut pas y retourner.

Elle respire d'un coup par le nez. C'est comme ces goûters d'anniversaire ou le spectacle de fin d'année au cours de danse : elle ne veut pas y aller. Mais là bas, il y avait toujours quelqu'un pour l'y traîner. Ici, non. Elle pourrait rentrer se coucher, être en forme pour la journée éprouvante qui l'attend à coup sûr demain. On lui a souvent dit qu'elle ne sait pas s'amuser, Bambi. Mais ce feu de camp ne l'amuse pas. Elle est trop stressée pour s'amuser ! Les gens la terrifient. Même Laila ! Elle a toujours l'impression qu'ils s'attendent à ce qu'elle fasse ou dise quelque chose. Même si la partie la plus raisonnable, en elle, sait que c'est faux.
Elle reste un instant plantée là avec son sac de maïs à la main, et se sent un peu conne.

Bon.
Si l'univers veut qu'elle y retourne, qu'il lui envoie un signe.

Une dizaine de châtaignes dégringole d'un arbre dans un grand "THUMP". Puis plus rien, comme si l'île elle-même se moquait d'elle. Bambi retourne au feu de camp, un peu hallucinée. C'est qu'elle se mettrait à croire aux fantômes.
L'odeur de sucre flotte tellement fort dans l'air qu'elle pourrait la retrouver les yeux fermés, la clairière. Sans compter les chants, les rires, et les chuchotements étouffés, les crépitements du feu. L'heure est aux histoires de fantômes, apparemment. Elle arrive juste au moment de la fin de celle de Pit. Qu'elle écoute, encore à moitié cachée dans l'ombre des arbres, frissonnant un peu. A cause du froid. Bien sûr.

- Voilà pour moi, vrai ou faux, à vous de voir~

Ses pas la font avancer à la lumière un peu contre sa volonté. Elle tient le sac de maïs tout contre elle.

« Ça peut pas être vrai. »

Clignement des yeux. Il y a quelqu'un d'autre, autour du feu. Le gamin au masque, un dont Laila s'occupe. Comment il s'appelle, déjà ?

« Je veux dire, c'est pas vraiment logique. Déjà, qu'elle tombe sur une fosse aussi profonde sans aucune raison, passe encore, mais c'est impossible que la pluie l'aie remplie de boue, même si le sol était meuble. Soap a pu se noyer, mais pas s'étouffer, vraiment, c'est juste une question de saturation des sols- »

Sa voix faiblit et s'éteint dans un couinement assez pathétique. Pourquoi elle a ouvert sa gueule, exactement ? C'est un mystère. Pourquoi sa bouche a-t-elle soudain décidé de boycotter le cerveau pour balancer un ramassis de conneries pseudo-logiques sur une pauvre histoire de fantômes ? Ça apporte quelque chose, à part plomber l'ambiance ?
Ouais.
C'est bien ce que je pensais.
Ferme ta gueule, Bambi.

« J'ai apporté du maïs. »

Un murmure, alors qu'elle exhibe le petit sac en toile. Et retourne s’asseoir piteusement sur sa souche.






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Ancienne Mère
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptySam 3 Oct 2015 - 11:47



Feu de camp

with les Perdus





Elle avait encore le goût du cuir de ce masque ignoble sur les lèvres quand Rachel répondit à son invitation, avec plus d’entrain que Laila aurait cru. Le sourire aux lèvres, la Ritournelle observa le manège de la Mère des Diplomates qui, se prêtant au jeu, maquilla son visage de cendre avant de commencer son histoire. Un conte de fantômes, de revenants errants dans la nuit sombre. Si Laila avait connu le Croque-Mitaine peut-être aurait-elle pu se laisser emporter par l’angoisse des mots de la jeune juive. Mais la métisse était de ces enfants un peu naïfs qui pensent qu’une couverture bien chaude ou un feu de camp vivement éclairé suffisaient à faire fuir les monstres de toute sorte.

Un vague regard à Crackers lui appris que l’enfant buvait tout autant les paroles de la diplomate qu’elle-même ne le faisait. Mais en le voyant trembler et se pelotonner contre Green, qui pris aussitôt la parole pour évincer la véracité de cette histoire, Laila ressentit une pointe de culpabilité à son idée.

Se raclant la gorge, elle pinça les cordes de sa guitare pour faire entendre un air calme, sans trancher avec l’ambiance, seulement pour calmer les esprits enfiévrés par la présence, réelle ou non, de ces revenants aux pieds coupés…

De toute façon, c’était beaucoup trop cruel pour être vrai. Qui recouvrirait un garçon perdu de fourmis avant de l’abandonner en forêt ?

« C’était une histoire belle et bien horrible, mais je ne pense pas qu’elle soit vraie. De toute façon, les fantômes n’ont pas de corps, n’ont pas de mains pour attraper et faire mal. Ils ne pourraient qu’errer en cherchant à être reconnu de quelqu’un… Ils ne seraient pas méchants, juste plus perdus que nous autres. » Un sourire rassurant aux lèvres, elle s’adressa à Crackers. « Suffirait de leur demander gentiment à ce qu’on nous laisse dormir et ils le comprendraient. »

Pit se détacha aussitôt du groupe, comme pour apporter un point final à cette conversation, et Laila revint s’assoir sur sa pierre, lui laissant toute la place pour son histoire. Un frisson d’excitation lui remonta le long de la colonne vertébrale. Tous à l’Arbre savaient que le chef des raccommodeurs était un peu spécial, pour le dire gentiment. Toujours avec ses fleurs, ou avec son jeu de carte. Laila attendit avec impatience le début de son histoire.

Ce genre de comportement excentrique avait tout à fait sa place dans le monde de l’horreur.

Et pour sûr, Pit savait raconter des histoires.

Silencieuse, penchée en avant, ce fut au tour de Laila de s’immerger dans les mots du raccommodeur, se figurant sans peine le calvaire de Soap quand elle était tombée dans la fosse. Ses piteuses tentatives pour s’extirper de la boue qui ne cessait de monter, ses cris, ses appels à l’aide et la pluie, l’orage pour la cacher au reste du monde, rendre son agonie plus innommable encore. Dans l’odeur de la putréfaction et de la boue, le savon la condamnant autant que cette maudite pente escarpée.  

« Quelle horreur » chuchota-t-elle, croisant les bras sur sa poitrine en reposant sa guitare. Il était toujours plus facile de croire en une histoire lorsqu’on nommait les personnages. Et cette pauvre Soap avait toute son imagination pour naitre.

« Ça peut pas être vrai. » Les mots la font sursauter. Et Laila se tourne vivement dans la direction de cette voix familière.
« Bambi ! » Le cri, de surprise et de joie, achève de déchirer l’ambiance. « Tu es revenue ! Et les bras chargés, tu es géniale ! »

Dans ce compliment se cache bien évidemment des excuses qu’elle ne peut présenter aux autres sans rappeler le moment gênant qui a poussé l’Apprentie à fuir au plus vite le feu de camp.

« Je veux dire, c'est pas vraiment logique. Déjà, qu'elle tombe sur une fosse aussi profonde sans aucune raison, passe encore, mais c'est impossible que la pluie l'aie remplie de boue, même si le sol était meuble. Soap a pu se noyer, mais pas s'étouffer, vraiment, c'est … » La fin meurt dans des marmonnements incompréhensibles.

Mais Laila opine du nez, validant toute cette théorie. Tout pour ne plus avoir à penser à Soap.

« J'ai apporté du maïs. »
« Impeccable, Pit si tu veux bien t’en occuper ça serait vraiment chouette ! Et ton histoire était géniale. Et justement, puisqu’on parle d’histoire… » Laila se lève, se frotte tranquillement les mains. Puis finit par murmurer, d’un ton très calme, mais les yeux baissés. « C’est sans doute mon tour de raconter celle… Celle qu’on m’a rapporté. »

Laila se penche. Et ramasse au feu une branche enflammée qu’elle pointe, avec une distance raisonnable, sur chacun des membres de cette soirée.

« Il y avait un garçon, nommé Hairy. Qui était là depuis très très longtemps. Peut-être depuis le début de l’Île. Mais peu s’en souviennent encore… Ce qui est arrivé à Hairy, même Peter ne souhaite pas le raconter. Peut-être l’a-t-il sciemment oublié. Hairy était le chef des raccommodeurs, oui comme toi Pit. Il était vraiment doué et partait souvent en forêt pour aller chercher le plus beau tissu près du nid des Araignées. Elles vivent dans le centre de l'Île, plus loin encore que la Jungle Profonde. Près des monts écharpés du volcan et de ses grottes. Hairy ne laissait jamais aucun de ses raccommodeurs aller cueillir la précieuse soie qui se déchirait si facilement sous les fortes chaleurs, sous une poussée trop brutale. Lui seul connaissait le chemin de son antre. Lui seul savait que la soie pouvait se cueillir au soir, au crépuscule, quand elle est un peu humide et fraîche mais pas détrempée de rosée. Alors Hairy échappait à la vigilance de toute sentinelle. Et fuyait dans la forêt, un panier sous son bras, le sourire aux lèvres d’avoir à ramener la plus belle soie de tout le pays imaginaire pour les beaux costumes de Peter Pan. »

Discrètement, Naughty se leva sur sa droite. Dans le lointain, une sentinelle venait d’héler son nom. Laila n’interrompit pas son histoire pour le saluer, mais leva une simple main, pour lui faire comprendre qu’elle ne s’inquiétait pas de son départ et qu’il avait été déjà bien aimable d’y participer. La sentinelle disparue dans la nuit, les laissant en comité plus restreint.

« En ces temps, Peter était heureux et le soleil qui se couchait ce soir-là était aussi chaud que celui de notre été actuel. Hairy se promenait le long de ses chemins, entrant peu à peu dans la jungle quand, bizarrement, il eut l’impression d’être suivi. »

Se retournant, elle mima le raccommodeur.

« Est-ce une sentinelle qui a voulu me rattraper ? Hairy ne le sait pas. La jungle fait entendre son chant habituel. Pépiement d’oiseaux. Branches agitées par les singes. Grognements lointains de quelques carnassiers. Il sort de son panier un couteau et continue sa route. »

D’une main rassurée, elle essuie son front.

« Quelques mètres plus loin, toujours cette impression. Hairy se retourne encore, mais ne voit rien de probant. Il tend l’oreille. Et une branche craque non loin. Animal ? Humain ? Indien peut-être. Sans doute des pirates. Dans le doute, il se tait. N’ose pas héler celui qui pourrait être un ennemi. Il continue sa route, mais accélère le pas. »

Agitant la branche qui pleut de la cendre au moins de ses pas, elle contourne le feu.

« Encore il avance. Encore cette même impression. Cette fois Hairy n’ose pas se retourner. Le crépuscule est plus dense, il n’a pas d’allumettes. Il devrait être déjà arrivé. Mais où se trouve le bon chemin, s’est-il trompé en essayant de voir si on le suivait ? Il l’ignore, et se met à courir. Cependant il le sent, il le sait, la chose l’a suivi. »

Vivement elle se place face à Green.

« Ce n’est pas un Pirate. »

Puis se tourne vers Rachel.

« Ce n’est pas un Indien. »

Et éclaire finalement Bambi.

« C’est quelque chose de plus petit, mais plus il continue sa route face au soleil, plus cela s’agrandit. Il finit par hurler au secours, se fiche bien de qui pourrait l’entendre. Le plus grand des dinosaures ou le plus venimeux des insectes ne pourrait rien contre ce qui le course. Quand il saute sur une branche, la chose le fait aussi. Quand il agite ses mains pour faire fuir l’invisible, la créature le raille à l’imiter. Et il court, tourne la tête pour regarder où son ennemi en est. Et il est là, accroché à ses pas. Quasiment dans son dos ! »

Le regard écarquillé, Laila recule.

« Hairy se met à crier, comme quand il était bébé. Il se met à crier mais ses pieds dérapent. Et il a trop couru, Hairy. Il a traversé la jungle jusqu’aux falaises du lagon. Il n’a pas le temps de s’arrêter que déjà le vent le pousse. Et il bascule, tête en avant. Droit sur les rochers. Observant la chose qui le suit dans sa chute, croit la voir voler. Puis il tombe. Et sa tête s’éclate sur la pierre, son corps se retourne comme une poche retroussée. Il fixe la falaise puis la créature qui est affalée à ses côtés. Inerte, comme lui. Petit, comme lui. Mais si noire, si plate, qu’il peut soudain la reconnaître… »

La flamme éclaire encore Bambi. Et Laila pointe du doigt la terre à ses côtés.

« Celle qu’on perd en arrivant jusqu’ici… Celle qui a rampé hors des limbes où Peter l’avait rangé. »

Murmure, effrayée.

« Son Ombre. »








Dernière édition par Laila le Sam 3 Oct 2015 - 18:11, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptySam 3 Oct 2015 - 17:58

Il y a comme une amère déception après l'engouement de l'histoire. Rachel pensait déclencher un malaise bien plus grand. Seul Crackers semble réceptif. Peut-être même un peu trop note la Mère lorsque Laila prononce quelques paroles rassurantes. Sous le masque le visage devait avoir une pâleur de craie, et les lèvres trembler, retenant au mieux le flot de larmes. Crackers est le plus jeune de l'assemblée, probablement le plus trouillard. Raconter des histoires si terrifiantes était-elle une si bonne idée ?

Rachel tut cette réflexion, laissant à Pit le soin de raconter son propre récit. Elle l'écoute sans moufeter, toute absorbée et concentrée. Il savait raconter le Joker, il fallait lui reconnaître ce don. Il établissait la situation comme un joueur exhibant son jeu de cartes, menant quelques tours à coups de piques, cœurs et trèfles. La conclusion la fit sourire.

« On devrait raconter cette histoire à tous les enfants crasseux. Si tu ne te laves pas, Soap viendra et t'emportera. »

C'est que ça pourrait faire une bonne menace.

Le retour de Bambi, apportant le divin maïs, chassa les relents de l'histoire. Rachel se mordit la lèvre à la vue des victuailles, les imaginant déjà cuisinées, grillées au feu de bois. Mais Pit ayant été nommé « Cuistot du maïs » elle devrait attendre pour pouvoir y goûter. En attendant, Laila allait les faire patienter avec son propre récit. Rachel entoura ses genoux de ses bras, ouvrant grand les oreilles.

Le suspens et la peur montèrent crescendo à chaque parole prononcée. Laila était théâtrale, toute entière dans son récit. La chute – dans tous les sens du terme – poussa Rachel à exécuter un léger applaudissement.

« Cette histoire est vraie. » Elle s'ancrait si parfaitement dans l'univers de l'île, avec les araignées, le chef obnubilé par ses créations et surtout... l'ombre. « Ceux qui vont dans la Lande des Songes Morts, on ne sait jamais ce qui leur arrive. L'ombre, elle, a pu en échapper et retrouver son propriétaire. Je me demande ce qu'il serait advenu si l'ombre avait rattrapé Hairy. »

Il aurait probablement grandi.

Rachel pencha la tête en avant pour adresser un regard à Crackers, tentant d'apercevoir les prunelles derrière les verres crasseux.

« Tu connais une histoire, Crackers ? À ton tour de nous faire frissonner. »

Si ça se trouvait derrière ce masque de cuir et ce souffle maladif se cachait un petit orateur de talent qui, de ses mots, allaient terrifier toute l'assemblée. Se penchant sur la droite, Rachel posa sa main sur celle de Bambi, lui glissant à l'oreille, tout bas.

« Merci pour le maïs. »
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptySam 3 Oct 2015 - 22:06




Feu de CampLes histoires sont la chose la plus importante au monde.



Il fallait avouer que la première histoire avait totalement retourné l'estomac du livreur, qui ne s'était pas attendu à ne vraiment plus terminer sa nuit. Déjà, après ça, il serait incapable de retourner tout seul aux cabanes, puis même s'il y parvenait, il ne pourrait fermer l’œil de la nuit à cause de l'angoisse qui avait commencé à le ronger de l'intérieur ; enfin, même si c'était dérisoire face à ce qu'il avait déjà pu vivre. Heureusement, la Grincheuse le rappela vite à l'ordre, ne le laissant pas à aller à une panique plus grande encore ; ce n'était que la première histoire après tout.

« Crackers, bordel, on t'voit assez à l'Infirmerie pour que tu t'fasses ton idée, non ? avait alors sifflé la soigneuse, le ramenant sur terre au passage, perso, ce que je dois y soigner la plupart de temps me fait bien plus flipper que des courants d'air. »

Elle n'avait pas tort, ce qui - d'une certaine manière - rassura le Sans-Visage. En silence, il adressa alors à son ainée un petit signe de la tête, comme pour la remercier, avant de ravaler ses larmes.

Puis c'était parti pour une autre histoire.

Ce fut cette fois-ci au tour du chef des raccommodeurs, qui raconta une nouvelle histoire à propos d'un garçon perdu, ou plutôt.. une garçonne, qui avait vécu une expérience fort traumatisante, avant d'être dévorée vivante par de la boue un soir de tempête. Frissonnant de terreur, le blondinet chercha alors à garder son calme, comme Green le lui avait dit ; ou plutôt, comme il avait comprit ça dans les paroles de la jeune soigneuse. Toutefois, il fallait quand même avouer qu'être attrapé par le fantôme de Soap - ou quoi qu'elle puisse être - avant d'avoir la gorge et les poumons remplit de boue comme elle, ça avait quelque chose de totalement déroutant. Et aux yeux du Sans-Visage, il avait déjà assez de saloperies dans ses poumons pour éviter de mourir noyé dans la boue. Toutefois, cela restait une bonne histoire pour effrayer les garçons perdus crasseux, comme l'avait si bien souligné Rachel.

En silence, la respiration rauque et rapide, il ne put s'empêcher d'accrocher ses petits doigts à sa veste, au niveau de sa poitrine.. comme s'il était réellement en train d'étouffer, et que la jeune artisane finirait par débouler de nulle part.

« Ça peut pas être vrai. »

Il s'en fallut de peu pour que le petit livreur ne pousse un cri terrible avant de sentir son cœur lâcher ; Soap était venu les noyer dans de la boue ? Ou à défaut, dans.. du maïs ?

« Bambi ! Tu es revenue ! Et les bras chargés, tu es géniale ! »

L'apprentie mère des chasseurs - ouf ! - ce n'était pas un monstre plein de boue.

Le cœur battant toujours à la même vitesse qu'un petit train à vapeur, Crackers écouta la nouvelle venue briser l'histoire de Pit. Au fond, les histoires racontées avaient toujours un défaut, quelque chose qui les rendait fausses, ou qui montraient que si elles avaient existé, les rumeurs avaient juste déformé la vérité. Au fond, le blondinet se surprit à commencer à apprécier ces histoires qui faisaient froid dans le dos ; quand bien même il était terrifié comme jamais. Comme ce soir-là.

Ce fut alors le tour de sa mère à lui, à Laila de conter son histoire tout en pointant un bâton enflammé en leur direction. Derrière son masque, l'anglais avait les yeux qui brillaient.

Une nouvelle fois, comme avec l'histoire de Pit, ce fut un conte relatant d'un garçon perdu ; et pas n'importe lequel, car le héros de cette histoire, Hairy, avait été chef des raccommodeurs par le passé. Ce genre de petits détails, ça avait de quoi faire froid dans le dos. Celui du temps aussi beau qu'en ce moment fit aussi frissonner le livreur ; ça avait très bien arriver il y a quelques lunes. Avec le temps inexistant qui ne passait même pas, il était dur de se rendre compte des jours qui passaient ; impossible même. Au début, l'histoire sembla paisible, mais tourna bien vite à l'horreur lorsque quelque chose sembla suivre le pauvre chef, le poursuivre à travers toute la forêt, le poussant même à quitter les sentiers, à se perdre dans la jungle.. avant de tomber d'une falaise. Et tout ça à cause de quoi ? Ou de qui ?

« Celle qu’on perd en arrivant jusqu’ici… Celle qui a rampé hors des limbes où Peter l’avait rangé, fit-elle avant de murmurer d'une voix étranglée, son Ombre. »

Tenu en haleine pendant toute l'histoire, le Sans-Visage ne sembla se permettre de respirer qu'à cet instant-là, tant sa respiration devint rauque et sifflante. C'est que sa maman, elle racontait les histoires comme personne, et le pire dans tout ça, c'était que..

« Cette histoire est vraie. Ceux qui vont dans la Lande des Songes Morts, on ne sait jamais ce qui leur arrive. L'ombre, elle, a pu en échapper et retrouver son propriétaire. Je me demande ce qu'il serait advenu si l'ombre avait rattrapé Hairy. analysa alors Rachel. »

Là, il fallait s'avouer que l'histoire avait tout pour être vraie. Devaient-ils craindre leur ombre ? Et, oui, que se serait-il passé si elle avait finit par retrouver son possesseur ? Oh, Peter n'aurait sans doute pas apprécié ça, pas tout du tout même. Et si certains parvenaient à cacher leur grandissement, cacher une ombre, ça, c'était impossible.

« Tu connais une histoire, Crackers ? À ton tour de nous faire frissonner, reprit-elle finalement tout en le toisant. »

Prit au dépourvu par cette question qui le concernait, le Sans-Visage tourna légèrement la tête en direction de la rouquine ; avant de hocher timidement la tête.

« J'en.. j'en c-connais une mais.. avait-il commencé tout en jouant avec ses doigts, terriblement intimidé et embarassé, elle est pas.. comme vos histoires à vous, c'est pas.. des fantômes qui font peur, c'est.. euh.. sur un monstre. »

Dans le monde réel, on aurait sans doute eut du mal à croire à une histoire de monstre.. mais sur l'île de jamais, il en existait des tas, et tous plus terribles les uns que les autres. Et pourtant, certains d'entre eux étaient des humains.

« C'est pas.. pas un comme ceux du la.. labytruc.. reprit-il sans trouver le mot, c'est une personne c-comme vous, ou.. ou même Peter, ou.. ou n'importe qui d'autre.. Il ressemble pas à un monstre, mais parfois, il peut.. peut.. être un g-gentil dragon, ou encore juste à un petit chien tout.. tout petit. On.. on ne sait jamais c-comment il est.. Mais.. mais.. il est toujours prés de nous, il nous.. surveille. »

Tout en disant ces mots, le petit garçon avait toisé les personnes dans l'assemblée, comme pour vérifier qu'il n'était pas parmi eux. Par la même occasion, le souffle si bas de sa voix était encore plus tiraillé que d'habitude, que ce soit à cause de la peur - réelle et non pas feinte - que du flot inattendu de mots. Pourtant, il ne pouvait pas s'arrêter là, son histoire n'était pas terminé.

« On fait pas attention à lui on.. on lui parle même, des enfants rient même avec lui puis.. un jour, il décide d.. d'attaquer, de.. de vous dévorer, ou.. vous faire du mal. Il.. il vous prendra en chasse, vous.. vous proposera de jouer ou.. autre chose, et.. et si vous acceptez de le suivre.. »

Retenant un hoquet et une toux nerveuse, le petit homme sentit alors sa voix se briser tandis que son regard plongeait vers les flammes crépitantes du feu de camp.

« Vous existez plus, termina-t-il sans préciser sa fin. »

Une fois son récit terminé, le petit homme prit une profonde respiration avant d'essayer de retrouver son souffle ; et il toussa même un peu. C'est qu'il n'avait jamais autant parlé de sa vie ! Surtout pas pour raconter une telle histoire.

Et c'était pas demain qu'il recommencerait cet exploit.


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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptySam 3 Oct 2015 - 22:39

- Hm, je n’ai ni vu de ces fantômes en putréfaction, ni de "vinyle", ni de blessures écoeurantes, je ne peux qu’imaginer.

Dans un accès de morgue, Green se retint de répliquer : dans le fond, c’était mieux que ni Pit ni les autres ne voient ce à quoi elle était régulièrement confrontée. Le rôle des Soigneurs était loin d’être facile ou pour les âmes sensibles, il était de ceux qui avaient de fâcheuses répercussions sur ses pratiquants, de ceux qui faisaient naître des inquiétudes, des responsabilités. Ceux qui faisaient changer.

- Je vais vous proposer mon histoire, enfin, ce que j’en connais.

Pit s’était ramené au centre du cercle, la coupant brutalement dans la spirale amère de ses réflexions. Mieux valait, en un sens.

L’histoire de Soap, telle que le Joker la racontait, était suffocante. Green l’écouta sans s’en affoler - enfin, tenta. Mais le récit du Chef contenait des éléments auxquels elle ne pouvait pas rester insensible - elle avait pourtant essayé.

- ... que c’était comme ça que Soap aurait disparue, noyée dans la boue...

Elle ferma les yeux, résista à l’image du mieux qu’elle pouvait. Mais l’idée de noyade avait toujours été trop forte pour elle, elle emportait sa résistance et son assurance pour les balayer de ses vagues. Green se replia sur elle-même, mais impossible d’échapper aux mots du Joker : Soap avait les poumons emplis de boue, elle tentait de cracher mais l’eau sale s’était infiltrée partout. Jusque dans la bouche, dans les yeux. Les larmes noyées, les cris étouffés sous la crasse. Trop lourde pour remonter, à peine une main hors de l’eau et personne pour l’aider. Lutter, lutter jusqu’à la fin, jusqu’à ce que l’eau s’infiltre jusque dans le cerveau et balaie tout.

Comme une vague...

- Voilà pour moi, vrai ou faux, à vous de voir~

Relevant vivement la tête, Green foudroya Pit du regard avant d’essuyer rageusement ses yeux que la peur avait humidifiés. Elle le détestait pour avoir raconté cette histoire, elle se détestait pour y avoir cédé. Une moue boudeuse vint tordre ses lèvres, c’est à peine si elle acquiesça lorsque Rachel proposa d’utiliser le récit comme menace pour les enfants sales. Elle aurait pu approuver, pourtant : un patient sale, c’était toujours désagréable. Mais elle n’y arrivait pas, pas encore. Elle n’était pas totalement remontée.

- Ça peut pas être vrai.

Une voix vaguement familière vint s’ajouter à la scène. C’était la fille de tout à l’heure, celle qui avait quitté brutalement le feu... et revenait avec du maïs. Laïla l’accueillit avec une joie non dissimulée, ce qui aurait pu faire sourire Green si elle n’était pas encore - légèrement - sous le choc. Avec intérêt, elle écouta la réfutation de Bambi et s’y accrocha comme à une bouée. Bien, très bien, c’était impossible et ça la rassurait. Non pas qu’elle avait peur du spectre de Soap mais... mais... elle n’aimait pas imaginer qu’une telle chose aurait pu se produire en réalité. Vraiment pas. Dommage que Bambi ne soit pas parvenu au bout de son explication, pour le coup Green était vraiment curieuse. Mais bon, elle pouvait comprendre l’attitude de la Cascade : elle-même n’était pas des plus à l’aise quand il s’agissait d’interagir.

Laïla, de son côté, semblait bien plus dans son élément. La Grincheuse la regarda se substituer au dernier conteur, expliquant qu’elle allait à son tour raconter une histoire. Avec une perplexité qui se mua soudain en horreur, Green la vit se saisir d’une branche enflammée, la pointant sur chaque membre de l’assemblée. Certes, elle ne les menaçait pas avec non plus, mais c’était plus fort qu’elle : à chaque fois que le bâton passa près de son visage, la Soigneuse ne put s’empêcher de couvrir, de la main, son visage. Foutu conditionnement, foutus réflexes. Tant pis, de toutes façons tout le monde - conteuse y compris - serait trop absorbé par le récit pour remarquer ses réactions.

Devenue plus réceptive après l’histoire de Pit, Green se fit attentive aux paroles de Laïla. Sa victime, comme celle qui savonnait, était dotée d’un nom et d’un rôle. Hairy le Chef, Hairy sans ombre qui court tout seul, poursuivi par quelque chose d’horrible et d’angoissant. La guitariste était une conteuse excellente, si expressive qu’il était bien difficile pour la Grincheuse de ne pas s’imaginer la frayeur du pauvre Raccommodeur et son effroi en découvrant...

- Son Ombre.

C’était plus fort qu’elle, Green avait senti un frisson la parcourir. Elle s’était attendue à tout, sauf à ça. C’était qu’on les oubliait trop souvent, les ombres avides. À force de ne plus en voir...

- Cette histoire est vraie. Ceux qui vont dans la Lande des Songes morts, on ne sait jamais ce qui leur arrive. L’ombre, elle, a pu en échapper et retrouver son propriétaire. Je me demande ce qu’il serait advenu si l’ombre avait rattrapé Hairy.

Dans un instant d’égarement, Green se demanda si, au fond, le pauvre Chef aurait été plus complet avec son ombre. Mais hors de question d’exprimer cet avis, surtout que Rachel ne s’adressait pas à elle mais à Crackers. Ce dernier acquiesça et se mit à raconter une histoire à son tour, restant néanmoins à sa place - ce que la Grincheuse pouvait, une fois encore, comprendre.

Le Sans-Visage n’était pas conteur aussi talentueux que ceux qui s’étaient déjà exprimé. Mais il y avait, dans son récit, un parfum de vraisemblable qui fit froncer les sourcils de la Grincheuse. Elle attendit la fin du récit pour, sans réfléchir, poser la main sur l’épaule de Crackers et y exercer une légère pression, rien de plus. Une marque de soutien.

- Vous racontez bien, tous. Finit-elle par dire d’une voix rauque, un peu embarrassée. Même toi. Rajouta-t-elle à l’intention de Pit, en lui adressant un regard opaque. Elle eut l’air de vouloir rajouter quelque chose, ouvrit la bouche, la referma. Puis finit par reprendre :

- J’comprends pas l’intérêt de se faire peur, en fait. Je trouve que c’est assez glauque ici pour qu’on en rajoute... enfin, c’est pas TOUJOURS glauque non plus hein, mais voilà. Et je sais, je suis pas cohérente puisque j’ai voté pour les histoires, aussi. Mais je sais pas. ça me semblait cool avant et maintenant pas. Et je...

Elle quoi ? Elle n’en avait plus aucune idée, maintenant, et son intervention devenait franchement risible. Se tournant vers Pit, elle l’apostropha dans l’idée de détourner l’attention :

- Alors ça vient, ce maïs ?

Très subtil détournement, vous l’accorderez.
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Pit
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyDim 4 Oct 2015 - 12:02

L’intervention de Bambi, une revenante, avait donné un sourire amusé à Pit. Impossible ? Le Joker sembla réfléchir sur la question.

- … noyer… étouffer…

L’esprit cherchait vraiment à comprendre ce qu’elle voulait dire par là. Le Chef des Raccommodeurs ne comprenait pas facilement parfois.
Puis Laila lui donna la mission de s’occuper du maïs. Du maïs ? Il cligna plusieurs fois des yeux, comme pour se réveiller de ses pensées. Pourquoi s’occuper de maïs ? Il fallait une casserole, de l’eau bouillante, du beurre et du sel. Il fallait aussi des sortes de petites poignées qu’on plante ensuite de chaque extrémité de la nourriture et enfin la ronger pour la manger… c’était comme ça qu’il avait appris. C’était comme ça qu’il devait faire chez lui, une manière du pays. Mais ça, il ne s’en souvenait pas.

Il observa donc les grains jaunes que la Cascade avait amenés. Le Joker lâcha un regard à Laila et Bambi, pourquoi le demander à lui ? Il ne s’occupait jamais de la cuisine.

Au final, lentement, sans grande motivation, il chercha à comprendre ce que les autres attendaient de ces grains de maïs. Du popcorn ? Ou du maïs grillé ? Pour le dernier il aurait fallu qu’ils soient entiers. Donc, le popcorn. Sans sel ? ou sucre ?
Pit roula les yeux, il n’en avait vu nulle part, de sucre ou de sel.

Tandis qu’il préparait, à moitié concentré, le satané maïs-qui-sera-si-fade-qu-on-en-mourrait, il écouté d’une oreille ce qui se passait.
Le problème, c’était que son attention était maintenant partagée en trois. Une pour la différence des conséquences noyer et étouffer, une pour la bouffe fadasse et une pour les histoires.

L’histoire de Laila, avait donné un gloussement au Joker lorsque la fin était arrivée. L’Ombre, ce serait marrant de la voir à côté, et pourquoi pas… de tenter de se faire un manteau avec. Les yeux rivés sur le maïs qu’il préparait, il eut un large sourire. L’idée de trouver des ombres et de les capturer était plaisante. Peter le faisait, non ? Enfin, Pit ne comprenait pas vraiment. Le seul intérêt qu’il y trouvait s’était de s’en faire des manteaux.

- Mais… qui a rapporté cette histoire ?

Des mots marmonnés, les yeux rivés sur la nourriture. Il n’attendait pas de réponse, juste une réflexion personnelle qui avait débordée de ses pensées.

S’en suivit la suite de la soirée.
Pit fronça les sourcils en se rendant compte qu’il n’arrivait pas à entièrement suivre tout ce qui se passait pendant que ses attentions étaient en nombre de trois.

Rachel avait parlé de se servir de l’histoire de Soap pour faire peur aux enfants crasseux, mais ça, elle l’avait pas dit avant l’histoire de Laila ? Le Chef des Raccommodeurs se frotta le front, comme si tout cela lui donnait mal au crâne. Puis il eut un rire, qu’il étouffa d’une main.

- Hairy devait être un piètre Chef pour mourir ainsi, sans même laisser quoique ce soit derrière lui, pas même des marques gravées.

Large sourire à s’en déchirer les joues, le Joker n’aimait pas le fait que l’on puisse se souvenir des autres chefs raccommodeurs. Lui, il a eu sa place en détrônant le précédent, il n’avait pas fait long, il était bien en dessous du niveau de Pit. Il y a plus de mérite à détrôner un Chef que de le succéder suite à une mort.
L’esprit s’égarait dans les profondeurs égocentriques, il fallait revenir vers le maïs.

La suite, la suite.
Crackers. Bien bien, un enfant avec un masque des plus amusants. Pit l’observa du coin de l’œil, pendant que la préparation de la nourriture touchait à sa fin.
L’histoire était tout aussi plaisante que les autres.
Pit n’avait pas peur ? Sans doute il pouvait frissonner, mais il avait peur d’autre chose. Quelque chose dont il n’avait pas conscience, mais ça avait eu de graves conséquences. Son esprit avait trouvé un moyen de noyer l’alerte consciente de l’hypothalamus en le plongeant dans un monde aux résonnements différents.

- J’adore ton histoire, Crackers.

Large sourire, c’était vrai. Il adorait ce chien, ce petit dragon, si sympathique, qui joue puis qui attaquera. C’était exactement le schéma du Jeu… c’était.. exactement ça.

- Tu n’as pas idée à quelle point ton histoire est vraie.

Sourire bien moins exagéré que de coutume, les yeux d’absinthe rivés sur le Sans-Visage.
Peut-être que Pit s’identifiait au récit, peut-être qu’il n’avait pas conscience qu’il y avait justement une sorte de chien semblable qui jouait avec lui, lui murmurant dans les oreilles le Jeu. Un chien vert, avec des ailes et une odeur anisée. Plutôt une fée verte qu’un chien.

Puis Green parla, et le Joker ne comprenait pas. Il eut un ricanement, il ne pouvait réagir autrement. Si la Grincheuse n’aimait pas ces histoires, qu’importait ? C’était drôle de la voir comme ça, presque plus que de la voir chasser des lucioles.
Large sourire.

D’ailleurs, face à la dernière phrase de la Poupée de Nerfs, Pit la regarda durant quelques secondes, large sourire toujours et encore. Elle sautait du coq à l’âne la demoiselle.

- Depuis le début de ton speech pour arrêter de parler de nos fabuleuses histoires. Fais attention d’ailleurs, je suis sûr que j’ai vu un chien vert tout gentil te tourner autour, peut-être que c’est le monstre de l’histoire de Crackers.

Il éclata de rire et retourna à sa place, laissant libre passage à qui voulait prendre du maïs. Mais décidément, il adorait l’histoire du Sans-Visage.
Mais… pas de réponse à la différence de la conséquence entre noyer et étouffer. Il adressa finalement la question à Bambi, c’était elle qui avait dit ça, elle devrait pouvoir lui répondre, non ? Large sourire, attendant une solution.

- Bambi~ dis-moi, quelles sont les conséquences de noyer et étouffer ? Je ne comprends pas, dans ma tête j’utilise ces mots en synonyme.

Il ne cherchait pas à lui faire du tort, hors de question ce n’était pas le thème du jeu, il cherchait juste, vraiment à savoir. Un réflex inconscient, il à la possibilité de poser des questions et qu’on lui réponde. Chose impensable dans son passé, son esprit profite, vérifie que ça ne redevienne pas comme avant.

Il sortit un jeu de cartes de ses poches, les mélangea à répétition tandis qu'il fixait la Cascade de ses iris noyées d'absinthe.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyMer 21 Oct 2015 - 18:52


Elle réussissait à survivre, il fallait croire. Rester dans son coin à regarder les châtaignes et guimauves griller, mine de rien. Les histoires de fantôme ne lui faisaient pas si peur, lorsqu'elle voyait autant de gens frissonner. Son côté le plus rationnel qui reprenait le dessus, sans doute. Celui qui refusait toujours un peu d'accepter l'existence de monstres et d'animaux qui parlent. Comme le disait Green, il y avait déjà de quoi faire dans la vraie vie. Elle qui voyait quotidiennement des intestins d'animaux à l'air n'allait pas s'évanouir en parlant de choses qui n'existent pas … Pas vrai ? L'histoire de Laila réussit à la faire frissonner, cependant. Est-ce que son ombre pouvait vraiment revenir s'échapper ? A en croire Rachel, c'était pas impossible. Mais elle ne voyait pas en quoi ça pouvait être grave.

« Oh, ça m'a fait si bizarre de ne plus avoir d'ombre. »

Elle se sentit prendre la couleur d'une brique, comme si elle venait d'avouer quelque chose de terrible. Puis se cacha derrière ses cheveux pour la suite des histoires, hochant simplement la tête aux remerciements de Rachel. Un peu soulagée que celle-ci n'aie pas décidé de la haïr. Le petit garçon au masque bafouilla une histoire, puis la fille aux cheveux verts cracha une des ses contradictions. Bambi la fixa un moment, curieuse. Ça avait l'air de la travailler, ces histoires, quand même ... Puis Pit finit par s'adresser à elle, plantant directement son regard dans le sien. Oh oh. Moment gênant.

« Les conséquences ? » elle fronça les sourcils. « Les conséquences c'est que tu meurs. »

Elle se doutait un peu de ce que le chef voulait savoir, mais bon. Se mordillant la lèvre inférieure, elle reprit.

« Enfin, si je comprends ta question, c'est juste … c'est juste une question de vocabulaire, je crois. Quand tu te noies, c'est dans de l'eau, et quand tu t'étouffes, ça peut être avec n'importe quoi. De la terre …. enfin, j'ai entendu plein d'histoires de gens enterrés vivants, c'est vraiment horrible. » elle se trémoussa, mal-à-l'aise, sur le tronc d'arbre. « Ça rentre par la bouche et de nez et ça bloque les voies respiratoires et tu peux même plus crier et … euh. La boue ne pouvait pas être solide, c'est tout ce que je voulais dire. Soapy s'est noyée, et le résultat est le même. »

Insuffisance respiratoire, obstruction des voies aériennes, bref, morte étouffée la chiarde ! Ça devait être horrible, quand même … Rien qu'à l'imaginer, Bambi en avait les larmes aux yeux.
Rien d'inhabituel, donc. Elle sursauta en sentant les regards sur elle, ouvrit la bouche pour dire quelque chose, la referma, et finit par faiblement lancer :

« Je connais pas d'histoire d'horreur. Désolée. »

Ouais, parce que ce qu'elle venait de raconter n'était pas assez dégueulasse.
Elle se tut, baissa la tête et vit Pit sortir un paquet de sa poche.

« Oh ! Tu as des cartes ! Est-ce que c'est un jeu classique, ou un tarot ? Je peux ... je peux vous apprendre les règles, si vous voulez » elle bafouilla « mais sinon je crois qu'on peut lire l'avenir, avec un jeu de tarot. »

Non pas qu'elle sache comment faire : elle proposait juste. Quelque chose pour les distraire des histoires d'horreur, si possible. Non pas qu'elle aie peur, non, elle n'avait pas peur, et les fantômes, ça n'existait pas plus que les chiens verts qui se changent en dragon.






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Ancienne Mère
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptySam 24 Oct 2015 - 13:40



Feu de camp

with les Perdus





Fort de son succès, notamment de la véracité de son histoire qui semblait faire mouche, Laila releva le menton, le sourire assez fier et le regard pétillant. Elle ne prit pas tout de suite conscience des balbutiements hésitants de Crackers, relevant le défi de la diplomate, et se retrouva même étonnée qu’il s’essaye à prendre la parole pour apporter sa pierre à leur feu de camp halloweenesque. Se rasseyant sur son banc de bois improvisé, en spectatrice attentive, Laila se mit à froncer les sourcils, convaincue par l’histoire de son protégé, ressentant au creux de son ventre un malaise inexplicable sur lequel elle ne daigna pas s’épancher.

Frissonnant malgré la présence du feu de camp, Laila leva le pouce avec enthousiasme vers ce casque toussotant, discernant à peine le regard de l’enfant à travers les hublots scintillants sous la lumière, comme deux yeux de monstre.

« Je pense… » Elle se racla la gorge. « Je pense que nous connaissons assez l’Île pour savoir qu’en plus des dinosaures, des comètes, des lapins crétins et des autres, il y a aussi assez de monstres pour nous menacer. » Son index se replia en crochet. « Et je ne parle pas d’un certain Pirate, ennemi humain et perceptible. »

Que l’on soit une petite fille noyée dans la boue, les âmes errantes des disparus s’attardant à l’infirmerie, ou une ombre s’acharnant à retrouver son propriétaire, rien n’était pire que l’imaginaire dans toute sa splendeur. La présence invisible, tranquillement cachée sous les lits ou à l’intérieur des placards. Dont chaque grincement, couinement, bruit suspect de la forêt, semblaient être les complices de ces monstres sans visages.

L’appui de Pit, sous la forme d’un obscur compliment, lui fit claquer des mains pour rompre l’atmosphère pesante qui venait de s’installer.

« Je pense qu’on peut dire que c’est Crackers ce soir qui remporte la palme du meilleur conteur de frousse ! »


Néanmoins, il était apparemment temps pour certains de passer à autre chose.

Sans participer au jeu, et sans laisser le temps à Laila de lui en faire la proposition, Green posa son verdict par quelques propos qui firent froncer les sourcils à la Ritournelle.

Elle connaissait la soigneuse de réputation, le genre de fille toujours à l’écart et pas vraiment enthousiaste à participer à ce genre de soirée. Sa présence au feu de camp était aussi surprenante qu’enthousiasmante. Il ne fallait donc pas la faire fuir, malgré ses tensions visibles avec le chef des Raccommodeurs.

Laila pris sur elle de ne pas commenter le vote précédent, histoire de ne pas en rajouter une couche, et lui sourit avec douceur.

« Très bien ! Passons à autre chose alors ! De toute façon, nous sommes réunis ici pour nous amuser, tous, et avec tout le monde. » Appuya-t-elle discrètement avant de se tourner vers Pit et Rachel.

« Je ne suis pas du genre à refuser une partie de cartes, je trouve même que c’est un sacrée bonne idée. Mais pourquoi ne pas inventer un nouveau jeu ? » Laila reposa sa guitare et s’avança vers le chef. « Si tu nous autorises à utiliser ton paquet, on pourrait faire une distribution. Si je ne me trompe pas, il y a en tout… 52 cartes. Nous sommes 6, ce qui nous en ferait à peu près 8 chacun. Celui qui a le plus petit nombre à chaque fois a droit à un gage. Qu’en pensez-vous ? Et bien sûr, si Pit accepte, vous prenez vos cartes sans les regarder ! »








Pour plus de cohérence, Pit est invité à poster en premier !
Vous êtes invité à prendre 8 cartes, mais en les gardant tournées vers le sol et donc sans les compter !
Ce tour sera un peu plat, le suivant sans doute aussi, mais c'est pour pouvoir attraper tout le monde avec des gages.
Merci de votre coopération *ton de flic*


Dernière édition par Laila le Dim 1 Nov 2015 - 22:03, édité 1 fois
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Pit
Pit

♣ Chef des Raccommodeurs ♣


✘ AVENTURES : 1072
✘ SURNOM : Le Joker
✘ AGE DU PERSO : 17 ans

✘ LIENS : Quelques fleurs perdues dans un fossé de cartes
le SWAG


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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyDim 1 Nov 2015 - 13:11

Et la Cascade expliqua, le Joker souriait. Un léger rire, c’était amusant, intriguant.

- C’était donc ça.

Ton amusé, mais pas dénué d’intérêt, il s’était réellement intéressé aux paroles de la Mère Apprentie des Chasseurs. Un groupe qu’il fallait sans doute bien veiller à ce qu’ils se lavent la peau après chaque mission. Le regard partait ailleurs, happé par un souvenir, ce qu’il avait laissé, ce qu’il laissait à un endroit. Il lui en faudrait plus. Il secoua légèrement la tête, pour chasser ses pensées, elles ne devaient pas se montrer ici. Ce n’était pas le thème du jeu.

Alors qu’il faisait claquer ses cartes, comme si leur bruit allait garder son esprit ancré dans le moment présent, son regard se posa brusquement sur Bambi. Elle l’avait tiré de ses réflexions, il fronça d’abord les sourcils. Plus par incompréhension, puis il retrouva son air habituel une fois qu’il eut compris.
Les cartes, elle voulait les cartes, pour jouer. Intéressant, il aimait bien le poker, ou le tarot. Sauf que le Joker inventait les significations de son propre tarot, rien de logique ou de particulièrement juste, Les cartes disent ce que le Chef décide de voir.

Ça aurait été amusant de voir ces cartes dans les règles des autres. Il allait tendre le jeu de poker à Bambi.

- J’aime bien le tarot, mais c’est un jeu de poker. Pourtant je me suis fait mon propre tarot avec, mais du coup ça a plus rien à voir avec l’originale.

Il réfléchit comment ils auraient pu tirer ces cartes en faisant de ce jeu qui permettait apparemment de lire l’avenir, mais lui-même ne savait plus vraiment comment il se débrouillait. Il avait peut-être un jeu de cartes différent dans ses affaires.
Puis ce fut Laila qui sortit Pit de ses pensées. Il ramena par la même occasion son jeu vers lui, il la regardait du coin de l’œil pour finir par tourner la tête de quelques degrés.
Large sourire.

- Yup, 52 cartes pour le jeu de poker.

Un rire.
Elle avait dit « inventer » de nouvelles règles ? Intéressant, avec des gages, un jeu de hasard au final. Le hasard pouvait être affreusement agaçant, selon le Joker, mais il ferait avec. Ils jouaient, un jeu mineur au milieu des Jeux du grand plateau.
Il pouvait bien occuper son esprit à cette activité.

Avant de tendre le paquet de cartes, Pit les fit claquer et les mélangea et les fit s’ouvrir en éventail pour en montrer les faces marquées à la Ritournelle. Que des faces de la famille de cœur.

- Je veux bien qu’on se lance dans ce jeu.

L’éventail refermé, le Chef des Raccommodeurs le ramena vers lui. Pour arranger l’ensemble des cartes, rentrées, et de nouveau au nombre de familles correct. Le tour devait passer par cette étape, s’il voulait remettre les choses dans l’ordre avant de donner le paquet.

- Il doit y avoir le bon nombre, sans les jokers évidemment.

Large sourire, évidemment.
Ce n’étaient pas ces gages qui allaient être la véritable source de problème pour le Joker. Non, non. C’était plutôt ce qui arriverait, plus tard, ailleurs.
Ici, ce n’était qu’une parenthèse.
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Ancienne Mère
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyDim 1 Nov 2015 - 21:41

Crackers,meilleur conteur de frousse. Voilà un titre clinquant. Si ça n'avait pas été la nuit, Rachel aurait confectionné une couronne de fleurs, pour l'occasion, et en aurait coiffé le Livreur. Mais la situation ne s'y prêtait pas, et Green coupa rapidement court à la scène. La Soigneuse semblait particulièrement nerveuse. Elle agissait brusquement, se noyait dans les justifications. De quoi rendre perplexe la Mère des Diplomates, la pousser à se lever pour demander quelques éclaircissements. Néanmoins Laïla la coupa avant même qu'elle puisse émettre le moindre son. La Mère proposait une alternative, un changement de programme que Rachel accueillit d'un vague haussement d'épaules. Elle n'allait pas agir à contre-courant, au risque de créer un malaise.

Un jeu fut proposé, avec les cartes que le Joker était en train de mélanger avec l'élégance d'un croupier de Las Vegas.

« Si je puis émettre un souhait... » commença à Rachel en levant la main, disciplinée. « Les gages ne doivent nullement porter atteinte au concerné. Rien de trop dangereux comme s'amuser à s'étouffer avec un foulard, passer une nuit dans le Cachot... » Nombre d'enfants avaient connus déjà pareils bizutages, et on les avait retrouvés dans un état critique, voire mourant. « Si jamais le jeu va trop loin, la victime devra le dire. En prononçant un mot qui sera comme un signal. Un mot comme... tartiflette. »

Ce n'était pas le genre de mots que l'on prononçait à tout va. Il était assez incongru pour alerter les autres.

Rachel alla, d'elle-même, piocher huit cartes dans la main de Pitt. Retournant à sa place, la Mère veilla à conserver les cartes, face cachées en bas, conservant le mystère. Attendant la boule au ventre.
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Ancien Pirate de Terre
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MessageSujet: Re: Feu de camp [Sujet complet]   Feu de camp [Sujet complet] - Page 2 EmptyMer 25 Nov 2015 - 12:31




Feu de CampLes histoires sont la chose la plus importante au monde.



Suite à son histoire, le petit homme commença à se sentir mal-à-l'aise, comme s'il en avait trop dit, et que le Dragon allait finir par venir pour se venger, que tous ces monstres ne finissent par revenir pour tous les persécuter. Cette histoire finirait mal, c'était certain, mais le plus tard serait le mieux ; alors si le petit homme pouvait encore profiter de sa vie paisible, c'était tant mieux. Et sinon.. tant pis. Il avait fait beaucoup de bêtises depuis son arrivée sur l'île, dont celle de raconter cette histoire - son histoire - à ses comparses d'une nuit.

Heureusement, le Joker ne tarda pas à le sauver de ses pensées.

« J’adore ton histoire, Crackers fit le Chef des Raccommodeurs, tu n’as pas idée à quelle point ton histoire est vraie. »

Oh si, il le savait très bien.

Encore plus mal-à-l'aise et terrifié, l'enfant baissa alors légèrement la tête tout en frottant ses doigts les uns contre les autres ; un geste censé le rassurer, sans doute. En silence, le Sans-Visage écouta alors la soigneuse rechigner à l'idée de raconter une histoire, car l'île était déjà suffisamment sombre et effrayante pour ne pas commencer à s'effrayer les uns les autres. Toutefois, ce ne fut pas l'avis de Pit, qui ne put s'empêcher de faire une petite référence - non dissimulée - à l'histoire du cadet du groupe, intéressé qui ne put s'empêcher de hoqueter nerveusement à cet instant là, avant que le chef ne retourne discuter avec Bambi, au sujet de la différence entre se noyer et s'étouffer. Génial. C'était trop, le livreur eut presque l'impression de s'étouffer également, avec sa respiration qui se fit plus rapide.

Le cœur battant la chamade, Crackers observa alors le chef des raccommodeurs jouer avec ses cartes, tandis que la Cascade expliquait les différences entre les deux mots ; ce qui n'arrangea en rien l'état du môme.

« Je connais pas d'histoire d'horreur. Désolée, finit-elle alors par dire, changeant deux fois de sujet, oh ! Tu as des cartes ! Est-ce que c'est un jeu classique, ou un tarot ? Je peux ... je peux vous apprendre les règles, si vous voulez.. mais sinon je crois qu'on peut lire l'avenir, avec un jeu de tarot. »

Puis, d'un coup, Laila se fit entendre à nouveau, après avoir tapé dans ses mains. Bien sûr, ce bruit sourd ne put que faire sursauter l'un de ses fils ; légèrement, mais quand même.

« Je pense qu’on peut dire que c’est Crackers ce soir qui remporte la palme du meilleur conteur de frousse ! annonça-t-elle fièrement. »

Surprit, le Sans-Visage posa son regard sur la mère-apprentie des livreurs, le cœur battant plus vite, mais cette fois-ci de fierté. Avait-il vraiment gagné cette épreuve ? Il avait du mal à le croire ! Ce n'était pas grand chose, mais le blondinet était heureux malgré tout.. rien qu'un petit peu. Quand bien même il était désormais l'heure de passer à autre chose.

« Très bien ! Passons à autre chose alors ! De toute façon, nous sommes réunis ici pour nous amuser, tous, et avec tout le monde. »

C'était une bonne idée ; et en plus, cela rejoignait celle de la Grincheuse d'arrêter les histoires d'horreur et de la Cascade de jouer aux cartes, ce qui, avouons-le, était ce qu'il y avait de mieux à faire pour tout le monde.

« Je veux bien qu’on se lance dans ce jeu reprit finalement Pit, il doit y avoir le bon nombre, sans les jokers évidemment. »

Sans dire quoi que ce soit, le petit garçon écouta alors sa mère expliquer les règles de ce nouveau jeu ; il fallait prendre 8 cartes, et la personne qui aurait la plus petite valeur devrait avoir un gage. C'était une bonne idée, mais au fond, Crackers ne pouvait s'empêcher de craindre ceux qui pourraient tomber.. quand bien même il se doutait que personne ici ne lui en donnerait de trop dégradant ou difficile. ... Pas vrai ?

Heureusement, Rachel fit entendre le son de sa voix, pour rajouter une règle.

« Si je puis émettre un souhait... Les gages ne doivent nullement porter atteinte au concerné. Rien de trop dangereux comme s'amuser à s'étouffer avec un foulard, passer une nuit dans le Cachot... souffla-t-elle après avoir levé la main, si jamais le jeu va trop loin, la victime devra le dire. En prononçant un mot qui sera comme un signal. Un mot comme... tartiflette. »

Quel drôle de mot ! Mais au moins, on était certain de ne pas l'oublier. C'était discret, mais en même temps, tout le monde le comprendrait. C'était un bon mot, vraiment.

« Tartiflette.. murmura-t-il alors, comme pour s'encrer le mot bien dans le crâne ; afin d'être certain de ne pas l'oublier. »

Et sur ce murmure, le livreur tendit la main pour attraper huit cartes à son tour, quelques secondes après la Menteuse. Toutefois, il ne put s’empêcher de se tourner en direction de Green, pour lui montrer ses cartes - retournées pour qu'on ne voit pas leur valeur, bien sûr - et être certain qu'il en avait bien le bon nombre. Il en était presque certain, mais on ne savait jamais.

« J'ai.. j'ai tout bon ? lui demanda-t-il alors. »

Mieux valait éviter d'avoir un gage pour tricherie ou faute avant le début même de la partie. Prudence était toujours de mise avec Crackers.


©️ Jawilsia sur Never Utopia



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