A Stranger

Invité

L'après-midi était lourd, si lourd. De cette chaleur suffocante qui précédait les orages et la pluie.

A moitié endormie, Selene ne pouvait que se focaliser sur son travail pour éviter que la chaleur du jour ne l'assomme. Assise à l'ombre du grand arbre, à quelques mètres du bassin, elle lavait avec application une série de couvertures. Penchée sur le bac rempli d'eau qu'elle utilisait pour pouvoir effectuer ses taches tout en restant cachée du soleil, elle ne se levait que pour aller étendre les tissus lavés un peu plus loin, s'emparant alors d'une petite ombrelle de fortune pour que jamais sa peau ne soit en contact avec les rayons violents. Au loin, elle pouvait entendre les rires des enfants qui jouaient dans le bassin. Ses Grimpeurs, eux, étaient partis en mission.

De nature secrète et solitaire, Selene appréciait les instants où elle n'était pas entourées de Garçons Perdus dont elle devait s'occuper. Elle se savait peu chaleureuse et se doutait bien que les Grimpeurs auraient parfois préféré avoir une Mère plus affectueuse. Resserrant sa prise sur le tissu imbibé d'eau qu'elle malmenait maintenant sans vraiment s'en rendre compte, la Frêle se perdrait dans ses propres pensées.

Cela ne lui était pas égal. Elle aurait voulu leur donner plus, à ces enfants. Tellement plus.

- Orchidée, dis-moi... tu crois que je suis sans coeur ?

Pas de réponse. Essorant la couverture d'un geste violent, Selene se leva et l'étendit un peu plus loin. Elle détestait le jour lumineux et les interrogations fébriles qu'il amenait avec lui. C'était comme s'il exacerbait ses sentiments les plus sombres et la forçait à y faire face.

Selene détestait faire face. Se rasseyant avec brutalité, elle ne releva les yeux qu'en apercevant une autre mère s'avancer vers elle. Vaguement satisfaite d'avoir retenu son nom, la Frêle la salua d'une voix égale.

- Bonjour, Maxence.

Spoiler:

J'suis Joie d'être Détente et Paresse, c'te jour. Mes mômes sont en Traque, sauf un devenu Clopant depuis quelques jours. Il Morphéise, là. Le pauv', c'pas Jouasse sa guibolle rebelle qui s'affole. L'extérieur c'Fin prêt, mais l'intérieur se Vrac encore. Mais ça va Retour, avec le temps. Dehors, c'est Soleil et j'amoure ça, même si je vire langouste à force.

Clopin clopant. C'est à ce rythme que la blondinette avance. Pour une fois, Yag n'est pas avec elle : il a promis de veiller sur le blessé le temps qu'elle aille se dégourdir la jambe. Comme ça, s'il y a un soucis il la préviendra. On ne sait jamais, n'est-ce pas ? On a beau dire sur la Trois-Pattes, elle fait gaffe à ses mômes. De manière bourrue, pas très délicate, mais c'est ce qu'elle peut faire de mieux. C'est pas en étant fissurée de partout et écornée par la vie qu'on apprend à être enveloppant et ouaté. Ça sonne sec, rêche, même avec les meilleures intentions du monde. Aimer, et le montrer, c'est tout un apprentissage. Et elle n'a pas été à cette école-là.

Pourtant, elle essaye d'apprendre sur le tas. Mieux vaut tard que jamais ? Ce qui la sauve, c'est qu'elle n'a pas les plus jeunes, c'est toujours moins de câjoleries, moins de manque à combler. Ses chasseurs à elle, ils sont plus rudes. Pour avoir été l'une des leurs, elle les connait bien. Et elle en est fière.

Dans l'herbemousse, y a déjà une ombre vivante qui survit aux rayons en se fourrant à l'abri. Celeste ? Solène ? .. Truc du genre. Dans le doute, Max adopte sa tactique traditionnelle.

- 'Lut. T'es Corvée de frottage du crasseux de tes gosses ?

[ hrp : Pas de soucis. Je n'ai pas fait long non plus. ]

Invité

La Garçonne Perdue aux allures de spectres sous le soleil hocha la tête avant de baisser le regard vers le bac d'eau dans lequel ses mains étaient plongées. La Trois-Pattes, de par sa différence avec les autres et sa présence très forte, la mettait mal à l'aise et elle ne voulait surtout pas paraître indélicate en fixant son œil ou sa jambe manquante.

- Oui. Je profite qu'ils soient partis en expédition.

Avec vigueur, elle fit disparaître une tache tenace. Frotter les tissus sales la dérangeaient au final moins que de faire semblant de provider une affection réelle à ses Grimpeurs. Elle eut envie d'en parler à Orchidée mais se retint : une autre Mère était là et Selene avait de mauvais souvenirs de moments où elle avait laissé libre cours à sa manie

- Les tiens sont partis aussi ?

Selene n'était plus trop sûre de quels enfants s'occupait Maxence et prit la décision de ne rien dire de plus. Se levant, elle étendit un énième vêtement au soleil, lassant la méprisable chaleur du jour le sécher.

La Frêle se rassît et reprit son combat contre la crasse. Puis, parce qu'elle percevait toujours la présence de l'autre Mère et que parfois le silence devenait trop dur à porter, elle lança :

- Ça t'arrive de te dire que tu ne donnes pas assez à tes garçons ?

Elle se tut, presque surprise de s'entendre lancer une question plus profonde au milieu de cette échange de politesse. Immobile, elle fixa le reflet de la Trois-Pattes dans son petit bac, un peu perturbée et toujours sérieuse. Heureusement qu'elle avait les mains dans l'eau, autrement elle était sûre de mourir de lumière et de chaleur.

Grand sourire quand l'autre fille parle d'expédition. Les vadrouilles de grimpeurs, c'est quelque chose aussi, même si d'après Max, ça ne vaut pas une bonne traque. Cette pulsion, cette attente. Le furtif et la collecte des pièges.. Oh, que ça lui manque ! Avec l'oeil en moins, encore, ça passait.. Mais la patte fantôme, non. Ca, c'est ce qui a coupé court à toute possibilité de gambader dans la nature.

D'un hochement de tête vigoureux, Max répond par l'affirmative à la question de sa "collègue". Et puis elle a un sourire, un sourire fier, un peu tordu en rictus, et franchement abrupt. C'est pas un sourire de vraie fillette, mais en est-elle une, à être toute rafistolée comme ça ?

- Sauf un Clopant à la patte raide. Il est Fatigue et Délires, mais c'est en route pour être Guérison.

Max s'installe non loin de la jeune fille, à l'ombre. Autant elle est maintenant parfaitement à l'aise pour se déplacer avec sa béquille, autant s'asseoir ou se relever est toujours plus malaisé, comme un rappel qu'il manque quelque chose. Avec un grognement, elle masse son moignon qui tire un peu. Et à ta question, ses mains s'arrêtent, son regard ne lâche pas la chair estropié de son unique oeil. Le temps traîne et s'étire sans qu'elle ne réponde, et on pourrait même croire qu'elle rêvasse dans son coin. Et puis, finalement..

- J'suis pas Certitude mais j'crois qu'on peut jamais donner assez. Mais j'suis Croyance aussi que ça dépend des mômes, et que pour certains c'trop tard pour faire Grand Don.

C'est que la brune la fait réfléchir, hein. En tant normal, Max n'aime pas ce genre de question, de réflexion. C'est du sentimentalisme, du cérébral, et elle n'est pas douée pour ça. Mais là, ça a l'air de la travailler, alors..

- Et toi ?

Invité

Toujours concentrée sur sa tâche, Selene ne pût s'empêcher de sourire en entendant que le Garçon Perdu de l'équipe de Maxence irait mieux. Malgré le fait que sa collègue l'intimidait, la Frêle savait qu'elle prenait soin de son équipe. C'était peut-être d'ailleurs pour ça que Selene l'avait interrogée, franchissant la distance qu'elle avait l'habitude de maintenir avec tous les autres.

Une fois n'était pas coutume.

Lorsque Maxence lui renvoya sa question, Selene se fit muette à son tour, songeuse. Lorsqu'elle repensait à sa vie d'avant, elle ne voyait qu'une seule personne à qui elle avait pu donner tout son amour, sans compter. Et elle aurait continué s'il n'y avait pas eu la fenêtre... l'envol...

Elle essora avec violence une pauvre robe qui manqua de se déchirer sous la pression. Le geste la ramena au présent, l'empêchant de glisser dans un état plus dangereux, plus instable. Puis, allant étendre le tissu dans l'herbe, Selene se mit à parler d'un ton un peu hésitant.

- Je ne sais pas. Moi je...

Elle se rassit, légèrement contrite.

- ... j'aimerais faire plus mais je n'y arrive pas. Je fais ce qu'on me dit de faire, mais j'ai l'impression que cela ne suffit pas. Tout ce que je fais... ce n'est jamais vraiment assez.

Elle resta silencieuse, n'osant croiser le regard de son interlocutrice ni reprendre la conversation. Une foule de questions stupides lui traversa l'esprit mais elle les balaya. Comme si l'espèce de confession qu'elle venait de lâcher l'empêchait de revenir à des sujets plus futiles. Pourtant elle lutta contre cette impression, poursuivant d'une petite voix fantomatique :

- Maxence ? Ça fait combien de temps que tu es ici ?

Fwa, elle lui en demande, la petite qu'est surement plus grande qu'elle. Toute cette réflexion, faut l'temps que ça dégouille dans la tête de Max, le temps qye ça soit Passage et Compréhension. Que ça soit Idée, aussi, parce que la presque albinos sent bien qu'elle devrait trouver des mots. Mais ce n'est pas vraiment son domaine, vraiment vraiment pas. Nom d'une chimère obsolète, pourquoi faut-il que ça tombe sur elle ? La borgne plisse l'oeil, attentive, et ce que dit Selene n'est ni clair ni bon pour son mal de crâne. Bon, elle n'a pas de migraine, mais ça va pas tarder si ça continue..

- Tu te prends un peu trop la tête. T'es un peu trop Torture dans ta tête. Faut te laisser Repos, sinon tu ne sera jamais Forme ni Présence pour tes garçons, si tu es déjà Epuisement toute seule.

A l'abri, à l'ombre, Max continue de réfléchir. Le silence s'installer sans qu'elle ne bouge ou ne semble même encore là. Quand Selene lui pose une nouvelle question, la mère se redresse et s'ébroue comme si elle avait dormi.

- Si tu fais ce que tu peux, c'est déjà bien. T'y mets le Coeur, c'est ce qui faut. Tu peux pas trop te demander, tu peux pas être plus que t'es comme tu peux pas t'inventer un troisième bras. T'y mets le Coeur, c'est c'qu'il faut.

Max fait la grimace un instant, elle n'est pas sûre d'être clair. Puis elle continue, en regardant sa jambe mutilée.

- J'sais pas. J'sais pas vraiment, c'quoi Longueur de Temps pour toi ? J'ai eu le temps de devenir chasseuse. Une bonne chasseuse. J'ai eu le temps de me tuer une Guibolle. J'ai eu le temps de cicatriser dehors.

Et Max parle presque normalement, sans s'en rendre compte. Le fait d'avoir réfléchi si fort, peut-être ?

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✘ AVENTURES : 44

Je te maudis.

Le froid vous tétanise.
La peur vous électrise.
Vos pires sentiments vous submergent.
Le Croquemitaine de l'ombre émerge.
Vous êtes désarmés, impuissants.
Et lui sourit de toutes ses dents.

Le Croquemitaine maudit Selene :
SELENE ATTIRE TOUS LES INSECTES ENVIRONNANTS.

Selene devra utiliser sa malédiction pendant toute la durée du RP.

Invité

Il y eut un silence. Une brise légère se mit à souffler pour le bonheur de Selene qui n'en pouvait plus de ce jour éclatant et de cette chaleur qui l'assommait. Les mots de Maxence semblèrent stagner encore un moment dans l'air chaud, la Frêle ne pût que hocher la tête. La Trois-Pattes avait raison, elle se posait trop de questions. Mais Selene ne pouvait s'en empêcher, ses pensées et interrogations, aussi futiles qu'elles puissent paraître , la remplissaient et la faisaient oublier à quel point elle était vide. Elle baissa la tête, vaguement confuse. Maxence avait raison, elle ne pouvait pas donner plus que ce dont son cœur était capable mais elle ne s'en trouvait pas réconfortée pour autant.

Lorsque la mère évoqua le temps passé sur l'île ainsi que sa blessure, la Frêle ne pût s'empêcher de lui jeter un coup d'œil. Pour la première fois depuis longtemps, un réel élan de compassion la saisit. Elle ne connaissait pas Maxence ni ne savait ce qu'elle aimait mais Selene s'imaginait bien qu'on ne devenait pas excellent à quelque chose que l'on détestait. Ses yeux se nimbèrent d'une lueur triste, elle se demanda comment sa comparse avait pu perdre sa jambe et surtout... comment elle avait vécu cette épreuve. Si chasser lui manquait.

Mais bon Selene, toi tu as perdu une partie de ton âme et tu as survécu.

- La ferme. Murmura-t-elle pour calmer la voix d'Orchidée. Puis elle se redressa et tourna la tête vers Maxence. Elle ouvrit la bouche, prête à répondre à son tour...

Puis la ferma, se figeant. La brise chaude s'était changée en courant glacial qui la fit violemment frissonner. Un violent désespoir s'empara brutalement de son âme, sentiment si profond qu'elle perdit conscience de ce qui l'entourait, tout à l'horreur qui la possédait. Dans sa tête, la voix d'Orchidée résonnait avec des intonations grinçantes, terrifiantes.

Pourquoi tu m'as tuée, grande sœur ?

- Arrête... gémit-elle pitoyablement, se plaquant les mains autour du crâne comme si elle pouvait mieux faire taire la voix ainsi. Ses ongles se mirent à griffer son cuir chevelu, creusant de petits sillons sanglants. La douleur vive eut le mérite de la ramener un peu à la réalité. Dans un sursaut, elle releva la tête et poussa un cri suraigu en apercevant la créature qui avait surgi du néant. Au même moment, elle sentit quelque chose ramper le long de sa jambe et plaqua machinalement la main sur sa peau, écrasant l'insecte écarlate qui s'y était posé. Comme en réponse, une petite bestiole volant vint bourdonner près de son oreille, ajoutant à sa peur et à sa confusion. Elle se leva, recula puis se heurta au tronc du grand arbre. Elle pouvait sentir des picotements le long de ses bras et jambes mais ne savaient s'ils étaient du à sa panique ou à quelque chose de réel. L'apparition... est-ce que Maxence la voyait aussi ? Selene voulut faire quelque chose, mais la mouche qui vint se glisser entre ses dents et qu'elle goba par réflexe l'en empêcha. Aussitôt, elle fut prise d'une toux vigoureuse qui, la pliant en deux, eut au moins le mérite de la distraire de sa terreur.

C'Platitude à nouveau, et la Trois-Pattes fait la moue. Bfeuh. C'complication toutes ces Parlotes. C'Yag qu'est Don pour ça, pas elle. La Frêle en face semble en pleine réflexion. Grand bien lui fasse, si elle y parvient. A chacun son domaine. Mais franchement, y a des tarés partout à aimer se compliquer la vie pour rien. Max pense ça.. Et se mord la lèvre nerveusement. Elle a beau faire sa brave, elle aussi elle gamberge des fois. C'est comme les envies de pisser : dur à contenir, parfois.

Le calme revient. Le silence.

Et puis. Fuck le silence, hein ?! Max, elle redresse la tête direct quand Solene dit de la fermer. Namého, Grognasse, c'est toi qui lui a causé en premier ! Maxence, elle redresse la tête et elle dégaine son regard revolver avec, le poing serré sur sa béquille. Elle est tellement rapide, tellement prête à gueuler à la seconde. Fallait avoir des réflexes, avant, et ça lui est resté. Elle a la Teignitude facile, la borgne. Trop facile, même. Mais là, elle s'arrête. Parce qu'elle comprend que c'tait pas pour elle.

C'est Bazar, mais l'ado décide de ne pas chercher à être Compréhension. Trop de réflexion tue la réflexion. Et en plus, y a d'autres trucs qui se passent. Comme le fait qu'elle se griffe toute seule, et à la tête en plus. Ou que des insectes débarquent et draguent la brune et la collent. Ou qu'en fait, ils le fassent tout.

- Pétard d'Mornecouille branlante. C'Merdier. Pourquoi ils sont tous Débarquement Invasion, ces Carapaceux Nains ?

Si elle avait une clope, elle tomberait surement, vu comment la Borgne ouvre la bouche connement. Bordel, c'est qu'il y en a plein, en plus. Mais. Il se pas.. Woh, elle s'étouffe, l'autre ! Ouais mais tous ces insectes c'est. Dégueu'. Avec une grande inspiration, Max se redresse et secoue Solene de sa béquille. Inquiétude et Frisson elle est, la Trois-Patte.

- T'es Survie ?

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Invité

Elle toussait, refusant d'avaler totalement l'insecte qui se débattait au fond sa gorge. Puis, prise d'une toux plus violente que les autres, elle parvint à recracher la mouche qui se débattit, collée au sol par sa salive. Il y en avait d'autres, Selene pouvait les sentir grouiller sur sa peau, il y en avait trois qui revenaient pour un qu'elle chassait. Elle cria à nouveau, en pleine crise de panique, incapable de se débarrasser des sentiments négatifs qui se collaient à son âme comme une boue noire que rien ne pouvait laver. Elle avait peur, tellement peur qu'elle en perdait la raison. La Frêle en suffoquait même. Elle manquait d'air.

On la secoua, une voix connue la ramena quelque peu à la raison.

- T'es Survie ?

Les yeux de la brune s'ouvrirent sur le visage de Maxence qui n'avait pas l'air bien rassurée non plus. Tentant de contrôler l'envie qu'elle avait de s'arracher la peau pour faire partir tous les parasites, Selene la fixa sans rien dire, incapable de raisonner. En ce moment, elle n'était qu'instinct et sensations. Le contrôle qu'elle gardait sur elle-même cédait face à la peur.

Alors Selene fit ce que tout enfant effrayé aurait fait.

Elle s'agrippa à l'autre Mère, se réfugiant dans ses bras comme si elle était une bouée, une lumière dans tout ce chaos. Et de ses lèvres pâles comme la mort jaillit un gémissement de bête prise au piège.

- Maxence... j'ai peur. J'ai tellement peur...

Elle se serait totalement laissée aller qu'elle l'aurait dit ; Sauve-moi. Pourtant elle ne le pouvait pas, elle n'y arrivait pas encore même si son esprit et tout son corps le criaient. Alors, yeux écarquillés, tremblante, elle continuait de s'accrocher à la Trois-Pattes, incapable de savoir quoi faire.

- WOAH ! OH HEH NAH ! C'EST DEGUEULASSERIE !

Max, elle recule d'un bon. Enfin, d'un bon presque réussi, mais avec sa patte en moins ce n'est pas évident. Max, elle recule, elle fait la moue, la grimace, elle est Dégoût et Trouille. Y a Selene qui est Colle, y a Selene qui est Trouille encore plus que la béquillarde. En soi, déjà, c'est pas trop son domaine à la Trois-Pattes. Mais en plus avec ça, avec ces bestioles qui rampent et la collent et qu'elle sent grouiller contre elle. Non. NAH. Pas possible pas moyen, ça la débecte et bordel Miss Borgne en aurait presque la nausée. D'un geste brusque, instinctif, elle rabroue la brunette qui s'accroche. Y a des bestioles, des insectes, des nuisibles, des trucs qui bzz, qui crr, qui bfrr et tout plein de bruits qui sont de Vomissures d'Oreilles. Un frisson violent assaille Max, et ses yeux se révulsent en voyant la Frêle encore plus démunie qu'elle.

Sois forte, Max. Sois forte pour les autres, à la place des autres. Sois forte. Pour pas finir comme ta mère.

- T'es Crasse Grouillante, à l'eau !

Et avec une grimace de dégoût et une peur ancestrale qui lui tord les boyaux. Max, elel l'empoigne, elle la secoue de toutes ses forces pour l'emmener avec elle. Avec elle sous l'eau, dans ce bouillon chaud. C'est un truc anti crasse, non ? Un truc qui devrait marcher, hein, oui ?

- Et bordel d'une couille de scarabée fondu, me dis pas qu'tu sais pas nager !

T'es bête, Max. Les Scarabées, ça n'a pas de couilles.

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✘ AVENTURES : 2537

The End

Et ça marche, Max, vois comme ça marche.
Car c'est bien toi, et ta drôle de démarche,
Qui sauva Selene d'une horreur ordinaire,
En immergeant le frêle et menu corps lunaire,
De ta consoeur en prise à ses bêtes acharnées,
Celles-ci regagnent l'ombre, vous êtes libérées.

FIN DE L'AVENTURE

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