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Cygne est inquiète. Elle a l'impression d'avoir déjà fait deux fois le tour du Camp, essayé d'entrer dans la moitié des tentes (ce qui n'a pas plu à tout le monde, d'ailleurs) et regardé dans les moindres recoins. Du moins, c'est ce qui lui semble. Mais rien. Pas une trace. Peu importe où elle va, à qui elle demande, personne ne l'a vu.

Il n'est pas rare que les petits Papoose jouent et se perdent dans l'immensité de ce Camp plein de monde et de bruits et de choses dangereuses comme intéressantes. Mais sa mère le cherche, et ça, ça veut dire que la situation n'est pas normale. Pourtant, Tekoa n'est pas le dernier lorsqu'il s'agit de courir après les créatures qui veulent bien jouer, danser avec les autres au son des tambours et écouter les histoires des guerriers Piccaninny. Mais toujours, il revient vers sa famille. Sauf aujourd'hui. Et Cygne s'inquiète.

Ils sont plusieurs à chercher, dans le Camp. Elle se dit que, peut-être, quelqu'un d'autre l'a vu. Elle cherche à se rassurer mais ça l'angoisse et ça la fatigue, l'idée de se reposer sur les autres. La Volontaire n'est pas comme ça. Alors elle continue à chercher, à faire le tour, à questionner, même si on la regarde de travers et que parfois on ne lui répond même pas. Elle va bien finir par le trouver.

Elle arrive en bordure du Camp et remarque une personne, un peu plus loin. Pas tout à fait dans le Camp mais pas tout à fait dehors non plus. Elle se dit que c'est probablement une Huronne. Ils sont plusieurs, comme ça, à être restés juste à côté, pas tout à fait dedans mais sans être dehors. Elle les comprend. Le bruit incessant, la pagaille constante, ça peut être compliqué parfois. Même pour elle, qui a pourtant l'habitude.

Elle s'approche dans son dos, se demandant si ça vaut bien la peine. Et puis, finalement, elle se décide. Tekoa est forcément quelque part. Et s'il s'est aventuré par là, tout seul, il doit avoir peur, être déboussolé. Cygne hoche la tête avec conviction, plus pour elle-même qu'autre chose. Il faut le trouver.

Alors, elle s'avance encore d'un pas et s'adresse à l'adulte -du moins, elle en a l'air, mais de dos c'est toujours compliqué. On dirait qu'elle s'occupe de quelque chose. La Delaware a peur de déranger, mais c'est important, alors elle se lance.

"Excuse-moi..." Un temps. "T'aurais pas vu un Papoose par là ? Il doit avoir cinq, six ans p't'être, haut comme ça, des cheveux noirs et deux traits jaune foncé sous l’œil droit..."

C'est qu'elle fait attention aux détails, Cygne. Sauf ceux qui lui tournent le dos.

Penchée sur la ruche, Abeille sent des lignes crevasser son front alors qu’elle fronce les sourcils, préoccupée. C’est une expression que son visage prend à chacune de ses visites désormais. Ça lui laissera des traces, pense-t-elle, même si l’idée l’amuse plus qu’autre chose.
Le silence des abelliqueuses ne l’amuse pas, lui. La ruche reste statique et imbourdonnante. Elles dorment.
Souvent Abeille se perd à rêver qu’elles ne se réveillent jamais. Que le Givre soit sa porte de sortie. Un coin de sa conscience la gronde ensuite pour ça ; les Hurons respectent toutes les vies. Et puis qui sait ce qui lui arriverait à elle ?

Mais bon quand même.

"Excuse-moi..."

Une toute petite voix. Elle ne l’a que distraitement entendu arriver, trop préoccupée par ses propres pensées, et de toutes façons, des pas si timides ne peuvent pas appartenir à quelqu'un d'inquiétant.

"T'aurais pas vu un Papoose par là ? Il doit avoir cinq, six ans p't'être, haut comme ça, des cheveux noirs et deux traits jaune foncé sous l’œil droit..."

Abeille se retourne finalement vers son interlocutrice, une main toujours posée sur la surface glacée de la ruche. Elle ne reconnaît pas la voix, et suppose qu’il s’agit d’une perdue. En tout cas, quelqu’un qui ne sait pas qu’une description physique ne servira, avec elle, pas à grand-chose. Elle sourit, visage tourné vers la source de la voix.

« J’ai bien peur de ne pas l’avoir croisé. »

Elle laisse tomber sa main, rajuste une mèche de cheveux derrière ses oreilles à la place. Fronce les sourcils de nouveau – décidément – en se demandant qui a bien pu disparaître comme ça.

« Ça fait longtemps que tu l’as perdu ? Comment est-ce qu’il s’appelle ? »

Et qui a donc donné à un enfant la responsabilité de chercher seule ?

« Si tu veux on peut le chercher ensemble. », elle propose.

L'adulte se retourne, et le détail qui manquait à Cygne lui éclate en plein milieu de la figure. Elle sent le rouge lui monter aux joues, contraste avec son habituelle pâleur. Quelque part, heureusement que son interlocutrice ne peut pas la voir. Cela rend la gêne un peu moins brûlante. D'un coup, elle se sent beaucoup plus timide et baisse la tête, cachant son visage dans ses cheveux. Elle la secoue doucement, comme pour dire que ce n'est pas rien, qu'elle est désolée de déranger, avant de réaliser que cela ne sert à rien.

Alors elle prend sur elle, se racle un peu la gorge pour que sa voix se fasse une place parmi la gêne qui l'enserre, tandis que sa main gauche se pose sur son avant-bras. Elle répond.

"Je... Pardon. ...Ce n'est rien. Désolée de t'avoir dérangée..."

C'est un mince filet de voix, à peine audible. D'ailleurs, elle se demande si la jeune femme l'a entendue, vu qu'elle enchaîne aussitôt pour lui poser des questions. Elle n'a pas l'air d'avoir été si dérangée que cela. Cygne relève un peu la tête dans sa direction et l'observe un moment sans rien dire. Elle est jolie. Quelque chose dans son port droit et son allure inspire un certain respect. La Volontaire se mord légèrement la lèvre inférieure.

"Je sais pas... Il n'est pas revenu avec les autres petits et ses parents le cherchent, alors ça doit faire un peu longtemps."

Le Temps est une unité de mesure très disparate sur cette île. Plus encore depuis que Peter n'est pas assez en forme pour en rythmer les journées de manière plus ou moins ordonnée. Cygne caresse sa cicatrice du bout des doigts, un peu plus à l'aise que précédemment.

"Il s'appelle Tekoa. C'est un Papoose Delaware... Comme moi", se sent-elle obligée de préciser, peut-être parce qu'elle a un peu peur qu'à cause de son gros accent russe, la Native la prenne pour une Garçonne Perdue.

Non pas qu'elle ait quoi que ce soit contre les enfants de Peter, mais... eh bien, elle n'est pas l'une d'entre eux. Et même si elle n'est pas toujours certaine de mériter sa place parmi le Clan du Corbeau, c'est là qu'elle appartient, à présent.

Le regard de Cygne s'agrandit un peu quand on lui propose de l'aide. Ses bras retombent le long de son corps et elle commence à faire un rond dans le sol avec sa jambe, comme elle peut le faire lorsqu'elle est embarrassée et qu'elle à l'impression d'être un poids. Il lui faut un petit moment pour qu'elle réalise qu'une fois de plus, les gestes ne seront pas suffisants. C'est qu'elle n'a pas l'habitude, elle pour qui la parole a toujours été difficile depuis son arrivée sur l'Île.

"Je ne veux pas t'embêter ou t'interrompre dans ton travail... Je peux me débrouiller."

Ce n'est pas une marque de fierté, plutôt d'une réelle envie de ne pas être un poids. C'est quelque chose qu'elle a toujours essayé de faire, Cygne. Être indépendante, non pas par orgueil mais réellement pour n'ennuyer personne. On a déjà beaucoup trop pris soin d'elle, quand elle est arrivée.

Malgré tout, ce n'est pas pour elle, mais pour le petit. Pour sa famille, qui le cherche. Elle sait douloureusement ce que ça fait, Cygne, de chercher désespérément quelqu'un sans le trouver. Alors elle secoue un peu la tête et reprend.

"...Mais si ça ne t'embête pas, je veux bien. On le trouvera peut-être plus vite."

Tandis qu'elle attend pour se mettre en route, son regard clair se tourne vers les ruches.

"Ces abeilles... ce sont les tiennes ? Ça doit être beaucoup de travail, de s'en occuper..."

Au fond, c'est une curieuse, Cygne. Même si elle ne le montre pas tant que ça.

Sujet: Re: Le monde est un terrain de jeu Lun 16 Nov 2020 - 0:27

"Je... Pardon. ...Ce n'est rien. Désolée de t'avoir dérangée..."

Abeille finit par décocher un sourire plein de compatissance. Une timide, hein ? Abeille ne se trouve pas bien grande, ni imposante, ni froide, mais pourtant parfois il y a en elle quelque chose qui intimide les enfants. C’est d’autant plus évident que ses fréquentations se sont rajeunies, ces temps.

Son interlocutrice continue, explique la situation. « Aah », commente Abeille quand la petite ajoute après une sorte d’hésitation, qu’elle est de chez les Delaware. Elle a répondu à la question que l'adulte n'osait pas poser. La voix fluette n’a pas l’accent de l’Île, encore moins celui de ses collègues aux noms d’oiseaux. Mais Abeille a l’habitude des pièces rapportées – elle a un sourire de plus en pensant à Koala.

"Je ne veux pas t'embêter ou t'interrompre dans ton travail... Je peux me débrouiller … Mais si ça ne t'embête pas, je veux bien. On le trouvera peut-être plus vite."

Doucement, elle opine. A un petit haussement d’épaule, ne sachant pas si ce petit élan de fierté n’est qu’une formalité. La petite peut se débrouiller, bien sûr. Elle aidera tout de même.

« Ces abeilles... ce sont les tiennes ? Ça doit être beaucoup de travail, de s'en occuper... »
« Oui, elles sont « à moi ». Ou l’inverse. C’est compliqué. » Elle fait un petit geste de la main, comme pour esquiver la question pourtant si simple. « Elles ne me donnent pas beaucoup de travail en ce moment. Elles dorment. »

Pas de travail, pas de miel non plus. Pas de danger, ni de protection. Juste une routine de plus, de venir vérifier que « tout va bien », si on peut dire ça comme ça.

« J'ai plein de temps à moi. Pour aller chercher des enfants qui se perdent », ajoute-t-elle avec un sourire.

Elle offre son bras à la papoose. Pas bien grande, pas bien grosse, elle le sent alors qu’elles marchent côte à côte. Il lui vient à l’idée que l’enfant regrette peut-être de lui avoir demandé son aide, maintenant qu’elle sait qu’elle est aveugle, mais tant pis : même si la description du papoose perdu ne l’aidera pas beaucoup, elle préfère ça à la laisser partir seule.

« Tu as un nom ? Je suis Abeille. »

Sujet: Re: Le monde est un terrain de jeu Dim 22 Nov 2020 - 11:18

Le sourire de la Huronne la réconforte un peu. C'est que c'est difficile pour elle de se mettre en avant comme ça... Encore plus pour demander de l'aide. La plupart du temps, elle fait son travail et évite de se faire remarquer. Elle aide comme elle peut, dans la mesure de ses moyens, s'occupe des papooses plus jeunes qu'elle et traîne dans les pattes de Héron Placide et Oural Bienveillante quand ils sont disponibles. Déranger quelqu'un d'autre lui paraît presque insurmontable, mais elle se force, et elle explique. Cette femme-là n'a pas l'air fâchée qu'on l'interrompe.

Finalement, Cygne s'engaillardit et se met même à poser des questions sur les ruches qu'elle voit devant l'apicultrice. Elle écoute les réponses avec un "Oh..." typique des enfants qui apprennent de nouvelles choses. La Volontaire se demande bien comment les abeilles parviennent à dormir si bien dans un froid pareil, mais elle a l'impression que son interlocutrice ne veut pas trop s'étendre sur la question... Et puis, il y a Tekoa. C'est pour le retrouver qu'elle est là. Pas pour apprendre plein de choses sur les abeilles.

"J'ai plein de temps à moi. Pour aller chercher des enfants qui se perdent."

La fillette laisse échapper un filet de voix qui ressemble à un tout petit éclat de rire reconnaissant. Elle prend le bras offert et commence à marcher en direction des bois les plus proches. Dans l'immensité du Canyon, elle a du mal à se dire où d'autre l'enfant pourrait se cacher. A moins qu'il ait tenté d'escalader quelque chose ? La pensée lui fait ouvrir grands les yeux de frayeur, mais elle respire profondément pour se calmer. En plus, on lui a posé une question. Elle tourne donc la tête vers Abeille.

"Je m'appelle Cygne. Cygne Entêtée."

Elle ne dit pas toujours son nom complet, mais elle l'aime bien. Certains peuvent se moquer de ce trait de caractère qui lui vaut son adjectif, mais elle le porte comme un blason. Dans les moments les plus sombres, c'est la seule chose qui la persuade de continuer cette quête qu'elle s'est donnée en rentrant de vacances, il y a une vie de cela.

"C'est à cause de tes abeilles que tu t'appelles Abeille, ou elles sont arrivées après ?"

Elle est toujours curieuse des noms, Cygne. Surtout ceux des autres Natifs. Les Perdus, c'est pas pareil. De toute façon, elle évite de leur parler autant que possible, car la plupart la mettent mal à l'aise, sûrement à cause de l'aura de Peter. Elle les observe beaucoup, elle l'a toujours fait, mais de là à discuter avec eux... Elle se rend souvent compte qu'ils sont très différents d'elle. Elle ne sait pas toujours quoi en penser.

Après un temps, elle regarde autour d'elles. Il y a les hauteurs du Canyon, les entrées de Jungle, le début du Domaine d'Halloween... Son regard va partout et n'arrive pas à se fixer sur une direction en particulier. Alors, elle demande à voix haute.

"Tu connais bien cette partie de l'Île, toi ? A ton avis, un petit il irait par où ?"

Elle sait que plusieurs membres du Clan du Corbeau ont déjà fouillé le Camp de Réfugiés en long en large et en travers, mais pour ce qui est du reste... Elle espère que sa guide improvisée pourra l'aider.

Cygne Entêté, répond la petite, et Abeille hoche la tête. « Très joli », elle commente. Un nom de Delaware, sans aucun doute, même si elle ne sait plus trop à quoi un cygne ressemble. « Entêté », en tout cas, n’est pas le premier adjectif qu’elle associerait à cette petite voix fluette, mais elle imagine, au fond, que ça peut être pris comme un compliment. Abeille a du respect pour les acharnés.
Alors qu’elles se mettent en route, Cygne continue de poser des questions, ce qui la fait sourire.

"C'est à cause de tes abeilles que tu t'appelles Abeille, ou elles sont arrivées après ?"

La grande question. Et puis.

"Tu connais bien cette partie de l'Île, toi ? A ton avis, un petit il irait par où ?"

Abeille secoue la tête, et choisit de répondre à cette seconde question en premier.

« Pas trop, malheureusement. On est plus près du camp des Piccaninny il me semble. » Elle ajoute : « Nous ne sommes pas la meilleure équipe de recherche possible, je suppose. »

Hurone et Delaware en terrain inconnu. L’une, clairement rescapées de chez les perdus, ou c’est du moins ce que l’adulte se figure, et elle, aveugle. Ça paraît ridicule comme ça. Ou au moins tiré d’un roman pour enfants. Ceux-ci ont au moins l’avantage de bien se terminer.

« Est-ce que tu le connais bien ? Est-ce habituel pour lui de partir seul ? Peut-être qu’il a quelqu’un à chercher, ou un endroit où il aime bien être. »

Abeille sait que quand elle était petite, elle aimait partir en vadrouille sans prévenir personne. Faire blanchir les cheveux de son père prématurément, de stress. Elle s’en fichait bien. Les circonstances ici sont un peu différentes, et ça l’étonnerait qu’un enfant parte par esprit de rebellion se cacher dans la neige. Mais on ne sait jamais. Peut-être qu’il a cherché à rentrer chez lui, à l’autre bout de l’Île.

« Et les abeilles sont arrivées avant que je reçoive mon nom. Je pense que j’ai été leur reine bien plus jeune que toi. »

Les plis de ses yeux se font plus prononcés alors qu’elle glousse sans pouvoir s’en empêcher, se rendant compte que cette dernière remarque pouvait passer pour de la vantardise déplacée.

« Sans vouloir te mettre la pression », ajoute-t-elle sur le même ton, comme pour détendre l’atmosphère.

Au commentaire de l'adulte sur son nom, le visage de Cygne s'éclaire brièvement d'un sourire solaire. C'est que, vraiment, son nom, elle l'aime beaucoup. Il ne lui reste pas beaucoup de souvenirs de son ancienne vie, mais elle sait que ce nom là y correspond autant qu'à son existence actuelle... et ça lui plaît, qu'on lui ait donné un nom qui fasse un tel pont entre ses deux mondes... qu'on l'ait fait ou non en connaissance de cause.

Mais la petite n'insiste pas sur le sujet et bientôt les voilà parties, bras-dessus bras-dessous à la recherche du papoose perdu. Au fil de la conversation plusieurs sujets s'emmêlent, avec cette impatience typique des enfants qui veulent parler de tout ce qui leur passe par la tête. Malgré son apparente maturité, Cygne ne fait pas exception à la règle. Cependant, elle sait quel est le sujet principal qui doit les préoccuper et pince les lèvres avec un air mi-attristé mi-déterminé quand elle entend la Huronne dire qu'elles ne font pas la meilleure équipe de recherche. Elle a raison, bien entendu, mais ce n'est pas pour autant que la jeune fille a l'intention d'abandonner.

On ne l'a pas nommée "l'Entêtée" pour rien, après tout.

Aux questions d'Abeille, la Delaware fronce les sourcils et fait la moue, laissant échapper un petit "Mhm..." synonyme de réflexion. Oui, elle le connaît bien, mais de là à pouvoir répondre sans y penser, ce n'est pas dit... Elle est encore en train de réfléchir quand la Reine répond à une autre question, celle qu'elle a posé bien avant et qu'elle avait presque oublié. Son regard se tourne vers l'adulte avec un peu de curiosité au fond de ses prunelles.

"Tu crois que j'ai quel âge ?"

...est la première question qui lui vient, sincèrement intéressée par la réponse (et prête à se vexer si celle-ci ne lui plaît pas). La réplique suivante lui arrache un léger éclat de rire et quelque chose qui s'apparente presque à de la malice dans ses yeux de glace et dans son ton.

"Tu sais, j'ai déjà été une princesse, avant."

Le temps d'un spectacle dans un autre monde, dont elle n'avait plus beaucoup de souvenirs au-delà des sensations et des chorégraphies tant imprimées dans chacun de ses membres qu'il semble que son esprit soit incapable de les oublier. Ce petit intermède passé, la Volontaire reprend son sérieux, revenant aux interrogations précédentes.

"D'habitude, il part pas tout seul. Ils jouent toujours à plusieurs, c'est bien parce que c'est plus facile pour les surveiller. Même si en ce moment, ils s'amusent souvent à se cacher dans les tipis et qu'il y en a quand même beaucoup dans le Camp..."

Cygne ne réalise pas vraiment qu'elle s'étend sur des détails alors qu'elle n'en a pas vraiment l'habitude. Peut-être parce qu'elle a intégré que, sa compagnie étant aveugle, il lui fallait s'exprimer verbalement bien plus que d'ordinaire. Mais c'est surtout l'affection qui ressort dans son ton et qui traduit sa tendresse à l'égard des plus jeunes, malgré toute l'autorité dont elle peut faire preuve pour leur bien.

Et puis, soudain, elle s'arrête et tire un peu sur le bras de l'autre pour l'inciter un peu plus à l'écouter (même si elle l'aurait probablement fait quand même, mais les enfants sont ainsi), inspirant profondément comme victime d'une révélation.

"Mais je crois qu'il vient de se faire un nouveau copain. Un animal, ou une créature je ne sais pas trop. Mais quelque chose qui vole, c'est sûr."

Son regard clair se tourne à nouveau vers les alentours, se faisant plus inquiet alors que les sombres contours du Domaine d'Halloween se distinguent à l'horizon.

"...J'espère que c'est pas une chauve-souris géante."

Soudainement, l'idée que le petit papoose se soit vraiment mis dans les ennuis n'est plus aussi facile à éloigner que cela, et Cygne n'est pas rassurée du tout.

✘ AVENTURES : 2537

The End

D'une façon ou d'une autre ce chapitre s'achève,
Le suivant commencera dès que le jour se lève,
Offrant à nos étoiles, de quoi coudre nos rêves.

FIN DE L'AVENTURE

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