Sorry

Sur l’éternelle Île de Jamais, le Temps n'existait pas.
C'était comme ça.
Pourtant, les saisons se suivaient sans jamais se ressembler, métamorphosant le paysage, passant d'un tableau à un autre sans se soucier de l'ordre.
Les couleurs vives de l'été se délavaient comme sur une peinture qu'on aurait laissé sous une pluie battante, jusqu'à ce que la toile se lave de toute couleurs, laissant place à du blanc à perte de vu. Surligné de quelques éclats bleutés.

Et puis le soleil éclatant était revenu, faisant fondre les neiges, réveillant les plantes endormies qui se remirent à bourgeonner, percer la terre, comme en accéléré.
Du vert tendre avait remplacé le morne blanc, se parsemant de couleurs pour autant de fleurs.

Le Grand Arbre lui aussi avait reprit vie, se rhabillant de vert, son feuillage épais pesant de nouveau lourd sur les solides branches.
Les oiseaux chantaient, et les rires et éclats de voix des enfants se mêlaient à leurs musique printanière.
NeverNeverLand renaissait de son Givre.
L’île vivait de nouveau.

Apache traversait une des nombreuses passerelles d'un pas décidé, manquant de bousculer un autre garçon perdu qui le croisait et qui pesta après lui sans que le punk ne réagisse.
Il avait mieux à faire, semblait-il !
Il cherchait quelqu'un, en fait.
Et c'était important.

Le punk sauta sur une des plateformes, se hissant un peu plus haut, et continua son chemin, longeant plusieurs cabanes pour enfin arriver à son but.
La zone des artisans !

Il s’arrêta devant la porte qui était restée entre-ouverte et prit une profonde inspiration.

Un peu nerveux l'Hérissé ?

Peut être.

On lui avait dit qu'il la trouverait ici, alors il y était allé.
Entre ses doigts, il faisait tourner une fleur toute noire dont les pétales se fondaient de violet.

Depuis le premier rassemblement des révoltés, ils ne s'étaient pas vraiment revu.
Tout s'était précipité quand la neige s'était mise à fondre.
Le tyran vert était revenu, bousculant l’île et son peuple devenu léthargique.
Ils avaient tous du retourner à la Grande Centrale, et il y avait eu des dégâts à réparer, des stocks à recréer... Beaucoup de trucs chiants qui prenaient trop d’énergie !

Mais, pour le chasseur, il y avait des choses bien plus importantes à faire, et dont il voulait s'occuper. Maintenant.
Des choses à dire.
C'était prioritaire.

Après un petit temps d'hésitation, il finit par se décider, posant la main sur le bois de la porte et la repoussant doucement, la faisant grincer.
Et enfin, il passa la tête à l’intérieur de la cabane, cherchant l'objet de sa quête !

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

I've been feeling so frustrated
I'll never be as great as
I want to be
Everyone that I run into
The ones you always seem so into
What's wrong with me?

Je me souviens parfaitement du moment.
La première réunion de la Révolte s'est interrompue. Just a trainé Apache dehors. De tous, je devais sans doute être la seule à savoir de quoi il retournait. On s'était mis d'accord le Cowboy et moi : laisser une dernières chance aux mots. Personnellement, j'y croyais pas. Pourquoi Justice réussirait là où moi, tout le poids de ma loyauté, de mon amitié et de mes larmes n'avait servi à rien ?
Quand je les ai vu revenir, les mirettes un peu rougis, j'ais su que notre John Wayne local avait réussi à le convaincre d'accepter la mort de Trouble. Une victoire pour nous tous. Un exploit qui me laisse encore un gout de bile.

Toi, ma fille, t'as servi à rien.
Comme toujours, en fait.
Chouette.

Quand Apache est en danger, c'est Elle qui va le repêcher et Her qui soigne ses plaies au corps et à l'âme.
Quand Apache déconne à plein tube, la seule voix qui perce, c'est celle de Justice.

Moi ?
Moi, je suis rien.
Du vide, de l'air.
Un moment qu'on oublie.
Souris, Nasty ! Mets ton plus beau lipstick noir et souris !

La neige a fondu.
Le Grand Arbre a été réinvesti.
Le monde est redevenu aussi moche.
Le Petit Roi parade.
Elle m'ignore la plupart du temps, sauf si je viens quémander un peu d'attention. Rien de mieux pour se sentir parfaitement misérable.

Moi ?
Quoi, moi ?
Je mime les bons petits soldats pendant que la Révolte s'organise. Tool et moi, on a commencé à planifier quelques actions. La Dictature va se préparer une fête et on a eu quelques petites idées pour la pimenter ! Ah ça, du pain et des jeux, y vont en avoir ces cons !
Parfois, je regarde la fournaise de l'armurerie et j'ai envie de me jeter dedans toute entière. Disparaitre, puisque je ne suis déjà plus là.

Trop tôt.
Pas assez de bruits.
Que mon vide servent au moins l'explosion de chaos à venir.

Je viens de rentrer après avoir soufflé du verre toute la Nuit. Le dortoir est vide. Caroline m'a préparé mon lit. Je retire mes grolles, mes bas résilles troués et remue mes orteils douloureux. Je retire mon futal, mes oreilles de panda, ne laissant de mon moi usuel que le débardeur et une culotte noire avec un lapin rose sur le cul. Je me gratte du papillon au nombril et fait craquer mes os. J'ai perdu du poids, je crois. J'ai l'air plus sèche et efflanquée qu'avant, y parait. Faut dire, je tiens plus qu'avec les nerfs en ce moment. Je m'apprête à me vautrer pour pioncer quand la porte grince.

- 'Pache... ? Kestufous là ? que je fais d'une voix éraillée de fatigue.

La tête passée timidement dans l’entrebâillement de la porte, Apache avait rapidement repéré sa copine d'anarchie, près d'un lit, visiblement prête à s'y mettre et pas très habillée !
Ses longues guibolles toute pales et ses cheveux peroxydés tranchaient fort d'avec le noir de son débardeur et de sa petite culotte.
Nasty, elle n'avait jamais été très épaisse. Toute en longueur, toute en os, mais on sentait que l'hiver avait été rude. Trop long. Elle avait l'air encore plus maigrichonne qu'avant, fragile, prête à se casser en deux, mais sans jamais se laisser faire, fallait pas non plus déconner.
Ses yeux bleus charbonneux de fatigue s'accrochèrent aux noirs du punk qui cligna des yeux.

"'Pache... ? Kestufous là ?
- Hey Blondy !" Le chasseur restait collé à la porte, juste la tête de visible. "Euh, j'venais t'voir, j'voulais te parler d'un truc..." La voix pas franchement si assurée, mais bon, quand fallait y aller hein. "Je t'embête ?" Il demanda quand même. C'était qu'elle avait l'air crevé et clairement, avait l'intention d'aller dormir ! C'était peut être pas le bon moment.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

- Hey Blondy !

Je ne pige pas bien pourquoi il se dandine comme un asticot sur le seuil de cette porte. D'habitude, il ne s'embarrasse pas de politesse et c'est ce qui me plait chez lui : le sans-gêne.

- Euh, j'venais t'voir, j'voulais te parler d'un truc...
- Ok... ben reste pas planté là comme une merde qui fume, entre !

Il reste gauchement à me regarder avec sa fleur au fusil sans fusil.

- Bah... J'allais à la pionce, mais ça attendra! 'Toujours du temps pour toi, vieux.

Bien que l'inverse ne soit pas toujours vraie.
Je me laisse mollement et sans la moindre grâce tomber sur ma paillasse dans une position de totale décontraction. Je tâtonne dans mon hoodie-panda et trouve une cigarette roulée plus tôt.

- Clope ? que je propose avant d'enchainer. Bon alors, c'quoi qui t'turlupine ? Nan parce qu't'a ta tête des grands jours où ça pleut de l'emmerde, donc fait la courte : faut qu'on malmène quelqu'un ? Faut récupérer des trucs louches ? Froncement de sourcil plus inquiet. On a pas fuité au moins ?

"Ok... ben reste pas planté là comme une merde qui fume, entre !"
Apache lâcha un ricanement soufflé, cessant de câliner la porte, s'en décollant pour de bon et se dirigea vers la jolie blonde.

"Comme t'étais un peu toute nue j'ai préféré demander !" Il s'expliqua. C'était vrai qu'en règle générale il se faisait moins chier que ça mais il voulait pas non plus dépasser certaines limites.
Ici, on faisait attention aux autres.
La plupart du temps.
Ou en tout cas on essayait.

"Bah... J'allais à la pionce, mais ça attendra! 'Toujours du temps pour toi, vieux."
Elle s'était laissée choir sur ce qui lui servait de lit et s'était mise à fouiller dans ses fringues, en sortant une cigarette.

"Clope ?
- Allez." Apache ne refusait jamais de s'encrasser un peu plus les poumons. C'était encore meilleur quand c'était fait en bonne compagnie.
Il s'était assit à coté d'elle, tranquillement. A coté du garçon avec son blouson en cuir bardé de piques et de patches aux messages agressifs, l'Artisane sonnait encore plus pâle et fragile, à demi nue et fine comme elle était.

"Bon alors, c'quoi qui t'turlupine ?"Le punk releva les sourcils. "Nan parce qu't'a ta tête des grands jours où ça pleut de l'emmerde, donc fait la courte : faut qu'on malmène quelqu'un ?" Un éclat de rire échappa à l'anarchiste. "Faut récupérer des trucs louches ?" Il secoua la tête à la négative. "On a pas fuité au moins ?
- Mais naan, te fais pas d'bile !" Il se rapprocha d'elle, lui soufflant à l'oreille avec un sourire goguenard "Personne se doute de rien... Alors que vu comme ils font chier tout l'monde depuis des décennies, ils pourraient ! Mais non, ils vont chouiner que ça leur tombe sur le coin du museau par surprise."
C'était quasi toujours comme ça quand il était avec le Panda. Son contact réveillait en lui ses cotés les plus taquins, voir carrément méchants.
Mais bon.
Même s'il ne rechignait absolument jamais à évoquer la révolte, leurs mauvais plans à venir, les sales coups et manigances à imaginer, pour cette fois ci, Apache n'était pas venu pour ça.
Il se recula un chouilla, posant les yeux sur la fleur toute noire qu'il avait entre les mains, la faisant tournoyer, la malmenant un peu.

"Ils sont trop cons."
Il fallait se méfier à ne pas trop les sous-estimer, tout de même, et l'Hérissé en était conscient. C'était juste gratuit.
"Nan, en fait..." Il haussa les épaules. C'était une toute autre ambiance qui s'installait. Moins mordante. Sans doute plus gênante. "J'voulais te dire, tu sais, pendant le grand Givre et tout... Avec les histoires de.. de Trouble et tout." Et tout et tout quoi. Il avait du mal a approfondir le sujet, mais il espérait et était sur qu'elle remettrait de quoi il parlait. Il prit une profonde inspiration.
"J'ai vraiment pas assuré."
Pire que ça.
Ses yeux quittèrent la fleur pour se poser sur sa camarade.
"J'ai merdé. Totalement merdé. Avec toi." Avec d'autres aussi. Mais ici, c'était elle. Il agita doucement la tête à la positive, appuyant ses propos par la gestuelle, ses yeux noirs balayant un instant le sol pour revenir à Nasty.
"Je suis vraiment désolé, je t'ai négligé. J'ai pas été la pour toi, j'ai... J'ai pété les plombs." Une fois de plus il haussa les épaules.
"J'ai fais que d'la merde ouais."
Un temps de rien.
Juste un reniflement.

"J'te demande pardon."

C'était sérieux.
Et c'était dit avec le cœur. Avec sincérité.
Même s'il savait que les chances qu'elle se foute de sa gueule puissance max ou l'envoi chier de façon stratosphérique se posaient la !
Mais c'était important.
Vraiment important.
Il fallait dire aussi, quand on se plantait.
Fallait assumer.

C'était comme ça quand on était amis.
On se disait tout.
On demandait pardon.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

- Mais naan, te fais pas d'bile ! Personne se doute de rien...
- Putain, j'ai commencé à flipper ma race ! J'imaginais déjà Just en PLS en train de ventiler dans son chapeau !

Petit ricanement rassénéré. Apache se penche à vers mon oreille pour chuchoter.

- Alors que vu comme ils font chier tout l'monde depuis des décennies, ils pourraient ! Mais non, ils vont chouiner que ça leur tombe sur le coin du museau par surprise.

Je me marre de plus belle, de la nicotine qui sort en nuage de mes naseaux. Je lui colle la clope au bec. Je prends ma voix basse de conspiratrice à mon tour :

- Les crétinos sourd et aveugles ! J'imagine leurs tronches figées dans le "dafuq!!!?" quand on les découpera pour les planter sur une pique !

On se gondole comme des hyènes. J'aime la connivence naturelle que j'ai avec Apache. Même si elle est bancal, même si ma loyauté indéfectible est à sens unique... Il est comme le feu qui anime mon vide, qui le chauffe tout entier et lui donne du sens.

C'est pas grave, si tu tiens pas à moi pareil.
J'm'en contenterais.
Récolter des miettes, c'est ma destinée.

- Ils sont trop cons.
-... Ué....
- Nan, en fait...

Je fronce les sourcils en récupérant ma clope. Je tire une latte ou deux, suspendue à ses changements d'expression.

- J'voulais te dire, tu sais, pendant le grand Givre et tout... Avec les histoires de.. de Trouble et tout....J'ai vraiment pas assuré

Surprise d'un telle aveu, je le matte comme deux ronds de flanc. Justice a vraiment bien fait son job. D'une certaine manière, ça m'égratigne de le constater.

- J'ai merdé. Totalement merdé. Avec toi.
- Hein ?!

La cendre en bout de cigarette finit par chuter entre les draps.

- Je suis vraiment désolé, je t'ai négligé. J'ai pas été la pour toi, j'ai... J'ai pété les plombs. J'ai fais que d'la merde ouais.................J'te demande pardon.

Ma lèvre tremble, mon menton se plisse, l'oursin bloqué dans ma gorge essaie de sortir et ses picots pointus et douloureux me font monter les larmes aux yeux.

- Oh... je... Oh... Ahahah... Je m'attendais pas à ça... que je balbutie en essayant de conserver un semblant de dignité.

Personne n'est jamais revenu à moi pour s'excuser.
Personne n'est jamais revenu tout court.
Je ne sais pas exprimer avec des mots à quel point ça me touche, à quel point mon coeur tout cabossé glapit dans son clapier. Alors, ma tête tombe sur l'épaule d'Apache, mon ami, mon meilleur ami, et je me blottis contre lui, comme le chaton efflanqué que je suis, vous savez, celui tout moche que personne n'adopte jamais.

- J'te pardonne.... que je murmure dans le creux de son cou en regardant droit devant moi, tout en continuant de fumer. Quelques larmes se sont échappées et font couler mon khôl en sillons grisâtre... Merci.

Merci d'exister.
Merci d'être là.
Merci de me rappeler que je ne suis pas que "Nasty"...

...Mais aussi une amie qui compte.

Demander pardon.
Admettre qu'on avait merdé, mal agit, qu'on s'était planté pour de bon et sur toute la ligne, c'était pas toujours quelque chose de simple.
Pour certains ou certaines, c'était même le genre de truc insurmontable.
C'était se remettre en question.
C'était écorcher son égo, ses principes, ses valeurs, parfois plus. Parfois ça s'attaquait à des fondamentaux, des choses qu'on avait inscrit au plus profond de soit. Des trucs qui pouvaient faire office de ciment, et que si on le retirait, l'impression que tout pouvait s'effondrer.

Ça faisait peur.

Pourtant, quand Apache avait demandé pardon, au delà de la boule au ventre, c'était un soulagement qui l'avait pris aux tripes.
Ça faisait un bien fou.
Comme un poids trop lourd qu'il laissait tomber au sol.
Il avait merdé.
Il s'était trompé.
C'était vrai.
C'était un fait.
On faisait pas passer les morts avant les vivants.
On laissait pas ses amis sur le carreau pour courir après le vent.

J'te demande pardon.

Apache s'attendait un peu à tout venant de la blonde.
Qu'elle l'envoie chier, qu'elle l'insulte, qu'elle se foute de sa gueule, qu'elle refuse ses excuses, tout simplement.
Il la regardait, appréhendant sa réaction avec une pointe d'angoisse, ses yeux noirs plongés dans les siens.
Il vit alors le bleu glacé des mirettes de Nasty se troubler, étinceler un peu plus fort qu'à l’accoutumé. Sa bouche habituellement mordante se fit tremblante, lâchant quelques balbutiements, et puis, elle se laissa tomber doucement contre le punk qui l’accueillit tout contre lui, dans ses bras.
"J'te pardonne...."

Ça soulageait. Ouais.
Demander pardon.

"Merci."
Ça pouvait faire peur, mais ça faisait du bien.

L'anarchiste resserra sa prise sur la jeune fille toute fine, la câlinant chaleureusement, la berçant même un peu.
"J'ferais tout pour toi." Il souffla tout contre elle. "J'ferais n'importe quoi. Tu compte tellement fort pour moi." Et pendant le froid, il ne l'avait pas prouvé. Il devait se rattraper.
Il se recula un chouilla pour mieux poser un énorme bécot sur la joue de sa comparse. Un bisou qui claquait, et puis, il glissa du lit, se calant à genoux devant elle, entre ses longues jambes toute blanche, lui attrapant les mains, y calant la fleurs noire qu'il avait ramassé pour elle.

"Demander pardon, c'est pas assez." Il la regardait par en dessous, les yeux brillants, d'émotion mais pas que, de jeu aussi, alors qu'un sourire se dessinait sur sa bouille de punk. "Ce soir, on fait tout c'que tu veux !" Peut être qu'elle voudrait simplement dormir, ou discuter.
"C'est toi qui décide !"
Ou peut être qu'elle aurait envie de foutre le feu à quelqu'un ou quelque part !

Il ferait tout pour elle.
Tout et n'importe quoi.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

- J'ferais tout pour toi. J'ferais n'importe quoi.

J'essaie de pas renifler trop fort, de pas avoir l'air connement sentimentale.

- Tu comptes tellement fort pour moi.
- Toi aussi, mec...

Mon timbre éraillé fais passer chaque syllabe pour des croassements. Un trop plein d'eau déborde toujours sur mes joues en silence.

- T'es l'seul, t'sais ? T'es l'seul à jamais m'avoir menti. T'es l'seul à pas m'avoir lâchée comme un crevard. T'es l'unique gars à m'avoir jamais d'mandé pardon. J'aurais... J'aurais aimé qu'le peu d'gadjos à qui j'ai offert un semblant d'confiance aient un jour les corones d'venir s'excuser pour la souffrance qu'y z'ont causés. J'aurais aimé compter assez à leurs yeux pour ça...

Je ravale le sanglot. Hoquet douloureux. Faut mater la chialade avant que ça dégorge de trop. Je suis déjà pas bien épaisse alors si je me dessèche en sus.

- T'es mon seul véritable ami, 'Pache. Je redresse ma sale trogne de serpillère et le fixe avec un hargne venue du fond du coeur. Toi et moi, ce s'ra à la vie à la mort. Promesses!

Je pourrais crever pour toi.
Et je le ferais, tu verras !

- Demander pardon, c'est pas assez.

Le ton de sa voix émoustille ma cervelle, la partie réservée aux conneries s'allume comme un sapin de Noël. Naturellement, mon sourire s'étire, faisant écho au sien.

- Ce soir, on fait tout c'que tu veux ! C'est toi qui décide !
- Ce soir, hey, ça m'laisse même l' temps d'pioncer un peu...

Je réfléchis très sérieusement à sa proposition, néanmoins. C'est une fête de réunion, faut marquer le coup.

- J'ai plusieurs idées à la con qui m'viennent, là au débotté. Un jour, j'irais crever le ballon d'ce putain d'zeppelin d'merde. J'peux pas m'l'encadrer. Sinon, j'me dis.... On a forgé notre amitié en essayant d'faire tomber Pit, sans succès alors... j'irais bien fout' la merde dans son fief. Un bon petit salopage en règle de ses fripes, comme à l'époque où j'collais des aiguilles dans ses grolles ou que j'volais tous les ciseaux d'la mercerie.... Je ricane en conasse. Bordel, me voilà un peu plus moi-même, ça fait du bien ! Alors, qu'est-ce t'en dis ?

"Toi et moi, ce s'ra à la vie à la mort. Promesses!
- Promesses."

Et pas des paroles en l'air.
Nasty, c'était pas n'importe qui. On lui disait pas n'importe quoi.
A la vie à la mort; c'était pas qu'une façon de parler.

Apache n'était pas mue par un désir de sacrifice. Il voulait voir l’île de Jamais de demain, celle dont il rêvait avec d'autres, avec elle; sa pote, sa blonde peroxydée. Ce lendemain qui n'existait pas, mais qui pourrait devenir un aujourd'hui, juste avec un peu d'organisation, beaucoup de détermination, et une fureur de tout détruire, plus forte encore que celle de vivre.
La révolte avant tout.
Passion révolution.
Par ce que s'il n'y avait pas ça, s'il n'y avait pas l'anarchie, alors il ne restait plus rien.
Plus rien qui ne vaille la peine.
C'était une urgence qui prenait aux tripes, et qu'il partageait avec cette compagnonne la. Avec Nasty.
Alors ouais.
A la vie, tant qu'on pouvait emplir ses poumons et son cœur d'espoir.
A la mort, si dans un sursaut de vie, on mettait fin à l'histoire.

"Ce soir, on fait tout c'que tu veux ! C'est toi qui décide !
- Ce soir, hey, ça m'laisse même l' temps d'pioncer un peu..."
Un sourire en réponse. "Faut prendre des forces !"
le soir, ouais.
Par ce que les plus belles fêtes se faisaient la nuit ! Avec le moins de témoins possible.

"J'ai plusieurs idées à la con qui m'viennent, là au débotté.
- Raconte !" Le punk était tout ouïe et tout sourire, toujours à genoux devant elle.
"Un jour, j'irais crever le ballon d'ce putain d'zeppelin d'merde.
- Oooh !
- J'peux pas m'l'encadrer. Sinon, j'me dis....
- Ouais ?
- On a forgé notre amitié en essayant d'faire tomber Pit, sans succès alors..." La mine de l'anarchiste se fit plus calme, mais toujours à l'écoute, attentif. Il avait toujours gardé en travers la manière dont le bouffon avait traité Nasty. Jamais il ne lui pardonnerait, et depuis ce temps, il avait tout mit en œuvre pour le faire trébucher, au moins, de son piédestal.
"j'irais bien fout' la merde dans son fief." Un sourire narquois se re dessina illico sur la bouille du garçon.
"Un bon petit salopage en règle de ses fripes, comme à l'époque où j'collais des aiguilles dans ses grolles ou que j'volais tous les ciseaux d'la mercerie... Alors, qu'est-ce t'en dis ?
- J'en dis que j't'aime, Blondie, j'suis ton mec pour toute la nuit !"
Les idées de Nasty, c'était souvent, à son avis, les meilleures.

Il n'était pas encore l'heure de tout faire péter, et ce genre de crapahutage nocturne pouvait leur coûter cher, mais ils avaient besoin, tout les deux, de ces bulles de liberté même si aussitôt éclatées.
De ces petits moments de déconnade dangereuse qui pouvait les emmener directement à la case cachot sans passer par la case départ et donc sans toucher 20 000Frcs.
Des actions trop décousues, désorganisée, irréfléchies pour avoir un quelconque impacte autre que sur la victime directement désignée, mais terriblement drôle à réaliser.

L'iroquois se releva, se rasseyant aux cotés de la blonde.
"Tu veux dormir avant ? J'te laisse tranquille si tu préfère !" Ou il pouvait aussi rester avec elle si elle le voulait.
Une sieste alors que le soleil était toujours levé, auprès d'une pote, c'était jamais de refus.
Avec possibilité de papotage aussi.
Elle avait carte blanche sur le punk, bien décidé à être aux petits soins avec elle !

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

- J'en dis que j't'aime, Blondie, j'suis ton mec pour toute la nuit !

Je me marre malgré ma gueule déconfite et mes cernes. Apache me file un regain de peps, mais pas suffisamment pour que je parte en vadrouille au débotté. Je suis claquée comme la roulette d'un briquet qu'on a trop tournée.

- Tu veux dormir avant ?
- J'crois qu'va falloir, j'tiens plus droit et ça, sans l'plaisir d'être bourrée...
- J'te laisse tranquille si tu préfères !
- NAN !

Cri du coeur.
Interjection du désespoir.
Je lui ai agrippé le bras comme s'il allait s'évaporer sur l'instant. M'abandonner, comme les autres.Je suis tellement pathétique.

- Reste....Steplé. J'ai b'soin d'un oreiller... Pauvre sourire décalqué.

Apache ce n'est pas les Autres, ça ne le sera jamais.
Je me recroqueville en boule, la tête sur sa cuisse, petit chaton efflanqué mal-nourri , biberonnée de rage et de nicotine. Carcasse qui tourne à vide pour cœur trop plein. Depuis que Sinner ne peux plus me servir de pillowboy, j'ai plus d'exutoire affectif. Comme toujours, malgré l'épuisement, je n'arrive pas à fermer l'oeil tout de suite. J'ai la viande trop nerveuse, trop parcourue de sentiments électriques et de plaies à vif. Figée dans cette adolescence éternelle, je mâche mon putain de mal être pour l'éternité. Je le régurgite et je l'avale. Sur-place gerbatoire.

- Dis... ça va bien avec Her ? T'as vu son nouveau look canon? C'est made-in moi ! fais-je avec un timbre éraillé mais fier. Elle est cool ta nana, vraiment... que j'ajoute avec douceur. Si c'était pas la meuf de mon meilleur pote, j'me la draguerais bien... que j'ajoute avec un petit ricanement canaille.

Sujet: Re: Sorry Jeu 19 Jan 2023 - 19:02

"Tu veux dormir avant ?
- J'crois qu'va falloir, j'tiens plus droit et ça, sans l'plaisir d'être bourrée...
- J'te laisse tranquille si tu préfères !
- NAN !"

Apache en aurait presque sursauté, la blonde l'attrapant par le bras dans la foulé comme pour l'en empêcher.
Le retenir.
Le garder près d'elle. Geste spontané. Irréfléchi. Qui venait des tripes et du cœur.
Tellement Nasty.

Pars pas.
Pas cette fois.

Promesse.

Il ne partirait plus.
Ensemble.
Jusqu'à la fin.

"Reste....Steplé. J'ai b'soin d'un oreiller..."
L'Hérissé eut un sourire doux et un petit mouvement de tête en acquiescement, alors, le Panda s'allongea, posant la tête sur sa cuisse, le garçon la laissa s'installer confortablement.

Il lui devait bien ça !
Il lui devait tellement plus que ça.

Ses cheveux blond secs comme de la paille, épis de blé pales qui s'éparpillaient en mèches cassées sur ses genoux, et qu'il démêlait distraitement en y passant ses doigts, délicatement, sans jamais tirer, faisaient comme une cascade doré.
Si fragile, cette jeune fille, même s'il elle gueulait sa hargne et sa rage à qui pouvait l'entendre. A qui osait entrevoir ses failles. Ses faiblesses. Sa tendresse.
Sa force.

La.

Étendue, blottie tout contre lui comme un animal blessé. Recroquevillée.
Il lui fallait panser ses plaies.
Caresser ses bleus.
Laver ses déceptions, ses peines.
La réchauffer.
Ré attiser le feu dans ses yeux pales et fatigués.
Cernés de noir saveur désespoir.
L'encre avait coulé de son regard.

Les deux révoltés se retrouvaient.

"Dis...
- Mm ?
- Ca va bien avec Her ?"
Le punk cligna des yeux, ses sourcils se relevant, un peu surpris par la question.
"T'as vu son nouveau look canon? C'est made-in moi !
- T'as grave assuré ! Elle était déjà canon, mais maintenant..." Il eut un soupire, ne trouvant pas les mots pour sortir correctement tout le bien qu'il en pensait.
"Elle est cool ta nana, vraiment...
- Ouais..." Sourire et soupire collés à la bouille et dans la voix.
"Si c'était pas la meuf de mon meilleur pote, j'me la draguerais bien..."
Ça le fit rire de bon cœur, bien qu'il ne doutait pas de la sincérité des mots de sa compagnonne.
Elle était belle, Her. C'était vrai.
Classe et pleine d'audace.
Qui n'aurait pas tenté sa chance ?

"Et ouais, ça va bien." Qu'il répondit tranquillement, toujours sourire. "J'aimerais bien qu'on se voit plus souvent, mais bon... T'sais c'que c'est. Faut être prudent !" Ça sonnait un chouilla ironique, car de tout les anarchistes de la bande, c'était sans doute les deux les moins étouffés par le concept.

"Et toi alors ?" Il renchérissait. Amusé. "Me charrie pas, tu va pas me faire croire que t'as aucune fille dans le collimateur ! J'te croirais pas !"

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

- Et ouais, ça va bien.
- Cool !

Vraiment.
Traitez moi d'abrutie, mais savoir que ce petit couple se porte comme un charme, ça agit comme un baume sur mon coeur ratatiné plein de croute sur ses plaies. L'Amour est une sale race, une raclure de bidet. Il n'a jamais voulu de ma gueule dans son groupe de cool kids. Je suis toujours restée sur le banc de touche sans que jamais personne ne me choisisse, mais rien de surprenant à ça puisque même mes propres géniteurs auraient préféré le bébé d'à côté dans la vitrine de la Cigogne.

- J'aimerais bien qu'on se voit plus souvent, mais bon... T'sais c'que c'est. Faut être prudent !
- Ouais, les trucs "de grands", c'est proscrit. Pit a droit d'baiser tout une jardinerie d'fleurs, mais avoir un vrai sentiment humain: "c'est paaaaaa bieeeeeeeen" que j'singe d'une voix bêlante.

Je sais bien que c'est pas ce qu'Apache a voulu dire, mais c'est ma manière d'exorciser le sentiment d'avoir été flousée par... par tout en fait. Depuis la main tendue par Peter dans son habit rouge jusqu'à ma tête sur les genoux d'Apache. Y'a que lui et les membres de la Révolte qui sont "vrais", qui mentent pas, qui déçoivent pas ("....encore" me murmure la vilaine petite voix de ma mère loin dans les plissures traumatiques de ma cervelle).

Ta geule la vioc...

Je vais mourir pour un truc important, un truc qui aura du panache, un truc que j'aurais choisi et qui m'aura choisi, moi ! En attendant, il faut s'accrocher et vivre, encore un peu, juste encore un peu.

- Et toi alors ?
- Quoi, moi ?
- Me charrie pas, tu va pas me faire croire que t'as aucune fille dans le collimateur ! J'te croirais pas.

J'ai un rire grinçant comme une porte mal huilée. Je gigotte pour mieux tourner mon visage vers lui.

- J'ai l'chic pour kiffer les filles qui faut pas, 'Pache. Les plus épineuses, celles qui t'arrachent la couenne quand t'as l'mal'heur de t'accrocher un peu trop à leurs basques. Elles font mal, du genre à défoncer des gueules dans des réserves à barbaques...

Un rire qui sonnait façon porte de prison qui se refermait s'était échappé d'entre ses lèvres noires, et son regard pâle fatigué s'était tourné vers le punk, s'accrochant à son attention toute donnée.

"J'ai l'chic pour kiffer les filles qui faut pas, 'Pache." Le garçon eut un mouvement de sourcils vers le haut. "Les plus épineuses, celles qui t'arrachent la couenne quand t'as l'mal'heur de t'accrocher un peu trop à leurs basques." Et puis sa mine s'était mue à l'attention inquiète. "Elles font mal, du genre à défoncer des gueules dans des réserves à barbaques..."

Éclair dans les regards.
Illumination électrique dans les mirettes noires de l'anar.

"Oh merde..." Le message était passé comme une lettre à la poste.
Pas besoin de plus de mots pour comprendre qui était la voleuse et piétineuse de cœur de Panda.

Une cheffe.

Sa cheffe.

Merde.

Ouais.
Carrément merde et même plus que merde.

Apache avait ouvert la bouche, cherchant quelque chose à dire sans que rien de concret ne vienne, se contentant de prendre une inspiration sans que l'inspiration ne vienne.

"Je..." Ouais ? Quoi ? Il allait dire quoi ? "C'est..." C'était quoi ? Pas d'chance ? Pas d'bol. "Putain... J'suis désolé Blondy..." Et même si ça avait buté sur les phrases et que ça avait eu du mal à sortir, le tout était accompagné d'une sincérité qui crevait les ombres.

Il n'allait pas lui faire l'affront de lui demander comment c'était arrivé. Par ce que ce genre de truc vous tombait sur le coin du museau sans crier gare et en faisant pire que des coquards.
C'était pas l'genre de truc qu'on choisissait, à ce qu'on racontait.

L'Amour, on le croisait comme on croisait un ou une inconnue dans une ruelle qu'on à prit pour un raccourci.
Après, c'était la loterie.

Soit ça vous prenait doucement la main pour vous ramener dans la bonne direction; et ça vous accompagnait jusqu'à on savait pas trop ou, mais la ou il faisait bon.
Soit ça vous pétait la gueule et vous détroussait, vous laissant la, quasi comme mort et tout nu dans un caniveau.

"T'as envie d'en causer ?" Il demanda quand même. "T'es pas obligé, mais..." Bouille compatissante et sans jugement. "C'est comme t'as envie."

C'était elle qui décidait.
Pour tout et rien.

C'était elle qui menait.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

- Oh merde...

Pas mieux, 'Pache. Pas mieux.

- Je...C'est... Putain... J'suis désolé Blondy...
- Tu peux... J'ai un ricanement aigre qui s'effiloche entre mes lèvres. J'ai la cervelle sévèrement fuckée, tu peux le dire. Une vraie foutu blague, hein ?

J'essaie de rire à nouveau, mais en réalité, il y a de nouveau cette pogne invisible qui m'agrippe le coeur pour mieux le broyer. Je refuse pourtant de pleurer. J'ai plus assez d'eau en moi pour ça.

- T'as envie d'en causer ?

Je hausse les épaules, un hérisson dans la gorge qui cherche à faire dégorger mes glandes lacrymales, le salopiaud !

- T'es pas obligé, mais...C'est comme t'as envie.
- Ca m'est tombé d'ssus comme ça, sans prévenir, que je babille d'une voix enrouée. Une fois... Une fois j'ai dormi dans son lit. Y s'est rien passé, ok ? De toute on était trop pétées pour ça. Mais... Y'avait sa chaleur, son odeur bien à elle, et.. j'ai dormi pelotonnée contre son coeur... Et j'ai jamais été aussi bien de toute ma vie.

Un silence.

- A partir de là, c'était foutu. J'avais envie d'retrouver cette sensation. J'en ai perpétuellement envie au point qu' c'en est douloureux....

Je déglutis, pour renvoyer au fond de mes boyaux cette vague de chagrin qui menace de forcer les digues.

- Cette fille là, elle est pas bonne pour moi, pas plus qu'pour toi. Et même si c'était pas l'cas, y'a aucune chance qu'elle m'regarde comme moi j'la vois.Mon timbre tressaille, me trahit. Chier. Pas grave ! C'pas grave... chuis pas à une déception près. De toute, j'ai fait un choix....

Et c'est toi qui l'a emporté.

Lace...
Lacerate...

"Ca m'est tombé d'ssus comme ça, sans prévenir"

La balafrée.
La tailladée.

"Une fois... Une fois j'ai dormi dans son lit." Apache, tout attentif à la voix fatiguée enrouée de son amie de compagnonne avait cligné des yeux, ayant peur du pire. "Y s'est rien passé, ok ?
- Ouais... ok." Il avait murmuré.
"De toute on était trop pétées pour ça." Un sourire de soufflé, même si ça n'avait pas vraiment grand chose de joyeux. "Mais... Y'avait sa chaleur, son odeur bien à elle, et.. j'ai dormi pelotonnée contre son cœur... Et j'ai jamais été aussi bien de toute ma vie."
Tout doucement, le punk avait passé son bras autour des épaules de la blonde, pressant son épaule pour lui communiquer tout son soutien. Le plus sincère.

"A partir de là, c'était foutu. J'avais envie d'retrouver cette sensation. J'en ai perpétuellement envie au point qu' c'en est douloureux..."
Lentement, avec bienveillance, il l'a ramenait contre lui, partageant sa chaleur avec elle, elle qui partageait sa peine.

"Cette fille là, elle est pas bonne pour moi, pas plus qu'pour toi. Et même si c'était pas l'cas, y'a aucune chance qu'elle m'regarde comme moi j'la vois.
"Putain Nasty...
- Pas grave ! C'pas grave... chuis pas à une déception près. De toute, j'ai fait un choix..."
Et son choix, c'était la révolte.

Dans un élan, le chasseur termina de la ramener à lui, la serrant fort, soufflant du chaud contre sa peau froide.
La cheffe n'avait pas terminé de mettre des anarchistes en miettes.
Et dire qu'a une époque il avait espéré, rêvé la faire passer de l'autre coté de la barrière.
Il soupira fort contre son acolyte tout aussi abîmée que lui, en dedans.

"Je sais comme c'est dur..." Et comme elle avait tressaillit l'instant d'avant, comme elle tremblait fragile entre ses bras, c'était à lui de frissonner. "Je sais comme c'est pas juste..." Il murmurait tout près de son oreille, lui soufflait les mots comme il tentait de la consoler.
Trouver les bonnes choses à dire, dans ces moments la... Quasi pas possible.
Les deux anarchistes ne pouvaient que se retrouver pour lécher et panser leurs plaies.
Pas la même violence, mais la même source.

Lacerate.
La tailladée.
La balafrée.

"T'es pas toute seule. On est ensemble. Tous ensemble." Et c'était lui qui pleurait doucement contre elle, prenant part à sa douleur.

"J't'aime, Nasty. Si tu savais comme j't'aime."

On va y arriver.
On va s'en sortir.

"On va tout brûler."

Ensemble.

"Ensemble."

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

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