C'était l'heure. Sweet avait appris qu'une nouvelle escouade était partie. Faire quoi ? Qu'importe, ce n'était pas son problème. Ce qui importait était simplement qu'elle allait pouvoir élaguer de nouveau. L'idée ne lui plaisait guère. Elle se sentait salie par ces fins de "vie". Certes, ce n'était que pousser les morts là où ils devaient être, mais ce n'était pas des combats honorables. Elle ne savait plus vraiment si elle augmentait ses chances ou les diminuait. Elle savait juste qu'elle devait le faire. Un murmure, une voix qui était la sienne. Tue. Libère. De toute façon, la vie est difficile, ici. Tu les libères de leurs tourments, au final. La voix est sucrée, et Sweet se laissait de nouveau convaincre.

Elle finit de se détacher les cheveux, de prendre ses vêtements abîmés, et passa un court moment à observer son reflet dans la glace bleue. Elle avait vraiment l'air d'un mort-vivant, si on oubliait son œil humain plein d'amertume et de détermination. Les vêtements étaient vraiment légers. Le froid ne la dérangeait pas depuis qu'elle était en sucre. Mais il n'était plus l'heure aux réflexions sur le reflet. Il était temps de parfaire le costume.

D'un geste lent, Sweet dénoua son cache-œil et observa le reflet de l'orbe bleue qui lui servait à voir, songeant que si elle retournait à la machine, peut-être que son autre œil serait aussi bleu. Il avait quelque chose d'intrigant, presque beau. L'excavée caressa le pourtour et l'idée d'éventuellement finir ce qui avait été commencé. Ne plus être humaine, du tout. Accepter sa mort, passer à autre chose. Tout abandonner.

Non. Pas sans Story. Pas sans Jim. Elle avait une mission à remplir. Elle alla pour mettre le cache-œil autour de sa part encore humaine, prête à reprendre son rôle de monstre, quand un craquement se fit entendre.

Quelqu'un l'avait rejoint dans les sous-bois.

De surprise, elle lâcha la bande de cuir, qui tomba derrière elle. Oubliant son status, dans la panique, Sweet se retourna et fit face à ce qui semblait être une femme plante. Lui révélant son orbe bleue parfaite.

« Ce - C'est pas c'que vous croyez, c'est juste du sucre ! » balbutia l'Excavée à l'apparition.

La Nature était mourante et donc moi aussi, il n'étais qu'une question de temps avant que je dépérisse fanant au sol, mais j'avais encore l'espoir que les choses s'améliorent, les Sylvains avaient amélioré un
peu la situation, mais à quel prix?

Mon manteau de mousse ne me protégeais plus il faisait trop froid seules les Edelweiss survivaient ainsi que certains conifères, je ne savait quoi faire de mes journées hormis méditer et user de magie pour essayer d'améliorer l'état de Pan mais ce jour là je partie pour une promenade en forêt car on me l’avait demandé

En effet, des sapins m'avaient prévenue que le sang allais être versé dans les sous bois, et le moins que je pouvais faire c'était de voir qui dérangeais mes enfants, sûrement un des enfants de glace.

Mais quand je "vis" que c'étais une fille de L'Esprit Enfant, je fus d'abord étonnée avant de sourir à nouveau, me voulant rassurante, je ramassais le bandeau au sol, et demandais à la jeune fille en lui rendant:

-Pourquoi caches-tu un si bel oeil jeune fille?

Pourquoi caches-tu cet œil, lui demandait-on. Une simple pensée, un réflexe. Il est en pleine vue ! Sweet lâcha à nouveau son bandeau pour cacher l’œil bleu à deux mains. La panique avait envahi l'Excavée. La Femme-Plante allait parler. La Femme-Plante allait dire aux autres qu'elle devenait Orbleue. La panique aveuglait l'Excavée qui ne voyait pas le sourire. Elle ne voyait que les Yeux. Les Yeux qui la regardaient.

« J-Je vous jure, chuis pas atteinte du Virus ! » balbutiait-elle. « C'est pas c'que vous croyez, chuis pas malade ! »

Elle avait beaucoup trop de choses à faire avant la fin de l'Hiver ( combien de temps devait-il encore durer ? ) pour être enfermée dans la Zone des Contaminés. Pour devoir attendre une transformation qui ne s'effectuait pas, au risque de se faire contaminer, au final, elle aussi. Elle reculait, mais un arbre derrière la bloquait. Elle n'eut pas la présence d'esprit de le contourner, trop occupée à fixer la Femme-Plante, se demandant ce qu'elle pensait.

Probablement du mal. Probablement qu'elle pensait à la condamner.

« C'est juste du sucre j'ai eu un problème à la Machine ! » continuait Sweet, essayant de plaider sa cause.

-Je "vois", je "vois" jeune fille, il n'y a pas de mal, tu as subi une bien triste malédistion et je regrette bien que ça ait pu t'arriver...

La jeune fille, s'en était remise à la plaidoirie et aux suppliques, pensant que je la confondrais avec un démon de glace ou que je la punirais, mais il n'en était rien.

J'étais bien grande pour cette enfant alors, je décidais de me pencher pour calmer son effroi:

-Alors? Quel était ton but dans ces sous-bois? Que veut tu accomplir enfant de sucre?

Je savais très bien ce qu'elle voulait faire, cependant il fallait qu'elle le dise, qu'elle extériorise, j'avais beaucoup de peine pour elle; cette petite femme de pain d'épice...

Quel est ton but, Sweet ? Mmmh ? Pousser ces personnes hors des limbes ? Leur interdire leur accès au Valhalla ? Méchante demoiselle. Que vas-tu répondre ?

L'Excavée était à la lisière entre la perplexité et la détresse. La femme-arbre l'avait coincée, avait accepté son explication pour l’œil bleu et ne semblait absolument pas lui vouloir du mal. Rappelle-toi, Sweet. Rappelle-toi, Boy. Tu étais le Paratonnerre. Tu attires les ennuis. Ce ne peut en être qu'un. D'affolée, la jeune Sentinelle en sucre passa défensive. Elle fronça les sourcils, grimaçant, voulant être le moins avenante possible. Laisse-moi tranquille, espèce de plante.

« J'vois pas pourquoi ça vous concerne » lança Sweet dans un mélange entre l'aboiement et le murmure.

Il ne fallait pas attirer plus l'attention. Si la femme-plante ne souhaitait pas la dénoncer, n'importe qui d'autre le ferait. Il y avait déjà deux personnes de trop qui connaissaient son secret. Et si la fosse de venin vert semblait juste vouloir s'en servir, Sweet ne savait vraiment pas que penser de cette femme plante.

Peut-être que d'un coup de lance, ce problème pourrait être réglé... Mais pour cela il faudrait aller la ramasser.

Je ressentais sa peur, son désarroi et sa méfiance c'était des plus déconcertant...

Je m'asseyait, tranquillement, parmis mes soeurs les fleurs et ressentait leur inquiétude quand à ma santé et la situation dans laquelle je me trouvait, mais je les rassurait.

Je m'adressait à elles aussi bien qu'à la fougueuse demoiselle en face de moi:

-Tu me permettras de m'asseoir, je me fais vieille et le Froid n'arrange pas mon cas.

Je dirigeais mon visage en direction de la jeune fille quand elle me "repoussa" de ses mots.

Elle voulait définitivement que son secret soit bien gardé.

Je changeais de sujet afin de poursuivre la conversation et essayer de percer sa carapace:

-Je t'ais déjà "vu" dans la Camp, tu fais partie de ceux qui font des rondes non? Ton travail doit te tenir à coeur.

La petite était juste une enfant après tout, elle avait besoin qu'on la complimente et qu'on occupe son esprit.