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Kaze Nataku
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MessageSujet: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 17 Aoû 2017 - 1:01

La discipline est ce qui permettra à son corps de se reformer. Les pièces se ressouderont ensemble avec ce temps si illusoire sur l'île. Ibijau souhaiterait pourtant que le processus avance plus rapidement, à force de stagner. Si grimper aux arbres ne l'effraie plus tant que le bandage est assez serré autour de sa main, les longues marches restent épuisantes. Il s'efforce de les endurer tout de même. Ne serait-ce que pour obtenir un peu de calme, loin de son foyer parfois bruyant. Oh, Ibijau Assoupi n'est guère troublé par cette ambiance festive qui paraît revenir à la vie ces derniers temps. C'est seulement un peu trop, de temps en temps.

Alors, armé d'un long bâton sur lequel il pourra s'appuyer, l'adolescent s'éclipse. Il prévient, vaguement, ne se cache pas outre mesure sur le chemin en dehors du camp. Avoir des comptes à rendre est un concept qui le dérange un peu, à présent. Bien sûr, le Rescapé chérit sa famille et sa demeure. Il respecte les Delaware pour plusieurs raisons, pas uniquement parce que lui-même en est un. Il se permet simplement d'explorer l'âge de la rébellion à sa manière. Sans violence, ni même chercher à se hisser au-dessus des autres. Il ne demande qu'un peu de paix chaque jour.

Et puis, c'est médical aussi. Ses jambes ont besoin de travailler, de l'entraîner un peu plus loin pour que ses muscles retrouvent leur état d'origine. Après avoir été allongé pendant tant de cycles lunaires, Ibijau a l'impression d'être une feuille s'accrochant péniblement à un arbre durant un rude hiver. Ce qui est désagréable. Le bâton n'est pas encore utile, seulement un compagnon de voyage. Il le change de main régulièrement. La droite, même si bien enroulée dans le tissu multicolore qui lui sert de bandage, ne répond toujours pas bien. Ibijau ne se fait plus d'illusion à ce sujet. Repasser le bâton sur la gauche est moins contraignant, ça ne tire pas autant sur sa chair et les os.

Son errance n'a pas de fin, techniquement. Il rebroussera simplement chemin plus tard, après un court repos. A son retour, l'adolescent cherchera Héron Placide ou Oural Bienveillante pour prouver son attachement à son clan ou bien recevoir de précieux conseils sur cette nouvelle identité. Ses pieds évitent les obstacles qui jonchent le sol, peu sûr d'être en mesure de se rattraper s'il trébuchait.

Pourtant, c'est presque ce qui se produit. Le chemin devient glissant, pour ne pas dire traître, tandis qu'une créature familière fait son apparition. Ibijau s'arrête, enfonce le bâton dans la terre molle pour ne pas perdre son équilibre. Le souvenir ne s'est pas encore estompé, et l'animal n'a rien d'un mirage. Le nom, le garçon pourrait le prononcer, s'assurer que le chien n'est pas une illusion. Ses lèvres s’entrouvrent à peine, sans qu'aucun son ne leur échappe. A la place, il s'accroupit, et tend la main. Celle qui ne sert plus à grand-chose.

Ses genoux n'apprécient guère l'effort. Ce qui ne l'intéresse pas outre mesure. Son corps a vécu bien pire.

Est-ce que Diego va le voir et se rapprocher ? Ibijau l'ignore. D'ailleurs, ce n'est qu'un peu plus tard que son regard réalise la présence d'une autre personne au sein de la scène.






✿ Yoneda Ryoichi ✿

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Aeshna Etourdie
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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 17 Aoû 2017 - 11:02

On lui avait conseillé d'oublier. D'oublier le Grand Arbre, cet endroit angoissant, d'oublier le grimpeur, ce souvenir éprouvant. On lui avait dit de les laisser s'enfuir, s'effacer de son esprit jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une bribe, pour ne plus souffrir. Pourtant il avait continué de s'y accrocher de toutes ses forces, qu'importe la douleur qui vrillait sa poitrine à l'idée de ne plus revoir son ami, qu'importe les cauchemars qui, vaillamment, persistaient à envahir ses nuits. Les songes noirs dans lesquels Mellow était toujours présent, mort, la plupart du temps. Mais heureusement il y avait Diego, Diego qui, tendrement, glissait sa tête sous son bras pour le ramener à la douceur des rêves d'enfants, Diego qui parvenait toujours à le calmer. Parce que Diego n'était pas qu'un chien, il était un frère. Celui qu'il n'avait jamais eu – ou alors il ne s'en souvenait plus – et encore plus fidèle sans doute, encore plus aimant, sans jugement. Il n'y avait pas non plus un million d'émotions dans ses yeux et sur son visage, un million d'informations en même temps qu'il ne pourrait pas déchiffrer, ça non. Diego avait toujours été pur, facile à comprendre, et ça Aeshna l'avait toujours vu. C'est pourquoi lui, il pouvait le fixer, et il savait qu'il ne trouverait jamais d'être humain comme lui. D'être humain pur. D'être humain parfait.

Un aboiement bref attire son attention. Le Huron rouvre ses yeux fermés depuis plusieurs minutes et cligne des paupières sans bien savoir où il est. Autour du lui il y a du Vert un peu, et encore du Bleu. Moins qu'avant, on dit que Peter Pan est plus joyeux. Il y a aussi le sentier sur lequel il s'est arrêté, le soleil chaud sur sa peau blanche. Il ne sait plus bien où il est, alors il reprend son chemin droit devant jusqu'au lointain.

Devant lui Diego gambade. Il est moins morose depuis que la Pluie ne tombe plus, le voilà redevenu chiot, à courir derrière les papillons, derrière les feuilles qui s'envolent. Il profite des beaux jours et ça, il ne peut le lui reprocher le Rêveur, même lui il se sent mieux. Pour preuve, son pas est plus vif, moins endormi mais toujours aussi raide, toujours aussi mécanique. Il trébuche parfois sur des pierres, s'emmêle les pieds et ça le fait grogner. Il avance pourtant à bon train, son regard égaré au loin, mais le chien est plus rapide. Tant pis, il le laisse s'en aller parce qu'il sait qu'il ne l'abandonnera pas. Il a confiance en lui. Aveuglément. Même quand, après s'être retrouvé au sol le nez dans la poussière, son frère ne revient pas vers lui. Il se redresse en grimaçant, ses genoux sont abîmés et ses paumes également, ça le brûle un peu mais ce n'est pas grave, du moins il se persuade du contraire. Il gronde un peu ses pieds, frotte la poussière et le sang qui se mêlent en une couleur étrange, puis se relève pour repartir, retrouver son chien arrêté en contrebas. Il ne remarque pas tout de suite l'homme accroupi non, puis son regard tombe dessus et il se stoppe aussi sans trop savoir quoi faire. Le garçon, il a l'impression de l'avoir déjà vu. C'est flou, il n'est pas sûr, mais en voyant Diego battre de la queue et aller vers lui, il sait qu'il ne se trompe pas.

Il le connaît. Qui est-il ? Il ne sait plus. Alors à la suite de son frère, il avance. Par miracle il ne glisse pas, ne tombe pas. Il arrive sans encombre, les yeux se posant sur les jambes accroupies du garçon après avoir parcouru rapidement ses traits – jusqu'à ce que ça lui devienne insupportable, ce qui n'arrive pas tout de suite. A croire que l'autre est un peu comme lui, un peu comme Diego. Pas trop fait de mimiques ni d'expressions compliquées, de choses qui le perturbent. Mais est-ce réellement possible de trouver quelqu'un comme ça ? N'est-il pas le seul ? Il cligne des yeux lentement, évitant malgré tout son regard. Il hésite à parler – n'est-ce pas ce qu'on fait en temps normal ? Il ne sait pas. Ça l'angoisse. Alors un moment il regarde son chien dont la truffe percute la joue de l'homme, dont la langue vient laper l'oreille. Il dit bonjour à sa façon, et lui il a l'air de savoir... Aussi finit-il par s'accroupir à son tour pour l'observer faire, attentif. A la recherche de quelque chose, d'une parole sans doute de l'inconnu pas si inconnu.
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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 17 Aoû 2017 - 16:20

Il y a une certaine simplicité avec les animaux. Contrairement aux humains, ils ne naissent pas naturellement cruels, souhaitant voler et trahir. Leur amour est immense, capable de remplir tout l'espace sans l'envahir. Ibijau laisse le poids de son corps dévier un peu sur la gauche, contre le bâton qui lui sert d'appui. Ainsi, il est moins complexe pour le convalescent de tenir dans la même position. Avec sa main bandée fermement, impossible pour l'adolescent d'ouvrir sa paume totalement, d'inviter Diego à le rejoindre. Sans doute aurait-il mieux fait d'utiliser la gauche, sauf que c'est trop tard. A quoi bon tout recommencer, changer son bâton de côté ? Ibijau préfère laisser ses erreurs glisser sur lui pour s'effacer lentement.

La langue contre sa peau est agréable, un soulagement même. Il n'y a aucun besoin de sourire, de forcer ses lèvres en un geste qui ne serait pas naturel. A la place, il incline un peu la tête sur le côté, autorise l'animal à le saluer à sa manière. Sa tête se frotte un peu contre celle de Diego, pour retourner le geste. Ce n'est pas exactement comme dans le passé, mais ça ne fait rien. C'est même plus agréable, parce qu'à présent, il ose passer ses doigts dans le pelage du chien, au lieu de simplement l'observer en biais.

Au Grand Arbre, tout était limité. Des barrières invisibles que le garçon avait dressé de son propre chef, sans même les voir. Toujours à courir, à ne jamais avoir assez de liberté pour s'effondrer lorsque la fatigue masquait tout le reste. Trop de bruit aussi, de sons qui se mélangeaient et lui donnaient le tournis. Tout est différent à présent. Son regard se redresse, lui permettant de mieux apercevoir l'inconnu qui n'en est pas un. Un exercice fatiguant, qui ne dure guère d'un côté ou de l'autre. Oh, n'ont-ils pas toujours été ainsi, éloignés des autres sans bien comprendre pourquoi ? Ibijau n'est pas certain de s'en souvenir. Personne ne s'en soucie, de qui ils sont. Leur identité est secondaire sur l'île où chacun est forcé de suivre un rôle précis, au risque de tout perdre en déviant de ce chemin déjà tracé.

Sa main bandée se redresse, se redresse faiblement en un salut. Son attention se reporte rapidement sur Diego, sur la manière dont il souhaiterait le caresser un peu plus, véritablement avoir la sensation du contact. Impossible s'il n'abandonne pas sa stabilité. Ibijau hésite, ses doigts lâchant le bâton. Ce dernier tient en place, suffisamment enfoncé dans le terrain encore humide pour ne pas s'effondrer. Un soulagement pour son maître qui en profite pour utiliser sa main valide contre la peau du chien. Un sentiment oublié tente de naître dans son esprit, en un souvenir flou qui lui donne presque mal au crâne. Il le chasse, sans s'attarder dessus. L'instant s'étend un peu trop, peut-être. Ibijau en oublie de prêter attention à celui qui est à présent à la même hauteur que lui.

Jusqu'à ce que le rouge ressorte au milieu du bleu (terrifiant) et du vert (qui le réconforte). Ses yeux clignent, s'écartent de Diego pour se reporter sur l'homme qui n'a pas encore de nom dans son esprit. L'ancien est si lointain, mieux ne veut pas le ressortir. Le Rescapé ouvre ses paumes, maladroitement, offre la vision de la peau d'un côté et des bandages de l'autre. Puis, il les agite un peu, vers l'autre. Il n'y a pas d'autre manière de désigner les chairs abîmées qu'il distingue de sa place. Quel genre d'adulte est-il, hein ? Un allié ou un qui n'hésitera pas à le tuer ?

Diego répond sans doute à la question pour son maître. Un être cruel ne serait pas en mesure de recevoir tant d'affection d'un animal. Il aurait été rejeté par le cœur pur du chien il y a longtemps.
Peut-être qu'Ibijau Assoupi est naïf à ce sujet.






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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyVen 18 Aoû 2017 - 22:46

Cette situation est inouïe. C'est le seul mot qui lui vient quand il voit l'autre devant lui, accroupi, comme lui. Avec son regard fuyant et son mutisme, son intérêt pour Diego... Il lui semble un instant être face à son reflet dans une rivière ou dans une flaque et ça a quelque chose d'angoissant, quelque chose de rassurant. Alors il s'avance à petits pas dans cette posture ridicule, dévorant les millimètres jusqu'à pouvoir glisser ses doigts au creux du pelage brun, attirer l'attention de l'animal qui, avec tendresse, vient humer son visage, effleurer du bout de la truffe le creux de sa gorge. Ça le fait sourire, un peu, le Rêveur, de cette façon étrange, comme s'il se forçait alors que ce n'est pas le cas avec le coin de ses lèvres à peine relevé. Ça le fait sourire et ça n'arrive pas souvent, lui qui a si souvent les traits figés de neutralité, comme ceux du garçon face à lui - car s'il l'observe un peu plus longtemps il n'a pas l'air d'être un homme, pas encore, non. Sa bouche s'entrouvre même comme pour laisser passer un éclat rire, mais ce qui en sort n'a rien à voir. C'est doux, léger, hésitant aussi, un peu froissé car trop inhabituel, attendrissant peut-être pour celui qui le connaît assez pour savoir à quel point c'est rare. Et ça ne dure pas longtemps, une fraction de seconde et il se fane au creux de sa gorge comme les fleurs frissonnantes à l'orée de l'hiver.

Une fraction de seconde durant laquelle il lève à nouveau les yeux sur le garçon pour l'étudier trop rapidement.

Les traits de son visage se font brouillon dans son esprit. Il n'arrive pas à les ancrer parce qu'il ne prend pas le temps, il n'y parvient pas. Alors il n'arrive pas à se souvenir, à savoir où ils se sont vus, rencontrés, côtoyés peut-être. Au Grand Arbre ? C'est possible, mais il n'y passait pas tout son temps. Souvent il était ailleurs, de la tête et du corps. Ailleurs, juste un peu plus loin, là où les autres pouvaient le trouver et le taper mais aussi là où il pouvait être lui, avec Mellow. Parfois aussi il était seul... Et parfois non. Mais il ne se souvient plus bien, et puis peut-être que le garçon a changé. Changé comme lui, grandi beaucoup, qui sait ? Il faudrait qu'il lui pose les questions. Qu'il parle. Sauf qu'il n'en a pas vraiment envie, il préfère le calme. Le silence juste troublé par le sifflement de l'air que brasse la queue de Diego sous son excitation et ses quelques halètements, celui de leurs respirations. Il trouve ça agréable le Rêveur, de n'avoir que ces bruits pour compagnie. Alors il repousse les questions à plus tard et n'ouvre pas la bouche, tend les doigts vers ceux de son compagnon de silence, hésite à s'en saisir. Si ça ne faisait pas si mal il le pourrait sans hésitation. Si ça n'était pas si désagréable...

Il le fait pourtant. Maladroitement et le plus rapidement possible. Il attrape la main qui n'a pas mal, pas de bandages, et la pose sous l'oreille du chien dont la tête se tend automatiquement vers l'avant puis la relâche aussitôt pour ramener la sienne contre son torse. C'est là qu'il aime le plus qu'on le gratte, Diego. Et lui montrer ça, c'est un peu comme sa manière de communiquer. De parler, même.
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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyLun 21 Aoû 2017 - 0:19

Une conversation n'apporterait rien de plus, ne pourrait pas garantir une quelconque compréhension entre eux. Ibijau ne se sent confortable que lorsque les voix se taisent et que la nature résonne à leur place. Les sons agréables sont ceux qui agitent les branches des arbres ou les feuillages sous ses pieds. Les petites branches qui craquent, la façon dont la boue paraît aspirer ses pieds parfois. C'est si différent de ce que les gens s'offrent, des cris sans but qu'ils se lancent à la figure dès qu'ils s'énervent. L'adolescent s'y refuse, préfère se dire que l'autre ne viendra pas trop près, qu'ils n'auront pas à endurer ça. Son corps reste stable, ne cherchant pas à se dérober loin de la scène alors que l'homme se rapproche lentement.

Son geste n'est pas interprété comme le plus jeune le souhaiterait. Ce qui l'intéressait, c'était de comprendre le rouge sur les paumes, d'en connaître la cause et d'administrer un remède. Au moins de nettoyer la chair à vif pour éviter que ça ne s'infecte. Même après tout ce temps, Ibijau suppose que guérir est sa plus grande qualité, la raison pour laquelle il est revenu à la vie. Ou bien est-ce la vengeance, son besoin de faire payer à ceux qui l'ont abandonné. La pensée est brutale, étouffante. Pendant un instant, son regard se perd dans le vide, s'y engouffre avant qu'il ne soit en mesure de se retenir.

L'instant ne s'efface que lors du contact. Celui qui ne devrait pas être nécessaire. Au moins, ce n'est pas du côté où la douleur le lance en permanence, là où tout n'est que fractures et regrets. Toucher le chien ne le dérange pas pourtant. C'est de le faire avec les humains qui pose un souci à Ibijau. Il ne le montre pas outre mesure, ayant été habitué depuis longtemps à accepter d'être touché. Un mauvais moment à passer, rien de plus. Ses doigts offrent un traitement doux et amical au chien, prenant son temps pour bien gratter cet endroit si agréable. Le mouvement est définitivement familier. Quelque chose dont son corps se rappelle mieux que son esprit.

Ibijau y passe un moment dans ce monde au temps si incertain. Jusqu'à ce que ce soit suffisant, qu'il ait offert toute son affection à cet ancien ami. Sa main se retire, et en profite pour rattraper le bâton. Conserver son équilibre est plus fatiguant que compliqué dans le fond. C'est sa main droite qui se tend à la place, désignant les mains de son aîné sans même les effleurer. Et c'est là que se situe la limite, que sa voix absence devient problématique. Son visage paraît incapable de trouver la bonne expression, préférant rester neutre au final. Ibijau se force un peu, pointant vers les palmes, même si ça tire jusqu'à son poignet.

Il secoue la tête, fermement. Sa manière de sous-entendre qu'il ne faut pas maltraiter son corps ainsi. Pas qu'il ait véritablement de conseil à donner dans ce domaine cependant, au vu de l'état du sien. Sa main bandée descend vers le sol, y trace un arbre. Un qu'il entoure d'enfants qui ne sont que des figures simples, aux visages dénués d'expressions. C'est là qu'ils se sont rencontrés, n'est-ce pas ?

Il a besoin de le savoir, de le confirmer.






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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 9:03

Sous le passage des doigts près de ses oreilles, Diego soupire longuement, s'appuie contre lui et semble sourire. Il aime ce contact et qu'on prenne du temps pour s'occuper de lui. Et Aeshna observe, silencieux toujours mais pas inquiet. Il observe et ainsi ne loupe pas cette fois le geste vers ses paumes. Ses paumes écorchées, rouges comme l'était la canicule, ses paumes avec le sang dessus et la douleur dedans qui se propage en vagues au creux de ses chairs. Il n'en grimace pourtant pas, ne se plaint pas non plus, se contente de les tendre vers lui pour qu'il puisse voir.

S'il était comme les autres il lui expliquerait ses pieds qui s'emmêlent et la chute. S'il était comme les autres il lui dirait que c'est rien avec un sourire rassurant et cacherait ensuite ses blessures pour que le garçon ne s'en préoccupe plus. S'il était comme les autres, oui... Seulement ce n'est pas le cas alors il lui montre sans rien attendre, il lui montre parce que c'est ce que l'autre semble attendre, puis il les laisse retomber sur ses genoux qui viennent se poser sur le sol encore humide de toute cette pluie tombée ces derniers temps, de tout ce Bleu, non sans cesser d'observer. Les doigts qui bougent et tracent quelques dessins sur le sol, des formes qu'il ne parvient d'abord pas à déchiffrer, qu'il examine soigneusement, le nez  plissé, un peu. Puis ça fait sens, il comprend.

Le Grand Arbre. Les Perdus. Les enfants comme lui, comme Mellow. Grimpeurs, cueilleurs, chasseurs, éclaireurs... Les enfants de ses rêves qui n'ont jamais trop de visages parce que la plupart il ne s'en souvient plus. Les enfants bruyants, les enfants violents, ceux qui le tapaient et ceux qui ne voulaient pas l'aimer. Il se souvient d'eux mais pas de leurs visages ni de leurs prénoms. Il se souvient, oui, mais c'est loin... Il hoche la tête pourtant, parce qu'il sait au fond de lui que c'est là qu'il était et qu'ils se sont croisés. Il a juste oublié... Oublié parce que ce n'était pas important, ou parce que ça fait trop longtemps. Mais Diego, lui, semble se souvenir. Comme s'ils avaient souvent été ensemble. Les sourcils s'en froncent, légèrement, il pince les lèvres, quittant pour une seconde le masque de neutralité qui semble le couvrir à chaque moment.

S'il pouvait parler, le chien... S'il pouvait se souvenir pour deux, pour trois même... Mais ils sont coincés. Ils sont coincés car ils ne veulent pas parler, mais ont-ils réellement besoin de savoir ? Ce n'est sûrement qu'accessoire, rassurant sans doute de pouvoir remettre la main sur des fragments de mémoire, des souvenirs qu'ils ont pu partager. Sauf que du Grand Arbre – Mellow mis à part –, il n'a retenu que le mauvais. Ce qu'il n'aimait pas, ce qui faisait souffrir. Et ceux là même il les laisse peu à peu s'effacer, ne gardant serrée contre son cœur que l'ombre d'un jeune homme dont il ne sait pas s'il est toujours en vie.

Aussi va t-il devoir apprendre, réapprendre le garçon. Avec toutes les difficultés que cela implique de devoir commencer, recommencer. Ça fait si longtemps, il a l'impression, qu'il n'a pas eu à faire ça... Si longtemps qu'il a quitté les enfants, qu'il n'a plus besoin de faire le premier pas, qu'il ignore un moment comment faire. Car si pour les autres c'est naturel, ce n'est encore une fois pas son cas. De plus, il n'a jamais trouvé la communication facile, mais aujourd'hui, il se rend compte à quel point c'est difficile d'être face à quelqu'un comme lui. Facile également, car il n'y a ni jugement ni attentes. Aucune angoisse, aucune pression. Il se contente d'être là et c'est bien. Calme et apaisant.

Et puis il y a Diego, ça lui va parfaitement. Même si Diego, agacé sûrement de patauger dans la boue, s'éloigne un peu pour trouver un terrain plus sec. Plus stable. Le Rêveur hésite puis se relève. Il ne tend pas sa main au garçon, il sait qu'il ne la prendra pas – et il ne souhaite pas qu'il le fasse. S'il se redresse aussi, peut-être pourront-ils marcher côte à côte, qui sait ? En tout cas, d'un doigt maladroitement tendu vers le chemin, il tente de l'inviter, le regard toujours fuyant vers le sol, se bloquant sur un petit caillou blanc qu'il trouve fort joli et dont il pourrait aisément se saisir. Il ne le fera pas, inquiet au fond de passer encore pour un être bizarre et s'en éloigne sur des regrets qui s'évanouiront bien rapidement. Parce qu'éphémère est le surnom parfait à donner à l'île.
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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 17:20

Le monde pourrait s'effondrer sous leurs yeux sans qu'ils ne réagissent. L'impression que tout est en train de s'effacer pour ne laisser place qu'à des détails sans importance est ce qui frappe le plus Ibijau. Il a toujours été meilleur à voir l'invisible qu'à se concentrer sur ce qui se trouve juste devant lui. C'est le bois du bâton qui l'occupe à cet instant, tandis que ses doigts s'y accrochent. Le geste l'arrange, lui permet d'oublier les bandages souillés par sa bêtise. A présent, il lui faudra tout refaire une fois revenu au camp, retirer chaque morceau pour en remettre un autre à la place, avant de nettoyer le tissu coloré. Il n'y a aucun risque d'infection, rien de ce type. C'est juste la boue sur le bandage qui le dégoûte, au point de retourner quelque chose dans son estomac. Parfois, des contacts tout simple deviennent une torture sans raison.

C'est épuisant, bien que Ibijau fasse de son mieux pour ne plus y prêter attention. Au lieu de ça, son attention se reporte sur les paumes aperçues plus tout, le rouge qui a décidé de s'y répandre, de masquer la peau pour lui donner l'impression d'être détruite. Sans doute que l'ancien Soigneur (guérisseur, il corrige dans sa tête, sans s'autoriser à penser le contraire) pourra y faire quelque chose, lorsque le moment sera opportun. Pour l'instant, ils sont occupés, et c'est une toute autre réponse que l'adolescent paraît attendre. Celle au sujet d'un passé commun qu'ils souhaitent sans doute oublier tous les deux.

Ce n'est pas juste, de décider pour l'homme, de lier sa vie à un terrible malheur uniquement pour se dire qu'il n'est pas seul. Ibijau n'a pas le souhait d'être bon. Sans doute que ça lui passera, que plus tard le Rescapé n'aura que de la compassion pour son compagnon du jour. Pas pour l'instant, voilà tout. Le hochement de tête est suffisant, lui permet de retirer sa main du sol gorgé d'eau. Ses doigts bandés s'essuient sur ses vêtements. Une fois, puis une seconde. Le pire, c'est que s'il avait utilisé l'autre, ça n'aurait pas posé de problème. Les bandages humides sont juste difficile à supporter, alors que contre la chair nue, il ne ressent aucun rejet.

Quel nom devrait-il offrir à son aîné ? Le réel, celui qu'il a obtenu en revenant à la vie ? Ou alors l'ancien, celui qui n'offre que nostalgie et frustration ? Aucun serait sans doute la solution la plus propice. A quoi bon utiliser sa voix, d'autant que l'autre est un peu comme lui. Voir même beaucoup. Ibijau maintient le silence entre eux, s'en accommode comme s'ils étaient simplement en train de boire le thé dans un coin reculé. Leurs règles sont un peu différentes, ne forcent pas une conversation qui durerait trop longtemps.

Ibijau suit le mouvement, se levant tout en s'appuyant sur le long bâton qui ne quitte jamais ses balades. Une marche ne peut rien apporter de mal, s'ils ne sont pas ennemis. Dans le meilleur des cas, ils rejoindront un point d'eau en chemin permettant au blessé de nettoyer ses paumes meurtries. Ses pas ne sont pas vifs, alourdis par la convalescence qui semble s'éterniser. L'adolescent ignore quand il lui faudra accepter les limitations de son corps au lieu de se dire qu'elles sont temporaires. Oh, il s'accorde encore de longues marches avant d'en juger. Pour sa main, par contre, c'est peine perdue. Les bracelets s'entrechoquent à son poignet lorsqu'il avance, et son regard glisse vers les cinq des sept couleurs de l'arc-en-ciel.

Un autre problème qu'il lui faudra résoudre. Plus tard.

A la place, Ibijau s'assure que leur compagnon à quatre pattes ne s'éloigne pas trop, ne souhaitant pas qu'ils ne soient totalement que tous les deux. Se tournant envers vers le jeune homme, Ibijau se glisse devant lui, s'arrêtant par la même occasion. Le bâton reste en équilibre contre son épaule tandis qu'il joint ses mains, formant un oiseau dont il mime l'envol. Il effectue un arc de cercle dans l'air, avant de ramener ses mains contre son torse. Une désigne sa propre personne, la seconde reprenant le bâton. Sa manière d'expliquer de quel clan il est membre. Il n'est pas si mal à l'aise, avec les discussions gestuelles, tant qu'elles ne fatiguent pas trop sa main.






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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyMer 30 Aoû 2017 - 23:37

Il a entendu. Il a entendu le bruit, ce tintement caractéristique, ou peut-être que ce n'est pas un tintement, il n'en sait rien,  ce qui est certain c'est qu'il a entendu, il a entendu les bracelets qui s'entrechoquent et il met une petite seconde à réagir. Une petite seconde avant que sa tête ne se tourne, que son regard ne s'accroche aux couleurs, cinq et pas sept. Cinq, brisant l'harmonie. Cinq, comme quelque chose d'incomplet, un bout de soi brisé. Cinq et pas sept, cinq et pas sept, cinq et pas sept... Ça tourne dans sa tête et il garde les yeux rivés dessus, un moment, un long moment, et ça l'irrite, ça l'agace. Il cherche pas à savoir où elles sont les deux autres couleurs ni pourquoi elles ne sont plus là, non, il cherche pas, mais il préférerait qu'elles soient au poignet, ça serait moins brouillon, moins désordonné, et surtout moins inquiétant. Car il y a comme un vide immense, un manque qui lui arrache une grimace maladroite et qui fait mal comme un coup de poing dans l'estomac. Un instant ça lui rappelle quelque chose, quelque chose qui lui faisait mal comme ça et qu'il ne supportait pas, mais c'est tellement loin, encore plus que le Grand Arbre, qu'il ignore s'il pourra retrouver de quel souvenir provient cette certitude, si c'est réel ou monté de toute pièce par son esprit. Façonné par l'île, dont les doigts invisibles s'amusent à manipuler la mémoire des êtres qui vivent en son sein jusqu'à ce que, parfois, ils ne puissent même plus savoir qui ils sont.

Sans s'en rendre compte il s'est replié, recroquevillé un peu sur lui même comme si son corps cherchait à montrer sa souffrance alors que son visage ne laisse toujours rien paraître. Et instinctivement il se force à détourner le regard pour ne plus les voir les bracelets, pour ne plus penser aux couleurs qui sont là mais surtout à celles qui manquent, à ce vide qui l'angoisse, à cette pagaille que met leur absence. Mais il y pense encore et son cœur, son cœur s'affole brutalement, loupant même un battement lorsque par inattention, il manque s'encastrer dans son compagnon de promenade arrêté devant lui. Quand a t-il eu le temps de le doubler ? Il ne sait pas, il n'a pas vu, trop absorbé par ses pensées pour faire attention au monde autour de lui. Il fait des choses étranges avec ses mains et  il fronce très légèrement les sourcils le Rêveur, lent à comprendre ces gestes qui d'abord lui semblent totalement abstraits avant de faire soudainement sens, comme si dans son esprit s'allumait une lumière. Un oiseau. Les Peaux-Rouges, comme lui, mais pas le même clan. Pas un Huron, non, mais un Delaware. Il hoche la tête et il hésite, rougissant car il ne sait pas comment faire, comment montrer lui aussi ce qu'il est. C'est pas facile pour lui, il n'est pas bon à ça, alors pour la première fois il entrouvre les lèvres et brise leur silence, honteux de devoir le faire sans pouvoir trouver une alternative. Quelque chose avec ses mains.

"Nous avons été recueilli par les Hurons, Diego et moi."

Ce n'est pas grand chose mais c'est incongru, ça n'a rien à faire là. Sa voix semble sortie de nulle part, légèrement rauque, pourtant pas agressive, presque un murmure, et il s'en veut de ne pas être comme lui. De ne pas être parvenu à faire la même chose que l'Oiseau. Mais comment expliquer les Hurons ? Comment montrer avec ses doigts un mot aussi compliqué ? Il ne sait pas le faire, il ne peut même pas essayer parce qu'il n'a aucune idée de comment l'expliquer même avec les mots. Les Hurons, tout le monde les connaît, il a jamais eu besoin de dire ce qu'ils font. Cependant, s'il ne savait pas dire ça avec les gestes, il parvient à montrer d'un doigt hésitant son vis à vis, avant de tapoter rapidement sa tempe, sa façon à lui de dire qu'il le connaît, même s'il ne parvient toujours pas à savoir si ce n'était que de vu ou s'ils étaient plus intimement liés. Ce qui est certain c'est qu'il se sent à l'aise avec lui, comme on peut être avec un vieil ami. Mais le seul ami qu'il a jamais eu c'est Mellow, s'il en avait eu un autre il s'en serait souvenu. Et peut-être que si Mellow avait été ici, il aurait pu dire lui, qui est le garçon en face de lui, mais il n'est pas là et toujours il en souffre Aeshna. Alors il force sa mémoire, il la maltraite, mais rien n'y fait et ça le fait juste grimacer. Il secoue un peu la tête, parce que ça ne mène à rien, parce qu'il ne se souvient pas, il secoue la tête pour le lui montrer. Il sait pas comment faire, il sait pas ! Ça aussi ça l'agace. Alors au lieu de se borner à chercher, il fini par tendre un doigt vers les bracelets, laissant son sourire étrange se dessiner sur ses lèvres. Il aime les arc-en-ciel, et même si celui-ci le met mal à l'aise, il passe outre comme il peut.


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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 31 Aoû 2017 - 15:29

L'envol symbolisé par l'oiseau sert également à raconter son histoire. D'une façon qui l'autorise à se dire que c'est suffisant bien que personne d'autre ne puisse comprendre. Le sort des enfants perdus qui s'égarent, qui sont oubliés, est si incertain. Les bras de la mort accueillent sans discriminer, offrant plus de justice que Peter n'en possède. Il n'y a aucun regret chez l'adolescent, aucun souhait de revenir en arrière. Même si, de temps en temps, il présume qu'il aimerait bien hurler jusqu'à ne plus jamais pouvoir s'exprimer, juste pour déverser cette colère qui a germé dans son corps. Une mauvaise graine, et le terme lui est familier, sans qu'il ne soit en mesure d'en trouver la source. A la place, Ibijau note la manière dont l'homme ajoute de la distance entre eux. Se recroquevillant comme un escargot dérangé durant une longue marche. Est-ce qu'effectuer un pas en arrière serait respectueux ? Le Delaware l'ignore, n'y songe pas outre mesure. S'il devait se soucier des codes sociaux qui l'épuisaient tant chez les perdus, alors sa vie deviendrait ennuyeuse. Voir même pénible. En une rébellion silencieuse, le cadet attend une réponse, verbale ou non, sans chercher à comprendre la raison du malaise de l'homme si familier.

Le silence disparaît, remplacé par des paroles qui rappellent à Ibijau qu'il n'a pas le droit de totalement s'enfermer dans son propre monde. Parfois, lorsque les gestes ne suffisent pas, la parole devient une contrainte à laquelle il est impossible d'échapper. Diego, le Rescapé note tout d'abord. Un brave compagnon, sans doute plus loyal que n'importe quel humain. Un chien qui vous mord ne le fait que par crainte, pas pour le plaisir de vous arracher votre chair. Il écoute, attentif, bien que son regard se soit éloigné de l'homme. Les Hurons. Ibijau ne sait pas grand-chose à leur sujet. Il respecte cependant les différents clans, ne serait-ce que parce qu'il a été sauvé par deux d'entre eux. Bien que l'adolescent ne soit pas convaincu que tel était le souhait de Grizzly Funeste en premier lieu.

Si le garçon note l'absence d'identité de son compagnon, la façon dont il a uniquement présenté le chien, aucune remarque n'est effectuée en ce sens. Leurs noms peuvent attendre un peu, demeurer un secret. Chacun n'est qu'un fragment du passé de l'autre. Une vieille ombre que l'on croyait oubliée. Ibijau suit le geste du regard, s'y attarde un moment. Ce n'est pas compliqué pour lui de voir ce qu'on tente de lui expliquer. Enfin, l'adolescent n'est pas sûr de la réponse qu'il devrait formuler. Tout ça est lointain pour lui aussi. S'il plonge sa main dans ses souvenirs, la colère montera jusqu'à ce que la douleur revienne, qu'elle s'étende de sa main au reste de son corps. Tout serait plus simple s'ils étaient nés ainsi, loin du Grand Arbre et de qui s'est produit avant. Une chimère, pour Ibijau. Son esprit n'a quasiment rien conservé de ce monde qui n'a peut-être été qu'une illusion.

Tout comme l'harmonie de ses bracelets. Ses yeux glissent sur les différentes perles. Chaque bracelet en a exactement le même nombre. C'est réconfortant de les compter, parfois, ou simplement de les sentir sous ses doigts. Le bâton toujours en équilibre contre son épaule, le garçon lève la main, les faisant danser sous la lumière venant d'en haut. Certaines perles, un peu transparentes, deviennent un symbole de beauté lorsqu'il effectue le geste. Même si c'est une œuvre incomplète. Il pointe une zone verte sur son bandage coloré, puis mime le geste d'arracher la couleur et tout ce qui va avec. Le bracelet de cette teinte, il doit le récupérer. Son dégoût pour le bleu, lui, se voit à la grimace qu'il effectue tout en pointant sur une zone correspondante du bandage. Bien sûr, toutes les couleurs sont importantes, elles ont toutes un sens bien particulier dans ce monde. Lui, il se représenterait par le vert, pour la nature et la force silencieuse.

« Ibijau. Slumber. » Les mots sortent avec sa permission, après un moment. Ils sont une offrande imprévue, sortie de l'impulsivité nouvelle de l'adolescent. Son accent reste bien trop fort, l'obligeant à articuler le second mot en découpant les syllabes et en changeant certains. Su-lum-ba. C'est un peu ridicule. Comme Bu-righ-to. Oh, non il ne devrait pas penser à l'autre. Son terrible ami. Un coupable de plus dans sa quête contre le Grand Arbre et les tragédies qui s'y déroulent.

Savoir quel nom correspond à quelle vie est évident. Sans doute qu'il en possédait un troisième, mais c'est si ancien. Il ne s'embête pas à ajouter le moindre mot. A la place, son poignet effectue un mouvement sans doute douloureux, les bracelets résonnant un peu plus fort. Autant ne pas s'attarder sur ces détails, sur ce qu'ils ne seront plus jamais. Malgré tout, Ibijau souhaiterait se souvenir, récupérer le nouveau nom de cette ancienne connaissance. Juste pour voir si ça lui ferait quelque chose.






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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyMer 6 Sep 2017 - 22:52

Les couleurs. Il continue d'observer les couleurs un long moment, les gestes aussi, et plus furtivement, par des coups d'œil jetés en coin, les expressions fugaces qui passent sur le visage du Delaware lorsqu'il lui montre le Bleu. Le Bleu partout, partout sur le sol, partout sur les arbres, partout dans le ciel, partout sur ses pieds et ses mains et sa peau, le Bleu qui noie, le Bleu qui rend malade et gris, le Bleu qui fait froid, froid, si froid. Ils s'en remettent à peine, du Bleu. C'est terminé mais pas tout à fait, il y a encore l'eau en dehors de son lit, la boue sur le sol et bien sûr l'humidité, des flaques ci et là qui ne parviennent pas tout à fait à se résorber. Comme si la nature tournait toujours au ralenti et même, commençait à s'endormir. Il sait au fond de lui qu'ils ne reverront pas le Vert, du moins pas tout de suite et il sent dans son corps et dans ses os l'île qui se refroidit, les températures qui baissent. Ça change... Peter change, encore une fois, et il désespère le Rêveur, il désespère de ne pas pouvoir retrouver le Vert, le temps où tout va bien, où tout prospère, où ils n'y a pas besoin de batailler constamment contre les éléments, esclaves du petit roi, aléatoires, soumises au gré de chacune de ses humeurs. Et il se souvient d'une époque où il l'entendait rire Aeshna, une époque où sa joie était palpable, où le Rouge avait tout envahi à force d'être trop conséquente. Vert, Rouge, Bleu, il se demande s'il y a une fin à tout ça, si Peter parviendra à retrouver le bonheur sans qu'il ne soit constant, les larmes sans qu'elles ne débordent trop, la douleur sans qu'elle ne détruise... Il n'en sait rien, il ignore si c'est possible. Le Vert a disparu depuis si longtemps...

Il soupire, si discrètement que ça semble être illusoire, comme un mirage, et il s'empêche de penser à ça, à Peter et au Vert, et au Grand Arbre aussi, toujours lui. Mais il y est forcé parce que le prénom réveille quelque chose, une toute petite lumière un peu vacillante, un peu incertaine. Il revoit la terre sur laquelle on le plaquait et les coups dans le ventre et dans les côtes. Son sang sur le sol. Mellow qui le forçait à y aller. Plus vaguement il y a les hamacs et le doux balancement dedans – celui qui fait du bien, les visages des soigneurs, flous et lointains... Quelques tâches de rousseurs sur un visage ou alors elles ne sont que le fruit de son imagination, les mains désagréables sur sa peau trop sensible et l'odeur des baumes et des cataplasmes autour de lui... Ça lui fait froncer les sourcils, il ne sait pas bien pourquoi il pense à ça mais il sait que ça a un lien avec le garçon. Ibijau... Slumber, même s'il ne l'a pas vu lui, mais après tout il n'a vu personne.

"Aeshna." Il hésite, un pincement douloureux dans la poitrine. "Dreamy." Il tourne les yeux vers lui et l'observe à peine quelques secondes. "Est-ce que tu étais soigneur..?"

Il est hésitant car malgré tout, il ignore s'il peut se fier à ce que lui conte sa mémoire. Alors il baisse à nouveau le regard sur le sol et rappelle Diego d'un sifflement bref, tendant une main vers lui pour qu'il la renifle avant d'effleurer la tête. Ça le réconforte, ça l'empêche de douter encore et encore, et puis le chien se cale sur son pas, sur leurs pas. Il s'installe entre eux deux comme pour créer une distance confortable, comme pour les soutenir tous les deux. Les aider, ce qu'il fait au quotidien, ce pour quoi il a un jour été choisi, même si Aeshna ne sait plus trop par qui.


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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 7 Sep 2017 - 2:23

Tout a changé. Pas seulement à l'intérieur. L'univers a implosé et le bleu douloureux a tout recouvert. Ibijau ne s'en souvient guère, du début de cette misérable aventure. Lorsqu'il était Slumber, le rouge brûlait, s'étendait comme un feu venant lécher les branches d'un arbre. Et ensuite, tout n'est que confusion. Fugaces souvenirs qui refusent de s'accrocher. Paradoxalement, alors que le bleu se répandait, sa souffrance était si grande que son corps ne parvenait pas à se redresser. L'adolescent pourrait songer que tout n'est pas de la faute de Bright, au sujet de son dégoût fasse à cette teinte. Rien ne lui interdit de le blâmer pour ça, d'accuser son ancien ami d'avoir délavé sur l'île. De toute façon, tout va continuer d'évoluer, de grandir, qu'ils restent ou non immobiles, perdus sur ce chemin encore boueux.

Un rêveur. Le terme résonne étrangement avec son ancien nom. Le sommeil apporte des songes parfois, et certains sont cruels. Auparavant, dormir était ce que Ibijau appréciait le plus au monde, sa raison de se lever, uniquement pour retourner dans son lit à la nuit tombée. A présent, le garçon n'en est plus si sûr. Avoir été prisonnier de son propre corps, incapable de revenir à lui, a causé tant de dégâts. Tout autant que la question qui semble apparaître de nulle part, un peu sournoise.

Les Soigneurs. La cabane qui leur sert d'infirmerie, les plaintes de Bright et les sourires encourageants de Soul. Les souvenirs l'étouffent, font remonter cette colère qu'Ibijau découvre encore. Tout était si simple autrefois, lorsque l'ancien perdu ne cherchait pas à exister. Suivre, offrir sa vie pour les autres, cela a ravagé son esprit, sur le long terme. Il le montre en effectuant un pas en arrière, marquant une distance entre le passé et le présent. Le bâton glisse, tombe pour être rattrapé au dernier moment. Mauvaise main, la droite. La prise n'est pas solide, tirant sur ses doigts et les bandages. Ibijau ignore si cela se voit sur son visage, si ses épais sourcils se froncent plus que d'ordinaire. Sans doute un peu.

Finalement, le bâton revient contre son épaule, autorisant ses doigts à relâcher la pression. Combien de temps encore devra t-il endurer cette sensation ? Pour toujours, probablement. C'est l'accepter qui risque de demander un peu plus de temps. Comment savoir combien, puisque la notion même est si abstraite sur l'île. Sa main gauche se lève, traçant une croix dans l'air. Celle des soins et de la protection. Il joint un hochement de tête au geste.

Le rêveur qui se blessait, Ibijau s'en souvient à présent. La maladresse incarnée, un titre que beaucoup partageaient. Diego était toujours là, en gardien de son ami. Un détail qui n'a guère changé. La présence du chien aide le cadet à ne pas trop dériver dans le silence. Les paumes éraflées. A leur vue, l'adolescent paraît hésiter. Les autoriser à s'infecter serait une erreur. Le bâton passe dans sa main valide, traçant ce qui se rapproche le plus d'un cours d'eau dont il est capable, sur le sol. Une rivière, voilà ce dont ils ont besoin. Pour nettoyer et s'assurer que rien ne s'est glissé dans les plaies.

« Tes mains, Aeshna. » Répéter le nom est une façon de prouver que Ibijau le retiendra. L'ancien, par contre, ne mérite que de sombrer. Ils ne sont plus des enfants égarés. « Je me souviens, » ajoute t-il, alors que sa main droite s'agite dans l'air. Une façon d'évacuer un peu le stress causé par sa prise de paroles. Les mots, être verbal, Ibijau n'a jamais été sûr de comprendre à quoi ça sert. Sans doute pas à grand-chose.

Il émet un son un peu frustré, espérant que ça ne soit pas ridicule.
Les gens se moquaient, alors il se retenait avant. Il agissait comme on le voulait.
Un rythme épuisant que Ibijau se refuse à suivre de nouveau.






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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptySam 9 Sep 2017 - 11:12

De nouveau et sans même le remarquer, Aeshna se stoppe brutalement sur le chemin de boue. Il a les mains qui tremblent, la respiration qui s'affole, les pensées qui s'emmêlent. Et surtout les souvenirs qui jaillissent dans sa tête, faisant remonter en lui l'angoisse qui l'accompagnait constamment au Grand Arbre. Les moqueries. Les battements de son cœur s'accélèrent violemment, cognant contre sa poitrine. Les insultes. Ses yeux tournés vers le sol s'embuent de larmes, son teint devient plus pâle alors que sa tête, sa tête se met à tourner. Les coups. Il lui semble un instant qu'il vacille, mais non, il est toujours debout, les pieds solidement campés dans la terre, à retenir comme il peut sa respiration hachée pour ne pas perdre pied. La douleur. Il tressaille sous la nausée qui lui tord l'estomac, tentant de cacher les frissons qui courent son corps comme des feu follets à la surface d'un marais, légèrement vacillant. Du coin d'un œil il la voit la croix tracée avec une main, il comprend, mais il ne réagit pas. Et tout au fond de son esprit résonnent les mots d'Ibijau, lointains, comme un écho. "Tes mains, Aeshna." Il se recroqueville, les jambes flageolantes et la respiration saccadée, les oreilles bruyantes, sifflantes, douloureuses comme ses poumons et sa gorge dans laquelle l'air refuse de passer. Tes mains, tes mains, TES MAINS ! Il essaye de se concentrer sur la voix, sur le "Je me souviens." mais le souffle s'emballe plus et plus encore. Tes MAINS, Aeshna !

Il lâche un gémissement douloureux.

Les moqueries, les insultes, les coups, la douleur, les moqueries, les insultes, les coups, la douleur, ça tourne dans sa tête encore, encore, martelant ses tempes en coups de marteaux violents. Tes mains, Aeshna. Il les plaque contre ses oreilles, étouffant les bruits autour de lui et la panique qui monte toujours plus. Les moqueries, les insultes, les COUPS, la douleur, Mellow, Mellow, Mellow, se concentrer sur autre chose, contrôler sa respiration, souffler, prendre son temps. Respire, Dreamy, respire. Il cherche sa voix dans le flou de ses souvenirs, la chaleur de son souffle contre sa peau, celle de ses lèvres contre les siennes, tout ce qui peut l'aider à s'accrocher, à revenir. Respire... Il se fait violence pour prendre une inspiration, la plus longue possible, et ainsi obliger ses poumons à se relâcher. Retrouver un rythme cardiaque normal. Calmer l'angoisse peu à peu, revenir au monde et à Diego qui lèche ses doigts, effleure son visage du bout de son nez pour l'aider, à Ibijau qu'il a, il lui semble du moins, abandonné. Il tremble encore, toujours, mais ses mains retombent lentement le long de ses cuisses, un moment échouées là, le temps qu'il finisse de calmer la crise. Ça faisait longtemps qu'il n'en avait pas fait, il y songe d'un coup, pas en présence d'un autre du moins. Souvent il fait en sorte d'être seul quand il la sent arriver, pour ne pas effrayer, ou même mettre mal à l'aise. Parce qu'également, ça évite les explications, les justifications qu'il ne souhaite pas donner, "J'ai paniqué" ne suffisant que rarement.

Alors il se contente d'un "Je suis désolé". Mais de quoi ? D'avoir toujours ces angoisses ancrées dans sa tête ? Sûrement, oui, mais il a appris à vivre avec et à repérer les premiers signes, le déclic qui hurle "ça ne va plus". Sauf dans les cas comme celui-ci où rien ne prévient, où ça arrive d'un coup et qu'il doit gérer en catastrophe, trouver un point d'ancrage dans la précipitation, quelque chose d'assez fort pour qu'il puisse se calmer. C'est fini maintenant, c'est fini... Il essuie ses yeux d'un revers de main, plonge ses yeux dans ceux de son frère puis se relève. Ses genoux écorchés sont tout salit de boue mais c'est pas grave, il les nettoiera au prochain point d'eau tout comme ses mains. D'ailleurs n'est-ce pas ça que le Delaware souhaitait trouver ? Il avance d'un premier pas tremblant.

"Nous devrions... Il devrait y avoir une rivière un peu plus loin." Là il ne sait plus bien, mais ils sont deux, ils vont trouver. "Je me souviens aussi je crois." Son estomac se tord davantage, c'est pas tout à fait calmé, il doit faire attention. "Vous deviez souvent me soigner."

Et il prétendait être tombé quand on lui demandait ce qu'il s'était passé, bafouillant quelques mensonges alors qu'il ne mentait jamais, obligeant Mellow à dire la vérité à sa place. Mais Mellow était fort et il savait se défendre seul, il avait pas peur lui. Pas peur comme lui.


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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyJeu 14 Sep 2017 - 3:10

Les paroles ne causent que des catastrophes. Dès que ses lèvres s'entrouvrent, Ibijau a l'impression de mentir à l'univers, de dire ce qui devrait rester caché dans un coin de sa tête. Il y a de la cruauté dans une telle pensée, au sein du sentiment de rejet qui l'habite de plus en plus souvent. Ce n'est guère ce qui le dérange néanmoins. Retomber dans son mutisme habituel ne lui posera pas de problème, ça n'entraînera pas la fin du monde. Tout comme la crise passera. C'est ainsi qu'il jauge la réaction de son aîné, la panique qui semble résonner dans chaque coin de son corps tandis qu'il se recroqueville sur lui-même. Une créature blessée, à cause d'un mal qui le ronge depuis toujours. Eux, ce qu'ils sont, c'est immuable. Ibijau l'avait déjà réalisé enfant, alors que sa famille le forçait à s'exprimer au nom de son propre bien. Un souvenir effacé, dont le poids pèse pourtant toujours sur sa conscience.

Les autres. Les enfants cruels, les adultes dénués d'un sens moral. Tels sont les coupables qui ne méritent pas la moindre compassion. La colère monte, circule dans son être pour s'arrêter dans sa main droite. Là où les nerfs sont blessés, que tout se met à battre bien trop vite. Slumber aurait été en mesure d'écouter, d'être patient et de simplement détourner le regard. Ibijau ne ressent que l'envie de hurler jusqu'à ce qu'Aeshna se calme. Ce n'est pas un acte qu'il oserait accomplir, se murant dans le silence. Son regard ne parvient pas à offrir le moindre soutien. A la place, son visage est un peu trop dur, en une grimace dont il ne comprend pas le sens. Parfois ce sont des sourires, d'autres fois le témoignage d'un malaise face à une situation. Pour le coup, sans doute n'est-ce pas une émotion positive.

Le bâton pivote, quittant le sol. Ibijau n'ira pas frapper, ou voler la vie d'un autre sans raison. Le geste signifie simplement que se remettre en route n'est pas une option mais leur unique choix. Est-ce de la cruauté, de ne pas se soucier de la souffrance d'autrui ? Et si Bright avait une telle crise, qu'est-ce ça lui ferait ?

Du bien, dans le fond. Une réponse qui lui déplaît. A la place, L'adolescent patiente jusqu'à ce que Diego sauve la situation, une fois encore. Les chiens valent bien plus que n'importe quel humain. Les excuses lui parviennent, sans avoir véritablement un sens pour le cadet. Ils ont une différence similaire après tout, ils ne devraient pas avoir à dire pardon dès que leur comportement se fait incertain. Ibijau secoue la tête. Paume ouverte, sa main bandée se tend vers Aeshna, pour ensuite se diriger vers sa propre personne. Semblables pour le meilleur et le pire, souhaiterait-il expliquer.

Ce n'est guère le genre de phrase qui demande une réponse. Le Delaware est plus à l'aise avec l'idée de trouver la rivière dont ils ont besoin. Alors, son corps se met en marche, s'appuyant sur son bâton de temps en temps. C'est cette fatigue permanente qui l'épuise, mais il doit réapprendre à son corps à vivre. Les soigneurs soignent est la réponse la plus évidente. Pas celle que Ibijau donne. Trop simple, et direct également. En plein milieu de sa marche, l'adolescent se tourne, son regard fuyant évitant avec soin son camarade.

Sa main s'agite un peu trop, exprès. Il la passe devant son visage, en un tic qui paraît incertain. Un secret que l'on doit garder pour soi pour ne pas subir les moqueries. Ce n'est pas un crime, d'avoir peur, ou de faire des mouvements bizarres, encore moins de ne jamais s'exprimer. Son explication silencieuse est un peu maigre. Avant qu'Ibijau ne soit en mesure de la compléter, de lui trouver un support plus stable, le son familier de la rivière attire son attention. Il se retourne sans plus prêter attention à Aeshna, préférant avancer à la place. Sa main droite est douloureuse, et la plonger dans l'eau fraîche lui ferait du bien.

Enfin, ce n'est qu'une excuse. En vérité, être avec quelqu'un et communiquer, ça lui paraît si compliqué d'un seul coup. Ce n'est pas comme le clan. Eux, Ibijau accepte de les comprendre, de faire un effort. Envers le second peau-rouge, c'est plus fatiguant. Il n'en oublie cependant pas de se retourner sur le chemin, pour vérifier sur le jeune homme n'a pas disparu.






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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptySam 16 Sep 2017 - 18:41

Une fois de plus, ils se sont remis en route sur le petit chemin de boue et de terre avec les pas qui font splotch et ceux qui font poc. Il a les jambes en coton mais il ne s'écroule pas, c'est juste qu'elles tremblent, rechignent à continuer et s'accrochent au sol, lourdes et pesantes, si bien qu'il semble être obligé de les traîner. Il a toujours eu la démarche bancale de toute façon, comme un grizzly flegmatique arpentant son territoire, la grâce laissée derrière tant que le corps trouve son équilibre. Ainsi il est à la traîne, pas de beaucoup mais suffisamment pour qu'on l'oublie, ce qui n'est pas le cas d'Ibijau qui se tourne vers lui après toute une série de geste que le Rêveur ne s'est pas hâté de juger comme le feraient tous les autres, tous ceux qui sont normaux. Il comprend en un sens les comportements du garçon. Sa façon d'être si semblable à la sienne. Ça le fait se sentir mieux, un peu moins seul, et il sait immédiatement que ses excuses précédentes n'avaient aucun sens et n'avaient pas besoin d'être prononcées parce qu'ils n'ont pas besoin de ça. Ils ne sont pas comme les autres, ils comprennent tous les deux ce que c'est d'avoir peur, mal, de ne pas pouvoir contenir les choses en soi quand il y en a trop. Ce besoin d'expulser, sans nul doute qu'Ibijau le possède. Différemment sûrement, mieux contenu peut-être, mais il est quasiment certain que c'est là et c'est tout ce qui importe à l'ancien Perdu, de penser qu'il n'est pas tout seul à être ainsi.

Et même que ça lui fait chaud à l'intérieur, là, tout au fond de sa poitrine. Comme un petit soleil qu'on aurait attaché tout contre son cœur. Assez chaud pour faire disparaître le malaise, les derniers fragments d'inquiétude, pour relâcher légèrement ses épaules nouées. Il respire. Il respire enfin, de tout ses poumons, laissant l'air l'enivrer, lui faire tourner la tête. Et poser sur ses lèvres un soupir doux qui s'échappe sans un son, contraste avec les pas bruyants de splotch et de poc qui frappent tour à tour flaques de boue puis terre un peu plus sèche, là où l'eau et le Bleu se sont effacés en premier après l'arrêt de la pluie, la fin des larmes salées qui semblaient glisser sans discontinu sur les joues de l'enfant roi loin là bas dans son Grand Arbre, entouré de tous ses enfants dont ils ont un jour fait partie. Slumber, Dreamy, Mellow, époque révolue qu'il enfouit au plus loin dans sa tête lorsqu'ils arrivent près de la rivière au bord de laquelle il s'accroupit. Sans un mot il lave les paumes, les paumes de sang, les chairs abîmées par la chute, avec un sérieux peu commun et une profonde concentration, étendant ensuite les jambes pour faire de même avec ses genoux. Il gardera les traces de cette journée quelques temps puis ça s'effacera et sûrement le remarquera t-il à peine l'effacement de ses blessures, comme celui de ses souvenirs.

Non loin d'eux, Diego s'avance vers l'eau et ne se fait pas prier pour y plonger le museau, faire voleter les gouttelettes en une fine pluie tout autour de lui. Il n'a pas tourné son regard vers son maître, non, il sait qu'il en aura l'approbation. Parce que lui refuser ce moment, Aeshna ne peut pas le faire. Après tout il ne s'agit que d'eau. De Bleu qui rendait malade les Indiens, rendait plus faibles les animaux. Mais maintenant c'est terminé, ça ira pour lui, pour eux tous, alors il n'y a plus rien à craindre. D'ailleurs au lieu de le surveiller, il se tourne légèrement vers son compagnon de fortune comme pour lui accorder son attention alors qu'entre ses doigts l'eau s'écarte prudemment. Il cueille cette dernière au creux de ses mains, la porte à ses lèvres, grimace à ce goût de sel, ce goût de larmes. Et du bout des doigts il indique la transparente, ses lèvres asséchées, semblant crier "J'ai soif" alors qu'il ne laisse plus échapper un mot, mal à l'aise avec ce moyen de communication mais plus un peu qu'avec l'utilisation de sa voix. De toute façon, les conversations il a du mal à les suivre, perdant le fil trop rapidement. Et puis les gestes il n'est pas obligé d'y répondre. Il peut oublier, c'est sûrement moins grave.
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Kaze Nataku
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MessageSujet: Re: Running free ✿ Aeshna   Running free ✿ Aeshna EmptyVen 22 Sep 2017 - 3:03

Tandis que son corps tente de retrouver un équilibre perdu à jamais, Ibijau songe qu'ils se cherchent peut-être des excuses. Que ceux qui s'expriment d'une voix claire, dont le rire résonne chaleureusement dans leur demeure, ont certainement une plus grande valeur que les gens qui rencontrent de telles difficultés à communiquer. Néanmoins, l'adolescent n'a guère de raison d'avoir une quelconque compassion envers ces individus qui ignorent le monde au profit de leur paroles. A la place, le Delaware tente de se focaliser sur la marche, les branches qui traînent sur le sol boueux, ainsi que les arbres un peu penchés. Ils ont résisté à une tempête, tout comme Aeshna et lui. Il n'y a aucune raison d'être jaloux d'un monde auquel ils n'appartiendront jamais. A place, mieux vaut se focaliser sur le son de l'eau qui s'écoule, en un spectacle immuable.

Son corps quémande qu'il s'asseye, ce qu'Ibijau n'est pas sûr de vouloir endurer. Se redresser n'en sera que plus complexe. Alors, imitant son compagnon du jour, l'adolescent se contente de s'accroupir, le bâton posé à ses côtés. La sensation du bandage mouillé contre sa chair est ce qui le dérange dès qu'il met les mains dans l'eau. C'est trop lourd d'un seul coup, comme s'il allait se faire happer par la rivière d'un côté. Pourtant, avec l'aide du courant, son membre meurtri perd de son poids. Le rouge qui se déverse au milieu de l'eau capte son attention un instant. La teinte est si souvent associée à la douleur et au mal que la scène n'a rien de plaisante. Au moins, aucune infection ne se produira, si Aeshna prend soin de lui.

Qu'il le fasse ou non, ce n'est pas si important pour Ibijau. Son lien envers ceux qui ne sont pas de son clan est encore compliqué. Difficile de se remettre d'une trahison comme celle que l'ancien perdu a été obligé d'endurer. Diego le captive un moment, de part sa facilité à apprécier l'instant sans chercher à lui ajouter des souvenirs peu plaisants. Les chiens sont supérieurs également sur ce point, plus prompt au pardon. Là où le Delaware compte ses bracelets de manière presque obsessive dans sa tête pendant un long moment. Jusqu'à remarquer que son compagnon souhaite attirer son attention.

Encore le sel ? L'expression est simple à comprendre, cette fois. Cela le surprend, au vu des dernières pluies qui lui semblent lointaines. La neige qui tombe parfois en de rares flocons parviendra sans doute à équilibrer tout ça. Pour l'instant difficile de trouver une solution, alors que le sol est encore gorgé d'eau. Inconsciemment, Ibijau tire sur son bandage, le porte même à sa bouche pour se servir de ses dents. Un bon moyen de réfléchir, pour l'adolescent. L'homme à ses côtés pourrait peut-être recueillir de l'eau plus récente, moins affectée par la météo précédente, au creux d'une feuille ou d'une plante quelconque. Ses épaules se haussent avant qu'il ne se redresse.

Ses pas le font tourner en rond tandis que le Rescapé cherche du regard quelque chose susceptible d'être suffisant, sans succès. A la place, il revient vers Aeshna, secouant la tête. S'il souhaite reposer sa gorge, alors ils devront tenter un autre lieu. De sa main libre, l'adolescent effectue un arc de cercle vers le chemin emprunté plus tôt, comme pour indiquer qu'ils devraient y retourner pour trouver de quoi boire. Le sel, il le sent contre sa langue, alors que ses dents parviennent à défaire en partie le bandage. Ses épais sourcils se froncent immédiatement.

Quel geste dénué de sens. Le tissu mouillé est dérangeant, mais tout devoir refaire serait bien pire. Après une hésitation un peu longue, qui s'éternise même, Ibijau se résout à tout retirer. C'est une tâche ardue, avec ses bracelets et l'état de sa main et de son poignet. Le carnage le dégoûte toujours autant, et il enroule le bandage humide autour de son bâton. Au moins, il pourra tout refaire plus tard. Son corps pivote, cherche Aeshna et Diego du regard. On y va, semble t-il ordonner, sa main droite cachée derrière son dos.

Ce n'est rien de plus qu'un poids mort, privée de ce qui la maintient.
Ibijau est trop égoïste pour souhaiter y songer. Autant se remettre en route et trouver quelque chose d'agréable à boire pour ses compagnons de voyage.






✿ Yoneda Ryoichi ✿

The hands that cradled your face and tilted it upwards to kiss your forehead are soaked in unfathomable quantities of blood.


Dernière édition par Ibijau Assoupi le Jeu 28 Déc 2017 - 12:47, édité 1 fois
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