Ça fait trois jours qu'il ne dort pas.
Quand il dort, il entend la voix de Dinky et le silence de Hermit. Les deux résonnent jusqu'au fond de son âme et glacent tout son sang. Il est paralysé dans son lit, gelé et suant. C'est possible d'être gelé et suant, quand on a tellement peur. Quand se sent tellement mal.
Il se dit que c'est sa faute, Grenouille. C'était lui le guide. C'était lui le responsable.

On ne lui a rien dit, quand il est rentré. On a pas fait de réflexion.
Stealth a demandé. Qu'est-ce qui s'est passé, Grenouille. Où sont Dinky et Hermit, Grenouille. Où sont tes camarades. Tu dois tout me raconter, Grenouille, tout en détail.
Grenouille n'a pas tout raconté. Ses yeux pâles n'ont même pas rencontré ceux de l'Ardente. Il les a fixé dans le vide, et il a dit un mot, un seul.

— Runaan.  

A partir de là, Stealth ne lui a plus rien demandé.
Il est allé se coucher, parce qu'il était épuisé, parce qu'il avait froid jusqu'à l'intérieur des os, et que ses vêtements étaient trempés. Pourtant, il n'a pas dormi. Ça fait trois jours qu'il ne dort pas.


Dans la Cabane qu'il partage avec d'autres Éclaireurs, Grenouille écoute les soupirs et les respirations de ses petits collègues. Ça devrait l'énerver, mais ça le rassure un peu d'entendre autant de sons de vie.
Pas assez, toutefois.
Puisqu'il se lève, presque d'un seul coup, repoussant rageusement les couvertures. Il fait tomber deux figurines de bois sous le coup, et, les dents serrées, jette un coup d'oeil au tonneau de Jerk juste à côté de sa couche. Ils dorment toujours à côté. C'est un de ses seuls copains, Jerk. Le tonneau bouge pas. Jerk dort. Grenouille se lève en silence. Ça l'embête un peu d'abandonner Jerk comme ça, sans prévenir ni rien.
Pas assez, toutefois.

Le fantôme de David est déjà là, juste à côté, qui luit faiblement dans le noir. Grenouille l'ignore. Il n'a même pas peur.

— N'y vas pas.

Grenouille l'ignore encore.

— C'est fini. Ils ont disparus. Ils ne reviendront pas. Et toi non plus.

Grenouille l'ignore toujours.

Il enfile son habit de chat. Il se sent encore plus déterminé alors, car son habit de chat lui donne toujours beaucoup de force. Prochaine étape : voler une épée. Grenouille n'a pas d'épée, bien sûr. Il trouve ça très injuste, tout à coup. Mais tout lui semble injuste depuis que le cri de Dinky et le silence de Hermit résonnent en boucle dans sa tête.

David le suit toujours tandis qu'il se faufile à travers les ponts, les plateformes et les escaliers qui jalonnent le Grand Arbre. Il respire fort, de ce souffle un peu sifflant qu'il a quand il fait trop d'angoisse ou d'effort. Son coeur bat vraiment vite.
Quand il arrive à la Forge, son pas s'arrête tout seul. Il n'est jamais entré dans la Forge. Il y a comme l'aura de Sharpy qui traine partout. Ça lui fait drôle de... de violer la Forge. Et de voler la Forge, de voler Sharpy.

" Il ne le saura pas... Je reviendrai avant. "

Et s'il ne revient pas, c'est qu'il sera mort.
Il ne risque pas grand chose.
Alors il entre, il prend une épée suspendue au mur. Et il s'en va. Silencieux comme un chat.
Il ignore David jusqu'au bout.

Tout le monde sait où on peut trouver Runaan. Tout le monde connait ses repères. La Sylve Obscure ou le Labyrinthe. Parfois la Lande.
Grenouille est Éclaireur. Il reconnait les signes, et il a compris dans quel coin se trouvait l'Autre. Et si Runaan n'est pas encore là, si Runaan est parti chasser des âmes, c'est pas grave. Grenouille l'attendra.

Son sac à dos rouge cahote dans son dos, alors qu'il saute les racines ou évite les branches basses qui encombrent son chemin. Son regard est droit et froid comme les gouttes de Pluie qui, à présent, ne s'arrêtent plus. Elles sont faibles néanmoins, un peu molles, puisque Peter est loin. Le regard, lui, n'est pas mou. L'épée, coincée dans une écharpe qui fera ce soir office de ceinture, bat sa jambe à chaque pas.
Dans la main droite de Grenouille, une vieille lampe torche à dynamo.
Dans la main gauche, une figurine de tigre.
Un chat, c'est rien qu'un petit tigre.


Le Labyrinthe est plus grand, la nuit. Plus effrayant, alors. Toujours, la nuit.
Mais Grenouille ordonne à sa force de se tenir tranquille, de ne pas chercher à s'enfuir à toutes jambes. Il l'a gardé jusque là, ce n'est pour la regarder se dégonfler comme un ballon percé. Les sourcils froncés, il s'assure que le fantôme de David ne l'a pas suivi.
Ce n'est que lorsqu'il est certain que David n'est pas là qu'il se rend compte qu'au fond, il aurait peut-être préféré.

Tant pis. Serrant la lampe torche – et la figurine – Grenouille pénètre dans le Labyrinthe aux Bestioles.

Il marche longtemps. Ses pas sont rythmés par le petit bruit de son souffle rauque. Il ne cesse de braquer sa lampe dans une direction, puis dans une autre, et une autre encore. Normalement, on ne ressort pas du Labyrinthe la nuit. Une bête pourrait surgir et le piquer, le mordre, le toiler, l'avaler en entier. Les ronces qui composent la structure du lieu frémissent à son approche. Il déglutit. Il a pris de l'eau, dans son sac à dos, mais il n'ose pas lâcher la lampe. Ni la figurine.

Il s'arrête seulement à chaque dizaine de pas, afin de noter sur son carnet l'itinéraire emprunté. Grenouille est un Éclaireur. Il ne se fera pas avoir.
Un craquement lui fait relever la tête, tout à coup. Les doigts emmêlés, il braque sa lampe de tous les côtés.

— Qui est là ?

Il aurait voulu que sa voix paraisse plus grave.

— Je suis armé.

Mais le craquement s'est tu et ne se reproduit pas. Grenouille reste un moment immobile, la capuche de son habit de chat retombant légèrement sur ses yeux, la lampe toujours dardée sur les ronces figées et le noir troué.
Il fait froid. Il le sait, car quand il expire, un petit panache de fumée s'évade de sa bouche.

Grenouille pose son sac par terre.
Et puis il s'assoit en tailleur. Il attend.
Ce ne sont pas les cris qui appelleront Runaan.
Il le sait, maintenant. Runaan est devenu son cauchemar à lui. Son capitaine Crochet.

☂

Le froid lui mord les os. Grenouille se lève d'un seul coup, réprimant un sursaut et braquant sa lampe sur la Créature qui vient de surgir de l'ombre. Runaan.

L'espace d'un instant, son courage l'abandonne, fuyant de son corps comme l'air d'un ballon percé. Il se sent pris au piège, et glacé, et paralysé, comme prisonnier d'une toile d'araignée invisible. Un cri meurt dans sa gorge.
L'Autre est encore plus grand que dans son souvenir. Pourtant, son souvenir avait tout le temps d'être déformé par les rêves et les regrets. Mais non, Runaan est encore pire. C'est un cauchemar incarné.

— Es-tu perdu cher enfant ?  

Même sa voix n'est pas humaine, pas normale. C'est comme la voix d'une caverne, la voix d'une ombre. Et ces yeux. Morts et vides. Il n'arrive pas à les regarder.
Il n'arrive plus à rien, en fait, Grenouille. Ses doigts serrent la lampe de toute leur force.

— Non. parvient-il à articuler, et il espère que le tremblement dans ses mots ne s'entend pas trop.

Un relent de courage revient en lui, il est tout faible, tout petit, comme Grenouille, mais il tient bon.

— Je suis venu pour vous trouver.

Rien ne transparait sur le visage du grand faune.

— Je veux savoir où sont Hermit et Dinky. Les enfants que vous avez emportés dans les Marais. J'étais là.


Pourquoi il m'a pas pris, moi ?

☂

Il s'écarte de quelques pas quand l'Autre s'incline. Le corps de Runaan semble crier des craquements qui font penser à ceux des arbres dans les forêts sombres. Grenouille concentre toute sa force à soutenir le regard vide. C'est dur.
Mais rien, rien n'est plus froid et terrible que la voix. Quand Runaan parle, on dirait que tout le Labyrinthe parle, murmure, grince, ricane. C'est comme un vent glacé, un vent vivant.

Grenouille serre ses doigts contre la garde de l'épée. L'Autre lui sourit, c'est étrange de voir son vieux visage de cauchemar sourire.

— Ils ne sont plus. Leur Temps était révolu.

Grenouille déglutit et sent le bord de ses yeux crépiter. Il ne pleurera pas. Pas devant lui, surtout pas. De toutes façons, il devient fatigué de pleurer.
Il essaye de comprendre. Leur temps était révolu. Mais qu'est-ce que ça veut dire. Ça ne veut rien dire. Ils étaient tous les deux des nouveaux, tous les deux des enfants. Ça ne se peut pas. Ça ne veut rien dire.
Il essaye moins de comprendre "Ils ne sont plus". Le "Ils ne sont plus" fait franchement peur. Pourtant, il s'en doute Grenouille, au fond de lui il sait. Ils ne sont plus. Ça veut dire : ils sont morts.

Quand la main se déplie vers lui, il s'écarte un peu, manque de trébucher sur une pierre.

— Veux-tu les voir cher enfant ?

Le vent enfle dans l'air et rabat sa capuche en arrière. Il a la gorge aussi asséchée qu'une momie, mais il n'ose pas bouger. Le Labyrinthe continue de chuchoter autour de lui, comme si la proposition de Runaan l'excitait.

— Où. Où sont-ils ? Je... Je croyais que vous les aviez mangé ?

Il se rend compte, seulement alors, qu'il ne sait pas ce que Runaan fait des enfants qu'il emporte.
Personne n'a jamais rien vu.
Personne ne sait.

☂

Il faudrait qu'il brandisse son épée, il faudrait, maintenant, allez Grenouille, sors ton épée et plaque la lame contre cette foutue gorge de cauchemar, Grenouille, fais-le.
Fais-le.
Fais...

— Je ne mange pas les enfants voyons ; je ne suis pas le Grand Méchant Loup. Tes amis sont en bas, je peux t'y mener mon enfant.

C'est impossible de ne pas le regarder, de ne pas contempler ce visage millénaire et suivre les mouvements de ce corps à la grâce rigide, de ne pas rester agrippé à la vision de cet être qu'il hait, pourtant, il le hait, il le hait ! Il le... Une voix susurre précipitamment en lui, mais elle se noie dans autre chose, une chose pâteuse, une sorte de torpeur bizarre...


Non, Grenouille, n'y vas pas ! Tu sais que tu ne dois pas. Un hurlement résonne en toi, et il te dit de courir, de fuir, de ne surtout, surtout pas le suivre.
Surtout pas.
Surtout...

Grenouille sent la longue et vieille carcasse frôler son propre corps. Il ne bouge pas, droit, raide, pétrifié, le visage devenu presque inexpressif. Il a l'impression d'être le seul morceau de vie dans une marée de sombre, d'horreur, de choses qui le dépassent. La carcasse continue de marcher, elle s'éloigne.

N'y vas pas Grenouille, retourne toi et crie : NON !
Non !
Non...

Grenouille se retourne. Il ne crie pas. A chaque pas de Runaan, un soupir du Labyrinthe répond. Un frisson parcourt toute la peau de Grenouille. Le cri résonne encore.
Grenouille suit Runaan. C'est plus fort que lui. Il faut qu'il le suive, il faut, il faut.
Grenouille disparait dans les ombres.


Le cri ne résonne presque plus.

☂

Ils sont tout blancs, leurs yeux. Blancs comme des yeux de mort, des yeux de fantôme. Grenouille fixe sur leur visage ses yeux à lui, si pâles, presque blancs comme eux peut-être. Son corps est pétrifié, son corps est une statue, il n'y a que sa bouche qui tremble.

— Je ne les mange pas, comme tu peux le voir.

Les yeux pâles de Grenouille se dirigent lentement vers le vieux visage. Il est creusé, mangé par les ombres, on le croirait en pierre, en bois, en pluie, en... en trou noir.
La proximité de Runaan diffuse peu à peu un vent glacé dans ses veines. Peut-être que c'est pour ça qu'il est tout figé.

Il trouve la force de s'approcher du premier corps, le corps allongé, le corps de...

— C'est Dinky. il dit, comme s'il apprenait quelque chose à Runaan, alors que Runaan s'en fout, il s'en fout bien.

Il s'est mis à genoux. Son doigt s'approche de la figure toute desséchée, et il se mord la lèvre pour pas pleurer.
Puis il se retourne, d'un seul coup.

— Qu'est-ce que vous leur faites ? Vous... Vous voulez leur jeunesse ? Est-ce qu'ils...

Des yeux tout blancs.

— Ils ne peuvent pas redevenir vivants, pas vrai ?

Les mots sursautent dans sa voix.
Il se redresse d'un coup et fait face à Runaan. L'odeur de l'Autre pénètre sa peau.  

— Qu'est-ce que vous êtes ? QU'EST CE QUE VOUS ÊTES !

Pas un Monstre.
Les Monstres, il les connait. Les Monstres ne font pas ça.

☂

La voix du Faune est mille voix, mille voix anciennes de mille ans, mille ans conçus de mille terreurs. Le Faune est l'incarnation de la Lande des Songes Morts, le seul endroit où Grenouille refuse d'aller. Le Faune est un Cauchemar.

— Je suis le voleur de Temps et de lumière. Je foule cette terre depuis le commencement et je marque la fin, votre fin. Ta fin.

Et Grenouille pleure des larmes de rage, de désespoir et de peur.
Et la main du Cauchemar s'abat sur Grenouille.

Et Grenouille s'en veut. Entre les doigts d'écorce de l'Autre, ses yeux exorbités s'attardent sur une silhouette droite, blanche comme les yeux des victimes de Runaan. C'est celle de David, qui se découpe à peine dans l'obscurité.
Pourquoi es-tu venu, dit David, pourquoi es-tu venu. Tu savais que tu allais mourir. Tu savais que tu n'allais plus vivre. Et moi, moi j'ai tant fait pour que tu vives.


Les larmes de Grenouille tracent un sillage invisible contre les doigts d'écorce, doigts d'ombre, il sent quelque chose partir de lui et il ne sait pas ce que c'est, c'est sûrement la vie. Runaan est en train d'arracher quelque chose. Runaan va lui prendre sa vie, même pas le tuer, juste prendre, et Grenouille hurle un cri silencieux.

Ils disaient qu'il avait la rage de vivre.
Ils disaient qu'il avait la rage de vivre.
Ils disaient qu'il avait la rage de vivre.


C'est incroyable, qu'il fasse ça, mais Grenouille le fait. Grenouille sort son épée et la plante dans le ventre de Runaan.
Il plante son épée. Dans le ventre. De Runaan.

☂

Le Temps est suspendu, il est vraiment suspendu, et Grenouille se demande si c'est l'effet de Runaan. Il regarde, horrifié, la lame enfoncée dans la chair-écorce de Runaan, sa chair qui craque et crache. Runaan aussi la regarde, la lame, mais il n'a pas l'air horrifié, juste vide, vide comme une crevasse.
Les yeux pâles de Grenouille se dispersent dans la brume ensuite, qui surgit du noir, qui les enveloppe comme une chrysalide de brouillard. D'instinct, il coupe sa respiration, comme s'il savait d'où venait cette brume là, comme s'il avait humé l'odeur du cauchemar. Les doigts de l'Autre sont toujours plaqués contre son visage, le contact est si intense qu'il s'imagine devoir porter l'empreinte de ces doigts-là pour toujours. Incrustés dans la peau.
Il a pas vraiment tort, Grenouille, mais c'est pire encore. Pire encore.

Les doigts glissent pourtant, froids et durs comme la Mort, ils le hissent, le serrent, le tuent. Grenouille sent l'air quitter ses poumons, ses pieds quitter le sol, le courage quitter son corps. Il se débat à peine, griffant faiblement l'écorce, pleurant des larmes silencieuses qui n'y changeront rien. Il hoquette, un peu, et ça ne changera rien non plus.

— On ne peut tuer la Fin, elle s'accomplit quoiqu'il arrive.

Le visage de Runaan prend toute la place dans le paysage. Le visage de Runaan est le monde, l'après-monde, la Fin.
Grenouille se débat encore moins.

Son regard se brouille, ses mains tremblent. Peut-être que c'est juste les larmes et la peur.
Son squelette entier le brûle, on dirait qu'il se coince, se tort. Peut-être que c'est juste la peur aussi.
Ses cheveux tombent. Ses cheveux blanchissent. C'est possible que ce soit encore la peur ?
C'est qu'elle est si grande, après tout, immense. Aussi grande que Runaan. Elle va le manger, l'avaler sans mâcher.


Il n'a plus d'arme, Grenouille. L'épée est dans le ventre de Runaan et ça ne le tue même pas.
Il n'a plus d'arme.
Il n'avait amené qu'une épée.
Au loin, David le regarde avec un visage en écorce lui aussi, tant il est dur, dur comme Runaan. Grenouille déteste cette écorce. Elle rape sa peau, elle l'étrangle, elle fait mal. C'est plus facile d'être mort que de mourir, il se dit Grenouille.
Et merde, il n'a plus d'ar... Qu'est-ce que c'est, ça. Dans sa poche, c'est quoi... C'est la figurine. La figurine de tigre. Rien qu'un gros chat. Rien qu'un gros chat en plastique. Pendant qu'il meurt, Grenouille sort la figurine. C'est assez long de mourir finalement, il a le temps de la sortir, de la sentir entre ses doigts, même de la regarder. C'est un peu difficile dans le regard brouillé.

Et puis...
Il ne sait pas pourquoi il fait ça, Grenouille. Il fixe le grand visage de Runaan, son visage-paysage. De sa première main, il tient le poignet de Runaan, poignet d'écorce qui le broie, le tue tout lentement. Le moment parait long lui aussi.
De sa deuxième main, Grenouille enfonce de toute la force qui lui reste la figurine dans l'oeil de Runaan. Il imagine la figurine se débattre dans l'orbite blanche, griffer, rugir. Pendant ce temps, l'Autre le lâche.

Grenouille atterrit sur les fesses, il pousse un cri rauque et son corps craque de tous les côtés. Il se sent extrêmement faible, fatigué, rompu. Un autre sentiment plus global aussi. Mais il ne sais pas ce que c'est. Comme s'il était usé, comme si on avait frotté son âme contre une râpe à fromage...
Il rampe, parce qu'il ne peut pas marcher. D'autres cheveux tombent sur ses épaules. Son regard est toujours tout flou, pourtant il ne pleure plus. Il a du mal à respirer. Ça, c'est l'asthme. Ça siffle.
David lui montre un endroit où se cacher.

Grenouille se cache.
Grenouille a l'habitude de se cacher. Depuis qu'il a l'age de raison, Grenouille se cache.

☂