Musique d'ambiance rp:

Crow est en débardeur vert pâle, short noir et de ballerines blanches.

Le soleil venait tout juste de percer les cimes de la forêt, me laissant extatique face à tant de beauté et heureuse de pouvoir me retrouver à l'aise devant tel spectacle.

Les perles de rosée parsemant une grande toile d'araignée tissée dans le creux d'un mur entourant l'arène attirèrent mon regard, réfractant la lumière en leur sein pour laisser passer un arc en ciel minuscule, presque comme si c'était le fait d'une fée…

Ainsi je me demandait de quelle espèce pouvait faire partie l'araignée créatrice de cette œuvre d'art tellement sa taille m'intriguais, elle était en effet assez conséquente, et les fils était particulièrement épais.

Mes rêveries m'échappèrent quand je sentis un court frisson, pour tout dire plus vivifiant et énergisant que glacial et incapacitant.

Je décidais donc de me mettre directement à m'échauffer, étirant tout d'abord mes bras, puis mes jambes, et je finissais par un tour de l'arène en courant.

La vapeur qui s'échappait de mes pores et de ma bouche était opaque, je jouait brièvement avec; tentant d'entrelacer mes doigts dans le nuage, de l'attraper…

Je me retournais, avançant vers mes rapières rangées dans leurs fourreaux au sol à côté d'une bouteille de thé artisanal que je n'avais pas encore goûté.

Je ramassais mes rapières, les attachais à ma taille et les sortais de leurs fourreaux...

-Il faudrait que je leur donne des noms un jour...Pensais-je à haute voix.

Je saluais alors un adversaire imaginaire, une épée coupant mon corps en une parfaite symétrie, pointant vers le ciel, l'autre derrière le dos touchant la poussière sur le sol mais pas le sol même.

Je me courbais légèrement vers l'avant puis ramenait les deux armes à chacun de mes cotés, les bras tendus, chaque rapières étant leurs extensions accusant le sol à ma gauche et à ma droite.

Enfin, commençât ma danse, je courrais, virais, pas après pas je coupais, tranchais, l'air ne laissant que du vide dans la traîne mordante de mes lames, je devais aller plus vite, plus fort, j'essayais des feintes face au fantôme ennemi, lançant estoc après estoc, taillade après taillade, tournoyant, m'entraînant à certaines acrobaties, sautant et presque m'envolant, comme un corbeau, annonçant une mort certaine à ceux qui voudraient du mal à ma famille, à ceux qui voudraient du mal à Peter.

Dans cette transe guerrière je me sentais plus forte, dès que j'empoignais mes lames je me sentais plus forte, plus puissante, plus vivante que jamais.

Après quelques temps de ce combat contre l'inconnu, je m'asseyais dans des gradins, posant mes lames rangées dans leur fourreaux à côté de moi, et ouvrant ma bouteille de thé.

Celui-ci était une récente expérimentation à base de fleur jaune trouvé, j'avais vu des lapins en manger donc techniquement aucun risque d'empoisonnement et j'ai rajouté un peu de lait de noix afin de donner un peu d'onctuosité au résultat...Ainsi je goûtais ce thé, et ...le recrachais immédiatement!

L'amertume de ce thé était tel que même la terre n'en voudrait pas si je déversais la bouteille au sol.

J'entendis alors des buissons bouger et un petit garçon en sortit, c'était Wobbly, je le connaissais de vue au Grand Arbre.

J'avais beaucoup moins de mal à travailler avec les jeunes de L'Arbre car leur naïveté touchante...je savais qu'elle ne me ferait jamais mal.

Je devais l'entraîner d'ailleurs aujourd'hui étant donné que le petit n'avait encore jamais participé à une bataille.

-Bonjour Wobbly. Alors, es-tu prêt pour ta première séance d'entraînement?

Je lui tendis la main, lui signifiant qu'il pouvait s'approcher et afin de me présenter correctement.

-Je suis Crow, et je suis ta nouvelle entraîneuse.

Aujourd'hui, Wobbly était un Chasseur ! Et comme tous les bons Chasseurs, il se levait tôt pour filer sa proie ! Équipé d'un attirail qui lui paraissait essentiel, soit une veste garnie de plein de choses inutiles telles que des fils de couture (qui pouvaient -selon lui- servir à attacher les pattes des animaux et à tendre des pièges), des bouts de bois (pour fabriquer les dits pièges) et des os (pour attirer les animaux -parce que ça marchait avec les chiens !) sensés faire de lui un Chasseur hors-pair.

Sans la moindre arme (parce qu'il n'allait pas tuer un animal, quand même, il ne faisait que jouer), le Passe-Partout s'était donc glissé hors de sa cabane tôt dans la matinée (évitant habilement Aphrodite au passage), avait pris les premières traces qu'il avait cru voir dans le sol (c'était Guts, son ami Éclaireur, qui lui avait appris à les repérer) et avait décrété qu'il s'agirait de sa proie de la journée. Le fait qu'il s'agisse d'un autre humain ne lui était absolument pas venu à l'esprit (on lui avait appris à repérer des traces, pas à les reconnaître).

C'est comme ça qu'il s'était retrouvé à proximité de l'Arène. Ce n'était pas un endroit qu'il fréquentait beaucoup, étant donné qu'il ne savait pas se battre. Ce n'était pas la partie de son travail d'espion qu'il appréciait le plus. Il était plus intéressant de réussir à aller et venir sans se faire remarquer, mais parfois, même James Bond n'avait pas le choix.

Une voix le fit sursauter et le sortit de ses pensées. Il y avait quelqu'un dans l'Arène ! Curieux, comme toujours, le garçonnet s'approcha de sa démarche bringuebalante, le plus silencieusement possible et se cacha dans un buisson à proximité. Quelqu'un était en train de s'entraîner. Ce n'était pas une Sentinelle, ou alors toute nouvelle (Wobbly aimait bien les Sentinelles, c'était ce qui se rapprochait le plus de l'espion silencieux et observateur qu'il souhaitait être), mais dans tous les cas elle était impressionnante ! C'était comme si elle dansait avec ses armes ! Le petit était épaté, comme le montrait sa bouche grande ouverte... que personne ne pouvait voir puisqu'il était dans le buisson.

D'ailleurs, peu de temps après, quelque chose qu'il ne chercha pas à identifier tenta de s'infiltrer dans l'ouverture. Le Passe Partout se mit à cracher et à passer ses petites mains potelées sur sa bouche pour enlever tout résidu de bestiole. Il ne s'était pas rendu compte que ses gestes l'avaient amené à sortir du buisson et sursauta quand la guerrière prit la parole. Il ouvrit grand les yeux en se tournant vers elle, pris au dépourvu.

Cela ne dura qu'une seconde. Une grand sourire envahit son visage enfantin.

« Pour de vrai ?! »

Il s'approcha sans la moindre trace de peur, tout excité d'apprendre quelque chose de nouveau. Il prit la main de Crow dans la sienne et la serra aussi vigoureusement que possible pour un enfant de cinq ans, avant de lui répondre.

« Moi c'est Wobbly ! Mais tu sais déjà. Comment tu sais ? Dis Crow, t'es pas Sentinelle, hein ? Moi je connais toutes les Sentinelles, même si je suis Raccommodeur. » Un mensonge pieux pour un gamin qui -comme la plupart d'entre eux- aime exagérer les choses. « Pourquoi tu m'entraînes ? Moi je veux bien parce que je ne sais pas faire, mais c'est toi qui a choisi ? C'est gentil, Crow, tu as l'air gentille ! Mais je t'ai regardé faire tout à l'heure, tu es trop forte ! Tu dois être dangereuuuuuse »

L'insistance qu'il mettait dans le dernier mot traduisait bien plus son excitation qu'une peur qui aurait dû être raisonnée et réfléchie au vu de ce qu'il venait de dire...

Je crûs qu'il ne lâcherais jamais ma main, tellement il était surexcité, me laissant bouche-bée, je ne savais quoi répondre à sa salve de questions, il ne me laissait pas le temps de répondre à l'une qu'il en posait une autre, cette petite boule d'énergie me consternais, moi qui n'avais pas l'habitude que l'on soit aussi chaleureux avec moi...

Sa joie de vivre était contagieuse, je souris doucement, me relevant, et frottant sa tête avant de répondre à ses questions unes à unes:

-Je sais que tu es Wobbly, et que c'est moi ton entraîneuse à partir d'aujourd'hui et jusqu'à longtemps car Messieurs Sharpy et Pit, nos chefs respectif en ont décidé ainsi, ensuite non je ne suis pas Sentinelle, je suis Armurière et ma spécialité c'est d'entraîner les Garçons Perdus au combat surtout les petits comme toi...

Je continuais aussi en lui demandant:

-Mais tu me regardes depuis combien de temps? Je n’ai rien entendu, tu es très discret dis moi! Tu serais un parfait Éclaireur!

Je me demandais encore pourquoi Peter voulait que les plus petits combattent aussi, mais tel était la volonté de notre Roi et rien ne devais la contrecarrer.

Je pris la main du petit et l'accompagnais jusqu'au centre de l'Arène puis une fois là bas je lui posait les questions essentielles que je posait à chaque enfant avant de commencer sa première séance d’entraînement.

-Tout d'abord tu peux te soulager de tout ton petit attirail, tu n'auras pas besoin de tout ça, ensuite je veux savoir les domaines où tu te sens le plus fort, (en terme de combat) et ensuite ceux où tu as le plus de mal.

Je fis quelques pas, tournant autour de Wobbly afin d'évaluer ses capacités physiques comme Monsieur Sharpy m'avait appris.

Pensant d'ailleurs à Monsieur Sharpy, je posais une dernière question de circonstance au petit, m'accroupissant devant lui:

-Wobbly, est-ce que Monsieur Sharpy; je ne sais pas si tu vois qui c'est; t'as forgé une arme propre à toi ou pas encore? Il a tendance à faire ça pour chaque nouvel arrivant, comme il m'a forgé mes rapières.

Si Wobbly posait énormément de questions (souvent d'une traite, parce qu'après il risquait de les oublier), il prêtait bien attention aux réponses. Et celles de Crow l'intéressaient grandement. Alors comme ça, c'était Pit qui avait décidé ? Oh, il avait sûrement pensé que c'était quelque chose d'essentiel pour un espion tel que lui. Et il avait raison ! James Bond savait se battre mieux que personne, après tout, c'était pour ça qu'il gagnait tout le temps ! Même si Wobbly préférait tout de même se cacher et se faire discret, savoir se battre ne pouvait pas être une mauvaise chose.

L'enfant secoua la tête avec entrain, ramenant ses cheveux à leur attitude désordonnée habituelle. Il fixait l'Armurière avec un grand sourire avant de mettre ses poings sur ses hanches, tout fier du compliment qu'on venait de lui faire.

"C'est parce que je suis un espion ! Comme James Bond ! Aujourd'hui je suis un Chasseur ! Et même que j'ai suivi des traces jusqu'ici, oui oui oui ! C'est mon copain Guts qui m'a appris. Il est Éclaireur et il est trop cool !"

Enthousiasmé par la perspective d'apprendre quelque chose de nouveau, le Passe-partout se laissa entraîner gaiement au centre de l'arène. Crow était peut-être une fille, mais elle n'était pas comme Aphrodite. Elle ne faisait pas peur. Elle lui rappelait un peu Kaitlyn, sa maman apprentie... mais en plus forte pour se battre !

Une fois arrivés, Crow lui demanda d'enlever ses affaires de Chasseur, ce qu'il fit sans poser de question. La suite, par contre, le laissait un peu perplexe. Tête sur le côté, Wobbly regardait la plus âgée avec une moue pensive et de grands yeux rond plein de points d'interrogation. Finalement, il haussa les épaules.

"Je sais pas moi ! Je sais pas me battre. Mais je sais me cacher, grimper aux arbres, et puis je peux aussi courir très vite si je veux ! Tu veux voir ?"

Sans attendre de réponse, l'enfant se mit à tourner autour de son instructrice, faisant des ronds de plus en plus larges et courant de plus en plus rapidement. Evidemment, il ne fallut pas longtemps pour qu'il dérape et se mette à rouler au sol. Plein de poussière, l'enfant se releva quasiment aussitôt, les bras en l'air en signe de victoire et un grand sourire lui prenant la moitié du visage.

"T'as vu ?! Trop rapide, hein ?!"

Puis il trottina pour revenir au niveau de Crow, secouant la tête de droite à gauche.

"Nah. Tu sais, les Raccommodeurs ils sortent pas beaucoup alors c'est pas très important de leur faire des armes. Nous, il nous faut des aiguilles ! Surtout que Yarn elle en prend toujours plein !"

A bien y réfléchir, il avait probablement quelques aiguilles sur lui, mais il doutait que la Lady estime qu'il s'agisse d'armes à proprement parler...même si Yarn ne serait pas du tout d'accord.

Ce bout de chou emplit d'énergie, me fit, sourire, j'écoutais ses réponses à mes questions attentivement, et notais tout cela dans un coin de ma tête.

-James...qui? C'est un Adulte? demandais-je sévèrement craignant que le petit se soit fait approcher de trop près par un Pirate.

Seulement le petit tigre, excité comme une puce se lançât au travers du terrain et fatalement chût, valdinguant, et roulant sur le sol entraînant avec lui un nuage de poussière grandissant.

Je courait à son encontre, effrayée qu'il se soit blessé gravement mais avant que je puisse arriver à sa hauteur, il s'était relevé, fier, constant dans son attitude, s'en était déroutant...

Je soufflait;

-En effet, aussi rapide qu'une araignée Babouk, cependant tu devrais essayer d'apprendre à rester concentré, attentif, et surtout à garder ton énergie en toi.

Je le regardais, les bras croisés, le regard inquiet, soucieuse de savoir s'il retiendra à l'avenir ce que je lui ait dit, et de son intégrité physique, mais apparemment tout allait pour le mieux.

Enfin je répondit à sa négation concernant les armes:

-Les aiguilles c'est très bien! Tu es petit, rapide, tu apprends, vite et par dessus tout tu es discret, ce qui veux dire que tu peux très bien te servir des aiguilles, comme le ferait l'oursin! Enfin si les aiguilles ne te conviennent pas on peut changer d'arme et trouver quelque chose qui te conviendrais mieux, j'ai quelques idées de rechange si tu veux.

A ce moment très précis j'étais heureuse, j'avais l'impression de me faire un ami, et je pensais déjà au fait que ce petit garçon allait devenir mon protégé.

Le Passe-Partout était déjà en train de suivre Crow dans l’arène lorsqu’elle lui posa une question qui le fit freiner des deux pieds dans le sable. Il la regarda, ses billes chocolat grandes ouvertes, la bouche en « o », tout étonné.

« Mais nooooooon ! C’est pas un adulte, c’est un ESPION. Et il est trop fort ! Un jour je vais être fort comme lui, je m’entraîne beaucoup tu sais ! Même que des fois les Sentinelles elles me voient même pas quand je les suis dans leurs rondes ! »

Ou peut-être qu’elles le voyaient parfaitement bien et qu’elles le laissaient faire en le surveillant du coin de l’œil mais ça, Wobbly n’en avait aucune idée.

Ils finirent par arriver au centre de l’arène, où le petit raccommodeur fit une démonstration de sa vitesse, non sans se casser la figure comme il le faisait très régulièrement. Il n’eut pas l’occasion de voir la Lady courir vers lui et il était trop excité par l’idée d’apprendre de nouvelles choses pour s’inquiéter lui-même de savoir s’il s’était fait mal ou pas. De toute façon, il ne sentait rien de douloureux.

Crow lui fit un compliment (assorti de plusieurs mises en garde auxquelles il ne prêta pas la moindre attention) et Wobbly lui répondit d’un grand sourire, tout fier avant de trottiner vers l’Armurière tout en répondant à sa question. Non, il n’avait pas d’arme. Yarn se servait des aiguilles, des fois. Souvent. C’était pour ça qu’il y pensait aussi.  Mais il secoua la tête en entendant les propositions de Crow. Il ne voulait pas se servir d’aiguilles comme des armes. C’était l’arme de Yarn, pas la sienne.

« Pas des aiguilles. Ou alors… »

Il fit la moue, sourcils froncés, semblant réfléchir très fort. Il avait quelque chose sur le bout de la langue.

« Ou alors une grosse aiguille. Tu sais, comme celles que les Chasseurs ils ont parfois, ils font Tsiouuuuuu et BIM ils attrapent de quoi manger ! »

En imitant le bruit, Wobbly avait mis son bras vers l’arrière avant de le remettre brutalement vers l’avant en faisant mine de tenir quelque chose dans la main qu’il lâchait ensuite. Il fronça les sourcils en regardant Crow, bras croisés sur le torse, boudeur.

« Je retrouve pas le mot ! »

Et il était évident que ça le contrariait profondément.

Un espion? Je ne vois pas ce que c'est... je suppose que c'est une chose venant de l'Ordinaire alors je n'y faisais pas plus attention.

Wobbly commençât à chercher l'arme qui pourrait lui convenir et je ne pourrait l'aider qu'en essayant de trouver les mots, je cherchais avec lui:

-Un harpon? Ou une dague de lancer?

Dans tout les cas ce sont des armes très adéquates pour le petit.

J'avais de plus une dague et de la corde dans mon sac, je pense que ça pourrait faire office de en attendant que je demande à Sharpy de lui créer l'arme qu'il veut.

Je lui demande alors, piquée par la curiosité:

-Tu te souviens de beaucoup de chose de L'Ordinaire? C'était comment?

Crow proposait des réponses, mais Wobbly n'était pas satisfait et hochait la tête de droite à gauche sans s'arrêter. Non, pas un harpon, ni une dague de... Il se stoppa net, ses cheveux complètement désordonnés suite à son imitation de maracas.

"C'est quoi une dague de lancer ?"

Ca avait un nom sympa. Ce n'était pas ce qu'il voulait dire, mais l'Armurière avait assez attisé l'intérêt du Passe-Partout pour qu'il accepte éventuellement une telle arme. Il croisa ses petits bras sur son torse.

"Montre-moi ! ...S'il te plaît."

Il connaissait la politesse, même si dans sa précipitation coutumière il n'en faisait pas toujours usage.

Pendant que la Lady était en train de chercher le nécessaire dans son sac, elle posa une question à son tour. Intrigué, le petit pencha la tête sur le côté, une moue réflexive sur le visage et ses yeux chocolat suivant les gestes de l'autre Perdue. Il réfléchissait.

"Hmmmmmmmmmmmmm... Je sais pas. Je me souviens de James Bond, du cinéma -j'aimais bien le cinéma, je pouvais voir James Bond et manger plein de pop-corn !- et d'une petite maison."

Wobbly frissonna. Ses souvenirs de la demeure familiale n'étaient pas les meilleurs, même s'il s'agissait essentiellement de sensations à présent. Elles étaient toutes négatives. Le Passe-Partout secoua à nouveau la tête.

"C'était nul, y'avait personne avec moi. Ici c'est mieux."

Et il en pensait chaque mot. Cette simple affirmation parvint à remettre un grand sourire sur son visage de poupon. Et sa curiosité naturelle infinie reprit le dessus.

"Et toi ? Pourquoi tu demandes ça ? C'était comment toi ?"

Je me relevais, la dague dans les mains, regardant Wobbly dubitativement:

Il est vrai que la majorité des enfants ont fui L'Ordinaire car personne ne s'occupaient d'eux donc Peter leur a offert une famille qui veillerait sur eux et apparemment Wobbly, faisait parti de ce groupe, comme moi...

Mais ça ne me gênait pas le moins du monde, avoir des membres aussi adorables que lui dans ma famille me réjouissait plus que tout.

Je réfléchissais à sa dernière question, je savais que le temps était particulier dans L'Ordinaire, donc je tentais de me souvenir du cinéma...oui...ça me reviens, c'était bien, assez drôle même, les films qui y passaient étaient plutôt courts mais il y avait cet acteur, avec une moustache et un chapeau marrant...

J'en fis part à Wobbly.

Je secouais la tête ne pensant plus à ce monde...vide de sens et de vie qu'était L'Ordinaire.

J'étais rassurée par ce que disait le petit sur ce...James Bond, c'était juste un personnage de fiction...

Je me rappelais de ce que j'aimais là bas, il est vrai qu'au final tout ce qui comptais là bas c'étais ce qui nourrissais mon imagination.

-Moi aussi j'avais un "espion" enfin c'étais un grand détective que j'appréciais beaucoup et il avait la capacité de résoudre même les mystères les plus difficiles. Il s'appelait...Hemlock Folmes je crois?

Mes souvenirs étaient troués et des fois j'ai le sentiment profond de me dire que c'est mieux ainsi.

Je regardais le ciel pensivement, c'était bien les livres.

Je tendais la dague au petit et pointais du doigt un arbre:

-Fais attention avec ça. Met tes pieds parallèles à tes épaules, plies un peu les genoux et enfin lance la dague sur le tronc en relevant bien ton bras derrière ton épaule et parallèle à ta tête, tu dois garder un rythme de respiration toujours lent et régulier et quand tu lance la dague, tu dois bloquer d'un coup cette respiration. Tu t'en sens capable?

Je le voyais se concentrer et se mettre en position.

Bouche en cœur, semblant réfléchir intensément, Wobbly tentait de visualiser l'acteur dont Crow était en train de parler mais cela ne fonctionnait pas très bien. Il fallait dire qu'il avait passé bien plus de temps sur l'île que dans l'Ordinaire, et si James Bond avait laissé une très forte impression sur lui, ce n'était pas le cas d'autres films et/ou acteurs. Il finit donc par secouer la tête pour montrer qu'il ne voyait pas de qui elle parlait. Au fond, cela ne changeait pas grand chose.

Puis elle se mit à parler d'un autre espion, ce qui intéressa évidemment beaucoup le Passe-Partout qui prêta l'oreille avec une attention toute particulière. Les mains sur les joues, la tête légèrement en avant à la manière d'un gallinacé, il semblait boire ses paroles.

"Hemlock Folmes ? Trop bieeeeen ! Il ressemble à quoi ? James Bond c'est un monsieur très grand et souvent il a un costume comme dans les mariages qu'on voit à la télé ! Et il est fort ? Parce que James Bond il est toujours trop fort et il réussit tout même quand le méchant il l'attrape presque ! Est-ce qu'il a un "naccolyte", lui aussi ? James Bond il a toujours un naccolyte pour lui donner plein de trucs pour réussir ses missions, c'est le majeur Booyarn ! Moi, mon naccolyte, c'est Yarn. Des fois on fait des missions ensemble ou des fois elle m'envoie en mission tout seul, mais elle m'aide toujours à choisir mon costume et mes gadgets !"

L'Aiguille n'était pas toujours aussi bien intentionnée que Wobbly le mentionnait, mais dans l'ensemble les deux mini-Raccommodeurs s'entendaient extrêmement bien... au grand désespoir de tous -sauf Pit- qui n'étaient par conséquent jamais à l'abri de leurs frasques enfantines.

Enfin, l'Armurière avait sorti l'arme dont elle parlait de son sac. Wobbly la regarda, une oreille tout de même tendue vers les explications de la jeune fille. C'était comme le petit couteau dont il se servait parfois pour couper les fils et les tissus, mais en plus détaillé. Et en plus coupant, apparemment il y avait des lames des deux côtés. Il hocha fermement la tête, à la fois pour montrer qu'il avait entendu les inscriptions et pour répondre à la question de la Lady. Evidemment qu'il s'en sentait capable ! Il était un super espion, après tout.

Il se campa donc sur ses jambes comme indiqué -il connaissait bien les parties du corps, en tant que Raccommodeur c'était la moindre des choses pour faire des vêtements- et commença à respirer longuement et calmement comme on le lui avait dit. Ça dura longtemps -pour lui- avant qu'il ne se décide à lancer l'objet en gardant tout l'air qu'il lui restait dans la bouche, comme un gros poisson. Il n'avait ni calculé la moindre trajectoire ni lâché la dague au bon moment, si bien que l'objet ne fit pas une très longue distance avant de s'écraser sur le sol de l'arène, bien loin de cibles potentielles.

Il se dégonfla bruyamment comme un ballon, regardant le fruit de ses efforts avec déception.

"Oh miiiiiiiiiince..."

Il n'était pas un grand lanceur de dagues.

Je ne pu répondre à toutes les questions du petit Wobbly tellement elles était nombreuses et de toute façon je ne me souvenais pas très bien de Hemlock Folmes.

Enfin il se lança, suivant mes conseil et lançât la dague, et elle ...atterrît à quelques petits mètres de nous.

Mais c'était normal:

-Ne t'inquiètes pas Wobbly, ça arrive, et c'est ton tout premier essai, tu n'a qu'à réessayer, c'est juste histoire de prendre une habitude, et puis tu peux commencer en te rapprochant un peu plus de ta cible. Dis-je tout en lui souriant

J'étais peu sereine étant donné qu'en général soit les premiers essais résulte en une blessure infligée par maladresse ou des pleurs parce que l'enfant n'y arrive pas.

Je récupérais la lame à terre, secouait les cheveux du petit en l'approchant de l'arbre avant de l'encourager à réessayer.

J'essayait de me rappeler comment c'était ma vie avant mais je renonçais vite car la peur de grandir était là et au final je m'en moquait car ma vie était sur L'île.

-Wobbly, qu'est ce que tu penses de L'Île?

Crow avait beau dire que ce n'était pas grave, Wobbly n'était pas très content de lui. Mains dans les poches et air renfrogné sur le visage, il n'avait pas l'air convaincu. Quand elle lui proposa de recommencer de plus près, il leva les yeux vers elle, fit la moue, montrant clairement qu'il n'était pas particulèrement d'accord avec cette idée. Mais comme il était plutôt obéissant, il fit ce qu'on lui demandait.

Traînant des pieds dans le sable de l'arène, peu soucieux de se couvrir de poussière (il était déjà tombé une fois de toute façon alors...), le Passe-partout commença à s'avancer de quelques pas pour se rapprocher de la cible. La Lady lui fit faire les mètres restants, le poussant gentiment dans le dos.

Grommelant avec mauvaise humeur mais sans réelle méchanceté, Wobbly reprit la dague qu'on lui tendait, sans faire vraiment attention à la façon dont il le faisait. Evidemment, si l'arme était assez effilée pour se planter dans l'arbre, elle l'était aussi pour que le petit se coupe. Le Raccommodeur siffla entre ses dents avant de prendre la dague -correctement, cette fois- dans l'autre main et de mettre son doigt légèrement coupé dans sa bouche, pour éviter de trop saigner.

Peut-être pouvait-on penser qu'il était étonnant que l'enfant ne se plaigne pas plus que cela, mais Wobbly était un Raccommodeur : en tant que tel, il avait notamment l'habitude de planter ses aiguilles au mauvais endroits. Sans compter celles que Yarn laissait un peu partout. Ou les ciseaux qu'il n'arrivait pas encore toujours à prendre correctement. Ce n'était donc ni la première, ni la dernière fois qu'il allait se couper un peu les doigts.

D'autant qu'il avait l'impression d'avoir connu pire... Il secoua fortement la tête, doigt toujours dans la bouche, chassant cette pensée de son esprit. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là, mais ne tenait vraiment pas à le savoir.

Le Passe-Partout entreprit donc de se reconcentrer sur la cible, mais une question de son entraîneuse le prit au dépourvu. Il se tourna vers elle, la bouche entrouverte, son doigt toujours en plein milieu.

"Hein ?"

Pourquoi lui posait-elle cette question ? Et pourquoi maintenant ? Il fallait avouer que, pour une "grande", Crow posait beaucoup de questions... D'habitude, c'était lui qui parlait tout le temps et les plus grands lui disaient d'arrêter de poser des questions sans arrêt, mais la Lady ne semblait pas comme ça. C'était une bonne chose, selon Wobbly. De meilleure humeur que précédemment, il ôta son doigt de sa bouche, louchant dessus quelques secondes pour s'assurer que tout allait bien, avant de répondre à l'Armurière.

"Baaaaaah, c'est l'île ! Il y a plein de choses à faire, et des trucs à regarder, et des missions d'exploration et tout... On s'ennuie jamais, c'est génial ! Et puis les gens sont gentils. Moi j'aime bien les Perdus, surtout Pit parce que c'est le meilleur chef des Raccommodeurs de tous les temps ! Et puis Seraph il me fait des costumes, Pastel il est gentil aussi et avec Yarn on part en mission et Carmine elle m'a fait un poncho comme Poncho, tu sais ? Elle est trop cool, même si elle fait un peu peur parfois, mais pas autant qu'Aphrodite... J'aime pas trop Aphrodite mais faut pas lui dire, parce que c'est quand même ma Maman et qu'on aime tous nos mamans mais moi je préfère Kaitlyn, elle est gentille elle me raconte des histoires le soir et..."

Et c'était reparti. Le petit ne s'étendait pour le moment que sur les membres de la Mercerie, sa "première famille" s'il en était, mais nul doute qu'il était prêt à continuer en énonçant tous ses amis parmi les autres groupes de Perdus et tout ce qu'il faisait avec chacun d'entre eux, ce qui pouvait être très, très long.

"...Pourquoi tu me demandes toutes ces choses, Crow ?"

Il avait fini par s'arrêter, pour poser une question à son tour. Il tenait toujours à la main la dague qu'on lui avait rendue, mais autant dire qu'il avait été efficacement détourné de son envie première d'entraînement et qu'apprendre à la lancer n'était plus dans sa liste de priorités pour le moment.

Il y allait, il parlait et parlait, répondant à ma question, il aimait vraiment L'Île, c'était un bon garçon, il appréciait les petits bonheur et tout les petits plaisirs.

Je comprenais alors à quel point il était attaché à son groupe et à ses amis, ça me faisait vraiment chaud au cœur, ainsi, cette insouciance enfantine et cet amour pur de ce qui était réellement important aurait pu touché même le plus froid des pirates.

Je tiquais tout de même quand le petit commençât à parler de Pit, un petit claquement de langue contre mon palais se fit entendre, je n'aimais pas que Pit soit aussi proche de ces enfants surtout les plus jeunes comme Wobbly et cela me rendait folle de rage de voir que ces derniers ne se rendaient pas compte de ses manipulations.

Puis, Wobbly me demanda pourquoi je lui posait toutes ces questions.

-Je...

Je ne savais sincèrement quoi répondre à cela, est ce que je devait lui mentir? est ce que je devais lui avouer qu'une part de moi est curieuse de ce qu'elle vivait dans son ancienne vie? ou d'une autre encore qui doute de tout cela et qu'au final c'est un rêve? un délire? un mensonge?

Je secouait ma tête et repris avec un semblant d'autorité:

-Pour rien, allons reprenons, lance donc cette dague.

Je ne savais vraiment pas me faire obéir, j'étais ridicule, je ne savais pas donner d'ordre.

Au final, il ne la lançais pas, il était trop tendu, mais aussi trop curieux sur ce que j'avais derrière la tête, alors je lui pris la dague des mains et la lançais moi même dans un coup de frustration et elle frappa ma cible de plein fouet, mais elle rebondit et se planta dans le sol.

Je n'avais pas réfléchit, la colère guidant ma main, j'avais mal lancé cette dague et de petite larmes de frustration se présentèrent aux coins de mes yeux.

Je les essuyait au plus vite, évitant ainsi que Wobbly voit mes faiblesses.

Je me retournais et lui dit:

-Tu vois? Moi aussi je suis nulle!

Je ris doucement, espérant qu'il m'accompagne dans ce rire et que ça l'encourage à réessayer.

Alors que j'allais chercher la dague, je lui posais une toute petite question:

-Tu l'aimes vraiment bien Pit?

Je savais qu'il ne fallait pas se fier aux apparences mais...Pit, me donnais vraiment un mauvais pressentiment.

Le petit n'avait pas entendu le claquement de langue désapprobateur de la Lady, trop pris dans son propre récit. C'était certainement pour le mieux. Il ne comprendrait pas pourquoi tant que personnes paraissaient se méfier de Pit. Oh, ce n'était pas la première fois que d'autres Perdus réagissaient bizarrement quand Wobbly parlait de son Chef, non non non ! Mais la plupart du temps, il ne se rendait pas compte. Ou faisait comme si. C'était plus simple.

Et puis, il avait l'habitude de faire semblant de ne pas voir les choses.

Il ne comprit pas vraiment quand ni comment, mais les mauvaises impressions refirent surface, l'interrompant dans son monologue. L'air de rien, il préféra rebondir sur l'attitude de Crow : pourquoi lui posait-elle tant de questions ? Non pas que ça le dérangeait vraiment, mais comme c'était toujours lui qui posait les questions d'habitude, il était un peu curieux.

"..."

Et voilà que l'Armurière refusait de répondre. Le Passe-Partout perdit son joyeux sourire et fit la moue. Comment ça, elle ne voulait pas répondre ? Lui avait pourtant répondu à toutes les questions qu'elle avait posées, même celles sur James Bond ! Alors que, franchement, Crow aurait dû connaître James Bond. Sinon, elle ne pouvait pas être une vraie espionne !

Fâché mais jamais bien longtemps, et toujours obéissant, Wobbly souffla très fort mais était prêt à retenter... Sauf que la Lady lui prit l'objet des mains avant même qu'il n'essaie d'exécuter le moindre geste.

"Hey ! ... Waouh... Oh !"

Si la dague aurait été capable de parler, voici potentiellement les mots qu'elle aurait tenté de former. A défaut, Wobbly faisait un excellent doublage. Les yeux ronds, la bouche grande ouverte, il avait regardé Crow lui piquer sa dague et la jeter tellement fort sur la cible qu'elle avait rebondi dans les airs pour finir dans le sable. A la phrase de son entraîneuse du jour, la réaction du petit ne se fit pas attendre.

"Tu veux rire ? C'était GÉNIAL ! T'as vu comment t'es trop forte ?! T'as été tellement forte que la dague a REBONDI ! P'têt t'es une Hemlock Folmes, toi aussi !"

Apparemment, tout l'agacement que le Passe-Partout avait ressenti plus tôt s'était évaporé. Et ça aurait pu rester ainsi, si Crow n'avait pas jugé bon d'insister, tout en allant chercher la dague.

-Tu l'aimes vraiment bien Pit?

La Moue (tm) refit surface, aussi vite qu'elle avait disparu. Le Raccommodeur croisa les bras sur son petit torse et attendit bien que Crow soit à nouveau face à lui pour lui répondre.

"Je te répondrai pas. D'abord, parce que j'en ai marre des gens qui pensent que Pit est pas gentil alors que c'est le plus gentil des Chefs et que un point c'est tout." Il avait beaucoup entendu cette expression dans la bouche des plus grands, et était ravi de pouvoir l'utiliser à son tour. "Et puis aussi parce que c'est pas juste ! Toi tu poses plein de questions depuis tout à l'heure et je réponds toujours, et quand moi je pose une questions tu me dis rien ! CA, c'est nul, Crow."

Tournant les talons, le Passe-Partout fit mine d'aller bouder dans un coin de l'Arène. Il n'avait plus envie de s'entraîner du tout, à présent.

C'était génial? Il en fallait peu pour l’impressionner.... Si j'avais fais quelque chose d'aussi raté à un de mes entraînements, on m'aurait sévèrement réprimandé pour cet excès d'impulsivité.

Mais lui était fasciné par ce qui venait de se passer...je ne comprenais que très peu cet réaction mais suscitait chez moi aussi une fascination pour ce petit bout d'homme.

Alors que je lui parlais de ses relations vis à vis de Pit, son visage se décomposa pour afficher une moue boudeuse, pleine de réprimande et d'incrimination se forgea pour au final me tourner le dos et se diriger vers les gradins tout en me signifiant toutes mes vérité et ma non sincérité dans l'engagement de notre conversation.

En effet, j'avais pris Wobbly comme un simplet sous prétexte qu'il est encore petit alors que c'est bien la première fois que je me comporte ainsi avec un petit et que c'est son affiliation à Pit qui m'a fais dériver de l'objectif premier qui était de l’entraîner.

"CA, c'est nul, Crow."

Ses paroles se plantèrent au milieu de ma poitrine et me fit me sentir si coupable et indigne de la noble attitude que j'avais l'habitude d'arborer.

Je sentais la culpabilité s'insinuer en moi et j'avançais alors triste et honteuse vers le petit raccommodeur, assit par terre, le menton dans les genoux et le regard noir dans le vide mais je savais qu'il m'était destiné.

Je m'asseyait un peu plus haut dans les gradins, m'attachant les cheveux, et croisant les doigts, jouant avec dû à mon anxiété.

Mais des mots parviennent au final à s'écouler de mes lèvres:

-Je suis désolée, j'aurais dû te répondre, j'ai été ingrate et nulle avec toi...

Je ne regardais pas si j'avais attiré son attention, j'étais trop mal à l'aise donc la seule solution pour moi de garder un fil de pensée correct était de diriger mon regard vers l'horizon, par dessus les cimes, là où maintenant pointait un soleil plus jaune qu'auparavant.

-Je t'ai posé toutes ces questions parce que pour moi, l'arrivée sur l'Île ne se fit pas de la même façon: alors que certains enfants gardent des souvenirs précis du Monde Ordinaire, -même si ce ne sont que des morceaux- moi j'ai perdu vraiment tout souvenir et j'ai gardé des réflexes et des enseignements de ce Monde mais je ne pourrait pas te dire d'où ils viennent...c'est assez hasardeux....même Hemlock Folmes, je ne suis même pas sûre que ce soit son vrai prénom.

C'était une demi-vérité mais elle suffirait, pensais-je.

A vrai dire c'est plutôt que j'ai été "rebootée", j'ai vraiment tout oublié, sauf mon adresse à l'art des lames, qui je suis en réalité et mon attitude noble et polie (que certains qualifieraient de pète-sec).

Mais tout le reste à été effacé, jusqu'au jours où des visions m'avaient heurté, je me suis souvenue alors de tout petites choses comme des livres, des jeux, et ce garçon...

Je chassais ces pensée de ma tête et finit par:

-Et j'ai peur de grandir si je me souviens de choses donc je préfère demander aux autres de ce qu'ils se souvienne, parce que...on va dire que je suis curieuse.

Je repensais alors à la dernière chose qu'il me reprochais et je ne pouvais me résoudre à parler de Pit, le Passe-Partout ne comprendrais pas, il ne voudrais pas comprendre plutôt....