Tinkerbell est une fée, LA fée de Peter.

Monomaniaque, pour elle tout tourne autour de Lui. C'est pour cela qu'elle a quitté le royaume des fées et cessé de grandir.

Fée très coquette, elle est toujours très apprêtée et porte de magnifiques robes de feuilles vertes qui mettent en valeur ses yeux bleus. Ses cheveux sont le plus généralement ramenés en chignon. Elle a tendance à l'embonpoint, car elle ne se prive d'aucun plaisir de la vie, notamment de l'ambroisie, nourriture emblématique des fées. Habituée à la vie avec les perdus, elle s'est mise à consommer la nourriture humaine.

Éternelle adolescente, elle ne peut connaître qu'une seule émotion à la fois, brutale et démesurée. Généralement joyeuse au contact de Peter, elle peut rapidement faire la moue si celui-ci la néglige. Jalouse de la moindre fille/femme qui pourrait chercher les faveurs de son bien-aimé, elle peut se mettre dans des colères rouges qui peuvent l'amener à la pire des traîtrises. Aussi ses sautes d'humeur sont connus de tous.

"Jeune fée, j'ai découvert l'Amour. Un amour bien plus intense que le soleil d'été. Ce jour là, aux jardins de Kensington - dans le monde ordinaire - mon regard s'est posé sur un petit homme, un enfant-oiseau nommé Peter. Quand nos regards se sont croisés, j'ai su. J'ai su qu'il serait mon roi et mon royaume. Son regard intense et son sourire malicieux avaient conquis mon cœur et mon âme...
Aux prémices de l'île, tout était merveille. Nous étions tous les deux, ensemble pour toujours. Un grand arbre poussa sur la terre de nos premières danses. Il était notre château et nous étions heureux.

Après une décennie, l'été prit fin. Le vert laissant place au rouge orangé. Les rires laissant place aux silences. Mon roi se sentait seul, j'étais là pourtant, MOI pour lui, pour toujours !

Peter ne voulait plus de moi ? Et bien tant mieux car c'est moi qui ne voulait plus de lui !!!
Je laissai là cet ingrat, seul, assez longtemps...
Au moins quelques heures, ou au pire quelques lunes, s'étaient écoulées, diluant le rouge de mon cœur, et Peter me manqua de plus en plus. Comment allait-il sans moi ? Me cherchait-il ? Oui, oui, évidemment !

Je volai à toute allure vers l'Arbre quand j'entendis plein de petits cris qui semblaient suivre une mélodie.
Peter était là, dansant et jouant de sa flûte pour de petits animaux charmés et charmants.
L'été revint et avec lui, le sourire de mon Peter.

Peu de temps après, trois minutes et un siècle plus tard, l'automne réapparut et Peter disparut comme à son habitude. J'interrogeai chacune des petites bêtes qui le suivaient habituellement partout. Aucune ne savait où était Peter. Alors je montai pour la énième fois une petite armée prête à fouiller chaque recoin, chaque feuille de l'île pour retrouver mon bien-aimé. Sans surprise, je le trouvai seul et esseulé, lassé de son jeu, pestant contre l'ennui, les mères et je ne sais quoi encore. Je compris avec effroi que je ne suffisais pas et ne suffirait jamais à Peter. Mais je chassai cette pensée parasite, retrouvant ma joie une fois près de lui. Si je continuai tous mes efforts je pourrai enfin combler l'entièreté de son cœur.

Puis vint la soif d'aventure, Peter se mît en tête d'explorer l'île de fond en comble, de la plus haute montagne à la plus petite caverne. Les animaux nous accompagnèrent, formant notre escorte royale.

Sa magie fît apparaître les premières tribus indigènes. Et avec eux les premiers dangers. Les filles ! Toutes enchantées par mon roi, l'accaparant, me le volant ! Dans ces moments, Peter me délaissait, ce n'était pas sa faute mais bien celle de ces affreuses sauvageonnes ! JE LES DÉTESTAIS et je les déteste encore !
Heureusement, certaines s'ennuyaient rapidement de ses jeux et Peter les oubliait aussitôt, revenant à moi, sa reine, sa fée.

La guerre entre Peter et leur capitaine fit rage. Il nous fallait des guerriers ! Peter amena au cours des siècles de la guerre, des garçons pour nous aider à combattre ces flibustiers et saltimbanques. Cela n'avait évidemment aucun rapport avec le manque de compagnie et la solitude de Peter puisque j'étais là. Ils étaient simplement utiles.
Ces garçons, ses "Perdus" comme Peter aimait à les appeler, servaient mon Roi avec zèle et bonne humeur, agrandissant l'Arbre et mettant au point moultes stratagèmes pour se défaire de nos ennemis.

Elle comptait des histoires et apaisait les bobos de tout le monde. Mais à mes yeux, tout cela n'était qu'un apparat, un piège ! Je la voyais tenter d'attirer Peter rien que pour elle. Heureusement, la guerre eût raison de ses basses manigances et Peter me revint, mon éternel amour.

Il y eut d'autres perdus, d'autres mères, d'autres histoires, d'autres bobos et bien d'autres tentatives de m'arracher mon bien-aimé !
Cet équilibre compliqué fonctionnait tant bien que mal, malmenant mon cœur au gré de ses humeurs, jusqu'à l'arrivée du Givre...

J'ai bien tenté de l'en sortir, de faire fondre son tombeau de glace. J'ai même demandé l'aide des mères... Tout est perdu, fixé par le froid glacial, mordant mon corps, mon âme et mon cœur. Peter n'est plus, il m'a abandonné, oublié comme il oublie tout et tout le monde. J'en mourrai, je l'ai toujours su.

C'est notre amour qui le libéra - et Peter sortit enfin de son cocon de givre pour me revenir. Roi pour sa Reine Tinkerbell - quelque soit les autres reines auto-proclamées - éternel et rien qu'à moi.

Mais le Givre Mortel a fait sa part, Peter n'est plus tout à fait le même. Moi qui dors auprès de lui, je sens que sa magie n'est plus aussi éclatante, de même que sa joie, son arrogance et sa soif d'aventure. Mais peu importe, puisque je suis près de lui, maintenant et à jamais.

Vous trouvez que je ne parle que de Peter ?
Mais Peter est l'Amour, Peter est l'île, Peter est tout, les étoiles, les papillons, les enf... Non, oublions-les. Il n'y a que Peter et moi !

Tinkerbell est amoureuse de Peter même si cela n'est pas réciproque. Elle y croit dur comme fer au point qu'elle se montre particulièrement possessive et jalouse dès que quelqu'un s'approche - en particulier si c'est une fille.

Elle a tout abandonné des fées, royaume, coutumes et congénères.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Tink ne dors pas contre Peter, mais a ses propres appartements qu'elle appelle son boudoir et qui est incrusté dans un mur de la chambre de Peter au cœur de la maison sous terre.

Ses émotions l'emportent sur sa raison, aussi elle ne peut en ressentir qu'une à la fois, aussi puissante qu'un tsunami et brûlante qu'un brasier :

• Joyeuse. La joie est son émotion la plus commune surtout lorsqu'elle est aux côtés de Peter. Cela fait d'elle, une fée de bonne compagnie tant que sa jalousie ne pointe pas le bout de son nez. Il n'est pas rare de la voir virevolter autour des Perdus que ce soit lors de leurs tâches ou de leurs aventures.
  

• Triste. Tink est assez souvent triste car Peter n'a pas le comportement d'un amant digne de ce nom ! Mais Tink ne désespère pas qu'il change un jour, un espoir qui la consume bien plus qu'il ne la remplit.
  

• Boudeuse. La bouderie est le sport favori de la petite fée qui n'aime pas que les choses n'aillent pas dans son sens. Alors elle s'isole et boude comme une petite fille. Cela peut durer variablement entre une minute, une semaine ou un millénaire.
  

• Jalouse. Eh oui Tinkerbell est tellement folle de Peter qu'elle ne le partage avec personne. Surtout s'il s'agit d'une fille, perdue, indigène, fée, sirène ou monstre. Peter n'a le droit de partager ses aventures qu'avec Tink !
  

• Colérique. Dès lors que la jalousie pointe son nez, la colère s'empare du cœur de Tink et son corps entier se pare alors d'un rouge vif. Pas le choix, elle doit récupérer Peter quoi qu'il en coûte. Au risque de faire les pires bêtises ou alliances possibles. Méfiez-vous de Tink la terrible !
  

Je vole en direction du plus haut arbuste faisant face au juge. Le procès va s'ouvrir d'ici quelques minutes. Toute la troupe est réunie, bruyante et impatiente pour le spectacle de la journée !
Du haut de ma feuille je ne verrai pas le présumé coupable mais ce n'est pas lui ni même le procès qui m’intéresse. J'attends avec impatience l'arrivée de notre experte ès rhétorique.

Bang! Bang! Bang!
Le marteau fait taire l'attroupement et l'honorable juge apparaît emmitouflé dans sa longue robe de velours rouge à col blanc. Il est ridicule, la robe est bien trop longue, elle irait mieux à Peter.

"Aujourd'hui s'ouvre le procès entre deux de nos garçons perdus préférés pour vol de bonbons !" Le petit juge hurle en direction de la foule. Je ne prête plus guère attention au discours d'introduction de l'affaire et je guette la partie accusatrice. "Le coupable présumé est ... pour vol de bonbons au chocolats noir, blanc et au lait ... que les avocats des parties entrent en scène !"

Avocado se lève lentement - ovation du public -  et regarde la foule qui se tait enfin alors qu'elle sonde chaque âme. Je n'en perd pas une miette et tente de reproduire sa démarche assurée. Aujourd'hui, elle est mon héroïne, la seule à qui je prête attention - mis à part Peter mon bien-aimé.

Elle commence sa plaidoirie désignant le coupable du doigt, appuyant chaque mot avec élégance, elle fait craindre une sentence exceptionnelle ... Je suis subjuguée par son assurance, sa détermination et sa prose. J'aimerai tellement être comme elle pour que Peter me voit enfin telle que je suis, resplendissante, assurée, déterminée à être son unique Reine de l'Arbre.

L'accusation prend fin, c'est l'heure du premier entracte et les perdus s'affairent à trouver sandwichs et boissons. Deux garçons s'approchent de moi en bavardant, ils ne m'ont pas vu.
"- Tu sais la dernière ? Sur Avocado ?” demanda le premier.
“- Non, vas-y raconte !” s’enquit le deuxième.
“- Bah c'est la rumeur du moment, ça m'étonne que tu saches pas. Ben Avocado, elle est folle dingue amoureuse de Peter, t'y crois toi ?”
“- Waouh mais c'est interdit !” s’interloqua-t’il. “Peter ne va pas être content !"

QUOI ? AVOCADO ET MON PETER ? NON, NON, NON ! JE DÉTESTE AVOCADO !