Après avoir reconnu le merveilleux sens de l'aventure du héros auto-proclamé, l'indien bienveillant posa une dernière question.

– Penses-tu avoir encore besoin de mon aide pour rentrer, Shulk ?

Voyant l'arbre qui émergeait du plafond feuillu, sentant peut-être par anticipation le délicat fumet du merveilleux repas qui l'attendait, Sulk ne pensait pas avoir besoin d'aide pour retourner à l'arbre. Mais le Héron, saurait-il retourner chez lui sans problème ? Sulk réfléchit un instant à cette épineuse question avant de décrété que l'indien connaissait sans doute bien mieux la géographie que le noble art du soin. Il répondit sobrement :

– Non merci, je devrais pouvoir me débrouiller.

Puis, avant de se retourner et de repartir vers son foyer, Sulk lança :

– J'ai beaucoup apprécié ce périple ! Je suis heureux de t'avoir rencontré !

Quant à Roosvelt, et bien... Il avançait lui aussi, le dos voûté sous le poids immense de la sombre constations qui s'était imposée à lui, autant limpide qu'implacable. Ce sentiment glacé qui l'avait assailli en même qu'une sombre honte, il ne pouvait s'empêcher de se répéter sans cesse : "Et pourtant, c'était un homme."

Alors que le duo avait déjà fait plusieurs pas vers son foyer, le lapin jaunâtre sembla soudain reprendre des couleurs, une merveilleuse idée lui avait traversé l'esprit. Déclarant au gamin qui écorchait encore et toujours son nom qu'il le rejoindrait plus tard, qu'il avait encore une dernière requête à faire, le rongeur courra à toute allure vers l'indien. Arrivé à son niveau, il l'apostropha.

– Hey ! Dis-moi... Ça te dérangerai si je venais parfois te rejoindre à ton camp ? J'ai de plus en plus de peine à me procurer de l'herbe...

Si il ne pouvait pas être une conquête, le Héron pourrait être un camarade, ou au moins un fournisseur !