Y'a pas que le feu qui réchauffe

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Dansez maintenant. »
Jean de La Fontaine

C'est pas faux, les Fourmis ne prêtent pas. Et Clover, cette Fourmi-là non plus, ne fait pas exception à la règle. Enfin, du moins, elle aimerait bien.
Mais...

- Punaise, Salem, sérieux quoi. Faut encore que j'aille fabriquer et déposer un poêle chez les "rejetés du Canyon", vraiment ? J'bosse pas pour eux, j'te ferai dire...

Juchée sur le dos du chat bleu robotique, la Fourmi tire la gueule. Ils étaient censés partir pour aller faire un tour des horizons, pour voir la progression du Givre, pour éventuellement trouver des trucs et des machins en tout genre récupérables...
Mais non, il avait fallu que Salem ramène encore une fois sa fraise en disant que oh, ce serait quand même pas mal d'aider aussi les autres Perdus à l'Ossuaire en leur apportant un poêle, comme à ceux du Canyon.

- Pis t'imagines un peu si on retombe sur une cruche comme Redeemed, qui te prendrait pour un putain de lapin ? Très peu pour moi...

- Allons, c'était juste une mauvaise passe. Les enfants de l'Arbre n'ont pas tous deux neurones seulement... non ?

- T'sais vraiment pas de quoi tu parles, Salem.

L'Artisane peste. Les Raccommodeurs sont partis avec les bons tissus chauds et les fourrures. Les autres sont partis avec les vêtements chauds.
Et que restait-il aux pauvres couillons qu'étaient les Résistants ? Eh bah, rien. R. I. E. N.
Nada, si vous préférez.

Okay, la blonde aurait pu être plus mal lotie que ça. Elle avait quand même un gros manteau beige doublé de mouton et qui lui arrivait à mi-cuisses (bon, elle flottait carrément dedans mais bref), mais les mitaines bleu canard, elle aurait au moins préféré que ce soient des gants.
Les bottes en cuir tenaient le coup, à grand renfort d'imperméabilisant maison (la neige, ça mouille), mais pour le reste...
Ouais, se retrouver avec un immonde survet' rose fuchsia, c'était très peu pour elle. Le rose, les robes, c'est le genre de choses à bannir de sa garde robe. Ça fait trop girly, trop... urgh.
Mais bon. Les temps sont rudes, faut faire avec ce qu'on a...

- Tu entends ?

- J'entends quoi, Salem ?

Blasée, l'Américaine renifle bruyamment, puis lève les yeux.
Tout prêt, il y a un Perdu familier qui paraissait s'être paumé dans l'étendue glacée !

Y'a pas que le feu qui réchauffe Sleep210

By @Pastal

Putain qu'est ce qu'il faisait froid.
A en crever, à en chialer des larmes gelées.
Péniblement, Apache avançait dans la neige, entre les arbres du bois joli. Ce bois qui ne ressemblait plus à ce qu'il avait pourtant toujours été.
L'épais feuillage avait disparu, ou quasiment, laissant les branches maigrichonnes et toute tordues pratiquement nues.
Aucun oiseau dans les parages, et à la place du tapis de mousse et de vert, il n'y avait qu'une lourde neige qui semblait absorber tout son et force, donnant à l'endroit une atmosphère morte et puissamment silencieuse.
Il n'y avait que le craquement de la poudreuse sous les creepers du punk pour se faire entendre et casser un tantinet l'ambiance morne.

Ca, et la couleur vive que le garçon arborait.
Son manteau, en particulier.
Rouge pétant et tout composé d'une multitude de plumes aux airs de fourrure volumineuse. Ah c'était sur qu'on le voyait arriver tellement il dénotait d'avec le paysage tout blanc.
L'aspect enflammé de la parure était tout de même un chouilla apaisé par la poudreuse qui le parsemait.

Cependant, le manteau avait beau avoir des couleurs brulantes, il n'était pas équipé pour autant de chauffage intégré, et de ce fait, l'iroquois se les pelait sévèrement.
Il grelotait, même. Et ce gros arbre, la, avec cette branche si spécifiquement biscornue, il en était sûr, il l'avait déjà vu...

"Merde..." Le chasseur grimaça, prenant petit à petit conscience d'un fait particulièrement dérangeant.

Il s'était paumé.

Foutu bois défiguré.
Tout ces troncs déshabillés, ils se ressemblaient tous ! Les indices d’antan avaient disparu. Fini les couleurs si particulières de certains feuillages, violet, rose, et d'autre fois orangé. Exit l'odeur de la sève sucré qui se dégageait parfois de l'écorce d'un arbre. Envolés les ruisseaux chantants au détour d'un rocher. Désormais il n'y avait que du blanc du blanc et encore du blanc à perte de vu.

"Fais ch...OHLAAaa !!"

Le chasseur avait fait un bond en arrière, dégainant sa lame dorée en vitesse !

Qu'est ce que c'était que ce putain de monstre !! Il était trop moche ce truc !!! Ca ressemblait à peine à un animal !
C'était... c'était... Ca semblait même pas vraiment fait de chair et de sang.

Plus Apache fixait la chose, la détaillant du regard, plus il aurait parié que s'il lui foutait un coup de lame, ca sonnerait comme de la conserve !

Et sur le dos de la créature...

"C... Clover ?"

S'il la connaissait ?

De loin, seulement. On lui avait un peu parlé d'elle.

Trouble lui avait parlé d'elle, et pas vraiment en des termes élogieux. Cependant, les mots sympas, Trouble, elle connaissait pas. L'iroquois était habitué au verbe aiguisé de l’Épouvantail, et avait très vite appris à ne pas se faire d'idée sur qui que ce soit rien qu'en écoutant sa petite sœur de cœur.
Question de bon sens.

"Tu fous quoi la ?" A cheval sur ce truc, il aurait pu ajouter.

Surpris de croiser quelqu'un par ici, et surtout par ce temps, il avait abaissé son arme. Mais cela ne l’empêcha pas de continuer à dévisager le monstre que la jeune fille chevauchait.

Vraiment pas commun.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Sans que l'ordre ne lui soit donné, le grand chat robotique bleu décide de s'avancer de lui-même vers le Garçon Perdu perdu.
Sa prise de décision soudaine ennuie un peu Clover, qui souffle bruyamment du nez avant de se rendre à l'évidence : Salem est un électron libre qui n'en fait un peu qu'à sa tête sans se soucier d'autrui, un peu comme elle.
Qu'il fasse ce qu'il veut, du moment qu'il ne la mette pas en danger !

Approchant aussi naturellement qu'un animatronique pouvait se le permettre, le tandem se dirigeait donc lentement mais sûrement vers la tache rouge qui contrastait avec le blanc environnant.

La distance comblée, il n'y avait décidément plus erreur sur la personne : il s'agissait, ni plus ni moins, d'un Chasseur qui ne risquait pas de chopper grand chose en étant habillé comme il l'était.
Comment faisait-il en général, d'ailleurs ? Ça ne devait pas être sur lui que l'on pouvait compter pour ramener du gibier, vu son allure. Quoique, il pouvait toujours se faire passer pour un Buisson ardent; la couleur s'y prêtait à merveille.

Ledit Buisson ardent fit d'ailleurs un bond digne du plus élastique des félins, dégainant son arme tout aussi peu discrète que lui.
Sa réaction amuse vachement la Fourmi, qui se permet un rire bref et étouffé, sans se départir de sa smug face habituelle.

- C... Clover ?

- Elle-même. Aussi, qui tu t'attends à voir perché sur le dos d'un robot, si ce n'est moi ?

Afin de mieux voir son interlocuteur, la blonde s'était affalée sur le chat robotique, son menton appuyé sur l'épaule droite de celui-ci.
Ce dernier avait d'ailleurs la main gauche occupée. Index tendu, il touchait sans aucune crainte la pointe de la lame menaçante, toisant le punk d'un air de défi.
Qu'il fasse un geste suspect et il entendra parler de lui.

- Tu fous quoi la ?

- J'cherche des trucs pour fabriquer des machins.

Plus flou, comme explication, tu meurs. C'est ça d'être Artisan; en réalité, tu sais pas vraiment ce que tu vas fabriquer, jusqu'à ce qu'une idée vienne presque t'assommer, en pleine nuit, au réveil, ou quand tu te retrouves devant un matériau qui t'inspire.
Eurêka ! Et t'es parti pour bricoler ta nouvelle création toute la journée.

- Enfin, le truc, c'est que je dois fabriquer un troisième poêle pour les exclus du Canyon, là, à l'Ossuaire. Je sais ce qu'il me faut, je connais mes stocks, mais chuis à court de briques en bon état pour la bête, du coup.

Les détails furent balancés sur le ton de la conversation, comme un ouvrier demandant à son patron de vérifier les stocks parce qu'il se retrouvait dans la merde sans pouvoir avancer sur son projet.
La question, cachée dans le flot de paroles, c'était "t'aurais pas vu des briques par hasard ?" mais évidemment, Clover ne la posera jamais à voix haute.
Plutôt crever que de demander de l'aide à quelqu'un.

Silence.

- Hey, vous arrêtez de vous regarder en chiens de faïence, tous les deux, là ? Tu fais flipper, Salem.

S'exclama l'Artisane, à l'attention des deux "mâles", qu'ils soient en chair ou en fer. Les yeux du robot faisaient des va-et-viens entre le visage de l'Hérissé et son arme qu'il avait fini par baisser.
Lentement, il croisa les bras en un grincement sourd, cliquetant des paupières sans cesser de fixer le Perdu. Cela ennuya Clover qui décida de lui couvrir les yeux de ses mains.
Il ne broncha pas. Elle, si. Ses doigts déjà frigorifiés n'apprécièrent pas le contact avec le métal froid de la carcasse de l'animatronique, mais tant pis.

- Bon. Et toi tu fais quoi ici, du coup, à part faire fuir tous les animaux des environs avec tes airs de Bigfoot rouge poilu ?

Demanda finalement l'Américaine au Bigfoot rouge, plus pour détendre l'atmosphère que par réelle politesse. Honnêtement, elle ne savait pas encore si elle avait envie de papoter ici et maintenant avec quelqu'un.

By @Pastal

Un robot.
Un putain de robot, mais c'était bien sur. Évidemment que c'était un robot, comment est ce qu'il n'avait pas pu capter ça tout de suite ?
Apache ravala sa salive tout en fixant la bestiole, il peinait sincèrement à relever les yeux vers la jeune fille tellement la chose lui semblait inquiétante et surtout peu commune.

Ting Ting

C'était le bruit qu'avait fait le bout de sa lame au contact du doigt du monstre de ferraille. A moins que ce ne soit juste le fameux index de fer qui avait émis cette brève chansonnette ?
Ou peut être bien que c'était les deux à l'unisson.

"Tu fous quoi la ?
-J'cherche des trucs pour fabriquer des machins.
- Ah..."

C'était vrai que dit comme ça, c'était tout de suite beaucoup plus clair. Mais en vrai, l'iroquois ne tint en aucun cas rigueur à la jeune fille pour son manque de précision.
Elle cherchait.
Comme lui, quoi.
Sauf qu'elle, elle cherchait des trucs et pas un quelqu'un.
Elle finit cependant par étayer un chouilla plus son propos, et la raison de sa présence dans le bois qui n'était finalement plus si jolis que ça.
Blanc et mort.

"Enfin, le truc, c'est que je dois fabriquer un troisième poêle pour les exclus du Canyon, là, à l'Ossuaire." Le punk eut un mouvement de sourcils vers le haut qui attesta de tout son intérêt. C'était de son groupe à lui que ça causait. Un poêle, putain ! Ce serait vraiment pas de trop. "Je sais ce qu'il me faut, je connais mes stocks, mais chuis à court de briques en bon état pour la bête, du coup.
- Des briques..." Le garçon avait répété, la mine songeuse, et puis, enfin, ses yeux noirs lâchèrent la créature ferrailleuse, balayant les environs avec un air circonspect. "J'suis pas sur que tu trouve ton bonheur par ici." C'était que le bois Joli n'était pas très connu pour abriter des arbres à briques, et quand bien même ce serait le cas, la forêt entière avait été mise à poils par le froid et rhabillée d'un lourd manteau de neige.
"A ta place je tenterais plutôt du coté des ruines. Ya toujours du caillou déjà taillé à ramasser par la bas."
Tout en y réfléchissant et discutant, le regard du chasseur était progressivement revenu à l'animatronique qui lui, n'avait pas cessé de le fixer, de le toiser même, d'une manière plutôt intimidante et désagréable.
Pourtant le punk avait bien fini par baisser son arme, mais l'avait gardé bien en main. On ne savait jamais... Mais en même temps, alors que les pensées de l'Hérissé voguaient toute pour de bon vers la chose qui servait de monture à Clover, il se rendait bien compte que sans doute que son épée serait de bien peu d'efficacité face à ce truc.
Le fer, ça ne se tranchait pas avec du fer.
Surtout quand celui la était d'un froid assourdissant.
Non... Une chose était certaine, si le monstre en boite de conserve s’énervait, le punk aurait bien du mal à le gérer.

"Hey, vous arrêtez de vous regarder en chiens de faïence, tous les deux, là ? Tu fais flipper, Salem."
L'exclamation de la Fourmi tira l'anarchiste de ses pensées guerrières mais son autorité semblait peser bien léger sur cette bestiole bizarre.
La jeune fille fini par couvrir les yeux de la chose de ses mains, le forçant ainsi à cesser de chercher l'Apache du regard.
C'était vrai il voulait quoi lui ? Sa photo ?
"Ouais, calme toi Salem." Il ne pu s'empêcher de faire le malin. Il y avait des habitudes tenaces. "J'sais qu'il est trop beau mon manteau, mais crois moi il t'irais pas au teint." Petite provoc même pas sérieuse, juste pour se reconstruire une attitude d'assurance. Ça sentait quand même un peu le feinté, mais bon. On faisait avec ce qu'on avait.

"Bon. Et toi tu fais quoi ici, du coup, à part faire fuir tous les animaux des environs avec tes airs de Bigfoot rouge poilu ?"
La comparaison fit sourire le punk.

"Je cherche Trouble." Il avait répondu cash, ne tournant pas autour du pot. "Tu la connais il me semble, elle m'avait parlé de toi une fois." Est ce que c'était une bonne idée de dire ça comme ça ? Pas si sûr. L'entente ne semblait pas des plus cordiale entre ces deux la.
Après... Avec qui exactement s'entendait Trouble, la était la question. "Ça fait un petit moment que je la cherche." Depuis le début du Givre, en fait, mais dit comme ça, ça paraissait loin, alors il ne préféra pas préciser. De toute manière le temps ça n'voulait rien dire sur cette foutue île.
"Tu l'aurais pas vu par hasard ?"

Autour d'eux, le froid semblait d'intensifier, l'air de rien, et une brise glaciale s'était levée, faisant danser les plumes rouge de l'iroquois du macadam en même temps qu'il frissonnait.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Petite satisfaction; le punk avait compris la question cachée. Grosse déception; évidemment, qu'il n'y avait pas de briques ici, il n'y avait que des arbres !
... quoique. Il y avait bien des Arbrabouffe avec plein de sucreries et de junk food, non ? Alors pourquoi pas des Arbrabriques ? Punaise, ce serait tellement utile pour les Artisans !
Mais nan, faut pas rêver; rien n'était créé pour leur faciliter la tâche, ici, et ça, Clover le savait mieux que quiconque. Pourquoi avoir choisi de sympathiser avec des robots qui pouvaient entrer et sortir librement de la Machine, sinon ?

- Au fond, j'me doutais bien qu'on aurait pas de briques ici. Mais tu sais, les chats sont plutôt indépendants. Ils vont où bon leur semble sans demander l'avis de qui que ce soit...

- Serait-ce un reproche ?

- No shit, Sherlock ! Évidemment que c'en est un. Pourquoi être venu ici, hein ?

- Pour voir le Bois. Ou ce qui en reste. Par curiosité.

- Ah, qu'est-ce que je disais ! Ça sert à r-

- Et pour t'aérer. Un peu d'air frais semble te remettre les idées en place, car il y a peu, tu tournais encore comme un lion en cage en pestant sur le Givre et l'incapacité de tes camarades à servir à quelque chose.

Leur petit différend fit l'effet d'une douche froide à l'Artisane, qui leva les yeux au ciel et se mit à bouder. Perdre face aux arguments d'un robot, sérieusement ? Ça fout la haine !
Après une remarque à l'égard de Salem, demandant un sang-froid -ou une méconnaissance du danger- phénoménale, Apache donna la raison de sa présence dans le Bois Joli :

- Je cherche Trouble.

- Chercher les ennuis* ? Ça change pas trop à d'habitude...

Lui rétorqua l'Artisane, qui se trouvait très drôle et qui le fit remarquer en gloussant bêtement.
Le souci au Grand Arbre, c'est que les noms des Perdus sont tellement communs qu'il peut arriver de les confondre avec le mot équivalent dont ils proviennent, et c'est justement ce qui se passa ici :

- Tu la connais il me semble, elle m'avait parlé de toi une fois.

- Ah, Trouble, dans le sens, la fille ? Ouais... évidement que je la connais...

Grinça la Fourmi qui vint machinalement se masser l'arrête du nez, découvrant l'œil droit du chat robotique qui vint se river à nouveau sur le Chasseur en un "clac" sonore.
Oui, Trouble lui avait foutu une pêche dans la poire suite à une dispute. Il pleuvait, elles ont fini par se faire emporter par le courant de la rivière, et ensuite...
... ah bah, c'est pas ça qui avait achevé l'autre hargneuse, en tout cas, sinon elle s'en souviendrait. Du coup, c'était pas intéressant. Elles avaient dû en rester là avant de se perdre de vue.

- Crois-moi, si je l'avais vue, t'aurais pu facilement la retrouver en suivant à la trace le sang qui aurait pissé de son nez après y avoir reçu mon poing. Œil pour œil...

Gronda la blonde, mécontente que son interlocuteur lui rappelle involontairement la raison pour laquelle son tarin n'était plus très droit.

- Ça ne me dit rien non plus. Depuis combien de temps la cherches-tu ?

Jugea bon de rajouter le chat bleu, qui en profita pour jouer les enquêteurs.
Être borgne commençait à l'agacer, et de la main, il tentait d'écarter celle de Clover, qui couvrait toujours son œil gauche.

- C'moi qui pose les questions ici, Salem. Mais ouais, t'es sûr elle est pas devenue Orbleue, du coup ?

Ajouta l'américaine, qui accéda à la demande silencieuse de l'animatronique en reposant ses deux mains sur les épaules de celui-ci.
Chercher des gens en ces temps compliqués n'était pas une des meilleures idées à avoir. Après tout, on risquait même de se mettre en danger et de s'y perdre...

* Jeu de mot sur "Trouble" (nom du personnage) et "trouble" (ennuis, problème).

By @Pastal

Sujet: Re: Y'a pas que le feu qui réchauffe Sam 19 Sep 2020 - 20:51

Il y eut un échange entre le gros robot bizarre et Clover qui sonna à s'y méprendre avec une engueulade basique de vieux couple. Cela arracha une expression quelque peu désappointée à l'Apache qui se retrouvait spectateur de la chose bien malgré lui.
La dernière réplique du tas de ferraille fit grimacer le punk un peu plus fort.

"Et pour t'aérer. Un peu d'air frais semble te remettre les idées en place, car il y a peu, tu tournais encore comme un lion en cage en pestant sur le Givre et l'incapacité de tes camarades à servir à quelque chose."

Ah ouais... Sympa la meuf.
Les gens qui ne calculait les autres que par l'utilité qu'ils pouvaient avoir avaient toujours eu le don d'au mieux exaspérer le chasseur, au pire le foutre dans une sombre rogne.
Les sourcils de l'iroquois se levèrent bien haut, alors qu'il détournait le regard, marquant le petit malaise qui pointait le bout de son nez.

Tu m'étonne que ça se soit pas bien passé avec Trouble avec ça.

Mais bon, bref. Justement, en pensant à Trouble, Apache répondit a la question d'un peu avant, précisant les raisons de sa présence dans le coin mort et glacé.

"Chercher les ennuis ? Ça change pas trop à d'habitude... Ah, Trouble, dans le sens, la fille ? Ouais... évidement que je la connais..."

Tout le monde connaissait Trouble. Tout le monde avait déjà eu des ennuis avec elle. Elle portait si bien son nom que finalement, même quand il y avait méprise et que, comme Clover on croyait que l'autre était à la recherche d'embrouilles, en réalité, on ne se trompait pas tant que ça. Par ce que tomber sur Trouble c'était aussi trébucher sur les problèmes. L'un n'allait jamais sans l'autre.

"Crois-moi, si je l'avais vue, t'aurais pu facilement la retrouver en suivant à la trace le sang qui aurait pissé de son nez après y avoir reçu mon poing. Œil pour œil..."
L'Apache ne pu s’empêcher de pouffer de rire, pas très convaincu. Elle avait la main leste, l'Epouvantail, et quelque chose lui disait que c'aurait plutôt été le joli pif de Clover qui se serait de nouveau retourné éclaté.

"Ça ne me dit rien non plus. Depuis combien de temps la cherches-tu ?" Avait demandé l'animatronique tout en tentant de chasser la jeune fille qui le faisait chier comme on chassait une mouche de la main.
Le chasseur ouvrit la bouche et prit une inspiration pour répondre, mais fut coupé aussi sec par la blonde.

"C'moi qui pose les questions ici, Salem." Elle sonnait un peu chieuse autoritaire, la Fourmi, quand elle s'y mettait. "Mais ouais, t'es sûr elle est pas devenue Orbleue, du coup ?"
"Hein ??" La réaction du garçon ne s'était pas faite attendre, et juste après ça, un bon gros coup de vent souffla sifflant si fort que l'adolescent en fit un pas sur le coté, les plumes rouges écarlates de son manteau dansant dans tout les sens. Pour autant, il n'y fit pas attention, trop absorbé par la conversation qui venait.

"Orbleue ? Trouble ?" S'il savait ce qu'était un orbleu ? Vaguement. De loin. Il en avait jamais croisé mais il en avait entendu parler. Une foutue maladie. Une crève sans pareille qui faisait qu'on devenait un genre de zombi mister freeze débile et dangereux comme jamais. "Pfff... Les microbes crèvent à son contacte tellement elle à la haine ! Ça fait un bail que j'la connais et je l'ai jamais vu tomber malade ! Elle a trop de colère en elle pour ça. Elle est trop peste pour la Peste elle même, cherche pas !"
S'il y croyait, à ce qu'il disait ? Couci couça. Il savait bien que ça sonnait comme légendaire ou il savait pas quoi, mais en attendant, il y avait un fond de vrai. Il n'avait réellement jamais connu l’Épouvantail malade, ou du moins, ne s'en souvenait pas, et ce malgré les heures qu'elle avait pu passer sous la pluie; le seul truc capable de l'apaiser un peu, ou encore les jours à se trimballer dehors, et les nuits aussi. Les bagarres dans la boue et les blessures jamais soignées... Jamais infectée.

Non.

Trouble n'était pas Orbleue, c'était certain.
C'était pas son style.
Pas son genre.

Il soupira. Par ce qu'au final, il faisait encore chou blanc dans un paysage éternellement de la même couleur.

"Ca fait... Un petit moment que je la cherche." Difficile d'être plus précis au Pays de Jamais, et puis, comme l'air de rien il se rendait compte que ça faisait sans doute un peu trop longtemps, il ne préférerait pas réfléchir à ce genre de détails.

Une nouvelle bourrasque plus violente encore balaya les pensées et les enfants perdus avec, le punk manquant de perdre l'équilibre dans la neige.

"Oh putain, ça commence à souffler sévère la !"

L'Hérissé ne croyait pas si bien dire, car d'ici peut être moins d'une heure, toute la zone serai au prise avec une tempête de froid et de neige monumentale.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Sujet: Re: Y'a pas que le feu qui réchauffe Sam 14 Nov 2020 - 19:24

Ça alors, qui eut un jour cru qu'Apache pouvait invoquer le vent par une exclamation de surprise ? Eh beh, personne, hein ? Tout simplement parce que c'était probablement qu'une grosse coïncidence. Mais ledit vent était bien là, soufflant si fort qu'il désiquilibra Salem pendant un instant.

- Oh là...

Fit Clover, qui avait failli se casser la gueule de son perchoir au même moment. Y'a du zeph', tiens. Et ça souffle particulièrement fort.
Ça a visiblement perturbé Salem, qui, soucieux, se met à scruter l'horizon avec un grincement d'articulation, sans dire un mot.

- Orbleue ? Trouble ? Pfff... Les microbes crèvent à son contacte tellement elle à la haine ! Ça fait un bail que j'la connais et je l'ai jamais vu tomber malade ! Elle a trop de colère en elle pour ça. Elle est trop peste pour la Peste elle même, cherche pas !

- Lol au final c'est pas l'virus qui contamine Trouble, c'est Trouble qui contamine le virus...

La Fourmi eut un petit sourire qui lui coûta une grimace. Ses lèvres gercées lui faisaient un mal de chien. Foutu froid va, pourvu que tout ça cesse, et vite fait bien fait !
Elle avait bien l'impression que ça faisait une éternité qu'ils vivaient dans cette galère... et une éternité, même dans un pays où la notion de temps, c'est surfait, eh bah ça se ressent, au bout d'un moment !

Enfin, le punk avait l'air plutôt déçu de ne pas trouver sa pote, encore une fois. Il fit même relarquer que ça faisait un bout de temps qu'il l'avait perdue de vue, d'ailleurs.
Quel dommage... ça la chagrinait aussi un peu, Clover. C'est qu'elle aurait bien aimé la revoir pour lui rendre son coup.

- Si ça peut t'aider, de l'ai pas revue depuis le début des inondations. Donc ouais, ça date pas d'hier quoi...

Fit nonchalament l'Artisane, qui se sentait obligée de larguer une info. Qui sait, elle a peut-être disparu dans la nature pour aller trouver la paix intérieure chez les Peaux-Rouges... ou alors, elle est tombée sur un ours plus hargneux qu'elle.
Pas sûr qu'on puisse arrêter un ursidé en lui collant une patate dans la truffe, aussi forte soit-elle. D'ailleurs, y'a pas que les coups qui sont forts; le vent aussi. Une nouvelle bourrasque menaça une nouvelle fois de faire décoller le Chasseur, l'américaine et son robot.

- Oh putain, ça commence à souffler sévère la !

- J'te le fais pas dire... on peut pas s'ab- ah !

Devinant la fin de sa phrase, Salem tapota la tête de l'Artisane de sa patte/main, pointant ensuite une direction, un peu à leur gauche.

- T'as trouvé un abri, Salem ?

- Affirmatif... c'est un genre de petite grotte. Si j'étais vous, j'y ferais un crochet le temps de la tempête qui se prépare. C'est donc valable pour toi aussi, jeune homme.

Joignant le geste à la parole, l'immense chat robotique se tourna vers le Perdu. Ses orbites, d'apparence habituellement vide et noire (il faudrait un jour songer à lui refaire les caches en plastique lui servant d'yeux), étaient éclairées d'une petite lumière, témoin de son passage en "vision nocturne".
Pas étonnant qu'il puisse voir si loin, ce mode pouvait aussi faire office d'anti-brouillards, comme sur les feux des voitures. Bon, ça lui donnait en prime un air assez flippant, aussi. Ça surprend un peu.

Le temps d'un regard, donc, Salem se mit tranquillement en marche vers la fameuse grotte en un mélange de cliquetis, grincements, et froissement de la neige sous ses pattes.
Clover pivota légèrement, le chat lui tenant les jambes afin qu'elle ne bascule pas en arrière. Elle haussa brièvement les épaules à l'attention de son compagnon de route, l'air de dire "bon bah, on peut pas faire autrement". Pour une fois, elle n'allait pas rechigner à écouter l'animatronique.
Il faut dire que cette tempête lui faisait un chouia peur. Le vent sifflait encore un peu plus fort à leurs oreilles, en de grandes bourrasques de plus en plus rapprochées dans le temps.

By @Pastal

La tempête allait bientôt arriver sur eux et tout balayer de glace et de blanc, emportant tout avec elle, ensevelissant éternellement de froid tout ce qui se trouverait sur son passage.
Il était plus que temps de trouver un abris, oui, et heureusement, l'animatronique en avait repéré un pas très loin de la.
La chose avait planté son regard bizarre sur le petit punk, le dévisageant, le faisant frissonner en plus de la neige et du vent.
Pourtant, jusqu'ici, il avait plutôt été courtois, le tas de ferraille.
Il s'était intéressé à ses recherches et lui avait donné du "Jeune homme".
Ca avait fait bizarre à Apache qu'un robot l'appelle comme ca. Il n'aurait pas trop su dire pourquoi.
Plutôt... Sympa alors, ce truc la ? On pouvait dire ca. Juste que ses yeux, la, quand ils s'illuminaient de cette manière, ils glaçaient d'effroi.

Finalement, Clover et Salem s'étaient mis en route vers le dit abris, et après un vague regard en arrière, l'Hérissé les avait suivi.
Ce n'était pas vraiment à contre cœur puisque de toute façon le chasseur s'était bien rendu compte qu'il s'était paumé.
C'était juste qu'il se demandait combien de temps ils allaient rester bloqué, sans vivres, sans eau, et sans doute à se peler le cul comme jamais.
Mais bon.
C'était mieux que crever dans la neige, hein.
Alors il se mit en route aux cotés des deux autres.

Pas le plus malin, mais pas non plus le plus con, Apache avait vite trouvé l'astuce de marcher derrière Salem qui, de sa taille, repoussait lui même le plus gros de la neige. Mais cela n'empêchait pas l'anarchiste de peiner quelque peu, grelottant alors que ses mollets repoussaient la poudreuse, encore et encore. Il avait l'impression de ne plus sentir ses jambes au moins jusqu'aux genoux. Pas douloureux, mais clairement désagréable. Il s'essoufflait, aussi. Dans un froid pareil, on avait plus facilement le souffle coupé. Et avec ça, le vent s'amplifiait, les bourrasques soufflant dans une rythmique de plus en plus cadencé. La marche devenait de plus en plus difficile, et l'adolescent tanguait sur ses guibolles, même s'il tenait bon. Pour combien de temps encore ?
Elle avait de la chance la Fourmi; tranquillement perchée sur sa monture !

Mais heureusement, la fameuse grotte dont avait parlé le chat robot géant ne tarda pas à pointer le bout de son nez !
Alors qu'il avisait l'entrée se dessiner dans le brouillard pale de la tempête qui les avait peu à peu rattrapé, le punk lâcha un soupire de soulagement.
Sauvés !

Et ni une ni deux, les trois compères se mirent à l'abris du vent.

La grotte n'était pas immense, mais assez spacieuse pour accueillir tout les comparses confortablement, même le plus grand. Ses parois solides en pierres sombres faisaient office d'un très efficace coupe vent, donnant à l'intérieur de la grotte une atmosphère bien plus respirable et vivable, voir même chaleureuse.
Assez profonde, ils purent s'enfoncer assez pour profiter au maximum de l'abris, se mettant complètement hors de porté de l'agression de la tempête qui hurlait à l'extérieur.
Mais le bémol, c'était qu'il y faisait sombre, et encore très froid.

"J'espère qu'on s'installe pas dans le salon d'un grizzli." Apache avait sortit ça sans vraiment s'en inquiéter. Après tout, ils avaient un putain d'animatronique avec eux ! Du coup, au pire ca leur ferait de la viande d'ours à grignoter en attendant la fin de la tempête.
Il renifla, une moue dubitative inscrite sur la bouille alors qu'il observait l'endroit.
Pas dégueu...
Il agita doucement la tête à la positive, comme pour répondre lui même à ses propres remarques silencieuses.
Vraiment pas dégueu, ouais.
L'atmosphère ne suintait pas l'humidité neigeuse, loin de la.
Le chasseur mit un petit coup de pied dans une branche qui trainait au sol.
Ouais ouais ouais.
Ils étaient vraiment pas si mal tombé.

"Faut qu'on fasse un feu."

Il y avait plus qu'à espérer que la tempête ne s'éternise pas de trop, et que l'un des trois aient au moins une allumette à proposer.
Avant même de se mettre à fouiller dans ses poches, sachant qu'il avait à peu près 2% de chance d'y trouver une fameuse allumette et au moins autant de chance qu'elle soit pas déjà craquée, l'iroquois du macadam se tourna vers Salem, l'air un chouilla intrigué.

"Ya pas moyen que tu tire des lasers avec tes yeux toi ?"

Bein quoi ? Ca faisait pas ça les robots géants ? Ptetre bien qu'il avait l'option celui la. Ca coutait rien de demander.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

C'était... plutôt grand. Du moins, assez pour entasser deux gamins et une bestiole robotique de presque 2m sans qu'ils n'aient à trop se serrer. Non, finalement, c'était carrément le luxe, en fait.
Une fois entrés, les trois compères prirent rapidement leurs aises, Salem laissant descendre son chargement - pardon, Clover - de son dos.
Celle-ci fut bien contente de retrouver la terre ferme. C'est qu'elle commençait à avoir des crampes !

- J'espère qu'on s'installe pas dans le salon d'un grizzli.

- Oh punaise, non. Parle pas de malheur !

Fit la Fourmi à la remarque du punk. Elle se prend à glousser de l'éventualité, qui, en soit, n'est clairement pas marrante. Et s'ils se faisaient véritablement attaquer par un ours ? Elle serait bonne pour réparer Salem ensuite, quelle plaie ! Alors qu'elle venait à peine de le terminer...
Alors, elle se tait aussi sec, les lèvres pincées en une expression digne d'un Meme. Si seulement elle les avait connus ! Elle passerait probablement son temps à y faire référence.

- Faut qu'on fasse un feu.

Décréta soudain Apache en shootant dsns une pauvre branche qui n'avait rien demandé. Imaginez, c'est une branche magique, et elle se met à crier ?
Non, c'est possible hein, ils étaient sur Neverland après tout, et autant dire qu'il leur en arrivait parfois des vertes et des pas mûres. L'Artisane était clairement bien placée pour le dire d'ailleurs.

Regardez Salem ! Un robot conscient qui se déplace de lui-même, rien que ça ! C'est digne d'un jeu vidéo d'horreur créé par un développeur indépendant, non ?
Ça aussi, si la blonde les avait connu, elle les aurait probablement kiffé.

- T'as froid, toi ? J'vois pas pourquoi, tiens.

Lança l'Artisane au Hérissé, goguenarde, ricanant en se dandinant moqueusement dans son manteau mille fois trop grand pour elle.
Elle au moins, elle a chaud dans son machin. Et il cache le vilain survet' rose fuchsia.
Non mais qui VOUDRAIT porter ça, sérieux ? C'est moche !

- Ya pas moyen que tu tire des lasers avec tes yeux toi ?

La question était adressée à Salem, mais Clover ne se pria pas de pouffer de rire, ce qui fit rouler des yeux à l'animatronique.
Jugeant du regard le Chasseur, son expression changea après quelques secondes, et ses yeux se plissèrent de malice.
Ou du moins... comprendez ici que le cache de plastique qui lui servait de "paupière inférieure" s'était à peine relevé, lui donnant un petit air moqueur.

- Évidemment, que je peux. Tu pourrais même faire une torche très convaincante, en y regardant de plus près. Tu en as déjà l'allure et la couleur ! Qui plus est, je suis sûr que l'immondice rouge poilue que tu portes sur le dos flambe très bien.

Fier de ses piques, le chat robotique croise à nouveau les bras, regardant en coin Clover, qui elle, est prise d'un fou rire.
Les mains plaquées sur sa bouche pour éviter de rire à gorge déployée, ça ne l'empêche pas de laisser entendre son fameux rire de petit goret.
Elle n'en est pas fière, mais pour cette fois, ça passera. Vaut mieux rire que pleurer, nan ?

- On dirait pas, mais Salem plaisante. Et puis, il se trouve que j'ai effectivement de quoi faire du feu...

Déclara la Fourmi une fois calmée, faisant glisser son sac à dos sur son bras droit, tout en fouillant dedans de la main gauche.
Bientôt, elle sortit une boule de paille de fer et du coton. Exhibant sa trouvaille à Apache, elle lui fait un signe pour lui dire d'approcher.

- Voilà l'avantage d'être pote avec des robots, ils peuvent t'apporter de fantastiques matériaux.

Expliqua la blonde, qui se référait à la paille de fer. C'est le genre de truc qui se trouvait à la Machine, ou dans le Parc d'Attraction.
Et il se trouve que les Artisans l'utilisaient, eux aussi. Pratique, la voilà qui se retrouvait avec un truc de survie en milieu glacé juste à portée de main.

- Et le coton, c'est volé chez les Tricoteurs. Bref ! Tu connais la technique ? Normalement tu prends une pile 9 volt aussi, mais là on va faire sans, comme on a bien mieux.

La boule de coton est à peine dépliée, puis posée sur le sol. La paille de fer vint la recouvrir.
Et, avec un petit haussement de sourcils répété pour le comique de situation, la Fourmi se relève, puis s'adresser à son chat monstrueux d'un :

- Salem, une étincelle, steuplait !

Sans broncher, le robot s'exécute, trahissant une certaine habitude. En un affreux craquement, il se contorsionne pour atteindre son bras droit, d'où il sort un fil crépitant, raison pour laquelle l'articulation de cette épaule-là était HS depuis bien longtemps.
À peine ledit fil fut-il approché de la paille de fer qu'elle prit instantanément feu, embrasant avec elle le coton en-dessous.

- Attention, ça fouette.

Juge bon de prévenir l'américaine, qui s'était éloignée pour aller chercher quelques branches trouvées par-ci par-là.
Apache voulait un feu ? Eh bien, il l'aurait ! Les quelques feuilles qui traînaient elles aussi dans leur abri de fortune, probablement rassemblées ici par le vent, ne seraient pas de trop non plus.

By @Pastal

"T'as froid, toi ? J'vois pas pourquoi, tiens."
Apache jeta un regard de travers à la Fourmi, une moue de traviole dessinée sur la mine.
S'il avait froid ?
Bien sur qu'il avait froid.
Il se les caillait même sévèrement !
C'était vrai que le manteau de Clover avait l'air chaud et confortable. Plus que celui du punk, ouais. Mais en attendant il était moins stylé.
Bon ça, c'était sur, ça dépendait aussi des points de vu.
Les goûts et les couleurs hein...
Et en matière de mode, l'iroquois avait le chic pour tout foutre en l'air et adopter le pire en la matière.

A sa question concernant les yeux qui hypothétiquement pouvaient tirer des lasers, la bestiole de fer lui répondit, pince sans rire.

"Évidemment, que je peux. Tu pourrais même faire une torche très convaincante, en y regardant de plus près." Le chasseur fit une grimace dédaigneuse, le fusillant du regard. "Tu en as déjà l'allure et la couleur ! Qui plus est, je suis sûr que l'immondice rouge poilue que tu portes sur le dos flambe très bien.
- Gnégnégné... J't'emmerde le tas d'feraille." De son coté, la jeune fille avait éclaté de rire.
Ok, Salem avait un certain sens de la répartie, du moins, pour un robot ! Mais bon, le punk préférait faire sa tête de cochon, ne goûtant que moyennement à la blague.
Il était grave beau son manteau. Merde !

"On dirait pas, mais Salem plaisante."
L'Hérissé tira la langue à l'animatronic, alors que, comme lui, peut être par imitation inconsciente, il avait croisé les bras. Le toisant malgré sa petite taille. "Et puis, il se trouve que j'ai effectivement de quoi faire du feu..."

Cette déclaration eut cependant le bon coté de piquer la curiosité du garçon qui lâcha le robot de son regard piquant, s’intéressant plutôt à l'artisane.
"Ah ouais ? Super !"
Alors qu'elle l'invitait à le faire, il se rapprocha d'elle alors qu'elle sortait un quelque chose de son sac à dos.

"Voilà l'avantage d'être pote avec des robots, ils peuvent t'apporter de fantastiques matériaux." Dans sa main se trouvait maintenant du coton et un autre truc qu'Apache n'identifia pas. C'était gris. Ça avait l'air ferailleux.

"Et le coton, c'est volé chez les Tricoteurs. Bref ! Tu connais la technique ?"
Le chasseur haussa les épaules, la mine à l'interrogation, pour au final hocher doucement la tête à la négative. "Normalement tu prends une pile 9 volt aussi, mais là on va faire sans, comme on a bien mieux."

Elle déposa le tout au sol et le punk s'accroupit en même temps qu'elle, observant ce qui se préparait avec un certain intérêt.
Haussements de sourcils répétés de la part de Clover, l'air de dire Tintintiiiin, suspens ! Ce qui fit sourire l'anarchiste, avant qu'elle ne se relève, s'adressant à la machine géante.

"Salem, une étincelle, steuplait !"
Et il s’exécuta sans broncher, se servant d'un fil électrique qui s'échappait d'un de ses bras.
Clover, elle avait vraiment des potes bizarres.
Étrange, ouais, mais sacrément utile !
Ni une ni deux, le feu avait pris ! Et à une vitesse record !
"Whaa trop COOL !" Il s'exclama.
"Attention, ça fouette." Et elle s'était éloignée, Apache se relevant dans la foulée, faisant de même.

L'instant d'après, les deux rassemblèrent de quoi nourrir le feu, le faire grossir, et l'encadrer, aussi, histoire qu'il tienne le mieux et le plus longtemps possible.
Très vite, les trois purent se retrouver et se réchauffer autour d'un superbe feu, certes pas tellement de bois, mais qui chauffait et éclairait avec une efficacité notable.

"Bien joué, miss." Concéda l'Apache sans mal. "T'assure." Et juste après, un regard vers l'animatronic. "Toi aussi, mec."
Après tout, il s'agissait d'être juste.
Les deux avaient participé !
Et c'était sans compter que, vu que l'iroquois s'était paumé quand il les avait croisé alors que le blizzard était à deux doigts de le cueillir dans son froid, peut être bien que l'air de rien, ils lui avait sauvé les miches.

Comme s'il y songeait, et c'était peut être bien le cas, l'adolescent lâcha un profond soupire, à moitié de soulagement, à moitié de satisfaction.
La chaleur faisait un bien fou.
Tranquillement installé assit juste en face des flammes, le punk sortit une petite boite de la poche arrière de son pantalon, l'ouvrant et commençant à se servir de ce qu'elle contenait pour se façonner une cigarette, la roulant entre ses doigts certes, encore tremblant de froid, mais maîtres en la matière.
Un peu d'herbe comme ci, un peu de poudre comme ça... Un coup de langue pour que le papier colle correctement, et hop ! C'était fait !

Il se pencha brièvement vers le feu, tendant la main dans sa direction, cigarette en première ligne, juste le temps que le papier fin se mette à grésiller, juste avant de ramener la clope à ses lèvres, tirant une première bouffé pour rien, et la seconde pour quelque chose.
Un soupire de contentement, et le punk tira une seconde latte plus profonde, soufflant la fumée devant lui avec une certaine délectation.

Bordel c'que ca faisait du bien.

Et sans se poser de question, il tendit machinalement le joint vers Clover.

Il était comme ça, Apache.
Partageur.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Le feu étant bien là, ils n'avaient plus qu'à s'assurer qu'il garde une bonne tête jusqu'à la fin du blizzard, et ce sera très bien. D'ailleurs, "assurer", c'est bien ce que leur avait dit Apache, qui paraissait quand même bien impressionné par leur manière un peu étrange et clairement moderne -sur une île pareille, même l'électricité, c'était quelque chose de moderne et rare, faut dire- de faire du feu.
Et alors que Salem se contenta d'adresser un petit signe de tête à l'Hérissé en guise de remerciement, Clover, elle, n'avait aucunement l'intention de rester aussi modeste :

- Évidemment que j'assure ! Chuis Artisane, ou pas ? On est a la fois les Architectes, les Ingénieurs et les Bricoleurs de l'Arbre, faut bien qu'on ait quelques tours dans notre sac en cas de besoin !

Déclara-t-elle en gonflant le torse.
Habituellement, elle se serait contentée de lever un pouce en l'air et de ne rien dire, mais avec Apache, c'est un peu comme avec Cyber et d'autres "privilégiés" du Grand Arbre : aux yeux de la Fourmi, c'est qu'il est vachement sympathique de papoter avec ces gens-là ! Mais n'allez pas croire que l'Artisane est la mieux placée pour se faire des potes, loin de là ! Beaucoup ont été refroidis par son côté un peu trop franc et un poil antipathique.
Donc oui, c'était plutôt rare qu'elle ait un si bon feeling avec quelqu'un.

Dans tous les cas, maintenant qu'ils étaient au chaud, ils pouvaient se détendre... et autant dire qu'il y en avait un qui faisait bien ressentir à toute la petite troupe qu'il ne stressait plus trop.
Eh oui, sous leur nez, Apache venait de se rouler un joint qu'il savourait comme si c'était le meilleur truc du monde... comme... un bon soda.

Oh, un soda.
C'est que Clover crèverait d'envie d'une de ces merdes sucrées et pleines de bulles, maintenant qu'elle y pensait.
Mais ce n'était ni le moment, ni l'endroit pour se trouver du Coca Cola. Un autre jour, peut-être... quand le temps se fera un peu moins merdique et qu'elle ne risquera pas de retrouver ladite boisson sous forme d'un gros glaçon.
Elle en voyait déjà assez souvent comme ça, de la glace. Pas besoin d'en avoir plus que de raison.

C'est un truc qui sent fort et qu'on lui fiche sous le nez qui lui fait oublier ses rêves de Coca Cola en cup extra large. Un regard vers Apache, puis sur le joint qu'il lui tend, puis re-Apache, puis Salem (haussement d'épaules de Salem), puis re-le joint.
Haussement d'épaules de Clover. Elle prend le truc sans trop savoir à quoi s'attendre, regarde Apache comme si ça allait l'aider à se rappeler comment il fallait faire, comment il a fait, lui.
Oh, attendez. Ça reste une cigarette, il y a pas à pinailler et à se demander comment ça fonctionne. Occasionnellement, ça lui arrivait de fumer, à la Fourmi. C'était la même chose, sur le principe.
Non ?

Oh, le regret.

- Bordel-

Est-ce qu'elle s'est étouffée avec le joint ?
Ouais, carrément.

- C'est fort !

À ce stade, elle n'est même plus trop sûre d'être rouge à cause de sa quinte de toux, ou à cause de la gêne. Peut-être les deux.
Non loin d'elle, Salem se fait son meilleur facepalm robotique, dans un bon gros claquement métallique. De temps en temps, il se demandait vraiment comment cette gosse arrivait à faire ce qu'elle faisait et, en parallèle, être capable d'idioties pareilles.

- Ouais, non, j'vais rester aux cigarettes industrielles de temps en temps quand j'trouve quelqu'un qu'en a. Clairement.

Elle rend le machin du diable au Chasseur sans oser le regarder, poing plaqué contre ses lèvres pour réprimer sa toux. C'était décidément pas pareil - plus concentré.
Okay, leçon apprise. Qu'il se foute d'elle, c'était mérité. Pas plaisant, mais mérité. Certes. Elle ravalera sa fierté.

By @Pastal

"Évidemment que j'assure !" Apache ouvrit des yeux bien grand, un sourire un chouilla ironique naissant à la commissure de ses lèvres. "Chuis Artisane, ou pas ? On est a la fois les Architectes, les Ingénieurs et les Bricoleurs de l'Arbre, faut bien qu'on ait quelques tours dans notre sac en cas de besoin !"
En guise de réponse, il agita doucement la tête à la positive, acquiesçant tranquillement, ne voulant pas, pour une fois, contrarier son interlocuteur.
C'était vrai après tout, elle avait assuré sur le feu ! Mais une chose était sûre aussi, C'était qu'elle s’étouffait pas avec la modestie !
C'était un peu marrant à voir. Comme si Clover avait quelque chose à lui prouver ou à lui vendre.
Lui, l'anarchiste, il jugeait pas les gens sur leurs capacités ou encore moins leur utilité. C'était même parfois l'inverse. Il portait bien plus de respect aux saboteurs, en certains temps.

Quand le joint changea de main, l'Hérissé avait jeté un œil à Salem, et avec un sourire qui sonnait relativement bienveillant, il lui avait dit:
"J'te propose pas, à toi, j'pense pas ça t’intéresse ?"
Moitié affirmation, moitié question. Il partait du principe qu'un robot ça pouvait pas tirer sur une cigarette, mais après tout...

Soudain, ça toussa méchamment en face de lui, ré-attirant l'attention du chasseur illico.

"Bordel" Le sourire du Révolté se fit plus grand. "C'est fort !" La Fourmi était maintenant rouge comme une pivoine ! La voix cassée par la toux, lâchant quelques grosses quintes encore ! Visiblement ça passait mal.
"J'l'ai peut être un peu trop chargé..?
- Ouais, non, j'vais rester aux cigarettes industrielles de temps en temps quand j'trouve quelqu'un qu'en a. Clairement."
L'Hérissé se retint de se marrer, mais le sourire qui perdurait sur sa mine en disait long. Il récupéra le joint et tira une fois de plus dessus, comme pour s'assurer de ne pas trop rebondir la dessus. C'était pas cool de se foutre de quelqu'un pour un truc comme ça ! Pas tant le genre de l'Apache. Il trouvait ça plutôt mignon en fait.

"C'est dégueu les indus." Qu'il fit. "Ya encore des gens qui fument ça ?" Et surtout qu'en avait ? Ça lui paraissait tellement improbable.
Pendant quelques secondes, le garçon se demanda si ça pouvait exister, sur l’île, des arbres à cigarettes industrielles.
Il avait jamais trop aimé fumer ça mais... En vrai il aurait pas fait la fine bouche si c'était le cas.

Il siffla la fumée devant lui, en même temps qu'au loin, on entendait siffler le vent à l’extérieur. Le grondement faisait comme un écho dans la grotte, amplifiant sa profondeur. Ça faisait comme un ronronnement sourd, qui allait et venait, et de temps à autre, une brise glaciale leur parvenait, faisant danser les flammes plus fort devant eux.
C'était pas une petite tempête, hein.
Ils étaient clairement coincé la pour un bon petit moment. Il allait falloir meubler ça.
Apache ne connaissait pas tant Clover que ça, et encore moins son pote flippant bien conservé, peut être était ce la bonne occasion.

"Toi t'es au Canyon c'est ça ?" Qu'il demanda. "Ça va ça s'passe bien avec les indiens et tout ?" L’organisation ça devait pas être facile tout les jours. L'Hérissé connaissait mal les Peaux rouges, mais il savait que c'était assez hiérarchisé par chez eux aussi. Ils avaient des chefs... Des taches à accomplir... Bref. Aussi chiant que chez les GP mais en version adulte. "Ils t'emmerdent pas, toi ?" Cette fois il avait posé la question directement à Salem.
Après tout pas sur qu'une bestiole pareille soit bien accueillie.
Ça avait peut être fait froncer des sourcils, voir plus si non affinité.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Sujet: Re: Y'a pas que le feu qui réchauffe Mar 17 Oct 2023 - 12:24

Ah, il s'est moqué, le bougre... un peu. Pas trop, non plus. Vraiment, Clover s'était attendue à pire. Dans le fond, même si elle n'était pas fière et se sentait ridiculisée, elle avait quand même bien envie de se marrer un peu.
Mais l'idée lui passa bien vite; sa gorge en feu, irritée par le froid, la fumée et sa toux, n'allait probablement pas apprécier d'être solicitée une fois de plus.

- C'est dégueu les indus. Ya encore des gens qui fument ça ?

- Bah ouais, moi, du coup.

Petite pause pour l'effet comique - ou pas.
Puis, l'Artisane s'explique :

- Y'en a qui en ont ramené de l'Ordinaire, sous tous les formats possibles et imaginables, depuis l'opération pour les Sirènes ou un truc du genre... Ça parlait d'avoir dévalisé une supérette sur le chemin, je crois.

Ce qu'elle disait pas, c'est que les stocks venaient petit à petit à manquer, sans parler du gâchis réalisé par une poignée de savants fous autoproclamés qui en avaient dépiauté pour essayer de reproduire la recette, ou qui en avaient carrément planté dans un coin de terre réputé "magique" histoire de créer un "cigarettier" ou une connerie du genre.
Tout a foiré. Du coup, maintenant, des jeux étaient réalisés pour les gagner. Et Clover n'aime pas les jeux, sauf si c'est du Paintball, alors elle se contente de conserver ce qui lui reste histoire de ne pas tomber en panne trop vite.
Peut-être qu'elle devrait se mettre à l'herbe. Après tout, c'est pas ce qui manque, sur l'Île, la verdure.

À l'extérieur, c'était la tempête. Le petit trio avait donc bien fait de s'abriter. Le hic, maintenant, c'était de réussir à faire la conversation.
La Fourmi ne sait pas faire la conversation. Elle sait expliquer ce qu'elle doit faire, montrer aux autres sa dernière trouvaille parce qu'elle en est fière et que personne dans sa famille l'avait jamais écoutée ni encouragée dans ce qu'elle faisait - la mécanique, c'était pas un truc de fille d'après ses cathos conservateurs de parents.
Mais s'intéresser aux autres et poser des questions, apprendre à les connaître et les regarder dans les yeux quand il faut leur parler, c'était plus complexe, surtout quand certains vous montrent clairement en un regard qu'ils ont pas vraiment envie de s'entendre avec vous.
Allez savoir si ce sont les robots qui les découragent, ou Clover elle-même.

- Toi t'es au Canyon c'est ça ? Ça va ça s'passe bien avec les indiens et tout ?

C'est Apache qui saute le pas, facilitant les choses. Et elle va pouvoir répondre et blablater longuement... étant donné qu'elle n'est, justement, PAS au Canyon.

- Ils t'emmerdent pas, toi ?

Question cette fois posée à Salem, qui a la place, regarde Clover pour savoir si elle va répondre en premier.
Ce qu'elle fit.

- Meeeeep, grince la jeune fille en une tentative d'imitation de buzzer. Raté. Mauvaise réponse. Essaye encore.

À sa gauche, un bruit métallique retentit : le chat robotique, visiblement ennuyé, n'avait pu s'empêcher de se facepalmer. La blonde lui lança un regard en coin, puis reprit comme si de rien n'était :

- Je suis restée au GA avec d'autres, du coup. On est les Résistants ! Ou les Fous. Ou les Asociaux. C'est comme tu veux.

Ils étaient tout ça, de toute façon. Tout dépendait du point de vue. Clover, elle aimait bien "Résistants". Après tout, le Grand Arbre était un peu devenu comme une Citadelle qui les protégeait du froid, un peu comme s'ils étaient la dernière ligne de défense face à cet ennemi perfide, sournois et invisible qu'était le Gel.
S'ils survivaient, ils seraient probablement catégorisés comme "la bande de malades qui voulait se tuer en restant là bas" mais au moins, ils se seraient battu. Un peu comme un jeu de survie. Ça aussi, c'est cool, comme jeu.

- Et comme ils sont peu nombreux et que le Parc d'Attraction, d'où je viens, se trouve à proximité, je ne suis donc pas ennuyé par qui que ce soit.

Se manifeste à son tour Salem. Simple et clair.

- Et toi du coup, comme t'es pas au GA et que tu voulais savoir des trucs sur le Canyon... j'en déduis que t'es à l'Ossuaire. Du coup, je te retourne la question : ça va, là bas ?

Belle déduction, hein ? C'était tout con, en vrai.
Et, oh, surprise ! La Fourmi semblait être d'assez bonne humeur pour sortir de ses galeries et s'ouvrir un peu au monde extérieur.

By @Pastal

"Bah ouais, moi, du coup."
Question con = réponse con
La réplique évidente fit tranquillement sourire le punk.

"Y'en a qui en ont ramené de l'Ordinaire, sous tous les formats possibles et imaginables, depuis l'opération pour les Sirènes ou un truc du genre... Ça parlait d'avoir dévalisé une supérette sur le chemin, je crois.
- Aaah ouais, je vois."

En y réfléchissant, il se demanda quel genre de clope tout ce beau monde avait chouré. Dans un vague souvenir qui ressurgissait comme un fantôme, la marque Cabin lui revint en mémoire. Pourquoi celle ci ? Mystère. Peut être par ce qu'elles étaient pas cher, surtout tombées du camion, vendues à la sauvette.
Ou des gauloises brunes ? Sans filtre. Un truc à déboucher les bronches et encrasser les poumons les plus cramés.
Gitanes sans filtre... ...

Il tira sur son joint, pris d'une étrange nostalgie qui ne s'ancrait qu'à du flou.
Un mirage d'avant.
Avant le Givre.
Avant l’île.
Avant...
Peter Pan.

A ses questions concernant son lieu de vie, Clover s'activa à la façon d'un automate.
"Meeeeep. Raté. Mauvaise réponse. Essaye encore."
L'anarchiste souffla un rire plein de fumée herbeuse. Visiblement elle passait vraiment trop de temps avec des robots. Ça déteignait sur elle. C'était marrant.
La jeune fille reprit, un peu plus sérieuse;
"Je suis restée au GA avec d'autres, du coup. On est les Résistants ! Ou les Fous. Ou les Asociaux. C'est comme tu veux.
- Aaah ouaiiiiis..." Le chasseur lâcha avec une mine impressionnée. "Carrément."
"Et comme ils sont peu nombreux et que le Parc d'Attraction, d'où je viens, se trouve à proximité, je ne suis donc pas ennuyé par qui que ce soit."
Tout en tirant machinalement sur sa cigarette, le Hérissé avait hoché la tête à la positive, accusant réception de la réponse.

Le Grand Arbre.

Et La Fourmi n'avait pas vu Trouble. C'était donc qu'elle ne s'y trouvait pas ?
L'information lui rendait la mine et l'esprit plus sombre. La Grande Centrale, comme il l'appelait souvent, était une de ses pistes les plus sérieuse.
Après, ce n'était pas par ce que Clover ne l'y avait pas croisé qu'elle n'y était pas. Connaissant l’Épouvantail, elle aurait pu s'y planquer, isolée des autres, elle qui détestait tout le monde.

"Et toi du coup"
Le revirement de source d’intérêt re-capta toute l'attention du révolté, le tirant de ses réflexions, effaçant le sombre de ses yeux. "Comme t'es pas au GA et que tu voulais savoir des trucs sur le Canyon... j'en déduis que t'es à l'Ossuaire.
- On peut rien te cacher !
- Du coup, je te retourne la question : ça va, là bas ?"

L'iroquois prit un temps avant de répondre, tirant une énième latte sur son joint, lui donnant un air songeur.
Calme.
Serein, malgré la tempête qui hurlait dehors.
La weed faisait son effet.

"Franchement, ouais." Il commença simplement, tapant d'un doigt sur la roulée pour laisser tomber quelques cendres tout près du feu. "Tu serais étonnée." Ou peut être pas. "On a très peu de chef dans ce secteur, donc forcément, ça s'organise mieux." Forcément, il avait dit. "On fait les choses à notre rythme, sans contrainte, sans priorités débiles imposées par d'autres." Oh, le peu de hiérarchie présente sur le camp tentait parfois de ramener "l'ordre", mais ça ne fonctionnait pas. Les enfants perdus étaient bien trop éclatés. Les rôles de chacun et chacune ne faisaient plus vraiment sens.
"Tout le monde ramené sur un plan d'égalité." Ou presque.
Quelques miettes de liberté grappillées bien que chèrement payées. Il aura fallut un putain de cataclysme pour entrevoir l'équité.
Tout en songeant à la Révolte, à quel point elle devrait frapper plus fort encore, l'anarchiste balança son joint terminé dans les flammes.
"Pas de privilégiés."
Tout le monde crevait à la même vitesse, dans les mêmes conditions.
C'était pas beau ça ?

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Sujet: Re: Y'a pas que le feu qui réchauffe Lun 18 Mar 2024 - 17:18

Contrairement à elle, Apache était plus détendu. Limite, elle lui aurait bien demandé de lui refiler son machin du diable pour réessayer de le dompter, même s'il avait failli la tuer (ceci n'était évidemment pas une exagération) la première fois.
Mais, à ses yeux, mieux valait stresser un peu plus que de se péter la honte à nouveau. C'est toute une histoire d'honneur et d'égo un peu mal placé, vous voyez.

- Franchement, ouais, que le Chasseur lui répond simplement. Tu serais étonnée.

- Pourquoi ?

- On a très peu de chef dans ce secteur, donc forcément, ça s'organise mieux.

- Sans dec' ?

Au Grand Arbre, on vit toujours avec la hiérarchie, comme si c'était quelque chose de normal et d'acquis. Peut-être que ça marche dans certains groupes, probablement pour guider les minus qui ne savaient pas faire grand chose de leurs petits doigts potelés, mais à son âge, Clover jugeait qu'il y avait potentiellement quelques trucs qu'elle savait mieux faire que sa propre Tête.
Raison pour laquelle il n'était pas habituel qu'ils se prennent le chou, d'ailleurs. Quand un type qui se prend pas pour de la merde vous dit de faire telle et telle chose en temps et en heure, il n'y a rien de plus qui l'agace. Elle, elle s'est spécialisée dans les réparations de petite et grande envergure, et elle connait son planning. Et même si elle prend parfois plus de temps que nécessaire pour faire le truc qu'elle veut faire, faire des heures sup' ne la dérange pas.
C'est pas pour rien qu'elle est la "Fourmi" maintenant.

- On fait les choses à notre rythme, sans contrainte, sans priorités débiles imposées par d'autres.

Oh punaise, il avait lu dans ses pensées. C'était le pouvoir de l'herbe, ça. Qui ouvre l'esprit et connecte les consciences.
C'était pas possible ? Ils se trouvaient sur une Île où les animaux parlent, que les robots se déplacent librement et que les Fées existent.
Alors pourquoi pas de l'herbe magique pour ajouter une autre énormité à un endroit n'ayant aucun foutu sens ?

- Tu vends du rêve, tu sais, ça ?

S'exclame l'Artisane. Elle en aurait presque eu les yeux qui brillaient si elle ne s'était pas mise à réfléchir deux secondes : en fait, ils avaient instauré ça aussi, en tant que Résistants au Grand Arbre. Avec la menace du Givre en plus, quoi. Ils jouaient au même jeu, mais avec une difficulté plus élevée de leur côté.
À ce moment-là, le vent hurla, comme pour approuver son raisonnement. Une vilaine bourrasque s'engouffra dans la grotte et lui aurait presque donné froid aux fesses, si son manteau oversize ne la couvrait pas des pieds à la tête comme un marmot emmaillotté dans un linge.

- Tout le monde ramené sur un plan d'égalité. Pas de privilégiés.

Et, comme pour marquer la fin d'un grand discours, le joint-magique-rendant-télépathe se consuma dans les flammes.

- Chez nous aussi, on a instauré ça, renchérit la Fourmi. Y'a bien un type qui a essayé de s'imposer, mais j'crois qu'il a laissé tomber. Enfin, je l'ai pas recroisé, je pense.

C'était bien la raison pour laquelle elle était restée à l'Arbre, finalement. Parce que, quitte à vivre ses derniers instants, au moins, elle les aura vécus libres, sans contrainte, et sans tout ce monde autour d'elle. La preuve était qu'elle en fut même assez productive, avec sa production de poêles artisanaux et son projet de talkie-walkie avec Meteor.
Bon, le projet en question tournait un peu au ralenti. Réussir à se capter s'était révélé bien plus compliqué qu'il n'y paraissait, à cause des aléas du temps entre autres. Et puis, toutes ses tentatives se sont révélées infructueuses aussi de part leur aspect pratique.
Parce qu'ils ne l'étaient pas du tout, en fait.

- J'aime pas Grumpy pour ça. Pas pour le gars en lui-même, parce que je me dis que s'il était pas Chef, il nous causerait mieux et il serait pas tout le temps en rogne.

Le type qui avait essayé de jouer les chefs chez les Résistants avait aussi des airs un peu durs, comme ça. Comme quoi, le pouvoir rend con, ça doit être ça.

- Moi en tout cas, même si la période est dure, j'ai redoublé en productivité maintenant que je peux gérer mon temps et mes ressources comme je veux. Si seulement c'était toujours comme ça...

Son soupir est couvert par le sifflement du vent. Mais au moins, ça c'est dit, et elle n'en regrette pas un mot.

By @Pastal

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée