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Queens of Disaster Empty
MessageSujet: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyMar 16 Fév 2016 - 15:57

Ce topic fait suite à celui-ci.


Elle était trop énervée pour réfléchir, trop énervée pour voir qu'elle n'était pas seule. Ses bocaux de lucioles plein les bras, elle se traînait jusqu'au Grand Arbre avec une fureur maladroite, rage contre elle plus que contre tous les autres.

- Mais quelle conne, bordel, quelle conne... qu'elle râlait à voix basse, Green, comme si ça pourrait changer quelque chose. Comme si ça la ferait revenir au camp, comme si ça lui donnerait les amis qu'elle avait tellement peur d'avoir, en vrai. Comme si ça la soulagerait, comme si ça la ferait arrêter d'avoir peur, si peur des gens. Et elle continuait de grommeler à voix basse, se retenant de sangloter. Quel bordel, quelle paumée elle faisait.

Quelle ironie qu'au final, celle qui était la plus à même de la comprendre en ce moment ne soit pas si loin.

Green trébucha, lâcha une bordée d'injures destinées à la racine coupable avant de gémir : elle avait mal, en plus de ça. Elle avait mal au coeur et au corps, bordel. Trop fragile, heureusement que personne pouvait la voir.

Seulement, l'obstacle l'avait distraite de sa rage. Un peu coupée dans son élan, la Grincheuse s'était alors arrêtée, profitant du silence de la nuit pour respirer un grand coup.

C'est là qu'elle entendit un autre souffle, non loin d'elle.

Si c'était encore Pit, Chef ou pas, elle allait le décapiter.

Volte-face. Perdant deux bocaux au passage, la Soigneuse foudroya du regard la silhouette, qu'elle toisa avec hargne l'espace de 2 milisecondes très exactement.

- Y'A QU...

C'était pas Pit, c'était pas Laila. C'était la blondasse à l'air triste de plus tôt, celle qui avait eu l'air aussi à l'aise qu'elle plus tôt, c'est-à-dire absolument pas. C'était quoi, son nom, déjà ?

- Heu. Pardon.

Green voulut se baisser, ramasser les bocaux qui étaient tomber, ce qui n'eut pour effet que d'en faire choir plus. Soupir désespéré, juron. Putain, elle était trop vulnérable. Et devant témoin, en plus.

- Tu... t'es là depuis combien de temps ?

Elle osait même plus la regarder.
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Bambi
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyDim 13 Mar 2016 - 17:34

Son cœur tentait de s'arracher de sa poitrine, réaction à retardement. C'était un mélange de culpabilité, de soulagement et de peur qui explosait là dedans. La culpabilité d'avoir planté Laila, le soulagement d'échapper à tout ce monde, ce bruit, ces questions. Et la peur, maintenant, de se retrouver dans le noir à chercher son chemin. Comme le catalyseur de cette belle réaction chimique, un flot de larmes inondait ses joues. Rompez les barrages, rien ne va plus. La solution de tous les problèmes du monde, c'est de pleurer, c'est bien connu.
Elle s'était mise en tête de suivre la fille aux cheveux verts, pour retourner au camp, mais n'avait pas osé l’interpeller. Déjà, parce qu'elle pleurait, et que c'était nul, comme première impression, et ensuite, parce qu'elle n'osait pas. Elle maintenant, elle l'avait perdue. Elle pesta à voix basse contre elle-même, sa stupidité, et contre les racines qui la faisaient trébucher. L'avantage, c'est qu'elles faisaient trébucher tout le monde.

Une flopée d’injures résonna entre les arbres, et Bambi sourit. Elle se hâta vers la source du bruit, contente d'avoir retrouvé sa cible, et prête à se montrer, maintenant. De toutes façons, elle n'avait plus le choix. Elle était terriblement cramée.

- Tu... t'es là depuis combien de temps ?

Elle avait l'air sur la défensive, la soigneuse. Par terre au milieu de ses bocaux éparpillés, elle était la définition d'un fiasco. Cruellement, cette pensée donna à Bambi le courage de relever la tête, reprendre contenance.

« Pas longtemps. Je viens d'arriver, je- je te cherchais. »

Elle s'approcha timidement, se pencha pour ramasser un des bocaux. Il y avait des insectes, dedans. Des petites lucioles qui clignotaient furieusement, illuminant son visage par intermittence avec une intensité étonnante. C'était joli.

« Tu t'appelles Green. » elle avait oublié de le formuler comme une question. Elle se reprit. « Pas vrai ? »

Elle ramassa un nouveau bocal.

« Pourquoi t'en as pas pris moins ? Tu pouvais mettre plus de lucioles dans chacun, et les redistribuer une fois aux cabanes. »

Bambi, tu sais, donner des leçons pratiques aux inconnus n'est pas la meilleure façon de faire une bonne impression. En fait, c'est vraiment naze. Pas aussi naze que lui cracher dessus et insulter sa mère, mais plutôt très naze quand même.
Elle se mit à rougir en se rendant compte à quel point sa question était condescendante. Peut-être que Green avait de bonnes raisons de s'encombrer de bocaux. Peut-être qu'elle n'en avait pas, mais qu'elle ferait quand même mieux de s'occuper de ses fesses. Elle serra les deux qu'elle avait ramassé contre son cœur. Plantée debout comme une potiche. Sans aucune idée de conversation à relancer, à part le sujet des lucioles. Elle ne voyait pas comment parler du feu de camp, et de toutes façons elle n'en avait pas envie. C'était un désastre. Et d'elles d'eux, difficile de dire laquelle s'était le plus affiché.
Va pour les lucioles.

« Tu vas les relâcher, après ? »






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyJeu 17 Mar 2016 - 21:55


C'était plus facile de rester au sol, ramasser avec précaution les bocaux pour les remettre dans son sac un brin trop petit pour tous les contenir. Non pas que Bambi l'intimidait, loin de là, mais elle appréciait moyennement que quelqu'un soit témoin de sa maladresse.

On pouvait pas toujours avoir ce qu'on voulait, comme quoi.

- Pas longtemps. Je viens d'arriver, je- je te cherchais.

Green releva la tête, perplexe. Pour le coup, elle oublierait presque d'être farouche.

- ... hein ?

- Tu t'appelles Green. Pas vrai ?

- Heu, ouais.

- Pourquoi t'en as pas pris moins ? Tu pouvais mettre plus de lucioles dans chacun, et les redistribuer une fois aux cabanes.

La Grincheuse fronça les sourcils, pas franchement ravie de l'audace de la fille. Déjà qu'elles se connaissaient à peine de nom, manquerait plus que la blondasse lui explique comment faire son boulot. Avec morgue, la Soigneuse ramassa les bocaux contre elle et se releva, adressant un regard bien revêche à son interlocutrice. Elle essaya de la foudroyer du regard mais c'était difficile : fallait dire que Bambi en imposait pas vraiment. On avait plutôt envie de la réconforter... ou la kicker, au choix. Green se sentait hésiter.

- Tu vas les relâcher, après ?

Elle avait pas l'air décidée à la lâcher, et la Grincheuse ignorait si elle trouvait ça bien ou pas. D'un côté, c'était de la conversation et la conversation c'était nul. Mais d'un autre... tant qu'elles se parlaient, elle aurait autre chose à penser que son départ de la soirée.

- Bien sûr que j'vais les relâcher. Grommela-t-elle, de fausse mauvaise grâce. Juste pas tout de suite.

Après tout, les bestioles n'avaient pas encore accompli leur office. Green fixa les bocaux que Bambi tenait, hésita à les lui réclamer pis finit par abandonner : tant que l'autre les tiendraient, ils risqueraient moins de tomber qu'avec elle.

- Et j'avais pas envie d'en mettre plusieurs dans le même bocal. Déjà que je les capture sans leur demander leur avis, manquerait plus qu'elles étouffent.

Difficile de dire si elle était sérieuse ou non. Bon, elle ne souriait pas mais c'était habituel. Green soupira, mal à l'aise, avant de pécher une relance pour la conversation :

- Au fait, tu me cherchais pourquoi ? Y'a un problème ?

Peut-être qu'elle était malade, tiens. Ça leur donnerait de quoi causer.

Green se trouva pathétique de se sentir soulagée à cette idée.
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptySam 9 Avr 2016 - 23:10

Sans grande surprise, Green se braqua. Et c'était quelque chose qu'elle aurait pu prévoir et éviter. Une mère était censée calmer les esprits, pas vrai ? Pas causer encore plus de conflits. Elle avait l'impression d’enchaîner les conneries, depuis son arrivée. Entre les chasseurs qui refusaient systématiquement son affection, le feu de camp, et maintenant, elle se demandait sincèrement ce qu'elle foutait là.
Elle se contenta de hocher la tête, au bord des larmes, alors que Green lui expliquait ses considérations quand au traitement des lucioles. Elle aurait bien voulu dire qu'elle n'avait pas essayé de la vexer, ou de lui dire comment faire son job. Que son commentaire était innocent. Mais à vrai dire, elle pensait toujours que les méthodes de Green n'étaient pas très logiques.

- Au fait, tu me cherchais pourquoi ? Y'a un problème ?

C'est la partie délicate.
Elle pourrait répondre quelque chose qui se rapprocherait de la réalité, même si elle même avait du mal à l'exprimer. Elle pourrait répondre qu'elle avait peur du noir, qu'elle ne voulait pas rentrer toute seule, qu'elle voulait discuter, faire connaissance, peut-être un peu oublier ce qu'elle venait de vivre. Ou alors, tout simplement, que Green lui faisait de la peine, avec sa maladresse et ses trop nombreux bocaux. Mais les sourcils froncés et l'air peu avenant de la soigneuse la dissuadèrent. Elle le prendrait mal. Elle opta pour quelque chose de moins risqué : faire la blonde.

« Je sais pas rentrer toute seule. »

Ça marchait souvent, de faire la blonde. La fille paumée et un peu cruche qui ne sait rien faire par elle même. C'était flatteur pour l'interlocuteur, et Bambi était toujours prête à rendre ce service, intentionnellement ou non. Elle n'avait même pas besoin de feindre les larmes qui perlaient au bord de ses yeux.

« C'est que ça fait pas longtemps que je suis là, et quand je suis venue avec Laila il faisait moins nuit et j'ai peur de me perdre. En plus il paraît que la nuit, il y a des monstres. »

En fait, des monstres, il y en avait tout le temps. Ce n'est que leur nature qui variait d'une heure à l'autre, pour peu qu'on puisse parler d'heures. Mais Bambi n'était pas là depuis assez longtemps pour le formuler, ni voir autre chose que ce que Peter lui avait promis. Et cette remarque, à ses oreilles, ressemblait un peu trop à une plainte. Elle plaqua une main sur sa bouche.

« Enfin, c'est pas grave, si il y a des monstres ! C'est merveilleux, ici. Les gens sont gentils et- »

Sa voix faiblit un peu. Green n'avait pas l'air d'être du genre à s'extasier sur les merveilles de l'île. Ni aller rapporter les choses qu'elle pourrait dire. Alors elle finit par se taire.
Peut-être que c'était un peu trop évident, qu'elle mentait.






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyJeu 14 Avr 2016 - 22:56

Bambi n'était pas malade. C'était positif mais dommage aussi, un peu, ça leur aurait fait un chouette sujet de conversation. Pas le meilleur mais l'un des rares sur lequel la Grincheuse pouvait se montrer à peu près à l'aise.

- Je sais pas rentrer toute seule.

Green fronça les sourcils tout en fixant son interlocutrice, perplexe. Ce n'était pas l'envie qui manquait, pourtant elle ne la croyait pas. Pas avec la façon dont elle avait réfuté l'histoire de Pit plus tôt, pas avec la pertinence avec laquelle elle avait démonté ses méthodes de boulot.

Green resserra ses bocaux contre elle.

- C'est que ça fait pas longtemps que je suis là, et quand je suis venue avec Laila il faisait moins nuit et j'ai peur de me perdre. En plus il paraît que la nuit, il y a des monstres.

Sans savoir que c'était exactement ce que pensait la blondinette qui lui faisait face, Green se fit la réflexion qu'il n'y avait pas besoin d'attendre la nuit pour que les monstres arrivent. Elle n'allait pas le lui dire, de toute façon : ça aurait été prendre des risques que de râler ouvertement contre l'Île et puis bon, Bambi avait quand même l'air de vivre dans une bulle rose et légère, un peu. Elle n'allait pas la crever pour le plaisir.

Sauf que la Mère apprentie regretta visiblement ses paroles.

- Enfin, c'est pas grave, si il y a des monstres ! C'est merveilleux, ici. Les gens sont gentils et-

- C'est bon, te fatigue pas.

La Soigneuse avait parlé à voix basse, le ton un peu plus calme malgré sa méfiance.  

- T'as le droit de dire des trucs vrais s'tu veux, c'est pas moi qui iras te balancer.

Elle avait d'autres choses à faire et puis l'ambiance de délation instaurée par Pan ne lui plaisait que moyennement. Non pas qu'elle ait quoique ce soit à se reprocher à part des rêves bizarres mettant en scène son Chef, très occasionnellement.

Ignorant avec superbe le rouge qui lui était sans aucun doute monté aux joues, Green jeta un regard opaque à Bambi, laissant peser un silence entre elles avant de déclarer :

- T'es moins con que t'en as l'air, en fait.

Peut-être que Bambi ressentait plus de choses que ce qu'elle le montrait, peut-être qu'elle l'avait suivie pour éviter la honte, elle aussi. Green haussa les épaules dans un mouvement d'humeur, se découvrant psychologue le temps d'une observation. Mais c'était pas de sa faute, son cerveau partait trop vite parfois.

- Viens. On s'arrache.

Puis, d'un geste de la tête, elle enjoignit la Mère apprentie à la rejoindre. Autant marcher un peu, ça leur donnera l'air moins con.
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyJeu 5 Mai 2016 - 23:30



- C'est bon, te fatigue pas. T'as le droit de dire des trucs vrais s'tu veux, c'est pas moi qui iras te balancer.

Bambi fixa Green d'un air perplexe. A vrai dire, pas un seul gamin qu'elle avait croisé ne se serait permis de dire un truc de travers sur le Grand Arbre. Ils étaient tous excités, émerveillés, heureux. De ne pas aller à l'école, de jouer toute la journée et de se coucher à l'heure qu'ils voulaient. Pour eux, tout n'était pas rose, mais ça s'approchait de très près du bonheur. Et pour elle, aussi. Et tous ces problèmes, qu'elle avait, ils n'étaient pas pire que ceux qu'elle aurait pu avoir avant.
Qu'est-ce que c'était alors que ces trucs vrais ?
Ces trucs pour lesquelles elle pourrait se faire balancer ?

- T'es moins con que t'en as l'air, en fait.

Félicitations, Bambi, tu as l'air conne.
Elle ne savait pas très bien si elle devait se concentrer sur l'insulte, ou le compliment qui peinait à percer par derrière. Par principe, la blonde adressa un sourire poli (et un regard humide) à la soigneuse. Peut-être qu'elle était de ces gens qui ne savent pas faire un compliment sans le glisser dans une remarque acide. De peur de paraître trop fragile ou sincère. Bambi comprenait ce sentiment, sans pour autant avoir le cran de faire de même. C'était toujours mieux que de recevoir un compliment, avant de se retrouver à chialer dans la salle de bain de l'ami d'un ami parce qu'on lui avait annoncé qu'on avait menti.
(comment ça ça sent le vécu?)

« Je te suis. »

Elle rejoignit Green pour marcher à sa hauteur, deux épais bocaux toujours dans ses bras. La soigneuse avait la démarche de ses mots, des pas brusques et furieux, même sans être énervée. Bambi s’efforçait de tenir la cadence avec toute la grâce qu'elle pouvait, comme si il y avait quelqu'un d'autre pour les regarder. Elle, en tout cas, dévisageait l'autre jeune fille sans beaucoup de gêne. La couleur de ses cheveux, ce vert flashy comme une punaise, qu'elle ne trouvait pas aussi moche qu'il faudrait. Et ses sourcils froncés, cette trace rouge sur laquelle son regard ne cessait de revenir.

« C'est une peinture de guerre ? », demanda-t-elle comme on parle de météo.

Ça ne l'étonnerait pas, après tout beaucoup de gamins arboraient ce genre de parures. Pour imiter un peu fièrement les peaux-rouges. Ca n'avait pas l'air d'être le genre de Green, pourtant. Elle se rappela pourtant qu'elle en portait, également. Sa main se leva vers sa joue, là où elle avait tracé ces traits de charbon, déjà à moitié effacés par les larmes.
Mais Green n'aimait pas les déguisements, pas vrai ?
Elle n'aimait pas danser et chanter en tournant autour d'un feu.

« C'est joli. »

Cette remarque là n'était peut-être pas tout à fait innocente, malgré l'écarquillement de ses grands yeux.
Quoiqu'elle le pensait ! C'était joli, ce rouge sur blanc, rouge sur vert. Rouge sang, rouge guerrier. Malgré ses longues jambes, Bambi avait du mal à tenir le rythme.

« Quand tu parles de trucs vrais … Tu penses à quoi ? »






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyJeu 19 Mai 2016 - 22:30

Heureusement que ses cheveux verts encadraient son visage plus sûrement que des oeillères, sinon Green aurait vite pigé que Bambi la dévisageait. Et se serait énervée. Mais ceci n'étant pas le cas, la Grincheuse se contentait d'avancer sans rien dire, occupée à retrouver le chemin.

- C'est une peinture de guerre ?

Green ralentit, mit quelques secondes à comprendre de quoi Bambi parlait. Hésita à lui demander de quoi elle se mêlait, se ravisa : c'était mieux le trait que la brûlure, toujours. Et l'autre en rajoutait :

- C'est joli.

Bof. C'était un trait rouge, quoi. Un beau rouge, certes, mais pas de quoi s'extasier.

- Quand tu parles de trucs vrais … Tu penses à quoi ?

La Soigneuse fronça les sourcils, se retint de dire ta mère. C'était pas drôle de toute façon, c'était juste que... parler des trucs qui n'allaient pas sur l'Île, c'était dangereux. Criminel même.

Elle jeta un regard aux alentours, baissa le ton.

- Je pense au fait que y'a pas que des paillettes et des foutus arcs-en-ciel ici. Y'a aussi des monstres, des gens qui se blessent et qui meurent. Et si tu veux en parler, c'est ok. Je suis pas du genre à cafter.

Encore aurait-il fallu avoir des gens qui la supportaient pour ça. Ou des amis avec qui elle s'afficherait autrement qu'en faisant semblant de les détester.

Un temps, une hésitation.

- Et ouais, ça, elle désigna d'un geste emprunté le trait qui barrait son visage, c'est une peinture de guerre. C'est le Chef des Delaware qui m'a montré comment faire.

Sauf qu'il était mort, le salaud. Et qu'à chaque fois qu'elle y pensait, Green avait envie de le déterrer juste pour lui hurler à quel point il lui manquait. Ça faisait mal mais bon, c'était temporaire. Ici et de toute façon, ça finirait bien par passer.

Green était pas comme Soul, qui essayait de ne rien oublier. Son esprit avait besoin de répit, son coeur avait besoin d'être attaché au moins de choses possible. C'était ça ou sombrer, et sombrer... c'était hors de question. Tant qu'il restait debout, elle resterait debout aussi. C'était indiscutable.

Il y eut un craquement, à droite. Tirée de ses pensées, la Grincheuse tourna la tête pour voir un petit animal s'enfuir à travers les fourrés.

- Je me demande ce qui se passe si on se fait pincer.

Elle avait dit ça comme ça, réfléchissant à voix haute. C'était que le couvre-feu, c'était important. Enfin, assez. Ça dépendait de sur qui elles tomberaient.

- En fait, t'es Mère, toi, non ?

Ouais, d'un seul coup elle s'en souvenait.
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyVen 27 Mai 2016 - 15:50

C'était à croire que Green lui inspirait confiance. Elle n'avait pourtant rien pour, ni son ton acide, ni son perpétuel air revêche. Mais c'était un fait. Elle se sentait à l'aise, un peu trop même, prête à bavasser sur tout le chemin avec la grincheuse soigneuse. C'était souvent le cas, cet attachement pour les personnes autoritaires qui avaient le don pour la pousser à la crise de nerfs.
Peut-être était-elle un peu maso.

Green baissa le ton pour lui répondre, comme si elle s'attendait à ce que Peter en personne jaillisse d'un buisson.

- Je pense au fait que y'a pas que des paillettes et des foutus arcs-en-ciel ici. Y'a aussi des monstres, des gens qui se blessent et qui meurent. Et si tu veux en parler, c'est ok. Je suis pas du genre à cafter.
- Dans le monde ordinaire aussi il y avait tout ça.

Pas comme si elle l'avait expérimenté, personnellement. Mais même ! Elle apprécia tout de même l'effort de Green et lui sourit.

« Merci, quand même. Si j'ai un problème, je viendrai te voir. »

Elle n'était pas bien sûre de cette promesse, mais la fit quand même. Elle n'allait pas décourager les élans de gentillesse de la soigneuse, après tout ça.
Elles marchaient toujours, mais un peu moins vite, absorbées par leur semblant de conversation. Bambi hocha la tête quand Green parla du chef des Delaware. Elle ne savait pas ce qu'étaient les Delaware, mais conclut sans trop de difficultés qu'il s'agissait d'une tribu de peau-rouges. Elle n'avait encore jamais vu de peau-rouges, et c'était sur sa liste de choses à faire. En y pensant, elle se donnait l'impression d'être une touriste curieuse.
Elle sursauta un peu au craquement dans les buissons.

- Je me demande ce qui se passe si on se fait pincer.

Haussement d'épaule. Elle n'était pas là depuis assez longtemps pour le savoir.

- En fait, t'es Mère, toi, non ?

Elle hocha la tête à l'affirmative.

« Seulement apprentie. Chez les chasseurs. Ils sont … ils sont …. » les qualificatifs lui manquèrent. Même si Green l'incitait à dire ce qu'elle pensait, elle ne pouvait pas se résoudre à penser quelque chose de mal. « Intéressants. »

Ce n'était que le début, et elle pataugeait déjà, voilà la vérité. Aucun de ces gosses ne la considérait comme une figure maternelle, et ce n'était pas prêt d'arriver. Il y avait Maxence, pilier inébranlable aux mots rêches et au réconfort brute, et c'était tout ce dont ils avaient besoin. Elle, Bambi, faisait office de décoration. Ou d'une très invasive femme de ménage.
Ça donnait de quoi se décourager, pas vrai ?
(Elle ne comptait pas se décourager).

Elle reprit.

« Je pense pas qu'on puisse vraiment me confondre avec une garçonne. J'ai pas vraiment le profil. Et puis, hum. C'est mon vrai prénom. Bambi. » C'est vrai que ça prêtait à confusion, à vrai dire. Elle ne comptait plus les blagues qu'on lui avait fait à propos de cerfs et autres. « Ma mère voulait m'appeler autrement. »

Elle avait ajouté ça sans y réfléchir, sans penser une seconde que c'était des choses qui ne se disent pas. Sa voix était pensive, loin d'exprimer un quelconque ressentiment. Elle se demanda si sa mère lui manquait et ne trouva pas la réponse.
Elle changea de sujet.

« Si on se fait pincer, on aura qu'à dire que c'est ma faute. Que je me suis perdue sur le chemin des toilettes. Peter est indulgent avec moi. » pour l'instant. « Tu es soigneuse, c'est ça ? Ça doit être génial, comme job. »






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyDim 17 Juil 2016 - 0:39


Lorsque Bambi lui annonça qu'elle reviendrait vers elle en cas de problème, Green ne put retenir une grimace peu avenante : elle ne lui avait pas annoncé cela pour qu'elle vienne vers elle, plus pour l'encourager à parler à d'autres. Elle-même se voyait bien trop empruntée devant les confidences et, ne savait jamais quoi dire et finissait inévitablement par empirer les choses.

Heureusement, Bambi semblait être toute disposée à chasser le silence, elle.

- Seulement apprentie. Chez les chasseurs. Ils sont … ils sont ….

Green haussa un sourcil, jetant à la Cascade un regard à la dérobée. Seulement quoi ? Bourrins ? Brutaux ? Pénibles ? Epuisants ? Tous ces qualificatifs en même temps ?

-  Intéressants.

La Soigneuse fit la moue, peu convaincue. Bambi le pensait-elle vraiment ? De ce que Green avait pu constater, les Chasseurs étaient loin d'être les enfants les plus doux du Grand Arbre. La Cascade avait-elle vraiment assez de trempe pour s'occuper d'eux ? Max suffisait sans doute, mais la Grincheuse se doutait bien qu'un peu d'aide ne serait pas de refus (même si elle connaissait assez la Trois-Pattes pour savoir qu'elle ne l'avouerait jamais. Trop fière, la grognasse, comme toujours.)

- Je pense pas qu'on puisse vraiment me confondre avec une garçonne. J'ai pas vraiment le profil. Et puis, hum. C'est mon vrai prénom. Bambi.

Nouveau silence. Green resta songeuse, avant de marmonner :

- Pas de chance.

Elle pouvait bien rire, si ça se trouvait, elle s'appelait pareil avant. Ou pire.

- Ma mère voulait m'appeler autrement.

Ça devait être le père qui avait choisi, alors. Ou un truc du genre, Green n'en savait rien et ne se voyait pas trop demander. Elle-même se souvenait à peine de son propre géniteur : c'était à peine si, en se concentrant, elle pouvait se remémorer de son ombre sur le mur du couloir qui menait au salon.

Le cri qui suivait cette vision, par contre, restait gravé net dans son esprit. Ce n'était pas celui de son père, en même temps.

- Si on se fait pincer, on aura qu'à dire que c'est ma faute. Que je me suis perdue sur le chemin des toilettes. Peter est indulgent avec moi.

- Ça me va.

Qu'elle profite, la Mère apprentie, du premier temps d'émerveillement ici. Celui de Green avait été terriblement court, elle se surprit à lui souhaiter un meilleur sort.

- Tu es soigneuse, c'est ça ? Ça doit être génial, comme job.

Un pli amer vint barrer la bouche de la Soigneuse. Ce qu'elle aurait aimé lui mentir, lui dire que c'était vraiment trop super, de sauver des vies. Ça l'était, en réalité : elle n'était juste pas assez optimiste pour le voir, ne retenait que les aspects négatifs.

- C'est... éprouvant, en fait.

A elle de louvoyer, chercher ses mots.

- J'aime mes collègues, et mon Chef... il...

Il quoi, hein ? Terrain dangereux, trop personnel pour une première conversation, Green ferma sa gueule 3 secondes, se reprit et reprit :

- On bosse beaucoup. Y'a toujours quelqu'un qui se blesse dans cet Arbre, c'est difficile de toujours tout gérer. Mais honnêtement, je me verrai pas faire autre chose.

C'était le métier qui l'avait forgée.

Elle croisa les bras, comme si elle avait eu froid d'un coup. Et relança à mi-voix :

- C'est bizarre, que tu te retrouves à... heu, gérer les Chasseurs. C'est toi qui a demandé ou Peter qui l'a décidé ?

La deuxième solution lui semblait la plus probable mais bon : on pouvait toujours être surpris.
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyMer 31 Aoû 2016 - 23:39

Pas de chance, marmonna la soigneuse et Bambi était bien d'accord.
Si sa mère avait pu choisir, elle se serait appelée Jennifer ou bien Helen ou un prénom normal comme celui des autres filles du cours de danse. Sa mère avait toujours eu l'air excédée, en prononçant son nom, comme si elle avait du mal à croire qu'elle avait cédé à une telle fantaisie. Plus elle y pensait, et plus ça lui semblait bizarre, d'ailleurs, car sa mère n'avait jamais cédé à la moindre exigence, de personne, et tout allait toujours dans le sens qu'elle entendait.
Et pourtant elle s'appelait Bambi.

Elle reporta son attention sur Green, qui réfléchissait. Elle trouvait sa question pertinente, et n'en était pas peu fière. Les gens aimaient parler d'eux. La plupart, en tout cas.

- C'est... éprouvant, en fait.

Elle hocha la tête, l'air très compréhensif.

- J'aime mes collègues, et mon Chef... il...
- Soul, compléta Bambi doucement, pas peu fière non plus d'arriver à retenir tous ces noms.

Mais Green sembla abandonner la piste et tout ce qu'elle souhaiter dire sur le très sérieux chef des soigneurs. Dommage. Bambi aurait eu peu de choses à dire sur son propre chef, si ce n'est qu'il la terrifiait au plus haut point et peinait avec les rudiments de l'hygiène. Elle était à peu près sûre qu'un seul mot sur la question ferait apparaître une armée de ninjas des buissons et qu'elle irait au cachot. Elle commençait à retenir les histoires de hiérarchie, aussi.

- On bosse beaucoup. Y'a toujours quelqu'un qui se blesse dans cet Arbre, c'est difficile de toujours tout gérer. Mais honnêtement, je me verrai pas faire autre chose.

Elle hocha la tête de nouveau. Dans le Monde Ordinaire, elle avait regardé tous les épisodes de Grey's Anatomy, elle savait le glamour certain qu'entourait la profession. Et le gore, aussi. Elle se doutait qu'ils n'y voyaient pas que de petits bobos et piqûres d'abeilles. Mais elle n'y pouvait rien, c'était quand même sacrément classe, comme job.

« Ça doit être bien, de se sentir utile comme vous. Enfin, tous les groupes ont leur utilité, je suppose. »

Délicate question.

- C'est bizarre, que tu te retrouves à... heu, gérer les Chasseurs. C'est toi qui a demandé ou Peter qui l'a décidé ?
- Je gère rien du tout.

Elle sortit ça comme un réflexe, et c'était la triste vérité.

« En fait, c'est une histoire marrante. » fameux mensonge : il n'y avait rien de moins drôle. « Quelqu'un a mentionné l'histoire, le Disney, tu sais, Bambi. Avec le cerf. A la base, c'est un roman autrichien, je crois. Puis Disney l'a repris et – enfin, bref, il y a un chasseur, dedans, alors quelqu'un en a parlé à Peter. Et puis comme Maxence n'avait pas d'apprentie, et que j'ai dit que ça m'était égal ... »

En même temps, comment pouvait-elle savoir que ce groupe en particulier regroupait une telle concentration de cas sociaux ?

« Mais bon, maintenant c'est un peu tard pour regretter, non ? Je regrette pas. D'ailleurs. »

Elle fronça vaguement les sourcils, perdue dans ses pensées. Après ces quelques minutes de marche supplémentaires, elle commençait à distinguer les alentours du camp, quelques torches plantées de ci de là et une myriade d'autres lumières, plus haut. C'était beau, tout ce monde endormi, la nuit, avec pour seuls témoins les sentinelles sur leur fil. Et elles.
Elle se demanda si les autres, au feu de camp, avaient fini par se lasser. Il était tard. Quelle heure pouvait-il être ?

« Je crois qu'on arrive », fit-elle inutilement. « C'est vraiment plus sympa de marcher à deux, tu trouves pas ? On apprend à se connaître. »

Elle disait ça avec un certain entrain, alors même qu'elle avait appris très peu de choses sur la soigneuse.






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyJeu 22 Sep 2016 - 10:55

Elle ne gérait rien, c'était peu surprenant. Il fallait dire que les Chasseurs, dans l'ensemble, lui donnaient l'impression d'être de sacrés cas sociaux. Entre Gamer (pas méchant mais déphasé), Riddle (pas méchant mais flippant), Lace (pas méchante mais reloue) et d'autres, Green pouvait comprendre. Elle jeta un oeil à Bambi : elle ne la voyait pas s'occuper d'une telle équipe mais qui savait ? Peut-être que la Mère apprentie cachait une grande force derrière ses boucles et sa gêne apparente. On pouvait toujours être surpris, non ?

- En fait, c'est une histoire marrante. Quelqu'un a mentionné l'histoire, le Disney, tu sais, Bambi. Avec le cerf. A la base, c'est un roman autrichien, je crois. Puis Disney l'a repris et – enfin, bref, il y a un chasseur, dedans, alors quelqu'un en a parlé à Peter. Et puis comme Maxence n'avait pas d'apprentie, et que j'ai dit que ça m'était égal ...

Le Disney, ah oui. Green se rappela vaguement d'images sur un petit écran. Sa mère devait aimer la mettre devant, il lui semblait, mais le souvenir était flou.

- Mais bon, maintenant c'est un peu tard pour regretter, non ? Je regrette pas. D'ailleurs.

- Bah voyons.


Green haussa les épaules, pour la énième fois depuis le début de la conversation. Elle l'aurait regretté, à sa place. Et elle n'aurait pas su quoi faire non plus.

Au loin, les lueurs du Grand Arbre se rapprochaient. Green leva la tête ; même si elles apparaissaient floues dans son champ de vision, le spectacle restait magique. Les torches, les lucioles, les étoiles : c'était comme une théâtre de lueurs dans la nuit. Fragile devant l'image, la Soigneuse sentit sa gorge se serrer. Elle aimait tellement les lumières du soir.

- Je crois qu'on arrive. C'est vraiment plus sympa de marcher à deux, tu trouves pas ? On apprend à se connaître.

Peut-être : enfin, elles n'étaient pas devenues plus proches - pas vraiment - mais au moins Green pouvait mettre un nom sur le visage de cette Mère aussi socialement awkward qu'elle.

- Ouais. Peut-être.

Elles continuèrent d'avancer, mais Green se figea. Elle avait une idée, ça tournait et retournait dans sa tête depuis que l'Arbre s'était rapproché.

- Heu.

Ne pas avoir l'air trop brusque mais pas suppliant non plus. C'était dur, de communiquer.

- Ça... ça te va si on fait un détour ?

Elle connaissait un autre chemin mais ne pouvait pas faire autrement que de demander : laisser Bambi seule n'aurait pas été correct.
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptySam 1 Oct 2016 - 19:41

Bambi se mordit la lèvre. La soigneuse n'avait pas l'air très convaincue par son accès d’enthousiasme devant leur petite séance de papotage. La triste vérité était qu'elles ne se connaissaient pas beaucoup plus qu'avant le feu de camp. Si Bambi avait était excessif dans son débit de parole, Green n'avait lâché entre ses dents que le strict minimum, et probablement par politesse uniquement. Il y avait bien eu quelques pistes, quand elle avait évoqué ses collègues, sa peinture, mais elle avait toujours semblé se raviser juste avant de trop en dire.
Bambi, elle, était un livre ouvert.
Elle se sentait particulièrement stupide de se livrer ainsi. Peut-être que l'autre n'en avait vraiment rien à faire de sa gueule ?

L’Arbre se dessinait sous leurs yeux. En toute logique, c'est là que leurs chemins devaient se séparer. Bambi rejoindrait sa cabane à pas feutrés, à attendre de potentielles urgences qui ne viendraient pas (aucun chasseur ne viendrait à elle, après tout- pas quand ils avaient Maxence à la place). Et Green, Green retournerait à l'infirmerie, sûrement. Ou peut-être irait-elle dormir. Ils avaient des tours de garde, probablement. Elle ne se sentait pas de demander.

- Heu.

Elle tourna la tête vers la soigneuse, l'air interrogateur et peut-être plein d'espoir.

- Ça... ça te va si on fait un détour ?

Elle cligna des yeux deux fois, l'air encore un peu plus perplexe. Une question logique lui brûlait les lèvres, évidente. Pourquoi?

« Pourquoi pas ? » s'entendit-elle répondre.

Et elle sourit à Green, l'air encourageant. Un détour, d'accord. Elle essaya de ne pas montrer à quel point son crâne bourdonnait de questions. Elle avait vu trop de films d'horreur pour ne pas imaginer Green l'enfermant dans une cave pour la disséquer (pour la science, on vous dit), même si les chances étaient statistiquement inexistantes. Oh, on lui avait trop dit de ne pas traîner le soir avec des inconnus. Ça finissait par avoir des séquelles. Elle était très reconnaissante que Green ne soit pas dotée de télékinésie. La situation aurait été très gênante.
De toutes façons, elle avait accepté. Et elle ne voulait pas vraiment rentrer toute seule.

Elle emboîta donc le pas à l'autre fille sans plus de discussion. Jusqu'à ce que le silence se fasse pesant et que la curiosité prenne le dessus.

« Et c'est quoi ton … détour ? Exactement ? Je ne suis jamais passée par ici. »

Elle chuchotait, comme si son habituelle voix douce pouvait réveiller tout l'Arbre. Elle regardait à la ronde comme pour essayer de reconnaître le chemin. Et instinctivement, ses yeux se levaient vers le ciel noir et limpide comme une toile tendue, et la giclée d'étoile qui le constellait.

« Tu sais ce que j'aime ici ? C'est les lumières », confessa-t-elle.

Comme si elle ne pouvait pas s’empêcher de raconter sa vie, finalement, et ses états d'esprit déplorablement romantiques.
A cause des lucioles peut-être, elle avait dans l'idée que Green comprendrait.






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyDim 6 Nov 2016 - 21:59


Pour s'empêcher de se tordre les mains, Green les enfonça dans la poche de son sweater. Elle savait que sa requête était bizarre, regrettait déjà de l'avoir faite. Pour sûr, Bambi allait se foutre de sa gueule. Après tout, elles étaient proches du Grand Arbre. L'intérêt de faire un détour était donc inexistant.

Et pourtant.

- Pourquoi pas ?

Elle acceptait, c'était déjà ça. Confuse sans raison particulière, Green se hâte de se détourner, changeant la nature de leur trajet alors qu'elles auraient dû continuer tout droit. Elles ne s'éloignaient pas vraiment, en réalité : elles contournaient le Grand Arbre mais restaient presque dans la zone du campement.

Autour d'elles, la forêt se faisait plus touffue. Moins familière aussi, même si on était loin des pires endroits de la Jungle. Green fixait les contours des arbres, se rappelait du chemin. Elle avait plutôt bonne mémoire, pour ce genre de choses.

- Et c'est quoi ton … détour ? Exactement ? Je ne suis jamais passée par ici.

- Tu verras.

Ce n'était pas qu'elle s'amusait à garder le suspense, c'était juste qu'elle était concentrée à ne pas les perdre. Une Mère, c'était précieux - même apprentie. Elle-même n'en avait pas besoin - surtout pas - mais elle savait que les enfants les plus jeunes avaient de la peine à faire sans.

- Tu sais ce que j'aime ici ? C'est les lumières.

Green rit, un peu.

- C'est niais.

Mais son ton s'était radouci, légèrement. Elle comprenait.

Un temps, le terrain se modifia. Elle se trouva sur une pente familière, qu'elle grimpa d'un pas vif malgré les bocaux qui s'entrechoquaient dans sa besace. C'était drôle de voir comme la pensée de son but la rendait adroite, effaçait toute maladresse en elle. Comme quand elle soignait au fond, elle oubliait de se prendre la tête. Son visage s'éclairait même un peu, là, mais dans la pénombre, c'était difficile à voir.

La Soigneuse s'arrêta, palpant une paroi rocailleuse. Un ensemble de rochers imposants s'empilaient devant elle.

Green se pencha, laissa tomber son sac au pied de l'édifice naturel.

- C'est au sommet.

Elle tourna la tête, adressa un regard bref à Bambi.

- Si t'as besoin d'aide pour grimper, dis-moi.

C'était pas difficile, de jour. Mais on savait jamais.

Faisant fi de ses articulations brûlantes, Green se hissa. Le premier rocher était haut, les autres s'escaladaient comme des marches. Au sommet de la pente, ils formaient comme une sorte de point de repère. Un promontoire sur lequel dansaient certaines lueurs familières. Green progressait rapidement, jetant de temps à autre un coup d'oeil en arrière pour s'assurer que Bambi suivait.

Puis elles parvinrent au sommet et tout s'éclaira.

Les lueurs, c'étaient des lucioles. Des dizaines de lumières de toutes les couleurs, qui dansaient alors que non loin s'étalaient celles de Grand Arbre, plus lointaines mais plus vives encore. Au-dessus d'elles, il y avait les Etoiles et derrière, l'Océan. Parfois, quand Green le fixait, elle croyait danser aussi un éclat de lumière, au milieu des vagues. Et l'ensemble illuminait toute la nuit en une symphonie de couleurs, silencieuse. Mieux qu'au pied de l'Arbre.

Green se tenait au milieu du promontoire, un sourire retenu mais présent, presque serein sur le visage. Les insectes leur tournaient autour, intrigués par cette nouvelle présence. La Soigneuse inspira à fond, s'imprégnant du spectacle et de la quiétude de la nuit. L'espace de quelques secondes, elle en oublia presque Bambi.

Elle finit par se retourner vers elle quand elle s'en souvint.

- C'est ça, mon détour.

Pour une fois, aucune voix intérieure vint la féliciter de l'inutilité de sa remarque.
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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyMer 23 Nov 2016 - 12:16

- C'est niais.

Ouais.
Bambi haussa les épaules d'un air à peine désolé, assumant visiblement son innommable niaiserie. Elle suivait Green avec une certaine docilité, curiosité plus forte qu'inquiétude (si Green était une serial-killer, il y aurait eu des signes avant-coureurs, elle avait suffisamment vu Esprits Criminels pour le savoir). Le terrain se mit à grimper, et elle suivit l'autre fille sans trop de peine ; de l'avantage d'avoir de longues jambes.

- C'est au sommet. Si t'as besoin d'aide pour grimper, dis-moi.
- Non ça va.

Elle ne voulait pas avoir l'air trop sûre d'elle, ou prétentieuse. Mais elle ne voulait pas non plus avoir l'air d'une cruche incapable de monter un pauvre mur. Que ses années de danse soient autre chose que de longues séances de peine ! La seule difficulté était l'obscurité qui l’empêchait de voir où elle mettait les pieds, mais le problème était facilement contournable en faisant attention.
Bambi prêtait toujours aux choses une attention particulière.

Hissée au sommet, elle leva les yeux sur les lumières.

Le Grand Arbre éclairé semblait plus irréel, plus fantastique encore que de jour, comme un lointain village à travers le verre d'une boule à neige. Une centaine de lucioles éclairaient la pierre sous leurs pieds d'une étrange lueur verte. Rajoutez les étoiles, rajoutez l'océan. Les couleurs qui se mêlaient et se complétaient sans aucun faux-pas. C'était le genre de visions qu'on pouvait peindre ou rêver ou voir dans un Disney sans jamais oser penser avoir sous les yeux.
Elles avaient des lucioles dans les cheveux.

- C'est ça, mon détour.

Sans plus attendre Bambi se mit à chialer.

En haute fidélité à son surnom, des chutes du Niagara miniatures et sans avant-propos. En deux secondes top chrono ses yeux et ses joues étaient roses et inondés, sa respiration hachée et son visage entièrement pathétique. Un classique Bambi. C'était comme une réaction instinctive. Derrière son surplus d'émotion elle se sentit très désolée pour Green. La pauvre ne devait sans doute rien comprendre.

« Désolée », arriva-t-elle à articuler entre deux hoquets.

Elle renifla avec élégance et s'essuya la joue du plat de la main.

« Le prends surtout pas mal, c'est vraiment très beau hein. »

La fin de sa phrase se perdit dans un couinement et un nouveau sanglot. Oui, il ne fallait pas mal le prendre. C'était normal. Bambi pleurait de tristesse, de colère, de joie, et aussi d'émotion. Bambi avait déjà pleuré parce qu'une fleur avait réussi à pousser entre deux plaques de bitume et qu'elle avait trouvé ça vraiment, vraiment trop beau.
Alors vous imaginez bien ….

« Tu sais que les lucioles brillent à cause d'une enzyme qui réagit avec le dioxygène de l'air ? C'est comme ça que les femelles attirent les mâles », expliqua-t-elle.

L'air infiniment sérieuse, le nez rouge, comme pour se distraire elle-même de sa crise d'émotions.






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MessageSujet: Re: Queens of Disaster   Queens of Disaster EmptyMer 23 Nov 2016 - 16:47

Elle chialait. Comme ça, sans aucune gêne, elle pleurait comme si Green venait de la frapper. Cette dernière la fixa avec des yeux ronds, incapable de savoir comment réagir. Elle était censée consoler la Mère, peut-être ? Sauf qu'elle ne savait absolument pas comment s'y prendre. Et puis bon, elles ne se connaissaient pas, non plus.

- Heu.

Elle était constructive.

- Désolée.

Green voulut lui dire que c'était pas grave, mais elle ne voulait pas interrompre Bambi.

- Le prends surtout pas mal, c'est vraiment très beau hein.

Bien sûr que c'était beau, c'était pas sa planque à elle pour rien non plus. Mais beau à en pleurer, comme ça ? C'était légèrement exagéré. Franchement gênée désormais, la Grincheuse fixait ses pompes avec obstination. Et maintenant, quoi ? Les lucioles, indifférentes à la gêne ambiante, continuaient de leur voler autour.

- Tu sais que les lucioles brillent à cause d'une enzyme qui réagit avec le dioxygène de l'air ? C'est comme ça que les femelles attirent les mâles.

- ... hein ?


La Soigneuse releva la tête : Bambi avait l'air mortellement sérieuse, faisant preuve du même degré de nerdness que tout à l'heure, au feu de camp, après l'histoire de Pit. Le regard de Green fila jusqu'aux insectes lumineux.

- Attends.

Elle fronça les sourcils et quelque chose se décoinça dans son expression.

- Tu veux dire que toutes ces lucioles sont juste... en train d'afficher qu'elles ont la dalle ?

Elle eut grand peine à terminer sa phrase, et pour cause : un sourire d'abord nerveux puis franchement hilare lui déchira les joues. Le rire la saisit comme une vague, elle ne put pas lutter. Il fallait dire que l'idée que son coin secret de l'Île soit en réalité un baisodrome de lucioles avait de quoi faire réagir. Pliée en deux sous l'hilarité, la Soigneuse tenta de reprendre sa respiration :

- C'est tellement... pas discret... comme signal !

Elle avait de la peine à s'arrêter. Fallait dire aussi que ça faisait longtemps qu'elle ne s'était plus marrée ainsi.
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