Sospiro

Tu n'aimes pas sa réplique. Elle le voit sans preuve concrète, le sent un peu à ton regard. Qui crois-tu être, Homme ? Penses-tu donc, comme les autres, qu'une fille ne peut rien réussir sans qu'on lui tienne la main ? Elle rumine encore un peu sa fierté trop marquée, quand tu reprend la parole. Et ta voix.. Ta voix la surprend. Tu la prends de court une fois de plus, Dino. Tes mots sont tellement secs, sans ce soleil que tu y mettais. Tu ne perds pas de ton charmes, au contraire. C'est plus franc, en un sens.

La Caliente te regarde faire, elle t'écoute sans répliquer. Tu ne le sais pas, mais ce n'est pas si fréquent. Elle turbine, la blonde, elle examine tes paroles et se demande jusqu'où est la flatterie trompeuse dans ce que tu dis. La curiosité en motif, elle ne s'y serait pas attendu. Pourtant.. Pourtant elle comprend, un peut, peut-être. N'a-telle pas quelque chose du même ordre quand elle joue avec des poupées ou des cartes, pour voir leurs réactions et ce qui en découlera ? Le potentiel et le mérite, non, ça Curve ne sait toujours pas quoi en penser. Mais pour autant, tu ne lui donnes soudain plus tant l'impression de vouloir la dominer à tout prix. Est-ce une feinte, une de plus ?

Curve te regarde bouger, caresser la chalapine, rincer les tasses, tout ça dans le désordre.

- Dis-moi, Dino. Où ai-je été impolie ? Moqueuse, oui, sans doute. Mais impolie ?

Léger soupir, et la belle remet le divin cigarillo en bouche et se lève de table. D'un pas lent, elle contourne doucement la table en reprenant la parole d'un air songeur et mesuré. Tu tombes la parade ? Très bien, par égard pour ton lien avec Pit, elle en fera de même. Dans une certains mesure.

- Je n'aime pas me sentir dominée, sentir que l'on pèse sur mes épaules comme pour mieux me maintenir. Je n'aime pas ployer.

Est-ce une métaphore, ou une directe allusion à tes mains sur sa nuque un peu plus tôt ? Avec un air nonchalant, la texane joue avec ton cigarillo tout en continuant.

- Il y a trop souvent des mâles qui s'imaginent pouvoir disposer des filles comme d'une gentille poupée. Il faut bien qu'on apprenne à se défendre si on ne veut pas être des soumises, même malgré nous.

Deux yeux bleus te jettent un regard furtif, repartent aussitôt. De sa main ronde, Curve attrape le cigarillo et s'avance vers toi de son pas chaloupé. Nul caliente cette fois, si ce n'est celle de l'habitude. C'est que ça lui fait une seconde peau, à force. Mais cette fois, non, elle n'en rajoute pas. Adossée à la table à côté de toi, la raccommodeuse te tend ton cigarillo avec un drôle d'air.

- Un point partout, d'accord. Chacun a eu son ego froissé. Je suis prête à faire table rase, puisqu'il y a du business. Même si je ne promets pas d'accepter, je suis curieuse d'entendre ce que tu as en tête. Si tu penses qu'on peut parler comme des gens civilisés.

Une trêve ? Peut-être bien. Par égard pour Pit, Curve te laisse une chance encore. A toi de voir si tu veux la saisir, à toi de voir si tu peux, toi aussi, garder la tête froide.

Après tout, business is business.

"par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée
Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés.
Il y avait de la profondeur dans le bleu de ce regard-là"

Carmine roule des hanches en #b81f4d avec une dose de French Touch.
Quote by Zeb.

Merci Fre. ♥:

Invité

Dino regarda approcher la jeune fille, ses pas lents sur la pierre froide. Elle parlait comme une femme d’expérience, faisait la belle et langoureuse donna dans son boudoir. Avec son cigare au coin des lèvres, Marlène Dietrich multicolore des temps modernes et que le monde lui appartienne.

Lorsqu’elle lui tendit son mégot entamé, à la limite du consumé, le sicilien fut bien obligé de lâcher un bref sourire. Il l’accepta et tira une fumée épaisse et blanche de son extrémité.

« Un point partout, d'accord. Chacun a eu son ego froissé. Je suis prête à faire table rase, puisqu'il y a du business. Même si je ne promets pas d'accepter, je suis curieuse d'entendre ce que tu as en tête. Si tu penses qu'on peut parler comme des gens civilisés. »

Dino accueillit la tirade d’un reniflement moqueur.

« Curva » le prénom flotta et s’étira dans le silence « Tu m’accuses mais maintenant c’est toi qui me fait la morale comme à un enfant. »

Peut-être, pensa le mafioso, peut-être aurait-il du la renvoyer directement chez le Joker. Visiblement, elle ne possédait pas encore l’humilité nécessaire pour ce qu’il avait à lui proposer. « Enfin, si tu veux parler d’homme à homme – et ne me reprends pas sur la formule, c’est d’accord.»

L’invitant à s’installer à nouveau, le sicilien reprit lui-même sa place à table après avoir extirpé une bouteille d’assez bon rhum et deux verres du coffre. Tout en servant le liquide ambré, il demanda :

« Dis-moi, que penses-tu que je fasse au Port ? À quoi est-ce que j’occupe mes journées, comment en suis-je arrivé là ? Per piacere, prête-toi au jeu. »

Au-delà de la simple curiosité et de l’introduction au discours qui suivrait la réponse de la ragazza, Dino avait envie de voir ce qu’elle valait en matière d’instinct et d’anapyse. Cerner rapidement les gens était atout en affaires comme au poker.

Elle est prête à faire table rase, comme elle dit. Prête à mettre de côté son égo titillé, si tu le fais aussi. Mais ta première expression est moqueuse, et le premier mot n'est pas le plus engageant même s'il a une couche de vernis trop poli pour être sincère. Ses bleus te fixent sans que son visage ne trahisse vraiment d'émotion. Mais ce regard est un peu incisif, et l'attitude de la belle est clairement attentive. Que lui réserves-tu, Dino ?

La réflexion que tu lui renvoies sur sa propre manière de donner des leçons la prend de court, et Curve rit doucement. C'est de bonne guerre, admettons. La demoiselle pensait que tu te braquerais, à vrai dire. Mais c'est avec un sourire qu'elle accueille la suite de ton discours. Un sourire presque crispé à ton expression, soit. Il est resté parfait, pourtant. Seuls ses yeux se sont plissés imperceptiblement. Tu la cherches un peu, non ? Mais, soit. Curve a décidé de te laisser ta petite marge de manœuvre, de te soigner un peu. De prendre sur elle. L'égo, elle le sait, peut porter préjudice à son ambition. Si réellement tu peux l'aider à accomplir plus grand, alors elle peut bien t'accorder quelques petits plaisirs.

Ta question la prend un peu de court, il faut bien l'admettre. C'est qu'elle ne s'attendait pas à ce genre d'interrogation surprise, comme un examen d'entrée. Inclinant la tête sur le côté, elle te fixe un peu, pensive.

- Per Piace-heh ?

Ca veut dire quoi, ça ? Autant les mots italiens glissés auparavant, elle pouvait les appréhender un peu ou au moins ne pas s'en formaliser s'ils lui échappaient. Mais celui-là.. Celui-là elle bloque. Et d'ailleurs, ça se voit qu'elle cherche à en déchiffrer le sens pendant une ou deux secondes. Puis, haussant des épaules pour reléguer cela à une question secondaire si tu n'y réponds pas, Curve t'observe et croise ses bras. Son menton se redresse un peu plus et la Texane t'observe de la tête aux pieds comme si elle te voyait pour la première fois.

- Pit m'a dit que tu es un homme du Port, et que tu y vends des armes.

C'était vrai. Quand le blond lui avait annoncé qu'elle allait livrer à sa place, bien sûr qu'elle avait posé des questions pour savoir à qui elle aurait affaire. Il n'en avait pas dit tant, cependant. Juste ça. Juste qu'il vit au Port du commerce d'armes à feu. C'était maigre, mais le chef n'avait eu que peu de temps.

- Pour le reste, je n'en sais pas beaucoup plus. Mais je suppose que tu dois faire tourner la boutique, sourire au client, t'assurer que personne ne te pique quoi que ce soit, que le client est content et qu'il te paye ce qu'il te doit. Mais ce serait assez bête d'être mauvais payeur d'un mec qui vend de quoi combattre et tuer, non ?

Nouveau silence, et la blonde t'observe comme pour deviner davantage à travers toi.

- Tu fais attention à toi,à ta présentation et ton apparence. Je suppose que tu as ou veux avoir une réputation. Une planque bien aménagée, bien cachée, donc quelqu'un de plutôt réfléchit, qui planifie et couvre ses arrières un minimum. Donc qui ne revendrait sans doute pas à quelqu'un qui peut poser soucis -pour payer ou autre chose.

Ton examen la prend un peu de cours, tu sais ? Elle ne sait pas trop ce qu'elle est supposée répondre, malgré son ton mesuré. Qu'attends-tu d'elle ?

- Et plus j'y réfléchis, plus je me demande ce que tu aurais à gagner à m'aider, d'ailleurs. Ce n'est pas comme si j'allais devenir une cliente très régulière a priori, et il semblerait que tu ais déjà ton couturier attitré. Encore que, soyons d'accord, je serais ravie de te confectionner quelque chose. Ma spécialité, ce sont les sous-vêtements.

Là, un bref sourire mutin ponctué d'un clin d'oeil. Et déjà, elle redevient plus sérieuse.

- Qu'attends-tu de moi ?

Et cette fois, pas de mesquinerie dans la voix. Simplement de la perplexité. A quoi joues-tu ?

"par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée
Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés.
Il y avait de la profondeur dans le bleu de ce regard-là"

Carmine roule des hanches en #b81f4d avec une dose de French Touch.
Quote by Zeb.

Merci Fre. ♥:

Invité

Fausto Leali – A Chi

Il hésita à lui traduire, voyant bien qu'elle n'avait pas compris, et puis décida que finalement non. Ce n'était qu'un s'il-te-plaît de circonstance et Dino n'allait pas couper l'adolescente dans son élan simplement pour préciser qu'il s'était montré poli.

« Pit m'a dit que tu es un homme du Port, et que tu y vends des armes. »

Presque juste, presque déçu aussi. Le sicilien aurait aimé qu'elle extrapole, qu'elle le devine pour elle-même et sans se reposer sur les paroles du Joker.
Ce qu'elle fit, finalement.

Il en ronronna comme Maria Callas venue quémander une place sur ses cuisses, déposant une pellicule de poils blancs sur ses pantalons sombres. Curve n'avait pas tout juste mais avait fait l'effort et n'était pas si loin de la vérité.

« Qu'attends-tu de moi ? »

Un peu de rhum pour préparer sa gorge et Dino s'expliqua.

« Te faire comprendre. »

Appuyer, exagérer juste un peu l'importance de la discussion lui plaisait, il en rajoutait un peu mais l'effet escompté serait positif.

« Je fais toutes ces choses que tu as dites, à quelques nuances près. Je fabrique des balles de pistolet, rarement les armes elles-même, et, si je cherche, négocie et ramène les objets, c'est mon apprenti qui s'occupe surtout du magasin. Moi je joue, je collectionne, je fais des affaires avec importance parce qu'il le faut bien. »

Il se rallume une cigarette, encore une, et cela lui rappelle cette discussion avec Moriko sur la maladie et la mort. Une Île où la seule limite est l'imagination et qu'il trouvait pourtant si ennuyante dans sa perpétuité. Il ne souhaitait pas mourir mais c'était chose normale de vieillir et d'arriver à sa fin. Sauf ici.

« Mais je m'égare, scusa. Ce que je veux que tu comprennes, cara mia, c'est que je n'ai pas magiquement gagné ma maison et ma place en quittant l'Arbre. J'ai utilisé ma confiance et ma...» il fit un geste d'éloquence d'une main « ma boccaccia. Comment traduire...ma facilité à parler on dira, bref, j'ai réussi à me faire accepter au Port comme apprenti d'un vieil armurier. Pendant longtemps j'ai fait des tâches ingrates, peu amusantes, mais j'ai appris la patience et mon maître m'a éduqué comme un homme se doit de l'être, dans la continuité de mon père. »

Une nouvelle rasade de rhum et le sicilien reprit.

« Maintenant, avant que tu protestes, écoute encore un peu. Je ne veux pas faire de toi ce que j'ai été. J'ai déjà Ricki. Mais pense que tu n'es pas encore adulte et que tout le monde a, au fond, besoin d'un guide. Je ne veux pas être ton père mais tu pourras rester avec moi un moment si tu veux, je t'apprendrai ce que je sais et t'aiderai à te faire un nom. »

Sa cigarette avait eu le temps de brûler seule, tube de cendres écrasé sur la table, gris fumé sur bois verni.

« Pour ce qui est de la raison » il haussa les épaules « je n'en ai pas. Sinon qu'il faut bien s'occuper. Et comme on nous interdit ici d'avoir des enfants, il me faut une autre manière de transmettre ce que je suis et ce que j'ai appris. C'est naturel de le vouloir, tu ne penses pas ? »

Elle t'écoute, t'écoute, et pas une fois ne t'interrompt. Ses yeux bleus te fixent intensément, comme si te perdre de vue ne fut-ce une seconde menait fin à toute la conversation. Elle se tait, pour une fois, et prend bien garde de ne laisser passer aucune émotion si ce n'est l'attention. L'intérêt. Qu'elle le soit réellement ou non, au fond cela n'a pas d'intérêt. Au final, le résultat serait le même : elle allait y réfléchir. Et qui sait ce que le recul pourrait lui faire avoir comme conclusion.

Tes mots, parfois, piquent quelque peu son amour propre qu'elle garde pourtant sous verrou. Quoi, la crois-tu donc si simple d'esprit qu'elle s'imagine venir en conquérante au Port sur un coup de tête et tout avoir en claquant des doigts ? C'est presque vexant, si tel est le cas. Tout elle a envie de se hérisser à tes airs de vieux patriarche sage qui sait la vie. A cette impression qu'elle devrait te dire amen et te laisser avoir le beau rôle du professeur. On a de la fierté, ou on ne l'a pas.

Après que tu ai fini ton discours paternaliste, Curve reste silencieuse quelques longues secondes. Un doigt qui joue avec une mèche, une moue pensive alors que son regard s’égare sur l'intérieur de l'antre.. Curve prend bien soin de montrer qu'elle considère tes propos et les pèsent avec soin. Qu'elle ne réagit pas dans la seconde ni ne dira amen ou merde dans la foulée. Certes, la belle écoute tes propos. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut la croire acquise.

- Il y a quelque chose que je ne comprends pas malgré tout. Tu es commerçant d'armes, artisan pour la confection des balles, soit. Tu as un apprenti qui s'occupe de faire tourner boutique pendant que tu fais des affaires avec importance parce qu'il le faut bien, d'accord.

Cette dernière expression que tu as employé, elle l'avait tellement marqué. Et pour cause : c'est tout de même très révélateur de la position que tu veux prendre, ou dont tu veux donner l'image. Et à nouveau, l'air interrogateur. Curieux. Curve désire réellement comprendre.

- Mais en quoi cela pourra-t-il m'aider à monter ma boutique de lingerie ? Par le réseau au moins en partie, sans doute. Mais les techniques de ventes par exemple seront-elles les même pour un corset et un 9mm ?

Est-ce que tu as seulement des 9mm ? Même pas sûre, Curve n'est pas une experte en arme et certainement pas en état de situer l'époque des différents modèles.

- J'apprécie cet élan de.. D'instinct paternaliste bienveillant ? Ca sonne pas terrible comme ça, pardon. Mais bref, j'espère que tu saisis l'idée. Mais sur un plan concret, abruptement pragmatique, mon pauvre cerveau peine à saisir ce que cela peut donner. Et je suis sans doute en pleine crise d'ado ou je ne sais quoi à ne plus croire à la gentillesse gratuite, mais j'ai tout de même à voir ce que tu y gagneras de m'avoir en plus de ton apprenti. N'as-tu pas déjà quelqu'un ?

Curve joue sur la maladresse pour mettre allègrement les pieds dans le plat. Un élan paternaliste bienveillant ? Si si, elle avait bien choisi ses mots. Orgueilleux aurait sans doute été de trop. Mais s'il y a ces questions à peine voilée qui répondent à tes propos, aucune d'ironie dans sa voix. Ni avant, ni maintenant, ni après.

- Que ce soit clair, je ne refuse ni n'accepte pour l'instant. Et je crois que de toute manière, tu n'attendais pas de moi une réponse immédiate, ce serait un peu absurde. J'essaye simplement de comprendre ce qui se présente à moi.

Ce que tu lui offres, est-ce du lard ou du cochon ? Quel est ton vrai but, Dino ? Es-tu si désintéressé que tu le prétends, à jouer les mécènes pour le simple plaisir de laisser un héritage vivant ?

"par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée
Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés.
Il y avait de la profondeur dans le bleu de ce regard-là"

Carmine roule des hanches en #b81f4d avec une dose de French Touch.
Quote by Zeb.

Merci Fre. ♥:

Invité

Tout le long qu'avait duré le monologue, il avait soutenu le regard bleu de l'adolescente. Ah. Quelqu'un qui n'était pas mal à l'aise à l'idée de donner toute son attention à son interlocuteur, cela lui plaisait. Elle pesait les mots, offrait le sentiment d'être réellement écouté...autant de qualités utiles et plaisantes qui le renforçait dans son idée qu'il serait bien déçu si elle venait à refuser sa proposition.

Oh, tôt ou tard, elle finirait certainement par grandir et s'épanouir. Le mafioso avait peu de doutes là-dessus. Mais c'était encore mieux s'il pouvait l'accompagner sur la voie, ajouter une touche personnelle à son évolution.

« Il y a quelque chose que je ne comprends pas malgré tout. Tu es commerçant d'armes, artisan pour la confection des balles, soit. Tu as un apprenti qui s'occupe de faire tourner boutique pendant que tu fais des affaires avec importance parce qu'il le faut bien, d'accord. »

Dino hocha la tête, attendant la suite sans souhaiter l'interrompre.

« Mais en quoi cela pourra-t-il m'aider à monter ma boutique de lingerie ? Par le réseau au moins en partie, sans doute. Mais les techniques de ventes par exemple seront-elles les même pour un corset et un 9mm ? »

La question le fit rire, d'un rire d'enfant. Dérangée, la chalapine sauta de ses genoux et lui lança un regard réprobateur avant de partir à la recherche d'un lit plus paisible. Éventuellement, elle reviendrait, préférant tout de même la chaleur au calme comme tout être sensé.

« J'apprécie cet élan de.. D'instinct paternaliste bienveillant ? Ca sonne pas terrible comme ça, pardon. Mais bref, j'espère que tu saisis l'idée. Mais sur un plan concret, abruptement pragmatique, mon pauvre cerveau peine à saisir ce que cela peut donner. Et je suis sans doute en pleine crise d'ado ou je ne sais quoi à ne plus croire à la gentillesse gratuite, mais j'ai tout de même à voir ce que tu y gagneras de m'avoir en plus de ton apprenti. N'as-tu pas déjà quelqu'un ? »

L'italien secoua la tête, l'hilarité passée, puis exhala un lent soupir. Elle ne comprenait toujours pas et il allait devoir tourner encore autrement ses explications. Il était bientôt à court d'idées.

« Que ce soit clair, je ne refuse ni n'accepte pour l'instant. Et je crois que de toute manière, tu n'attendais pas de moi une réponse immédiate, ce serait un peu absurde. J'essaye simplement de comprendre ce qui se présente à moi.»

Quoiqu'au fond, elle n'avait pas tort, la petite, de demander le plus de précisions possibles. Le perdant d'un contrat était toujours celui qui en savait le moins. Et ce n'était pas ce qu'il cherchait avec elle. Et puis Dino se doutait qu'elle n'accepterait rien si ce n'était pas sur un pied d'égalité.

Humidifiant légèrement ses lèvres, il se lança.

« Pour commencer, non, bien sûr que ce n’est pas exactement pareil, cara mia. Les armes et la lingerie. Mais le commerce reste le commerce, peu importe ce que l’on vend. Et puis il y a d'autres magasins au Port avec des gens sûrement prêts à t'enseigner des choses. Je te propose de vivre chez moi, Curva, et de t'apprendre ce que je connais, je n'ai pas dit que j'allais te garder en laisse pour mon exclusivité. Même pas comme ma simple employée. »

Coudes sur la table, il joignit les mains et y appuya son menton.

« Ensuite j’ai déjà Ricki, c’est vrai mais ce n’est pas pareil. Et puis j’ai peut-être aussi envie d’un peu de diversité dans ma compagnie. Mon apprenti est un sympathique ragazzo mais il reste un garçon, il nous manque une présence féminine. » il haussa les épaules « J'ai grandi entouré de mes cousines, tantes, grands-mères et amies de la famille. Un foyer sans donna me paraît excessivement triste.»

Dino laissa passer un instant, pianotant sur le bois laqué du bout des doigts, puis se leva.

« Mais évidemment n'oublie pas non plus ce que j'ai dit avant. Tu as du potentiel, je peux te donner une solution provisoire pour le développer. Quant à ce que j'ai à y gagner; tu aideras certainement les négociations et fera peut-être apparaître de nouveaux et prometteurs amis dans ton sillage.»

Se dirigeant ensuite vers l'entrée, incapable comme souvent de rester immobile trop longtemps, il jeta un oeil vers l'extérieur.

« La lumière baisse, je devrais te raccompagner avant la nuit. Du moins jusqu'où je peux. Je n'ai pas envie que l'une de vos sentinelles me tombe sur le dos. »

Sujet: Re: Sospiro Mer 6 Sep 2017 - 1:30

Tu ris, Dino, à sa comparaison entre jolie dentelle et lourd plomb. Loin de s'en offusquer, ça la fait même sourire, contente que tu ne prennes
pas la mouche. Et puis tu retrouves un peu des airs exotiques, quand tu ne joues pas les Parrains du Port. Quand tu ne te donnes pas trop d'importance, soyons francs, Curve te trouve bien plus charmant. Ce que tu lui réponds, ça lui arrache un sourire satisfait, ça lui fait pétiller son regard de chat. Ne pas la "garder en laisse" comme un toutou ou une bonniche, voilà du miel à ses oreilles. Une confirmation qu'elle voulait justement entendre. Oh ça ne l'empêchera pas de se méfier bien sûr ! Mais au moins t'engages-tu à quelque chose. Doucement, vous pavez votre potentiel accord de quelque chose d'un peu plus tangible et acceptable pour elle aussi.

Elle se tait et t'écoute avec toujours son regard braqué sur toi intensément. Tu l'as laissé parlé tout son saoul, c'est à présent son tour. Mais in petto, d'autres questions fusent dans sa jolie caboche. Ricki est-il mignon ? Jeune ? Vis-tu dans un taudis ? Est-ce un engagement dont tu estimes que toi seul aura voix au chapitre ? Mais au fur et à mesure, une autre idée fait surface, et celle-là il n'est pas question de la passer sous silence. Pourquoi veux-tu une femme, Dino ? Est-ce vraiment pour des motifs aussi chastes que le souvenir de tes sœurs, tantes et autres ? Elle plisse un peu plus ses yeux mais se tait toujours. Il sera temps plus tard de formuler tout ça, pour l'instant tu continues ton petit exposé, et il y a beaucoup d'informations à prendre en compte.

Quand enfin tu termines, Curve arbore un petit sourire de chat sans que ses yeux ne te lâchent. Paresseusement, la raccommodeuse s'étire de tout son long et jette à son tour un regard à la fenêtre. Effectivement, rentrer n'est pas une mauvaise idée.

- Va pour un petit bout de chemin ensemble. C'est même avec plaisir, mon cher.

En français dans le texte s'il-vous-plaît. Un petit gloussement, et la voilà qui te jette un regard mutin.

- J'ai encore plein de questions, figure toi. Déjà : est-ce que tu parles l'italien couramment ? J'aimerais bien apprendre.

Véridique. Curve n'est pas hermétique à tes accents méditerranéens et chantants, ça donne du charme à la langue comme à l'homme. Se relevant à son tour avec un temps de retard voulu -une façon de plus de marquer son indépendance, sans doute- la voilà qui se recouvre à nouveau de son poncho clair et te suit dehors. Amener un pirate vers le Grand Arbre, un soucis ? Non pourquoi ? De un les sentinelles sont là comme il l'a volontiers souligné. Et de deux.. Bwarf au final, ça ne la gênerait même pas tant. Ca pourrait même être drôle, au fond. Et elle t'accompagne donc dehors, s'adapte gentiment à ton rythme.

- Tu dis que le manque de présence féminine qui ternit ton quotidien.. Je vais être directe mais soyons bien d'accord : si toi ou/et Ricki vous imaginez que ça vous fera économiser la maison close, c'est mort. Vous faites ceinture si je dis non et voilà tout. Mais si c'est juste une présence comme pour les frangines, d'accord.

Si elle dit non ? Allons bon, c'est qu'elle ne laisse de la marge, la demoiselle. Ce n'est pas une abstinence complète et définitive ? A vraie dire si, Curve n'a aucune intention de coucher avec qui que ce soit tout mignon sois-tu. Mais ce n'est jamais bon de fermer totalement une porte que l'on peut laisser entrouverte quand on négocie.

- Et il y a autre chose, aussi. Tu me raccompagnes, certes. Mais je vais continuer de vivre ma vie encore quelques temps au Grand Arbre dans tous les cas, et toi tu seras au Port. Je sais que toi et Pit restez sans doute en contact, la télépathie je n'y crois pas trop pour les rendez-vous. Mais qui me dit que lorsque je quitterais le Grand Arbre tu ne me lâcheras pas ? Et comment rester ou rentrer en contact, hm ?

Azy m'sieur t'es charmant, t'as pas un 07 ?

- Je quitterai les Perdus un jour quoi qu'il arrive. Avec ou sans ton offre. C'est quelque chose que je sais déjà, je m'y ennuie déjà trop pour rester là-bas. Pit et quelques menues affaires sont les seules choses qui me retiennent. Mais il y a tous les préparatifs en amont avant de partir, et ça, ça ne se fait pas en un claquement de doigts.

Nouveau sourire de chat, nouveau regard braqué sur toi.

Oh ! Elle s'amuse follement !

"par-delà l’écume d’un beau décolleté, de ses doigts de fée et d’une langue acérée
Carmine avait ses courants invisibles, ses abîmes cachés.
Il y avait de la profondeur dans le bleu de ce regard-là"

Carmine roule des hanches en #b81f4d avec une dose de French Touch.
Quote by Zeb.

Merci Fre. ♥:

✘ AVENTURES : 2537

The End

Ce pacte mystérieux verra-t-il donc le jour ?
Et ce sexy dandy derrière ses mots d'amour,
Ne chercherait-il pas quelque avantage secret ?
...Mais quelques jours plus tard voilà qu'il disparait.

FIN DE L'AVENTURE

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée