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Sewel Hawkins
Sewel Hawkins

☠ Vigie du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 31
✘ SURNOM : Le maniaque
✘ AGE DU PERSO : 24 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Carrément !
✘ LIENS : { Il y a l'erreur qu'on fait depuis longtemps
De croire que les baleines ne pleurent pas }

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MessageSujet: { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence }   { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } EmptySam 1 Avr 2023 - 21:04

Sewel Hawkins


Une vie volée remplacé par une autre

Surnom : Le maniaque.
Groupe : Savez-vous que ce grand gaillard a été un jour un enfant perdu ? Difficile à croire, n’est-ce pas ? Eh bien, ce fut le cas. Avant d’avoir un capitaine, il avait un roi, un enfant venu de nulle part pour lui sauver la vie, même si Sewel a oublié ce détail. À présent, c'est un pirate, même s’il est loin de l’idée que se fait d’un pirate intrépide et sans cœur. Mais nous allons en revenir plus tard.
Age : 24 ans
Rôle : Des rôles, il en a connu quelques-uns. Au tout début, il était chasseur, puis sentinelle au Grand Arbre, pour ensuite devenir matelot puis l’actuelle vigie du Jolly Roger.


Cet océan gris et agité

C’est la première chose qu’on remarque chez lui, sa sale tête, celle du mec qui a trop vue bien qu’il est tout oublié. Ça l’a marqué si profondément que c'est visible sur ses traits tirés, sa mâchoire crispée et ses cernes qui se creusent à chaque mauvaise nuit. C’est un océan qu’il a dans la tête. Gris et agité. Une tempête intérieure dans laquelle il se noie. Il sait que ça provient d’un traumatisme, d’un événement vécu dans l’Ordinaire, mais cette île et Peter lui ont tout prit. Son identité, ses souvenirs et son ombre. Sewel ne peut pas guérir. Alors il coule et c’est à cause de ça qu’il a grandi. À cause de ça qu’il a été banni du Grand Arbre, de sa maison, loin de sa famille. De quinze ans, il est passé à vingt-quatre. Il s’est dénoncé lui-même dès qu’il a compris et à plaidé coupable lors du tribunal. S’était foutus, Sewel le savait et de toute manière, il n’aime pas mentir et encore moins tromper les autres.

Sewel n’a pas seulement une sale tête. Ce garçon-là, bien que rustre sur les bords, a le cœur sur la main. C’est quelqu’un de doux, même pour un pirate. Il est tendre dans ses gestes, c’est le genre de gaillard qui vous traite comme une petite chose fragile. Il vous étreint sans trop de force, car son amour est assez écrasant comme ça. Sewel déborde d’amour, rien ne peut le contenir. Il est du genre à tomber amoureux au premier regard et à s’accrocher à la première personne qui lui sourit. Le pirate est dépendant affectivement. Son estime de soi frôle le négatif. Il a ce besoin aussi bien incontrôlable que constant d’être soutenu, reconnu, encouragé et aimé. La solitude l’angoisse, le consume jusqu’à la moelle. Il n’aime pas ce sentiment d’abandon qui le ronge. Alors, Sewel se perd dans beaucoup de bras, rarement saine, le plus souvent toxique. Tout est bon à prendre pour oublier l’océan gris et le froid qui transit constamment son corps depuis les événements du Givre Mortel. Il a peur du noir et des bruits assourdissants. Il a horreur de la saleté et des fortes odeurs. Le grand gaillard est un maniaque de l’ordre et de la propreté. De plus, je rajouterais qu'il n’est pas rare de le voir avec une peluche, le plus souvent cacher sous son oreiller. Il ne peut pas dormir sans elle. Une bouée au milieu de cette mer agitée.

Il sait qu’il a de nombreux problèmes, mais il ne sait pas comment en guérir ni même les exprimer.

Sewel parle de manière bourrue, avec la rudesse d’un enfant qui a grandi trop vite. Il n’aime pas les fioritures, le tact et le principe même de tourner autour du pot. Avec lui, il n’y a pas d'ambiguïté, pas d'abcès à crever et rien que pour ça, c’est simple de relationnel avec lui, si on oublie sa dépendance affective. On sait quoi s’attendre, on sait où se situer dans la relation, qu’importe s’il vous aime ou non. D’ailleurs, Sewel ne prête pas attention aux réputations et aux rumeurs. Il juge les actes et non les “ont dit”. Il n’est pas non plus du genre à jouer les commères, il n’aime pas ça. Ce qu’il voit et entend, il le garde pour lui et la plupart du temps, il oublie. De toute manière, ce ne sont pas ses affaires.

Le pirate est une bonne oreille. Il vous écoutera des heures durant avec beaucoup d'attention et ça, qu'importe le sujet de conversation. De même, si vous n'êtes pas bien, il sera là pour vous vous réconforter, car à défaut de pouvoir s'aider, il aide les autres. C'est quelqu'un empathique, il tient cela de sa mère. Il est d'ailleurs son portrait craché, mais ça, il le saura certainement jamais. S'il est féministe, c'est grâce à elle. Les valeurs de la famille qu'il prône viennent d'elle. Sa sensibilité, cette capacité à s'adapter, sa bonté et son altruisme sont aussi d'elle. Une grande femme, je vous dis et je pense qu'elle serait fière de son fils.

Sewel est un jeune homme en pleine forme physique, mentalement, c’est une autre histoire. Il est musclé, apprécie fortement le sport, mange sainement à défaut de bien boire et mesure un bon 1m85 pour 83 kg. Ses gestes sont précis, il n’est pas maladroit, ou tout du moins, bien moins qu’il ne l’a été en arrivant sur l’île. Mais s’il a perdu en maladresse, Sewel a perdu en assurance. Lui qui arpentait le Grand Arbre la tête haute, la baisse désormais dès qu’il est en mouvement.




Tout autour devient bleu

◊ Il aime l’océan, son air iodé et le bruit des vagues. Il est apaisé et puis, la vigie offre de magnifie lever de soleil.

◊ Parfois, il rêve de revenir au Grand Arbre, demander une audience et exiger ce qui lui a été pris. Mais est-ce que ça vaut le coup ?

◊ Il ne pensait pas mener une vie de pirate ni même travailler sur le Jolly Roger, alors que par le passé, il se battait contre eux quand il était encore un enfant perdu, une sentinelle qui n’hésitait pas à aller au front, car c'était son devoir de grand.

◊ Sa vie entière s’est totalement effacé en un mois. Au début, ce fut un grand soulagement jusqu’à l’invasion des cauchemars. L’océan intérieur s’est réveillé, mais il n’avait aucun souvenir pour en guérir.

◊ À son arrivé, Peter l’a nommé Starry en référence à ses drôles d’étoiles qu’il portait sur lui. Puis, en quittant le Grand Arbre pour le Port, il s’est renommé Sewel Hawkins. Il n’y a là aucune signification, ça sonnait juste bien.

◊ Sewel garde précieusement dans son sac les souvenirs de sa vie perdue : une vielle photo, un vêtement cousus d’une étoile semblable à celle qu’il portait autour de son cou, un petit couvre-chef en velours, là aussi brodait de cette même étoile. Il ne sait pas ce que toutes ses étoiles signifient, pourquoi elles semblent si importantes pour lui. Tout ce qu’il sait, c’est que l’étoile jaune en particulière le mettait mal à l’aise. Il ne l’aimait pas. Cette dernière est barbouillée de peinture, impossible de lire la broderie en son centre.

◊ Même si ça fait plusieurs années qu’il a quitté le Grand Arbre, Sewel continue d’être apeuré par Bow. Tout ce qu’il est l’effraie, autant son physique semblable à celui d’un croquemitaine que sa sournoiserie perfide.

◊ Quand les plus petits avaient du mal à s'endormir et tenaient tête aux mères, Sewel prenait le temps de chanter une berceuse en Yiddish et ça, même s'il a oublié comment parler cette langue. Cette berceuse est comme graver dans sa mémoire, mais impossible d'en comprendre le sens ni même se souvenir d'où il l'a entendu. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il la connaît malgré tout par cœur.

◊ Sewel est atteint de dépression, de PTSD et de trouble de dépersonnalisation/déréalisation. Le tout se manifeste par des crises d’angoisse, un sentiment de détachement par rapport à soi-même et son environnement, de la dysphorie, des troubles de la mémoire, une dépendance affective et des troubles du sommeil. Certains symptômes le poussent a s’automutiler lors des fortes crises. Il tient également un journal pour ne rien oublier et il rédige des “To do list”, là aussi pour ne rien oublier de ses tâches du jour.

◊ Sewel est bisexuelle en plus d’être un cœur d’artichaut. Il tombe souvent amoureux, peut-être même de trop. Il vous dira qu’il aime tout le monde.

◊ Les pirates lui ont apprit à nager en le balançant à la mer. Il s’est débrouillé pour ne pas se noyer et a remonté sur le bateau sans l’aide de personne. C’est sa petite fierté personnelle.

◊ Il adore le rhum, autant que son goût, son odeur et la chaleur que cette boisson procure.

◊ Son pêcher mignon ? Les blagues beaufs, les blagues à papa et l’humour noir.

◊ Il traîne souvent à la maison close, mais rarement pour découvrir le septième ciel. La plupart du temps, il recherche de l’affection innocente et des câlins. S’il doit être honnête, s’est une chose du Grand Arbre qui lui manque : l’amour d’une mère.

◊ L’un n’allant pas sans l’autre, Sewel manque cruellement d’une figure paternelle.

◊ Il adore la compagnie des fées. Sewel se sent bien auprès d’elles. Il n’est pas rare de le voir s’aventurer dans la vallée des fées quand rien ne le retient au port et sur le bateau.

◊ Parfois, il se demande si la Reine Mab ne pouvait pas lui rendre ce que Peter lui a prit avec l’aide d’une quelconque magie. Mais il n’ose pas demander, il ne veut pas l’importuner avec ses problèmes.

◊ Il aimerait revenir au Grand Arbre pour prendre des nouvelles de Peter, des Garçons Perdus et des Mères. Tout le monde lui manque malgré l’amertume qui subsiste. Ils ont été sa famille et la famille ça ne s’oublie pas.

◊ De manière générale, Sewel est très attaché à la conception de famille, valeurs héritées par la sienne. On lui a appris que le sang était plus important que le reste du monde. De ça, découle une étrange manie chez lui depuis qu’il est sur l’île de Jamais : mêler son sang avec ceux qu’il considère comme des frères et des sœurs. Et à eux tout particulièrement, il ne leur fera jamais de mal. Jamais.





Disparaître quand vient l'automne

Comment vis-tu ta vie à Never Never Land ?  
S’adapter était difficile. En arrivant sur l’île, il n’avait plus aucun repère, rien n’était comme dans l’Ordinaire, du moins, dans l’idée folâtre qu’il se fait de ce monde oublié. Mais à présent, l’île de Jamais est devenu sa maison, pour le pire comme pour le meilleur. Beaucoup de choses le perturbent néanmoins comme l’écoulement du temps, Bow et quelques lieux à la noirceur déroutante. Mais il apprend à vivre avec. C’est ici qu’il vit à présent. Il est enchanté par l’océan, par les fées et toute forme de magie. Et si maintenant, Sewel se souvient amèrement du temps passé dans le Grand Arbre, ça reste de bon souvenir. Il va de l’avant, il apprend à être un pirate sans oublier d’où il vient, mais il se sent encore perdu. Il aimerait récupérer son prénom et ses souvenirs.


Qu'éprouves-tu pour l'Ordinaire ?


Après avoir quitté le Grand Arbre, il a regretté un instant le monde Ordinaire. Il s’est demandé pourquoi il est parti, pourquoi il a fait l’erreur de suivre Peter. Il est incapable de s’en souvenir et ce n'est pas facile de passer à autre chose quand on a tout oublié. Était-il si malheureux là-bas pour avoir accepté de quitter ses parents et son foyer ? Qu’importe, Sewel a arrêté d’y penser. Sa maison est ici maintenant, il doit l'accepter.


Que représente Peter Pan pour toi ? Et le capitaine Hook ?


Au début, il a sincèrement apprécié Peter Pan. Il ne saurait pas dit pourquoi, mais il a l’impression d’avoir une dette envers lui. Une dette de vie. Il s’est amusé à ses côtés, il a apprécié la vie au Grand Arbre. Il était heureux. Et puis son esprit est tombé malade. Une tempête s’est levée en lui et l’a tourmenté, si bien qu’il a grandi. Et ça n’a pas plus à Peter. Il s’est dénoncé de lui-même, Sewel espérait un peu de compassion s’il s’expliquait, mais il a eu le droit à la même humiliation que beaucoup d’autres banni. Il n’oubliera pas de sitôt ni le tribunal, ni le poteau, ni tous ceux qui lui ont craché au visage. Il ressent désormais pour Peter une profonde amertume, bien qu’au fond, son amour pour lui et le Grand Arbre demeure. C’est la famille et cette famille lui manque.

Pour ce qui de Hook, son capitaine à présent, il l’a longtemps craint et il continue de le craindre. Le capitaine est à la hauteur des rumeurs, des ont-dit et de sa réputation. Sewel a pu le voir, il a pu le juger par ses actes. Il est effrayant, lui et ses sauts d’humeurs, lui et ses obsessions. À côté de lui, Peter est un ange. Mais Sewel se garde bien de le dire. Il tient à sa vie.



Développe ta chronologie en dates ou en intrigue :
Il ne s’en souvient pas, mais Sewel est arrivé sur l’île de Jamais en juillet 1942 à l’âge de quinze ans. Il s’est fait une petite place dans le Grand Arbre, tout abord en tant que Chasseur, avant de devenir Sentinelle pour la simple raison qu’il n’était pas bon en chasse. Il était une bonne sentinelle par contre, Sewel prenait ce rôle très à cœur. Il était un grand, fort, s’était son rôle de protéger les plus petits, mais surtout les plus faibles. Il a vu les mères se succédaient, des Garçon disparaître pour beaucoup de raison. Et lui, il se voyait rester dans le Grand Arbre à jamais, mais il y a eu l’invasion des cauchemars. Ses rêves horrifiques ont réveillé quelque chose en lui, un mal oublié qui s’est répandu en lui comme la peste. La tempête s’est levée et il a vieilli face à ses tourments. Peu de temps après, Sewel a était banni.

N’ayant nulle part où aller, il a décidé de se rendre au port où il sera recruté comme vigie sur le Jolly Roger, en grande partie grâce à ses compétences acquis quand il était sentinelle. Et ça lui convient, même si s’habituer à cette vie de pirate n’était pas facile au début. Malgré tout, Sewel ne sait pas plaint et se contente de bien faire son job.

Durant la nuit du Croquemitaine, Sewel est resté sagement sur le bateau, inquiété face à cette nuit qui s’annonçait éternel. Quand le soleil s’est enfin levé, il n’a jamais été aussi heureux. Soulagé. Et puis, il y a eu la canicule, parce que Peter était trop euphorique, ensuite la Pluie Salée, à croire que cette île ne pouvait pas profiter d’un peu de paix à cause de Peter et de ses sauts d’humeur aussi incessant qu’incontrôlable. Il s’est mis à pleuvoir sans discontinuité. La pire des tempêtes après la pire des canicules. Sewel a été secoué dans le Jolly Roger, il se souvient de s’être cassé une jambe et le bras droit. Et Hook à décider de se lancer à l’assaut d’un typhon.

Mais comme toute cette flotte et cette chaleur extrême n’a pas suffit, il y a eu le Givre Mortel. Sewel a très peu de souvenirs de cet événement. Il sait qu’il a participé au Bal Masqué, qu’il est tombé malade et que Hook à complètement câblé. Atteint par le givre, il a dû faire un choix entre vivre ou mourir. Il a préféré de vivre qu’importe les conséquences qui en résultent. Et puis tout devient flou, il ne sait pas ce qu’il a fait, ce qu’il s’est passé. Il ne se souvient que du froid transit, de la peur tenaille, du noir et puis d’un mal de crâne épouvantable. Le brouillard s’est levé, il a commencé à retrouver ses esprits. Il s’est mis à y croire, autant qu’il croit aux fées. Il survivra et il l’a fait, bien que difficilement. Il a eu des séquelles, comme beaucoup d’autres, à commencé par ses yeux. Autrefois marron, ils sont à présent d’un bleu électrique. Et Sewel à froid, constamment froid. Un moment, il a songé à quitter l’équipage, mais l’idée a été vite oubliée. Il n’a rien d’autre que ce travail et tout recommencer l’effraie au plus haut point. Alors, perdu pour perdu, il s’y lance tête baissé.




Pourquoi j'y pense encore ?


*

Il faisait chaud en ce mois de juillet, si chaud que clbae était obligé de dormir avec la fenêtre entrouverte. Dehors, le calme était relatif. Certains se réveillaient pour affronter cette nouvelle journée. Pour ce qui est de clbae, il dormait encore, loin du tumulte qui se prépare au pied de son immeuble. Il sort du brouillard quand les pleures d’un bébé et des protestations se font attendre. L’adolescent se frotte un œil et trouve le courage de sortir du lit pour voir ce qu’il se passait dehors. Il est surpris de reconnaître plusieurs voisins être encerclés par la police qui exigeait de voir leurs papiers.

— C’est quoi ce merdier ? marmonne-t-il avec incrédulité.

Il quitte sa chambre pour aller prévenir sa mère, quand on tambourine à la porte. Trois coups sonores qui auraient pu réveiller un sourd. Sur la pointe des pieds, il s’approche de l’entrée et jette un coup d’œil dans le judas. clbae retient son souffle alors qu’il dévisage deux hommes en uniforme. L’un d’eux frappe de nouveau, cette fois avec plus de force. Inquiet, l’adolescent se recule de quelques pas. Mais que voulait la police ? Ils étaient en règle, ils n’avaient pas lieu de les importuner.

— Police, ouvrez !

Et clbae allait le faire, quand sa mère déboule à ses côtés, furieuse d’être ainsi réveillé. Elle déverrouille le cadenas et serrure, avant d’ouvrir la porte.

— C’est pourquoi ? demande-t-elle d’un ton ferme, aucunement impressionné.

L’un des policiers, celui qui avait une moustache, la questionne :

— Êtes-vous bien Madame cnoh ?
— Oui, c’est exact.
— Madame, poursuit-il d’un ton grave. Vous avez un quart d'heure pour faire vos valises, on vient vous arrêter avec votre fils.

*

La police française n’est aucunement douce avec eux. À peine eut-il le temps de mettre un pied hors du bus garait le long du vélodrome qu’un homme l’attrape par l’épaule et le pousse de l’avant sans ménagement. Sa mère était dans son dos, sa présence était rassurante face à l’hostilité des forces de l’ordre que clbae dévisage avec incrédulité. Il se souvient de son père qui parlait de la France des droits de l'homme, la France des libertés. Qu’ici, la police est là pour protéger sa population et qu’il fallait leur faire confiance. Que dirait-il s’il était encore là ? Lui qui était mort pour ce-même pays quand les Allemands l’ont envahis ? C’est ce que sa mère n’a pas arrêté de répéter plus tard dans la matinée, après trois heures d’attente dans l’espoir de sortir : “Mon père et mon époux sont mort pour ce pays. L’un à Verdun et mon mari aux Ardennes !”
“Se sont les ordres, personne ne sort pour le moment.” a-t-elle eu comme réponse.

Par fierté, elle a ravalé ses larmes à l'inverse de clbae qui brûlait de honte et de colère. Avec douceur, sraah l’amène loin du tumulte de la foule qui se presse autour du point de contrôle. Ils s’enfoncent à l’intérieur du vélodrome et trouvèrent un endroit où se poser. Leurs mains étaient jointes et avec une certaine peur dans le regard, ils observaient ce chaos qui prenait lentement de l’ampleur.

— Maman ? Tu crois qu’on va sortir ?
— Je ne sais pas.


*

L’internement a duré cinq jours. Cinq jours d’enfer et de traumatisme pour bon nombre de personnes, dont clbae. Prostré dans son coin, ses yeux ont tout vue et ses oreilles tout entendu, plus qu’il n’aurait voulu. Les suicides, les fusillades à l’extérieur, signe que quelqu’un a essayer de fuir. Les femmes qui accouchaient avec pour seule aide médicale des infirmières de la Croix-Rouge qui se tuait à la tâche pour leur prodiguer les soins nécessaires. Beaucoup pleuraient, criaient, s'engueulaient, le micro marchait à longueur de journée, les gamins jouaient sur la piste, insouciants. Le boucan était infernal, discontinu. Il y avait la faim, mais aussi la soif. Son estomac se tordait de douleur et sa gorge était asséchée, mais impossible de s’hydrater. L’unique robinet était investi jour et nuit. Et puis, il y avait cette odeur abjecte, un mélange putride d'excrément, d’urine, de sueur et de cigarette. Tout le monde faisait ses besoins n’importe où, car aucun sanitaire n'était fonctionnel. Plus d’une fois, clbae s’est pissé dessus. La sensation était désagréable, humiliante et il n’avait aucun rechange avec lui. Les pires rumeurs circulaient entre les trains plombés, travaux forcés en Allemagne ou en Pologne, les mines voir même les enfants arrachés à leurs parents.

clbae ignore comment il est resté sain d’esprit, alors qu’atours de lui, beaucoup ont complètement câblé entre crises de nerf, de panique, d'épilepsie et de folies. Même sa mère avait craqué et Dieu, comme c'était effrayant. Elle murmurait des excuses en yiddish et quelques prière, elle refusait de s'alimenter et elle s'était renfermé dans un mutisme qui avait duré le long de leur séjour. clbae était complètement perdu sans se présence stable, à la dérive. Il avait l'impression de la voir mourir à petit feu.

Le lendemain, ils ont enfin bougé. Sans un mot, clbae regardait sa mère rangée leurs affaires après un tri. Ils n'emmenaient rien d’encombrant et le reste était emporté dans le baluchon que sraah nouait à la hâte. Puis, elle tendit la main à son fils qui hésite sur le coup, encore secoué par l'incident de cette nuit. Néanmoins, il finit par enlacer ses doigts avec les siens.

— Je t’aime mon chéri.
— Je t’aime aussi maman.

Ça ressemblait à des adieux.

*

L'adolescent s’accrochait à sa mère, comme il le faisait petit. Sa main droite dans la sienne, alors que la gauche agrippe sa manche. sraah était imperturbable, elle gardait son sang-froid, contrairement à son fils unique qui brûlait de honte. Ils étaient entassés comme des bêtes dans des wagons pour bétail que clbae avisait d'un mauvais œil. Il était malmené par la police française qui les forçait à grimper dans les wagons au pas de charge. Lui et sa mère s'installèrent dans un coin. Cette dernière avait affirmé sa prise sur sa main, tandis que son regard se plantait dans les siens. Avec fracas, la porte du wagon se fermait et le bruit distinct d'un verrou pouvait se faire entendre. Ils étaient pris au piège, aucune issus. Le temps d'une seconde, clbae repense à ses drôles de rumeurs. Et si cette histoire de train plombé était vraie ? Le silence est relatif, le choc y joue beaucoup. Le train se met enfin en mouvement, mais pour autant, l'inquiète demeure intacte. Les enfants pleurent, complètement paumé, tandis que les adultes affichent des mines graves. Et clbae comprend.

Ils vont tous mourir.

*

— Non, au risque de me répéter, clbae doit rester ici. Il est malade, ça peut s’aggraver, il doit se reposer pour guérir, proteste l'infirmière.

La bonne sœur ne paye pas de mine. Elle devait faire 1m55 et malgré la couche de vêtement qu’elle porte, on devine facilement qu’elle est bien maigre. Pourtant, ça ne l’empêche pas se mettre en travers le chemin deux policiers français, deux grands gaillards tant en taille qu’en poids. Mais elle ne bronche pas la bonne sœur. Elle se tenait droite devant le lit de clbae .

— Il doit suivre les adultes, ce sont les ordres.
— Et les miens sont de le soigner, alors il reste avec les petits.
— Ma sœur, je vous en prie, vous ne voudriez pas avoir de problème.
— Vous croyez ? À qui reviendra la faute s’il cause une épidémie ? Moi qui a fait la demande pour qu’il reste ? Ou bien vous qui insiste pour qu’il parte alors qu’il n’est pas en état ?

Les deux hommes s’observent, avant de quitter l'infirmerie sans un mot de plus. La bonne sœur, Thérèse de son nom, s’assoit près de clbae qui comprenait vaguement ce qu’il venait de se produire.

— Je… je ne pars pas ? demande-t-il avec incertitude.
— Dieu en a décidé autrement… pour aujourd’hui du moins.

Elle le borde et mouille le chiffon qui était posé sur son front, avant de le remettre à sa place.

— Dites, ma sœur ?
— Oui ?
— Comment vous faite pour ne pas douter de lui ?
— De Dieu ?

Il acquiesce, avant d’ajouter :

— Avant, je n’ai jamais douté de lui, mais maintenant, je le fais. Je me demande pourquoi il nous a abandonnés ? Pourquoi il n’intervient pas ? Pourquoi il nous regarde mourir sans rien faire ?

Thérèse ne dit rien, car elle ne pouvait pas donner de réponse à des questions qu’elle-même se posait chaque soir quand ses yeux se ferment.

*

clbae ne trouvait pas le sommeil. Il était hanté par la souvenir persistant de sa mère et le manque que créait son absence. Elle avait quitté le camp il y a deux jours maintenant, elle et les autres adultes. Il ne restait plus que lui et les enfants. La solitude l'empoignait, alors que son esprit se remémore des gestes tendres de sraah. Sa main dans ses cheveux, sa voix qui chantonne une berceuse, un doux baiser pour lui souhaiter la bonne nuit. Il ne tire aucun apaisement dans ses souvenirs, seulement une profonde tristesse. Est-ce qu’il la reverrait ? clbae en doutait. Sa mère était certainement déjà morte. Comme son père, abattu aux Ardennes et dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Il pleure dans le creux de son oreille qui contenait le peu d’affaire qu’il avait pu garder : une photo de ses parents, une peluche cousue à la main par sa mère, un collier assorti d’une étoile de David et sa Kippah, cadeau de son père pour sa bar mitzvah. Les vestiges d’une vie passée où tout était encore gai et innocent. Des souvenirs qui laissent à présent un goût amer en bouche. Certains diront que la vie est ainsi, injuste et cruelle, lui, il dirait qu’ils peuvent bien aller se faire foutre. Il avait tout perdu. Sa mère, son père, l'espoir, et même sa foi. Dieu l’avait abandonné.

Et alors qu’il commençait à se noyer, Peter est apparu à sa fenêtre et lui a demandé d’avoir une pensée heureuse. Dans cet océan grisâtre et agité, un phare s’était allumé.



L'Invisible pour les yeux

T'as un Pseudo ?Tricorion
Et un âge ? 24 ans
C'est quoi ton Avatar  ? Mon amour Reiner Braun <3
Comment t'as découvert l'île ? Avec mon autre compte, Mistral
Tu la trouves comment ? Canon !
Dis, tu crois bien aux fées ? UI


Dernière édition par Sewel Hawkins le Mer 5 Avr 2023 - 7:56, édité 1 fois
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Wilhelm DogFish
Wilhelm DogFish

☠ Matelot du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 1188
✘ SURNOM : Le Pied-Beau
✘ AGE DU PERSO : 25/30 ans

✘ DISPO POUR RP ? : UI.
✘ LIENS : Fiche
et Collection
Chansons et débris de mémoire

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MessageSujet: Re: { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence }   { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } EmptyMar 4 Avr 2023 - 19:00

BIENVENU A BORD !
J'ai adoré lire ta fiche héhéhé
Ca fait très très plaisir d'avoir un nouveau pirate, et à bord du Jolly Roger, qui plus est ! Avoir une vigie ne sera pas de trop, j'en suis sur ! Toujours utile de voir venir le danger de loin quand on est les grands méchants de l'histoire !
Mais que voila un méchant gentil !
Dur au dehors et tendre à l’intérieur comme un chammalow enrobé de chocolat ♥
Tout ce qu'on aime !
Ca n'a pas du être facile pour ce grand gaillard de s'habituer à la crasse de ses collègues ! Huhum What a Face

Comme surnom, nous avons pour l'instant pensé à

Le Maniaque (par ce qu'il aime la propreté, et ce serait drôle car les gens s'imagineraient qu'il est un fou dangereux alors qu'en fait il est juste propre)
Le Perché (Qui fait reference aussi à son role de vigie avec tout le coté : le gars trop accroché à la propreté et à sa peluche, ...)

On cherche encore !

En attendant, hate de croiser ton grand bonhomme sur le pont ! { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } 1567127440






Sourire de l'Enfer



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Sewel Hawkins
Sewel Hawkins

☠ Vigie du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 31
✘ SURNOM : Le maniaque
✘ AGE DU PERSO : 24 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Carrément !
✘ LIENS : { Il y a l'erreur qu'on fait depuis longtemps
De croire que les baleines ne pleurent pas }

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MessageSujet: Re: { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence }   { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } EmptyMer 5 Avr 2023 - 7:59

Hello ! Merci pour ce joli retour, ça résume très bien le personnage :D un gros nounours sous ses airs rustre. Je prend le maniaque, j'aime l'idée qui s'en dégage, ça le résume également bien krkr

J'ai modifié ma fiche pour l'ajouter en plus de ce passage : "◊ Quand les plus petits avaient du mal à s'endormir et tenaient tête aux mères, Sewel prenait le temps de chanter une berceuse en Yiddish et ça, même s'il a oublié comment parler cette langue. Cette berceuse est comme graver dans sa mémoire, mais impossible d'en comprendre le sens ni même se souvenir d'où il l'a entendu. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il la connaît malgré tout par cœur."

Si je n'ai rien oublié, je peux dire que cette fiche est terminé :D















"Il revient toujours ce même goût de rance
Du temps des rêves
Qui jouaient avec la mort"

Jardin, pomme
--------------


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Freckles
Freckles

♣ Chef des Livreurs ♣


✘ AVENTURES : 1894
✘ SURNOM : Le Lionceau
✘ AGE DU PERSO : Quinze ans

✘ LIENS : you're running on unsolid ground

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MessageSujet: Re: { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence }   { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } EmptyMer 5 Avr 2023 - 23:39


Félicitations mon enfant


Tu es condamné.





Je répète après Dogfish mais quel plaisir de voir un nouveau pirate du bon vieux Jolly ! Encore une fois j'aime beaucoup tous les petits détails que tu donnes à ce perso, toute la partie unique au monde m'a grave attendri (surtout les pirates qui lui "apprennent à nager" je sais pas pourquoi haha). C'est aussi super cool qu'il soit intégré aux intrigues comme ça, je sens que c'est un perso qui a plein de baguage à exploiter en rp et j'ai hâte de voir ça !
Un rebienvenue chaleureux à toi, amuse toi bien en haut de ton mat <3


_______________________________


Je te serre chaleureusement la main. Cours vite créer ton Dé à Coudre et demander un Compagnon de Jeu afin de vivre une aventure ! Par ailleurs, n'oublie pas de prendre connaissance de L'intrigue du moment. Tu peux aussi participer au RP d'introduction spécialement conçu pour les nouveaux arrivants et qui permet d'immerger facilement ton personnage dans l'univers : la Beuverie. A moins que tu ne choisisses de te lancer dans Mission Périlleuse ? Si tu préfères passer du bon temps en papotant, rejoins sans tarder la Nursery. Quoiqu'il en soit, que ton séjour à Never Never Land soit fabuleux et éternel.



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James Hook
James Hook

☠ Capitaine des Pirates ☠


✘ AVENTURES : 245
✘ SURNOM : Le Capitaine
✘ AGE DU PERSO : La quarantaine


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MessageSujet: Re: { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence }   { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } EmptyJeu 6 Avr 2023 - 0:30

Bienvenu à bord, moussaillon !
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Sewel Hawkins
Sewel Hawkins

☠ Vigie du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 31
✘ SURNOM : Le maniaque
✘ AGE DU PERSO : 24 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Carrément !
✘ LIENS : { Il y a l'erreur qu'on fait depuis longtemps
De croire que les baleines ne pleurent pas }

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MessageSujet: Re: { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence }   { Dans le jardin de mon enfance, entre les arbres et la violence } EmptyJeu 6 Avr 2023 - 6:36

Meri tout le monde ! :D















"Il revient toujours ce même goût de rance
Du temps des rêves
Qui jouaient avec la mort"

Jardin, pomme
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