La jungle. Il y faisait encore plus chaud qu'à l'arbre. Tu étais bien loin de chez toi Timory! Et tu n'aimais pas ça. Tu n'aimais pas être loin des autres. Les autres, qui avaient peut-être besoin d'aide. Et toi, toi qui était loin, tu ne pouvais rien faire. Oui, tu n'aimais pas du tout cette sensation d'impuissance. Mais, pour cette fois, tu faisais confiance à tes camarades soigneurs, pour prendre soin des autres enfants. Tu savais que les blessés étaient entre de bonnes mains. Tu le savais. Mais, pourtant, tu ne pouvais pas t'empêcher d'être inquiète. Être loin de chez toi, c'était terrifiant.

Mais tu étais là. Tu étais dans la jungle. Une de tes collègue t'avait demandée d'aller chercher des herbes médicinales. Tu n'avais pas envie, oh non tu ne voulais pas y aller. Mais tu n'avais pas osé refuser. Parce que tu avais peur. Tu avais peur de sa réaction. Alors tu avais accepté. Et tu te retrouvais là. Dans cet endroit hostile. Loin de chez toi. Loin des présences rassurantes des tes camarades. Qui plus, tu doutais de pouvoir trouver beaucoup de choses avec la canicule. Mais les herbes étaient indispensables, tu le savais. Alors voilà, voilà pourquoi tu étais là.

Tu avançais toujours plus profondément entre les arbres. Tu sursautais au moindre bruit, tu te retournais au moindre craquement. L'atmosphère était tendue. Tu n'aimais pas la jungle Timory, oh que non tu n'aimais pas! Tu avais le sentiment de tourner en rond. Toi-même tu n'étais plus tout à fait sûre d'être capable de retrouver la sortie. Pourtant il allait bien falloir. Jamais, au grand jamais!, tu ne voulais passer la nuit ici. C'était bien trop risqué et bien trop effrayant, trop stressant. Tu comptais bien sortir d'ici avant a tombée de la nuit.

Soudain tu te figeas. Perdue dans tes pensées, tu n'avais pas remarqué que tu n'étais plus seule. Devant toi, à quelques pas, se tenait une femme. Enfin... Il semblait tout du moins. Car son corps était recouvert de ce qui semblait être du maquillage. Maquillage qui représentait un squelette. Une alarme se déclencha dans ta tête. Fuir. Tu devais fuir, partir loin d'ici. Rentrer chez toi, au grand arbre. Tu recula d'un pas, puis un autre et... Tu ne remarqua pas la racine. Le temps de comprendre ce qui t'arrivais, tu tomba en arrière et atterris sur les fesses. Pour la fuite c'était raté... Il ne te restait plus qu'à espérer pouvoir régler les choses en discutant...

-Dé... Désolée! Je ne voulais pas déranger...

Tu étais dans une mauvais posture. Tu étais incapable de savoir comment allait réagir la personne en face de toi. Pourquoi avais-tu du accepter la demande de ta camarade? Pourquoi était-ce tombé sur toi? Ce n'était qu'un histoire de malchance, tu le savais. Mais tu te maudissais d'avoir accepté. Du coin de l’œil, tu surveillais le serpent, remontant le long du poignet de l'inconnu. Tu n'aimais pas les serpents. Ils te faisaient peur. Beaucoup d'animaux te faisaient peut il fallait dire. Tu ne t'appelais pas Timory pour rien. Même si tu avais honte de l'avouer. Ce nom était un des pires que tu pouvais avoir.

A ton grand étonnement, l'inconnu ne sortir aucune arme, ne fit aucun geste menaçant. Au contraire, après s'être relevé, il te tendit la main, comme pour t'aider. Quand tu entendit sa voix, tu en déduisit que l'inconnue était une femme. Et une adulte. Ce n'était pas bien compliqué à deviner. Elle n'avait rien d'une enfant, tu le savais. Tu n'avais encore jamais rencontré d'adulte, alors tu ne savais pas comment réagir face à elle. La femme n'avait pas l'air d'être menaçante, c'était déjà ça. Tu te détendis un peu, et accepta sa main tendue pour te relever. Tu époussetais rapidement tes habits. La situation semblait amuser l'inconnue. Et elle était la seule à rire. Toi ça ne t'amusais pas du tout. En même temps, il était difficile de trouve quelques chose qui t'amuse.

Tu surveillais toujours le serpent, évitant les mouvements brusques. On ne savait jamais comment pouvait réagir ces bêtes là. L'inconnue finit par se présenter. Moriko Yamanaka. Elle vivait au port, ce qui te paraissait logique. Tu avais entendu dire que c'était là-bas que vivaient les adultes. Comme tu n'en avais entendu parler que par tes camarades, tu ne savais pas ou se situait le port. Sûrement pas très loin. Mais tu n'avais aucune envie d'y aller! Bien que tu étais curieuse de voir à quoi cela ressemblait... Non! Tu ne devais pas avoir ce genre de pensées! Le port était rempli de pirates, un endroit effrayant donc.  Voyant la politesse dont faisait preuve Moriko, tu te présenta aussi.

-Je... Je m'appelle Timory...

Tu avais honte de ton nom. Honte de te présenter avec. Mais tu n'avais pas le choix, car c'était celui qui t'avais été donné à ton arrivée. Voulant changer de sujet, tu posais une question sur un point qui t’intriguais, même si tu t'étais promis de ne pas y penser.

-Le port... Ça ressemble à quoi?