Je dois faire face à deux torrents,

L'un est ardent, et vient se poser avec violence et douleur le long de mon bras ouvert, forçant la plaie à se refermer, éliminant cette blessure tout en en créant une autre.
La mort est une naissance.

L'autre est sanglotant, un déluge afférant d'excuses, voilà une bien belle leçon d'ironie, c'est la créature d'impossible qui fait preuve de sentiments, quand l'homme reste coi, dans la douleur et la haine.
L'amour est une essence, sauf qu'en cet instant, elle est liée au flammes.

Mon visage se crispe, mes lèvres se rejoignent et se réduisent, mes yeux restent ouverts, je combat de toutes mes forces l'apparition d'une unique larme, qui, fatalement, coule le long de ma joue gauche.

Et voilà qu'un animal vient à la rescousse de la difformité violette, venant accomplir un bandage des plus primaires.
Quel comportement odieux, je n'ai pas le droit.

Je ne dis mots, et c'est animé par la colère que je me redresse, et saisis la créature du diable par le cou.
Ma respiration se fait haletante, ma main tremblante…

Comment vivre avec le poids de cette dette, que je dois en plus à une erreur pure et simple de la nature, un péché à l'état brut..

J'aimerai m'en débarrasser, mais je n'en aurais sans doute pas la force.

L'impuissance est bien pire que la douleur, je m'en rends compte aujourd'hui.

Je m'en chargerait plus tard, je ne peux tolérer un tel affront.
Pour l'heure il me faut rentrer, ou trouver un endroit propice à ma retraite, à mon repos.

Le Grand Arbre est assez loin, pourrait-je seulement le rejoindre avant la tombée de la nuit ?

Je ne serais pas galopant, mais boitillant.

Il me faut reprendre mes forces et mes esprits.
Utiliser encore un peu plus l'aide de cette horreur tape à l'œil me semble - objectivement- la solution la plus appropriée, bien que cette perspective me soit des plus déplaisantes.

Soupirant :

- Toi, connais tu un end...

Je me rends alors compte que je TOUCHE cette immondice, je fais face à la panique d'avoir soumis ma personne à la nature viciée de cette créature, quelle horreur.
Après avoir respectivement lâché mon "acolyte d'infortune", fermé les yeux, et pris une grande inspiration.

- Connais tu un endroit à l'abri de tout danger ?

Cette coopération était jusqu'alors efficace, au point d'en être dégoutante.