Le feu les illumine enfin comme la présence de Pit pouvait illuminer la journée d'Heaven. C'est vrai, c'est très mauvais comme comparaison, mais la Mésange trouvait ce feu bien chaleureux et attendu.
Elle aussi d'ailleurs, mit ses mains au-dessus afin d'en profiter. Ca faisait un peu mal, un si brusque réchauffement, comme lorsque l'on retourne en classe et que l'on écrit après avoir fait une bonne bataille de boules de neige bien froide à la récré.

Sur le long terme, c'est agréablement satisfaisant. C'est du travail d'équipe, et Ibijau ne manque d'ailleurs pas de le faire remarquer, incluant même Patchouli dans l'équipe.
Cela fit sourire sa maîtresse, et lui arracha même un petit gloussement. Apparemment, le Peau-Rouge rapporté appréciait la petite boule de poils et de coton.

- Je ne sais plus si je te l'ai demandé, mais… elle te plait, ta nouvelle vie ?

Osa soudain la Récolteuse, posant son regard sur l'ex-Soigneur. Elle le détournera s'il se sent mal à l'aise. Qui sait, le sujet lui-même, que ce soit sur son passé ou son présent, était peut-être tabou…

- Oh, et je dois aussi te remercier pour le plaid. Je le prenais souvent, avant… mais maintenant ça va mieux. C'est devenu la propriété de Patchy, un peu.

Ajouta la jeune fille avec un sourire. Eh, quelles étaient les causes de ses insomnies, déjà ? Son ex qu'elle ne voyait pas assez souvent à ce moment-là, et Pit qui lui causait des problèmes ?
C'est du passé, maintenant… alors, devait-elle rendre la couverture à son propriétaire ? Il avait l'air de la réclamer, au départ. Et puis, en y repensant, c'était convenu que cela se passe ainsi.

« Je ne sais plus si je te l'ai demandé, mais… elle te plait, ta nouvelle vie ? »

Ibijau a envie de répondre que ça lui convient, qu'il a été sauvé—quoique contre sa volonté—c'est juste que la colère est toujours tapie dans un recoin et que la garder sous contrôle le fatigue. Que des fois, il a envie d'aller faire payer Bright et qu'il compte le faire, que c'est une main pour une main. La créature qui l'a blessé le terrifie encore, et ses nuits ne seront plus jamais paisibles. Il y a tant de détails qui semblent imposer une existence dénuée de bonheur, lorsque Ibijau se prend à analyser sa situation. Autant ne pas le faire, ne penser qu'à Oural et sa bonté, et les autres qui l'ont accepté. Enfin—Ibijau reste différent d'eux, une pièce rapportée.

Pas véritablement un trésor—plutôt un bidule qui ne fonctionne pas toujours.

« Je n'aimais pas être 'erdu. 'oigneur c'était bruyant, 'énible. »

Une petite mention sur son projet de se venger de Soul n'est pas adaptée, bien que le Rescapé s'y intéresse néanmoins. Au final, c'est un peu ridicule, parce qu'il sait bien que ce n'est pas de sa faute, que c'était un accident. Sans compter qu'Ibijau est toujours soigneur, c'est juste le mot qui est différent.

« Delaware c'est mieux. »

« Oh, et je dois aussi te remercier pour le plaid. Je le prenais souvent, avant… mais maintenant ça va mieux. C'est devenu la propriété de Patchy, un peu. »

Elle veut se battre la bestiole ? L'adolescent gonfle les joues, mains tendues vers le feu. Bientôt, il sera en mesure de repartir. Est-ce mentir si on le fait par omission ? Là a toujours été son souci. Couvrir les meurtres de Bright en prétendant ne pas être au courant de leur existence—Ibijau n'est spécialement un bon gamin, dans le fond. Oural n'a pas besoin de tout savoir de ses escapades.

Pourquoi vouloir tant récupérer la couverture, si elle représente Slumber ? Ah, ce genre d'attachement doit avoir un sens plus profond. Heureusement, Ibijau n'a aucun intérêt envers l'utilisation trop intensive de son encéphale !

« Je la veux. »

Les voilà en train de discuter comme deux connaissances qui s'étaient perdues de vue depuis longtemps. "Comment vas-tu depuis le temps, et ta nouvelle vie, comment ça se passe ?"; c'était un peu ce qui se passait dans l'instant.
Alors comme ça, être chez les Soigneurs était pénible et bruyant ? C'est du moins surprenant, Heaven pensait franchement que l'Infirmerie était un des lieux les plus paisibles qui soit au Grand Arbre. Il faut dire qu'elle ne s'y rendait pas si souvent que ça non plus pour se faire son propre avis.
Surtout maintenant. Panda Hero n'était décidément plus d'actualité… à quoi bon sauver la vie d'autrui si l'on ne vous remercie même pas ?

Enfin, actuellement, ce n'est plus réellement la question. Elle aimerai lui dire que depuis qu'il y a le nouveau Chef, être récolteur n'est plus aussi drôle qu'avant. La Mésange devrait-elle prendre elle aussi son envol pour découvrir de nouveaux horizons ?
Non… du moins, pas tout de suite. Il y a une chose, une personne qui la retient solidement au Grand Arbre. Il faut surveiller ceux qui voudraient lui faire du mal, c'est sa mission. Ensuite… oh, est-ce que quelque chose la retiendrait encore réellement parmi les Perdus ?
La peur de l'inconnu, de l'échec, peut-être. Comme c'était compliqué…

- Je la veux.

Lui fit soudain le Peau-Rouge rapporté, sortant la Récolteuse de ses rêveries pour en revenir à l'histoire du plaid.
Franchement, ça ne dérangeait pas l'adolescente de le lui céder, comme elle ne s'en sert plus beaucoup. Patchouli, par contre, en avait fait sa propriété en un rien de temps.

- Alors, demande à Patchy !

Déclara la jeune fille, goguenarde. Elle fit un effort afin de se glisser vers son animal de compagnie, pour la prendre et la poser à côté de la couverture.
Cette dernière n'en fut pas très satisfaite, et retourna se mettre en boule sur son morceau de tissu. Le manège recommença deux ou trois fois, et le Lapelote revenait toujours se poser sur le plaid qu'elle ne voulait visiblement pas quitter.

- Tu vois ? Elle fait sa forte tête. Ou tu laisses le plaid, ou tu finis par le prendre, en emportant "l'ornement" avec.

L'ornement désignant donc Patchouli, qui les fusillait du regard de ses deux petites billes noires. Sans réellement comprendre la situation, elle paraissait fort fâchée de la tournure que prenaient les événements.

- En vrai, elle va juste bouder un peu avant de se trouver un nouveau coin. Mais si jamais il arrivait quelque chose et que je ne pouvais pas la garder… j'aimerai bien que ce soit toi, qui la prennes. Ou Pretty.

C'était plus sérieux, d'un coup. Après tout, deux animaux, ce n'était pas forcément simple à gérer. Et, de plus, la menace Sugar planait toujours, et Dieu sait qu'elle n'aimait pas voir des pompons de coton près du lit de sa fille.
Heaven se prend à soupire, un peu, de lassitude, en coulant vers la petite Créature un regard un peu triste. Elle n'avait jamais pu apprécier les lapins, avant… mais comme Patchouli pouvait être différente des simples rongeurs ordinaires !

« Alors, demande à Patchy ! »

L'effort qu'une telle communication demanderait n'intéresse pas le moins du monde l'adolescent. Il ne se sent pas d'humeur à soulever l'animal pour le virer de force. Après tout, c'est un peu à eux deux, en un sens. Heaven se retrouve écartée de l'équation, en tant que personne capable d'être rationnelle. C'est bien la seule à posséder une telle capacité, et encore que par intermittence.

Au lieu de s'interposer entre la bestiole et son précieux trésor, Ibijau laisse la chaleur se répandre sous sa peau, jusqu'à ce que sa main valide ne soit plus assez engourdie pour poser souci. Il suppose que s'il décidait de se lever et se quitter les lieux à cet instant précis, son corps parviendrait à le ramener au camp. Ah, ça va être la sieste de sa vie qui va suivre ! Il n'avait pas été social avec un autre être humain depuis—pas assez longtemps.

« Tu vois ? Elle fait sa forte tête. Ou tu laisses le plaid, ou tu finis par le prendre, en emportant "l'ornement" avec. »

Sourcils froncés, Ibijau prétend ne pas avoir entendu la dernère phrase. Il n'est pas enclin à embarquer un animal qu'il ne connaît pas pour le forcer à vivre avec lui. C'est déjà bien assez épuisant de se souvenir qu'il a des os et de la peau et des tas de machins à l'intérieur qui fonctionnent plus ou moins bien selon son humeur. Alors—Patchy est bien mieux avec sa jeune maîtresse.

« Mais si jamais il arrivait quelque chose et que je ne pouvais pas la garder… j'aimerai bien que ce soit toi, qui la prennes. Ou Pretty. »

Qui ? Hm, le Rescapé se permet de faire claquer sa langue contre son palais, visiblement en pleine analyse de cette possibilité. Heaven est—une alliée. Est-ce que ça engendre une sorte de contrat ? Bah, il s'en fiche, des conséquences et des implications.

« Okay. Si 'retty 'eut 'as, ça sera moi. »

Ni plus ni moins. Ibijau ne se propose pas en gardien principal, trouvant ça bien trop—oh il n'aime pas les responsabilités du style. Et, pour la couverture ? Le plaid étendu là partira avec lui, en majorité. Le rescapé désigne un carré cousu avec soin, le traçant du bout des doigts. Ses joues ont bien retrouvé des couleurs, quoique sans la gêne habituelle qui l'embête tant.

« Si on coupe là, je laisse 'a à 'Atchy. »

Un maigre souvenir, quoique c'est déjà un bon compromis pour le Delaware.

Ils avaient trouvé un arrangement. Les deux adolescents parlaient même si bien qu'on croirait une simple conversation entre amis.
Jamais on ne soupçonnerait qu'ils avaient failli finir noyés dans un lac gelé… sauf si l'on commençait à aviser le trou dans la glace au loin.

Alors il acceptait de prendre Patchouli… c'était une bonne chose, bien que décidé vite fait, sans trop y réfléchir, et surtout, en imposant bien la petite boule de poils comme il fallait.
Pourtant, au fond d'elle, Heaven était certaine qu'ils allaient bien s'entendre et que le Lapelote avait encore de beaux jours devant lui. Et si jamais Pretty se mettait à la détester ? Hein ? Que ferait-elle ?

Nouveau soupir, alors que le regard de l'adolescente glisse à nouveau, mais cette fois vers la main d'Ibijau qui a visiblement tracé un carré sur la couverture, disant qu'il laissait la partie carrée à Patchy.
Cette dernière crut d'ailleurs à un jeu, et sauta sur la main qui caressait d'une drôle de façon le plaid. C'était si mignon ! Et comme c'était gentil de la part de l'Ex-Soigneur.

Comme quoi, la Mésange avait vu juste en se disant que ces deux là pouvaient très bien s'entendre. Les voilà même qui jouaient ensemble… enfin, disons plutôt que Patchouli jouait seule à la bagarre avec la main du Peau-Rouge rapporté.

- Je vais couper là, alors.

Déclara la Récolteuse en s'approchant à quatre pattes du plaid avec une aisance qui la surprit. Avec le temps, il faut croire que la chaleur avait fait effet sur ses muscles !
Comme c'était bon de retrouver une mobilité à peu près normale ! Il lui semblait avoir attendu une éternité avant de pouvoir se remettre à se mouvoir de cette manière.

- Sans regret ? Patchy va bouder un peu mais c'est tout ! Elle change vite d'habitude, alors ne te sens pas obligé de sacrifier un morceau de plaid pour elle, vraiment !

Lança Heaven, déjà toute prête à couper le tissus, sa dague bien placée sous la couverture. Maintenant, le truc, c'était de réussir à couper droit, ce qui n'avait jamais été une mince affaire pour la jeune fille.
Ce qu'elle pensait être droit, elle, ne l'était au final pas du tout. Combien de fois avait-elle pu râler lorsqu'elle traçait les lignes de ses petites planches de BD, qui au final ne décrivaient pas un parfait angle droit avec le bas de la feuille ?

Heureusement que l'animal a sauté sur la main qui ne souffrira pas du geste. Ibijau secoue un peu l'autre, doigts brisés cherchant à retrouver leur équilibre. C'est malheureux, d'avoir perdu une bonne partie de ses facultés, quoique sa plus grande arme a toujours été sa tête, non ? Donner des grands coups de boule à ceux qui l'emmerdaient à l'Arbre. Autant ne pas se souvenir, ses doigts courent sur le tissu, laissant Patchouli les poursuivre et gagner cette bataille, quoique pas le plaid dans son intégralité. Oh que non, il va le rapporter, quitte à devoir en recoudre une partie avec un tissu différent. Ça entraînera un peu le guérisseur pour glisser l'aiguille sous la peau de ses patients, après tout.

« Sans regret ? Patchy va bouder un peu mais c'est tout ! Elle change vite d'habitude, alors ne te sens pas obligé de sacrifier un morceau de plaid pour elle, vraiment ! »

Si le respect du Delaware pour les humains est parfois médiocre, il a un amour profond et sincère pour les animaux, qu'importe que certains l'aient presque achevé lors de la Canicule. Il hoche la tête, quelques gouttelettes d'eau atterrissant sur les mains de la jeune fille et sur son arme. Ah, la majeure partie de ses cheveux a bien séché, donc il ne mourra peut-être pas sur le chemin du retour.

« Ça me va. »

Il s'enroulera tel un—une chenille ? Quel bon plan pour rentrer sans trembler. Le feu lui manquera certainement un brin, au contraire de la compagnie d'Heaven. Ibijau a besoin de calme pour recharger ses capacités mentales et physiques. Il espère, bien sûr, revoir sa compagne d'aventure, quoique pas tout de suite. Leur prochaine rencontre risque bien d'être sous le signe du drame après tout.

« Veine, » il suggère d'ailleurs, tapotant sa gorge pour désigner sa jugulaire, son regard fixé sur la lame cachée sous le tissu, « si tu dois tuer. Vise là. Torse 'rop compliqué, plein d'o'ganes et 'os. En combat, c'est 'ur de viser.» Ce n'est pas une méthode qu'il a déjà expérimenté—c'est juste que ça lui paraît logique, et il n'a pas envie que Heaven se fasse blesser en voulant se défendre contre un pirate. Ou un autre enfant particulièrement sournois.

C'est pour la protéger qu'il propose ça—ah il n'a pas l'impression que ça soit l'idée du siècle, d'offrir un tel conseil. Trop tard.

Ça y est, c'est fini. C'est décidé, tranché, coupé dans le sens propre du terme comme au figuré. Un morceau de plaid se déchire avec l'approbation du Peau-Rouge qui n'en est pas vraiment un vrai.
Patchouli, occupée jusque maintenant à jouer à la course avec les doigts d'Ibijau, s'arrête net, ses grands yeux si ouverts que l'on dirait un personnage de manga, dont ce trait en particulier était exagéré.

En réalité, elle ne comprenait pas ce qui se passait avec sa couverture. Pourquoi il en manquait un bout. Et encore moins pourquoi l'autre s'octroyait le droit de s'enrouler dans ce qui restait.
Oh, il allait payer, elle allait reprendre ce qui était à elle, elle-

- Allez zouille, viens par ici, toi.

Ah ! Pourquoi cheveux roses la portait-elle maintenant, pourquoi l'enroulait-elle dans ce minable morceau de couverture ?
Enfer et damnation ! C'était un deal ! Était-ce vraiment ce qui lui restait seulement ? Un simple morceau de couverture à la place de l'objet entier ?

Cela ennuyait franchement le petit lapin laineux, qui n'avait pas vraiment la notion de taille. La couverture en elle-même était plutôt bien distribuée, laissant tout de même un bon carré à l'animal qui en restait insatisfait.

- La jugulaire, je m'en souviendrai. Merci pour ce tuyau...

Fit la jeune fille avec un sourire, en réponse à ce que lui avait suggéré l'ex-Soigneur, une fois qu'elle eut fini d'emballer son étrange lapin comme un nourrisson. Si elle avait réfléchi un minimum, elle aurait plutôt opté pour un moyen de sécher ses cheveux encore humides.
Un truc du genre, se servir du plaid comme d'une serviette que l'on mettrait sur sa tête. Mais visiblement, ses priorités se tournaient vers son animal de compagnie, qui, au final, s'en était mieux sorti qu'eux deux.

- Je devrai peut-être y aller... il doit commencer à se faire tard.

Décréta la Récolteuse en observant le ciel. Oh, elle pensait vraiment avoir une quelconque information sur l'heure, pour savoir si elle devait rentrer ou non, mais ce qu'elle voyait n'était qu'une vague nuance de gris blanchâtre présente toute la journée.
Pas d'indication sur le soleil qui se lève ou se couche. Elle était, temporellement parlant, complètement perdue.
Haussement d'épaules.

- Tu arriveras à rentrer sans problème ?

Demanda la Mésange, sur un ton comme pour déjà répondre que ça ira pour elle.
Il faudrait quand même qu'elle s'en aille pour se sécher efficacement, se réchauffer efficacement aussi, et se brosser.
C'est que cette "sortie piscine" imprévue l'avait mise dans un assez sale état. Elle ne ressemblait plus à rien avec ses vêtements moites et sa chevelure plaquée sur ses joues et ses épaules...
Et surtout, elle allait à coup sûr attraper froid !

« Je devrai peut-être y aller... il doit commencer à se faire tard. »

Aucune punition ne les attend, même s’ils arrivent après les autres, outre un coup de froid. Après tout, ils ne sont que deux enfants égarés au milieu de l’immensité de l’île,et il est si facile de les oublier. Certes, Ibijau est repérable par rapport aux adolescents qui vivent chez les Delaware, enfin il le serait s’il se tenait avec eux au lieu de maintenir une distance permanente par crainte du jugement. C’est complexe, de s’intégrer une seconde fois, de faire taire cette pensée sourde et envahissante qu’une trahison est si vite arrivée.

« Tu arriveras à rentrer sans problème ? »

Est-ce un sourire un peu maladroit sur ses lèvres ? Une manière de se moquer un peu d’un doute quelconque en ce qui concerne la situation, certainement. Ibijau n’est pas du genre à se perdre, sauf s’il le désire. La couverture est enroulée autour de ses épaules, après avoir été secouée pour que la poussière retombe. C’est une cape qui lui paraît moins impressionnante qu’auparavant. Ah, c’est qu’il n’était pas bien grand, à l’époque. Au moins, ça lui tient chaud. Et elle ne touche plus le sol lorsqu'il se déplace.

« Hm-hm. ‘Entre bien, Heaven. »

A présent, une promesse plane entre eux, une nouveauté qui le fascine. Et les conséquences, les risques de couvrir un acte impardonnable ? Qu’est-ce que Ibijau s’en fiche, s'il n'a pas cédé à la délation la première fois, pourquoi celle là serait-elle différente. Son alliée est une exception au sein des perdus qu’il sera apprécier le moment venu. Levant sa main, il lui adresse un vague signe en guise d’au revoir avant de quitter les lieux.

Elle ne sait pas si Ibijau lui a fait un sourire, ou non. Dans le doute, et parce que ça "fait gentil", elle le lui rend, et tourne les talons.
Elle ne jette qu'un dernier regard en arrière pour faire ses adieux :

- Rentre bien aussi, Ibijau.

Fit-elle doucement à l'attention de l'Ex-Soigneur qui lui souhaitait la même chose. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle n'oublie son ancien nom et ne l'appelle que par celui-là !

En vérité, Heaven aurait bien aimé rester un peu plus longtemps avec lui, mais bon, ça ne se faisait pas de laisser quelqu'un geler sur place après un petit bain glacé.
Ils devraient tous les deux rentrer, de toute façon... bien que, soyons clairs, elle était la plus mal placée dans l'histoire. Après tout, la Mésange était la seule sans plaid, finalement. Quelle idée d'enrouler son animal dans ce qui restait de la couverture au lieu de la poser sur ses épaules...

C'est avec un signe de la main -l'autre bras étant occupé à tenir le Lapelote emballé- que la Récolteuse disparut dans les bois.
Le vent frais lui tirait la peau, lui rappelait que sa chevelure était encore trempée. Ah, elle aurait dû garder les cheveux courts...
Mais pas le temps de trainer; plus vite elle sera rentrée, plus vite elle pourra da sécher.