En ce moment, Flammèche vit des journées particulièrement éprouvantes. En effet, afin de voir si tout était rendvenu normal sur l'Île, elle avait décidé de balayer cette dernière, fonctionnant par zones.
Aujourd'hui, c'est ce qu'elle a appelé "Zone du Port" qu'elle sonde méticuleusement afin de s'assurer que plus aucune trace de givre, ou quoi que ce soit qui s'y rapporte, ne persiste. Si ce n'était pas le cas, elle se chargeait de faire fondre tout ça.

Le Printemps n'était pas la saison pendant laquelle tout renaissait ?

Actuellement, c'est clairement ce qui s'y rapportait sur l'Île, alors, autant faire de son mieux pour que tout soit rentré dans l'ordre... pour le réveil de leur Reine.
Ah ! Comme sa Souveraine lui fendait le cœur ! La pauvre était dans un état pitoyable, indigne de la Grande Dame qu'elle était, tout ça parce qu'elle s'était donné du mal pour des humains qui n'en valaient pas la peine - à propos des Créatures, elle ne dit rien.

Après tout ce qui s'était passé, l'Île entière avait bien intérêt à la remercier, ou mieux, lui VOUER UN CULTE pour que ses sacrifices ne soient pas vains.

Parce qu'il y en a eu, des sacrifices. Et comme d'habitude, c'était le peuple Féérique qui en pâtissait le plus.
C'était devenu tellement normal, tellement intégré dans l'esprit général que certains ne se doutaient même pas de tout ce que les Fées pouvaient faire dans l'ombre, et se permettaient encore de prononcer La-Phrase-Qui-Tue.
Quels monstres ! Ils ne méritaient qu'à être traités comme des outils, voilà !

- Ah, que c'est fatiguant de ratisser ainsi toute cette étendue d'eau ! Je ferai bien de me poser un moment, je n'en peux plus !

S'exclame audiblement la Fée des Feux, son exaspération, plus que la fatigue, se faisant entendre dans son tintement.
Voilà ! Il ne lui restait plus que le Port-Port - à proprement parlé, pas la zone - à survoler, puis elle en aura fini avec cette zone.

Elle décide de prendre sa pause au Bayou. C'est qu'elle avait pour projet de le visiter depuis un moment, mais ses obligations, ou des contre-temps, l'en avaient empêchée jusque maintenant.
Pour se fondre dans le décor, la Conseillère se changea en Elfe, prenant quelques minutes pour se recoiffer avant de mettre les pieds dans un lieu dont elle ne connaissait ni la faune, ni la flore, ni les habitants.
Qui ne rêverait pas d'acquérir de nouvelles connaissances lors de sa pause ?

Pas Flammèche, en tout cas.
La voilà qui parcourt joyeusement allées de mousse et pontons de bois, laissant de temps à autres échapper des "ew, ew !" plus ou moins dégoûtés en se rendant compte qu'elle allait marcher dans quelque chose de suspect.
L'odeur de l'endroit l'entête un peu, son atmosphère aussi : il y a quelque chose de magique ici, elle le ressent dans tout son être et en frissone, se faisant la réflexion que si les lieux n'étaient pas si sombres et sales, ils en seraient agréables.

Et, alors que la demoiselle sous couverture saluait discrètement une Fée des Marais qui s'étonnait visiblement de voir un personnage si coloré ici, son regard se heurta à deux yeux jaunes.

Attendez.
Attendez.
C'est quoi...

Ça ?

"Ça", c'est l'homme à qui appartiennent lesdits yeux.
Plutôt grand, aux longs cheveux blancs parfaitement tressés et à la peau noir de jais, parcourue de petites marques légèrement luisantes ressemblant à s'y méprendre à des éclairs.
Cet homme est assis sur un nénuphar qu'un humain banal jugerait anormalement grand, et, sans un mot...
Il. La. Fixe.

- ... Bonjour ?

Laisse échapper l'Elfe d'une petite voix cassée, l'air déconcerté.

"Ça", c'est un humain. Un humain plutôt imposant de part sa stature, mais aussi par son apparence des plus... inhumaines ?
Attendez, attendez, attendez. Des tas de données contradictoires se bousculent dans la tête de l'Impétueuse; elle ne comprend pas.

C'est laid, normalement, un humain. Déjà, la couleur de leurs cheveux est terne, et ils ne peuvent en avoir de plus chatoyantes qu'avec l'aide de la nature ou de la chimie, contrairement à eux, peuple magique.
Jamais ils n'égaleront son beau rouge. Or, cet humain a les cheveux d'un beau blanc nacré (mais pas celui des vieux humains ridés !); ce n'est donc pas un humain.

Et ensuite, les humains ne brillent pas, ils n'ont pas d'yeux de cette couleur sauf s'ils sont liés à la magie, et justement, ils ne dégagent pas d'aura mystique d'une quelconque manière ?
C'est compliqué à expliquer, mais la Conseillère se comprend. Encore quelque chose qui prouve que ce qui se trouve en face d'elle n'est pas un humain.

Ça doit être une statue, finalement. Une idole, probablement. Mais Flammèche a comme la mauvaise impression que ce n'était malheureusement pas vraiment le cas...
Elle ne voulait pas tomber sur qui que ce soit, surtout pas aujourd'hui, et encore moins si la personne en question était humaine.

Pitié.
Faites. Que ce ne soit. Qu'une statue.

Le retour du printemps, une saison qui plaisait bien à Lundi. Moins que l'été enragé, moins que l'automne pluvieux, mais mieux que l'hiver trop sévère. Surtout pour les siens qui avaient été malades. Tellement malade que les remèdes peinaient. Cependant, voilà, tout rentrait en ordre. Une bonne occasion pour retrouver le plaisir de se pavaner un peu, alternant un peu de lévitation et des pas, les entrechoques des bijoux étaient reconnaissables, Klere retrouvait son éclat sans se cacher sous un manteau. Il était bien heureux de retrouver son cardigan relâché de soie.

Il faisait toujours sombre, il y avait toujours des zombies, mais pour le guédé voilà qui était parfaitement habituel et charmant.

Ce fut un nénuphar géant qui offrit convenance au Céleste pour simplement flemmarder un peu. D'abord allongé, il avait failli s'endormir.

Mais des bruits, et surtout une présence, le firent se redresser. Les yeux d'orage figés sur la personne qui commençait à peine à se révéler, un temps passa. Un salut parfaitement dissonant brisa le calme, et Klere ne bougea pas d'un cheveux. La foudre ne tombait pas, mais voilà que le sort mettait une demoiselle sur le chemin du guédé.

- Oh~... toi tu n'es pas d'ici, hein ?

Tout sourire. Il devinait à la dégaine qu'il rencontrait une tête de l'extérieur.

- Bonjou quand même. Tu cherchais quelqu'un qui aurait dû se trouver à ma place ?

Elle le dévisageait, il se questionnait sur ce à quoi elle s'attendait. Après tout... elle paraissait bien surprise.

C'était que le Baron Lundi se faisait serviable sinon, au début. Il ne savait pas encore ce que le ciel réservait à cette âme, la raison restait déjà assez présente pour deviner une aura liée à la magie. Mais la coeur voulait jouer aux beaux parleurs, la tête gagnerait peut-être plus tard.

Puis, l'idole parla.

- OH MA M- Oh mon Dieu.

S'exclama Karyn, avant de se reprendre aussitôt.
Et voilà que sur le coup de la surprise, elle avait presque vendu la mèche concernant sa nature féérique.
Amenant ses mains à sa bouche, la jeune adulte continuait à observer la statue de chair et de sang et non de pierre, avec son air à mi chemin entre la confusion et l'admiration.

- ... Tu cherchais quelqu'un qui aurait dû se trouver à ma place ?

Lui demanda l'homme. Un peu plus et la demoiselle allait en rougir ! Quelle mauvaise première impression elle donnait ! C'est qu'elle avait plus l'habitude d'aborder des enfants; c'était bien plus simple.
Ah, elle faisait si honte à son peuple ! Sa Majesté avait tellement plus de prestance qu'elle en société... si elle savait ce qui venait de se passer ! Qu'elle aurait honte ! Un peu plus et la Fée sous couverture en pleurerait.

- Ah, non, pas du tout ! Pardonnez mon impolitesse. Il est vrai que ça ne se fait pas de dévisager ainsi quelqu'un.

Lui répondit Karyn, qui avait évidemment oté les mains de sa bouche pour parler.
Elle se permit même de baisser les yeux et se dandiner un peu, mimant la gêne, pour parfaire le rôle qu'elle venait de s'attribuer.
Maintenant, il lui faudrait savoir si cela lui permettra de s'en aller vite fait, ou si elle allait s'éterniser en ces lieux.

- C'est que je n'ai pas l'occasion de croiser de personnes accrochant ainsi le regard. Je suis arrivée plutôt récemment ici, il faut dire.

Ajouta-t-elle, décidant donc de jouer la carte de la flatterie et du mensonge, pour commencer.
Eh voilà ! Elle avait l'air d'une parfaite humaine venant d'atterrir sur l'Île via les bateaux venus s'égarer du côté du Triangle des Bermudes.
C'était parfait ! Elle n'avait plus qu'à glaner quelques informations sur cette étrange apparition.

- Mon nom est Karyn. Puis-je savoir le vôtre ?

Une présentation en bonne et due forme s'accompagnant d'une révérence, c'est évidemment ce que fit la demoiselle. Ah, quelle bonne actrice elle faisait...
Pourvu que tout se passe bien. Elle ne pouvait pas se permettre de faure sauter sa supercherie si rapidement tant qu'elle ne connaissait pas tout de son interlocuteur et qu'elle ne s'était pas assurée qu'il ne représentait aucun danger.

Voilà que l'âme égarée devenait un tourbillon, les sentiments de surprise valsaient pour devenir tornade avant de rendre une stabilité. Lundi lui sourit, observant avec attention la Diurne embarrassée. Elle prenait un air penaud, comme si elle avait fait un outrage. À part celui de sa présence en ces terres sans le connaître. Lui qui profitait du renouveau qui reprenait place sur l'hiver fatigant. À moins que le printemps ne soit pire en y repensant ? Il y avaient de belles fleurs à cueillir.

Oh, elle faisait une révérence. Les yeux suivirent le mouvement absolument trop distingué pour les pirates, mais il devait admettre que l'Océan avait emmené bien des personnages parmi les rangs de Hook. Et puis bon, ne méritait-il pas une révérence en sa condition d'enfant de Loa ? En sa condition de fils de Brigitte ?

Il avait noté le compliment, celui qui était dit juste avant. Il n'avait fait que souffler du nez en guise de rire un peu amusé, les mots pouvaient être autant moqueurs que flatteurs.

Que faire ? Cette Karyn était amusante. Elle dégageait un quelque chose qu'il connaissait. Est-ce que le Baron allait bien vouloir lui céder son nom ? L'ego bien trop gros susurrait que oui, il allait le lui dire. L'homme-esprit n'eut qu'à tendre un peu le bras en arrière afin de s'approcher du rivage. Et d'ensuite retrouver pied à terre. Ou vase. Ça dépendait au Bayou.

Remettant son kimono du jour en place, enfin, il n'avait pas grand chose à faire. Juste laisser les pans reprendre leur liberté, le Guédé ne cachait pas sa peau orageuse au reste du monde.

Klere s'approchait, il était presque surpris à son tour en découvrant à quel point il la surplombait. Les bras se croisèrent, terminant la courte marche faite dans un concert de bijoux qui se heurtaient les uns aux autres.

- Non mwen se Lundi. Troisième des Barons.

Une voix profonde, et forte, comme le tonnerre apportait réponse. Et le fils de Maman Brigitte s'était un peu penché comme s'il donnait un secret à la petite Karyn.

- Tu es récente, c'est ça ? Ça explique pourquoi tu es ici. À moins que tu ne cherchais un Sorcier ?

Allez... Lundi serait gentil.

Oh là là, il s'approchait. Et rien que ça, ça faisait se rappeler à Flammèche qu'elle était une Fée. Une petite Fée. Bon, il était grand, lui, aussi. Vraiment.
Non mais, elle n'avait pas à se poser mille et une questions. Si elle était tellement tendue, c'était bien parce que ce type en face n'était pas un humain normal. Ça se voyait, ça se sentait, c'était... logique !
Elle retint un nouvel "Oh ma Mab" et ne bougeait plus, jugeant la situation avec grande précision.

- Non mwen se Lundi. Troisième des Barons.

É v i d e m m e n t.

Cet humain pas tellement humain, qui la dépassait d'un peu moins d'une quarantaine de centimètres, ne pouvait être que ce genre d'individu.
Les gens du Bayou - elle ne pouvait plus dire "humains" étant donné les spécimen présents en ces lieux - étaient venus s'intégrer à l'Île tels des parasites lors de la période de la Canicule, raison pour laquelle Flammèche n'avait pu leur accorder d'attention.
C'est qu'elle avait, comme qui dirait, d'autres Buissons ardents à fouetter. Entre autres.

Depuis, elle n'avait eu le temps d'y mettre les pieds. C'est qu'elle était devenue Conseillère des Feux entre-temps, et que ce n'était pas le travail qui manquait !
Enfin, voilà qu'elle était naturellement tombée sur une des grandes digures de ce lieu si particulier. Maintenant, la priorité, c'était de savoir quoi faire.
Malheureusement, il semblerait que le fameux Lundi ne lui en laisse pas le temps :

- Tu es récente, c'est ça ? Ça explique pourquoi tu es ici. À moins que tu ne cherchais un Sorcier ?

Lui fit-il en se penchant sur elle. Si c'était une tactique pour réduire la difféence de taille entre eux, ou pour pouvoir l'observer de plus près, c'est raté ! C'est même très malpoli ! Visiblement, ces gens-là sont bien envahissants !
Cependant, ça n'empêche pas la Fée sous couverture d'être surprise. Elle se recule un peu, manque de déraper et de finir dans les eaux sombres, puis se décale, retrouvant son équilibre. Elle affiche une petite moue boudeuse, mécontente d'un tel traitement à son égard.

- Je ne cherchais personne en particulier ! Je me montrais juste curieuse de découvrir un nouvel environnement, c'est tout. C'est...

La Sylve Obscure en plus vivable ? Les Marais Brumeux, en mieux ? Sombre ? Plein d'odeurs étranges, avec une atmosphère étrange ? Un peu insécurisant ? Un lieu curieux ?
Un coup d'œil à droite, puis à gauche.

- ... particulier, mais pas désagréable ?

Fit finalement Karyn en haussant vaguement les épaules. C'est qu'elle n'avait pas eu trop l'occasion d'observer les lieux et de s'attarder sur leur "beauté" - tous les lieux sont beaux à leur manière, seuls les humains sont laids - avant de tomber sur cet étrange personnage.
Et elle se demandait bien qui était le plus curieux entre les deux, d'ailleurs. Parce que oui, elle aussi, l'était. Sa Majesté ne lui dira rien sa Conseillère apprend à connaître les nouveautés de Neverland, n'est-ce pas ? Les Fées doivent connaître toute l'Île...
... ou du moins, une grande partie.

- Et étrange ? Ma foi, c'est un lieu à l'image de ses habitants, j'imagine.

Ajouta-t-elle finalement, avec un petit sourire. En vérité, elle voulait juste lui faire comprendre qu'elle le trouvait bizarre. Mais il y avait encore ce début de phrase qui pouvait porter à confusion...
Oups...

Apparemment, elle ne cherchait rien. Juste une diurne trop curieuse, ou trop confiante. Elle parvenait à prendre un sourire amusé au Baron, dans ses explications. Et elle-même affichait un visage souriant.

- Oooh ?

Intrigué, il cherchait déjà à comprendre pourquoi est-ce qu'il sentait une magie bien éloignée du Bayou tournoyer en cette petite humaine ? Etait-ce donc bien ce à quoi il pensait ?

- Particulier, pas désagréable et étrange ? Heureux que la petite intruse se soit tout de même approchée.

Rien de bien méchant, non. Il serait sage. Il en connaissait des de cette espèce, d'ailleurs, il avait encore de la poussière de fée un peu dans ses tresses. Résultat d'un des passage de Bardane à Gwo Kay Won. Il n'allait pas faire de mal.

- J'espère bien ne pas être désagréable, vizitè.

L'air lourd du Bayou était bel et bien là, les silhouettes sinistres des morts-vivants aussi. Il trouvait bien étrange ses mots à elle, de demoiselle. Mais elle était curieuse, hein ?

- Il te faudrait un guide ici, tu ressembles beaucoup trop à ce que pourraient emporter les zombies pour je ne sais pas encore quel rite.

La voix portait la plaisanterie, la taquinerie avec du miel. Comme s'il se montrait bon prince à vouloir aider. Pour le moment, il était déjà bien curieux aussi. Qu'est-ce qu'une créature de son espèce venait faire ici ? Ce n'était pas Ailin qu'elle venait voir, ce n'était pas en lien avec Mandragore non plus. Lundi jouerait aussi.

- Un Baron n'offre pas ce genre d'aide si facilement, c'est une bonne affaire. Et puis, je ne suis "pas désagréable, mais étrange". En général, c'est un cocktail qui plaît.

Ici, le mot important pour le Céleste était "offre", lié à "offrir". Pas de marché. Klere serait réellement sage de ce côté-ci, juste parce qu'il comptait deux fées dans son cercle. Sa proposition était ponctuée d'un rire amusé. Le ciel sombre demeurait dégagé, pas d'orage à signaler. Le Céleste était de bonne humeur.

Aaaah, et voilà. La Fée sous couverture avait déjà bel et bien oublié la première partie de sa phrase, qui n'était malheureusement pas tombée dans l'oreille d'un sourd, apparemmment.

- Particulier, pas désagréable et étrange ? Heureux que la petite intruse se soit tout de même approchée.

Il la cherchait. L'humain pas-si-humain-que-ça la taquinait clairement. Oh, si lui aussi n'était pas un respectable être de magie et que Flammèche n'était pas actuellement Karyn, elle se serait probablement enflammée à l'heure qu'il était.
On ne se moque pas impunément du peuple féérique !

- J'espère bien ne pas être désagréable, vizitè.

Oh, fantastique. Comment devait-elle gérer ça, maintenant ? Finalement, Lundi ne retenait que ce qui l'arrangeait.
Ça aussi, ça devait être une habitude de chez eux... il n'y a pas à dire; les nouveaux habitants venus tout récemment se greffer à l'Île étaient décidément bien étranges.
Un peu comme s'ils avaient une mentalité bien à eux. Ou alors, c'est que les humains normaux étaient juste trop plats et inintéressants ?

- Il te faudrait un guide ici, tu ressembles beaucoup trop à ce que pourraient emporter les zombies pour je ne sais pas encore quel rite.

Allons bon, le voilà qui mentionnait des zombies, maintenant ! Des Horreurs auraient donc élu domicile dans cette zone ? Étrange, vraimeny étrange.
Mais ce n'est pas cela qui impressionnera la demoiselle, oh non ! Quitte à reprendre sa forme véritable devant lui, elle saura gérer une situation délicate... même si elle risque évidemment de se solder par la fuite.

- Un Baron n'offre pas ce genre d'aide si facilement, c'est une bonne affaire. Et puis, je ne suis "pas désagréable, mais étrange". En général, c'est un cocktail qui plaît.

Pourtant, il avait l'air de s'être facilement fait convaincre, lui. Et le pire, c'est que finalement, il s'était convaincu tout seul ! Aussi loin qu'elle puisse s'en rappeler, Karyn, elle, n'avait rien demandé.
Ce qu'il était narcissique et égocentrique, cependant ! Elle n'aimait pas vraiment ce genre de personne. Encore heureux, il faisait preuve d'assez de sympathie pour compenser ce désagréable trait de caractère.
"Pas désagréable" au final... tu parles. Elle n'arrêtera pas de le dire, mais les gens d'ici étaient particuliers.

- Oh, j'accepte votre proposition avec un certain enthousiasme. Votre volontariat est tellement louable...

Elle, exagérer ? À peine ! C'est que la Fée sous couverture avait le droit, elle aussi, de taquiner son compagnon de voyage, n'est-ce pas ?
Tant qu'à faire... ça lui redonnait un peu d'assurance. C'est qu'il était imposant celui-là, surtout par sa taille. Et ses manières.
Mais surtout sa taille.

- Enfin ! Si vous vous êtes si aimablement décidé à me servir d'escorte... autant le faire jusqu'au bout. Dites-moi, d'où venez-vous, comment êtes-vous arrivés ici, quelles sont les particularités de ce lieu - zombies mis à part ?

Demanda joyeusement la demoiselle en observant une direction dans le lointain, fascinée par l'atmosphère et la magie reignant en ces lieux.
Autant tirer un maximum d'informations de son guide, elle n'aura probablement pas deux fois l'occasion de le faire !

Shiny

Intéressante petite rousse de passage, du moins, distrayante. Elle acceptait, et Klere afficha une mine satisfaite tout en balayant du regard la jeune fille. Curieux de la voir se promener dans le Bayou. Est-ce qu'il comptait passer par des raccourcis plus sportifs ou des chemins plus accessibles ? Il ne le savait pas encore.

- Très louable, en effet.

Ce fut les seuls mots qu'il trouva pendant qu'il plissait les yeux à la suite de questions que Karyn lui avait balancées.

- Ça en fait des demandes, ça. Quelle vilaine gourmande !

Et il rit, avant de prendre un chemin vers les arbres couverts de mousse espagnole, avec un signe de main pour inviter la visiteuse à le suivre. L'air intrigué par la direction n'avait pas échappé à son observation. Il serait gentil, pour l'instant il cherchait plutôt à trouver ce qui se cachait derrière la demoiselle. Le Baron reconnaissait la magie.

- Viens, je vais t'emmener par là-bas. Je te raconterai ces histoires en chemin.

Lundi ignorait encore ce qu'il accorderait comme réponses à une âme de l'extérieur. Néanmoins, il y avait un "intérêt" partagé. Elle donnait l'impression d'une quête un peu "scientifique", avec ces demandes spécifiques du comment du pourquoi. Et pourtant, l'aura magique était présente.

Le Céleste choisissait un passage sur de large racines couvertes de mousses, sûrement humides bien qu'il ne l'ai pas vérifié lui-même. En effet, il avait opté pour se couper du sol en lévitant légèrement. Il pouvait observer les branchages au-dessus d'eux et y déceler les silhouettes de serpents, elles bougeaient d'une façon élégantes dans la pénombre particulière du Bayou. Puis d'un coup, il se retourna dans un concert de bijoux d'or.

- Demoiselle Karyn, tu as l'air d'avoir eu un certain niveau "d'éducation".

Du moins, il parlait plutôt du "genre" d'éducation. Les manières des hautes sociétés du monde extérieur n'avaient rien de supérieures, mais c'était comme ça que ces gens le comprenaient. Cependant, il ne s'y intéressa que parce que Ailin avait aussi un niveau raffiné de ce fameux univers hors du Bayou et qu'elle avait aussi cette curiosité plus scientifique.

- Tu tiens ça du Port ?

Un piège ? Pas tout à fait, il fallait avouer que si la tendance ne suivait pas les manières du Capitaine... on pouvait compter quelques esprit plus instruits que les autres dans les rangs. En réalité, les prunelles de Lundi signifiaient qu'il répondrait si on lui répondait aussi.

Une histoire pour une autre.