Y’a de ces moments où tu voudrais juste disparaître. Rien que ça. Ne plus être là. Ni nulle part. Simple non? Et pourtant pas. Pas tant, apparemment. Le Moineau en sait quelque chose. Depuis un moment, un long trop long moment déjà il prie n’importe qui n’importe quoi qui saurait l’entendre, des tréfonds de sa petite tête, du silence de son silence, il prie qu’on lui accorde un souhait un seul : disparaître. Que ce soit l’autre, là, filet de conscience, qui reprenne les rennes, et décide de tout, et le laisser tranquille, lui, grand Fail qui ne sait rien, et qui ne veut plus rien savoir. Entre les mains duquel, qui plus est, s’écoule, s’échappe, l’Enfant roi, celui qu’il devait protéger coûte que coûte. Bad Fail. Et de là, piquet sous la pluie, de là : l’écart, Fail cligne des paupières sous son toupet trempe, épaules basses, les bras vides retombant mollement le long de son corps, et la bouche ouverte sur un douloureux silence. Sans le mot. On s’en sortira pas, que ça lui souffle dans l’oreille. Peter va finir par se fondre en larmes, par devenir pluie. Scar va se vider de son sang, et l’autre là, sorcière, se dissipera dans la nuit. Mais toi on t’oubliera, et tu t’égareras, et de ne jamais retrouver ton chemin tu disparaîtras, pour eux. Pas pour toi, qui te poursuivras sans relâche, un hamster dans sa roue. Stupid Fail. Planté là à n’être rien, comme si c’était l’ombre mais pas le garçon qui y était, Fail porte docilement, le geste las, sa main vers son coeur tandis que la question résonne entre ses deux oreilles, fait écho à sa bêtise. Est-ce que ça te rend moins triste, Fail ? Est-ce que ça te rend moins triste, Fail? Moins triste? Non. Le moineau opine de la tête mais souffle, inaudible. Non. Parce que y’a et y’aura jamais que triste et pas triste. Moins triste, ça, non. Mais peu importe. C’est pas important. Y’a plus important. Y’a la mort en veille. La faute à la sorcière, y’a que la mort qui peut être aussi belle. C’est le Sucre qui lui a dit. Main lâche sur son coeur timide, craquelant tambour, il murmure, encouragé par Scar… Je jure… Je jure… Quoi déjà? Je jure… Je jure… Du regard, Fail sonde la flaque grandissante à ses pieds. Y’a là un drôle de type à l’air piteux. Avec comme des cauchemars dans ses deux mares de yeux. Je jure… Ça lui revient. Fail redresse la tête et c’est sur la sorcière, enfin, non, mais elle, que se pose et s’agrippe son regard. Je jure… Que je tuerai personne. Oui voilà. Mais si t’es pas une sorcière toi, alors t’es qui? Personne?
Belladone
† Vampire †
✘ AVENTURES : 236 ✘ SURNOM : La Veine ✘ AGE DU PERSO : Inconnu
Et c'est tout. Rien ne change, il la laisse comme ça, agrippée à lui, avec son foutu sang qui lui coule dessus et se mêle à la pluie. Entre eux passe une odeur de désir et de violence qui lui éclate au sens. Belladone s'agite, inconfortable, Belladone hésite à faire mal pour de bon.
Sauf qu'il y a l'autre.
L'Enfant.
- Arrête de saigner, Scar. Arrête...
C'est à cause d'elle, monstre, monstre, MONSTRE. Devant la détresse du Roi, Belladone sent un immense dégoût s'emparer d'elle, secouant son corps de frissons involontaires. Il est si triste, Peter Pan, il est si... terriblement affecté.
Et cette pluie qui tombe autour d'eux, qui redouble, qui ne s'arrête jamais...
- Personne ne va tuer ! Personne ne va mourir ! Fail est triste ! Scar saigne !
Elle le sait, elle le sent. Si elle n'était pas aussi triste, elle aussi, elle ne se serait jamais retenue devant autant de sang. Et le Roi Bétail s'écroule.
- Tout va de travers...
Et c'est à cause d'elle.
Belladone s'étouffe, elle suffoque alors que cela fait longtemps qu'elle ne respire plus. Un mélange de sentiments contraires lui écrase la poitrine, ses larmes redoublent alors que Peter se relève.
- Je veux qu'on conclue un pacte. Personne ne devra tuer personne. Personne ne devra faire saigner. On reste ensemble, personne ne part. Et personne ne se tue. C'est interdit. Je suis le roi, je décide. Je décide qu'aujourd'hui il n'y aura pas de sang ni de mort, et même pas de cri.
Et il la touche, du bout des doigts. Mais même ce frôlement infime suffit à ce que son être perçoive la pulsation, le coeur de l'Île qui, sous la pluie, bat tristement.
- Arrête de le faire saigner. Il est déjà tout rouge. Si Scar saigne, il ne peut plus être là. N'est-ce pas, que tu n'es pas une sorcière ? Scar sait reconnaitre les sorcières. C'est à cause d'une sorcière que sa petite soeur est morte.
C'est terrible, d'asséner une telle chose comme cela. C'est terrible et ça lui fend le coeur. Belladone lève les yeux, contemple le visage qui la surplombe, y cherche une réaction. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'il y a des sorcières, sur cette Île ? Belladone n'en est pas une, de toute façon. Malgré ce que Fail a pu en dire.
- C'est vrai ?
Elle a posé la question, tout doucement. Elle s'adresse à Scar mais Peter, en reprenant la parole, récupère son attention.
- Alors chacun doit promettre en posant la main sur son coeur qu'il ne tuera personne aujourd'hui. Et que le sang doit rester à l'intérieur. Sinon, on sera puni. Même moi. Je jure.
Il a déjà la main sur le coeur et la promesse à fleur de lèvres, l'Enfant. Et Belladone le fixe avec une boule dans la gorge.
- Est-ce que ça te rend moins triste, Fail ?
C'est donc cela, un Roi qui se soucie du bien-être de ses sujets ? Belladone n'a pas le temps de réfléchir, Scar l'a lâchée, s'éloigne. S'appuyant sur ses paumes, la Veine recule et se redresse, désormais assise sur cette pierre aussi froide qu'elle.
- Et si je jure, et si on jure mais qu'elle ne tient pas parole ? L'honneur c'est pour les héros, les monstres et la plupart des gens n'en ont pas.
C'est terrifiant, instantané : à la misère se succède l'outrage déplacé que l'on puisse la qualifier ainsi. Se drapant dans le peu de dignité qui lui restait, Belladone adresse au balafré un regard assassin. Une bile amère menace de remonter du fond de sa gorge, la Vampire tente de la retenir mais c'est trop tard : des filets écarlates débordent de ses lèvres, emportés par la pluie - c'est son estomac qui se tord, qui la griffe de l'intérieur et lui rappelle pourquoi elle a agi.
Monstre, monstre, MONSTRE.
Belladone ramène ses mains à son crâne, se replie sur elle-même : sa confusion est si forte qu'elle la malmène.
- Je jure… Que je tuerai personne.
C'est Fail qui a parlé. Belladone relève légèrement la tête, le fixe entre deux mèches neige.
- Mais si t’es pas une sorcière toi, alors t’es qui?
Elle veut parler, la Veine, mais elle se souvient de ce qu'a dit Scar, plus tôt.
Les monstres et la plupart des gens n'en ont pas.
La rage gronde à nouveau. Relevant pour de bon la tête, Belladone grimace et essuie ses lèvres.
- Je suis... je suis...
Elle a mal au ventre, mal au coeur, mal à la tête.
- Je...
Et cet orgueil blessé qui réclame justice.
- ... je... raaah !
C'est plus fort qu'elle, il faut évacuer la frustration. Levant son poing haut, Belladone l'abat au sol comme une gamine qui en crise. Sauf que le geste est violent, il creuse un cratère à même la pierre et soulève des éclats alentours. Elle est forte, l'Horreur. (Physiquement parlant.)
Il faut bien cela, pour chasser.
Un temps. Portant ses paumes à son visage, Belladone essuie le sang qui en coule.
- Je. Ne suis pas. Un monstre. Moi...
Lorsque les larmes se tarissent enfin, son regard se fait froid.
- ... moi, je suis Belladone.
Elle se relève très vite, presque sans y penser. Elle est debout, fixe tour à tour Peter, Scar, et Fail. Et sa main se lève jusqu'à sa poitrine immobile, son coeur mort. Elle ne ressent rien, aucun battement : après la crise, la pluie et tout autour d'elle semble l'anesthésier. Elle fait encore un peu la moue, pourtant. Elle regrette, sans doute.
Et elle a le poing sur le coeur quand elle dit :
- Si le Roi des Enfants Perdus le demande, je peux bien jurer que je ne tuerai personne.
Son regard s'arrête sur Scar, qu'elle fixe sans changer d'expression. Lui n'a pas juré, mais s'il tente de la tuer... elle agira en conséquence. En lui laissant juste assez de sang pour survive.
...
Cela n'a pas manqué. A l'idée du festin, son palais s'est inondé de salive.
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Sujet: Re: Purge Jeu 11 Aoû 2016 - 18:47
purge
PETER PAN & BELLADONE & SCAR & FAIL
Peter est triste que personne ne recueille la force de sa conviction avec la vigueur qu'il attendait. Ils répondent pour la forme, c'est sûr, parce qu'il a décidé et qu'on le suit toujours, et si la plupart du temps il ne s'en rend pas compte, là, il en prend pleine conscience. S'il n'était pas roi, s'il n'était pas lui, personne ne jurerait. Il n'a pas embrasé les coeurs et la vague d'honneur ne les porte pas, elle les submerge et les laisse assommés sur la berge. Il n'a rien embrasé car il est tout mouillé, car l'embrasement est fini depuis, depuis, combien de temps déjà. Même sa voix est mouillée ; l'embrasement est fini.
Le regard qu'il porte à Scar parait couler, comme les gouttes de pluie qui lestent ses cheveux. Sa main coule aussi, s'écoule de son coeur. Il est mou, ramolli par la méfiance de Scar qui est plus puissante que l'entrain qu'il a voulu transmettre et qui a coulé, lui aussi, puisque l'embrasement est fini. Et Fail aussi met du temps, qu'il en met du temps à jurer, il n'a aucun enthousiasme, aucune foi, et ça meurtrit Peter si fort qu'il ne peut plus pleurer. La pluie se calme. Il a la nausée.
Ses yeux coulants remplis de nuages s'arrêtent sur la dame blanche lorsque Fail lui parle. Une crispation serre son visage quand ces yeux-là voient le sang, tellement noir, qui dégouline d'elle et tachent le blanc de sa peau. C'est abominable, c'est laid et très effrayant, comme une terrible maladie. Mais ce qu'il ressent d'abord, c'est une si grande lassitude, une fatigue qui lui plombe tout le corps. Il a déjà produit tant d'efforts pour laver le sang de Scar, et d'ailleurs le sang de Scar coule encore, dans son dos. Il ne peut rien faire. Il n'aura jamais la force de laver en plus tout le sang de Belladone. Il est impuissant. La dame blanche fait alors ce geste incroyable qui fait trembler le sol, trembler son être, exploser le sol, exploser son être. Tout en lui sursaute et se pétrifie. Peut-être que là, il réalise la violence, et la force surtout, qui vit en elle. Peut-être que là, enfin, il a peur.
— Moi, je suis Belladone.
Le nom résonne, il tremble et explose encore un peu tout autour d'eux. Les belladones sont des plantes, sont des fleurs. Peter cherche dans sa mémoire mais sa mémoire est si éparpillée, et puis il imagine une plante dame blanche, hybride, un être séduisant et terrifiant, car ce qu'il imagine remplace presque toujours ce qu'il se rappelle. Les belladones sont-elles toxiques ou vertueuses ? Il ne sait plus. Dans belladone, il y a belle...
Peter s'est rapproché de Fail, un peu inconsciemment. Il se sent faible et vulnérable, surtout depuis que sa vague n'a secoué personne. Son autorité naturelle, son panache inébranlable, tout ceci s'est dilué dans la pluie, on dirait ; ne reste que la fragilité aviaire qui le caractérise aussi, au fond. La tension lui tire les muscles alors qu'il observe le ballet immobile entre Scar et Belladone.
— Très bien, ça suffira...
Dit-il d'une voix si hésitante, si frêle qu'elle le bouleverse lui-même, si frêle qu'il a soudain peur de ne plus être roi, ni rien d'autre.
— Les Esprits vous ont entendu et eux ils ont de l'honneur...
Les piliers de l'île, son dernier recours, son dernier soutien. Sa garantie. Ne me touchez pas, ne me blessez pas, mes esprits sont là. Il ne leur fait plus confiance, aux autres, car il a perdu sa propre confiance. Seul Fail ne l'impressionne pas – pas encore – en cet instant.
— Tu vois le Moineau, ce n'est pas une sorcière, les sorcières ne s'appellent pas Belladone, tu sais bien ?
Il tremble, sa voix est très aigue, il tremble beaucoup et sa voix aigue aussi. Il tente de se convaincre en même temps que Fail.
— Belladone est juste malade, tu vois elle vomit du sang. Si on la soigne, tout ira mieux. Peut-être qu'on peut demander à Soul...
Le regard de Scar lui fait peur et il détourne le sien, subitement embué. Il est dépouillé de toute foi. Jamais encore il n'a eu peur de Scar. Sa confusion n'a d'égale que sa détresse. Il serre la main du Moineau, même s'il lui faudrait un aigle, un condor pour le porter haut.
— Est-ce qu'on peut faire un feu, pour se réchauffer ? On a tous l'air d'être malades alors on doit se soigner. Il faut laver le... sang. Sursaut. Et boire quelque chose pour ne plus vomir. Les images, fraiches encore, se calquent à sa rétine. Sursaut. Je voudrais qu'on guérisse maintenant.
Il serre encore un peu plus les phalanges de Fail, en fait, il s'y cramponne.
— Scar, tu... tu as entendu ce que j'ai dit. On va se soigner... pour aller mieux.
Etait-ce un ordre ? Lui-même ne sait plus très bien. Il voudrait vomir du sang, vomir tout ce qu'il a dans lui, lui aussi.
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Scar
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Sujet: Re: Purge Dim 14 Aoû 2016 - 13:11
L'air peinait à circuler dans son nez, ses poumons, elle se bloquait à l'entrée de sa gorge. Il pouvait encore sentir les plaies dans son dos, mais ce n'était rien comparé à la vague de froid qui le submergea, au mal qui s'installa au creux de son ventre.
Scar essayait de se convaincre que ce n'était pas de la trahison, qu'il avait juste fait ce qu'il devait pour honorer le premier de ses rôles. Mais il n'avait jamais été doué pour juger ou prendre des décisions, sa propre force s'était toujours basée sur l'action et l'obéissance, et maintenant tout s'effritait.
Si Peter avait été en colère, l'avait puni pour son insubordination, il aurait compris. Et il l'aurait accepté comme il avait toujours accepté ses plaisanteries moqueuses et sa vision déformée des faits.
« Est-ce qu'on peut faire un feu, pour se réchauffer ? On a tous l'air d'être malades alors on doit se soigner. Il faut laver le... sang. »
Le Rouge avait voulu que son Roi voit la créature pour son vrai visage, qu'il se rende compte du danger, pas que ce soit lui qui devienne soudain le monstre. Dépouillé de cette confiance, il se sentait entièrement démuni, comme si on lui enlevait le pilier sur lequel il s'était toujours reposé, celui qui justifiait sa place ici.
« Scar, tu... tu as entendu ce que j'ai dit. On va se soigner... pour aller mieux. »
Tellement plongé dans sa confusion, Scar avait du raté quelque chose mais releva les yeux à son nom, toujours assis par terre. Ce n'était même pas vraiment un ordre, il y avait une prudence qui le hérissait dans ce ton, comme une inversion de rôle. Il déglutit.
« Si tu veux. » aucune intonation.
Puis, se relevant lentement, il se tourna vers Belladone. Il avait envie d'abandonner, de laisser les autres faire sans se soucier d'où ça les mènerait. Mais il y avait encore quelque chose en lui pour se rebeller à cette idée, quelque chose d'instinctif qui lui criait qu'elle était toujours le danger et qu'il fallait protéger.
« Mais je vais bien, j'ai vu pire. Et personne d'autre n'est blessé. »
Il faisait tout pour ne pas sonner trop autoritaire ou menaçant, parce qu'il refusait d'accepter le fait qu'il puisse faire peur à Peter, ou même Fail qu'il connaissait si bien. Pourtant il n'était pas la personne à craindre ici, ce n'était pas lui qui était capable d'enfoncer la pierre d'un coup de poing.
Il s'adressa une nouvelle fois à la pâle créature.
« Qu'est-ce que tu demandes en échange de les laisser partir ? »
Belladone
† Vampire †
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Du sang, il y a du sang partout. Sur ses joues, son menton, dans le dos de Scar. Il y a du sang mêlé à la pluie sur la pierre et Belladone sent ses jambes trembler. Elle a trop pleuré, trop crisé : quoiqu'en disent les rares qui la défendent, elle ne sait pas se comporter avec dignité.
— Très bien, ça suffira... Les Esprits vous ont entendu et eux ils ont de l'honneur...
L'Enfant parle, sa voix est d'une fragilité qui brise un peu plus son coeur d'Horreur. Elle ne quitte pas Scar des yeux, pourtant, pas encore. L'odeur du fer est trop forte, trop entêtante. C'est toujours comme ça, quand elle pleure : elle se déshydrate. Elle a soif.
- Tu vois le Moineau, ce n'est pas une sorcière, les sorcières ne s'appellent pas Belladone, tu sais bien ? Belladone est juste malade, tu vois elle vomit du sang. Si on la soigne, tout ira mieux. Peut-être qu'on peut demander à Soul...
Elle ne sait pas qui est le Moineau, elle ne sait pas qui est Soul. La voix de Peter Pan tremble alors qu'il parle d'elle, contrastant avec ce qui se dit au Manoir. C'est donc lui, le Roi Bétail ? Mais il est si petit... si frêle. Elle n'aurait aucun honneur, si elle le ramenait à Dracula dans cet état. Non ? Belladone secoue la tête : de toute façon, elle ne s'en sent pas la force maintenant.
- Est-ce qu'on peut faire un feu, pour se réchauffer ? On a tous l'air d'être malades alors on doit se soigner. Il faut laver le... sang. Et boire quelque chose pour ne plus vomir. Je voudrais qu'on guérisse maintenant.
Oh, Belladone aimerait guérir également. Elle adorerait retrouver sa joie de vivre et sa stabilité, elle adorerait voir le Désert sous le soleil. Mais on n'a pas toujours ce qu'on veut, non ? La Veine détourne le regard, fixe Peter accroché à Fail. Ce serait lui, le Moineau ? Mais il est si grand... plus grand qu'elle.
- Scar, tu... tu as entendu ce que j'ai dit. On va se soigner... pour aller mieux.
Si seulement.
- Si tu veux.
Scar se relève, la fixe et Belladone lui rend son regard avec morgue. Elle a beau se sentir faible, vidée par la violence de ses sentiments, elle ne doute pas qu'elle pourrait le contrer s'il venait à attaquer. Il faut bien des avantages à sa condition, n'est-ce pas ?
- Mais je vais bien, j'ai vu pire. Et personne d'autre n'est blessé.
L'odeur de son sang emplit l'air, pourtant. Belladone est incapable de l'ignorer.
- Qu'est-ce que tu demandes en échange de les laisser partir ?
Confusion. La Vampire fronce les sourcils, surprise par l'inversion du rapport de force, décidée avant même qu'elle n'aie réellement agi. Elle n'a fait que pleurer, après tout. Elle l'a attendri, peut-être ? Son regard erre sur la pierre, se heurte au cratère qu'elle a creusé.
Non, elle ne l'a pas attendri. Il a vu de quoi elle était capable.
C'est elle qui décide maintenant, puisque c'est elle qui est la plus forte.
Non ?
La Veine se mord les lèvres, fixe alternativement Scar, Fail et Peter Pan. Est-ce que la gênerait, de les laisser partir ? Elle ne sait plus. De base, elle voulait capturer l'Enfant mais... elle n'est plus sûre de le vouloir vraiment. Une autre fois, peut-être.
- Tu ne t'es pas inclus.
Ça la frappe, tout à coup.
- Dans ta question, je veux dire.
Scar était-il du genre à se sacrifier pour le bien-être d'un Roi ? Question intéressante. Il n'avait pas hésité à lui sauter dessus avant même qu'elle ne sorte les griffes, en tous cas.
- Si tu tiens tant que ça à ce qu'ils partent, tu pourrais venir au Manoir avec moi. J'ai des amis, là-bas. Elle avait Cancrelune, en tous cas, mais Belladone n'était pas sûre que Cancrelune apprécierait Scar. Il n'est pas si beau, après tout, pour du bétail.
Un silence, Belladone songe. Puis ses yeux s'éclairent sous la lueur d'une nouvelle idée, bien moins meurtrière.
- Ou alors... l'un d'entre vous pourrait me donner du sang.
Sa voix se raffermit.
- Il faut que je reprenne des forces.
Qu'elle laisse une petite marque.
- Toi ou Fail, c'est égal. Mais je refuse de mordre l'Enfant.
La pulsation qu'elle a senti derrière sa peau quand il l'a touchée lui a trop fait peur. C'est trop de vie pour elle, trop de force à contenir. Elle préfère se contenter de proies plus classiques.
- Alors ?
Elle n'est pas impatiente, demande quand même. Curieuse de savoir jusqu'où il ira.
- Je prendrai juste assez pour aller mieux.
Après tout, elle avait promis de ne tuer personne.
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Sujet: Re: Purge Mar 3 Jan 2017 - 19:45
purge
PETER PAN & BELLADONE & SCAR & FAIL
Mordre l’enfant ? … Il ne comprend pas. Il est perdu, confus, paniqué ; tout le monde réfléchit trop vite pour lui. Les évidences découlent des sous-entendus auxquels il n’entend rien. Il est abandonné, il est faible. Peut-être que Fail non plus n’avait rien compris. Sauf que lui, il s'en fout d'être complètement dépassé comme ça. Il n’angoisse pas quand il sent que tout lui échappe, quand il comprend qu’on ne descend pas de ce tour de manège-là, quand bien même ce n'est plus amusant, quand bien même on a la nausée. C'est un miracle qu’il tienne debout, Peter. Les nuages sont gris.
— Tu. Es une vampire.
Ça aurait presque pu être une question, mais le ton est retombé à la fin. Le monde s’écroule un peu plus, défoncé par la pluie et le choc. C'est une sorte d’avalanche sans neige. Pas encore de neige.
Peter n'aime pas les Horreurs. Il n’aime pas cet imaginaire, le sien pourtant, un vrai imaginaire d’enfant, mais si noir, si dégueulasse. Celui qui a failli l’emporter dans les ténèbres pour de bon. Celui qui a abattu la peur sur lui, paralysante, comme l’est sa peine aujourd’hui. C'était il n’y a pas si longtemps. Ainsi la dame blanche est cela. Belle, belle, horreur. Horreur. Ainsi elle est horrible. Il reçoit, il réalise, il voit maintenant. Il voit ses griffes et ses dents. Il voit son regard avide de sang. Ils ne se réchaufferont pas ensemble. Ils ne se soigneront pas ensemble. Ils n’iront pas mieux ensemble. Pas unis comme il voulait. Rien n’est comme il veut. Et les Horreurs, les Horreurs se moquent des Esprits.
— Il faut te tuer.
Mais comme sa voix manque de conviction. Il la regarde avec une infinie tristesse, d'ailleurs des averses tombent au coeur de ses iris. Il n'a pas envie. Il est fatigué. Il n’a pas envie de haïr Belladone. Il n’a pas envie d’avoir peur de Belladone. Il n’a pas envie de tuer Belladone. Il est fatigué. Il n’a pas la force.
— Tu n’es pas si belle…
Et sa voix tremble, ses lèvres tremblent, tout en lui, l’averse a débordé. Comme il lui en veut de ne pas être si belle. Il était même prêt à l’aimer.
Il a tellement mal. Il a tellement mal. Il a TELLEMENT mal.
Alors… Petite tache rouge au bord du nez. Petite tache rouge prête à tomber. Elle est venue colorer le bleu ? Peter Pan saigne d’être malheureux.
L’intérieur de sa tête a implosé, le manège allait trop vite. Peter a senti le vertige entraîner son corps dans une valse toute brève. Il n’a pas vu la goutte de sang dévaler sa narine, luisante comme une perle écarlate. Elle chute, s'écrase, elle résonne presque.
Belladone l’a vu, elle, sûrement. Pourquoi le fixerait-elle comme ça sinon. Mais Peter Pan ne le comprend pas. Il s’est engouffré dans le regard de Belladone. Il se fait aspirer. Il le repousse, dans son âme, avec beaucoup de force, comme lorsqu'on veut résister à la tentation de regarder une scène d’horreur. On sait que ce sera terrible, peut-être qu'on aura peur des nuits durant. Et cette petite voix intérieure nous dit tout de même : “ regarde, regarde ”. Peter regarde. Il est emmuré dans le regard, un oiseau en cage, qui ne cherche même plus à sortir. Hypnotisé. Pétrifié.
Il fait un pas sous la pluie, vers Elle. Il s’arrête. Il ne voit que le regard, uniquement le regard. Comme il est vaste et profond. Un gouffre magnifique. Il s’y perdra tout entier. Il fait un deuxième pas. Fail lui tient toujours la main, mais n’ose pas le retenir, car Peter est encore le roi. Alors il le suit, imite son pas.
Les yeux de Peter semblent devenir jaunes alors, pour de vrai, ils reflètent l’éclat de ceux de la Veine. Ils sont envahis, possédés. Le sang coule sans s'arrêter de son nez Fail serre un peu. Pas assez.
Peter Pan s'élance. Fail crie, veut le rattraper, court après lui. Peter Pan s'est déjà jeté. En plein dans le gouffre magnifique. Séduit par l’horreur et la beauté, par la mort. Il n’a pas pu résister.
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Sujet: Re: Purge Mar 3 Jan 2017 - 22:55
Évidemment. Vampire. Scar se disait qu’il méritait d’être aveugle et sourd pour ne pas avoir fait la connexion plus tôt. L’Horreur était blanche, froide et envoûtante avec ses yeux de reptiles et ses crocs luisants. Pourtant, malgré tout cela, elle restait tout de même bien loin du Dracula hollywoodien qui avait nourri le folklore de son enfance.
« Tu es une vampire. » intervint Peter alors que le Rouge méditait encore sa réponse finale à la créature.
Il eut du mal à se retenir de tourner la tête vers son Roi qui semblait avoir lu le cours de ses pensées, n’osant quitter la mortelle Belladone des yeux de peur qu’elle ne profite du court instant pour les attaquer. Ne sachant pas quelle rapidité ou quels pouvoirs possédaient les vampires de l’Îles, Scar fixait le monstre d’une attention absolue, prêt à s’interposer une fois de plus s’il le fallait.
« Il faut te tuer.»
Bien que plat, le ton suffit à faire courir un frisson le long du dos du Rouge. Qu’il le lui ordonne donc, se disait-il, qu’il le lui ordonne et qu’il leur montre. À Peter qu’il était toujours dévoué à protéger et à l’Horreur qu’elle n’était pas le seul prédateur ici présent.
Si cette dernière pensée réveilla en lui une vieille honte, il n’eut guère le temps d’y accorder de l’attention. Le Roi Pan avait repris la parole.
« Tu n’es pas si belle…»
La première réaction de Scar fut de s’indigner intérieurement. Comment osait-il ne pas reconnaître la beauté parfaite de la créature de marbre ? L’insulter lorsqu’il fallait s’offrir ? Ils n’étaient que proies créées dans l’unique but de servir. Se rendant soudain compte de sa folie, le Sentinelle se mordit les joues, tentant par la douleur de s’arracher aux derniers crochets de fascination implantés par Belladone dans son esprit. Tous n’avaient pas eu ce bon sens et le Rouge assista, impuissant, au suicide de son Roi-
« NON ! »
Dans une déferlante de désespoir – et d’entêtement – Scar trouva une énergie inespérée dans ses cuisses, dans tout ce corps qui restait le même et entraîné même lorsque son âme l’abandonnait. Il percuta Peter de toute sa force, le faisant valser hors de la trajectoire de la vampire et trébuchant avec lui. Dans cette ultime seconde, le soldat gagna sur l’adolescent et prit une décision. Il choisit la loyauté sur l’amitié, disposé à sacrifier un autre que lui-même pour le bien du plus grand nombre.
Parce qu’ils n’avaient plus le temps pour les formalités et qu’il fallait fuir le plus vite possible, il redressa son Roi sur ses pieds comme un gamin après un caprice, remarquant qu'il saignait du nez mais choisissant de laisser le détail de côté pour l'instant.
« On rentre. Maintenant. »
Peut-être le sous-estimait-il, mais le Rouge n’estimait pas Peter en état de lui résister à l’instant. S’il le fallait, il le porterait. S’il le fallait, il le frapperait et le ramènerait inconscient, quitte à payer de sa vie les conséquences. Il devait vivre pour que les autre survivent.
Belladone
† Vampire †
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Il y a, dans cette voix-là, une déception qui l'achève un peu plus. Il y a, dans le regard du Roi Bétail, de l'horreur et de la tristesse lorsqu'il réalise sa nature exacte, celle qu'elle n'a jamais caché sans la dire non plus - suceuse de sang jusqu'à la moelle. Touchée en plein coeur par la tristesse de l'évidence, Belladone sent ses prunelles s'humidifier une fois encore. Quelque chose s'est cassé, l'enchantement s'est brisé : ils ne sont plus qu'ennemis, désormais.
Elle n'a jamais voulu que les choses se déroulent ainsi.
- Il faut te tuer.
Il faudrait, hein ? Mais ils n'y arriveront pas. Elle ne se laissera pas faire. Soutenant le regard du Roi, la Veine sent un coin de ses lèvres se retrousser. Animale. Monstre.
Elle n'a jamais voulu que les choses se déroulent ainsi.
- Tu n’es pas si belle…
Ça la blesse, ça aussi - un peu. Elle aimerait s'offusquer mais ses sentiments sont confus, mêlés : il y a de la déception, de la méfiance, de la tristesse, de l'amour et-
du SANG.
Au Manoir, on raconte que le sang de Peter Pan serait le plus délicieux de tous.
Frémissement, frissons. L'odeur du sang du Roi Bétail supplante toutes les autres, lui emplit les narines et fait déborder sa gorge de salive. C'est la première fois qu'elle sent un parfum si pur, si riche, si... prometteur. Si savoureux, si vivant. Si dangereux, du genre à vous faire tourner la tête et vous faire oublier toutes vos bonnes résolutions.
Un pas, Belladone s'avance. Elle oublie tout ce qui n'est pas Pan, se perd dans son odeur comme lui se perd dans ses yeux. Oublie ses principes, ses scrupules - la Soif dévore tout sur son passage, ne laissant qu'un vide atroce, qu'elle doit combler à tout prix. Belladone frémit de plus belle, elle ouvre les bras.
L'Enchantement revient.
Elle tend ses griffes, prête à happer.
- NON !
C'est presque animal comme cri, presque inhumain. Un impact suit, marquant une scission brutale, mort partielle de ce qui la reliait au Roi Bétail. Sonnée, elle titube et avise Scar.
Comment ose-t-il ?
Cette fois, ce n'est plus la Soif qui domine mais la Rage.
- On rentre. Maintenant.
- Non.
Sa voix a tonné, impérieuse et décharnée.
- Personne ne me laissera ici comme ça.
Assoiffée, esseulée, humiliée. En s'imaginant la faiblesse qu'elle doit refléter, la Vampire sent la Rage s'agrandir encore, l'enserrer jusqu'à la consommer toute entière.
C'est ainsi que, comme hors d'elle, elle se voit s'élancer vers le Roi Ensanglanté.
✘ AVENTURES : 2869 ✘ SURNOM : L'Enfant Roi ✘ AGE DU PERSO : jeune à jamais
✘ DISPO POUR RP ? : à voir ! ✘ LIENS : Je suis un petit oiseau à peine sorti de l'oeuf.
Sujet: Re: Purge Ven 13 Jan 2017 - 13:30
purge
PETER PAN & BELLADONE & SCAR & FAIL
Le choc lui coupe le souffle, ses yeux se révulsent une fraction de seconde, le monde entier chavire, peut-être même pour de vrai tant ce monde-là répond aux spasmes intérieurs qui le secouent, lui. Peter serait tombé mais Scar le retient. Peter serait mort mais Scar l'a retenu.
Scar lui parle à présent, Scar le gronde, son oeil encerclé de rouge prend beaucoup de place dans le champ de vision. Peter est raide, figé, son visage est pétrifié, comme en pierre. Il fixe son garde du corps de son regard encore fou, doré, possédé par l'emprise séductrice de la Vampire. Le petit ruisseau rouge s'écoule toujours.
NON !
Le Non circule à vitesse folle dans ses veines, glaçant son sang, électrocutant ses nerfs. Il résonne fort en lui. Peter, malgré l'oeil encerclé de rouge qui prend toute la place, parvient à voir Belladone. Il sait qu'il ne devrait pas, une membrane de conscience s'agite encore ! Il sait mais la tentation, la tentation est trop grande, il ne sait pas résister, à quoi bon de toutes façons. Ses petits doigts blancs et mouillés s'agrippent au bras de Scar, le serrant et le repoussant tout à la fois, son cou se tord d'un côté et de l'autre, juste pour accéder à Belladone. Juste la voir, une dernière fois, ça le panique tellement, l'idée de ne plus la voir. Il a l'impression qu'il ne respirera plus.
Alors Peter atteint ses yeux jaunes, méchants, qui ne sont ni beaux ni humains, ils font trembler les jambes de l'Enfant Roi. Il tente mollement de repousser Scar, avec ses bras, avec son petit corps faible, en poussant de fébriles "Ah" gémissants. Il veut tellement se perdre, se perdre, se perdre... Se diluer dans la pluie. Dans le sang.
Il tend les bras à présent, tandis qu'elle, tend les griffes. La force du désespoir sera-t-elle plus puissante que celle du Sentinelle. Sa bouche est envahie du sang qui s'écoule, au-dessus. Il pleure maintenant, il geigne de plus en plus fort, l'orage gronde au loin, la pluie devient grêle, les éclairs déchirent le ciel. Peter Pan hurle soudain, à pleins poumons, se débattant de toute sa hargne dans les bras de celui qui le sauve :
— LAISSE-MOI !!
Il y a Fail, juste à côté. Vraiment tout à côté.
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Je tyrannise en forestgreen.
gai, innocent et sans coeur. :
cadeaux de mes enfants trouvés:
Scar
Invité
Sujet: Re: Purge Mer 15 Fév 2017 - 18:48
Il n'a qu'une seconde face à la colère de Belladone, un instant pour changer le cours des choses et survivre.
« LAISSE-MOI !! » lui crie Peter en se débattant.
Alors le Rouge gifle le dieu-garçon, du revers de la main et sans le ménager, les doigts fermement ancrés autour de son bras mince tout en aboyant d'un ton transpirant d'une autorité horrifiée:
« Arrête-la, Fail!, protège ton Roi! »
Et le simplet Sentinelle qui s'élance comme un guerrier, un martyr, et Scar qui meurt pour lui et pour son propre geste, écrasant désormais l'enfant-tyran contre son torse avec dureté. Il le protégera coûte que coûte, quitte à se sacrifier lui aussi. Il laissera la vampire le boire et l'empoisonnera de son sang, arrachera son cœur lorsqu'elle sera encore accrochée à ses veines.
Rationnel, barrant le passage aux émotions terribles qui veulent l'assiéger, le Chef se met à courir. Sans un regard en arrière, tirant Peter avec lui dans une poigne d'acier, il fuit. Tant pis si le petit tyran est trop faible pour suivre, s'il faiblit il le traînera et s'il s'arrête il le portera.
Son dos est douloureux, les griffures hurlent sous l'effort mais sa rage est encore plus brûlante. Contre la créature qu'il voudrait massacrer, contre lui-même qu'il aimerait anéantir tout autant.
Belladone
† Vampire †
✘ AVENTURES : 236 ✘ SURNOM : La Veine ✘ AGE DU PERSO : Inconnu
L'orage gronde, l'orage gronde. Il roule, s'approche et électrise l'atmosphère. C'est comme si l'Île entière s'était refermée sur eux, réduisant l'univers à Peter qui tend la main vers elle alors qu'elle est toujours dans son élan, prête à le faucher. Et tout se passe tellement vite, c'est à peine si elle comprend ce qui se joue sous ses yeux alors que Peter hurle, que Scar frappe.
Ordonne.
Et une ombre, il y a une ombre qui s'interpose entre elle et le Coeur de l'Île, entre elle et cette hémoglobine qui l'appelle.
Ce qui lui reste de conscience veut agir mais trop tard : un arc de cercle et c'est un sang autre qui l'asperge alors que le charme est rompu, brisé. L'orage est sur eux alors qu'elle titube, ramène ses griffes à elle. Et l'ombre vacille, s'écroule devant elle pour dévoiler une absence - l'appel s'est tu pour laisser place au néant.
Peter n'est plus là. Scar n'est plus là.
Elle n'est pas seule pour autant.
Le charme s'est rompu, Belladone sent ses jambes se dérober sous elle. Le sang, il y a du sang autre partout. Son odeur s'infiltre, se mêle à celle de la pluie et la pierre. La Veine tremble, sous le choc. A un mètre d'elle, l'ombre tressaille.
Sang et larmes, la Vampire sent les rigoles écarlates qui viennent doucement effleurer ses genoux. Son regard errant remonte à la source, se focalise sur celui dont elle a réussi à oublier l'existence - jusque là. Avec maladresse, elle se rapproche. Reconnait la silhouette du grand enfant et le retourne, d'une main sur l'épaule.
Ce qui attire son attention, c'est la fleur. La grande fleur rouge qui s'épanouit sur son estomac, sublimée par les béances. Sans horreur mais avec surprise, la Veine finit par faire les liens : c'est elle qui lui a fait ça, elle qui l'a blessé en le prenant pour un autre. Doucement, ses yeux remontent et croisent le regard de Fail. Deux incompréhensions se heurtent, l'une mourante et l'autre déjà morte depuis longtemps. Il a l'air si pâle ainsi, avec son ventre souillé de rouge.
Le Garçon Perdu tressaille, la Vampire pleure. Navrée que les événements aient pris une telle tournure, si désolée de ne jamais arriver à d'autre chose que de détruire. Le regard de Fail se perd, l'écarlate se mêle à la pluie : il faut faire quelque chose, laver le sang.
Purger.
Tremblante comme une impure sous le regard de son dieu, Belladone se penche et, sous la lumière d'orage, enveloppe Fail comme une ombre. Sa main froide vient recouvrir les yeux de la Sentinelle en un geste d'une délicatesse terrifiante alors que ses cheveux blancs trempés de pluie forment comme un linceul autour d'eux, cachant la scène.
Le sang coule, le temps passe. Lorsque cela se termine, l'abomination a repris des forces. Les veines emplies d'une vie nouvelle et la tête d'images qui ne sont pas siennes, elle se relève et fixe le corps.
Un temps.
Scrupules ou remords, quelque chose se produit. Un regain d'humanité qui fait qu'elle ne parvient pas à partir. Alors Belladone s'abaisse et s'empare du corps exsangue, qu'elle soulève sans encombre. Elle ne sait pas encore ce qu'elle en fera. Elle ne le laissera pas pourrir ici.
C'est ainsi qu'ils disparaissent, comme avalés par les ombres de la nuit.
Peut-être que la pluie est si lourde et salée, Qu'elle ôte aux aventures leur panache léger, Peut-être qu'aujourd'hui pour se sauver soi-même, On doit extraire le roi de son propre blasphème, Quitte à devenir Bête, quitte à risquer sa Vie, Quitte à entendre pour toujours ce dernier Cri.
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