Goggles ressent beaucoup de compassion envers le français, qu'il sait très perturbé. La plupart des Garçons Perdus sont insouciants, frivoles, mais pas lui. C'est quelque chose que le rouquin respecte beaucoup, lui qui a tout oublié ou presque de sa mère et qui ne se souvient de son père que lorsqu'il le revoit en chair et en os.
L'enfant funambule est étrange et Goggles rit sans scrupule de son costume de chat. Il n'arrive jamais à prononcer son nom et préfère franchement le surnommer ''Frog'', parce qu'autrement il se sent bien ridicule (et il déteste ça). Même si Goggles est parfois un peu insensible à son égard, il l'aime bien. Il croit en fait qu'il faut affronter ses peurs pour les vaincre, et il encourage Grenouille dans ce sens, essayant sans cesse de lui démontrer qu'il n'a rien à craindre dans telle ou telle situation. Il en devient plutôt accaparant, ce qui exaspère Grenouille. La plupart du temps, ce dernier l'évite. En réalité, tout ce que veut Goggles, c'est être son ami, à sa façon.

Carnet de Santé: Multiples  écorchures, asthme, fièvres.

Petit garçon effarouché dont le traumatisme prend bien souvent le pas sur ses choix. Petit garçon aux grands yeux hantés, d'où l'on devine la grande intelligence.
Grenouille est un labyrinthe perdu en lui-même.
Comme lui, l'enfant parle français et Soul apprécie son calme, sa propension à se raisonner. Malgré la panique et les crises de larmes.

Au début, Soul avait l'intention de passer par son intermédiaire au sujet de ses observations concernant les pirates mais la terreur qu'il put lire dans ses yeux le fit stopper net.
Et le soigneur préféra subir la présence de Stealth plutôt que d'effrayer plus encore le Funambule.
Se disant, qu'il faudrait l'amadouer. Qu'il accepte enfin de faire confiance... mais aussi de guérir.
Le rassurer aussi. L'aider à trouver en lui la force d'en sortir. De ce labyrinthe dont il ne fait plus que courir.

En dehors des blessures graves, c'est généralement Jay qui se charge de lui, et parait soutirer du petit garçon plus qu'il ne pourrait avoir jamais réussi. Soul les observe généralement, sans jamais intervenir.

L'Immuable lui a néanmoins imposés des exercices pour réussir à contrôler l'intensité de ses crises d'asthme. Il s'agit de séquence respiratoire couplés à des séances d'inhalation d'herbes médicinales.
La plupart du temps, ces "leçons" se déroulaient au calme, à l'écart de l'infirmerie.

Le Soigneur eut ainsi l'occasion d'observer l'intérêt particulier que la Grenouille portait aux animaux et requis son aide ponctuelle pour s'occuper des bêtes blessées recueillies par Cosmos, dans l'idée qu'ainsi occupé, l'éclaireur serait un peu apaisé.

Éclaireur. Lui, c'est un enfant que Crackers n'a jamais pu comprendre. Dans ses souvenirs, il a toujours été là, même lorsqu'il venait tout juste d'arriver au sein des éclaireurs, puis, du jour au lendemain, Grenouille s'est mis à le fuir, comme si le petit garçon s'était transformé en monstre à ses yeux. L'air terrifié dans ses yeux, le Sans-Visage l'avait de nombreuses fois croisé, d'autant plus lorsqu'ils se croisaient encore souvent dans la Base. Ce que le blondinet ne sait pas, c'est que cette peur dans les yeux de son camarade était clairement justifiée et ce.. à cause de son masque à gaz. Véritable fantôme du passé aux yeux de Grenouille, le Sans-Visage ne se doute pas un instant qu'il alimente certains cauchemars du pauvre garçon.

De toute manière, depuis qu'il a rejoint les livreurs, le petit malade ne croise presque plus son ancien camarade et, lorsqu'il leur arrive d'être envoyés ensembles en mission.. Grenouille ne vient pas, fuit, l'évite comme la peste. Un jour, Crackers aimerait tout de même bien savoir pourquoi ; car malgré son détachement des autres, ça le travaille tout de même un peu.. il faudrait qu'il aille lui poser la question un jour, ou qu'il demande à un autre garçon perdu qui le connait bien.

D'abord une langue. Le français. L'échange par l'apprentissage. L'anglais. Le français. Deux langues, entre-mêlées par un mauvais accent et quelques sourires amusés.
Des ressemblances. Avec Pierre. Des affinités calquées sur un fantôme d'Avant puis le deuil dépassé, l'amitié à part entière. La seule véritable peut-être. Toute cabossée mais très précieuse comme une vieille lampe à huile à la flamme timide.
Des jeux. Des tas de jeux de gosses perdus, des rêves, des aventures, des histoires écrites à quatre mains.
Une racine commune dans un vieux bouquin où les miracles ont encore lieu . Christianisme passionnée et judaïsme hésitant.

Une séparation . Passage dans le clan de l'ennemi. Pour le bonheur et l'épanouissement égoïste du plus grand.
Des lettres. Des années de lettres, de papiers, de tissus, d'encre, de mots et de dessins.
Une mouette, messagère éternelle, lien entre deux univers, porteuse des nouvelles poussives et de faire-part de deuils d'un quotidien cahin-caha.

Puis le temps qui passe. Éloigne.
Efface.