Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Partagez
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
✘ AGE DU PERSO : Cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : Tout se discute, moussaillon
✘ LIENS :
⚓️Le Charpentier et ses Outils
⚓️ Histoires en cours: I - II - III - IV - V - VI - VII

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyLun 18 Juin 2018 - 4:54


- Réunion de Famille -
How can I be lost
If I've got nowhere to go?
Search for seas of gold
How come it's got so cold?

How can I be lost
In remembrance I relive
And how can I blame you
When it's me I can't forgive?



Accoudé au bastingage, Zeb observait le soleil s’élever lentement au-dessus de la côte noyée de nuages gelés. On aurait dit une étrange maladie, quelque champignon vicieux qui se serait greffé sur l’Île – une grossière masse grise et bleue, agitée de vents contraires, qui envoyait des ramifications empoisonnées à la surface de la mer comme autant de tentacules avides. La Zorra se tenait bien à distance, et la Rouille aurait dû en concevoir un certain sentiment de sécurité, mais il n’était pas dupe : même de là où ils se trouvaient, l’odeur froide et métallique du Givre se mêlait au parfum de sel de l’océan, et si le vent n’avait rien du blizzard glacé qui ravageait les terres, il était toujours froid, porteur de flocons de neige qui venaient emperler les voiles du navire. Ils n’étaient pas assez loin. Mais quelque chose disait au vieux pirate qu’ils ne le seraient jamais assez.

Zeb émit un grognement rageur et referma un peu plus sa cape autour de lui : il portait toujours le surcot médiéval qui lui avait servi de costume pour le bal, ce qui paraissait des siècles plus tôt et pas quelques heures auparavant, mais même l’épais tissu de laine peinait à le garantir du froid ambiant. Le charpentier massa doucement son bras droit, raide de douleur depuis le coup que Smee y avait porté, et il se dit qu’ils allaient avoir besoin de gants, de bottes, de bonnets, d’écharpes, de fourrure, de couvertures – de vêtements chauds, bon sang! Et pourtant le Port était perdu, tout comme leurs possessions restées à bord du Jolly Roger.

Penser au navire qui s’éloignait en glissant sur l’eau malgré ses voiles gelées fit naitre un point douloureux dans la poitrine de Zeb, qui préféra se détourner du paysage. Il remonta le long du pont de la Zorra, en ordonnant aux quelques hommes qui avaient embarqué en hâte (surtout des Bermudons) de continuer à louvoyer en vue de la côte, mais de rester prêts à envoyer toute la voilure si nécessaire. Il s’adressa en particulier à la vigie :

"Ouvre bien l’œil mon garçon, et si tu fatigues, fais-toi remplacer : ils peuvent encore nous tomber dessus."

Il n’en dit pas plus, mais il vit bien les regards que s’échangeaient les marins. Bien, qu’ils aient peur. Contrairement à eux, Zeb avait vu l’effet que le Givre avait sur les hommes, et il savait à quelle vitesse le Roger pouvait se déplacer à présent. Si la chose qui avait envahi Hook décidait de les poursuivre, rien que pour l’exemple, il leur faudrait tout ce que pouvait donner la Zorra pour espérer leur échapper. Et encore, Zeb n’était pas certain que cela suffirait.

Le charpentier frôla l'idée d'un combat naval contre le Jolly Roger et il s’obligea à déglutir une salive qui lui parut épaisse et brûlante de rage: son petit cotre était un navire exceptionnellement vif et maniable, capable d'accomplir des miracles contre des vaisseaux de bien plus gros tonnage, mais aurait-il la moindre chance contre un bateau fantôme qui n'avait vraisemblablement même plus besoin de vent pour manoeuvrer? Leurs boulets de canon pouvaient-ils seulement passer à travers la carapace de glace qui recouvrait le trois mâts? Non, décidément, ils ne pouvaient pas se permettre une confrontation directe. Et certainement pas maintenant, alors que la moitié du petit équipage était encore sous le choc.

A cette pensée, Zeb tourna la tête vers le gaillard arrière pour poser un regard critique sur l'homme qui se tenait à la barre - qui s'y tenait depuis qu'ils avaient pris la mer, en fait. Toute la nuit, sans interruption. La Rouille amorça un geste pour le rejoindre, mais au dernier moment il changea d'avis et préféra emprunter la descente arrière, pour atteindre l’unique entrepont du bateau.

La cabine du capitaine se situait à la poupe et se résumait à un petit espace fonctionnel : à main droite, un bureau attaché au mur et surmonté d’étagères, à main gauche une simple couchette, dans un coin un petit poêle à bois qui éclairait la pièce, et guère plus. Contre le mur du fond, Zeb avait installé un hamac, qui lui était bien plus confortable qu’un lit traditionnel – après tout, c’était ainsi qu’il avait dormi toute sa vie, sauf les quelques fois où il se trouvait en galante compagnie. Et encore, dans ces moments-là, il avait clairement fait un effort pour ladite compagnie.

Mais de toute façon, la question ne se posait pas : Dieu sait que la Rouille aurait eu besoin de dormir un peu, et que l'air chaud et sec de la petite pièce était un indicible soulagement pour son pauvre bras maltraité, mais il avait encore beaucoup à faire avant de s'autoriser du repos. En fait, il passait juste voir dans quel état se trouvait l'homme allongé sur la couchette.

Difficile d'émettre un jugement catégorique dans cette pénombre, d'autant plus qu'ils l'avaient recouvert avec plusieurs couvertures en les remontant bien jusqu'à la base de ses longs cheveux sombres, mais celui que Zeb appelait toujours Christo avait l'air de s'être endormi. Vraiment endormi, et pas seulement évanoui - sa respiration s'était enfin faite régulière, presque exempte de toux. Rassuré, la Rouille préféra ne pas s'approcher et risquer de le réveiller. Il repartit, en fermant doucement la porte derrière-lui, avant de lever les yeux vers l'escalier qui menait au pont.

Bon, et maintenant, l'autre.

Zeb n'avait passé que quelques minutes dans le ventre du bateau, mais cela fut suffisant pour que l'air froid de l'extérieur lui fasse l'effet d'une claque. Il releva encore une fois le col de sa cape, avant de s'approcher du timonier:

"Ils n’ont pas l’air d’avoir engagé de poursuite pour le moment, mais on va continuer à caboter vers le nord. Il faut qu'on s'éloigne du Port."

La Rouille aurait aimé un juron, une bravade, même rien qu'un grognement et un crachat. Mais ce Keith là avait disparu depuis un moment. Zeb en avait tout d'abord été triste, quoiqu'un peu résolu - après tout, il était malheureusement très bien placé pour comprendre ce que vivait le timonier. Mais quelque chose n'était plus tout à fait pareil depuis qu'ils avaient ramené Christo sur la Zorra, depuis que la Rouille avait vu la manière dont Keith avait jeté son soi-disant fils sur la couchette pour immédiatement remonter sur le pont. Un autre pirate aurait pu croire que le Barré se précipitait simplement pour aider à la manoeuvre, mais Zeb le connaissait trop bien pour ça; en plus, il avait remarqué que Keith n'avait pas regardé Christo. Pas une seule fois.

Et cela, alors qu'il venait de perdre sa seule maison, qu'il avait froid, qu'il avait mal et que encore très récemment il passait ses journées à esquiver des hallucinations morbides sur ses propres fils, cela évoquait au charpentier une réponse bien plus agressive que de la tristesse.

Mais Keith était un ami. Et pour l'instant, Zeb faisait encore l'effort de se retenir.

"Au fait, je suis passé dans la cabine: il a l'air d'aller mieux."

Inutile de préciser de qui il parlait.

"Mais je ne sais pas si on va pouvoir le ramener sur le rivage, Keith. Je ne sais pas dans quelle tribu il s’est installé, mais la neige a l’air de remonter loin sur l’Île et on ne voit déjà plus la fumée de ceux qui vivent sur la falaise…"







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥


Dernière édition par Zeb Skelton le Mer 22 Aoû 2018 - 18:42, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyJeu 16 Aoû 2018 - 21:40







Y fait bien trop froid. Tellement froid qu'je suis tenté d'gueuler au chien galeux là bas d'm'amener une bouteille d'rhum, histoire d'me réchauffer la carcasse. Mais j'ai fait une croix sur c'te boisson des dieux, j'dois avoir l'esprit clair pour faire c'que j'dois faire ; jusqu'au bout. Alors j'grelotte comme un ptit chiot à peine naît, même 'vec c'te couverture drapée étroit'ment autour d'moi.
Le vent fait rouler fort la Zorra, mais c'est pas ça qui va m'inquiéter, même l'Démon du Tourbillon m'a pas fait douter : à la barre, j'ai l'esprit serein. Ça a toujours été comme ça, aussi loin qu'j'me souvienne.
Juste l'bruit des vagues qui s'écrase contre la coque, le bois qui craque, les voiles qui claquent, les cordes qui tires.
Ça m'permet d'pas penser à c'foutu Hook démon tirant sa carcasse hors du gosier du Croco. Ou d'son second le suivant, tout bleu. Ni à l'enfoiré adoré qui pionce dans la cabine d'notre nouveau Capitaine. J'pense même pas au coup d'gueule sur le quai d'ce nouveau capitaine : Zeb Skelton.
Merde. J'ai pensé à tout ça.
J'gueule des ordres pour m'remettre d'aplomb et fixe le large. J'ai pas pioncé d'puis c'foutu bal d'l'enfer : j'sens la fatigue roder autour d'moi, mais ma rage l'éloigne, comme un bon gros brasier qui éloigne les ombres.
J'veux pas lâcher la barre, j'veux pas penser à tout c'merdier. Pas plus que j'le fais déjà en tout cas.
Et puis surtout j'veux pas aller voir Christo. J'sais pas encore si j'veux l'balancer par d'ssus bord, l'embrasser, lui gueuler toutes les horreurs du monde, l'achever, le...

Ils n’ont pas l’air d’avoir engagé de poursuite pour le moment, mais on va continuer à caboter vers le nord. Il faut qu'on s'éloigne du Port.

J'sursaute pas, surtout par fierté mais aussi parce qu'j'en ai même pas l'énergie.
J'acquiesce juste sans lâcher l'large des yeux.

Au fait, je suis passé dans la cabine: il a l'air d'aller mieux.

J'grogne et hausse les épaules en réponse. J'veux pas savoir comment y s'porte.

Mais je ne sais pas si on va pouvoir le ramener sur le rivage, Keith. Je ne sais pas dans quelle tribu il s’est installé, mais la neige a l’air de remonter loin sur l’Île et on ne voit déjà plus la fumée de ceux qui vivent sur la falaise…

J'décroche enfin mon r'gard pour l'planter dans l'gris d'Zeb ; mon ami, si ça a encore un sens.

On a pas qu'ça à foutre d'le ram'ner chez les sauvages. Quand y tiendra sur ses guibolles y s'mettra au boulot sur la Zorra ou y passera par d'ssus bord, comme les autres.

Mes mots ont un sale goût dans ma bouche. Amer.

code par trush







Avatar dessiné par MadMax
Revenir en haut Aller en bas
Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
✘ AGE DU PERSO : Cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : Tout se discute, moussaillon
✘ LIENS :
⚓️Le Charpentier et ses Outils
⚓️ Histoires en cours: I - II - III - IV - V - VI - VII

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyJeu 23 Aoû 2018 - 2:19

Quand il était plus jeune, la Rouille n'était pas homme à se mêler des affaires d'autrui. Lui-même détestant l'idée qu'on puisse le juger et lui imposer des limites en raison de valeurs qui n'étaient pas les siennes, il partait du principe qu'il n'avait pas à le faire pour les autres. Alors même lorsqu'il avait des conseils à donner ou des avertissements à dispenser, il tentait de ne le faire que si on le lui demandait. Il s'efforçait de ne porter aucun jugement, ou alors il les gardait pour lui. Et quand il désapprouvait, il le faisait rarement sentir à travers davantage qu'un regard.

Mais quand on assumait une place importante dans un équipage de pirates, ce désir de ne pas s'interposer pouvait rapidement dévier vers la lâcheté. Et Zeb avait sa fierté: s'il refusait d'être un chieur bien pensant, il lui était encore plus insupportable de passer pour un trouillard.

Alors, petit à petit, il s'était affirmé. Il restait conscient de ses limites et, dans la mesure du possible, il tentait toujours de rester neutre, surtout vis-à-vis du reste de l'équipage. Mais plus le temps passait, plus il devenait intransigeant sur certains points. Par exemple, cela faisait longtemps que tout le Roger savait qu'il ne valait mieux pas tenter un viol quand la Rouille trainait dans les parages. Zeb n'avait jamais rien dit à ce sujet, jamais donné d'explication. Il se contentait d'interrompre les réjouissances, en cognant si besoin - et certains anciens pouvaient témoigner que, dans ces cas-là, il cognait fort.

Or depuis qu'ils étaient au Pays de Jamais, cela ne faisait qu'empirer. La tolérance de la Rouille s'érodait de jour en jour, en particulier (et sans surprise) depuis que Hook avait ordonné le massacre des Garçons Perdus. Le respect qui liait encore Zeb au Capitaine et la crainte des possibles représailles envers ses fils l'obligeaient à se retenir, mais cela lui coûtait. Et inexorablement, il commençait à commettre des erreurs. Comme cette fois où il avait interrompu le "jeu" de Lòng. Comme quand il avait décidé qu'il couvrirait les activités trop altruistes de Earl.

Ou comme quand, à l'instant, il avait clairement grincé des dents quand Keith avait prononcé le mot "sauvages" - surtout alors qu'il se tenait sur un bateau nommé "la Zorra" et que lui était censé savoir d'où venait ce nom, merde!

Et encore, si seulement le timonier s'était arrêté là...

"Quand y tiendra sur ses guibolles y s'mettra au boulot sur la Zorra ou y passera par d'ssus bord, comme les autres."

"Tu parles de Christo, Keith."

C'était sec et pourtant vaguement compatissant, une sorte de "arrête tes conneries, pas à moi".

Zeb jeta un regard au reste de l'équipage, un tas de Bermudons pour la plupart sans expérience, qui confondaient piraterie avec anarchie. La Rouille ne tenait pas à hausser le ton avec Keith devant eux. Parce que cela ne les regardait pas, déjà. Mais aussi parce que Zeb était meilleur capitaine qu'il ne voulait bien se l'avouer, et qu'il avait déjà compris que les prochaines heures seraient déterminantes dans l'image que ces hommes auraient de lui. Ils n'étaient plus en train de naviguer pour le plaisir autour des atolls: ils étaient en guerre. Si Zeb voulait s'assurer de leur (fidélité) fiabilité, il devait paraitre sûr de lui. Or une engueulade publique avec son timonier, qui était le seul autre ancien du Roger sur le pont et en acquérait presque automatiquement le statut de second, cela ne le ferait pas paraitre sûr de lui.

Le charpentier pivota sur lui-même pour s'appuyer sur la barre tout en épargnant son bras droit toujours inerte et douloureux. Rien à voir avec le fait que cela lui permettait de parler à Keith sans que l'équipage puisse voir son visage.

"Ecoute. Je sais ce qu'il t'a fait. J'en suis désolé, et bon sang tu sais que je sais comme ça fait mal. Sur le Roger, j'aurais rien dit."

Un temps. Douloureux. Amer.

"Mais on n'est plus sur le Roger. Et si on veut y retourner un jour, faut qu'on s'organise. Et je vais avoir besoin de toi, sur ce coup-là; je ne tiendrai jamais tout seul cette bande de chacals, la moitié d'entre eux n'a jamais navigué sur un bâtiment à voiles et l'autre moitié croit qu'être un pirate ça veut dire faire n'importe quoi."

Zeb soupira, puis il prit quelques secondes de silence pour étudier le visage fermé du timonier. Il n'avait pas envie de ne lui parler que responsabilité et piraterie; au fond, le véritable problème, c'était que la Rouille avait certainement perdu ses deux fils et qu'il brûlait de dissuader un ami d'en arriver au même point. Alors, aussi précautionneusement qu'il le pouvait, il glissa:

"Ce serait peut-être mieux pour tout le monde que tu ailles écouter ce qu'il veut te dire, tu crois pas?"







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyJeu 6 Sep 2018 - 18:56








"Tu parles de Christo, Keith."

Y r'çoit qu'un reniflement dédaigneux en réponse. J'le r'garde même pas dans les yeux et j'veux pas savoir si c'est pour lui montrer que je m'en tamponne le coquillard ou si c'est parce que j'm'en veux.

"Ecoute. Je sais ce qu'il t'a fait. J'en suis désolé, et bon sang tu sais que je sais comme ça fait mal. Sur le Roger, j'aurais rien dit."

Pour sûr qu'je sais qu'y sait c'que ça fait. Nom d'un kraken, c'est mon ami c'vieux loup d'mer - pour c'que vaut un "ami" dans c'foutu monde de merde. Un instant une image d'Kit et ses grands yeux d'merlans face à mes histoires rocambolesques ; un bon gamin.

"Mais on n'est plus sur le Roger. Et si on veut y retourner un jour, faut qu'on s'organise. Et je vais avoir besoin de toi, sur ce coup-là; je ne tiendrai jamais tout seul cette bande de chacals, la moitié d'entre eux n'a jamais navigué sur un bâtiment à voiles et l'autre moitié croit qu'être un pirate ça veut dire faire n'importe quoi."

J'pince les lèvres, j'ai même l'impression qu'mon corps tremble sous l'effort que j'fais pour pas lui cracher à la gueule. C'mon Capitaine, c'mon ami. Et même si plus rien d'tout ça compte maintenant, j'suis un pirate dans l'âme et j'ai encore c'foutu Code qui m'retient d'lui balancer ses quatre vérités à la gueule. J'évite son regard insistant et j'fixe la bande de chacals en question : tous des bons à rien.

"Ce serait peut-être mieux pour tout le monde que tu ailles écouter ce qu'il veut te dire, tu crois pas ?"

Et là ça sort, ça explose même :

Mais t'as pas compris qu'il a rien à m'dire ? L'est heureux 'vec lui même et ses choix, même si il a laissé son foutu père en lambeaux derrière lui ça importe pas ça !

J'lâche la barre et lève les bras dans des grands gestes furieux. J'suis parti, on m'arrête plus :

Et l'Roger, t'as pas compris ça non plus ? Je m'en tamponne l'coquillard de c'rafiot : y signifie plus rien pour moi, ni lui ni son foutu Capitaine démoniaque ! Tout c'qui m'importe maint'nant c'est d'trouver c'foutu gamin et d'venger Shifty. C'EST TOUT !

J'ai gueulé fort et une bonne partie d'ces chiens galeux se sont arrêtés pour nous r'garder ; pff, même pas capables d'faire semblant d'être occupés pour tendre l'oreille discrètement.

code par trush







Avatar dessiné par MadMax
Revenir en haut Aller en bas
Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
✘ AGE DU PERSO : Cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : Tout se discute, moussaillon
✘ LIENS :
⚓️Le Charpentier et ses Outils
⚓️ Histoires en cours: I - II - III - IV - V - VI - VII

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyMer 12 Sep 2018 - 2:27

Ah ça pour gueuler fort, il gueulait fort, le con. Zeb la connaissait, cette voix qui portait loin; pour faire marrer les plus jeunes, sur le Roger, la Rouille avait déjà juré que quand Keith beuglait depuis la barre, on pouvait l’entendre jusque sur le gaillard d’avant en plein coup de vent, et qu’une fois il avait même flingué un goéland en plein vol rien qu’en hurlant. C’était une bonne blague, qui plaisait toujours beaucoup.

Sauf qu’à présent, Keith gueulait, et cela n’avait rien de drôle. Rien. Dans ses mots, dans ses yeux, sur son visage, jusque dans ses mains qui volaient dans tous les sens, il n’y avait que de la colère, de la haine. Et beaucoup, beaucoup trop de douleur, tellement que Zeb en resta un instant estomaqué :

"Mais..."

"Et l'Roger, t'as pas compris ça non plus ? Je m'en tamponne l'coquillard de c'rafiot : y signifie plus rien pour moi, ni lui ni son foutu Capitaine démoniaque ! Tout c'qui m'importe maint'nant c'est d'trouver c'foutu gamin et d'venger Shifty. C'EST TOUT !"

"MAIS ARRETE DE GUEULER, MERDE !"

Le temps d’une seconde surréaliste, Zeb se figea, comme s’il était lui-même stupéfait de s’entendre crier. Oh bien sûr, il lui arrivait de hausser le ton – il pouvait difficilement superviser un équipage aux trois quarts composé d’ancien Perdus qui ne savaient rien de la marine à voile sans les secouer de temps à autres. Mais le plus souvent, quand il était en colère, il était de ces hommes dont la voix s’assèche, se fait âpre et cinglante, comme s’ils étaient moins disposés à hurler que prêts à mordre. Et si vraiment il fallait gueuler, c’était en désespoir de cause, parce que l’autre en face ne faisait même plus l’effort de l’écouter.

Mais à l’instant, Zeb n’avait pas crié par colère. Il aurait bien aimé. Mais la vérité, très simple, c’était qu’il était épuisé, qu’il avait mal, qu’il en avait encaissé beaucoup trop en une seule soirée, et que les reproches de Keith était si violents, si inattendus… Eh bien oui, qu’ils lui avaient fait peur.

On ne disait pas ces choses-là. On ne crachait pas sur le Capitaine et le Roger. Surtout pas ainsi, dans ces circonstances. La Rouille était presque choqué de réaliser à quel point, pour lui, cela relevait du blasphème.

Et à quel point Keith allait tellement plus mal qu’il ne le pensait.

Sans un mot supplémentaire pour le timonier et en ignorant avec superbe les regards peu discrets de l’équipage, Zeb fit signe à un matelot assez proche d’eux ("Toi là, tiens la barre.") avant de refermer sa main valide sur le bras de Keith pour l’entraîner jusque sur le gaillard arrière, à quelques mètres de là. Le charpentier agit vite, pour ne pas laisser le temps au Barré de se rebeller, et dès qu’ils furent un tout petit plus à l’écart des autres, la Rouille fixa son vieil ami d’un air critique :

"C’est bon ? Tu me laisses deux minutes avant de te remettre à brailler ?"

Zeb inspira à fond, avant de faire un effort presque physique pour se calmer et reprendre d’une voix à peu près stable :

"D’accord. Je te dois des excuses. Je ne savais pas que… c’était à ce point-là. Pour Shifty. Je suis vraiment désolé."

Il était sincère : il savait que Keith aimait cette gamine. Certains avaient ri, se demandant ce que la jolie serveuse à la tresse avait bien pu faire à ce taré de timonier pour le ferrer si solidement. Mais Zeb savait: Shifty avait apporté de l’espoir à Keith à un moment où il n’en avait plus aucun. C'était tout ce qu'il y avait à expliquer.

Cependant, la Rouille avait beau comprendre (hélas) ce que Keith traversait, il n’aimait pas la manière dont son ami formulait sa colère. Vraiment pas. Parce que ça ne ressemblait pas à de la vengeance.

"Mais Keith…"

Ça ressemblait à du suicide.

"Sérieusement, de quoi tu parles là ? Comment tu peux dire que y’a plus rien qui t’intéresse ? T’es pas tout seul, tu ne réalises pas ?"

Un temps, pour enfoncer le clou.

"Pourquoi tu crois que Christo était là, hier soir ? Pourquoi tu crois qu’il t’a donné ça ?"

Est-ce qu’il venait d'exploiter sciemment le souvenir d'une conversation faite seulement à demi-mots, tant elle était chargée de douleur, et de désigner le pendentif en forme de mouette caché dans les revers crasseux de Keith ?

Tout à fait. De manière parfaitement déloyale, directe et assumée.







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptySam 13 Oct 2018 - 18:05






"MAIS ARRÊTE DE GUEULER, MERDE !"

J'me fige et j'ai les yeux aussi écarquillés qu'lui : Zeb a jamais gueulé, ou tellement rarement que ça me paraît qu'une légende.
J'suis tellement choqué qu'j'ai la bouche ouverte mais qu'aucun son en sort.
J'me laisse tirer vers l'arrière du pont.

"C’est bon ? Tu me laisses deux minutes avant de te remettre à brailler ?"

J'me souviens que j'ai la bouche ouverte comme un poisson mort et j'la r'ferme sagement. J'peux pas nier qu'son coup d'gueule a fermé la mienne.

"D’accord. Je te dois des excuses. Je ne savais pas que… c’était à ce point-là. Pour Shifty. Je suis vraiment désolé."

Ça fait mal, un mal de chien. Rien qu'sa mention m'fait l'effet d'un sabre rouillé qui triture dans la chair pourrie d'mon cœur sanguinolant. Ouais, c'tait à c'point là. Même moi j'me l'expliquais pas trop ; les sentiments et moi on a un problème de communication, j'me contente de les ressentir, d'les subir plutôt.

"Mais Keith… Sérieusement, de quoi tu parles là ? Comment tu peux dire que y’a plus rien qui t’intéresse ? T’es pas tout seul, tu ne réalises pas ?"

J'détourne l'regard, j'préfère affronter l'horizon noir fouetté par la neige que le regard bleu acier d'mon ami.
J'suis pas tout seul…
Ça résonne dans ma tête, dans mon corps, dans l'trou purulent d'mon cœur. Et y a un écho qui lui répond.
Zeb Skelton est là, il reste là, avec moi, me parle, me tire vers le haut, malgré tout c'que je crache, tout c'que je gueule, malgré l'ciel qui va nous tomber sur l'coin d'la gueule, malgré Hook et son armée de givrés.
J'suis pas tout seul… Mais j'ai perdu Shifty. On m'a arraché Shifty. Peter Pan m'a arraché la femme que j'aime.
C'est tout c'qui compte. Voilà c'qui m'intéresse !
Et alors que j'veux balancer ça à la Rouille, histoire qu'il me lâche, y m'balance une crasse. Un coup bas, même pour moi.

"Pourquoi tu crois que Christo était là, hier soir ? Pourquoi tu crois qu’il t’a donné ça ?"

Y pointe du doigt ma poitrine et j'ai l'impression qu'y m'enfonce un poignard à l'endroit qu'y désigne.
C'est vraiment un coup d'chien galeux.
La colère flambe d'nouveau, alimentée par du ressenti, d'la déception et d'autres trucs que j'veux pas trop nommer d'peur qu'ils prennent trop d'importance.
Les sourcils froncés à s'en toucher j'pousse un grognement qui semble v'nir des profondeurs d'océan.

"Mêle toi d'ton cul Zeb."

Mais ce doigt, foutre Poséidon, ce doigt !
Il a pas l'droit, il a pas l'droit d'parler d'ça !

"T'AS PAS L'DROIT D'PARLER D'ÇA !!"

Que j'beugle avant d'me jeter sur lui, le poing fusant comme un boulet d'canon jusqu'à sa pommette que j'sens craquer sous mes phalanges.
Et avec l'élan on s'étale sur l'bois du pont sous les cris des matelots qui accourent déjà pour s'en prendre plein les mirettes : l'capitaine et l'timonier qui s'foutent sur la gueule, ils vont en avoir pour leur argents ces chiens galeux !

code par trush







Avatar dessiné par MadMax
Revenir en haut Aller en bas
Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
✘ AGE DU PERSO : Cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : Tout se discute, moussaillon
✘ LIENS :
⚓️Le Charpentier et ses Outils
⚓️ Histoires en cours: I - II - III - IV - V - VI - VII

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyMar 16 Oct 2018 - 15:24

Ah oui, il avait oublié ce léger détail : Keith ne faisait pas que gueuler fort. Il cognait fort aussi.

Fugitivement, Zeb se dit qu’il l’avait peut-être un tout petit peu cherché. Il savait que le timonier prendrait mal son allusion au pendentif, seul moyen de communication que son fils lui avait laissé – Keith prenait mal tout ce qui avait un lien avec Christo, de toute façon. Mais cette fois-ci la Rouille ne comptait pas le laisser s’en tirer avec un grognement et un « occupe-toi de ton cul » : ce chieur de timonier était son ami, ne lui en déplaise, et Zeb Skelton n’était pas homme à laisser ses amis foncer dans un ouragan toutes voiles dehors.

Keith voulait crever ? Grand bien lui fasse, le charpentier ne le laisserait pas faire. Pas sans lui rappeler qu’il avait encore des gens pour tenir à lui, pas sans lui montrer qu’il avait encore un fils qui l’aimait, qui n’avait jamais cesser de l’aimer. Zeb voulait le secouer, le ramener à la réalité, l'obliger à en parler, même si cela devait mettre le Barré en colère.

La Rouille n’avait juste pas prévu que cela le mettrait tellement en colère.

"T'AS PAS L'DROIT D'PARLER D'ÇA !!"

Le coup de poing était une surprise et Zeb le reçut de plein fouet, juste sous l’œil gauche. Abasourdi par la brutalité de l’attaque plus que par la douleur, il ne réagit pas assez vite pour empêcher Keith de se jeter sur lui et les deux hommes valdinguèrent de concert, heurtant le pont sans douceur tandis que le reste de l’équipage se précipitait vers eux.

Bizarrement, alors même que Zeb se prenait une autre beigne de la part de son soi-disant ami, ce fut ce détail (les autres pirates qui s’amassaient à la poupe pour assister au spectacle) qui raviva sa propre colère : putain Keith mais sérieux ?! Même pas foutu d’avoir une engueulade entre adultes responsables, alors que la Rouille venait explicitement de lui dire que cette bande de marins d’eau douce était intenable et qu’il allait avoir besoin d’aide pour leur faire comprendre qui était le capitaine ?

Keith le frappa encore, aux côtes cette fois, juste à côté de son bras droit déjà douloureux, et cette fois-ci Zeb répliqua d’un grand coup furax qui visait la mâchoire : le brutal rappel qu’il était toujours handicapé dans un combat à mains nues avait eu l’effet d’une vilaine décharge d’adrénaline et de rancœur et soudain la Rouille était furieux lui aussi, furieux contre son corps qui le trahissait, furieux contre l’inconséquence de Keith, furieux contre l’équipage qui ne s’interposait pas, furieux contre Hook qui avait cédé à la Voix Froide, furieux contre tout ce putain d’univers imaginaire qui lui avait pris sa vie et ses propres fils et lui aussi se mit à cogner comme une brute – poing gauche, mais aussi genoux, pieds, violents mais appliqués.

Puis, brusquement, un coup de tête, qui visait bien l’arcade sourcilière – en évitant le nez de manière plus ou moins consciente, parce que cet abruti de Keith restait un pote, le con. Puis, profitant de l’effet surprise qui était de son côté cette fois, Zeb repoussa le timonier pour le faire tomber sur le côté et inverser leurs positions, en tentant de plaquer l’autre pirate au sol de tout son poids, ses avant-bras pesant sur sa poitrine et sa gorge, ses genoux cherchant à immobiliser les bras.

"Mais tu vas te CALMER, PUTAIN !"

Et même que si Keith avait besoin d’un autre coup de boule pour enregistrer le message, pote ou pas, Zeb était tout à fait disposé à le lui offrir.







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
Revenir en haut Aller en bas
Castor Apaisé
Castor Apaisé

↣ Membre des Hurons ↢


✘ AVENTURES : 121
✘ SURNOM : L'Aurore
✘ AGE DU PERSO : A l’orée de la cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : pas encore.
✘ LIENS : ♦️ Nouvelle fiche
♦️ Ancienne fiche
Dés à coudre
Feuilles volantes

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyDim 25 Nov 2018 - 19:11


Le Joly Roger tel que Castor l’a connu n’existe plus.
Quand son capitaine a disparu dans la gueule du Crocodile, que le froid prégnant s’est abattu sur l’île et que l’heure a été au choix, les amis l’ont abandonné, laissant derrière eux un chant terrible, vrillant les cœurs de sa plainte.

Cette litanie de deuil, ces trilles d’une sirène dont l’amour est mort, l’Aurore l’entend encore dans son sommeil.
Bercé par sa mémoire cruelle, il revoit le corps de la fille de l’Océan allongé sur le pont, redessine ce moment d’angoisse où, trop faible, il pense ne pas pouvoir rejoindre les siens, condamné à mourir ici, loin de ceux qu’il aime. Il repense à Keith avec cette douleur vive, fidèle à celle qu’il a ressenti tout au long de la soirée puis vient s’esquisser dans son subconscient son sauvetage par son Père et la Rouille.
Il se rappelle alors traverser la passerelle soutenu par eux deux, mettre pied sur la terre ferme puis rejoindre la Zorra, descendre dans la cabine du capitaine et tomber sur le lit, instant à partir duquel sa mémoire se délite, l’esprit surement conscient d’être en sécurité, se donnant le droit de sombrer dans un repos sans songe.

Il sommeille ainsi des heures et tout doucement la fatigue s’estompe, son corps recouvre sa chaleur, sa tête se met à rêver, à rembobiner les événements, les distordant avec une angoisse qu’il s’autorise enfin à entièrement exprimer et évacuer.
Prisonnier du cauchemar, il s’agite par intermittence, geint à peine mais ses yeux restent clos, les paupières bases et lourdes.
Il n’entend ni le bruit des marches ni celui de la porte qui s’ouvre quand Zeb entre le voir, vérifie son état puis repart, l’attention entièrement tournée vers le fait de ne pas troubler son sommeil.

Il reste plongé dans cette demie-quiétude jusqu’à ce qu’une série de mots vociférés avec colère éclate la bulles du rêve, l’éveille sous un frisson de panique, le fait se lever de son lit précipitamment, une quinte de toux dans la gorge qu’il peine à contenir, le cœur battant vite, trop vite sous les piques d’adrénaline.

Dehors, par delà les murs et les ponts de bois, la voix continue à crier ses paroles et Castor reconnait l’intonation du ton et la violence de l’aigreur de cet homme qui a connu joyeux, triste, saoul mais rarement comme aujourd’hui, mauvais, détruit et destructeur à croire que tout dans son cœur est putréfié.

La gorge de l’Aurore se noue sous les mots du timonier et les châles sur les épaules, le bâton à la main, il quitte la cabine, chancelant, monte l’escalier vers les ponts supérieurs.
En haut, répondant à celle du Père, une autre voix s’est élevée en opposition. C’est celle, puissante, ferme de Zeb telle que Castor ne l’a jamais entendu car rarement la Rouille sort de ses gonds, apparente tranquillité qui lui sert de contenance. Le fait même qu’il lève le ton est donc un signe d’urgence, de danger et d’impuissance qui encourage Castor a accélérer sa marche malgré le sifflement et la douleur de ses poumons, la sensation d’être voyeur, intrus et fautif dans cette dispute dont son père et lui sont les tristes sujets.

Il se mord les lèvres, le cœur au bord de celles-ci, ouvre la trappe, plisse son regard sous la morsure du froid, rate un battement quand il émerge sur le pont  et qu’un "T'AS PAS L'DROIT D'PARLER D'ÇA !!" éclate, aussitôt suivit d’un bruit de collision qui attire les bermudons curieux.
A l’extréme du gaillard arrière, une bagarre a éclaté entre la Rouille et le Barré, et les corps, poings ou  genoux, se fracassent, vident par la violence des gestes la détresse que les mots n’ont pas pu évacuer.

Ca fait mal physiquement aux deux amis qui se cognent comme des ennemis comme ça fait mal, psychologiquement à l’Aurore.
Ça détruit de se savoir la raison de cette violence quand on clame la paix et la réconciliation, blesse au point de tout vouloir arrêter, suspendre le temps pour prendre cet instant pour respirer.
Juste respirer. Evaluer. Comprendre et réattaquer par les mots, le pacifisme. Telle la parole du Messie.

Ses dents de serrent et Castor emprisonne dans ses poumons une inspiration. Un instant. Celui de trouver le courage.
Il souffle, à peine.  

-ARRETEZ.

L’ordre perce entre les silhouettes des pirates curieux qui se sont précipités quand la dispute a éclatée. Caché derrière les figures, la voix n’a pas encore de visage visible mais elle est reconnaissable entre mille, ourlée de fermeté, brodée de douceur, une dentelle fine de détresse à sa bordure.
Castor a toujours eu cette façon de parler dans ces occasions même s’il n’a pas crié comme il aurait crié avant, enfant désemparé sous le nom de Christopher.
Il s’est assagi avec l’âge, a appris à composer avec les drames et l’ardeur de la passion l’a quitté ne laissant que la droiture et la résignation dans son esprit.
Face à ces deux Pères de cœur et amis d’âme, son ton ne s’est donc pas levé ou brisé et d’un mouvement de bras, il écarte les bermudons, se fraye un chemin, appuyé lourdement sur son bâton, la jambe boiteuse, partiellement morte.
On lit sur son visage la fatigue, la maladie, la douleur, la tristesse mais aussi la détermination. Infaillible. De celle qui n’a pas peur, s’exprimera et affrontera si elle le doit.
Pour lui, pour son Père. Pour l’amour qu’il a envers celui qui à chaque instant, se perd un peu plus dans la violence et la détresse.







Réunion de Famille Frqc
Playlist de C-M. R
l'Aurore brille en SteelBlue


Merci à Hemeros pour ce superbe dessin de Castor ♥️


Dernière édition par Castor Apaisé le Ven 20 Mar 2020 - 18:31, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyJeu 6 Déc 2018 - 15:47





Y rend les coups l'chien ! Heureusement qu'y rend les coups ! J'suis pas une donzelle ou une couille molle, y m'connait bien assez pour savoir qu'y faut pas m'ménager.
On cogne fort, pour sûr, mais on cogne jamais vraiment là où ça fait mal. Son bras, son foutu bras, j'crois qu'même noyé dans ma haine et ma rancœur j'pourrais jamais toucher à son bras. Incapable d'faire ça à c'lui qu'a toujours été mon ami.
Et qui m'envoie un violent coup d'boule dans l'nez : ça craque et ça pisse le sang et j'pousse un putain d'cri.
L'chien en profite pour retourné la situation et j'me retrouve coincé sous sa carcasse. J'essaye d'me débattre mais l'sang d'mon nez coule dans mes yeux et Zeb m'étrangle à moitié tout en coinçant mes bras sous ses genoux. Saucissonné comme un foutu porcelet.

"Mais tu vas te CALMER, PUTAIN !"

J'réponds par un grognement proche du cri.
J'veux pas arrêter, c'est comme une digue que j'viens d'ouvrir : ça coule à flot et ça fait du bien. J'veux frapper, j'veux faire sortir toute cette eau croupie.

"ARRÊTEZ."

C'est loin, c'est familier mais ça s'noie dans la foule de spectateurs et dans ma rage.
A travers l'sang j'distingue que Zeb au dessus, j'vois pas la foule s'écarter, j'entends pas l'baton cogner contre l'pont à un rythme claudiquant, j'vois pas Christo au dessus d'nous.
J'veux pas l'voir, j'veux pas l'entendre.

"Laisse moi crever comme j'le veux Zeb ! Y a rien d'bon sur c'te foutue Île, on aurait mieux fait d'tous s'tuer quand on est arrivé !"

C'est la rage ou l'désespoir qui parle là ? J'préfère pas y réfléchir. Ça vomit d'ma bouche comme après une putain d'cuite : ça fait mal mais ça soulage.

J'continue à m'débattre, mais plus faiblement.
J'ai fermé les yeux.
J'vois rouge.
J'vois rien.

code par trush







Avatar dessiné par MadMax
Revenir en haut Aller en bas
Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
✘ AGE DU PERSO : Cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : Tout se discute, moussaillon
✘ LIENS :
⚓️Le Charpentier et ses Outils
⚓️ Histoires en cours: I - II - III - IV - V - VI - VII

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyDim 7 Avr 2019 - 18:45

Keith se débattait, frappait, grognait. Son nez laissait échapper un flot de sang, qui lui striait le visage comme des peintures de guerre. Mais tout cela, Zeb ne le voyait pas vraiment ; il ne savait plus s’il avait déjà affronté le timonier à mains nues, mais il se rappelait très bien les nombreuses fois où il avait combattu à ses côtés, dans des bagarres de taverne aussi bien que dans des batailles rangées contre les Perdus ou les Peaux Rouges. Le sang de Keith, il le connaissait, tout comme Keith connaissait le sien. Ils savaient où trouver leurs points faibles respectifs, ils savaient comment se faire mal, se blesser, se tuer.

Mais ce n’était pas de cela dont il était question.

Aucun des deux n’avait cherché les vieilles blessures ou les points vulnérables sous la ceinture, aucun des deux n’avait délibérément voulu faire souffrir l’autre. Ils s’étaient contenté de cogner, Zeb avec à peine plus de clairvoyance que Keith, pour passer leur angoisse, leur douleur, leur ras-le-bol. Et la Rouille redoutait bien moins les cris de rage de Keith que le désespoir qui se logeait dans ses râles, ou la souffrance que dissimulaient ses insultes. Zeb préférait le voir cracher du sang que de l’entendre vomir ces mots terribles qui faisaient bien plus mal que ses coups.

"Laisse-moi crever comme j'le veux Zeb ! Y a rien d'bon sur c'te foutue Île, on aurait mieux fait d'tous s'tuer quand on est arrivés !"

La Rouille continua à peser sur le torse de son ami de tout son poids, sans le regarder dans les yeux, avec peut-être le vague désir d’écraser la poitrine de Keith assez fort pour que ce dernier ne puisse plus prononcer de telles horreurs. Zeb en voulait au timonier, de ne pas lui avoir parlé plus tôt, d’être resté trop seul, trop longtemps, à remuer toutes cette merde dans l’obscurité de sa propre tête. Mais il s’en voulait surtout à lui-même de n’avoir pas vu, pas compris. Certes, il était envahi par la perte de Kit, plus capable d’entendre les plaintes des autres, encore moins de les écouter; bien égoïste qui le lui aurait reproché. Pourtant Zeb était incapable de faire preuve d'une telle indulgence vis-à-vis de lui-même : il avait failli, en tant que père, en tant qu’ami (et même en tant qu’époux) et il ne pouvait pas se défaire de la sensation aussi injuste que tenace que tout ceci était en partie sa faute.

Zeb entendit lui aussi le cri de celui qu’il appelait toujours Christo. C’était un appel ferme et vibrant d’émotion, qui peina à se frayer un chemin à travers la colère et l’épuisement du maître charpentier, mais qui sembla tout de même trouver un écho en lui, car sa prise sur Keith se relâcha sensiblement. De toute façon, le timonier avait presque cessé de se débattre ; il laissait filer lui aussi, peut-être à cause de l’ordre de Christo, peut-être par épuisement, sans doute un peu à cause des deux, et Zeb s’entendit souffler d’une voix rauque :

"Je te laisserai pas couler, t’entends vieux bouc ? Cette Île a pris trop de choses importantes, elle t’aura pas toi aussi. Pas tant que tu refuses de voir ce que tu laisses derrière-toi."

Coup d’œil sur le côté, à l’attroupement des marins qui s’écartait pour laisser passer une silhouette qui boitait, en appui sur un bâton.

"T’as encore un fils, Keith, un fils vivant et ouais, heureux avec ses choix. Tu devrais arrêter de t’en plaindre et être fier de lui, abruti : c’était ton boulot de lui permettre de grandir et de partir, quand est-ce que tu vas comprendre ça ? C’était ton seul… putain… de boulot."

Zeb sentit que sa voix vacillait et il préféra s’interrompre. Lentement, il se redressa, la main gauche verrouillée sur le col du timonier et les genoux toujours en appui sur ses avant-bras. Il cracha un peu de salive teintée de sang aux pieds des inconvenants spectateurs avant de relever vers Christo son visage marqué d’hématomes et de contusions.

Le silence qui suivit sembla s’étirer à l’infini, tandis que le maître charpentier redécouvrait cet homme qu’il avait connu jeune, presque enfant, et qui maintenant portait autant le poids des ans que lui-même. Les yeux clairs de Zeb s’attardèrent sur les ridules qui s’étiraient au coin des paupières du Huron, glissèrent sur les reliefs bien dessinés de ses traits d’homme mûr ; pourtant c’était bien Christopher, il suffisait pour en être sûr de croiser son regard – toujours aussi sensible, intelligent, doux. Plus calme, peut-être. Plus assuré.

Zeb se sentit vaguement nauséeux, comme lorsqu’il regardait le vieux Earl trop longtemps, et il préféra se détourner. Ce fut là qu’il se rendit compte que certains membres de l’équipage se rapprochaient insensiblement de Christo, visiblement incertains quant à la conduite à tenir, mais avec au fond des yeux un relent sombre de haine et de crainte qui fit bondir la Rouille sur ses pieds :

"Vous ne le touchez pas !"

En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, il avait agrippé l’un des Bermudons les plus proches par son revers pour gronder avec hargne entre ses dents teintée d’hémoglobine :

"Le premier qui s'approche de lui, il passe par-dessus bord avec un boulet aux pieds."

Il repoussa le marin sans ménagement, sans oser comprendre pourquoi il était tellement en colère, sans oser reconnaitre que cela avait un lien avec ce temps lointain où Christo les avait rejoints sur le Roger et toutes les fois où Zeb aurait dû le défendre, toutes les fois où il ne l’avait pas fait, et ce n’était vraiment vraiment pas le moment de lui rappeler ce genre de choses parce qu’à présent ils étaient sur son bateau, avec ses règles, et qu’il n’avait plus ni l’énergie ni l’envie de tolérer l’intolérable.

Les yeux bleus du pirate glissèrent sur Christo et s’arrêtèrent sur Keith. Puis il appela, d’une voix claire et forte :

"Monsieur MacMillan ?"

Willy One Eye sursauta presque : Zeb ne l’appelait pas par son nom de famille. Jamais. Et ce fut suffisant pour que le vieux loup de mer comprît ce que la Rouille cherchait à faire et la réponse qu’il attendait :

"Capitaine ?"

"Accompagnez monsieur Jackson dans la cale et flanquez-lui la tête dans un baquet d’eau froide : il a bu assez de rhum pour cette nuit."

L’œil unique de Willy interrogea Zeb à peine une fraction de seconde, avant que le gabier n’hochât la tête : comme tous les anciens du Roger, ils savaient tous les deux que Keith ne buvait plus une goutte d’alcool depuis la mort de Shifty. Mais le faire passer pour ivre, c’était le seul moyen que la Rouille avait de justifier sa conduite sans avoir à le mettre aux fers. Ne restait plus qu’à espérer que cette andouille de timonier saisirait la chance qui lui était laissée.

"Et vous autres foutus charognards, je vous veux tous à vos postes dans les dix secondes si vous voulez bouffer aujourd'hui !"

Peut-être était-ce son ton, qui trahissait le fait qu’il était vraiment furieux. Peut-être était-ce le sang dans sa barbe ou ses mâchoires crispées comme si elles allaient mordre. Toujours est-il que cette fois-ci l’équipage ne demanda pas son reste et s’éparpilla comme une volée de goélands dispersée par un coup de feu. Zeb les suivit du regard avec froideur, avant de murmurer à l’attention de Christo :

"Reste avec lui s’il te plaît. Il a besoin de toi. Je vous rejoins dès que je peux."

Cette fois encore, Zeb ne regarda pas l'Aurore en face. Pour bien trop de raisons, dont beaucoup ne s'avouaient pas.







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyMer 7 Aoû 2019 - 20:38





Y gueule et ça résonne dans l'vide d'mon coeur. Ca résonne mais y a des morceaux, des mots, qui s'accrochent aux parois sanguinolentes.
J'réponds rien et j'préfère m'dire qu'c'est à cause d'la pression d'Zeb sur mon torse que parc'que ça touche, ça fait mal et qu'c'est presque doux.
J'ai un fils en paix et heureux, ouais, mais c'est pas grâce à moi, il a pris son envol sans mon aide, parce que j'suis un père d'merde. Y m'l'a dit avant d'partir et d'm'offrir son foutu sifflet d'merde que j'quitte jamais.
La pression diminue et l'silence grandit, grandit tellement que j'finis par rouvrir les yeux. Et j'le vois, j'peux pas faire autrement, il est là, grand. Grandi. Foutrement vieilli. Ca m'fait l'même effet désagréable qu'au bal d'hier. Mon putain d'fils est plus vieux qu'moi et bien plus sage -même si ça c'est foutrement pas nouveau.
On est trois glandus à s'fixer en silence et si les yeux ridés d'Christo ont l'air en paix et plein d'une tendresse qui m'donne envie d'gerber, les miens sont plein d'une rancune amère. J'vois pas l'regard bleu d'Zeb, j'sais pas c'qu'il pense de c'gars qu'on a connu tout jeune, faible et foutrement innocent. Ce ptit gars à la gueule d'victime et qui maintenant respire l'guide spirituel, ou c'genre d'conneries d'sauvages.
Puis les chiens galeux commencent à montrer leurs chicots et approcher l'inconnu qui s'tient sereinement au milieu d'la meute. J'ai un élan d'rage protectrice mais il est étouffé par la rancoeur aussi vite qu'une bougie dans une tempête. C'est Zeb qui bondit et pousse une gueulante et là, j'vois vraiment l'Capitaine qu'il est devenu, un bon Cap'taine, un Cap'taine fort, bon, juste. Meilleur qu'Hook et à qui j'aurais aimé dédié ma vie d'pirate.
Mais c'est trop tard.
Et j'comprends maintenant. J'comprends qu'Zeb est un trop bon ami pour accepter ma réalité, accepter mon choix, accepter ma fin.
Alors quand MacMillan m'relève j'dis rien à l'excuse puante sur mon ébriété mais j'plante une regard acéré et foutrement clair dans les yeux du Cap'taine Skelton.
J'le laisse m'saisir l'bras et m'tirer vers la cale, sage et bizarrement silencieux pour ceux qui m'connaissent.
J'ai quand même une grimace qui m'déforme l'visage quand j'vois Christo nous suivre. Avec lui j'sais pas encore comment m'gérer, quoi dire, quoi penser, quoi r'ssentir clairement. Mais j'reste silencieux.
L'pont disparaît avec les gueules d'tous ces chiens galeux d'incapables d'bermudons qui s'agitent et tremblent sous les ordres du Cap'taine.
La cale et les tonneaux, l'silence toujours. MacMillan hésite, y sait qu'jsuis pas ivre, j'me dégage violemment et grogne un :

"Casse-toi et dis à Zeb qu'c'est bon."

C'est sans appel et si il proteste y sait qu'il va s'en prendre une, et bien plus. Il hésite encore l'bougre - sacré Zeb et son autorité d'Capitaine - et finit par hocher d'la tête avant d'remonter.
J'me retrouve seul avec l'vieux qu'était mon gamin hier encore, ou c'qui m'semble l'être sur c'te foutue Île.
Silence encore, c'foutu silence, tendu, gêné. Ca s'agite dans ma panse, ça s'tord et ça brûle dans l'trou d'mon coeur.
J'le r'garde pas, j'y arrive pas. J'fixe l'tonneau, l'eau et l'foutu reflet. J'fixe l'reflet d'mon fils mais j'veux pas me l'avouer. J'le dévore du regard, j'baisse les yeux, j'reviens sur son visage tremblant dans l'eau.
Un soupir, un grognement, j'me gratte la barbe, tire ses mes breloques dans les cheveux, m'arrache sûrement pas mal d'poils. J'finis par lâcher un râle et poser mes grandes paluches couturées de plus ou moins vieilles cicatrices sur les côtés du tonneau.
J'ai envie d'causer mais j'sais pas quoi dire. Trop d'trucs qui tourne dans la caboche, aussi vite et désordonné qu'pendant une foutue tempête. Ou alors le vide d'une journée sans un foutu brin d'vent. J'sais pas bien et j'aime pas bien être dans cet état.
Et c'est dans c't'état qu'me fout Christo d'puis qu'y m'a quitté. Abandonné. L'pauvre bougre a bien fait, c'est sûr. Mais ça reste douloureux et l'goût amer de la trahison est collé à ma langue ; et j'sais qu'l'alcool arrivera pas à l'enlever d'là. C'pour ça que j'crache mon venin et ma rage, peut-être qu'à force ça va nettoyer ce sale goût. M'enfin, j'ai perdu espoir là dessus, sur tout en fait. D'puis un moment maintenant.
J'sais qu'y va causer, il l'fait toujours, avec ses mots d'vieux sage, mais cette fois il a la gueule qui va avec.
J'suis pas très sûr d'vouloir l'entendre. Ou d'lui foutre la tête dans c'foutu tonneau.
Ou d'le prendre dans mes bras.
Ou d'lui planter mon sabre dans la panse.
Ou d'pleurer dans ses bras.
Ou d'lui cracher à la gueule.
Ou d'l'implorer à g'noux d'me pardonner, pour tout.
Ou d'lui gueuler toute ma haine et ma rage.
Ou de...
Putain ta gueule Keith.

code par trush







Avatar dessiné par MadMax
Revenir en haut Aller en bas
Castor Apaisé
Castor Apaisé

↣ Membre des Hurons ↢


✘ AVENTURES : 121
✘ SURNOM : L'Aurore
✘ AGE DU PERSO : A l’orée de la cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : pas encore.
✘ LIENS : ♦️ Nouvelle fiche
♦️ Ancienne fiche
Dés à coudre
Feuilles volantes

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptySam 21 Mar 2020 - 21:40


"Au commencement était la Parole."

Enfant tout juste arrivé à Shubenacadie, Castor n'avait pas compris l'importance de ces mots car la Parole des Blancs, à son cœur, ne trouvait pas de sens.
Elle n'était faite que d'ordre et d'emprise, parole laide, stérile de vie, qui annonce la fin.
Pas le Commencement.

Ce n'est que bien plus tard, l'âme devenue pieuse, que Castor avait compris. "Au commencement était la Parole" car la Parole se trouvait partout en chaque instant, car elle arborait mille nuances, parole des hommes qui cloisonne, détruit, étouffe, ordonne, créer, façonne, soigne, libère .

Qui avait fait tout cela en lui tout à tour pour finalement le sauver des images d'un passé muet et impérieux, d'une culpabilité jusqu'alors innommable .
Parole qui lui avait permis de pardonner.

Qui lui donnait l'impression de mourir aujourd'hui sous les mots de Keith, sous le cri d'un cœur à l'agonie, déjà partiellement mort et qu'il n'avait  su entendre que tout récemment, bien trop tard.

"Laisse moi crever comme j'le veux Zeb ! Y a rien d'bon sur c'te foutue Île, on aurait mieux fait d'tous s'tuer quand on est arrivé !"


A quelques mètres de lui, la voix du Timonier vomit sa détresse mais ce sont les mots qui résonnent en Castor, le ramènent en arrière, il n'y a pas si longtemps, sur la falaise surplombant l'océan. Ce sont ces mots qu'il a pensé tant de fois de manière identique alors que Keith et lui sont si différents dans leur détresse, si opposés. L'un se consumant par la colère et la vengeance , l'autre se noyant sous la mélancolie et la culpabilité .
D'avoir été abandonné.
D'abandonner.

Deux coeurs aux antipodes mais avec cette même détresse dans les pensées, ce même héritage de drames qui écrase tout.

Castor sert son poing sur son bâton, frissonne d’empathie et de désarroi, s'apprête à avancer entre les bermudons pour rejoindre cet homme si important dans sa vie  quand les paroles de Zeb le fige de leur puissance . Dans leur violence d’être, elles disent sans détour ce que Castor n’a pas réussi à dire par pudeur terrible et incapacité de se l’avouer.

Je te laisserai pas couler.
Il sait à présent. Il sait à quel point Keith veut mourir comme il a tant voulu mourir. Il connaît cette souffrance, le drame de son âme. Il comprend et dans l'intimité de son coeur, implore.
“Je sais alors laisse moi t’accompagner et t’aider. Ne disparait pas. Nous avons besoin de toi.

Zeb et lui ont besoin de leur ami et de leur père . De tout ce qui fait qu’il est et qu’ils l’aiment malgré la houle et les marées. De cette présence qui leur permet, ensemble de dépasser les cris, les pleurs, les adieux et les coups. Toujours.
On reste en vie par les autres.

Castor pense tout cela mais ne formule rien. Il est trop ému pour parler, devient spectateur de la querelle qu’il a pénétré l’instant d’avant.
En quelques mots, il a perdu de sa superbe, de sa grandeur et le visage interdit, presque ailleurs dans le trop-présent, laisse Zeb le toiser, le fuir, montrer les crocs aux pirates  pour le protéger comme un fauve le fait avec sa portée.

Il ne dit rien non plus quand la Rouille ordonne à un de ses hommes d’escorter Keith jusqu’à la cale, suit la scène de son regard fané, s’attarde sur la silhouette large, les sourcils froncés et la barbe maculée de sang du Capitaine, sur son visage fatigué, vieilli qu’il ne lui a jamais connu.  

Son coeur se serre devant ce grand homme que la vie a cabossé et l’Aurore hoche simplement la tête d’un accord évident quand le capitaine lui demande de rester avec le Timonier qu'il suit mutique vers la cale.

Sa démarche est lente, fantomatique et résignée.
Il se tient à distance pour ne pas s’imposer, se glisse dans l’ombre des entrailles, frémit sous l’échange entre Keith et le pirate,  observe l’homme repartir, le Père s'affaisser.

Dans le silence lourd de paroles, il lui laisse le temps, celui de se ressentir, de se fuir, de se réapprivoiser.
Il laisse à l’instant, accepte ce mutisme qui fait mal, doucement, terriblement puis, son bâton frottant légèrement sur le sol, l’Aurore se déplace, vient à ses côtés, tout juste assez loin pour que le Timonier ne rejette pas sa présence.

Doucement, il pose à son tour ses mains sur le tonneau, baisse son regard vers l’eau et le reflet calme de leur deux visages en carence de l’autre, incapables de se regarder.


"-Merci de m’avoir sauvé."


Cette parole, Christopher l’a murmuré dans un filet de voix sans savoir si ses mots vont être ou non accueillis par le timonier, inapte à s’imposer par peur de détruire ce qu’il peut encore sauver.


Il pince légèrement ses lèvres, retire doucement  son châle qu’il plie, plonge dans l’eau glacé pour le ressortir et l’essorer, le tendre vers le visage ensanglanté du Père.


"Je devine tes sentiments à mon égard mais s’il te plait laisse-moi prendre soin de toi…"


Comme Keith l’avait tant de fois fait à sa manière bancale mais essentielle, âme bourlinguée que rien n’avait préparé à l’amour et à la paternité.






Réunion de Famille Frqc
Playlist de C-M. R
l'Aurore brille en SteelBlue


Merci à Hemeros pour ce superbe dessin de Castor ♥️
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyDim 22 Mar 2020 - 0:46






Y disparaît du reflet et j'entends son foutu bâton d'boiteux - d'puis quand y boîte d'ailleurs ?! Qu'est ce qu'lui ont fait ces foutus sauvages ?!
Puis j'vois ses mains, posée sur les bords du même tonneau, à quelques centimètres d'mes paluches.
A l'intérieur d'ma tête, c'est la tempête : j'veux partir, enl'ver mes mains d'la aussi aussi vite qu'si l'tonneau était chauffé à blanc. Mais j'veux aussi les poser sur celles de c'vieux boiteux qu'es... Était mon fils.
J'reste immobile, et v'là qu'il ajoute sa face d'vieux sage au miens, ravagé par les peines. J'peux pas, j'y arrive pas, même par reflets interposés, j'arrive pas à l'regarder. J'crois qu'lui non plus en fait, j'sens pas l'poids d'ses yeux sur ma misérable carcasse. Et on reste plantés là, comme deux glandus, l'sang goûte d'mon nez à intervalle régulier, troublant l'image, colorant nos visages d'rouge. J'aime pas c'te vision.
Puis Christo parle : j'l'avais dit qu'y parlerait, y parle toujours, pour dire des trucs intelligents qui m'coupaient l'sifflet à l'époque. Là y m'balance que d'la merde incompréhensible :

Merci de m’avoir sauvé.

Sauvé d'quoi nom de non de merde ?! La dernière fois qu'on s'est vu, et qu'y m'a arraché l'coeur, y m'a bien fait comprendre qu'il avait essayé d'crever plusieurs fois et qu'j'avais rien vu, rien vu bordel ! J'l'ai sauvé d'que dalle ! Alors qu'il arrête 'vec ses conneries pour essayer d'me remonter l'moral. Pfeuh, remonter l'moral. Au point où j'en suis, ça m'fait bien marrer. Pour toute réponse, j'crache à côté du tonneau. C'sur moi qu'je crache, en vrai, mais ça, personne l'sait, et ça m'arrange. Qu'y reste loin d'moi c'nouveau Christo en paix, j'suis pas bon pour lui, j'vais lui gâcher son bonheur, ses bonnes ondes et tout c'merdier.
J'le regarde pas dans les yeux, mais j'le vois enlever son foutu châle de donzelle et l'tremper dans l'eau. J'devine c'qu'y veut faire avant même qu'y tende l'tissu mouillé vers mon visage éclaté.

Je devine tes sentiments à mon égard mais s’il te plait laisse-moi prendre soin de toi…

Même tempête qu't'aleure : m'écarter comme devant la Peste incarnée ou m'laisser faire.
Mais j'suis faible, comme hier quand j'me suis traîné à c'foutu bal seulement motivé par l'espoir fou et stupide d'revoir mon fils. Alors j'relève l'menton et j'le laisse éponger l'sang.
D'abord, j'lève les yeux, j'regarde à gauche, à droite, partout mais pas lui. Au final j'ferme les yeux, c'plus simple. Et j'peux profiter d'ce moment.

T'as aucune foutue idée d'mes foutus sentiments, t'as aucune foutue idée de quoiqu'ce soit j'lâche.

Ça ressemble moins à un grognement que c'que j'aurais voulu.

code par trush







Avatar dessiné par MadMax


Dernière édition par Keith Jackson le Jeu 26 Mar 2020 - 18:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Castor Apaisé
Castor Apaisé

↣ Membre des Hurons ↢


✘ AVENTURES : 121
✘ SURNOM : L'Aurore
✘ AGE DU PERSO : A l’orée de la cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : pas encore.
✘ LIENS : ♦️ Nouvelle fiche
♦️ Ancienne fiche
Dés à coudre
Feuilles volantes

Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyDim 22 Mar 2020 - 13:18


Crachat.
Rejet.
Keith dans sa manière d’être, sans aucune parole, sait être d’un cruel explicisme.
Il lui suffit de ça pour faire comprendre au Fils que les remerciements à son coeur ne sont que des conneries, du vent que le vieux pirate n'accueillera pas.

Bullshit
C’est comme s’il l’avait prononcé et ça fait tout aussi mal. L’’Aurore néanmoins, face à la blessure et aux déceptions, ne ploie pas, s’entête. Il présente son châle humide au Père qui étrangement accueille le geste, laisse son visage tuméfié à l’autre.

Keith ne fixe jamais ses yeux sur lui cependant, fuit toujours cette rencontre de regards, ce contact que Castor souhaite tant avoir.
L’Aurore ne s’en offusque pas. Doucement, avec la délicatesse d’un soignant, il essuie le sang sur le visage, appuye à peine sur les zones qu’il devine sensibles, rince le tissu et, bercé par ce silence étrange, presque monastique, recommence sa tâche.

Il ne se précipite à aucun moment pour ne pas brusquer le Timonier et un sourire triste se peint sur ses lèvres quand le Père ose parle de cette rancoeur qui l’habite et voile à peine.

La parole enfin formulée enserre le coeur de Castor, noue sa gorge mais paradoxalement c’est une délivrance, légère, mélancolique et amère.
L'innommable est dit, partiellement et les mots ne resteront pas sans réponse.
C’est au tour de Castor.


“Surement… mais j’ai aussi compris que j’avais sous-estimé la détresse qui est la tienne et que je t’ai d’autant plus fait du mal en partant. J’en suis désolé … “

Son ton est calme et s’y dessine le regret, le repentir en recherche de pardon.

Sa main, elle, n’a pas cessé son oeuvre, continue de parcourir le visage du Timonier, d’effacer les traces de la colère, de la détresse. Du sang. Dans l’affrontement.



“Je resterai avec toi sur la Zorra aussi longtemps que tu en auras besoin et le voudra alors s’il te plait parle-moi Keith… Ne m’évite pas. “


Il rince et essore une dernière fois le tissu rougi et le pose sur le bord du tonneau, pose à peine sa main sur celle du vieux pirate, effleure ses phalanges pour imposer sa présence, pour montrer à l’homme défait qu’il sera là, toujours, comme un havre, comme un Phare. Peu importe la haine, les douleurs et le rejet.

“Je ne veux pas te perdre, j’en serais anéanti.”






Réunion de Famille Frqc
Playlist de C-M. R
l'Aurore brille en SteelBlue


Merci à Hemeros pour ce superbe dessin de Castor ♥️
Revenir en haut Aller en bas
Keith Jackson
Keith Jackson

☠ Timonier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 199
✘ SURNOM : L'Barré
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine m'est passée d'ssus sans pitié

✘ DISPO POUR RP ? : J'ai passé l'arme à gauche mon gars, j'dois juste finir c'que j'ai commencé
✘ LIENS : Yoho, l'âme des pirates jamais ne mourra !


Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille EmptyLun 6 Avr 2020 - 18:28





Y continue d'nettoyer ma gueule ravagée, avec c'te douceur et c'te tendresse qui m'fait mal tellement ça m'fait du bien et qu'ça m'enrage en même temps. C'est presque une foutue caresse.

Sûrement… mais j’ai aussi compris que j’avais sous-estimé la détresse qui est la tienne et que je t’ai d’autant plus fait du mal en partant. J’en suis désolé ...
Peh. que j'lâche simplement.

Il était temps qu'y s'en rende compte c'bougre. Mais c'trop tard et toutes les excuses du monde pourront pas rattraper l'état pitoyable d'mon palpitant : c'est comme foutre un foutu pansement sur un torse ouvert en deux d'où s'échappent les boyaux.

Je resterai avec toi sur la Zorra aussi longtemps que tu en auras besoin et le voudra alors s’il te plait parle-moi Keith… Ne m’évite pas.

Y m'dit pas l'éviter et ma tête s'détourne automatiquement. J'suis moins en moins bon pour suivre les ordres. Mais y m'laisse pas partir c'chien et y pose sa main sur la mienne, c'est pas plus fort que l'vol d'une de ces foutues fées, mais j'saisis bien l'message qui va avec ça : "j'suis là". Mais c'est trop tard mon gars ! J'ai la rancœur qui m'bouffe de l'intérieur, qui m'dévore, la culpabilité et la honte aussi : ça fait un cocktail foutrement bordélique !

Je ne veux pas te perdre, j’en serais anéanti.

J'me retiens d'rire jaune, d'partir dans un fou rire qui s'rait sûrement un sacré mélange de nerfs, d'ironie, de désillusion, de rage, de haine et de lassitude aussi. Ouais, sacré mélange. Mais j'me r'tiens. Parce qu'on sait jamais, y pourrait comprendre c'bougre, l'est pas idiot. Et si Christo comprend l'idée qu'est en train d'germer dans ma caboche, pour sûr qu'y va tout cafter à Zeb. Et là, mon foutu plan s'ra foutu.
Nan, à la place j'dégage ma main, brusquement. J'ai un soubresaut bizarre où j'ai envie d'attraper celle de c'vieillard qu'était mon fils : pour la lui broyer ou l'envelopper, j'sais pas trop. J'gronde :

J'crois qu't'as pas compris un truc, alors j'vais t'la faire claire : c'est. Trop. Tard. Y a plus rien à faire pour moi. J'ai plus d'but dans la vie, sauf un, et j'ai ni l'envie ni la force d'm'en créer un nouveau. Toi ta vie commence enfin apparemment, alors tires-toi en profiter et laisse l'vieux chien galeux qu'j'suis lécher sa plaie dans son coin. Parce que j'vais finir par mordre si tu t'approches trop.

Et j'ai pas envie d'te mordre que j'aimerais rajouter. Mais j'le fais pas, y pourrait prendre ça comme un espoir de "rédemption", d'espoir ou d'j'sais pas quoi comme connerie.
J'me retourne pour r'monter et faire voguer c'foutu raffiot.

code par trush







Avatar dessiné par MadMax
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Réunion de Famille Empty
MessageSujet: Re: Réunion de Famille   Réunion de Famille Empty

Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Never Never Land ★ :: La Mer Imaginaire :: La Baie des Pirates :: Le Port Débauché :: La Zorra-