-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

Partagez
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyLun 20 Oct 2014 - 20:07

Toujours entêté à chercher des chèvres loin de son village, Capricorne s'était finalement retrouvé aux alentours du fameux Grand Arbre. Il ne comptait pas s'aventurer dans le décor chaotique qu'offraient les lieux, cependant, lorsqu'il entreprit de s'éloigner du territoire des enfants perdus... les maux frappaient. Aussi fort que les charges de l'animal légendaire qu'il avait chassé, la douleur était aussi aigue que les pointes des cornes qu'il portait. Il se trouvait dans la forêt, s'appuyant contre les troncs afin de rester sur ses deux jambes fraichement retrouvées.  Son arc et sa dague lui étaient pénibles à porter.

Le mal de terre dont il était sujet montrait moins de férocité habituellement, non, la douleur venait d'ailleurs. Les cornes semblaient trouer le crâne du Capricieux, ce n'était heureusement qu'une impression mais cela en restait une des moins agréables.

Quelques mètres plus tard, les jambes paraissaient peser aussi lourd que la queue de poisson qu'il possédait lors du summum de son essence. Puis il ne parvint plus à marcher, agenouillé au sol, front à terre, les mains appuyant à la base de ses cornes, Capricorne serrait les dents.

Pourquoi cette fois-ci elles faisaient autant mal ? Au point de vouloir s'écraser la tête contre un mur, un rocher ou une falaise.

La douleur sembla chuter, se calmer. Relevant la tête, lentement, tout en lâchant avec précaution son crâne, il voulu se relever. Sans succès. De fins picotements parcoururent ses membres jusqu'à remonter toute la colonne vertébrale. La douleur n'avait pas cessé, ce n'était que le corps qui tentait d'y échapper en usant de l'inconscience. La vue de l'indien se brouilla pour finir en noir complet.

Il bascula en arrière, il pu distinguer la lumière se frayant un chemin parmi les feuillages. Il ne s'était pas évanoui, mais il se retrouva trop faible pour bouger. Et la migraine ne décidait pas de s'en aller, elle semblait apprécier tourmenter le Capricieux.

Mais pourquoi plus de douleur que d'habitude ?

Il retenait ses gémissements de douleurs, puisqu'il n'avait pas le droit de se plaindre de ce qu'il avait choisi en ignorant les avertissements de sa tribu. Le regard vide, il essayait de supporter.

Jamais Capricorne n'avait dû supporter ces maux avec autant d'acharnements, jamais les cornes n'avaient été aussi violentes...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyMar 21 Oct 2014 - 14:20


- Putain !

Le juron avait été lâché avec une brutalité qui fit fuir un oiseau qui avait le malheur de se trouver un peu trop proche. Se rattrapant de justesse, la Soigneuse jeta un regard noir à la grosse racine dans laquelle elle s'était prise le pied. Elle n'aimait la jungle qu'à petites doses, de même que la chaleur et là... il y en avait trop ! Trop de branches, trop de lianes, trop de maudites racines pour l'empêcher d'avancer. Bon sang, si elle n'écoutait qu'elle elle retournerait direct au Grand Arbre !

Seulement... elle n'était pas là pour rien. A l'Infirmerie, ils manquaient de matériel. Des herbes qui soulagent, des fruits pour fabriquer des baumes. Et parce que Green les connaissait mieux que les Récolteurs - auquel elle n'accordait qu'une confiance limitée - on l'y avait envoyée. Encore heureux qu'elle soit seule...

Nouveau juron. Ecartant brusquement un rideau de liane qui lui barrait le passage, la Grincheuse avançait lentement, cherchant du regard les derniers endroits où elle soupçonnait ses remèdes miracles de pousser. Elle était arrivée dans un coin un peu moins dense, non loin du camp.

Son pied se heurta à quelque chose.

Une corne.

- Mais que...

Il y avait quelqu'un au sol - un Peau-Rouge, au vu de son accoutrement, de la peinture qui s'étendait sur son corps. Le premier réflexe de Green fut de reculer, voire de rebrousser chemin : déranger la sieste d'un indien assez stupide pour s'endormir à proximité de leur camp n'était pas dans ses plans. De plus, les autres gamins le trouveraient assez tôt.

Seulement, alors que son regard s'attardait sur le visage de l'homme, elle y vit une expression qui s'éloignait définitivement de celle d'un sommeil paisible. Au contraire, le type semblait parfaitement éveillé.

Et il souffrait.

Hésitation. La Soigneuse se retourna, se figea. Durant quelques secondes, son indifférence se battit contre son sens du devoir, sens du devoir qui finit par latter sévèrement la gueule de l'indifférence.

- ... et merde...

Sans plus d'hésitation, la Garçonne s'agenouilla aux côté du Peau-Rouge et commença à l'examiner. De ce qu'elle voyait, le type ne saignait pas. La douleur devait être interne alors... elle ne savait pas, elle n'en avait aucune idée.

- Tu m'entends ?

Il lui semblait que oui, elle n'en était pas sûre. Tirant de sa besace quelques feuilles fraîchement cueillies, elle vérifia rapidement qu'un insecte ne s'y trouvait pas... et, sans plus de cérémonie, les fourra dans la bouche du type.

- Mâche ça. Ça devrait faire partir la douleur.

Elle savait que ces feuilles là apaisaient les maux, quels qu'ils soient. Mais après, ça marchait chez les Perdus... elle n'avait aucune idée de si ça marcherait avec lui.

Un élan de culpabilité la traversa soudain. Bon sang, c'était des remèdes pour les gosses, ça ! Et elle les gaspillait à sauver un type dont elle ne savait rien. Mais voilà, personne ne devait être laissé derrière.

Une grimace barra les traits de la Soigneuse. Si l'autre imbécile commençait à la contaminer, elle n'était pas sortie de l'auberge !
Revenir en haut Aller en bas
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyMer 22 Oct 2014 - 8:24

Comptant les feuilles, essayant d'oublier la douleur ainsi, sa concentration fut perturbée par une feuille plus humaine. Une femme, une adolescente plutôt. Et la tête de Capricorne ne devait vraiment pas aller bien, car il voyait les cheveux de la demoiselle verts.

Elle lui demandait s'il l'entendait, il plissa les yeux afin de tenter de rendre les traits flous plus précis. Alors que l'image se faisait plus nette, elle lui mit des feuilles dans la bouche. Encore ces morceaux végétales... Il n'eut pas le temps de rétorquer quoique ce soit, ou bien simplement il n'avait pas eu la force de le faire. La douleur l'assommait. Il se réconforta en pensant qu'au moins il n'avait pas envie de vomir, mais ces plantes fourrées sur sa langue risquaient d'anéantir son maigre réconfort. Peu importait, c'était sensé calmer la douleur. Voilà tout ce qui importait réellement, endormir la douleur.

Capricorne mâchait alors les végétaux, et ce durant de longues minutes. Jusqu'à ce que la douleur ne le tétanise plus, et la douleur partait. Petit à petit, paresseusement, elle se faisait plus supportable, plus habituelle.

C'est sa main droite qui bougea en premier, elle se posa sur le front, cachant en partie les yeux de Capricorne Silencieux. Le remède avait-il fait effet ou bien les maux s'étaient-ils décidés à s'en aller un peu ? Aucun moyen de la savoir.

Il se redressa doucement, avec la force qu'il retrouvait progressivement. Baissant la main qu'il avait posée sur son front auparavant, il tourna son regard sur la femme aux cheveux verts. Quelle genre de pigments pouvait donner une telle couleur ? Son esprit divaguait loin de la douleur encore présente mais vivable. Il voulait retourner à son village avant d'à nouveau se retrouver battu par des contrecoups agressifs. Là-bas, il trouverait auprès de soigneurs ou bien du chaman de quoi calmer efficacement la vengeance de son essence.

Il se concentra un instant afin de remettre de l'ordre dans ses pensées, remettre les mots dans l'ordre. Il dévisagea presque la fille, observant la peinture qu'elle avait sur le visage. Il ne chercha pas à comprendre, il avait eu bien trop mal au crâne. Et d'ailleurs, les maux refirent surface, mais rien d'aussi affolant que l'épisode d'il y avait des minutes auparavant.

- Jamais, ça n'a été aussi agressif...

Une main venue tenir l'une des bases de ses cornes se glissait dans ses cheveux noirs, réflexe voir même tic lorsque ses cornes lui rendaient l'existence compliquée. Sa phrase n'était pas dirigée sur la personne à la tignasse excentrique, mais il l'avait dite. Comme s'il allait recevoir une réponse, chose idiote et inutile.

Enfin, ses iris étaient vraiment figées sur son interlocutrice. Il adressa un signe de tête pour remercier la Garçonne Perdue, il était tout proche du campement alors elle devait peut-être en faire partie. Il se leva péniblement, il essayait mais ne parvenait pas à porter son propre poids sur ses jambes. Un air d'incompréhension prit place, le Capricieux réfléchit pour finalement demander :

- Une rivière, un étang... un point d'eau... Il m'en faut un, est-ce que tu sais où en trouver proche d'ici ?

Il n'était pas certain de pouvoir au moins marcher après avoir ne serait-ce qu'avoir plongé sa main dans de l'eau. Capricorne pensait qu'il s'agissait de son mal de terre, et que cela devrait passer une fois dans une zone aquatique. Le problème, c'était qu'il ne s'agissait que d'une supposition. Sa main vint serrer les quelques colliers grigris à son cou, ils n'avaient pas suffit. Sa superstition avait été dépassée cette fois par la réalité de son acte, il était persuadé que ces maux étaient spirituels. On ne peut prendre l'essence d'un être légendaire sans en payer le prix, c'est ce que l'indien pensait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyJeu 23 Oct 2014 - 17:40

Le type mâcha avec application, comme elle lui avait demandé. Vérifiant que sa dague était bien à sa ceinture, Green l'observa plus en détail : pour être peinturluré, il était violemment peinturluré. Mais ce n'était pas ça le plus flippant : en plus de grigris partout, le type avait des cornes. De grosses cornes rouges, pointues, qui semblaient lui sortir directement du crâne.

Peu rassurée, la Garçonne rassura la prise sur son arme. Trop occupée à le soigner, (ou du moins tenter), elle n'avait pas du tout remarqué cette étrange particularité. Mais maintenant qu'elle avait eu le temps de contempler le Peau-Rouge plus attentivement, elle se rendait bien compte qu'il n'était pas seulement curieux, il était louche. Et la Soigneuse avait envie de tout sauf de s'encombrer de types louches.

Le type se redressa, la tirant de sa réflexion. Il avait retiré la main de son crâne et la dévisageait. Mal à l'aise, la Garçonne tenta de lui adresser un sourire qui ressemblait plus à une grimace qu'autre chose. Le regard de l'indien s'attarda sur la trace rouge qu'elle gardait en dessous des yeux, augmentant la gêne. Green n'aimait pas trop qu'on fixe sa marque, elle aurait bien voulu partir mais son foutu sens du devoir l'empêchait de se casser avant d'être sûre que le type aille bien.

- Jamais, ça n'a été aussi agressif...

... bon. Au moins ils pourraient se comprendre. Sans trop savoir que faire, la Grincheuse hocha la tête. Il continuait de la fixer, ce qui ne l'aida pas vraiment à ne pas avoir envie de s'enfuir. Pourtant le Peau-Rouge finit par lui adresser un signe de tête reconnaissant et se lever.

Ou du moins tenter.

- Une rivière, un étang... un point d'eau... Il m'en faut un, est-ce que tu sais où en trouver proche d'ici ?

Oubliant sa réticence, Green vint machinalement le soutenir. Sa méfiance s'était évaporée, laissant place à de la pitié : peu importe de quelle tribu il faisait partie, et ce qu'il était, l'indien n'était pas vraiment en état de lui faire du mal. Sans trop réfléchir, la Grincheuse passa son bras autour de son épaule.

- Il t'est arrivé quoi ? Avait-elle grommelé, avant de se rappeler qu'il lui avait posé une question. Elle fronça les sourcils, se rappela d'où elle venait et donc, où la rivière pouvait se trouver. D'un bras, elle désigna une direction entre les arbres.

- La rivière est par là, je crois.

Soupir. Il n'était pas bien gros, cet indien, mais à coup sûr il risquait de peser lourd. Tant pis, elle avait commencé à l'aider, elle n'allait pas reculer maintenant. Elle inspira.

- On va bouger jusque là. C'est bon, tu penses arriver à marcher ?

De toutes façons, elle ne comptait pas vraiment lui laisser le choix.
Revenir en haut Aller en bas
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyVen 24 Oct 2014 - 20:44

Les paroles de la fille rassura en quelque sorte le Capricieux. Lorsqu'elle tenta de l'aider à se soulever, il parvint à lui rendre la tâche plus aisée en faisant des efforts afin de tenir. L'appui fourni par la Garçonne lui permettait d'au moins se déplacer, non sans peine mais il était nécessaire afin de rejoindre la rivière indiquée. Là-bas, le mal sera soit moins violent, soit "guérirait". En tout cas, le Capricieux plaçait beaucoup d'espoir en la solution du point d'eau. Ne serait-ce qu'afin de reprendre des forces pour s'en retourner à son village. Il pourrait y dormir, c'était la meilleure chose à faire pour calmer la douleur du crâne. La meilleures chose pour les gens normaux, certes, mais pas pour cet indien.

Les rêves réparateurs laissaient place aux cauchemars perturbateurs. Les images qui en résultaient étaient peu agréables et Capricorne se forçait à se réveiller, mais en se forçant... l'autres maux de têtes s'éveillaient aussi. Le sommeil perturbé rendait l'humeur du Piccaninny irritable, tempérament qu'il s'efforçait toujours de cacher.

Elle lui avait posé une question avant de s'occuper de son déplacement, elle lui avait demandé ce qui lui était arrivé. Si ses souvenirs n'avaient pas été confus à cause du manque certain de concentration.

Alors qu'ils se mirent en marche avec lenteur dans la direction potentiellement salvatrice, Capricorne répondit à la première question. Pourquoi ne pas y répondre ? Bien que l'envie de discuter était au plus bas, il ne voulait pas être désagréable envers la personne qui daignait lui porter de l'aide. Il alignait ses mots avec précaution, étant à la fois fixé sur ses pas ainsi que sur son équilibre.

- Ce qui m'est arrivé... simplement une migraine plus forte que les habituelles.

Il n'apprécia pas sa propre explication simplifiée, élément qui se traduisit par un froncement de sourcils.

- J'ai chassé un être légendaire. Je ne fais qu'en payer le prix.

Il appréciait plus cette phrase-ci, elle était plus proche du mystique ou de l'exotérisme. La première était trop physiologique.

Capricorne Silencieux mettait toutes les peines du monde afin de porter son poids, sans compter que ses lourdes peaux couvertes de fourrures qui ne servaient que d'artifices pesaient leur masse. Il aurait pourtant très bien pu se contenter de son pantalon en peau comme la plupart des indiens, mais non, il cherchait à se rapprocher de l'état dans lequel il se trouvait lorsqu'il était "complètement" transformé.

Il avait les yeux fixés sur l'horizon, guettant le moindre reflet d'eau.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyMer 29 Oct 2014 - 13:16

Ils se mirent en marche, lentement, précautionneusement et au vu des embûches que présentait le sol de la jungle, c’était sans doute mieux ainsi. Occupée à guetter les endroits où passer serait le plus facile, Green vérifiait que le bras du Peau-Rouge restait autour de ses épaules : elle lui servait d’appui. Au vu de son état, cela n’avait rien d’un luxe. Un silence s’installa entre eux, soudainement brisé par la voix de l’indien :

- Ce qui m'est arrivé... simplement une migraine plus forte que les habituelles.

Pour le laisser KO sur le sol d’une jungle où il aurait fini bouffé par une bête sauvage, la migraine devait être sacrément forte, en effet. L’homme reprit :

- J'ai chassé un être légendaire. Je ne fais qu'en payer le prix.

- ... hein ?

Il y avait sans doute plus philosophique à dire, mais l’onomatopée avait été la seule réaction valable aux yeux de Green. Se penchant pour passer en-dessous de deux branches particulièrement basses, elle fronça les sourcils. Des migraines particulièrement violentes, des cornes... visiblement, le prix à payer pour la chasse avait été élevé.

- C’est malin, finit par grommeler la Grincheuse sans trop savoir quoi dire d’autre. C’était que l’indien ne lui facilitait pas la tâche, avec la tonne de fourrure qu’il trimballait avec lui ! Et puis, c’était ridicule au vu de la chaleur qui s’était abattue sur le Pays depuis quelques temps. Avec hargne, elle accéléra le pas.

Ils marchèrent ainsi, de concert, durant des minutes qui semblèrent durer des infinis. Puis soudain le bruit d’un courant, un peu plus loin, parvint aux oreilles de Green qui se pressa pour y parvenir sans trop d’embrouilles. Il avaient déjà de la chance de ne pas avoir croisé de bestioles carnivores sur le chemin.

La rivière était bien là, ondoyant sous le soleil. Surgissant d’entre deux arbres et soutenant toujours le Peau-Rouge, la Soigneuse s’approcha le plus possible de l’eau avant de le lâcher doucement, prête malgré sa mauvaise humeur à le rattraper s’il fallait.

- Voilà, on y est. Tu peux aller boire ou te baigner, ou... ce que tu voulais faire, j’en ai aucune idée.

C’était que l’homme avait l’air plutôt mystique, avec les gri-gris qu’il portait sur lui et ses peintures louches sur le corps. Allez savoir comment un indien de ce genre utiliserait le point d’eau. Fatiguée par le trajet, Green finit par s’asseoir non loin de l’eau, observant avec une certaine forme de curiosité ce que le type allait faire.
Revenir en haut Aller en bas
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptySam 1 Nov 2014 - 14:15

Le chemin avait été douloureux, et Capricorne avait l'impression que le monde tournait. Son mal de terre venait s'ajouter au mal de crâne. Apparemment, les contrecoups s'étaient passé le mot afin d'être tous prêts le même jour au même moment.

Une fois déposé à la rivière, il s'agenouilla. Un air peu convaincu prenait place sur son visage peint, il n'avait définitivement aucune idée si son mal irait en mieux après avoir passé du temps dans un milieu aquatique. Il laissa son arc et ses flèches sans précaution sur la rive, son poids pourtant négligeable avait semblé peser des tonnes.

Le Capricieux se traîna jusqu'à l'eau, il y entra jusqu'à ce que l'eau lui arrive aux hanches. Le monde restait en place cette fois-ci, la sensation de début de nausée s'en était allée comme emportée par le courant.  Mais le crâne subissait encore... Le Peau-Rouge porta l'une de ses mains à sa son front, y exerçant une pression. Un sourire discret se montrait sur son faciès, il se trouvait lui-même ridicule de penser que de l'eau pourrait apaiser des maux nés d'une attaque à un être légendaire.

Alors qu'il se trouvait debout dans ces eaux encore peu profondes, il s'y plongea entièrement. Il faudra sûrement du temps pour que la douleur s'en aille, mais le milieu aqueux ne faisait qu'aider grandement et semblait calmer la migraine. Au fond, peut-être avait-il passé plus de temps que de coutume sur la terre ferme ? Cela ne changeait en générale pas vraiment l'intensité des malus de son essence. Il ressortit  à l'air libre sa tête et le haut du corps, la fraîcheur de la rivière aidait au bienêtre avec cette chaleur d'été.

Il observa le ciel un instant, on n'y distinguait bien entendu pas les astres célestes. Cependant, cela n'empêcha pas Capricorne de se demander pourquoi avaient-ils été moins cléments. Il ne trouvera probablement pas de réponse à son questionnement. Portant la main à son torse, afin d'y prendre dans sa paume l'un des grigris. Mais, il en voulait un en particulier, un qui se trouvait normalement à sa place, un parmi les autres, un qui n'était plus à sa place. D'un mouvement sec, il attrapa ses pendentifs protecteurs superstitieux. Il en manquait un. Un autre homme dirait que ce n'était pas une perte trop grave, les tas d'autres porte-bonheurs compenseront. Cependant, c'était de Capricorne qu'il s'agissait, et perdre un grigris était synonyme de malheur. Sa protection avait une faille, une fissure, un passage par lequel la vengeance de la constellation pouvait frapper plus fort. Réclamer plus fort les contrecoups à subir pour à payer.

Le calme du Capricieux ne tenait qu'au nombre de bijoux "magiques" que l'on comptait sur lui, qu'au nombre qu'il voyait au creux de sa main peinte. Son cœur s'accélérait alors que l'indien croyait le monde arrêté, il avait perdu quelque chose d'important, quelque chose qu'il ne voulait pas perdre. Par peur superstitieuse mais aussi, par peur de l'inconnu. Qu'allait-il devenir si le résultat d'une perte d'un pendentif le rendait aussi mal ? Pourtant, il se permettait d'en enlever pour dormir.

Capricorne Silencieux commençait à ne plus réfléchir de manière claire. Mélangeant toutes les hypothèses, toutes ses pensées qui n'avaient pas vraiment de lien entre elles. Il se sentait perdu, il aurait voulu retourner au village. Aller au centre cérémonial, là où il se sentait en sécurité car proche du monde mystique et légendaire. Parmi le tourbillon d'inquiétudes fondées ou infondées qui tourmentait son esprit fragilement calme, il ne parvenait plus à se souvenir à quoi ressemblait ce fameux grigris. Et pourquoi y tenait-il tant que ça ? Mis à part sa superstition trop poussée sur le moment, il ne trouvait pas le souvenir en rapport avec ce pendentif spécifiquement.

Il laissa les objets retomber sur sa peau couverte de peinture précise, noyant ses doigts dans ses cheveux sombres en batailles. Le mal avait disparu derrière la panique intérieur. Au fond, la douleur qu'il éprouvait appartenait peut-être à celles que l'on ne peut soigner physiquement puisqu'elles ne seraient qu'invention de l'esprit. Mais elle pouvait tout autant être réelle, il n'y avait aucun moyen de véritablement le découvrir.

L'assistant du chaman se tourna vers la Garçonne à la tignasse verdoyante, il laissa ses bras tomber au niveau de l'eau fixant les mains de la fille. Peut-être avait-elle le grigri ? Non, qu'est-ce qu'elle aurait fait d'une chose sans valeur ? Ou bien il en avait ?

S'approchant d'elle d'une marche décidée qui faisait valser la surface aqueuse, surface dont la profondeur ne faisait plus qu'une vingtaine de centimètre une fois proche de la verdoyante. Capricorne s'agenouilla, autant rester à la hauteur de son interlocutrice et aussi de rester le plus dans l'eau. Tout en désignant ses colliers, accompagné de bruits de quelques bracelets qui s'entrechoquaient, il finit par demander sur un ton irrité qui ne le définissait pas de coutume.

- As-tu vu un bijou, un peu comme ceux-ci, perdu au sol ? Proche d'où tu m'as trouvé.

Il la fixait, il voulait récupérer ce grigri, il y tenait. Il y tenait tant qu'il en oubliait qu'un certain respect se devait face à une personne qui avait pris la peine de le mener jusqu'à un point d'eau. Il soupira, ramenant une main dans ses mèches noires, ses doigts se séparèrent une fois arrivés à la base d'une de ses cornes. Il se reprit donc, grommelant légèrement au moment de présenter de petites excuses.

- ... Pardon, pour mon ton insolent.

Il avait l'impression de faire un caprice, il s'efforçait de garder son calme. Mais l'inquiétude de la perte de son porte-bonheur le rendait peu appréciable. Lui-même ne se reconnaissait pas totalement.

- Je m'appelle Capricorne Silencieux. J'ai besoin de tous mes grigris, et celui-ci en particulier, il me semble... Pourrais-tu m'aider ?

Comme si avoir reformuler sa phrase et s'être présenté allait l'aider. Peu convaincu, mais il avait quand même essayé. Décidément, il était dans tous ses états à la perte d'un grigri dont il ne se souvenait même plus l'apparence.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyVen 7 Nov 2014 - 13:57


Assise en tailleurs, Green observa le Peau-Rouge se traîner jusqu’à l’eau avant d’y plonger doucement, s’immergeant peu à peu. Avec une curiosité vaguement nerveuse, la Soigneuse le vit évoluer dans l’eau sans rien dire : elle s’était attendue à quelque chose de plus spectaculaire, mais c’était peut-être mieux ainsi. Quant à s’il allait mieux... c’était difficile à dire, sans doute un peu. En tous cas, il ne fallait pas compter sur elle pour relancer la conversation, le silence qui planait entre eux lui convenait parfaitement.

Les cornes de l’indien percèrent l’eau, suivi de sa tête. Il observa le ciel un instant avant de tenter d’agripper quelque chose qui - à part si c’était de l’air - n’était pas là. Avec étonnement, la Grincheuse vit l’expression du Peau-Rouge se décomposer, la panique défigurer ses traits alors qu’il saisissait le tas de gri-gris qu'il portait sur lui. La Garçonne fronça les sourcils, prise d’un sentiment d’exaspération : très bien, le type avait perdu quelque chose. Qu’il ose lui reprocher quoique ce soit et elle lui en collerait une.

Justement, il se tournait vers elle et avançait jusqu’à la rive sans pour autant sortir de la rivière.

- As-tu vu un bijou, un peu comme ceux-ci, perdu au sol ? Proche d'où tu m'as trouvé.


Le ton était agressif, si bien qu’elle ne trouva rien d’autre à répliquer que :

- Je te demande pardon ?

Il grommela sans donner l’impression de l’avoir entendue :

- ... Pardon, pour mon ton insolent.

Puis :

- Je m'appelle Capricorne Silencieux. J'ai besoin de tous mes grigris, et celui-ci en particulier, il me semble... Pourrais-tu m'aider ?

Et à quoi ? Le retrouver dans les profondeurs de la Jungle, refaire tout le chemin de son campement à la rivière ? Les poings de Green se serrèrent sans qu’elle ne puisse les contrôler : l’ingratitude de l’indien avait fait naître en elle une rage sourde à laquelle il lui semblait impossible de ne pas céder. C’est ainsi que la Garçonne se leva, s’approcha de la rive, se pencha...

Et adressa une gifle magistrale à l’indien, gifle qui eut le don de lui faire sacrément mal aux articulations.

Aussitôt, elle bondit en arrière pour se protéger d’une éventuelle riposte et - poings sur les hanches - lança :

- Dire merci, ça t’écorcherait la gueule ?

Bordel, elle était presque sûre que des guerres avaient été déclenchées pour moins que ça. Mais voilà, une fois que Green était lancée, c’était difficile de l’arrêter :

- Je veux bien qu’on se connaît pas, mais je viens potentiellement de te sauver la vie !

Etouffant un juron, elle reprit, désignant la collection d’amulettes de Capricorne Silencieux :

- Et puis merde ! T’en as toute une collection de ces trucs ! C’est pas une perte si énorme, non ?

Voilà, elle commençait à se calmer un peu. Mais, la diatribe terminée, elle ne cessait toujours pas de fusiller le Peau-Rouge du regard.
Revenir en haut Aller en bas
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptySam 15 Nov 2014 - 17:52

Une gifle... ça faisait plutôt mal, même plus que de normal. Le Capricieux porta sa main à sa joue, sous le maquillage elle devait être bien marquée. Il était encore sonné par le geste, juste assez pour ne pas tout de suite prêter attention au bourdonnement qui naissait dans son oreille. Il n'était plus aussi droit qu'avant. Prenant appui sur son autre main, le regard toujours tourné sur la Garçonne. Elle lui donnait ses quatre vérités, peut-être.

Il s'était pourtant excusé, il avouerait que ce n'était pas avec entrain, mais tout de même. Encore heureux qu'elle n'hurlait pas au point de lui ajouter un mal de crâne. Sa dernière phrase qui faisait remarquer qu'il en avait sans doute assez de ces babioles, marqua à sa suite un silence.

Seul le bruit que Capricorne provoqua en se redressant agenouillé dans les quelques centimètres d'eau se mélangeait avec le calme. Cette fille était pareille à une furie.

Le Capricieux essayait d'ignorer l'acouphène qui s'était réveillé, il s'en irait mais il avait tendance à engendrer des maux de têtes. Et celui qui était né du claquement de la gifle n'aidait absolument pas. La douleur de la frappe restait encore sur la chair du Piccaninny, une sorte de fourmillement se faisait sentir. Il s'inquiéta un peu pour l'état de son maquillage, tout en jetant un coup d'œil rapide au reflet renvoyé par l'eau. Les traits étaient à leur place.

Ses iris noisettes, rendues presque jaunâtre par la luminosité, se fixèrent sur la Garçonne aux cheveux aussi excentrique que les peintures sur la peau du Capricieux. L'air surpris qu'il avait affiché changea, ne cachant pas son mépris envers le geste qu'elle lui avait infligé. Il se releva, ses cornes le faisait paraître encore plus grand. Il voulu d'abord lui envoyer sa mauvaise humeur accentuée, mais il n'en fit rien. Il se devait admettre qu'il n'était pas des plus poli ou respectueux envers celle qui avait daigné l'aider. Il soupira, il avait l'impression que l'on exerçait une pression sur son front. Mal qui lui était familier. Il laissa tomber sa main qui avait été posée sur sa joue frappée, pour croiser les bras avant de finalement répondre. Répondre avec des mots et non pas avec une frappe rendue, il devait assumer ses caprices et leurs conséquences. Bien que jouer les sages se classait dans une habileté qu'il lui fallait perfectionner. Cependant, assumer, ça il le faisait chaque jour depuis la prise de son essence. Sur une tonalité las, il finit par dire nonchalamment.

- ... Je préfère le silence, et donc je n'ai rien contre les gestes "parlant". Par contre, j'avoue que tes mots auraient suffis dans ce cas.


Il reprit ses pendentifs dans une main. Il parlait sur un ton monotone, fatigué.

- Et concernant  ces "trucs", malgré toute la quantité que je possède, ils ne suffisent toujours pas. En perdre un peu s'avérer être une réelle source d'ennuis.

Capricorne tourna son regard sur la forêt, y retrouver une amulette serait une tâche des plus ardues. Il relâcha ses traits qui s'étaient faits durs, il admettait que la rechercher était du domaine de l'impossible. Cette réalisation lui donna le tournis, ainsi qu'une légère nausée. Il se laissa à nouveau tomber à genoux dans la peu profonde eau du rivage.

Il réfléchit, il ne pouvait pas prendre le risque de finir comme il l'avait été dans la jungle sur le chemin du retour vers son village. Capricorne Silencieux était convaincu que son état était en lien avec la perte de ce grigri, sa panoplie n'était pas complète du tout.

- Je ne peux pas retourner au village dans mon état.

Il plongea l'une de ses mains sous l'eau, la ressortant ensuite afin d'en laisser le fluide couler en perles aqueuses. Il avait perdu un porte-bonheur... pas toute sa collection.

- J'admets qu'on ne peut pas forcément retrouver mon grigri, mais je dois tous les avoir pour retourner en sûreté chez moi. Soit on le retrouve, soit on le remplace... ou bien...

Un long soupir se glissa hors de sa bouche tandis qu'il cessait de jouer avec l'eau. Puis il se souvint de son mustang, ce qui lui donna une solution. Enfin, peut-être... Il se rapprocha alors de la Garçonne. Se penchant en avant, il essayait de se faire moins grand afin de ne plus paraître hautain.  

- Recommençons depuis le début.

Capricorne la fixait droit dans les yeux, elle avait des yeux d'une couleur rare d'ailleurs, afin de se faire plus sincère.

- Je te remercie de ton aide, mais il me faut t'en demander plus.

Il tourna la tête vers la jungle, comme il l'avait fait auparavant.

- J'ai un cheval, plus loin. Il m'attend durant deux jours, et si je ne reviens pas il s'en va au campement. Mais là, cela ne fait qu'une journée que je suis ici, le laissant à la frontière de la jungle trop dense pour lui.

Il prit une brève pause pour réfléchir.

- Si tu pourrais m'amener jusqu'à lui, et cette fois je pourrai marcher, je t'en serai encore plus reconnaissant. C'est juste pour être sûr de ne pas finir évanoui dans la forêt.

À nouveau, ses doigts vinrent se mélanger aux pendentifs, ce qui lui fit froncer les sourcils. Puis il redirigea ses iris sur son interlocutrice.

- J'aurai une dette envers toi. Même deux.

Il avait dû ravaler son entêtement, mais il payait toujours pour le caprice de son essence.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyJeu 20 Nov 2014 - 23:22



Sur le visage du Peau-Rouge, la surprise fit place à une expression de mépris qui fit serrer les poings de la Soigneuse. Tendue, elle le vit se lever et crut un instant qu’il allait lui rendre son coup. Puis il y eut un soupir et Capricorne se contenta de croiser les bras.

- ... Je préfère le silence, et donc je n'ai rien contre les gestes "parlant". Par contre, j'avoue que tes mots auraient suffis dans ce cas.

Ben voyons. La Garçonne se fendit d’un sourire grimaçant : c’était pas comme si les préférences de l’indien lui importaient vraiment. Ce dernier saisit de sa main les multiples talismans qu’il portait.

- Et concernant  ces "trucs", malgré toute la quantité que je possède, ils ne suffisent toujours pas. En perdre un peu s'avérer être une réelle source d'ennuis.

Il y eut un silence. Croisant à son tour ses bras, Green laissa échapper un bref soupir, son expression perdant un peu de sa belle assurance belliqueuse. Si ce que disait le Peau-Rouge était vrai, elle avait commis une sorte de gaffe en l’emportant sans vérifier qu’il n’avait rien laissé traîner derrière lui. Mais bon, elle n’avait rien à se reprocher non plus... si ?

- Je ne peux pas retourner au village dans mon état.

Oh pitié non. S’il lui demandait de le trimballer jusqu’à son campement, Green n’hésiterait pas à se casser fissa.

- J'admets qu'on ne peut pas forcément retrouver mon grigri, mais je dois tous les avoir pour retourner en sûreté chez moi. Soit on le retrouve, soit on le remplace... ou bien...

... ou bien rien du tout, peut-être ? Ravalant sa contrariété, la Soigneuse observa avec méfiance le Peau-Rouge s’avancer vers elle. Elle aurait bien voulu lui expliquer qu’il était hors de question qu’elle se lance à la recherche du grigri perdu, mais il ne lui en laissa pas le temps.

- Recommençons depuis le début.

Un temps.

- Je te remercie de ton aide, mais il me faut t'en demander plus.

- ... hein ?

Il tourna la tête, elle ne suivit pas son regard.

- J'ai un cheval, plus loin. Il m'attend durant deux jours, et si je ne reviens pas il s'en va au campement. Mais là, cela ne fait qu'une journée que je suis ici, le laissant à la frontière de la jungle trop dense pour lui.

Nouvelle pause, le temps pour Green de prier pour qu’il ne lui demande pas de le porter hors de la jungle.

- Si tu pourrais m'amener jusqu'à lui, et cette fois je pourrai marcher, je t'en serai encore plus reconnaissant. C'est juste pour être sûr de ne pas finir évanoui dans la forêt.

Elle resta silencieuse, pesant dans sa tête le pour et le contre.

- J'aurai une dette envers toi. Même deux.

Qu’est-ce qu’elle en avait à faire, au fond ? Elle ne quittait presque jamais le Grand Arbre, les faveurs d’un Peau-Rouge ne lui serviraient à rien. Un instant, un très bref instant, Green hésita. Puis ses bras se décroisèrent, sur son visage la méfiance céda à la résignation. Elle ne pouvait pas abandonner l’indien ici, cela reviendrait à faire les choses à moitié, laisser quelqu’un derrière soi.

- ... très bien.

Le ton était plat, professionnel. S’approchant de Capricorne Silencieux, elle l’examina de la tête au pied.

- Dis-moi par où il t’attend, je vais ouvrir la marche.

Elle savait se repérer dans la jungle. Et puis, elle avait de quoi couper d’éventuelles lianes qui leur barreraient la route. Par contre, le temps pressait.

- Grouille-toi.

Si elle s’absentait trop longtemps, il y avait fort à parier que Mary en profiterait pour tenter de la punir. L’expression de Green se fit plus dure : si la Sanglante essayait de lui faire apprendre des passages supplémentaires, la Grincheuse n’hésiterait plus à lui faire bouffer des pages de sa précieuse Bible.
Revenir en haut Aller en bas
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyJeu 27 Nov 2014 - 21:44


Elle avait accepté, il pourrait retrouver son mustang et retourner au village. Une fois là-bas, il acquerrait un nouveau porte-bonheur auprès du chaman. Dans un sourire, fatigué, il formula des remerciements. Et alors qu'elle ouvrait la marche, Capricorne reprit les armes qu'il avait laissées au sol. Il constatait déjà une amélioration, ces objets ne lui semblaient plus peser des tonnes.

Avec son arc, il pointa une direction, celle où attendait le cheval.  Sur le chemin il veillera tout de même à scruter le sol, au cas où son talisman s'y trouverait.

Il suivait la Garçonne, la jungle se faisant plus dense à chaque pas. Mais tous deux en avaient l'habitude, du moins, ils en donnaient l'impression.

La terre donnait le tournis à Capricorne, le mal restait mais n'était pas aussi puissant qu'avant. Il pourrait au moins chevaucher jusqu'au village, il pouvait résister un peu plus tout de même. Il n'avait jamais succombé aux maux au point de perdre connaissance. Il prit parfois appui sur des troncs, alors qu'à d'autres moments il n'en avait pas eu besoin. Il arrivait à éviter les lianes, même avec ses cornes longues et pointues. Question de pratique. Il pouvait sentir les battements de son cœur au travers de sa boîte crânienne, la migraine venait reprendre sa place. Mais celle-ci était connue, régulière, elle n'était pas un problème pour rentrer au camp.

L'indien observait la chevelure excentrique de la Garçonne, il trouvait ça plaisant dans l'idée d'être remarqué -en bien ou en mal, peu importait-.

- La couleur de tes cheveux est parfaitement travaillée, je ne pensais pas trouver une Perdue qui a du goût pour l'extravagance.

Le silence se brisait lorsque le Capricieux avait des choses à dire, et il jugea nécessaire de parler. Sinon comment l'expliquer ? Bien entendu, il aurait pu garder cette remarque pour lui. Mais, il reliait cette sorte de compliment à un remerciement sincère. Au moins, cette réplique se faisait plus franche que les "excuses" précédentes. Il devint soudainement plus concentré, durant les trois années passées loin de son village alors qu'il chassait sa première essence, Capricorne avait appris à se méfier et à se tenir prêt.

Le regard qu'il avait gardé sur la Garçonne s'était dirigée sur le haut des branches, guettant les serpents. Ces bêtes aimaient aussi bien le sol que les hauteurs, en ce en plus d'avoir la fâcheuse tendance à se laisser mordre les inconscients qui s'engouffraient dans le ventre gourmand de la jungle. Le Capricieux gardait une main sur son arme, plus ils s'enfonçaient dans la végétation, plus les doigts de l'apprenti du chaman se resserraient sur les moyens de défense. Les gens avaient tendance à oublier que les créatures rampantes pouvaient aussi se trouver sur les arbres, il fallait penser à lever la tête.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyLun 1 Déc 2014 - 21:35

Ils se mirent en marche. D’un pas énergique, Green suivait la direction que lui avait indiqué le Peau-Rouge, se retournant de temps en temps pour vérifier que l’indien n’avait pas fait de syncope pendant qu’elle avait le dos tourné. De temps en temps, la jungle se faisait trop dense et elle était forcée de sortir sa lame de sa besace pour trancher les lianes qui leur barrait le passage. Ils progressèrent ainsi, s’arrêtant de temps en temps pour laisser l’indien souffler. Au bout d’un certain temps, ce dernier finit par briser le silence qui s’était installé entre eux.

- La couleur de tes cheveux est parfaitement travaillée, je ne pensais pas trouver une Perdue qui a du goût pour l'extravagance.

Green manqua de s’arrêter, déconcertée par le compliment aussi soudain qu’inattendu. Prise au dépourvu, la Garçonne ralentit le pas, haussant les épaules. Malgré la brume d’oubli qui flottait autour de l’Île, la Grincheuse se souvenait encore très bien de ce qui l’avait poussée à se teindre les cheveux en vert. C’était après ses douze ans, après l’accident qui lui avait laissé la face boursouflée, brûlée, difforme. Dégueulasse.

Son coeur se serra. Elle secoua la tête, comme pour mieux chasser le souvenir qui menaçait de la saisir. Bordel, c’était pas le moment de se laisser submerger. Si elle y repensait en détail maintenant, elle ne serait plus opérationnelle. Et c’était hors de question pour le moment, elle avait quelqu’un à finir de sauver.

- Merci. Finit-elle par grommeler. C’était vrai que l’indien qui la suivait était tout aussi flashy qu’elle. Écartant brutalement une branche qui lui barrait la route, la Garçonne reprit : tes cornes sont pas mal non plus.

Elle n’avait aucune idée de comment poser la question, elle l’avait donc énoncée ainsi, sous forme de retour de compliment. Elle voulut rajouter quelque chose mais un sifflement discret au-dessus de sa tête l’en dissuada. Elle s’arrêta, leva les yeux pour voir un gros serpent posé sur une branche.

Un gros serpent qui la regardait en sifflant.

Elle le vit tomber (ou plutôt foncer dans sa direction) et s’écarta prestement, laissant - s’il n’avait pas eu le même réflexe - le Peau-Rouge servir de piste d’atterrissage au reptile vindicatif.
Revenir en haut Aller en bas
Crocodile & Cie
Crocodile & Cie



✘ AVENTURES : 286

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyMar 2 Déc 2014 - 16:56

Que vois-je ?



La chair tendre de la jeune fille avait attiré l'Anaconda. Il avait cru pouvoir l'enlacer pour mieux la séduire par ses belles paroles. Mais ce n'était sans compter les réflexes prodigieuses de l'Enfant Perdu, contraignant l'Anaconda à atterrir sur le Peau-Rouge. Le serpent en siffla de dépit.

« Qu'essst-ce que cccla ? »

Le serpent remonta sur la tête de Capricorne, dardant sa langue.

« Tu ne m'intéressses pas, curieussse créature. C'est la dame qui a mon intérêt. Pourquoi tant de violencccce envers ma persssssonne ? »

La voix du serpent tremblait d'émotion, comme si l'attitude de Green l'avait touché en plein cœur.
Revenir en haut Aller en bas
Capricorne Silencieux
Capricorne Silencieux

↣ Assistant du Chaman des Piccaninny ↢


✘ AVENTURES : 198
✘ SURNOM : Le Capricieux
✘ AGE DU PERSO : La vingtaine

✘ LIENS : Un Capricorne capricieux muni de grigris

Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyLun 8 Déc 2014 - 21:22

Et voilà, le reptile arriva sur le Capricieux. Lors de la réception forcée de l'animal, l'indien fit deux pas en arrière, emporté par le poids mais encore en équilibre grâce à l'attention qu'il avait tenu éveillée. Au final, c'était apparemment mieux qu'il soit devenu le perchoir de secours de l'Anaconda. Puisque d'après ce que ce dernier disait, le Peau-Rouge n'était pas la viande que la bête au corps lisse cherchait.

La main de Capricorne se resserrait sur le couteau, alors que l'arc qu'il tenait de l'autre côté ne lui servirait à rien à cette distance.

Il eut un soupir, le serpent semblait un peu jouer sur les sentiments. Il en avait vaguement entendu parler, enfin, d'un reptile qui charme par sa voix. Un peu comme les sirènes, mais en moins aquatique et plus enfoncée dans la jungle. Et c'était justement parce que la créature vivait dans la jungle que le Capricieux en avait connaissance. Il avait appris à se méfier et à connaître les dangers de la forêt vierge. Mais, il n'était pas sûr des types de proies que le prédateur chassait. Cependant, il voyait bien que la Garçonne aux cheveux verts avait endosser le rôle de gibier. À cela s'ajoutèrent les sifflements du serpent, ce son éveilla les maux du faux capricorne. Agacé, tout ce que le Piccaninny souhaitait n'était autre que rentrer au village, et faire taire ce satané Anaconda.

- Ta manière de parler... c'est insupportable...

Il tituba, se disant que même s'il se trompait, qu'il ne s'agissait pas d'un serpent mangeur d'enfants, peu importait... il lui sifflait bien trop dans les oreilles. Beaucoup trop. Il se dirigea violemment dans un tronc d'arbre, cherchant à assommer la bête perchée sur son crâne, au pire la faire tomber.

La tête percuta l'écorce, la douleur fut peut-être quelque peu amortie par la chair du reptile, mais Capricorne sentit bien entendu sa boîte crânienne vibrer. D'abord, tout en s'accrochant à l'arbre pour ne pas tomber, il ne sentit pas la douleur. Les nefs devaient se remettre du choc. Puis, il la sentit, la vague de mal qu'il avait lui même provoquer, il l'avait provoqué en cédant au caprice de ne pas accepter un petit bourdonnement. Il paya en recevant un mal de tête affreux.

Le front contre l'écorce, il se remettait doucement de l'état sonné dans lequel il s'était mis. Son arc était au sol, mais il ne lâchait pas son couteau. Il regarda Green, en essayant de se reprendre de l'équilibre.

- Faut... faut partir maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous

Invité



Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires EmptyVen 19 Déc 2014 - 23:59

Pour un gros serpent, c’était un gros serpent. Green s’était tournée vers le Peau-Rouge pour voir que le reptile trônait désormais entre ses cornes. Incapable de bouger, elle fut étonnée de ressentir une fascination étrange se mêler à la peur que lui inspirait la créature. Sur ses gardes malgré tout, elle frissonna lorsque l’animal s’adressa directement à elle.

- Tu ne m'intéressses pas, curieussse créature. C'est la dame qui a mon intérêt. Pourquoi tant de violencccce envers ma persssssonne ?

Green se raidit. Il y avait dans la voix du serpent quelque d’effrayant. Quelque chose... d’humain. Comme si le reptile était capable d’éprouver les mêmes sentiments qu’un homme. La Perdue voulut se détourner mais ses pieds restaient collés au sol. Pourquoi ne parvenait-elle pas à détacher son regard de l’Anaconda ? Pourquoi ne pouvait-elle s’empêcher de songer à lui répondre alors même que son instinct lui hurlait de détaler sur le champ ? La réponse la frappa avec la violence d’un coup. Le ton, les inflexions qu’avait utilisées le reptile lui rappelaient sa mère.

La peur prit le dessus. Green fit un pas en arrière sans pour autant détacher son regard de l’étrange duo.

- Ta manière de parler... c'est insupportable...

La voix agacée de Capricorne sembla rompre le charme. Alors qu’elle portait la main à sa besace pour en tirer sa propre arme, la Soigneuse vit le Peau-Rouge faire quelques pas hasardeux avant de baisser la tête pour la heurter au tronc d’un arbre. La bête qui s’était logée sur son crâne fut violemment compressée et Green ne put s’empêcher de grimacer devant l’impact. Sonné par le choc, le reptile glissa mollement de la tête du Peau-Rouge. Même s’il était - du plus pur point de vue médical - d’une stupidité sans limite, le geste de Capricorne avait au moins eu le don de neutraliser l’anaconda.

L’indien resta immobile. Un bref instant, la Grincheuse crut qu’il s’était assommé au passage mais la réplique de l’indien la rassura.

- Faut... faut partir maintenant.

Elle acquiesça, puis, avec une hâte craintive, s’approcha du corps du serpent pour récupérer l’arc tombé au sol et le ranger dans son sac. Alors qu’elle se relevait, elle passa machinalement le bras du Peau-Rouge par-dessus son épaule pour le soutenir à nouveau. Il semblait méchamment sonné, quand même.

- Oui, on y va. Murmura-t-elle. Son assurance s’était évaporée, massacrée par une créature à la voix un peu trop familière, un peu trop doucereuse. Elle voulut remercier Capricorne de l’avoir sauvée mais se reprit : elle le ferait quand il serait auprès du cheval du Piccaninny, en lieu à peu près sûr.

Green sentit une légère nausée s’emparer d’elle : oui, plus loin ils seraient de ce maudit reptile, mieux elle se porterait.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Maux légendaires Empty
MessageSujet: Re: Maux légendaires   Maux légendaires Empty

Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Never Never Land ★ :: Le Grand Arbre :: Les Alentours du Camp-