Une fois dans sa salle de bain, Claudia se laissa retomber sur le sol avec soupir et fatigue. Punaise, quelle nuit. Elle aurait presque eu envie de prendre un bon bain bien chaud, remplis de bulles et de savons, de se prélasser dedans afin de détendre ses muscles tout engourdis. Oh oui, cela lui faisait tellement envie, mais cela nécessitait de redescendre en bas chercher de l’eau. La fatigue était trop grande pour cela.

Elle commença à enlever son maquillage et ses bijoux, avant de se relever enfin pour se déshabiller. Les vêtements qu’elle avait emmené, s’ils n’étaient pas aussi extravagants que ceux habituels, restaient très chics. Elle enfila donc sa belle chemise de nuit à dentelle et enfila ses collants étoilés. Elle attacha ses cheveux dans un filet, pour ne pas qu’ils s’abiment pendant la nuit, et jeta enfin un regard dans le miroir. Elle semblait prête à aller se coucher.

Une pensée lui traversa l’esprit : elle se serait crue à une pyjama partie. Elle ne put réprimander un sourire à cette idée. Des souvenirs de son passé de garçonne perdue lui revinrent en mémoire, quand elles se réunissaient en pleine nuit pour dormir ensemble — ou plutôt ne pas dormir et glousser toute la nuit. De bons souvenirs, avant que les premiers émois ne s’en mèlent et que les couches ne diminuent.

Ciel, cela faisait combien de temps qu’elle n’avait pas eu d’amie à dormir ?

Elle chassa rapidement cette idée de la tête.

Quand elle rouvrit la porte de la salle de bain, la bergère s’attendait presque au pire. Elle espérait que sa jeune invité n’ait pas filée à l’anglaise. Cela aurait été facheux.

Mais non, elle était toujours là, assise à une fenêtre, à faire elle ne savait quoi. Des Anatoles avaient repris possenssion de son lit – nulle doute que sa nuit s’annonçait mouvementée si elle commençait ainsi. La jeunette ne semblait pas l’avoir entendu. Aussi s’approcha doucement pour regardait ce qu’elle faisait.

— Qu’est-ce que tu fais ? Tu essayes encore de faire une carte ?

Mais elle s’arrêta net en voyant les dessins sur le carnet. Ouvrant un “oh” de stupeur, elle ne put s’empêcher de commenter :

— Ouah, c’est joli.