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Marianne Oya
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MessageSujet: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyLun 24 Aoû 2020 - 14:48





L’Ortie fulminait, s’hérissait en déambulant à travers le Bayou brumeux d’un pas trop rapide. A plusieurs reprises elle manqua de tomber dans la vase en glissant sur les racines moussues, se tordant les chevilles mais trop énervée pour même ressentir la plus vague douleur.

Quelle honte, quel manque du respect le plus basique se répétait la jeune fille à voix basse, irradiant si fort la colère qu’un œil averti aurait certainement pu voir les vagues de chaleur ondoyer autour d’elle. Et puis lui, l’ange noir dans son médaillon, ne l’aidait vraiment pas. Il ne disait rien mais plutôt que de l’accompagner dans son outrage pourtant justifié elle pouvait sentir qu’il s’en amusait et d’une façon condescendante qui la faisait redoubler de rage.

On avait piétiné son jardin, Marianne n’en revenait pas. Toutes ces heures passées à choyer plantes aromatiques, fleurs de poison et champignons réduites à néant. C’était volontaire, elle en était certaine. Le meurtrier avait été méticuleux, presque rien ne subsistait ; la plupart écrasé, d’autres arrachés et même une morille croquée !

Les yeux voilés par l’offense, elle aurait percuté le Baron Samedi si elle n’avait été avertie au dernier moment par un effluve de son odeur caractéristique. D’instinct elle bondit en arrière, levant d’abord un regard légèrement apeuré vers le guédé qui le méritait avant d’être rattrapée par son ire.

C’était un zombi j’en suis sûre ! J’en ai vu un traîner en venant ici. Vraiment c’est injuste, c’est parce que je suis une bâtarde ? Merde hein, cazzo, minchia, j’ai toujours essayé d’être intégrée et de participer à la vie ici, et c’est comme ça que je suis remerciée ? J’ai pas choisi d’être née quand même et mes deux parents sont morts alors j’ai bien gagné ma place.

Elle incendiait Samedi sans vraiment se rendre compte, ça aurait pu être lui comme un autre, sur le moment l’Ortie s’en fichait des possibles conséquences. Le médaillon entre ses seins était chaud, se réjouissait finalement enfin de cette rage, s’enfonçant un peu plus dans sa peau. Elle aurait dû s’arrêter là mais depuis la mort de son papà elle avait moins de filtre, s’en fichait un peu plus.

Si c’est comme ça je vais aller vivre au Ranch puisque manifestement on veut me faire partir. Mais quand même autant me le dire directement plutôt que d’assassiner des plantes innocentes !

Contrariée et boudeuse mais calmée d’avoir pu exprimer sa frustration, Marianne croisa les bras et fière quoiqu’un peu anxieuse attendit la réaction ou sentence du Baron.


Dernière édition par Marianne Oya le Mar 10 Nov 2020 - 11:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyDim 6 Sep 2020 - 16:33

Il fait un temps lourd, au Bayou. Un temps humide et oppressant, qui vous colle à la peau et dont l’atmosphère poisseuse s’infiltre jusque dans les os. Un temps sombre, une ambiance qui suffoque.
Un tableau parfait, pour le premier des Barons.

Kaplata est en train de manigancer. Marchant d’un pas vif sur son chemin de ronde usuel depuis que le Givre a mordu le monde des Diurnes, il se plaît à imaginer quelque mauvais tour pour le distraire de sa situation, une manière de fêter la fin du Givre, à sa façon.

C’est au moment où il passe sur un pont vermoulu qu’une silhouette fait irruption dans son champ de vision. Surpris par les gestes coléreux de la petite, le Fétide s’arrête net et la jauge. Heureusement, l’Ortie a la présence d’esprit de s’écarter au dernier moment, lui adressant un regard délicieusement craintif... avant de changer d’attitude. Radicalement.

- C’était un zombi j’en suis sûre ! J’en ai vu un traîner en venant ici.

Mais que baragouine-t-elle donc ? Le Baron hausse un sourcil, puis deux, tandis que les commissures de ses lèvres se soulèvent en un sourire machinal et un brin hésitant.

- Vraiment c’est injuste, c’est parce que je suis une bâtarde ? Merde hein, cazzo, minchia, j’ai toujours essayé d’être intégrée et de participer à la vie ici, et c’est comme ça que je suis remerciée ? J’ai pas choisi d’être née quand même et mes deux parents sont morts alors j’ai bien gagné ma place.

Mais c’est qu’elle le sermonne ? Lui, l’aîné des Guédés ? Lui, le grand Nécromant ? Lui, Baron Samedi ?
Mauvais, le sourire du Baron s’agrandit alors que Marianne poursuit.

- Si c’est comme ça je vais aller vivre au Ranch puisque manifestement on veut me faire partir. Mais quand même autant me le dire directement plutôt que d’assassiner des plantes innocentes !

Ah, voilà donc la raison de son ire. Le précieux jardin de l’Ortie.

- Po’ ! Je ne t’avais jamais vue en colère comme ça, l’Ortie. Celui ou celle qui a saccagé ton jardin a dû s’en donner à cœur joie !

Le Baron ponctue sa phrase d’un rire jovial, qui réussit l’exploit de se trouver à mi-chemin entre l’irrespect et une certaine forme de tendresse. D’un geste ample et étrangement amical, le Fétide pose sa main sur l’épaule de la jeune femme et reprend, tout sourire :

- Heureusement que tu n’es pas comme ton bopè, l’ambiance est déjà assez électrique par ici !

Et le voilà qui rit encore, aussi ravi de sa boutade qu’inconscient (du moins en apparence) de l’effet qu’elle allait avoir sur son interlocutrice.
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyDim 27 Sep 2020 - 11:21

Marianne ne put s'empêcher de jeter un oeil à la main glacée du Baron sur son épaule. Elle n'était pas certaine de devoir se sentir flattée ou vaguement effrayée par l'accolade.

Entre les deux elle prit la décision d'être agacée. Bien sûr qu'elle était capable de s'énerver ! Et le guédé n'arrangeait rien en sous-entendant que l'agresseur avait du s'en donner à coeur joie. L'affront était pourtant légitime et elle revendiquerait ad aeternam que l'attaque sur son jardin n'était pas méritée. Elle qui n'avait froissé personne.

Heureusement que tu n'es pas comme ton bopè. L'ambiance est déjà assez électrique ici.

La surprise souffla sa colère et Marianne se demanda si elle avait bien entendu tant la phrase faisait peu sens à ses oreilles.

Beau-père, comment ça ? Tu veux dire mon père?

Pourtant Kaplata n'avait sûrement pas connu son papà qui n'avait jamais vraiment passé de temps au Bayou, se contentant de venir la récupérer auprès de qui s'occupait d'elle à ce moment-là. Ensemble ils allaient ensuite toujours à l'extérieur, des fois à son repère de vacances dans la jungle. Ici ses gardiennes étaient souvent les femmes du Baron Lundi ; puisqu'il y en avait tant elles pouvaient bien trouver le temps de donner un peu d'attention à la petite bâtarde. Une réflexion en amenant une autre, elle se demanda si c'était ça que voulait signifier le Baron par électrique. Son frère ?

Qui ? Lundi ? Ses femmes m'ont souvent gardée mais parce que ma mère est morte et je ne pouvais pas vivre au Port avec mon père, tu sais bien.

La jeune fille le regarda, perplexe et légèrement déçue. Était-elle si peu importante pour qu'il ne connaisse pas même un peu de son histoire ? Ils n'étaient pourtant pas si nombreux et c'est même à cause de lui qu'on l'appelait l'Ortie ! A moins qu'il n'en sache plus qu'elle ; après tout elle savait qu'elle était très jeune malgré son apparence et qu'on l'avait laissée dans le flou sur beaucoup de choses. Dino n'avait pas eu le temps de tout lui transmettre et Photon avait principalement fait son éducation littéraire et scolaire. Pour sa mère, Marianne était partie du principe qu'elle devait être quelque peu recluse et pas excessivement impliquée dans la vie du Bayou puisque personne ne lui en avait particulièrement parlé. A présent le doute faisait doucement chemin en elle et il était certain qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire.

Ou alors on m'a caché quelque chose. Si c'est le cas tu dois me le dire, j'ai le droit de savoir. dit-elle en pointant le guédé du doigt dans une assurance qui ne lui était pas coutume, créée de son énervement, de sa curiosité et encouragée par le médaillon hanté.  

Il ne s'agissait pas réellement d'un ordre, le ton n'y était pas. L'Ortie savait qu'elle comme les autres n'avait aucune influence sur le Baron et qu'il n'obéissait qu'à lui-même et sa maman. Elle espérait néanmoins qu'il trouverait dans ses intérêts de lui révéler ce qu'il savait. Et si pas aujourd'hui elle était prête à revenir lui poser la question tous les jours jusqu'à ce qu'il cède.


Dernière édition par Marianne Oya le Mar 10 Nov 2020 - 11:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyMar 27 Oct 2020 - 19:45

Marianne ne rit pas à sa blague. Au contraire, quelque chose dans ses mots semble la surprendre profondément.

- Beau-père, comment ça ? Tu veux dire mon père?

Au tour de Samedi de la fixer avec des gros yeux. Se moque-t-elle de lui ? Elle n’oserait pas. Si elle est sérieuse, cela signifie donc qu’il sait quelque chose qu’elle ignore.
Le Baron n’a pas le temps de s’en réjouir, Marianne est déjà repartie à la charge.

- Qui ? Lundi ? Ses femmes m'ont souvent gardée mais parce que ma mère est morte et je ne pouvais pas vivre au Port avec mon père, tu sais bien.

Oh, bien sûr qu’il sait. Marianne est bien trop jeune pour qu’il ait eu le temps d’oublier les détails de sa vie. Comme tous les habitants du Bayou, il l’avait vue grandir. Il n’était pas responsable de son éducation pour autant, ce qui expliquait qu’elle ne sache pas certaines choses.
Dont sa relation à Lundi.

Le sourire de Samedi se change, se chargeant d’une expression inédite, à mi-chemin entre un réel amusement et une forme d’embarras. Voilà que sa plaisanterie le dépasse ! Il en est serait presque contrarié si la perspective du drame familial à venir n’était pas si amusante.

- Ou alors on m'a caché quelque chose. Si c'est le cas tu dois me le dire, j'ai le droit de savoir.

L’Ortie n’a pas tort.
Feignant une forme d’ennui, le Baron hausse les épaules.

- Ce n’est pas à moi de t’annoncer ce genre de choses.

Ce ne sont pas ses affaires, après tout (même s’il s’en mêlera volontiers).
Kaplata lui adresse un sourire avenant, qui cache mal son amusement.

- Par contre, nous pouvons aller chercher des réponses ensemble et maintenant.
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyMar 10 Nov 2020 - 12:34




L’Ortie avait accepté la proposition de Kaplata, la curiosité ayant momentanément surpassé la colère et sa fierté blessée.

Alors qu’ils marchaient en direction de la tour de Lundi, Marianne réfléchissait à comment il pouvait être son ''beau-père''. Elle aurait pour une fois bien voulu en discuter avec Lui mais le médaillon reposait inerte et tiède entre ses seins, visiblement le sujet intéressait peu l’esprit qui s’y cachait. À défaut elle fit part de ses suppositions à Samedi, illustrant ses propos par d’amples gestes (elle avait tendance à parler avec les mains sous la pression ou l’émotion) :

Quand même je ne comprends pas. S’il y a quelque chose de si important pourquoi on ne m’en a jamais parlé ? J’habite quand même ici, je connais les femmes de Lundi et même certains de ses enfants.

Ces derniers n’avaient jamais eu grand intérêt pour elle. Sans être hostiles à sa présence, elle sentait bien qu’elle dérangeait un peu, faisait mourir les conversations. Alors elle avait fini par décider de ne plus faire l’effort d’essayer, après tout elle n’avait pas besoin d’amis. Elle était déjà multiple avec cette voix et présence qui la hantait depuis le rituel à la mort de son père. L’affection et les émotions que lui transmettaient le médaillon valaient bien toutes les relations du monde.

Bientôt Gwo Kay Won se dressa devant eux. La construction était familière à la jeune fille qui y avait vécu lorsqu’elle était plus petite avant de s’établir dans sa propre cabane. Et pourtant elle avait toujours une appréhension avant d’y entrer, un petit nœud au creux du ventre qui la faisait hésiter. Lundi l’intimidait, elle s’était sentie comme une intruse à chaque fois qu’elle l’avait croisé.

Ca fait un moment que je ne suis pas revenue ici.

Elle leva son regard sombre vers le Baron à ses côtés qui n’avait rien de rassurant lui non plus. Et pourtant, elle aimait bien Samedi même si elle n’était pas sûre de la réciprocité du sentiment. Avec lui elle se sentait le courage d’aller questionner son frère guédé, au pire elle pourrait toujours se cacher derrière sa longue silhouette et disait que ça avait été son idée.

Tu me laisseras pas tomber quand on sera à l’intérieur, n’est-ce pas ?

Au fond d’elle, irrationnellement – ou pas, l’Ortie avait peur que les deux Barons s’allient pour la moquer. Son sang n’était qu’à moitié celui du Bayou alors elle demeurait en partie une étrangère. L’idée n’était pas si folle, si ça arrivait elle espérait au moins que certaines de ses anciennes nounous seraient présentes pour prendre son parti.
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptySam 13 Mar 2021 - 23:04

La petite a accepté, faisant preuve d’une bravoure appréciable. Marcher en silence lui aurait convenu, mais Marianne en a décidé autrement. C’est que sa blague semble la faire cogiter, provoquer l’escalade d’une situation dont il ne peut s’empêcher de se réjouir. Quelle belle distraction que ce linge sale révélé au grand jour !

- Quand même je ne comprends pas. S’il y a quelque chose de si important pourquoi on ne m’en a jamais parlé ? J’habite quand même ici, je connais les femmes de Lundi et même certains de ses enfants.

- Les gens oublient ou décident que ce n’est pas à eux de parler de ça. Le Baron parle avec légèreté, aussi tranquille que Marianne est animée. La demeure de Lundi est vite en vue, aussi tape-à-l’œil que son frère peut l’être.

- Ca fait un moment que je ne suis pas revenue ici.

Samedi hoche la tête par réflexe. La petite semble nerveuse et il peut la comprendre, même si ses sentiments - comme ceux de beaucoup d’autres - lui semblent insignifiants.

- Tu me laisseras pas tomber quand on sera à l’intérieur, n’est-ce pas ?

- Et louper un bon spectacle ? Bien sûr que non.

Son œil pétille, amusé par l’idée même que l’on puisse se reposer sur lui. Sa réputation s’est peut-être trop adoucie si les enfants en viennent à lui faire confiance ainsi, mieux vaudra répandre quelques rumeurs lors des prochains jours.

À peine ont-ils passé le seuil que le Baron s’annonce avec fracas, interpellant chaque âme - épouse, enfant ou autre - qui a le malheur de se trouver dans le coin.

- Où est Lundi ? Nous avons quelque chose à régler ‘pap ‘pap ! Allez !

L’agitation qui les entoure finit par se transmettre aux autres étages. Après quelques secondes de chaos délicieux, un membre de la famille finit par les guider vers l’une des pièces communes. La rumeur enfle sur leur passage alors qu’ils se déplacent, arrivent devant la fameuse pièce. Affublé d’un sourire aussi lumineux que son âme est sombre, l’aîné des Guédés annonce :

- J’espère que tu es décent, mon frère...

Peu importe en réalité ; le voilà qui entre, terriblement enthousiaste devant le désordre à venir.
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Baron Lundi
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyDim 4 Avr 2021 - 11:52


Le réveil avait été long, comme souvent. Ce n'était qu'en étant à moitié plongé dans le monde conscient que les nattes avaient été faites dans les cheveux du troisième baron. Depuis peu, Lundi tenait réellement debout, mais encore rempli de flemmardise il n'avait pas trainé pour trouver une occupation permettant de juste se laisser sur des coussins et continuer de rêvasser. Peut-être à ses belles épouses, peut-être à de jolies dames qu'il avait vues par les yeux du ciel. L'esprit encore trop endormi pour être électrique, encore trop calme pour faire éclater les cieux, toute l'attention était dans des nuages blancs sans piquant.

La pièce que Lundi avait choisie afin de juste poursuivre sa lente montée dans l'éveil était un genre de salon, il y avait autant des affaires le concernant que d'autres qui plaisaient à ses épouses. L'encens était l'élément commun à tous les compartiments du puzzle de pièces ajoutées de cette tour changeante au fil des morts, naissances et mariages. Des tissus se chargeaient d'apporter de la couleur sur le bois et la pierre, du rhum jamais bien loin, le baron se prélassait dans ce décor avec un cigare en main. Il ne devrait pas se rendormir, il n'allait pas gaspiller ce bon tabac, voyons.

L'agitation qui parcourait peu à peu les couloirs, n'arracha qu'un froncement de sourcils à Klere. Enfoncé dans un large coussin violet aux broderies dorées, la tête soutenue par une main gauche le cigare dans la droite. Les yeux jaunes fixés sur la porte à l'autre bout de la pièce, ce ne serait pas une de ses belles dames ou l'un de ses précieux enfants qui allait apparaître. Un pressentiment arracha un léger grondement au loin dans les cieux, la langue claqua juste avant d'aspirer les vapeurs du tabac.

Samedi apparut dans un chaos qui le caractérisait si bien.

La remarque sur la décence, qui n'avait attendu aucune réponse ou protestation d'ailleurs, eu comme réaction un simple souffle nasal illustré par la fumée préalablement avalée.

Un sourire en coin, finalement. Bien que teinté d'ironie, quoi qu'il puisse bien dire : Kaplata passerait outre. Peut-être pas s'il y avait une réelle bonne raison, mais la décence n'en serait sûrement pas une.

- Je suis toujours décent.

Bref sourire bien vite dissipé en voyant la fameuse Marianne à côté de l'aîné. Lundi ne voyait pas vraiment ce que fichait la petite bâtarde avec son frère, celui-ci avait-il quelque chose en tête pour décider de promener l'adolescente ?

Au moins, Klere n'avait pas grogné pour ça. Soit il était encore trop "tôt" pour ça, soit il était de bonne humeur. Il tira une dernière fois sur le tabac avant de se redresser à peine pour délaisser le reste dans un cendrier, geste ponctué d'un retour à la position initiale.

- À quoi tu joues, Samedi ?

Fit-il en désignant vaguement l'Ortie, une touche agacée dans la voix forte.

Il n'ignorait pas réellement Marianne, c'était plutôt le duo qui se réunissait face à lui qui aspirait l'esprit du guédé cadet. Il avait de quoi être surpris.

De plus, le Céleste imaginait bien la nature joueuse de son frère. Cependant, il ne saisissait pas encore la suite probable, enfin, il avait simplement réfuté la pire des possibilités. Il n'aimait pas voir la jeune fille. Kaplata préparait sûrement quelque chose pour avoir réuni ces ingrédients ici.
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyVen 21 Mai 2021 - 12:03


L'Ortie avait demandé son soutien à Samedi sans vraiment y croire, par principe et parce qu'on ne savait jamais. Au moins ne semblait-il pas spécialement disposé à la ridiculiser elle en particulier. En revanche allait sûrement devoir négocier personnellement des réponses de la part de Lundi et ça ne la rassurait pas beaucoup. Mais s'il fallait passer par là pour avoir le fin mot de cette histoire elle musellerait son appréhension et ferait face. Pour se donner une dose de courage supplémentaire elle sortit de sa poche l'une de ces petites feuilles de coca pimentées qu'elle aimait bien mâcher. Ça donnait un peu de chaleur et d'énergie.

Où est Lundi ? Nous avons quelque chose à régler ‘pap ‘pap ! Allez !

Pour l'instant Marianne se comptait de suivre sagement le guédé qui avait pris les devants. Ça l'arrangeait, lui permettait de se figurer ce qu'elle allait bien pouvoir dire, de se préparer à revoir le Baron orage.

Samedi ayant enfin appris où se trouvait le maître des lieux, ils se firent diriger vers un couloir que la jeune fille reconnut vaguement de son enfance sans avoir l'impression d'y avoir mis très souvent les pieds. Elle avait peu explorée la grande tour, y préférant l'extérieur et raclait les murs quand il fallait s'y déplacer.

Mais ce temps était révolu, désormais elle marcherait sans honte.

J’espère que tu es décent, mon frère...

Elle jeta un oeil à Kaplata qui semblait un peu trop réjoui à son goût; ce n'était pas vraiment un signe rassurant mais elle préférait toujours ça à y aller seule.

Ils entrèrent et il était là; le Baron Lundi dans toute sa langueur matinale, tressé en pomponné par ses diligentes épouses.

Je suis toujours décent.

Puis il l'avait finalement remarquée et sa jeune présence dans son petit salon surchargé à l'odeur d'encens et de tabac qui piquait les yeux n'avait pas semblé lui plaire. Comme si par sa simple présence elle dérangeait son paysage de prince, un insecte gênant qu'il ne prit même pas le temps de réellement regarder. Le déplaisir était partagé.

À quoi tu joues, Samedi ?

Ne voulant pas être laissée de côté comme une gamine timide pendant que les deux frères discutaient Marianne fit un pas en avant, le menton relevé et l'air de ceux qui ne se laissent pas impressionner. Bravache et déterminée, ignorant le noeud dans son estomac. Et cette fois-ci toute la confiance venait d'elle, le médaillon demeurant inerte. Il devait savoir qu'entouré de deux guédés il valait mieux faire profil bas pour éviter d'être remarqué.

Inspirant, elle dit d'une voix la plus stable possible:

Bonjour Lundi. C'est moi qui ai voulu venir. ce n'était pas entièrement vrai mais peu importait. De cette façon, toute en restant polie, elle le forcerait bien à s'adresser à elle directement. J'ai des questions, beau-père et visiblement tu es le seul à pouvoir me répondre; si tu veux bien m'accorder cette honneur.

Est-ce que c'était trop direct, trop sarcastique ? Si l'Ortie comparait à son ressenti intérieur qu'on ait joué ainsi d'elle sur une information si importante elle se trouvait plutôt modérée. Et puis certainement que Kaplata ne laisserait pas son frère se mettre trop en colère tout de suite; le Baron Samedi n'en avait sûrement pas encore eu pour son argent, le spectacle venait à peine de commencer.

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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyVen 27 Aoû 2021 - 17:45

Et voici le Baron Lundi, en foudre et en os, installé comme un pacha sur un ample coussin. Le sourire de Kaplata s’agrandit lorsqu’il croise le regard de son frère.

- Je suis toujours décent.

Ah, le Fétide aurait presque oublié à quel point son frère était drôle ! Il répond d’ailleurs à sa remarque d’un rire jovial, comme s’ils étaient assis sur un porche quelconque, en train de refaire le monde.

- À quoi tu joues, Samedi ?

Une question pertinente, qui se pose souvent au Bayou. L’aîné des Guédés suit le geste irrité de son cadet et reporte son attention sur l’Ortie.

- Bonjour Lundi. C'est moi qui ai voulu venir. Un mensonge qu’il ne compte pas relever. Klere ne veut visiblement pas considérer Marianne, il n’aura pas le choix de toute manière.

La petite reprend :

- J'ai des questions, beau-père et visiblement tu es le seul à pouvoir me répondre; si tu veux bien m'accorder cette honneur.

Quelle bravoure ! Samedi hésite entre rire et applaudir et ne fait ni l’un ni l’autre, préférant rajouter :

- Tu sais bien que tout fini par se savoir au Bayou, Klere. Sourire de chat repu. La source n’étant plus parmi nous, tu es la personne la mieux placée pour expliquer à l’Ortie ce qui vous relie, non ?

Samedi sait très bien ce qui fait, mesure ses mots pour rester cryptique. À son frère de prendre ses responsabilités maintenant.
Après tout, le linge sale ne se lave jamais mieux qu’en famille, surtout après des années de crasse.
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyVen 27 Aoû 2021 - 19:21

Quelle réunion déplaisante juste après un réveil long et difficile. Le sourire de Kaplata n'avait rien de rassurant : l'heure était au jeu. Un jeu pour distraire le fourbe frère aîné.

Mais, ce n'est pas la voix de Samedi qui retentit en réponse. C'était celle de Marianne, la fameuse bâtarde. La seule chose qui empêchait Lundi de montrer son ennui monumental, était le fait qu'il vienne d'émerger. Il n'avait pas encore assez d'énergie destinée à faire éclater le ciel.

Les mots employés par l'Ortie étaient aussi dérangeants que les caresses de la plante en question.

Malgré la flemme encore lourde, le Baron sentait déjà ses nerfs s'électriser. Voilà cette fillette dans sa tour, à nouveau, et Wa qui surenchérissait. Les liens. Ces choses que le Céleste chérissait tant, ne venaient pourtant pas qu'avec de bonnes relations.

Ils étaient liés, d'une façon plus chaotique à la place de la tradition, mais un lien existait bel et bien.

Qu'est-ce qu'il détestait ça : lever les yeux et tomber sur la jeune herboriste. Oh, elle n'avait pas des traits plus disgracieux qu'un zombie en lambeaux. Mais... elle reflétait ce désagréable mélange entre Tamara et le pirate du port.

Pour le moment, le regard se balançait de Samedi à Marianne. Le premier des Guédés était venu pour qu'une demie fille du Bayou puisse poser ses questions au troisième des fils de Brigitte, vraiment ?

La mâchoire se crispait.

Finalement, l'orage laissa un grognement s'étendre dans les cieux lorsque les yeux se figèrent dans l'axe de Marianne.

Tant pis pour Samedi, il allait là où le chaos l'appelait. Restait à savoir si la pichenette donnée afin d'engendrer le la réaction en chaîne. La raison n'avait de toute façon pas de force sur la balance de Klere. Que faire de cette situation fatigante ?

Le cigare abandonné, le rhum délaissé, le Baron s'étira longuement en ponctuant d'un soupir franc. Le plafond prenait un soudain intérêt. Finalement, un autre geste vint s'ajouter au faible enchainement. Le pouce et l'index massaient l'arrête du nez, comme si ce lent mouvement d'agacement allait réveiller l'esprit.

Malheureusement pour Lundi, en se redressant pour appuyer les coudes sur les genoux, Samedi et surtout Marianne n'avaient pas disparus.

La tête lourdement appuyée dans la paume de la main gauche, il témoignait de toute sa non-motivation. Un long regard à Kaplata murmurait qu'il le fatiguait.

Et pourtant, au final, la voix se leva pour s'adresser enfin à Marianne.

- Tu es bien confiante, c'est plus facile avec Kaplata par là. Bon. Qu'est-ce que tu veux, l'Ortie ? Ça concerne le petit nom que tu m'as donné à l'instant ?

Ce n'était pas si lointain, il avait encore le visage de son épouse bien en tête. Il avait encore le souvenir de son odeur. Elle lui manquait encore, mais il n'avait plus la grande peine qui suivait la séparation imposée par la mort.

- Tu sais quand même ce que ça veut dire, hein ? Tu n'as pas marié un de mes enfants, ton père n'était pas un de mes époux. Alors, qu'est-ce qu'il reste ?
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyMer 1 Sep 2021 - 10:52



Patiente, l’Ortie, se taisant alors que le Baron faisait preuve de toute sa théâtralité pour lui montrer à quel point il s’en fichait bien d’elle, de ses requêtes et que sa présence l’importunait. Elle n’était pas désolée, ça lui apportait même une certaine satisfaction de le contrarier. Juste un peu, pas assez pour s’attirer un ressentiment ou une colère légitime.

Tu es bien confiante, c'est plus facile avec Kaplata par là. Bon. Qu'est-ce que tu veux, l'Ortie ? Ça concerne le petit nom que tu m'as donné à l'instant ?

Evidemment qu’il était plus facile de se montrer courageuse avec Samedi dans les environs, ça allait de soi. D’autant que Lundi était connu pour ses sauts d’humeur impressionnants et parfois mortels. La rumeur disait que même certaines de ses épouses en avaient fait les frais alors elle n’était définitivement pas à l’abri.

Tu sais quand même ce que ça veut dire, hein ? Tu n'as pas marié un de mes enfants, ton père n'était pas un de mes époux. Alors, qu'est-ce qu'il reste ?

La profonde antipathie que le guédé semblait éprouver à son égard était entièrement partagée. Mais cela motivait d’autant plus l’Ortie à ne pas se laisser intimider et à trouver ce qu’elle était venue chercher. S’il avait observé un instant son visage et ses yeux, il aurait pu voir à son expression qu’elle n’était pas prête à lâcher le morceau.

Bien sûr que je m’en doute, ce que je cherche c’est une confirmation. Des explications.

Elle croisa les bras sur sa poitrine, les pieds bien ancrés dans le sol et le regard défiant.

Pourquoi me l’avoir caché ? Quel intérêt ? J’ai bien le droit de savoir de quel ventre je suis née.

Ce qui faisait peut-être le plus mal, c’était que son papà ne lui en avait jamais parlé non plus. Des quelques questions sur sa mère qu’elle avait pu lui poser il les avait toujours esquivé ou répondu vaguement. Mais il était possible qu’il avait subit une forme de chantage qui lui interdisait d’en parler si les Barons avaient décidé de garder l’information sous silence.


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Baron Lundi
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyMer 3 Aoû 2022 - 21:33

Lundi avait soufflé du nez, retenant un grondement que le ciel avait doucement traduit. Samedi s'était joué de lui, par on ne saurait jamais quelle lubie. Tant pis, l'aîné était déjà parti. Fier de son jeu matinal, sous les foudres métaphoriques envoyées par le regard du cadet.

Les voix de Kaplata étaient impénétrables.

Le Baron de foudre se concentrait à nouveau sur les mots énoncés par l'Ortie. Qu'est-ce que c'était difficile, passer par les orties de si bon matin. Etaient-ils en matinée ou en soirée ? Ou la nuit ? Zut, il n'avait pas fait attention à ça.

Se passant les mains sur le visage, Klere décidait de tout laisser tomber. Il délaissait tout ce qu'il avait pu être en train de faire pour ouvrir un coffre et y pêcher une bouteille de rhum encore pleine.

L'autre le désintéressait maintenant.

Le chemin avait été presque pénible, il s'était trainé hors de son "trône" s'étirant de toute sa longueur. Quelques os craquèrent sous cette demande, avant de s'être rabattus vers le contenant d'alcool dans un mouvement de tissus de soie jaune pâle. Un des kimonos favoris du guédé. Des motifs discrets de nuages parcouraient le précieux vêtement.

À nouveau debout, le Céleste toisa Marianne. Il soupira avant d'ouvrir le goulot et de boire une gorgée.

- Tamara.

Le regard était sévère mais c'était le sol lointain que le Baron observait, le nom ne trancha pas les airs avec dédain. Au contraire, malgré la diction qui fut appliquée avec soin, la mélancolie revenait à entendre ce mot.

Plus d'émotions que ce que Klere aurait voulu laisser entendre.

Un autre souffle franchit les lèvres du troisième fils de Brigitte, un rire bref et faible dans un sourire en coin.

- Elle refuse de me laisser tranquille même après... ce temps.

Une hésitation, car le "temps" en ces terres était bien spécial. Là, il releva les yeux sur Marianne.
Celle-ci, comme ses propres enfants, avaient grandis en un éclair. Rien à voir avec l'oeuvre de la foudre, juste l'île qui s'acharnait sur le territoire du Bayou. Après tout, ils s'étaient invités. Sans aucune autorisation.

Une autre gorgée, et il retrouva le confort des coussins.

Le bruit des petits flacons qu'il gardait sur lui le fit tiquer, mais rapidement il eut comme le besoin de surveiller où se trouvait l'Ortie.

Il s'était un peu adouci, sans les piques de son frère, mais il n'en était pas moins électrique.

- Tu veux savoir quoi de Tamara ?

Comme s'il abandonnait. Encore trop endormi pour s'acharner.
Et maintenant qu'il pensait à sa femme partie, il détestait encore plus croiser cette fillette du regard. Lundi peinait à garder sa colère plus visible que la mélancolie.

Il posa la bouteille à ses pieds, pris la peine d'observer le rhum précédent pour constater qu'il ne restait qu'un fond.

Qu'elle se dépêche, l'Ortie, le ciel de Lundi était trop lourd pour retenir les émotions bleues.

Cette image de ventre mentionné auparavant, il revoyait son épouse s'arrondir et si heureuse. Avant de changer un peu...
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Marianne Oya
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyJeu 18 Aoû 2022 - 11:21


Elle aurait du se douter du caractère éphémère du soutien de Kaplata et qu'une fois celui-ci suffisamment satisfait du chaos créé il s'en irait, la laissant seule en compagnie de Lundi.

Le guédé n'était pas ravi, Marianne pouvait l'entendre dans l'écho lointain du tonnerre, mais elle avait décidé qu'elle n'abandonnerait que lorsqu'elle commencerait à sentir l'électricité statique lui picoter la peau.

Bien que obtuse et bornée, elle ne put s'empêcher de reculer d'un pas lorsque le Baron se releva. Depuis toute petite elle avait peur de lui, davantage que de Samedi qui était pourtant plus puissant et imprévisible; mais ce dernier l'avait toujours plutôt eu à la bonne contrairement à son frère orageux.

Seule, elle se sentait tout de même moins rassurée. Heureusement que le médaillon était là, discret mais présent contre sa peau, nourrissant son égo et sa volonté.

Tamara.

Tamara. Elle avait envie de le répéter, de répéter le nom de sa mère qu'elle pensait oublié puisque son papà ne le lui avait jamais révélé. Mais l'Ortie n'était pas sûre que le Céleste finirait par s'adresser à elle sans qu'elle doive insister, alors elle le laissa parler sans l'interrompre.

Elle refuse de me laisser tranquille même après... ce temps.

Leurs yeux se croisèrent un instant avant que Marianne ne baisse légèrement le sien. Dans la voix et le regard du guédé elle avait pu percevoir l'écho d'un sentiment qui n'était pas de l'agacement mais quelque chose d'un peu plus triste.

Elle-même ignorait quoi ressentir, un flot d'émotions contradictoires au creux de son ventre et de nombreuses questions qui se bousculaient dans sa tête.

Tu veux savoir quoi de Tamara ?

L'Ortie ne savait pas si elle devait s'asseoir également ou non, finalement elle décida de se mettre en tailleur sur le sol là où elle se tenait.

Elle voulait tout savoir mais elle ne savait pas à combien de questions elle aurait droit.

Tout ce que je sais c'est qu'elle est morte pour que je vive. elle n'osait pas le regarder directement, fixait à la place l'un des coussins colorés de ses yeux noirs un peu troubles Est-ce que tu m'en veux d'exister ?
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Baron Lundi
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptyMar 23 Aoû 2022 - 18:42

Il observa Marianne descendre au sol adoptant une posture en tailleur, il devinait l'incertitude. En un sens, ça lui convenait qu'elle ne se sente pas chez elle. Et pourtant, cette pensée le dérangea. Faisant naître un grondement lointain dans les cieux. Et ce que la jeune fille savait était juste pour le moment, tristement juste. Inconsciemment, le Baron d'orage acquiesça légèrement. Pour valider sans même le vouloir. Un automatisme alors qu'il voyait un souvenir de sa défunte épouse sous les yeux. Celle-là même qui, au bout d'un moment, ne s'était plus sentie chez elle. Le coeur de Klere se serra un peu plus à cet éclat du passé.

La joue reposée dans une main au coude enfoncé dans les coussins, le Guédé inspirait les odeurs d'encens tout en contemplant l'être qui avait pris la place de son aimée.

La question qui vint fit froncer les sourcils de Lundi, lui qui n'était déjà pas bien content, le voilà encore plus piqué.

Pourtant, ne devrait-il pas simplement dire que oui. Que oui, à cause de Marianne, sa femme était morte. Qu'à cause d'elle, son épouse avait même fini par vouloir se retirer de Gwo Kay Won sa propre maison.

Cependant, ce ne fut pas ce qui vint comme une vérité.

Le Céleste s'était redressé, le regard interrogateur. Il fallait dire qu'il donnait toute l'impression qu'en effet il lui en voulait d'exister à cette enfant.

Acquiescer serait néanmoins un mensonge, et même Klere le savait.

Le ciel grognait au plus profond de la voûte céleste, quelques gouttes fines et légères habillaient l'air du Bayou alors que le Guédé sondait ses propres émotions.

Un coup de foudre finit par déchirer le ciel, laissant la lumière flasher par les fenêtres et le puis de lumière.

À ce moment, il pensait à la naissance de Marianne. Au visage de Tamara quand elle la rencontra, à son propre sentiment... il avait été heureux pour sa femme. La haine n'était pas dirigée sur celle qui pourtant la recevait.

Un long soupir fit suite à au déchirement du tonnerre.

- Non. Tu restes... l'enfant de Tamara. Elle a eu un sourire trop radieux, je ne peux pas vouloir l'effacer.

Sur ces mots, le Céleste se leva enfin de son trône pour aller à l'une des fenêtres. Celles-ci avaient des carreaux de diverses couleurs et matières, du verre imparfait. La tour de Lundi était un véritable labyrinthe de patchwork, qui évoluait pour ses habitants. Créant ainsi la maison de chacun.

- Tu es un peu d'elle... mais aussi un peu de ton papa.

Les bras croisés, il se tourna à moitié en direction de Marianne.

- À cause de cette moitié diurne, elle ne s'est plus sentie chez elle à mes côtés.

Klere détestait que ses femmes aient à ressentir des émotions douloureuses, il voulait les protéger de ça. Tout comme il voulait les aimer pour toujours, et qu'elles aient leur place avec lui. Cette discussion le rendait beaucoup trop mélancolique, et la présence de l'Ortie ravivait le souvenir de Tamara.

- C'est à ta partie solaire que j'en veux.

Si les choses avaient été différentes, peut-être que Marianne aurait vécu à la tour toute sa vie. À force, le monde de la nuit aurait pris le dessus. Et surtout, si Tamara s'était encore sentie bien parmi eux... Lundi n'aurait pas été peiné. Il avait été prêt à accepter l'enfant, à l'origine.

Cependant, peut-être que d'autres épouses n'ont pas aimé. Peut-être de celles qu'il a foudroyées... Il ne savait pas.
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Marianne Oya
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MessageSujet: Re: Humeur Orageuse   Humeur Orageuse EmptySam 19 Aoû 2023 - 20:37


Les battements de son coeur lui cognaient jusque dans la gorge, jusque dans les tympans, à l'unisson avec le roulement lointain du tonnerre alors que Marianne attendait la réponse du guédé.

Elle n'était même pas sûre de pourquoi elle lui avait demandé ça et pourquoi de cette façon; car elle n'était pas à la recherche d'un père de substitution. Dino serait toujours présent, avec ou sans le médaillon. C'était qu'à présent elle se retrouvait définitivement seule et que ce qui lui restait de plus proche de famille se trouvait ici.

L'éclair qui illumina soudain la pièce la fit sursauter et elle releva précipitamment les yeux, prête à reculer, mais le Baron n'avait pas tant l'air en colère que vaguement sentimental. Alors elle attendit encore un peu, lissant les pans de sa jupe étalée sur le sol par nervosité.  

Non. Tu restes... l'enfant de Tamara. Elle a eu un sourire trop radieux, je ne peux pas vouloir l'effacer.

L'émotion qui la traversa à ces paroles était impossible à décrire. Ce qui était certain c'était que si Lundi validait son appartenance au Bayou, l'acceptait d'une certaine façon, alors ça signifierait que pour le Bayou elle ne serait plus seulement la fille bâtarde du pirate mais aussi celle légitime de Tamara.

Et le guédé n'aurait pas menti pour lui faire plaisir, c'était certain.

Tu es un peu d'elle... mais aussi un peu de ton papa.

A présent l'Ortie avait le courage de relever les yeux, de redresser le buste. Elle acquiesça. Jamais elle ne rejetterait entièrement les legs de Dino, ne nierait l'affection et l'amour qu'il lui avait apporté et qu'elle n'avait trouvé nulle part ailleurs.

À cause de cette moitié diurne, elle ne s'est plus sentie chez elle à mes côtés.

Elle écoutait attentivement, à la recherche vorace des moindre miettes d'informations.

C'est à ta partie solaire que j'en veux.

Lentement Marianne se remit debout, tentant de masquer son trouble. Par fierté elle refusait de s'effondrer devant le Baron ou que sa voix ne tremblât trop

Merci pour ton honnêteté Lundi. Je comprends mieux maintenant. Merci aussi d'avoir permis à tes épouses de s'occuper de moi.

Elle ne comprenait toujours pas pourquoi on lui avait caché tout ça mais ça n'avait plus tellement d'importance. Elle prit une longue inspiration.

Si ma mère est partie c'est peut-être aussi pour que je puisse également connaître ma part diurne. Tamara voulait me donner le choix. une pause, le temps de réfléchir à ses prochaines paroles. Je pense que je vais partir quelques temps, chercher les traces et amis de mon papà.

C'était soudain devenu une évidence.

J'ai besoin de m'éloigner, d'apprendre. un léger sourire étira ses lèvres Mais je doute être fondamentalement solaire. Je serai de retour au Printemps, prête à revendiquer l'héritage de Tamara. Je sais que je finirai par sentir le Bayou appeler mon sang.
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