Venez donc !
Approchez.
N'ayez pas peur ! Pas tout de suite.
Tendez donc l'oreille, que je vous conte une légende vivante et immortelle.

L'histoire du pirate le plus redouté des sept mers; de tout les temps, du plus clément au plus tempétueux, et même au delà.
Celui qui fut le maître d'équipage de Barbe Noire*.
Le seul homme dont Barbecue** ai eu peur. Et dois je vous rappeler que Barbecue effrayait Flint*** lui même !

Le terrible capitaine James Hook Crochet !

Oh, déjà, je vous vois frissonner ! Rien que son nom suffit à faire trembler les carcasses des plus vaillants.
Sa réputation est telle que les plus courageux réfléchirons à deux fois avant de le regarder droit dans les yeux.
Leur couleur d'un bleu glacial rappelant les délicates fleurs du souvenir; myosotis, est, disent ceux qui ont croisé le fer de son regard, inoubliable.
L'on dit qu'au fond de ses prunelles froides il est possible d'entrevoir le reflet des flammes de l'Enfer lorsqu'il s’apprête à vous y envoyer.
Il vous transperce de part en part, vous traverse à la façon d'un sabre, qu'il dégainera sans sourciller si vous ne vous écartez pas de son chemin à temps !
Que vous soyez ennemi ou l'un de ses chiens de matelot, prenez garde, car sa cruauté ne possède aucune limite.
Capable de se montrer aussi menteur qu'injuste, sa bonne tenue et son sourire peuvent être trompeurs.

Ses longs cheveux d'un noir d'encre, pareils à des chandelles ténébreuses encadrent son visage blafard que l'on imaginerait sans mal être celui du mal en personne.
Ni beau, ni laid.
Des traits durs et dignes, témoignant de l’expérience et de sa course contre le vent et le temps, marqué autant par la haine que par la finesse de ses expressions tantôt retenues, parfois délicates et d'autres fois diaboliques.
Indéchiffrables lorsqu'il s'en donne la peine.

Un homme d'action, mais aussi d'érudition. D'une intelligence aussi fine que sa lame, vive comme les flammes qui brûlent en son âme.
De bon goût et de bon ton, en bonne et due forme, des allures d'aristocrate hautement soucieux des bonnes manières auxquelles il voue un véritable culte.

D'un charme et d'un charisme exerçant une étrange fascination sur la majorité, il se part à la mode de Charles II.
On raconte que son intérêt pour la bienséance est tel qu'il juge inconvenant de monter à bord d'un vaisseau capturé par ses soins dans la même tenue qu'il portait durant l'assaut.
C'est vous dire s'il à belle allure distinguée !

Je dois vous prévenir, en toute confidence qu'il est de mystérieuse notoriété qu'il aurait fréquenté un célèbre collège privé dont il aurait hérité les nobles traditions.
Et j'ose ajouter, mais surtout gardez ça pour vous, que Hook n'est pas son véritable nom ! Les plus informés disent que si sa véritable identité était amenée à être dévoilée, alors ce serait tout le pays qui se retrouverait à feu et à sang !

Non non non.
Écoutez bien.

Son nom, il le tient de ce qui lui sert de main ! Et tenez vous bien de ne pas la lui serrer s'il vous la tend ! Il vous en coûterait le prix du sang.
Car à la place de sa droite se dresse ni plus ni moins qu'un terrible et tranchant crochet qu'il n'hésite jamais à abattre, déchirant la chair sans rechigner.

Poétique n'est ce pas ?

Rien de moins étonnant car ce gentleman en est féru, de poésie. Il sait autant apprécier les combats acharnés conclus par la mort que le rouge d'un bon vin longuement maturé.
Claveciniste honorable, son crochet ne l'empêche en rien de ravir les oreilles, pour autant qu'elles soient éduquées, avec de la musique douce, et la vue d'un beau bouquet de fleurs fraîches lui soufflera un sourire volé, car comme tout les pirates, il existe en lui une part non négligeable de féminité, ce qui fait aussi de lui un homme d'intuition.

Malheureusement, la compagnie instruite et raffinée se trouvant être une denrée rare chez les forbans, ce sont la des plaisirs délicats qu'il ne peut que trop rarement partager.

Le capitaine ne se sent jamais aussi seul qu'entouré de ses hommes qu'il méprise abondamment.
Pour l'immense majorité issus d'une caste bien inférieure, le fossé social s'en fait profondément ressentir.
La solitude le pèse et le plonge parfois dans des humeurs dramatiques.
S'enfonçant dans ses songes en eaux sombres, le son de la faux mortuaire ricoche dans le lointain.

Pour James Hook, la mort prend la forme d'un immense crocodile, et son chant celui d'un tic tac incessant.
L'horrible jour ou sa main fut tranchée par son ennemi mortel, elle fut également cruellement jetée à la bête reptilienne, qui depuis réclame la suite de son repas tellement elle s'est régalée de l'entrée.
La créature affamée ne le lâchera jamais que jusqu'à son trépas, fidèlement accompagné de son morbide tic tac que le capitaine redoute jusqu'aux confins de ses plus noirs cauchemars.
L'abominable crocodile se trouve être l'unique chose dont Crochet ai peur. Ça, et, raconte certains, la vue de son propre sang qui serait, selon les légendes, d'une couleur insolite.

Comment ?
Ah !
Vous voulez en savoir plus sur le coupable de ce fantastique crime !
L'ennemi juré !
Sa nemesis !
Connaître l'identité du fauteur de trouble, de celui qui a plongé le capitaine dans les méandres de ses tourments. Créé aussi soudainement que souvent le spleen chez cet homme pourtant pétri d’expériences et de responsabilités !
Le pépin dans sa botte, le cafard qu'il voudrait écraser de cette dernière ! L'épine dans son os. Le tracas éternel. L’infatigable désagrément. L'amertume bileuse qui parfume tout les plats de son quotidien.
QUI !
Qui a donc pris sa main pour la jeter aux crocs du croco ?

Il ne s'agit de personne d'autre que l’infâme, l'insupportable, l'insurmontable et insubordonnable
PETER PAN !

Un enfant volant qui s'amuse à ses terribles dépends et prend part à toute ses préoccupations.
Crochet le hait du plus profond de son cœur sombre, et il n'y a qu'en la présence de ce gosse que le capitaine perd toute raison et prestance, capable jusqu'à même d'en oublier les bonnes manières qui lui sont si chères face à cette arrogance, ces effronteries indisciplinées et volatiles si rattachées à l'enfance.

Le seul bien qu'il pourrait souhaiter à ce gamin est une mort rapide, et l'envie de mettre fin à sa jeunesse éternelle d'un bon et définitif coup de crochet est devenue plus encore qu'une obsession.
Une idée fixe.
L'homme est hanté par cet enfant démoniaque dont la présence envahie toute ses pensées, retournant son esprit jusqu'à la folie comme s'il s'agissait d'un coffre à jouets.

Mais Hook, lui, ne joue pas.
Il n'hésitera pas à entailler autant la chair que les règles du jeu, se rendant aux sommets de la perfidie pour parvenir à ses fins.

Pour Crochet, la seule aventure qui vaille la peine de toute ces peines est celle durant laquelle il mettra un terme à la fabuleuse existence de Peter Pan.


* Barbe Noire : Edward Teach, connu sous le nom de Barbe Noire (en anglais : Blackbeard), célèbre pirate anglais qui a opéré dans les Antilles et sur la côte Est des colonies britanniques en Amérique.

** Barbecue : Dans L'Île au trésor, Long John Silver connu sous le nom de Barbecue, le maître coq ou encore cochon rôti, est un pirate unijambiste avec une béquille, engagé en tant que maître coq à bord de l'Hispaniola dont il recrutera une bonne partie de l’équipage. Il a été le quartier-maître du vaisseau pirate le Walrus, commandé par le capitaine Flint.

*** Flint : Dans l’Île au trésor, James Flint est le capitaine du vaisseau pirate le Walrus.


   

Capitaine du Jolly Roger, alias le Cannibale des mers.
Crochet. Par ce que sa main droite est remplacée par un crochet de métal solide et affûté.
Il possède toute une collection de crochets et autres appendices de diverses formes pour diverses situations.
Possède un porte cigare conçu par ses propres soins qui lui permet d'en fumer deux à la fois.
Longs cheveux et belle moustache noires
Regard mélancolique, sauf lorsqu'il vous embroche.
Une lumière rouge s'illumine dans ses yeux myosotis lorsqu'il s’apprête à tuer.
Éventre avec dignité
D'un courage indomptable.
Conteur réputé
Possède toujours sur lui une épouvantable drogue concoctée à l'aide du mélange de toute les bagues à poison qu'il a récolté durant sa carrière. Un liquide jaune inconnu de la science, le plus violent des poisons qui ai jamais existé. Il le garde au cas ou il se ferait capturer par l'ennemi.
Sa démarche témoigne d'une nonchalance distinguée.
Il a le culte des bonnes manières, il considère qu'en elles résident tout ce qui importe vraiment.
Facilement offensable.
Il parle seul, souvent, dans son bureau. Il y fait les 100 pas.
Lorsqu'il est d'humeur triste, il parle de lui à la troisième personne.
Tic Tac. Terrorisé par le crocodile géant qui le poursuit. S'en fait même des cheveux blanc.
Traite ses hommes comme des chiens, et ces derniers lui obéissent comme des chiens.
Il peut en abattre un pour un oui ou pour un non.
Il sait quand ses hommes mentent.
Bonne intuition.
Bonne éducation. Belle érudition. Élégance de la diction, même lorsqu'il jure.
Jamais aussi sinistre que lorsqu'il fait preuve de courtoisie.
Honorable claveciniste.
Aime la musique douce et les jolies fleurs.
Hait profondément Peter Pan; son éternel ennemi. Il ne supporte pas son arrogance et ses effronteries.
Face à Peter Pan, il oublie ses bonnes manières,perd la raison et toute prestance. L'enfant le rend fou.


   

Le magnifique, sauvage, mystérieux et dangereux Pays Imaginaire.  Pour Hook, il est à la fois une malédiction et le mirage de ses aventures passées. Sur combien d’île avant celle ci lui et son équipage s'étaient-ils échoués ? Combien de villages pillés, de trésors cachés, de familles abandonnées au gré des vents et marées ?
Celle ci sera t-elle la dernière ? Fera t-elle office d'heureuse Tortuga ou d'un sinistre cimetière pour flibustiers ?

Le Capitaine voue une passion qui n'est en réalité que folie pour ces contrées magiques, territoire fertile et terrain de jeu de son maudit et éternel ennemi; l'enfant Roi. Son obsession ne prendra fin que lorsque le maître des lieux rendra son dernier souffle. Alors, en cet instant espéré depuis des lunes, le Jolly Rogger déploiera ses voiles et voguera vers d'autres cauchemars.
   

Le passé. L'avant crochet. Lorsque le capitaine pouvait jouer du clavecin de ses dix doigts est un temps qui semble n'exister que sous la forme d'histoires que l'on se raconte sous le blafard clair de lune. Tantôt pour s’émerveiller, parfois pour s'effrayer, souvent pour nourrir la légende, la faire vivre par delà les mers, dans l'imaginaire. Distiller son poison, sa peur dans les esprits plus ou moins jeunes.

En de régulières occasions, si vous le fréquentez, ce qui n'est pas donné à tout le monde, Hook lui même jettera de nouvelles anecdotes à rajouter au récit décousu, des pièces supplémentaires au puzzle qui dépeindra la vie folle d'un homme qui semble sorti droit des Enfers, qui n'a peur de rien, ou presque rien, craint par les plus effrayants, respecté par les plus grands.

De nombreuses chansons à son sujet se font entendre sur le pont du Jolly Roger ou ailleurs, entonnées par les pirates pour se donner du baume au cœur et du cœur à l'ouvrage. Tendez l'oreille, soyez attentif, et vous en saurez peut être plus sur le mystère fascinant du vécu de James Hook.
   

Peter Pan, le maudit enfant qui vole.
Dans les cieux, dans les rêves. Mais aussi la raison.
Car il semblerait bien que le jeune roi de l'imaginaire ai chapardé celle de Crochet, s'en saisissant, la tordant, jouant avec comme on joue avec un casse tête, finissant par s'accaparer toute l'attention et plus encore du capitaine.

Il avait commencé par lui prendre la main, comme on devançait son adversaire durant une partie, et depuis lors, Peter Pan avait pour toujours gardé ce coup d'avance, s'amusant et riant de ce qu'il considérait comme un jeu, tandis que James Hook lui, en devenait littéralement fou furieux.

Cette main tendue arrachée coupée nette et jetée au crocodile avait scellé leurs destins, les réunissant dans cette folle danse dont, jusqu'alors, le meneur n'était pas le plus grand.
Une course en rond sans fin.

Peter Pan volait vers les aventures, Hook à sa suite, le poursuivant, obsédé à l'idée de l'embrocher, et juste derrière lui, le crocodile géant affamé qui claquait de sa robuste mâchoire; salivant d'avance après s'être régalé de l'entrée, du plat principal promis depuis trop longtemps.
   

- James Hook semble être présent sur l’île à bord de son navire; le Jolly Roger, depuis toujours, et depuis toujours en tant que son Capitaine.

Durant L'Invasion de Cauchemars

- Hook lance une expédition en haut de la montagne enneigée afin de récupérer la fleur de Brise-Songe avant Peter Pan. Il réussira à récupérer un pétale de celle ci au prix de la vie de nombreux pirates, mais réussira ainsi à briser le sort qui les enchaînait.

Durant La Pluie Salée

- Hook et Pan combattent fer contre fer dans un formidable duel, et le capitaine l'emporte face à l'enfant roi ravagé par la haine. Contre toute attente, Hook ne le tue pas, car il sait que sa victoire est entière.

- Hook fonce à l'attaque du typhon lui même et fait face à l'immense monstre qui l'habite, la bataille contre le démon tentaculaire fait rage. L'équipage en sort victorieux bien qu'il essuie de nombreuse pertes humaines

Durant le Givre Mortel

- Hook organise un grand bal à bord du Jolly Roger durant lequel le givre s’immisce dans trop de cœurs et de corps. Le capitaine devient seigneur des orbleus et part à la conquête de l’île imaginaire, soufflant son épouvantable froid jusqu'aux fins fonds de ses contrées magiques.

- Après une lutte féroce, Peter Pan parvient à libérer le pays imaginaire de l'hiver éternel, y mettant fin. Tout les êtres glacés sont réchauffés et soignés par sa magie, Hook compris.

- Suite à cette terrible défaite, Hook restera terré dans le sombre de sa cabine, maugréant et ressassant seul, peinant à surpasser son amertume et refaire face à son équipage.


   

[Après le Givre, l’île imaginaire est redevenue ce qu'elle était. Le capitaine est terré ad-vitam æternam dans sa cabine.]




Les flots de l'océan se fracassaient tranquillement contre la coque de bois sombre. Les vagues avaient reprit leur va-et-vient dansant depuis la fin de l'hiver éternel.

Ici, au Pays Hors Du Temps, même l'interminable pouvait avoir une conclusion sans jamais que personne ne se rappelle du début. Tout était calmement chamboulé, plus rien n'avait de sens alors que les choses rentraient sagement dans l'ordre.
Le Jolly Roger, lugubre bâtiment dont l'apparence fantomatique et légendairement effrayante faisait claquer des dents rien que par sa silhouette, était silencieusement bercé par les courants revenus de nul-part.


Le Cannibale Des Mers avait gardé cette réputation de dévorer tous les autres navires dont il croisait la route malgré que ses voiles frappées par le mistral restaient repliées depuis un temps inquantifiable, et de ce fait, toujours aucun homme n'étaient missionnés à monter la garde.

Inutile.

La sinistre et terrible notoriété du trois mats suffisait à éloigner les ennemis.

Son féroce, redoutable et tragique capitaine n'y était pas pour rien, son épouvantable aura continuant de peser dans les esprits et sur les mers à la façon de l'effroyable légende pirate qu'il était.
Le froid n'avait pas réussi à geler l'effroi qu'il pouvait prodiguer, mais malgré tout, à l’intérieur de sa cabine, il s'était terré.
Hanté.

Dans la nuit d'encre, il était possible d'apercevoir la lumière qui émanait de sa cabine, depuis ses fenêtres. Le feu des bougies repoussait sur les murs de l'antre une immense silhouette ombrageuse qui s'agitait.
Seul. Le capitaine faisait les cents pas et dès qu'il passait près des petites flammes, elles se secouaient comme pour s'écarter de son chemin, faisant danser les ombres dans la pièce.

"Ces misérables cloportes... Chiens sans pattes." De sa voix basse chargée de mépris, Hook vociférait dans sa moustache, haineux. "Comment ont-ils osé se dispenser de mon autorité ?"

Les va-et-vient dans la cabine étaient incessants, le capitaine termina cependant sa course en rond devant l'âtre brûlant de la cheminée, le feu projetant son ombre sur les murs plus grande et menaçante encore que jusqu'alors.

"Cette île maudite aura t'elle réussi à leur faire oublier que même possédé, Crochet restait maître à bord ?!"Il tonna. Tout en posant la question, il avait brandit ce qui lui servait de main droite face aux flammes, ces dernières se reflétant dans son fer arrondi et terrifiant tout comme dans son regard colérique; bleu taché de rouge infernal.

"N'ont-ils plus peur..." Son visage jusqu'alors marqué de haine se fondit en un masque de désespoir, le rouge de ses mirettes s'éteignant en même temps qu'il rabaissait son crochet mortel. "... Du Capitaine Crochet ?"

Comme frappé d'un coup invisible et imparable, il se recula de quelques pas, s'écrasant dans un magnifique fauteuil à la mode de Louis XVI.

"Cela ne se peut..." Vacillant. Regard perdu dans le vague pour mine déconfite. Cela faisait bien longtemps maintenant qu'il n'était pas sorti de sa cabine pour faire face à son équipage.

Son fidèle équipage...

"Cela ne se doit."

Prit en étau dans l'affreuse réalité, celle la même durant laquelle une grande partie de ses hommes l'avait trahi, se détournant de son commandement, Hook peinait à se dépêtrer de ses états d’âme.

Comment était ce possible ?
Par quelles diableries !

"Les pourceaux..." La colère s'en revenait, poing gauche se serrant tout comme ses dents qui grinçaient. "Les marauds malappris, vieilles morues mal avisées... Ridicules. Ils payeront cet affront !" Et déjà le capitaine se relevait, reprenant sa litanie et ses cent pas, se stoppant, une fois n'était pas coutume, mais cette fois devant l'un de ses grands miroirs tout en dorures et courbes, magnifiquement orné en gravures, période typiquement Louis XV.

La, il se rapprocha de son reflet, face à lui même. Ses traits tirés par la colère, myosotis parsemé d’hémoglobine.
Plus d'une fois il avait songé à appeler son fidèle Smee, mais à chaque fois s'était ravisé.

Il avait besoin d'être seul.

Seul loin de tout ces imbéciles. Seul face à sa tragédie.

Mais le Temps passait.

Inexorablement.
Tel des gouttelettes dans le vide s'en allant au gré du vent.

Il se pencha un peu plus près, levant son crochet en direction de sa tignasse noire de jais, enroulant autour de sa ferraille tranchante l'un de ses longs cheveux.

tching !

Arraché.

Il le regarda de plus près.

"Par tout les Diables !"

Un cheveux blanc.

Et un moment de rien.
Mirage d'un tic tac qui raisonnait dans le reflet d'un de ses cauchemars.

"Maudit crocodile..." Qui le pourchassait. "Maudite île..." Ou il mouillait depuis trop longtemps. Et "Maudit maudit maudit... Soit ... Peter PAAan..!" Il frappa brutalement une commode luxueuse de son crochet.
"Tout est la faute de ce damné gamin volant." Tout revenait toujours à ce malheur ambulant. Cette malédiction dont il avait écopé.
Cette vengeance inassouvie.
Sa course après l'immortelle enfance.

"Je le hais. Je le HAIS ! Moi vivant, aucun répits ne sera donné à ces maudits enfants perdus !"
Il pestait face à lui même, pour enfin se détourner de son image, s'avançant vers l'une des fenêtres par laquelle les rayons de la lune s'infiltraient, issus des ténèbres.

Il ne lui était pas raisonnablement possible de punir tout les chiens galeux forbans qui avaient eu l'outrecuidance de se détourner de son pouvoir durant le Givre.
Ce tas de viande avariée était bien trop important. Bien trop nombreux.
Le capitaine s'était éloigné depuis trop longtemps de son commandement pour rasseoir sa domination avec une telle brutalité.
Il était trop intelligent et intuitif pour l'ignorer.
Il risquait la mutinerie.

Non.

Il allait falloir agir avec plus de finesse sans pour autant manquer de rudesse.
Point de charnier ne signifierait pas point de conséquence.
James Hook serait la main de fer dans un gant de velours.

A ces pensées, ce dernier eut un léger sourire élégamment surligné du noir de sa moustache bien taillée.

Si l’île se faisait dévoreuse de souvenirs, il allait cependant être difficile pour elle d'entamer la vieille carne que représentait tout le ressentiment qu'éprouvait James Hook Crochet pour l'infidélité.