L’idéal serait de garder une distance de sécurité entre le sol et sa tête ; Sky se voit mal se ramener vers Earl en devant justifier d’une blessure supplémentaire. D’un autre côté, s’il traîne trop longtemps dans le Ranch, quelqu’un va finir par se plaindre, trêve hivernale ou non.

Samuel décide que la meilleure solution consiste à se rattraper au bois devant lui et à se tenir le temps que les points noirs s’évanouissent dans la lumière ambiance. Quelle galère ça va être se ramener son skate jusqu’à sa chambre, dans cet état.

« Hm, » hésitation. Dépendre de Jim n’est pas le souci, c’est un truc plus général. Sky sait qu’il doit se démerder, sans quoi il sera dépendant toute sa vie de gens qui n’ont pas que ça à faire. Par contre, s’il s’élance sur le skate maintenant, ça sera comme embarquer sur un cercueil sur roues.

« Okay, ouais—je dois pouvoir marcher. Tu peux porter mon skate ? » S’il pouvait lui prêter une épaule en guise d’appui aussi.

Finalement, le traître qui s’est fait bannir pour avoir simplement tué, il est plutôt gentil. Sky l’aime bien, dans le brouillard qui compose sa tête à cet instant. « Merci, Jim. »

Tu ferais un bon Livreur, que son cerveau ajoute presque. Heureusement que sa bouche a décidé d’abandonner la partie.

A sa proposition, Samuel sembla hésiter. Jim, lui, regrettait. Au fond, il n’y tenait pas tant que ça. Et puis si on le surprenait avec un garçon perdu dans les couloirs, il n’osait pas imaginer le sort qu’on lui réserverait. Pour autant, l’idée d’envoyer Samuel tout en sachant pertinemment qu’il ne s’en sortirait pas le dérangeait tout autant.
Allez, ça ne prendrait que quelques minutes. Au pire, ils se grouilleraient. Et si Sky tombait dans les pommes, ils pourraient toujours se servir du skate pour le pousser jusqu’à l’infirmerie.

« Okay, ouais—je dois pouvoir marcher. Tu peux porter mon skate ? », ce dernier finit par accepter. »

Jim hocha la tête, calant le skate sous son bras. Dire qu’au début, ils avaient failli en venir aux mains.
C’est probablement trop difficile de détester Samuel. Peut-être parce qu’il a l’air de vraiment en avoir rien à faire, ou peut-être parce qu’il est au fond du trou et que ça fait un peu pitié.

« Merci, Jim. », fit Samuel qui s’appuyait sur lui en marchant.

Pas vraiment habitué à être remercié – probablement parce qu’il n’avait pas souvent l’occasion de rendre service, Jim haussa les épaules.

« Bah. »

Il ne savait pas vraiment quoi répondre. Un jour, peut-être que Samuel lui rendra la pareille. Enfin s’il restait.

Ce serait pas si mal d’avoir un ami au port.