Glucose n’est pas surnommé•e l’espiègle pour rien. Comme plusieurs fées, yel aime jouer des tours, surtout aux garçons perdus (les sirènes réagissent moins bien à ses farces) (allez savoir pourquoi).
Généralement, yel se cache dans l’eau et arrose la première personne qui se penche. Yel passe également en dessous de personnes qui nage et s’ils ont les yeux fermés, yel leur pince les joues/le nez/le visage. Puis yel remonte rapidement à la surface et s’envole avant qu’on ne l’attrape. Ce qui marche plus ou moins.
Sauf qu’yel a du mal à nager. Ses ailes li gène. Et pour une fée des eaux, c’est un peu handicapant. Yel est obligé•e de les replier et de couler à l’horizontal pour aller voir ce qui se passe sous la surface. Yel se fait parfois un tuba avec un roseau, parce qu’yel n’a pas de branchies non plus !

Glucose a un secret qu’yel n’avouera à personne parce que pour une fée de l’eau, c’est vraiment honteux. Yel a peur des abysses, les grandes profondeurs comme on l’appelle aussi. Les bas-fonds marins l’angoisse (la peur de se noyer, évidemment). Aussi évite-t-yel autant qu’yel peut les mers et océans.
Du fait de son jeune âge, yel n’est jamais allé dans le monde réel pour l’instant. Yel doit y aller au prochain printemps. Mais cela ne l’enchante pas plus que ca.

Glucose a érigé•e la contradiction au rang d’art.
Par exemple : yel passe beaucoup de temps à se pomponner, à se faire beau•lle, à récolter toutes sortes de chose (fleurs mais aussi pierre, coquillage, algue, perle…) pour se créer des tenues, des coiffures ou du maquillage tous les plus extravagant les uns que les autres. Yel passe du temps à s’admirer… avant de tout détruire dans la journée, de se salir, de déchirer ses vêtements quand ils ne sont pas pratiques ou d’enlever certains accessoires. Le raisonnement étant « C’est marrant que je le fait mais quand je me regarde p’us, j’oublie ».
Autre exemple : yel est toujours en activité. Sauf quand on lui demande de faire quelque chose ou une tâche. Là, yel devient tout d’un coup très fainéant•e et ne veut plus sortir de son nénuphar. C’est d’ailleurs dans ce nénuphar qu’yel fait la sieste. C’est sans doute pour compenser le fait qu’yel s’agite beaucoup.
Ou bien encore : yel aime beaucoup s’amuser mais est très mal à l’aise lors des fêtes des fées. Que ca soit le début très strict ou la fin en beuverie, yel n’arrive pas à trouver cela intéressant.
De plus, si la personne est plus « âgée » qu’yel ou juste trop ennuyante, yel sera systématiquement en désaccord avec elle. Peu importe le sujet. Et peut importe si yel a déjà argumenté•e dans l’autre sens.

Comme c’est une fée, yel ne peut contenir qu’un sentiment à la fois. Ce qui li rend très vite susceptible. Et qui donne envie à l’auteure de la dite fiche de diagnostiquer une incapacité à comprendre l’ambivalence commune. Sérieux, l’auteure est vraiment trop atteinte par ses cours. ‘Fin bref.

✄ Glucose est une fée neutre. Techniquement, cela veut dire qu’il faut employer « Yel » pour parler de… ben d’yel. Et accorder ainsi : malicieux-se ou encore malicieux•se ou malicieux-se-… Bon, vous avez compris l’idée !
✄ Ca, c’est bien sûr la théorie. Si ca vous dérange, vous êtes tout à fait libre d’utiliser il ou elle pour parler d’yel. Néanmoins, Glucose est dans ce cas tout à fait libre de vous servir du « mademoiselle » si vous êtes un monsieur ou inversement. Ben oui quoi !
✄ En clair : Glucose assume très bien son statut de fée neutre. En plus, cela lui donne des ailes d’une belle couleur. Yel ne voudrait changer sa condition pour rien au monde.
✄ Son nom, yel le doit à une "source" isolée à l'ouest de la rivière mystérieuse et dont yel se lave continuellement. L'eau qu'on y trouve est régulièrement polluée par la sève des arbres avoisinantes, légèrement sucré, à cause des divers insectes et oiseaux qui l’endommage. En théorie, yel devrait faire quelque chose pour y remédier. En pratique… Yolo ! (Puis cela n'a aucune incidence sur la rivière donc ce n'est pas si grave.)
✄ Yel passe une bonne partie de son temps près de l’eau, dans les rivières mais n’ose pas trop s’aventurer près du bateau des pirates. Ce n’est pas l’envie qui lui manque, non. C’est juste qu’on lui a interdit. Et bizarrement, yel a obéit à cet ordre. Mais seulement celui-là.
✄ Glucose est très rapide. Ce qui fait qu’yel se cogne souvent contre les arbres, les branches, les feuilles… Ben oui, c’est dur d’éviter les obstacles !
✄ Glucose a des oreilles de chats en guise d’élément animal. Cela est du au fait qu'un chat est miaulé au même moment que le bébé responsable de sa naissance riait. C'est peut être pour cela que ca lui donne un côté encore plus sournois (du moins d'après la fée). Yel a aussi des yeux bleus magnifiques. Sauf que la fée trouve que tout en yel est magnifique.
✄ Yel s’entend très bien avec Sugar, mais franchement, ca vous étonne ?
✄ Yel ponctue parfois ses phrases de mots… Qui n’ont aucun sens ! Ils servent juste à donner du ton.

« Never Never land ? » demanda la fée d’un air incrédule « Ben… Je n’ai jamais connu autre chose. Est ce que je peux vraiment dire que je l’aime bien si je n’ai rien connu d’autre ? Je peux ? Ou pas ? Ben, euh… J’aime bien. C’est ma maison. Et puis voilà. »

La fée hocha la tête sur le côté, ouvrant puis refermant sa bouche. « L’autre monde ? Les plus grands en parlent mais… Je ne sais pas, je n’y ai jamais mis les pieds. C’est comment ? J’ai pas envie d’y aller si c’est pas mieux qu’ici. Parce que, j’ai tout ce qu’il faut moi ! Et j’ai pas encore fini de découvrir toute l’île ! Et puis, y a des moineaux qui ont fait leur nids près de la source et la maman va avoir des petits, elle les couve depuis hier. Je veux pas manquer ça ! Et tout le reste ! J’aurais jamais assez de temps pouvoir les deux mondes à la fois ! »
-Désirerais-tu une autre vie ?
« Tu veux dire, être une autre sorte de fée ? Euh… être une fée de glace, ça doit être bien. Ou une fée des étoiles ! Ca m’aurait plus aussi. Ou des bois. Euh… En fait, il n’y a que les aristocrates qui m’auraient pas plu. Ca aurait été tellement ch… »
-Langage.
« Ennuyant ! » se rattrapa-t-yel de justesse en mettant les mains sur sa bouche. « C’est ce que je voulais dire. »
-Et être autre chose qu’une fée ? Tu n’aimerais pas ?
La tête horrifiée de Glucose servit de réponse : NON, JAMAIS DE LA VIE !

« Peter, il est trop fort ! » commença à s’agiter la fée. « Il vole, sauf qu’il a pas d’aile (ca doit être triste pour lui non ?) mais il est toujours content. Et à chaque fois qu’on vient, c’est toujours la fête. On joue toujours à plein de truc ! Même si j’ai du mal à jouer avec les garçons perdus. Et puis, lui ne me gronde pas. Il dit pas que je suis pas sage ou que je fais mal mon travail. Et parfois, il dit même que je suis joli•e. »
Yel marqua une légère pause.
« Mais parfois j’ai l’impression qu’il oublie que j’existe. Ou qu’il me rencontre pour la première fois. Mouyou. »

Le rire retentit partout dans la chambre. Ses éclats rebondirent, se fractionnant en pleins de petits morceaux. Et qui bondissent, sautent, faisant des « bouing bouing » sur tout ce qu’ils touchaient. Le berceau, les tableaux, le mobilier, la table à changer, le coffre à jouets, le doudou, les froufrous.
A cet instant, ils étaient tous encore un, pas très bien définis et encore un peu mêlés, qui venaient de naître du premier rire de cet enfant. Et déjà, ils s’échappaient, par la fenêtre ou la cheminé, guidés par cet irrésistible attraction.
Ce fut quand ils atteignirent les bords du Never Never land qu’ils se divisèrent pour de bon. Tous partaient, chacun dans un sens différent. Et yel aussi.

Yel mit du temps à se sentir individuel•le, unique et avec une forme fixe, plus seulement un éclat de poussière. Le bébé ouvrit les yeux, ne sachant pas trop où il était. Partout autour, il y avait de l’eau, une étendue d’eau. Et au dessus, yel pouvait voir deux majestueuses carpes qui tournaient autour l’une de l’autre.
Puis le manque d’oxygène se fit sentir et la fée s’appuya sur son pied pour remonter à la surface. Lorsque sa tête sortit de l’eau, les esprits avaient disparus. Peut être avait yel rêvé ? Tout était différent et plus froid. Yel se mit à crier, sans trop savoir pourquoi, et l’air lui brula la gorge. Sauf que tout ce qu’on entendit, ce fut un tintement de clochettes, très léger, qui fut emporté par le vent.

Li nouveau-né•e tenta de bouger mais ses ailes li gênaient : l’eau s’engouffrer contre ce qui lui donnait l’impression d’avoir un poids dans le dos. Yel les replia contre lui, ce qui était un peu moins pire mais toujours aussi gênant. Avançant péniblement jusqu’à la fleur de lotus, yel se hissa hors de l’eau avant de se secouer pour se sécher un peu. Une sorte de parfum lui collait à la peau. Yel se lécha : c’était sucré.
Sentant quelque chose sur sa tête, yel toucha un peu et découvrit ses oreilles de chat ! Après avoir tenté sans grand succès de les faire bouger, yel reporta son attention sur les expansions qui sortaient de sa scapula de chaque côté. Même en se tordant le cou, c’était impossible de les voir entièrement. Tout ce qu’yel pouvait apercevoir était qu’elles étaient bleues.
Utilisant l’eau comme miroir, yel constata que comme tout enfant qui venait de naitre, sa parure était absente et son corps découvert. Cela ne li dérageait pas vraiment (enfin yel avait un peu froid) mais divers animaux li regardaient bizarrement. Cherchant des yeux quelque chose, yel prit une feuille du lotus et l’appliqua autour de sa taille. Cela faisait une robe assez courte mais elle tombait dès qu’on arrêtait de la tenir. Il lui fallait une ceinture. La chose la plus proche qu’yel trouva fut une algue. Elle était visqueuse et peu jolie ce qui li rebuta même en en ayant besoin.
Yel l’accrochait donc quand yel entendit des voix.

-C’était par ici, je crois.
-Tu en es sûre ?
-Mais oui je te dis !

Deux fées aux ailes jaunes se chamaillaient, visiblement en quête de quelque chose. Quand elles l’aperçurent, il devint évident à tous les êtres les regardant qu’elle venait de trouver ce qu’elles cherchaient.

-Oh le voilà !
-La fée nouveau-née !
-Qu’elle est chou.
-Est ce une fille ou un garçon ?
-Idiote, regarde donc ses ailes !
-Oh mais oui c’est vrai. Oh. Mais comment t’es tu habillé trésor ?
-Ca ne va pas du tout. Ca ne tiendra jamais ainsi.
-Et puis ce n’est pas joli !
-Et regarde tes cheveux. Ils sont tout mouillés.
-Et ta peau ? Dans quoi t’es tu trempé ?
-C’est la sève, sombre petite. Il faut vraiment faire quelque chose à ce propos.
-Oh oui, vous avez raison.

La fée neutre les regardait avec amusement, passant de l’une à l’autre à chaque fois qu’elle prenait la parole. Yel ne disait rien, se contentant de faire de grand sourire.

-Comment allons nous t’appeler ?
-Sucre ?
-Mais non, il y a déjà cette mère du nom de Sugar. Vous n’avez aucune originalité ma pauvre fille.
-Vanille alors ?
-Confiture ?
-Oh non, pas confiture.
-Eh bien j’attends votre lumineuse idée.

La fée réfléchit un instant avant de taper dans ses mains.

-Glucose !

Li principal•e concerné•e, qui n’avait pour l’instant pas ouvert la bouche, sembla approuver vivement cette idée, applaudissant des mains.

-Eh bien va pour Glucose, soupira l’autre d’un air dépitée. Puisque cela lui plait.
-Que faisons nous maintenant ?
-Nous devons l’emmener voir la reine. Et ensuite, lui construire une maison.  

Mais Glucose n’avait pas envie d’aller au palais ou de rencontrer la reine. Le sommeil li gagnait trop. S’allongeant sur sa fleur, yel ferma les yeux et sombra doucement.
Sa lumière faiblit et bien vite, la fée ne fit qu’un avec la fleur, se fondant dans le décor.