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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyJeu 14 Aoû 2014 - 0:11



LA MUE DES MUTANTS

ZOMBIE + LOONY + PILLE


J'ai senti mon coeur se serrer comme si une femme l'avait pris pour une éponge et avait entrepris de l’essorer vigoureusement. Il faisait froid dans la caverne mais je sentais nettement la sueur coller ma chemise et mes cheveux. Mes lèvres étaient closes, je les soudais l'une à l'autre afin de ne pas laisser la moindre chance à mon souffle d'y passer. Mes pas étaient mesurés, prudents, et je craignais à chaque fois que ce soit le dernier. Je n'étais plus qu'un concentré très dense d'angoisse.
Et voilà que l'Electrique se met à parler, ce que j'ai FORMELLEMENT interdit ! Mes yeux se sont exorbités, mes joues se sont vidés de leur sang. J'ai entendu plusieurs gouttes tomber du plafond, ça m'a terrifié. Je veux dire... Je veux dire... m'a ébranlé.

Dans l'obscurité de la grotte, je n'arrivais même pas à distinguer la silhouette de Pille. Au fond, on ne voyait qu'une lumière éclatante, qui semblait extrêmement lointaine. Celle du jour. C'était particulièrement difficile de continuer, vu que le jour me semblait terriblement loin déjà, alors que nous n'étions qu'au début. Mais, pas le choix, hein. Nine.
Pille a frappé avec une surface dure contre la paroi, du moins j'ai déduit que c'était Pille. J'ai du faire demi-tour, parce qu'elle avait moins avancé que moi. J'ai espéré que les autres répondent aussi à l'appel, qu'ils soient attentifs. On avait pas le droit à l'erreur. Pas le droit à l'hésitation ou autre mollesse. Tout pouvait être fatal. Cette pensée m'a excité.

« Vous êtes tous là ? Pille, montre-moi ce que tu as trouvé. »

Elle m'a désigné une surface brillante sur la roche et j'ai plissé les yeux en m'approchant. Je n'avais pas envie de toucher. Je ne savais pas ce que c'était. Mais je ne pouvais pas laisser les autres le faire à ma place, car j'étais le chef, le commandant, et qu'il fallait que je prouve ma valeur.
J'ai retenu ma respiration et j'ai avancé lentement, très lentement mes doigts. A l'intérieur de moi, j'entendais les battements profonds de mon coeur. Mes doigts ont effleuré la roche. J'ai appuyé.
J'ai d'abord vu. Une sorte de fumée. J'ai entendu. Un petit son sifflant. Et puis là, là j'ai senti. Une douleur ardente, fulgurante, qui s'était infiltré en moi à une vitesse incroyable et parcourait maintenant mon bras, ma tête, mon cul même ! J'avais tellement mal que des larmes explosaient de mes yeux. Je réprimais le hurlement de souffrance qui tentait de s'extraire de ma bouche, serrant les dents à m'en faire péter les mâchoires. Ma main indemne serrait mon poignet, celui de mon autre main, brûlée, la chair à vif.
Je ne tenais même plus debout. Je me suis effondré au sol, le corps crispé comme celui d'une poupée en caoutchouc.

« De l'eau » ai-je tenté de chuchoter, mais ma voix était sûrement trop forte. « Vite, donnez moi de l'eau. Surtout pas de l'eau salée... Pitié, trouvez...moi... de l'eau ! »

Je me suis mis à m'arracher les cheveux, fou de douleur.


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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyMer 10 Sep 2014 - 18:15

Loony entendait encore un grondement, qui pouvait aussi bien être le grognement d'un batracide ou d'un autre monstre, que tout simplement la ruse du vent marin qui s’engouffrait dans la caverne et soufflait dans ses diverses cavités profondes comme dans un instrument à vent – un instrument sournois et aux sons un peu effrayants. Loony inspira longuement en espérant se convaincre qu'il s'agissait bien du vent, seulement du vent. Mais il sursauta de plus belle lorsqu'il entendit la voix de Pille qui s'éleva brièvement mais haute, puis les coups plus discrets qu'elle tapa contre la paroi. Elle avait seulement trouvé quelque chose, rien ne lui était arrivé. Pour l'instant.

Il alla rejoindre ses camarades vers l'endroit où Pille pensait avoir trouvé de la mue de batracide, en espérant qu'il y en ait assez pour qu'ils s'en aillent tout de suite. Quoique... Avec les nuages et la tempête qui menaçait, ils ne pourraient peut-être même pas repartir une fois qu'ils auraient achevé leur mission. Loony frissonna. L'air était si désagréable dans cette caverne, l'atmosphère si lourde et angoissante, il grimaçait à l'idée d'y rester coincé plusieurs heures, peut-être une journée entière  – et s'ils ne pouvaient pas naviguer de nuit, ils devraient attendre le lendemain ! Il en était hors de question.

— Non, non, non, murmura la Pelote en secouant vigoureusement la tête, pour lui-même.

Mais l'agitation soudaine des autres interrompirent les réflexions de Loony. Il vit Zombie s'effondrer et se tordre de douleur, et il devina ce qui avait dû se passer avant que Zombie n'ait réclamé de l'eau. Un peu trop fort.

— Tais-toi, chuchota-t-il à Zombie, oubliant soudain sa crainte du petit aryen, si fort, si parfait d'ordinaire, mais qui était bien moins impressionnant dans une telle situation, aux pieds de tous les autres, aux pieds de Loony.

Ils n'avaient pas prévu de rester longtemps sur l'île et n'avaient pas de provisions, mais ils avaient été imprudents, Loony le réalisait maintenant. Même pas d'eau pour se désaltérer ! Après tout, qui penserait à boire un coup en fuyant des batracides ? Mais Zombie aurait dû prévoir, lui, le chef, celui qui en savait tant sur les missions, sur la bave de batracides... Il n'était pas si infaillible, finalement !

Loony prit son courage à deux main, se sentant plus fort d'avoir vu Zombie si affaibli, et partit en quête d'eau douce. Tout bas, il demanda qu'au moins une personne reste auprès de Zombie, puis sortit de la caverne. Il grimpa quelques rochers en espérant trouver un creux contenant de l'eau de pluie. Il y avait un bon côté au mauvais temps qui ne cessait de s'abattre sur l'île : il avait l'embarras du choix. Il s'arrêta au premier creux, encore assez bas sur l'île, mais réalisa que l'eau était salée en la goûtant. Elle avait probablement été amenée là par une marée montante, il faudrait qu'il monte un peu plus haut. La peur recommença lentement à l'étreindre à mesure qu'il s'éloignait. La dernière fois qu'il avait grimpé des rochers, il s'était retrouvé à l'infirmerie et y avait passé un très mauvais séjour et, aujourd'hui, il ne risquait pas une simple chute. Il trouva enfin de l'eau douce, pas trop loin de la caverne. Il en remplit ses mains jointes pour faire récipient et tâcha de garder l'équilibre en redescendant, assez rapidement et prudemment pour qu'il lui reste de l'eau arrivé en bas.

Il parvint à Zombie, encore prostré par terre, avec une petite quantité d'eau qui suffit tout juste à nettoyer la plaie. Il en faudrait davantage pour le soulager.

— Zombie, tu peux marcher ? Il faudrait peut-être que tu viennes avec moi pour mieux te rincer, en plus...

Loony tendait l'oreille, il avait peur qu'ils aient fait trop de bruit. Il s'imaginait entendre des pas, encore ce grognement, mais il ne savait pas toujours quand se fier à ses impressions.

— J'ai peur qu'ils arrivent.
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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyJeu 15 Jan 2015 - 21:10



LA MUE DES MUTANTS

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 « Okay. »

Je transpirais énormément. Ça coulait dans ma nuque, dans mon dos. Sur mes tempes, les cheveux étaient collés. J'ai trouvé ça sale.
Peu à peu, j'ai réussi à apprivoiser ma douleur. C'est une technique militaire. On se concentre sur le point culminant de la douleur et on la domine, on la plie. C'est dur. C'est un des trucs les plus durs que j'ai jamais eu à faire. Je l'ai fait.
Je me suis relevé en maitrisant mon souffle qui trahissait ma position de faiblesse. Le ton de Loony avait changé. J'ai pas aimé ça.

L'eau a ruisselé sur la meurtrissure qui enflait mes doigts, incendiait ma main entière. J'ai serré les dents tellement fort qu'on les aurait cru aimantées. Au terme de quelques secondes interminables où j'étais possédée par la sensation de fondre sous l'acide, un apaisement relatif a succédé à cette bourrasque de souffrance. J'ai soufflé, et j'ai tenté de discerner le regard de la Pelote dans la pénombre. Je n'ai rien vu.
J'ai juste entendu son faible "J'ai peur qu'ils arrivent"...

J'avais oublié.
Oublié que ça, c'était rien par rapport à ce qu'on pouvait subir. La tension de l'instant s'est ravivée et a semblé se plaquer sur mon corps.

 « Restez là, ne faites pas de bruit. » ai-je chuchoté à l'égard des deux autres.

Loony et moi nous sommes enfoncés dans l'obscurité de plus en plus opaque, sur le côté. La roche descendait en pente, pas trop raide mais bosselée, piquante. C'était dur de progresser avec ma main meurtrie. J'avais l'habitude de manier mon poignard avec celle-là.
Loony m'a mené en direction d'un petit endroit creux où miroitait timidement une eau raisonnablement propre. Je m'y suis approché dans l'intention d'y tremper tout mon bras, jusqu'à ce que.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!


Le cri a déchiré, défoncé le silence. La caverne a tremblé et moi aussi. Loony aussi, j pense. Ça venait du lieu où j'avais laissé les deux imbéciles. J'ai senti que la Pelote posait son regard sur moi. J'ai senti sa respiration s'accélérer. Après, j'ai senti qu'il allait parler, et en même temps j'ai senti une présence au-dessus de nous (pas à côté, pas devant, pas derrière, AU-DESSUS).
Je me suis jeté sur Loony, avec maitrise, je me suis calé derrière lui et j'ai plaqué ma paume contre sa bouche. Je maintenais fort son bras derrière son dos pour l'empêcher de bouger. Je lui imposais le silence.
Au fond, j'étais absolument pas sûr que Loony nous aurait trahi. Son côté bizarre empêchait d'anticiper la moindre réaction. Une mèche de ses cheveux noirs – trop noirs – se sont collés à ma peau.

Il y a eu une cascade de bruits durs, rocailleux, mais résonnant dans toute la grotte. Puis plus rien. Un rien horrible, terrifiant, qui grattait le sol comme une griffe. Le souffle de Loony mouillait ma main.
Au bout d'un moment, j'ai fini par relâcher ma pression. On a respiré. Après, je l'ai tenu par les épaules et j'ai dit :

 « Loony. Ils sont tout autour de nous. Je pense que les autres sont morts. Je. Je pense qu'ils ont senti l'odeur du sang. Le mien. Ils vont nous retrouver. Mais on doit continuer la mission. Parce que c'est notre devoir. De soldat. On doit retourner là-bas et voir s'ils ont laissé des traces de mue sur leur passage. Tu es prêt ? »  

Mon ton était ferme mais pas trop. Loony était pas un vrai soldat, fallait pas qu'il tombe dans les vapes.



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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyMer 4 Fév 2015 - 14:40

Zombie ne s'était pas moqué de lui lorsque Loony avait avoué sa peur. Il ne l'avait pas fait taire ou regardé avec mépris. C'était mauvais signe, ça voulait dire que lui aussi avait peur. Loony réalisait que Zombie n'était qu'un gamin, comme lui, et pas l'adulte, ou plutôt l'espèce de robot déguisé en garçon pour lequel il le prenait souvent. Pas un adulte, non, ou Loony l'aurait toujours détesté. Mais il l'avait longtemps cru imperméable aux émotions aussi brutes que la peur, et c'était pour cette raison qu'il l'estimait, parce qu'il semblait au-dessus de ça. Mais Loony devait être le plus fort, maintenant. Aux aguets, sa lance prête à être dépliée dans la main droite, il dut le le guider et l'aider à accéder aux rochers où il avait trouvé de l'eau claire.

Puis ils entendirent le cri. Loony crut reconnaître la voix de Pille qui résonna si longtemps contre les parois de la caverne qu'elle était probablement morte avant que le silence soit rétabli. N'ayant pas tout à fait oublié ses manières militaires, Zombie réagit avant que Loony ait eu le temps de penser. Il se sentit attiré vers l'arrière alors que Zombie lui plaquait une main sale contre la bouche et l'immobilisait. Surpris, Loony émit un « hm ! » étouffé, mais il se calma aussitôt, comprenant qu'ils ne devaient pas attirer l'attention des créatures qui avaient fait hurler Pille. Zombie le libéra de son étreinte et le prit par les épaules. Son discours arracha presque un sourire à Loony. Ça ressemblait à un jeu vidéo. Un soldat, lui ! Il n'avait jamais beaucoup aimé les jeux de guerres, mais il voulait bien se prendre pour un héros d'heroic fantasy. Il acquiesça d'un signe de tête et déplia sa lance.

Il suivit Zombie qui ouvrait la marche, ils essayaient de se faire rapides et discrets. Loony ne cherchait pas tant de la mue que des échappatoires potentielles. S'il devait abandonner Zombie pour sauver sa peau, il le ferait : c'était son odeur qui attirait les batracides, il l'avait dit lui-même. Mais pour le moment, Zombie semblait avoir regagné sa contenance habituelle. Jouer au soldat courageux, c'était dans ses cordes. Alors Loony espérait bien profiter de sa protection tant que possible, et de son attention aussi – lui-même n'aurait peut-être pas remarqué la présence des créatures autour d'eux si Zombie ne la lui avait pas signalée.

Mais les batracides avaient bien quitté la caverne. Les deux garçons observèrent, cachés derrière un rocher haut, l'un assurant leurs arrières, l'autre scrutant l'entrée de la caverne. Loony sentait son pouls s'accélérer, la situation devenait réelle. Il serra sa lance dans ses deux mains. La voie semblant libre, ils se lancèrent et pénétrèrent dans la caverne déserte. Presque déserte. Deux cadavres avaient été laissés derrière. Leurs corps étaient recouverts d'une matière grisâtre, translucide, mais les cheveux verts de Pille étaient encore visibles. Loony déglutit difficilement, le spectacle était répugnant. Puis ses yeux se posèrent sur le sabre que Zombie avait donné à la fillette un peu plus tôt, qui gisait à quelques centimètres de son corps. Pille avait dû réussir à toucher l'un des batracides : autour de la lame se trouvait un morceau de peau reptilienne à laquelle un morceau de chair était encore attaché. Elle avait dû lui trancher une partie du bras.

O-On peut prendre ça, déjà, chuchota Loony.

La prise serait bien maigre s'ils ne revenaient qu'avec cette bande de peau, mais c'était un début. Loony posa sa lance par terre et recouvrit le bout de ses doigts avec la bande de tissus que Zombie lui avait donnée. Il utilisa cette main pour maintenir la peau au sol et, s'assurant qu'il était vierge de toute bave toxique, il saisit le sabre dans l'autre pour racler la peau. C'était dégoûtant, mais pas autant que s'il s'était agi de chair humaine. Il avait à peine terminé de nettoyer la peau lorsqu'il cru entendre un bruit qui ne venait pas de Zombie. Il se redressa vivement, sabre en main.


Dernière édition par Loony le Lun 16 Fév 2015 - 20:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptySam 14 Fév 2015 - 16:29



LA MUE DES MUTANTS

ZOMBIE + LOONY + PILLE


L'avantage, c'est que l'adrénaline empêchait mon cerveau de faire pulser la douleur. Je ne sentais quasiment plus la brûlure de ma main. Mes muscles, en revanche, étaient tendus comme s'ils étaient contractés par un million de courbatures. Il fallait que je respire et que je reste concentré. J'avais déjà expérimenté des situations bien pires que celles-ci. Ou... au moins égales. Contrairement à Loony. Ce contraste me rassura un peu.

On finit par rejoindre l'endroit où le carnage s'était opéré. Parce que oui, notre intuition, ou plutôt la mienne, était juste. Un guerrier sait reconnaitre rien qu'à l'instinct, rien qu'à l'odeur, le crépuscule d'un massacre. J'ai serré mon sabre dans ma paume, celle qui n'était pas meurtrie. Tous mes sens étaient en alerte. Au-delà de la peur, j'espérais voir surgir un monstre. Mes membres n'en pouvaient plus de se tendre sans raison, sans suite. Ils voulaient de l'action, je voulais du sang.
Les fragrances acides n'ont pas tardé à infester l'atmosphère. Je ne m'étais pas attendu à ça. Je m'étais représenté les Batracides un peu comme on s'imagine un film raconté. J'avais pas pensé au froid et à la puanteur.
Ce n'était pas réellement une odeur de cadavre, c'était plus âpre, plus direct. Ça brûlait les rétines. J'ai plaqué ma manche contre mon nez, tout en m'approchant en même temps que la Pelote des dépouilles emmitouflés. Ça faisait vraiment penser à des cocons, ou des pièges d'araignées. C'était dégueulasse, mais pas autant que les visages des morts.

 « O-On peut prendre ça, déjà, »

Je me retournai et observai les manœuvres de Loony. Sa voix tremblait, mais il était plus téméraire que je l'aurais cru. J'ai failli le féliciter pour son initiative, d'autant que c'était vraiment répugnant, mais j'avais peur de le déconcentrer. J'ai remarqué à quel point il était sale, poisseux et pâle, et je me suis demandé si j'étais dans le même état.
Au lieu de me ramollir avec mes pensées inutiles et faibles, il fallait que je m'active. Les corps ne devaient pas rester ici. Ils allaient attirer d'autres créatures. Peter préférait toujours qu'on ramène les morts pour qu'il les enterre et les guide jusqu'au ciel (il croyait sûrement à tout ça, contrairement à moi), mais là, c'était trop risqué. Je les ai tracté par les chevilles en prenant soin de ne pas trop toucher la matière visqueuse avec ma peau. J'utilisais le tissu, comme Loony. Car c'était collant, dangereusement collant, et sûrement encore plein d'acide. J'ai trainé le premier corps en soufflant comme un forcené, jusqu'à le faire plonger dans une cavité à moitié immergée, plus loin dans la caverne, sur un côté.
Quand je suis revenu pour m'attaquer au second, frottant mes mains l'une contre l'autre, je me suis figé d'un seul coup. J'ai eu la sensation que mon coeur descendait jusque dans mes talons. Un Batracide se tenait juste derrière Loony, plaqué contre la façade rocailleuse qu'il descendait sans bruit, un peu comme une araignée. Loony était dos à lui et, absorbé par son action, ne sentait même pas sa présence. Le Batracide salivait d'avance. Une trainé de bave s'est écoulée de sa bouche immonde et est tombée dans une petite flaque, provoquant un bruit résonnant. Loony l'avait entendu. Il allait se retourner. Au même moment, j'ai vu les jambes repliées du Batracide se préparer à sauter. On aurait dit que tout se passait au ralenti.

« LOONY !!! »

J'ai couru sans prendre le temps de réfléchir, d'une part parce qu'un soldat n'a pas à réfléchir, d'autre part parce que ça m'aurait empêché d'agir. Je dérapais sur le sol huileux. Le Batracide a été attiré par ma voix brusquement surgie du néant et s'est tourné vers moi. J'ai attrapé mon sabre et je l'ai agité sous son nez. Ma haine est venue à mon secours, enveloppant la peur pour l'étouffer.

« Allez viens, sale petite merde ! Viens que je te saigne comme un porc, pourriture !! »

Je hurlais. J'ai crié à Loony de prendre sa lance. Le Batracide s'est mis à beugler à son tour, un cri aigu insupportable. Alors, des dizaines d'yeux jaunâtres, fendus d'une pupille verticale, ont crevés l'obscurité. Je me suis remis à hurler et j'ai fondu sur le premier, toujours plaqué à sa paroi. Je l'ai lacéré de coups de sabre, entrant la lame, sortant la lame, entrant, sortant, entrant sortant. Du sang noir m'éclaboussait de partout tandis que je m'acharnais. Les autres, furieux de voir que je m'en prenais à leur frère, ont rampé jusqu'à nous, feulant comme des chats en ouvrant leur gueule pleine de dents acérées.

« Loony, mets toi dos à moi !! Dos à moi ! Ne vas pas à eux, laisse-les charger et tu les plante dans leur élan !! Coupe leur langue ! »

Je savais même pas d'où me venait cette intuition, ça ressemblait pas à une technique d'attaque type des Napola, ou du corps militaire tout entier. Nous encerclant, ils ont commencé à charger, bondissant sur nous comme des bêtes. J'étais horrifié par leur aspect, leur odeur et les bruits à la fois humides et aigus qui accompagnaient leurs mouvements. Leurs langues sombres claquaient dans l'air comme des fouets.
Tout en les repoussant, lâchant des gémissements d'effort à chaque manoeuvre, j'essayais d'entrainer Loony vers la sortie. On ne pourrait pas tous les battre. Je sentais qu'il fatiguait. Sans cesser d'agiter ma lame, j'ai chuchoté :

« A mon signal, tu vas chercher la mue... et tu cours vers le radeau, ils n'aiment pas le soleil... ils te... te suivront pas...»

Moi, j'avais une idée. C'était du suicide, mais je préférais encore le suicide que me faire capturer par ces merdes. Je suis sûr que c'est ce que le Führer aurait fait.


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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyMar 17 Fév 2015 - 15:47

Loony avait entendu Zombie s'éloigner en traînant le corps du garçon et revenir, mais il avait raison, le bruit qu'il avait entendu derrière lui n'était pas venu de lui. Au moment où il se retournait, Zombie cria et, suivant son regard, Loony leva la tête à temps pour apercevoir le batracide qui s'était apprêté à le prendre par surprise. Loony eut un haut-le-cœur en voyant la bête immonde. Elle était pire que ce qu'il avait imaginé, plus répugnante, plus ignoble encore. Il réalisa que l'odeur âcre qui avait envahi la caverne après leur passage avait empiré, ou peut-être y était-il seulement devenu plus sensible à cause de l’écœurement que lui provoquait la vue de la créature. C'était pire que les cadavres. Les cadavres n'étaient pas beaux à voir, mais ils étaient inoffensifs, alors que cette créature semblait n'avoir qu'une envie : attaquer tout ce qui osait s'aventurer sur son île. Les batracides ne devaient pas souvent avoir d'occasion pareille, quatre enfants trop confiants qui se jetaient dans leur gueule, presque littéralement. Car il semblait bien qu'ils s'étaient aventuré dans leur repaire principal...

Alors que Zombie frappait le premier batracide, Loony les vit, tous les autres qui s'étaient approchés en silence, dissimulés dans la pénombre. Le sabre tremblait dans sa main mais il ne lâcha pas, et il ramassa la lance de sa main gauche. Il était presque aussi habile – ou maladroit – des deux mains, parce qu'il avait toujours été droitier lorsqu'il se faisait miroir de son frère, et gaucher lorsqu'ils regardaient dans le même direction. Il obéit à Zombie et se colla à lui, dos-à-dos, se tenant prêt à frapper. Maintenant qu'ils étaient face à lui, il était déterminé à ne pas finir comme Pille et l'autre garçon. Il n'était pas un soldat, pas un combattant, il n'était pas courageux. Mais il était un enfant, il avait de l'imagination, parfois trop, parfois mal employée, mais il était capable de faire semblant d'être un brave héros pour essayer de s'en sortir. Alors il contracta ses jambes qui ne voulaient pas cesser de trembler, serra ses armes dans chaque main, et planta avec sa lance le premier batracide qui tenta de lui sauter dessus. Une langue fusa et il l'évita de justesse, son cœur sembla rater un battement. Une autre : Loony était prêt, cette fois-ci, il la trancha de son sabre. Galvanisé, Loony prit un peu plus confiance, une confiance réelle, pas seulement feinte. Il plia les genoux pour esquiver une autre langue qu'il ne parvint pas à trancher mais, toujours accroupi, il planta une autre créature qui lui arrivait dessus.

A mon signal, tu vas chercher la mue... et tu cours vers le radeau, ils n'aiment pas le soleil... ils te... te suivront pas...

Loony se serait bien vu se battre encore contre ces monstres qu'il n'avait aucun scrupule à tuer, cela avait quelque chose de libérateur... Mais une langue le frôla à nouveau. Il la coupa par un geste qui tenait plus du réflexe et du coup de chance, mais le mal était fait, de la bave l'avait touché dans le cou. Pas la langue elle-même, sans quoi il serait peut-être tombé raide mort, ou paralysé, il ne savait plus. Mais il comprit la douleur qu'avait ressentie Zombie, plus tôt. La brûlure était terrible, lui qui était peu sensible à la douleur avait rarement eu aussi mal. Alors il obéit, finalement prêt à mettre le plus de distance entre ces bêtes et lui. Dès que Zombie le lui dit, il s'élança, planta et trancha ce qu'il put sur son passage, laissant sa lance dans le corps d'un des batracides. Il n'essaya même pas de la récupérer. Il attrapa la mue et courut, faisant des moulinets avec son sabre, essayant d'ignorer la brûlure dans son cou.

Dehors, il fut surpris par un batracide qui bondit devant lui. Il eut un mouvement de recul et brandit son sabre, mais le batracide criait, si l'on pouvait appeler ainsi le son qu'il émettait, sans attaquer pour le moment. La lumière du jour semblait en effet le gêner, mais les nuages lourds qui recouvraient l'îlot lui avaient permis de sortir. Loony hésitait. La lance avait eu l'avantage de lui permettre de frapper de loin, le sabre était pratique pour trancher les langues, mais pour attaquer celui-ci, Loony devait se jeter sur lui. Il se sentit désemparé quelques fractions de secondes mais savait qu'il devait agir. Alors il lâcha la mue et empoigna le sabre à deux mains, fonça sur la créature en criant, frappant d'un mouvement diagonal. Le sabre pénétra dans la chair entre l'épaule et la poitrine du batracide et Loony pensa l'avoir tué, mais alors qu'il se retournait, il sentit la langue lui claquer contre un pied. Le cuir de sa chaussure de fortune l'avait protégé, mais de peu, et Loony s'en rendait compte. Pris de rage, il hurla, piétina la langue et vint décapiter le batracide.

Il ramassa la mue et courut plus vite que jamais, ne s'arrêtant que lorsqu'il eut rejoint le radeau. L'air était frais ici, il sentait la mer et la pluie, mais c'était un vrai soulagement après l'air étouffant et irritant de la caverne. Mais la brûlure de son cou se fit tout à coup plus forte et Loony se crispa de douleur en gémissant. Il posa la mue sur le radeau et se rinça le cou à l'eau de mer. Le sel le brûlait un peu aussi, mais la bave semblait se dissoudre à son contact. Les batracides craignaient-ils le sel comme les escargots ? Si seulement il avait eu un récipient, il aurait pu les arroser... Et Zombie n'était toujours pas revenu.

Zombie ! hurla-t-il. Viens, ils craignent le sel !

Il n'oserait pas s'aventurer pieds nus jusqu'à la caverne, il y avait trop de bave au sol, mais les seuls récipients auxquels il pouvait penser étaient ses chaussures. Alors il les enleva et les remplit d'eau, prêt à asperger ceux qui voudraient s'approcher ou suivraient Zombie quand il ressortirait enfin... S'il ressortait. Loony avait le cœur battant, il ne pensait plus à partir sans Zombie pour le moment, mais il fallait qu'il fasse vite.
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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyMar 10 Mar 2015 - 17:41



LA MUE DES MUTANTS

ZOMBIE + LOONY + PILLE


J'ai essayé de jeter un oeil à la petite silhouette de Loony qui disparaissait dans la lumière, mangé par l'éclat blanc du dehors. Ça m'a fait un peu bizarre, parce que même s'il respirait vite, difficilement, ce qui voulait dire qu'il se consumait en efforts (comme moi), il n'avait pas l'air affligé, abattu ou même trop apeuré. J'aurais pu considérer ça comme de la bravoure, mais vu comme Loony était étrange et n'avait pas du tout l'âme d'un soldat, je pense que c'était juste parce que c'était Loony. Je suis pas sûr, mais je crois que Loony signifie "vachement bizarre" en anglais.

Ma distraction m'a coûté cher, et c'est normal, puisque c'est une faute grave pour un soldat. Cette seconde d'inattention a suffi à une langue de Batracide pour claquer sur la peau de mon cou. Une espèce de décharge a secoué ma nuque, tendant tous mes muscles d'un coup, et par réflexe j'ai porté ma main à mon cou. Une matière visqueuse, comme de la toile mais humide et poisseuse, s'est collée à mes doigts. J'arrivais pas à m'en débarrasser. C'était handicapant. Et trop con.
Par chance je tenais mon sabre de l'autre main. Derrière moi, barrant mon chemin vers la lumière, vers Loony, un rideau de Batracides voûtés, baveux. Coincé. Heureusement que j'avais mon idée (suicidaire). Hurlant comme un dément, j'ai fait face aux autres Batracide, ceux devant moi, dont les silhouettes se détachaient à peine dans l'obscurité, et j'ai chargé en agitant mon sabre de tous les côtés. Je glissais sur la pierre mouillée.
Les cheveux verts de Pille m'ont permis de la retrouver facilement, malgré le cocon sinistre qui l'enveloppait. Poussant un grognement pour me donner de la force, je me suis emparé d'elle, brûlé par la substance sur son corps, et je l'ai hissé sur mon dos. Alors j'ai fait demi-tour et j'ai claudiqué, soufflant comme un boeuf, droit vers la lumière.

« Loony, j'arrive !! »

« Zombie ! Viens, ils craignent le sel ! »

Comment il savait ça ? Comment lui faire confiance ?
Comment faire autrement ??

J'ai voulu répondre mais j'y arrivais pas, mon souffle était raide comme celui d'un foutu vieillard.
Les Batracides s'agglutinaient autour de moi et s'acharnaient sur le cadavre de Pille, mon bouclier. Chaque coup porté m'affaissait un peu plus. Mais j'y étais presque. Des larmes d'espoir maculaient mes joues.

La lumière. L'odeur de la mer, de l'air. J'y étais.
J'ai balancé la dépouille et une nuée de Batracides a fondu sur elle, recouvrant tout son corps dans un tintamarre de bruits gutturaux et avides. D'autres rampaient vers moi, par dépit (ou plus malins que leurs pairs). Sans réfléchir, j'ai sauté à l'eau. Le Batracide, attisé par la faim, a bondi à son tour. Dès qu'il a été immergé, une fumée blanche, dense, s'est élevé de sa carcasse. Il couinait, rabougri et raide, consumé de douleur. Mes cheveux trempés contre mon front, j'ai assisté à ce spectacle jusqu'à ce que le Batracide ne soit plus qu'une masse fondue, noire, une momie répugnante, qui s'est mise à flotter. Inerte.

J'ai regardé Loony. C'était fini. On était tellement choqués que je crois qu'on a pas été soulagés. Je me suis rendu compte que je buvais plus ou moins la tasse. J'avais plus la force de bouger, et l'eau était froide. Le ciel crachait une pluie éparse.
J'ai puisé dans ce qu'il me restait d'énergie pour barboter jusqu'au radeau que Loony éloignait déjà des rochers.

« Aide-moi à monter. »

J'avais tenté d'être autoritaire, pour montrer que c'était un ordre, pas un vrai appel à l'aide. Mais le coeur y était plus.

« Et barrons-nous vite d'ici. On a rempli la mission. »

Deux vivants sur quatre, c'était déjà pas mal.


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Zombie hurle en darkturquoise.
.....


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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyLun 23 Mar 2015 - 2:14



Loony n'eut pas longtemps à attendre après son appel : il vit la silhouette étrangement déformée de Zombie sortir de la caverne. Plissant les yeux, il comprit qu'il portait le corps sans vie de Pille sur son dos. Zombie avait l'air de souffrir, mais il tenait bon. Loony n'en était pas particulièrement étonné, il était lui-même assez résistant à la douleur, surtout celle qu'il s'infligeait, mais il savait bien que peu d'enfants auraient géré la situation comme le faisait Zombie. Sans lui, les trois autres seraient morts... Au lieu de cela, Loony avait survécu, et c'était l'essentiel. Sentant une reconnaissance peu habituelle à l'égard de Zombie, Loony se tint prêt à accueillir comme il se devait les batracides qui le suivaient de près. Un genou au plancher du radeau pour garder l'équilibre, il les aspergea d'eau salée à l'aide de ses chaussures qu'il finit par lancer avec leur contenu sur les monstres, et ceux qu'il atteignit ralentirent le pas, leur peau visqueuse fumant et écumant là où il les avait touchés, leurs curieux cris à la fois rauques et aigus retentissant peut-être jusqu'à la plage. Dès que Zombie sembla assez proche de lui – et les batracides encore debout bien trop proches –, Loony prit appui sur un rocher pour éloigner le radeau du rivage.

Quelques secondes plus tard, Zombie sautait à l'eau et Loony releva la tête pour vérifier qu'aucun batracide ne parvenait à nager dans cette eau salée. La plupart restèrent en effet sur leur îlot, condamnés à ne jamais quitter cette terre, c'était donc pour cette raison qu'on n'en rencontrait pas ailleurs sur l'île de Jamais. Son regard fut pourtant capté par le spectacle terrifiant auquel il n'avait prêté aucune attention jusque-là, trop concentré sur les batracides qui progressaient dans sa direction : le cadavre de Pille dévoré par ceux restés en arrière. Ils n'en avaient pas fini avec elle et certains se battaient, se bousculaient pour avoir la place. Au cœur de leurs mouvements, Loony put voir clairement le corps déchiqueté de la petite fille et ne put s'empêcher de projeter son propre visage à sa place, comme un reflet. Était-ce donc ce à quoi il avait livré...

Mais Zombie l'appela et lui demanda de l'aider à le hisser sur le radeau. Loony s'arracha à la contemplation répugnante du petit corps mutilé et s'étala de tout son long, presque cloué au plancher du radeau pour répartir au mieux son poids et ne pas le faire basculer alors qu'il tirait, aidait Zombie à se soulever et à grimper. De l'eau salée s'insinua entre ses lèvres et il crut d'abord qu'il ne s'agissait que d'éclaboussures d'eau de mer. Mais il avait déjà bu la tasse dans la mer d'Irlande, c'était différent. Ce goût-là, c'était le goût des larmes. Passant une main sous ses yeux, il réalisa qu'il en avait le visage trempé, et alors seulement il se mit à sangloter comme il ne l'avait pas fait depuis une éternité.

La terre ferme les accueillerait bientôt, le confort du Grand Arbre, les visages bien connus, même Brains lui semblait amical, en cet instant. Il voulait simplement rentrer chez lui et oublier ce qu'il venait de voir, ce qu'il venait risquer et, si seulement c'était possible, il aurait voulu oublier ce qu'il avait fait des jours et des jours plus tôt. À quoi ressemblaient les restes de son autre, maintenant ? La sirène qui l'avait dévoré avait-elle recraché ses ossements ? Gisaient-ils quelque part au fond de l'océan ? Toujours secoué de ses pleurs qui ne voulaient plus cesser, ne prêtant guère attention à Zombie, il regardait les flots qui les portaient vers l'île, cherchant à scruter leurs profondeurs.

Où es-tu Loony ? parvint-il à articuler entre deux sanglots. Où es-tu Loonyyy ?! cria-t-il à toute l'étendue d'un bleu charbonneux.

Il s'écroula contre l'épaule de Zombie, cherchant ses bras, même si jamais, jamais il n'avait vu Zombie avoir le moindre geste affectueux envers qui que ce fût. Il était simplement le seul corps à étreindre, ce corps meurtri, mais vivant.
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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptyVen 27 Mar 2015 - 0:32



LA MUE DES MUTANTS

ZOMBIE + LOONY + PILLE



« Où es-tu Loony ? Où es-tu Loonyyy ?! »

On aurait dit que mon sang s'était glacé. Glacé.
Qu'est-ce qui te prend, Loony.
Arrête. Arrête. Pitié.


Quand Loony s'est plaqué contre moi, mon esprit tout entier a semblé s'embraser, ou s'effondrer, je ne sais plus. Mon esprit était hors de ma portée. Mon esprit me hurlait de le repousser, de le propulser loin de moi tant son contact m'était insupportable, brûlant, et même de le blesser, l'abattre, le tuer !!
... Et mon corps, lui, restait figé. Raide, pétrifié. Je le sentais vibrer sous ma peau, comme un poison, mais je ne crois pas que Loony le sentait. Mes lèvres tremblaient. Non. Pourquoi mes lèvres tremblaient. Je me suis mordu. Ne pas pleurer. Ne pleure pas.

J'étais soulagé d'être déjà trempé tant les larmes de Loony détrempaient ma chemise. Sa voix m'avait transpercé. Je savais pas que c'était possible, ça. De tout, des langues de Batracides, de la bave acide, des entailles sanglantes, du la morsure du froid, de tout, la voix horrible de Loony m'avait fait le plus mal. Mal. J'étais complètement perdu. Je comprenais pas ce qui m'arrivait.
Il y avait une telle blessure dans la voix de Loony. Une telle blessure.
Il y avait comme du sang.


*


Le radeau s'est déposé lentement contre le rivage sableux.
On a pas bougé.
Je ne sais pas combien de temps on est restés comme ça.
Je ne sais pas. On ne sait jamais, pas vrai.
Alors on est restés comme ça jusqu'à ce que l'Esprit Nuit s'étale.
Jusqu'à ce que le froid me fasse encore plus mal que la voix de Loony, qui résonnait toujours en écho dans ma tête.

Alors je me suis levé, sans même penser à le dégager. Je n'osais pas le regarder. Je ne voulais plus l'entendre.

« Viens. »

Je l'ai dit, ou je l'ai pensé ?
Ma voix me parait de très loin. Il n'y a plus que celle de Loony.
J'ai l'impression qu'il n'y aura plus que la voix de Loony maintenant, jusqu'à la fin des temps. Jusqu'à jamais, donc.
Mon cœur me fait mal.

« Viens. »

Je lui prends la main.
Il me fait peur.
Sa douleur est si puissante qu'elle me fait peur.
Je le traine en nous enfonçant dans la Jungle.
Je n'en peux plus.
Atteindre le Grand Arbre.

Vite, vite, qu'on oublie.
Qu'on oublie les morts, les monstres, l'horreur.
Qu'il oublie son chagrin qui crie encore entre mes tempes.
Que j'oublie sa voix, la voix de Loony.



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Zombie hurle en darkturquoise.
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MessageSujet: Re: La mue des mutants    La mue des mutants  - Page 2 EmptySam 28 Mar 2015 - 11:32

The End


Je crois bien que cette histoire,
Ne mérite pas d'autre fin,
Que celle qu'on a pu voir,
Dans les yeux des gamins.


FIN DE L'AVENTURE




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