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C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware. Empty
MessageSujet: C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware.   C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware. EmptyDim 28 Oct 2018 - 19:40

HRP:

Autour du camp des peaux-rouges, tout le paysage était couvert de givre. C'était beau en un sens, magnifique même, le genre de décor qui vous coupe le souffle – aussi bien littéralement que métaphoriquement. Loin derrière les tipis, derrière le grand feu – brûlant sans cesse – et l'agitation du camp d’entraînement, se trouvait une sorte de chemin qui serpentait dans les différents lieux avant d'arriver vers les autres camps, ceux que les « indiens » avaient abandonnés pour trouver refuge ici, chez les Piccaninny.

Grumpy n'avait pas grand chose à faire de toutes ces informations, pas plus que de la beauté du paysage. Lorsqu'il s'agissait de voyager – ce qu'il ne faisait jamais de gaieté de cœur – le chef des Artisans n'aimait pas s'émerveiller devant les beautés de la nature. Non. Parce que la nature était une putain de tueuse ! D'abord il y avait le froid – bien sûr – le vent, la neige, la brume, les bêtes, les congères, les ornières, les cailloux – oui, même les cailloux.
Le dehors c'était la mort, il l'avait rapidement compris. Qui mourrait au Grand Arbre ? Ceux qui allaient dehors. Qui se faisait tuer par les pirates ? Ceux qui allaient dehors. Qui se noyait ? Oui vous avez deviné... encore et toujours ceux qui allaient dehors.
Sortir c'était mourir, point. D'ailleurs ça rimait... coïncidence ? Grumpy ne croyait pas. Et pourtant il croyait à beaucoup, beaucoup de choses.

Pourquoi était-il dehors en ce cas ? Me demanderez-vous ? Et bien je pourrais répondre que ça ne vous regarde pas vraiment, que vous pouvez ranger votre longue vue et allumer la télé ; mais puisque vous faites l'effort de lire – et peut-être même d'apprécier, qui sait ? – je dirai plutôt ceci :
Le camp se dégarnissait petit à petit. Les uns tombaient malade, les autres patrouillaient aux alentours pour protéger les plus faibles : on manquait de main d’œuvre. Combien de morts déjà ? Beaucoup trop (et vous savez pourquoi, inutile de faire un rappel). Du coup lorsqu'on avait besoin d'explorateurs, on devait bien aller chercher dans le premier venu, plus le choix. Faute de grives on mangeait des merles et les merles – dans notre cas – prenaient la forme d'un chef des Artisans et d'une petite Mère apprentie des sentinelles. L'un était malade et fatigué – mais refusait catégoriquement de le reconnaître, préférant probablement contaminer l'ensemble des survivants avant de partir en quarantaine – l'autre avait la goutte au nez et n'avait pas vraiment marqué l'esprit de Grumpy. Personne ne pouvait plus le marquer de toute façon. A part Pit. Et Peter bien sûr. Un peu Mirka peut-être. Et Cyber. Et Méteor. Et Virgule. Et Caroline. Et Clover. – même s'il préférait crever que de l'avouer.
Tant de monde... il était temps de se reprendre. On ne vit pas en gardant les gens près de son cœur.

Le duo – très mal assorti peut-être – devait se rendre dans l'ancienne zone Delaware pour prendre des nouvelles d'un groupe qui n'avait jamais atteint le refuge. Grumpy avait répondu qu'ils étaient probablement morts et que ça ne servait à rien de se mettre en danger pour si peu mais, apparemment, il valait mieux vérifier. Dans le doute.
Doute son cul... ça prenait plus la forme d'un « bon débarras », du moins c'est ce que se répétait son esprit paranoïaque. Ah maintenant qu'il avait aidé pour le matériel et certaines structures il n'était plus qu'une bouche à nourrir ! Il essayait de se rendre utile pourtant, ce n'était pas juste !
D'après ce qu'il avait pu comprendre la Mère était un sacré boulet aussi, dans son genre. L'information validait sa théorie : tout le monde se fichait bien du groupe disparu, on voulait juste se débarrasser des brebis galeuses et on trouvait une excuse.
Était-ce vrai ? Qui sait ? Pas nous en tout cas.

Puisqu'il n'avait pas le choix, Grumpy s'était montré prudent et prévoyant, comme toujours. Le dehors était dangereux et incertain, il fallait une bonne dose de préparation pour espérer s'en tirer. Il s'en faisait un devoir, voyez-vous ? Ah on le pensait faible et inutile ? Et bien il leur montrerait le contraire !
Avec ses poumons percés ? Sa fièvre ? Ce sang dans sa bouche ? Son incapacité à combattre ? Son manque d'endurance ? Son absence d'esprit d'équipe ?
Oui certes, il avait quelques handicaps mais il y arriverait : pour le plaisir de contredire et parce qu'il avait décidé qu'il y parviendrait.
Même si c'était sa dernière sortie avant la mise en quarantaine.
Même s'il y laissait un autre petit bout de lui.
Le Mal-léché oui, mais l'obstiné aussi.

Il avait préparé deux sacs : un pour lui, un pour elle. Les sacs en question venaient des raccommodeurs et contenaient des couvertures, du matériel de base pour la cuisine – même si le camp n'était pas si loin – quelques onguents demandés aux soigneurs mais aussi, et surtout, quelques inventions de son cru.
De la corde (toujours)
Deux briquets à amadou (construits par ses soins, après beaucoup de travail)
Deux petites lanternes à combustion chimique (pensées par un autre mais réalisées par lui, évidemment)
Sa dernière trouvaille : des chaufferettes à l'ancienne, en métal mais réduites au minimum pour pouvoir être glissées dans les gants et les chaussures une fois chargées près du feu. C'était la première fois qu'il les testait et il espérait avoir suffisamment travaillé la structure de l'objet pour éviter qu'il ne brûle la peau et le tissu.
Deux sifflets en bois : pour se retrouver en cas de tempête.
Deux petits portes bonheurs sculptés : un ourson pour lui et un lièvre pour elle ; parce que le lièvre portait chance.

Puis ils étaient partis. Il y a un moment déjà, même s'ils ne pouvaient pas quantifier. Sans surprise - à ce moment-là -  le Mal-Léché n'avait pas fait les présentations ni demandé son nom à la Mère, la rejoignant simplement à la sortie du campement pour lui jeter le sac dans les mains et commencer son voyage.
Comme il n'avait pas beaucoup de force – et qu'il n'était pas bien – le sac n'avait pas atterri dans les bras mais par terre. Il avait voulu s'excuser mais impossible d'oser.  
Juste un rougissement et un regard qui se détourne pour regarder par terre. Pas dans les yeux.
Il ne savait même pas à quoi elle ressemblait. Et ne lui adressa pas un mot du voyage.

Autour du camp des peaux-rouges, tout le paysage était couvert de givre. C'était beau en un sens, magnifique même, le genre de décor qui vous coupe le souffle – aussi bien littéralement que métaphoriquement. Loin derrière les tipis, derrière le grand feu des Delaware qui ne brûlait plus, le silence régnait.
Ils étaient arrivés et Grumpy ne voyait pas le beauté du paysage ou la sérénité des lieux.
On ne voyait que la mort.
Et elle sentait terriblement fort, même à travers l'écharpe.
Et elle était terriblement laide, même à travers les larmes.
Sans surprise il n'y avait pas de groupe à sauver.
Il n'y avait plus de groupe à sauver.
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Angelina
Angelina

★ Mère des Sentinelles ★


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✘ DISPO POUR RP ? : 1/1
✘ LIENS : Comon baby dry your tears.

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MessageSujet: Re: C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware.   C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware. EmptyDim 4 Nov 2018 - 14:48

habits:



Tu n'étais jamais malade.
Dans l'Ordinaire, tu n'étais jamais malade.

Ton rhume s'éternise, la peau de ton nez est éclatée. Toutes les extrémités de ton corps te brûlent. Le froid te brûle. Être une Mère, même apprentie, dans ces conditions, c'est pas possible. Chaque matin le réveil est plus difficile. Chaque coup de vent te fait l'effet d'une gifle. Chaque contact avec les enfants malades te stresse.

Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? tu avais demandé.

Ta voix tremblait, chevrotait, et tout ton corps aussi.

Il n'y a personne d'autre.

On ne t'avait rien dit de plus, on ne t'avait pas regardé dans les yeux. Dans le Camp de Réfugiés, passée la hargne survivante, beaucoup attendaient déjà la Mort.



Ridicule ce lièvre ?? Le Dehors n'est que terreur et douleur, et Grumpy lui donne un jouet.
Tu n'as rien osé dire. Même pas merci. Même pas souri.

Vous êtes à peine sortis de l'enceinte du Camp que les poumons de Grumpy crissent comme un frein rouillé. Tu ne penses qu'à toi, à toi s'il venait à tomber dans la neige, raide mort, et que tu te retrouvais toute seule. Combien de gens solides ont succombé, s'ils envoient TOI et GRUMPY ??? Quelles chances vous avez ??
Tu retiens les larmes qui menacent de couler, elles égratignent la peau à cause du froid.  



Vous avez marché en silence.
Vous êtes arrivés en silence.
La neige étouffe tous les sons, ceux de vos pas, de la nature, des conversations écrasées avant d'avoir commencé.

Grumpy s'est figé. Il a vu avant toi.

Qu'est-ce que t...

L'horreur s'invite dans tes rétines, ça ne fait pas de son non plus. On n'entend rien, à part les poumons qui crissent. C'est encore pire dans le silence, t'aurais pas cru.

Et puis...

ouiiiiiiiiin

G... Grumpy. Tu. Tu entends ?

C'est dur d'articuler, à cause du froid qui engourdit les joues et les pensées.

ouiiiiiiiiin

On dirait un... un...

Non.
C'est pas possible.









...


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MessageSujet: Re: C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware.   C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware. EmptyDim 23 Déc 2018 - 11:37

D'abord la peur, l'horreur et la nausée.
Puis on reprend le dessus et on reforme les murs, toujours plus solides et plus épais. On essuie les larmes de surprise, celles qui ont gelé contre les yeux, qui se sont accrochées dans les cils et qui les bloquent, tirant, arrachant presque.
On met un énorme pansement sur le corps et une couverture sur les cœur, pour tout cacher. Le blindage est en place et on se rappelle que la Mort est banale, qu'elle ne doit plus nous atteindre.
Qu'elle n'a plus rien à ronger.

Au moins, pour Grumpy, tout était clair : il n'y avait plus rien à sauver. Il fixa son regard plus loin, bien au dessus des tentes, pour ne pas avoir à regarder le sol, pour ne pas s'attarder sur les blessures atroces. Il essaya de boucher son nez, pour ne pas devoir respirer. Tout devait disparaître, mourir dans sa mémoire abîmée.
Pour ne pas devenir fou, même si la Mort était devenue une vieille amie, qui chuchotait à tous quelques mots doux le soir.

La question de la mère tira le chef de ses pensées et l'obligea à revenir au « maintenant ». Il tourna la tête vers lui puis essaya de tendre vers l'air ses oreilles complètement bouchée. Au début il ne perçut rien puis, doucement, le cri lui parvint enfin aux oreilles. Impossible de ne pas comprendre de quoi il s'agissait.

« Un bébé. »
Conclut tout bas le Mal-Léché, mettant en mots leurs deux pensées. Il y avait donc bel et bien un survivant, et pas le genre de survivant facile à transporter. Comment diable un bébé avait-il pu se tirer de ce merdier ? Il ne voulait pas penser à la réponse, voulait tout chasser loin, planter sa petite tête blanche dans le sable – ou plutôt la neige – et ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire.
Ne pas prendre de décision.

Parce que oui, il fallait en prendre une n'est-ce pas ? Il n'avait toujours pas bougé, ne cherchait pas d'où venait le bruit. Peut-être que s'ils tardaient trop le mioche finirait par rendre l'âme et alors plus de choix à faire, plus de paquet à emporter jusqu'au camp.
Sinon ils avaient deux options : le laisser là et rentrer signaler la disparition de tout le groupe ; ou le prendre avec eux pour le ramener. Il n'hésita que très peu, ne pouvait pas le prendre. Soyons sérieux deux minutes : une mère maigrichonne et un petit chef malade, avaient-ils déjà la moindre chance, eux, de revenir en un seul morceau ? Prendre ce gamin c'était ajouter un risque supplémentaire de mort.
Il était égoïste, tenait à sa vie, pas celle des autres. Bien sûr il y avait eu quelques incidents, quand son corps bougeait sans lui, mais ses derniers éclats bravaches l'avaient vidé de toute velléité héroïque.
Aussi conclut-il :

« On s'en va. Y'a rien à sauver »
Angelina était-elle encore là pour l'entendre ? Avait-elle plus de courage et d'âme que lui, au point de commencer à trouver le malheureux bébé ?
Vous le saurez au prochain épisode !


HRP:
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L'Ombre
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MessageSujet: Re: C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware.   C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware. EmptyLun 4 Juil 2022 - 21:33

The End


Nul ne sait comment cette aventure s'achève,
On l'aura oublié, dès que le jour se lève.


FIN DE L'AVENTURE




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MessageSujet: Re: C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware.   C'est chauve, ça pue, ça fait pipi dans son slip en peau... non, ce n'est pas un papy Delaware. Empty

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