Le soir tombait, la pluie aussi. Il n'avait pas cessé de pleuvoir, depuis leur expédition à la Machine. Peter pleurait et pleurait sans cesse, et si la végétation de l'Île semblait revivre, Dusk, elle, avait plutôt l'impression de s'éteindre.

Elle n'aimait pas savoir Peter comme ça, ne pouvait plus l'approcher pour essayer d'intervenir. De toute façon, sa façon de réconforter était brutale. Logique. Elle enlaçait mal, ne dégageait aucune chaleur. Leur Roi n'avait pas besoin de ça, plus besoin d'elle. Elle avait toujours de la peine à s'y faire, préférait s'occuper pour ne pas y penser. Faire taire le chaos, faire du zèle. Ranger sa Cabane, celle des autres. Soutenir Mirka, s'enquérir de l'état de santé de certains enfants, même s'ils n'étaient plus les siens. Danser aussi, également. Former la routine, ne pas la lâcher. S'y accrocher, la saigner jusqu'à ce que tout soit mécanique.

Et s'occuper, à ne plus penser.

Dusk avait passé son après-midi ainsi, avant de se rendre à la Cabane à Manger, comme tous les autres. A l'époque, elle aidait à préparer le repas. Maintenant elle s'asseyait juste, attendait. Mangeait peu. Juste assez pour garder des forces, mais elle n'y prenait pas réellement de plaisir. Quant aux batailles de nourriture, elle les évitait généralement et peu osaient l'attaquer. Elle quittait souvent la Cabane avant les autres, s'asseyait avec n'importe qui, parfois seule. La compagnie lui était assez égale, elle connaissait tout le monde.

Cette fois, elle arriva tardivement. Un détour lui avait pris son temps. Lorsqu'elle pénétra au milieu du chaos, toutes les places étaient déjà prises, ou presque. Indifférente, Dusk évolua au milieu des tables. Elle chercha du regard une place, en trouva une en face d'un autre Enfant Perdu.

Elle s'arrêta, l'observait. La replaçait aussi : elle avait plutôt bonne mémoire, en ce qui concernait les visages. L'allure banale mais androgyne et des yeux rouges grenats, c'était une des recrues de Clumsy, il lui semblait. La Déracinée la fixa sans se gêner, scrutant les détails de sa tenue, de ses gestes : elle ne la connaissait que de vue.

Sans s'embarrasser de formules inutiles, Dusk prit sa place en face d'elle.

- Bonsoir.

Simple et droit au but, comme d'habitude.

- Tu es Récolteur, non ?

Ou Récolteuse, peut-être. Une chance sur deux.

Ce jour là, et comme tous les jours depuis quelques temps, à vrai dire, Dreamer n’était pas d’humeur. Il pleuvait, événement qui sonnait chez elle comme deux malheurs; L’état de Peter, et l’empêchement de sortir se « Promener ». Ces éléments rendaient la dissipée contrariée, et bien peu disposée à parler. Ce n’était tout de même pas des raisons pour laisser son travail en plan et poser un lapin à Clumsy durant l’après-midi. Elle a donc continuée ses tâches habituelle, même avec sa sale humeur.

Elle venait d’arriver dans la cabane et pensait être un peu tranquille. Il ne fallut pas attendre longtemps avant que son rêve ne soit brisé par… Quelqu’un de manifestement beaucoup trop social pour l’état actuel de Dreamer. Du moins, si on peut considérer qu’un « Bonjour » Sec suivi d’une remarque erronée pouvait être un quelconque signe de sociabilité.

Elle s’efforça de sourire, un sourire nerveux, presque effrayant. C’est du moins ce qu’elle concluait quand un enfant perdu plus jeune qu’elle (Ce qui n’était, ne nous mentons pas, plutôt commun) pleurait à la vue de celui-ci.

Récolteuse.

On pouvait presque entendre le point à la fin de sa réponse, enfin, elle allait se satisfaire de ça, pour le moment.

Sourire de façade, crispé. Dusk n'y répondit pas, peu désireuse de poursuivre la mascarade.

- Récolteuse.

Ton glacial, Dusk pinça les lèvres. Elle avait gaffé, super. Il fallait dire que l'apparence de son interlocutrice avait de quoi porter à confusion, mais tout de même, se tromper sur son identité était inconvenant. L'ancienne Mère en Chef baissa légèrement la tête.

- Désolée.

Elle avouait son erreur sans palabre, puis reprit :

- Je vais aller chercher à manger.

Son visage restait inexpressif au mieux - figé dans sa sévérité coutumière - et sa voix s'était faite plus posée, neutre.

- Tu veux que je te ramène quelque chose ?

Être serviable ne la dérangeait pas. Elle jeta un oeil sans faim à la nourriture entreposée un peu plus loin, rien ne l'inspirait. Peut-être que la Récolteuse - dont elle ignorait le nom - serait plus enthousiaste, même si son humeur lui semblait aussi morose que la sienne. A voir.

-Désolée.

OUIIII ! MAIS OUI ENFIN ! C’EST CA FOUS MOI LA PAIX ET LAISSE-MOI RESPIRER ! MERCI DE TE TAIRE !

-Je vais aller chercher à manger, tu veux que je te ramène quelque chose ?

Evidemment, ça n’allait pas être aussi simple. Dreamer n’avait pas envie de discuter et elle espérait que ça se serait ressenti à sa réponse, mais Dusk n’avait pas été très réceptive, on dirait. Un autre indice allait peut-être lui servir dans sa quête de tranquillité, par pitié.

-Pas faim.

Encore une fois très sèche, elle pensait que ça allait suffire. Ton agressif, absence de verbe (ou même de sujet) Et encore ce point presque audible.

Petit Problème, c’était un mensonge, elle avait très faim. Sa journée s’est avérée passablement pénible. Elle n’allait tout de même pas attendre que de la nourriture apparaisse comme par magie ? Pourtant, c’est bien ce qu’elle venait de refuser… Il lui fallait un prétexte pour disparaître dans la queue du buffet, tout en subtilité.

-Je dois aller aux toilettes.

Elle n’attendit pas avant de se lever et de partir en quête de nourriture, en oubliant que sa compagne se dirigeait dans la même direction.

La Récolteuse lui répondit par la négative. Malgré son scepticisme, Dusk haussa les épaules : elle doutait que son interlocutrice se soit vraiment rendue dans la Cabane à Manger si elle n'avait pas vraiment eu faim... mais ce n'étaient pas ses affaires : elle n'était plus Mère en Chef, elle n'avait donc pas à veiller sur elle.

- Je dois aller aux toilettes.

Et la voilà qui disparaissait fissa. Un soupir léger : la Déracinée aurait espéré compagnie plus agréable, même si elle faisait - de toute manière - avec ce qu'on lui offrait. Elle ferma les yeux quelques secondes, le temps de se recentrer avant de se lever à son tour, se dirigeant vers les victuailles. Elle n'avait pas faim, se contenterait du minimum comme à son habitude - elle avait perdu son appétit depuis la Chute.

Cependant, depuis quelque temps, Dusk retrouvait une raison de manger. Ses entraînements à l'Arène, particulièrement éprouvants - c'était elle qui avait insisté pour que Sharpy lui-même s'en occupe, après tout - lui demandaient une énergie qu'elle n'avait pas toujours. Alors elle mangeait plus, même si sans envie. Par fierté déplacée, sans même se rendre compte de ce que le changement avait de positif.
(Et peut-être aussi pour ne pas lui faire perdre son temps.)

La cohue. C'était toujours ainsi, près des tables. Se frayant un chemin parmi les autres Enfants Perdus retardataires, la Grimpeuse parvint à attraper quelques fruits ainsi qu'une tranche d'un pain à la consistance étrange. On la bouscula, elle adressa un regard glacial à celui qui en était responsable. Avant de se retourner...

... et de tomber nez à nez avec la Récolteuse de tout à l'heure.

Silence gênant, quelques micro-secondes avant qu'elle prenne les devants :

- La cabane des petits coins est par là-bas.

Elle l'avait dit d'un ton neutre, pointant la sortie d'un index presque nonchalant. La situation était cocasse, mais elle ne riait pas.

Son expression pourtant s'était comme très légèrement, très imperceptiblement adoucie.

La situation était cocasse.

La Dissipée était pourtant au courant de la loi de Murphy, par quelle idiotie n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? En même temps, sa réaction était, avec du recul, plutôt idiote, Quoique même sans recul. Son ton changea soudainement sans transition avec son regard qui était resté de marbre, on n’y voyait plus un personnage antipathique mais un personnage timide, voire niais.

- Eh bien je me disais simplement que ce serait idiot de partir aux toilettes le ventre vide !

Et pourtant ça sonne plutôt logique… Dreamer savait que ce plan était foireux mais voulait quand même y croire. Mais bon, juste pour être sûre…

- Ca me semble logique, non ?

Elle avait un grand sourire aux lèvres, afin d’intensifier son capital sympathie, déjà bien réduit par sa précédente « conversation » avec Dusk. A quoi s’attendait-elle au juste ? N’aurait-elle pas fait mieux de faire profile bas ? Peut-être mais… Ne faut-il pas être soi-même ? Une autre réaction ne lui aurait pas ressemblé… Et puis bon, le ridicule ne tue pas, surtout pas Dreamer.

- Eh bien je me disais simplement que ce serait idiot de partir aux toilettes le ventre vide !

C'était consternant.

Dusk resta immobile, se demandant - par la même occasion - si son interlocutrice n'était pas légèrement en train de se payer sa tête. Mais cette dernière semblait dénuée de telles intentions - à défaut d'être sincère.

- Ca me semble logique, non ?

La Déracinée, dans sa franchise exacerbée, ne comprenait pas l'intérêt de mentir pour se sauver la face. Elle fixa quelques instants la Récolteuse, hésitant sur la conduite à adopter.

- En quelque sorte.

Un enfant la bouscula, elle se laissa faire sans réagir.

- Tu aurais pu me le dire, que tu ne voulais pas me parler. Je ne me serai pas vexée. Elle parlait si peu, de toute façon.

Un temps. Se retournant vers une table, elle s'y fraya un chemin attrapa adroitement les premières victuailles qui lui tombaient sous la main. Un bout de pain par ci, un fruit par là, nourriture imaginaire ou réelle - c'était égal.

- Si tu veux, on peut repartir de zéro.

Elle se retourna, tendant une assiette remplie au hasard à la Récolteuse.

- Je suis Dusk. Enchantée.

L'agacement se fit sentir sur le visage de Dreamer. Elle n'allait pas particulièrement aller droit au but, mais elle ne voulait pas non plus refaire toute la conversation. Surtout qu'elle n'aurait plus l'excuse des toilettes pour fuir la situation.

Ceci dit on venait de lui tendre une assiette remplie de nourriture. Des fois, (Et c'est surtout le cas de la dissipée) l'estomac prend les décisions avant le cerveau.

- Enchantée Dusk ! Moi c'est Dreamer !

Elle fixait alors le plat avec insistance sans pour y toucher. Elle aurait trouvé ça mal venue et avait peur que son interlocutrice pense de même. Seulement… La faim se faisait sentir, et pas qu'un peu ! Après quelques longues secondes de malaise, La récolteuse pointa l'assiette et dit:

- Je peux ?

C'était peut-être la solution la plus simple, ce qui explique pourquoi Dreamer n'y avait pas pensé tout de suite…

- Enchantée Dusk ! Moi c'est Dreamer !

Elle acceptait donc qu'elles repartent de zéro. C'était plutôt encourageant.

Il y eut quelques secondes de silence, durant lesquelles Dusk se demanda si Dreamer allait se saisir de l'assiette qu'elle lui tendait avec évidence. Au moment où elle sentait un élan d'impatience la parcourir, son interlocutrice reprit :

- Je peux ?

- Pourquoi je te la tends, à ton avis ?

Elle était toujours sèche mais sans mépris, dans sa recherche d'efficacité coutumière. Elle laissa donc la Récolteuse s'emparer de l'assiette avant d'en préparer une autre, pour elle - qu'elle mangerait sans appétit mais tant pis, il fallait bien donner au corps ce qu'il voulait. Puis, se décalant, elle voulut retourner à leurs places...

... avant de remarquer que ces dernières avaient été occupées par de nouveaux arrivants.

Elle soupira, se tourna vers Dreamer et lui désigna la table.

- Tu as quelque chose contre manger dehors ?

Il pleuvait, mais certaines branches n'étaient pas atteintes. Et comme ça, elles seraient hors de tout le bruit.

- Pas du tout ! Allons-y s'il te plait !

Vaguement surprise par les changements d'humeur de son interlocutrice, Dusk acquiesça et prit les devants, se frayant un chemin jusqu'à l'extérieur. Bien qu'elle soit capable de supporter l'agitation de la Cabane à Manger aux heures des repas, elle ne put s'empêcher de se sentir soulagée lorsqu'aux cris des enfants se substitua le bruit de la pluie.

Glissant sur le côté, elle s'adossa à la paroi de la Cabane et se laissa glisser, s'asseyant à même la branche qui soutenait le tout. Un regard vers le haut : il pleuvait mais le feuillage du Grand Arbre les protégeaient.

Sans enthousiasme, elle commença à manger son repas. Elle n'avait jamais été du genre loquace et ce trait de caractère s'était même renforcé après la chute : jetant à peine un regard à Dreamer, de temps à autre, elle mangeait et fixait les feuilles, la pluie - tout ce qui s'imposait à ses yeux changeants.

La Dissipée se sentirait-elle gênée par son silence ? Elle l'ignorait. Mais Dusk n'aimait pas parler pour rien dire et pouvait apprécier l'instant sans éprouver le besoin de mettre des mots dessus. Il restait à voir si cela serait le cas de sa compagne.

Dreamer s'était appuyé proche de sa camarade, profitant du calme de la pluie, comparé au brouhaha de l'intérieur. C'était un temps qu'elle n'appréciait qu'en une seule circonstance, quand elle n'était pas atteinte par les goutes. Chance pour elle, c'était le cas aujourd'hui. Elle ne toucha presque pas à son plateau repas, tant elle était fascinée par les goutes qui tombaient sur les branches des arbres. C'était pour elle l'exemple typique de la citation d'Antoine Lavoisier: « Rien ne se perd, Rien ne se crée, tout se transforme »


Elle ne pensait même plus à Dusk, à coté d'elle. Elle ne se souciait pas de savoir si son comportement pouvait paraître étrange ou non, si elle mettait mal à l'aise La Déracinée, elle étais simplement captivée par son environnement. 

Tout à coup, un miaulement retentit… 

Les animaux font parti de la nature, et de l'environnement de Dreamer par conséquent. C'est la raison pour laquelle elle ne prêta pas plus attention que ça à ce son, ni à l'être qui l'avait produit…

…Jusqu'à que celui-ci se retrouve sur le plateau-repas de La Dissipée. Elle ne remarqua pas tout de suite la créature qui venait de renverser la nourriture à terre. C'était une créature d'apparence Féline, mais avec un pelage se rapprochant d'avantage au ciel dégagé rempli d'étoiles en pleine nuit qu'un simple pelage de chat. Quand elle eut enfin baisser les yeux pour admirer le carnage, Dreamer soupira avant d'entrer dans une colère mêlée à une profonde tristesse, Voire un profond désespoir.


-MAIS POURQUOI DIABLE FAUT-IL QU'ON M'EMPÊCHE DE MANGER ? JE NE LE MERITE PAS C'EST CA ? TU REALISES TOUT CE QUE J'AI FAIT POUR NE SERAIT-CE QU'AVOIR CETTE NOURRITURE ENTRE LES MAINS ? ET Y'A TOI QUI ARRIVES ET QUI ME METS TOUT PAR TERRE ! TU TE RENDS COMPTE QUE J'AI ATTENDU TOUTE LA JOURNEE CE MOMENT POUR QUE TU ME LE GACHES ? ET MAINTENANT QU'EST-CE QUE JE VAIS FAIRE DE TOI ? TU… TU…


Dreamer marqua un blanc avant de fondre en larme. Car effectivement, la nourriture n'était plus sur le plateau de celle-ci, mais plutôt dans l'eau. Autant dire qu'elle n'était plus en état d'être mangée.

Bruit du chat arrivant dans la scène:

Le silence, rompu par un miaou aiguë. Dusk leva la tête, le temps de voir un animal au pelage absolument surréaliste filer et atterrir en plein dans l'assiette de Dreamer. La nourriture fut renversée et la Chimère atterrit un peu plus loin, absolument indifférente à l'état dans laquelle son intervention avait plongé la Récolteuse. Impassible, Dusk observa Dreamer criser et prit le temps d'attendre qu'elle cesse avant de réagir. Puis, hésitante, sa main vint se poser sur l'épaule de la jeune fille.

- C'est pas grave.

Elle parlait un peu sèchement, réclamant toujours à d'autres la discipline qu'elle s'imposait à elle-même malgré sa compassion.

- Si tu veux, on peut retourner chercher à manger.

A problème inattendu, solution simple.

Le regard de la Déracinée balaya les alentours et s'arrêta sur le chat qui, assis devant les vivres éparpillés, se léchait le pelage avec application. Il lui semblait déjà avoir aperçu cette Chimère quelque part, mais où ?

- Il te dit quelque chose, ce chat ? J'ai l'impression de le connaître.

Elle tendit vers la main vers l'animal qui, avec curiosité, consentit à venir la renifler.

Ce que Dreamer imagine::

à cet instant précis, Dreamer s'était imaginée à l'intérieur de sa cabane avec de quoi se nourrir, c'était réellement un fantasme pour elle, pouvoir se nourrir à domicile sans avoir besoin de se déplacer, surtout en cette période d'inondation. D'autant plus qu'elle tombe facilement malade.


Ce petit moment de consolation personnel venait d'être interrompu par un poids sur l'épaule de la dissipée, la main de Dusk en soutien à Dreamer. Elle était touchée de voir que même cette personne au profil si peu compréhensif aux premiers abords pouvait comprendre et voir la tristesse du spectacle…

- C'est pas grave.

…Ou pas.

A dire vrai, La Récolteuse venait de réaliser que, malgré ce ton ferme (Dont elle était habituée désormais), Dusk avait tout de même pris le temps d'éprouver son avis vis-à-vis de ce problème et avait tout de même tenté de consoler Dreamer, enfin, c'était le ressenti de cette dernière.


- Si tu veux on peut retourner chercher à manger.


Dreamer réfléchissait à l'image qu'elle a laissée d'elle à La Déracinée et fini par se demander si la réponse n'était finalement pas complètement évidente… Mais vint se poser une question dont la réponse coulait un peu moins de source.


- Il te dit quelque chose, ce chat ? J'ai l'impression de le connaître.


- Oui je le reconnais, je le vois de temps en temps quand je vais me promener. Ah, et BIEN SUR QUE JE VEUX RECHERCHER À MANGER !


Et zut, elle répondit quand même à cette foutue question…

- Oui je le reconnais, je le vois de temps en temps quand je vais me promener. Ah, et BIEN SUR QUE JE VEUX RECHERCHER À MANGER !

Chaque chose en son temps : d'abord la nourriture, après le chat. Habituée à prendre les choses en main (bien que ce ne soit plus réellement son rôle), la Déracinée se releva.

- Reste avec lui, je reviens.

Puis, sans se faire attendre, la Grimpeuse retourna à la Cabane à Manger. Elle fila vers un buffet un peu plus dégagé désormais, attrapa une assiette et commença à la remplir de mets divers, tout en veillant - c'était un réflexe, une fois encore - à ce que le repas soit équilibré. Puis elle ressortit, une nouvelle assiette en main, et la tendit à Dreamer.

- Tiens.

Son regard s'égara du côté du chat, une fois encore. Ce dernier vint se frotter à ses jambes.

- Tu l'as déjà croisé où ?

Elle insistait, mais bon : l'animal - clairement apprivoisé - s'était peut-être égaré. D'un autre côté, c'était un chat et il était bien connu que ces derniers allaient où ils voulaient, mais Dusk ne voulait pas non plus courir le risque de priver un enfant du Grand Arbre de son familier.