✘ AVENTURES : 2869 ✘ SURNOM : L'Enfant Roi ✘ AGE DU PERSO : jeune à jamais
✘ DISPO POUR RP ? : à voir ! ✘ LIENS : Je suis un petit oiseau à peine sorti de l'oeuf.
Sujet: MISSION – Les Femmes Savantes Ven 8 Jan 2016 - 12:49
Explications:
Vous êtes libres d'utiliser l'environnement dans lequel vous serez projetés exactement comme vous l'entendez (lisez simplement la petite description du lieu). Si vous voulez qu'un PNJ participe de temps à autres, faites-le moi savoir ! Sinon c'est vraiment liberté totale, dans l'environnement, les personnages, votre propre situation... A vous de vous amuser. Et pour toute question, je suis pas loin.
les femmes savantes
Love & Aurora
Pourquoi deux Mères ? Pourquoi pas des Garçons Perdus ? Pourquoi pas son âme damnée, Fang, ou encore l'un de ses plus vaillants guerriers, Arrow ?
Parce que c'était une affaire secrète. Parce que Peter ne voulait pas que ça se sache. Une mère qui éprouvait, même imperceptiblement, l'envie de partir, était symbole de disgrâce. La Mère en Chef n'avait pas grandi. Peut-être ne grandirait-elle jamais. Mais Kind avait rapporté à Peter, de sa petite voix absente, qu'il avait entendu Mirka parler d'un possible départ. Et Peter avait eu peur. Qu'aucun enfant ne s'en trouve soulagé : il faisait toujours aussi chaud.
Les deux mères avaient été convoquées. Love car Peter avait confiance en elle depuis qu'elle avait pris soin de lui – un peu trop, manifestement – après la Bataille des Horreurs. Et Aurora parce que Peter éprouvait une étrange affection pour sa frêle personne. Installé sur son trône, la stature plus droite et raide qu'à l'accoutumée, il attendit qu'une Sentinelle introduisît les deux jeunes filles. Il leur adressa un sourire nerveux. Son aspect avait quelque chose de bizarre, de muté. Ses cheveux étaient extraordinairement rouges, ses lèvres aussi, son regard écarlate. Il semblait irradier sans pour autant paraître radieux. Personne ne le fixait dans les yeux.
— Je suis bien content de vous voir ! s'exclama-t-il en replaçant sa lourde couronne sur son front. Il fit un geste pour inciter la Sentinelle à prendre congé. Heum. Bon.
Ne tenant pas en place, il finit par quitter son siège en se débarrassant de sa grande cape d'hermine, faisant les cent pas face aux deux mères immobiles.
— J'ai un problème. Mais ça doit rester con... con... confidentiel ! Mirka, ma mère, veut s'en aller. J'ai vérifié la nuit dernière et sa mère l'attend encore. J'ai tenté de fermer la fenêtre, mais c'est un système qui ne se verrouille que de l'intérieur ! Je soupçonne que ce système ait été inventé par les mères qui veulent me barrer la route.
Un éclat féroce alluma son regard.
— Quoiqu'il en soit, je dois garder Mirka. Je ne peux pas perdre ma mère, je ne m'en remettrai jamais ! ajouta-t-il, tout ignorant du fait qu'il aurait oublié Mirka dès qu'elle eût été remplacée. Je dois lui faire un immense cadeau. L'emmener voir les sirènes et danser chez les fées ne marche plus. Je dois l'émerveiller.
Il cessa de marcher et leur fit face, le menton haut.
— C'est pourquoi j'ai besoin de vous. En toute discrétion, vous vous rendrez au Château de Versailles et vous trouverez le plus beau bijou, un bijou de reine, que dis-je, LE bijou de reine, pour Mirka. Après cela, aucune mère au monde ne pourra plus la convaincre de repartir !
Il était vraiment convaincu que c'était un juste raisonnement. Il se réinstalla sur son trône et replaça une nouvelle fois sa couronne.
— Pit a déjà préparé vos tenues. Il y a un bal masqué dès ce soir organisé par la cour. Trouvez le collier de la reine et vous serez récompensées. Si vous ne le trouvez pas, vous irez au cachot !
Il brandit son sceptre. Son humeur survoltée le rendait plus extrême, aussi. Personne n'avait jamais vu une mère au cachot.
Codage by TAC
Je tyrannise en forestgreen.
gai, innocent et sans coeur. :
cadeaux de mes enfants trouvés:
Mère
Invité
Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Sam 9 Jan 2016 - 0:07
Arpenter en silence les gardiens silencieux. Apollon frappant avec acharnement ma nuque et mes cheveux éclaircis. Les fleurs étaient toutes tombées une à une, à une allure effrayante. Je me trouvais contrainte de me parer les cheveux avec des couronnes de fleurs en bois peint. J’avais demandé une faveur à Harmony.
Ma robe de soie blanche flottait sur l’air chaud et les zéphyrs aux doigts délicats faisaient virevolter les feuilles des arbres. Fantomatique apparition à la merci des vents. Et puis, le bruit sourd de l’agitation perturbatrice brisa mon Eden. Je sentais des pas casser la quiétude des lieux.
Un jeune garçon aux cheveux de jais, se présenta à moi.
« Peter… Sa Majesté… te demande. »
Le faune au sourire espiègle était épuisé. Son corps tremblait. Il se tenait les genoux et tentait de retrouver sa respiration.
Peter voulait me voir. Pourquoi ? Avais-je mal fait mon devoir ? Voulait-il me renvoyer dans l’Autre Monde ? Répugnée par cette idée et tremblante par le fait de l’avoir penser, je la chassais de mon esprit. Seul quelqu’un de cruel m’aurait renvoyée dans cet enfer. Mais Peter n’était plus le même depuis que la chaleur avait emprisonné le Pays de Jamais dans une torpeur caniculaire.
« Bien, dans ce cas, je te suis petite fleur. »
Il me regarda avec mépris. Il n’aimait sûrement pas ce surnom. Je me sentais gênée, affreuse, inutile.
Pauvre petite laideur. Croyais-tu vraiment que les gens t’aimeraient ? Tu n’es qu’une erreur. La Terre-Mère, elle-même, est dégoutée par ta présence. Elle a honte de t’avoir en son sein.
Arrivé devant le Grand-Arbre, le jeune garçon attendit. Il regarda alentour. Quelqu’un d’autre devait arriver.
Un jeune roux déboula littéralement tel un boulet de canon et faillit nous tomber dessus. Une jeune femme le suivait, avec plus lassitude. Trop de lassitude. Gracieuse, spectrale, majestueuse, Love sortit d’un nuage de fumée. Sa cigarette pendait de sa main délicate. Elle ne semblait pas me voir. Heureusement.
Les deux monstres nous conduisirent vers le repère de Pan. Là, tel le plus grand des Dieux, il se tenait fier et plus rouge que jamais sur son trône. Peter, le roi lunatique aux allures de jeune Bacchus nous toisait du regard. Je me sentais très intimidée. Peter avait l’allure des figures des grands rois de jadis qui maculaient les livres d’histoires. Mon doux Bacchus a la crinière de flamme. Tendre ami qui m’a montré l’éclatante lumière du Pays de Jamais.
Je baissais les yeux. Il parlait, et je l’écoutais avec attention. Son inquiétude me toucha. J’osais à peine regarder Love, car elle m’intimidait peut être plus que Peter. Tout en elle transpirait la grâce. Et puis elle était belle, tellement belle. Tous les garçons étaient en pamoison devant sa jolie frimousse. Et moi, qui me regardait ? La fille cachée derrière ses maudites fleurs.
Love. Un nom si beau mais qui faisait si froid dans le dos. Comme un main glacé parcourant mon corps avec lenteur, une amère lenteur. Love, Amour. O cruelle Vénus, pourquoi m’as-tu si injustement fermé les portes de ton paradis de volupté, et de tendresse et d’affection ? Tu préfères me voir errer telle une âme en peine, rongé par ses secrets. Ne méritais-je pas un peu de compassion ? Tu me voyais de tes yeux d’or. Mais tu as ignoré mes plaintes.
Stoppant mes sombres pensées, je compris ce qui se passait quand Peter nous présenta les robes pour le bal. Dans le Versailles « panesque ». Les étoffes étaient sublimes et brillaient de mille feux. Même dans mes rêves les plus fous, je ne pouvais imaginer d’aussi somptueuses parures. Mais je ne les méritais pas.
Une robe en mousseline rose et en satin blanc était posée sur une chaise. Elle comportait de nombreux motifs floraux aux mille couleurs. Des bijoux en émeraude et en saphir attendaient aussi leur propriétaire. Je ne savais pas si tout cela était vrai, ou si c’était juste une farce de Peter, mais c’était un cadeau bien trop grand pour une fille comme moi.
Regardez-moi ça. La petite épine qui se pare avec les pétales de sa rivale. Quelle ironie ! Vas te cacher parmi tes semblables, sale petite guenon.
Je me tournais vers Love. Je la regardais et mes yeux parlèrent d’eux-mêmes.
« Allons-y, petite fleur. Il ne faudrait mieux pas décevoir notre Roi. »
Mère
Invité
Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Sam 16 Jan 2016 - 18:27
Je dormais, lorsque l'on vint me chercher. Cheveux répandus sur mon visage, hors du monde. La chaleur m'assommait, comme tous les autres, pourtant l'enfant n'eut aucun scrupule à me secouer.
Il me fallut quelques temps, pour revenir.
Je l'ai suivi, le morveux roux. Suivi à travers les Cabanes, suivi sur les pontons, jusqu'à Peter et sa Maison. Je l'ai suivi une cigarette à la main, soupir à fleur de lèvres, toute la lassitude du monde sur mes épaules.
Je n'avais pas envie de voir Peter transformé, plus envie de l'approcher. La dernière fois... cela avait été trop fort et je ne voulais pas revivre ça. Plus revivre, plus vivre. Cela ne m'intéressait pas. Mais le Roi est le Roi et je ne suis que Mère. Que rien. J'ai donc suivi en silence, jusqu'à le voir enfin.
Peter était rouge, rouge feu et sang. Peter parlait de Mirka, des efforts que nous devrions faire. Pour elle. De sa peine imbécile si elle repartait, Roi idiot. Je savais qu'il y en avait eu d'autres avant, mais cela, le Tyran l'oubliait. Peu importait au fond, peu importait l'enjeu - ou même la punition. Peu importait Aurora à mes côtés, peu importait la chaleur. Il fallait juste ramener le plus somptueux bijou, pour la bruyante et belle Comédienne.
Soit.
Je m'emparai de ma robe, une tenue d'un bordeaux profond, tirant sur un rouge aussi vif que le sang d'une plaie ouverte. Puis, devant l'incitation de la Sylvestre, je hochai la tête et adressa un bref salut au Roi.
- A bientôt, mon coeur.
Nous sortîmes, filant jusqu'aux Portes du Temps. Là, sans pudeur aucune, je me débarrassai de ma cigarette et mes vêtements pour revêtir l'atour que Pit m'avait cousu. Après la robe vinrent les bijoux, jusqu'à ce que ma tenue soit complète. Ridicule de faste. Je laissai mes vêtements près du coffre et me tourna vers Aurora, main sur la poignée de la Porte.
- Prête ?
Versailles nous attendait. La réciproque... importait peu.
La Port s’ouvrit. Un halo doré envahit l’espace et le temps. Une musique sortit du Paradis retentit, mêlée aux rires des femmes et aux compliments des hommes. J’osais à peine rentrer. Moi la fille sans atour, comment aurais-je pu même penser me retrouver au milieu des merveilles de Versailles. Je regardais du coin de l’œil la Gracieuse en hochant la tête. Je ne serais jamais prête, mais je devais le faire. Pour Peter.
A peine entrée, une sensation étrange m’envahit. Les êtres dansant semblaient irréels, intemporels, vides. Fastes et luxure sur fond de Paradis. La ronde et la musique s’intensifiaient. Toutes les femmes aux bouclettes d’or dansaient si vite qu’elles ne semblaient pas toucher le sol. Etranges sylphes de la nuit drapés dans des draps de satin et de soie. Les hommes à leurs bras semblaient sortis des livres de contes. Leurs costumes resplendissaient le courage et la vertu.
Mais tout cela semblait faux, fabriqué, frivole. Comme des poupées de porcelaine obéissant à une petite fillette. Je me sentais mal à l’aise, entouré par la Beauté elle-même me narguant et me maudissant avec ses faux êtres qui, même inanimés, transpiraient la grâce et l’élégance.
Soudain, une Vénus à la peau de neige fit son apparition. Sa robe presque vivante portait des petits papillons de soie qui bougeaient leurs ailes au gré de ses pas. Un immense paon se reposait, lascif, sur sa chevelure blanche. Son teint d’albâtre semblait si irréel, si lointain. Aucun doute possible. Je voyais la Reine, fille d’Aphrodite et de l’Amour sublime.
A son bras, un jeune Apollon dont le corps entier était recouvert de pluie d’or. Ses traits durs et fins faisaient chavirer les statues qui ornaient la pièce. Son regard de jade toisait la salle de fond en comble. Ridicule, je me sentais si ridicule. Je ne devais pas me trouver là. Je n’avais pas ma place dans le jardin des Hespérides.
Au cou de la Vénus au Paon, scintillait une pierre à nulle autre pareille. Si fine et si magnifique. Elle attirait tous les regards et toutes les convoitises. Les femmes devenaient jalouses, les hommes hargneux. Le Bijou de la Reine.
« Regarde petite fleur, c’est cela que nous devons dérober. »
Le seul soucis c’était de savoir comment. La Reine s’était désormais allongée sur un divan rose entouré de nains aux cornes de boucs. Elle semblait encore plus inaccessible qu’avant. Et entre elle et nous, la foule commençait à s’épaissir de plus en plus.
Invité
Invité
Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Dim 4 Sep 2016 - 19:08
L'or, la musique, les couleurs. Tout explose au visage, tout me fatigue tellement d'avance. Un pas, la porte que je ferme. Et Aurora à mes côtés, figée. C'est beau, sans doute, tous ces gens dans leurs atours. C'est faux, sans doute.
Mon regard s'égare, suit celui de la Sylvestre. Vers la Reine et la pierre qui scintille à son cou. Belle, la Reine et l'homme à son bras. Splendides mais je m'en fous.
- Regarde petite fleur, c’est cela que nous devons dérober.
La Reine s'allonge, la Reine semble distante. Entre elle et nous, la foule s'épaissit. Sans réfléchir, je saisis le poignet d'Aurora.
- Redresse-toi.
Je l'avais entendu, son souffle coupé alors que nous arrivions.
- Tu n'as rien à envier à ces pantins, chérie.
Il faut faire illusion, nous n'avons pas le choix.
Une nouvelle valse, les corps dansent. Sans la lâcher, je me faufile. Entre les corps, les froufrous. Jusqu'au fauteuil de la Reine, en conversation avec son courtisan. Et je lâche Aurora, m'approche de lui, la bouche en coeur et le regard plein de vice. Pourtant c'est elle que je regarde soudain.
- Votre Majesté.
Je m'incline, mon regard s'attarde sur la pierre du collier. Elle serait tellement mieux, entre mes clavicules.
- Oserais-je vous emprunter votre cavalier ?
Arrogante, la Reine semble me le concéder. Je sens une main prendre la mienne, l'homme m'éloigner. Et jette un regard à ma partenaire de crime.
La Lascive s’éloigne, flottant presque au dessus du parquet. La Belle et le Pantin s’éloignent pour danser au rythme endiablé des airs angéliques. La foule les cache à ma vue. Me laisser seule parmi la Beauté elle-même n’était pas l’idée la plus perspicace que pouvait faire Love. Mais j’avais vu dans son regard tout ce que j’avais besoin de savoir : Peter compte sur nous et mon horreur se doit de rester en retrait. Affronter mes démons, je me jette dans le vide. Laideur contre Beauté, Grâce contre Maladresse, hypnotique Présence contre effarante Invisibilité. Le combat commence.
« Vous êtes si belle votre Majesté. »
Toutes les femmes sont avides de compliments. Leur vanité, comme un puits inépuisable, se complait dans sa propre paresse. Elle sourit la Reine. Elle me toise la Reine. Elle me juge la Reine. Moi l’importune fleurie. Son collier resplendit de plus belle. Mes yeux se gonflent d’envie. Mon cœur s’agite.
« Approche, jeune enfant. Redis moi donc ces mots si doux à mon cœur. Et plus encore si ta langue ne s’est pas encore tarie de toutes ses éloges. »
Aime moi, adore moi, adule moi. Voici ce que voulais me dire dans un murmure terrifiant la Vénus d’ivoire. Je m’approche de son oreille, d’où pendent deux immenses perles de culture. Murmures apaisants et orgueilleux au coin des clavicules
« La Beauté vous a drapée, ma Reine, de son linceul. Des angelots aux ailes d’or se pavanent en vantant votre beauté. »
Coups d’œil discret pour voir comment se porte Amour et son Prince d’argent et de faux semblants.
« Puis-je vous dire un secret, votre Majesté ? »
Avide, curieuse, cupide. Sa tête poudrée se penche de plus en plus de mes lèvres. Cette proximité me rend mal à l’aise. Si près de tout ce à quoi j’aspire. Je rêve du jour où moi aussi je deviendrais aussi belle. Concentre toi, petite mal élevée !
« Votre collier, bien qu’en tout point pareil à une étoile, ne fait qu’éclipser la grâce divine et inatteignable dont les déesses aux seins de nacre vous ont dotée à votre naissance. Laissez moi vous défaire de cette vilaine lune qui cache le soleil que vous êtes. Tout le monde vous regarde pour se mirer dans la pureté de ce bijou. Mais croyez-vous qu’un seul d’entre eux vous regarde pour ce que vous êtes : une seconde Vénus ? »
Je me retiens de pleurer. Cette épreuve me paraît si insurmontable. Mais je dois tenir bon. Mon Bacchus aux cheveux de feu compte sur moi. Je sens qu’il veut me tester. Vertiges, respiration accélérée, sueur naissante. Je suis à deux doigts de craquer. Ô Vénus, je comprends tes incessantes moqueries ! Laisse moi vivre en paix dans ton ombre. Je ne veux pas t’égaler, je veux devenir ta suivante et suivre ton char d’or à travers les nuées. Laisse moi goûter au nectar divin du Sublime.
« Vraiment ? Moi, une seconde Vénus ? Vous me flattez, jeune fille. Soit, je vous donne mon collier. Maintenant allez-vous en. Vous me faites de l’ombre, petite impertinente. Laissez mon soleil briller. »
Hautaine et fière, la Reine lève le menton et se pavane parmi ses sujets. Cela me paraît si simple. Je m’éloigne. Je tiens la victoire dans mes mains.
Viens. Approche ta face. Montre moi l’harmonie de tes traits, détentrice de la pierre de Vanité. Tu me sembles bien morose pour une beauté dans ton genre.
La Pierre me parle, m’hypnotise. Tout autour de moi s’éteint. Je ne vois que l’éclatante pureté de la Pierre qui me crie des mots cruels.
Tu es si belle ma douce Aurora. Comme l’Aube qui touche l’Horizon au matin du Monde.
Tout tourne si vite. Vite. Vite. Tu mens, tu blasphèmes. Arrête. Je chercher Love du regard. Rien, mise à part des masques défigurés flottant auprès de moi en grimaçant. Je panique. Oh, oui, je panique. Il a dit que j’étais belle. Que quelqu’un me vienne en aide. Mes cris se perdent. Je suis perdue. Si seule. Perdue dans les mensonges. Love…vient.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Sam 24 Sep 2016 - 18:37
Une main sur ma hanche, l'autre qui serre la mienne, je sens l'homme m'emporter, me faire tourner au milieu des couleurs. Je tente de chercher Aurora de mon regard, rien à faire. Tout est flou, si lassant. Rien ne m'atteint, je danse à Versailles et pourtant...
... je m'ennuie.
Profondément.
- Vous ne me semblez pas le coeur à la fête, demoiselle...
Il attend mon nom. Je réponds d'un soupir.
- ... Love.
Une surprise, dans son ton.
- C'est tout ? Pas de titre, pas de rang ?
Je ne réponds rien, me contente de sourire. Jouer le mystère. Derrière son épaule, je vois la Reine et Aurora. En plein entretien.
Puis nous tournons encore, le visage de mon cavalier s'approche du mien. Je l'entends qui murmure :
- Quelle arrogance.
Il ne désapprouve pas, pourtant. Encore moins quand je me colle à lui. Brutalement.
- Cela vous dérange ?
Mon sourire est sans âme, lui peine à cacher sa surprise. Ma couverture est morte, tant pis : je sais pertinemment que, de toute façon, il n'arrive plus à réfléchir. La chanson s'arrête, je me recule brusquement, le lâche et disparait entre les danseurs. Vers le divan de la Reine, absente, et Aurora qui s'y trouve, pâle comme la mort.
Je la saisis à l'épaule.
- Tu as le collier ?
Regard vers sa main. Elle l'a, en effet.
- On rentre.
Il y a de l'agitation, autour de nous. Certains ont vu le bijou, à croire qu'il attire tous les regards. Malaise, je commence à glisser vers le côté. Sans lâcher mon équipière.
Il faut juste que nous retrouvions la porte.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Mar 27 Sep 2016 - 18:38
Je ne vois plus rien. Rien. Rien qu’un voile de brume noirâtre s’enveloppant suavement sur mes yeux. Je peine à respirer. Mon cœur danse en saccade. Mes mains tremblent. Je suis perdue au milieu des masques des courtisans. Des murmures indistincts me parviennent. Et la voix du joyau toujours hurlant des mensonges. Sans jamais cesser.
Comme tu es belle avec tes yeux vairons, ton teint de rose et des mains de soie. Douce petite nymphe, même Vénus devient verte de jalousie en te voyant.
Un nouveau masque fait son apparition. Le visage de Love et ses yeux pleurant la grâce. Je la sens vaguement me saisir et m’éloigner. Sa voix embrumée a de la peine à se frayer un chemin à travers les cris.
« Love, aide moi… Je t’en supplie… Prends le collier. »
Je tremble. Je tremble si fort. Mais soudain le visage d’Amour disparaît et des faces poudrées aux lèvres vermeilles me crachent leur compliment aux visages.
Si belle, douce enfant. Petit agneau de mon cœur. Soit gentille, petit ange, donne moi ce collier. Vite. Vite. Vite. Donne-le moi diantre !
Mais où est Love. Je ne vois rien. Mes yeux sont emprisonnés dans la brume. Au secours. Les murmures continuent et s’enchaînent à une vitesse effarante. Je tourne, je tourne si vite dans le tourbillon dangereux de la psyché.
« Looooovveee…. »
Je me sens défaillir. Il me semble que je tombe. J’ai besoin d’aide. Mon esprit s’embrouille. Esprit et Folie se livrent de violents combats dans les méandres de mon âme. Je tourne comme une ballerine. Je danse dans la dissonance. Et ce Chaos intense m’enlace. Il me dévore. Je me perds.
Des pas, des cris, des murmures. Je ne vois rien. Je me laisse guider par Morphée au visage de sable doré. Les voix crient si fort. La reine ? Ses soldats de cartes qui accourent ? Suis-je dans un rêve, un merveilleux mirage ?
Une parfaite illusion.
Puis tout s’arrête. Le collier n'est plus dans mes mains. On me tient par les bras. Les soldats au regard d’acier. Les courtisanes m’entourent et Love dans sa froide et magnétique beauté. Les cajoleuses chuchotent et leurs paroles s’évaporent dans l’air doré.
Où est le collier ? Qui l’a pris ? Est-elle simplette ? Avoir laisser quelqu’un prendre le Bijou de la Reine ! Mais quelle honte. Mais au fait, qui est-elle ? …
Les soldats semblent eux aussi ignorer où se cache la parure précieuse. Le voleur serait-il un ange aux ailes de cachemire et aux pattes de chat ? Je regarde Love, désolée et affligée. Je suis inutile. Je suis une honte. Peter risque d’être très en colère. Je me hais tellement. Saleté de petite idiote. Maudite, soit-tu pour l’éternité. Tu n’avais qu’une seule mission. Tu me répugnes, insolent laideron.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Dim 6 Nov 2016 - 20:27
Elle est pâle, Aurora, je l'entends à sa voix. Mais je ne la vois pas. J'avance. Je cherche la porte, parmi les miroirs. Je serre sa main, j'ignore les regards. Les rumeurs.
- Love, aide moi… Je t’en supplie… Prends le collier.
Soupir. Si ça l'amuse.
Je me retourne, veut obéir. Mais on me bouscule, me sépare d'elle. C'est à peine si j'entends sa plainte, sa chute parmi les nobles. La rumeur s'amplifie, je me fraie un chemin vers sa source. Le collier, elle a toujours le collier.
Nous étions si proches du but.
Quand je la retrouve, elle est cernée. Entourée de soldats. De courtisane. Bredouille.
Le collier, on a volé le collier de la Reine.
On me saisit le bras.
- Vous étiez avec elle, non ?
- Oui.
Je veux me dégager, on resserre la prise. Lourds, les soupçons. Je les sens qui rampe sur moi. L'homme me fixe, fronce les sourcils. Fait un signe aux autres, qui nous traînent. A l'écart, loin des regards qui nous suivent, des conversations qui sifflent. Ils sont trois soldats qui nous escortent.
On me fait asseoir sur une chaise, Aurora aussi.
- Il parait que quelqu'un a volé le collier de sa Majesté. Est-ce de votre fait ?
Mon regard est droit. Indifférent. Ce n'est pas un pantin qui fera peur à mon vide.
- La Reine nous l'a donné.
Je pense que c'est vrai, je n'en suis pas sûre. Un regard vers mon équipière.
- Elle vous le confirmera.
Un geste. Surprise. On m'accorderait du crédit ? L'homme se redresse, se tourne vers ses collègues. S'engage un débat, une discussion. Je me penche vers Aurora.
- Qui te l'a pris ?
Je siffle presque. Souviens-toi. Je ne veux pas finir dans une cellule.
Même si au fond, je m'y ferai. Comme au reste.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Ven 18 Nov 2016 - 19:13
C’est comme si une Athéna auréolée de gloire frappe de toutes ses forces contre mon crâne avec l’Egide dorée à son poing et que tous les Curètes dansent et chantent, entrechoquant avec fracas leur bouclier d’airain. Un vacarme à faire réveiller les dieux. Je me perds dans la douleur de mes tempes, me laissant docilement emmenée par les gardes. Mes yeux peinent à capter la douce silhouette de Love. Tout est flou. Perdue dans les veloutes incertaines de la douleur.
Car maintenant que la voix a cessée de hurler dans ma tête, c’est le silence sourd qui me terrifie et me torture. Ce petit néant aux ailes d’argent qui effectue sa ronde entre mes oreilles et mon cerveau. Lourd comme le Styx, terrifiant comme le Tartare.
Dur. Impitoyable. Rugueuses. Les mains se serrent sur mes bras frêles, encore marqué par les bleus et les cicatrices de Jadis. Durs. Impitoyables. Acerbes. Les regards lancés de tous côtés m’angoissent et me font peur. Leurs yeux vides et inquisiteurs se posent sur nous, déployant leurs griffes tordues sur mon visage terrifié.
Amour semble calme. Presque tranquille. La Lascive se drape dans un voile d’indifférence et me laisse dans la tourmente. Ils se retirent, leurs bottes grinçant sur le marbre. Leurs capes frôlant mes membres, tels des vampires au crépuscule faisant vibrer leur manteau sur les tombes froides.
« Qui te l'a pris ? »
La vipère se réveille et siffle. Impatiente mais toujours à l’abri de son voile. Je panique. Où est passé le collier ? Quelles mains fourbes me l’ont arraché ? Trop de monde, la foule si dense et les œillades envieuses. La liste des suspects jamais ne se désemplit.
« Je ne sais pas, il y avait trop de monde. Tout le monde semble attirer par ce collier. Tu ne l’as pas ressenti ? Ce désir malsain ? Ce pouvoir implacable ? Il envahissait la pièce. »
Que dire d’autre ? Je ne peux me justifier plus. Sotte que je suis, je l’ai perdue. Peter sera tellement contrarié et déçu. Oui déçu. Et voir ses yeux flamboyants se poser sur moi avec un air de dédain…Je ne pourrai pas le supporter.
« Je sais qui l’a pris. »
Mon cri fend les rumeurs. Les soldats se retournent. Je me tourne vers Love et mes iris lui envoient un message très clair : j’ai un plan, mais il risque d’échouer à tout moment. Je scrute la foule, à la recherche d’une porte de sortie. Les soldats voudront des noms, des visages, des preuves. Improviser et mentir. Sois la digne fille d’Hermès, mon Aube abjecte. Ne déçoit pas ton Bacchus.
« Celui qui a le bijou se cache parmi les courtisans. Parmi les jupons de ses dames. Ou peut être dans les gilets de ses messieurs. Celui ou celle qui possède le collier aura de la peine à parler. Faites les déclamer des poèmes savants. Celui qui n’arrivera pas à rester concentrer et qui paraîtra perdu est l’individu que vous cherchez, messieurs. »
Dernière édition par Aurora le Mar 28 Mar 2017 - 19:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Mer 23 Nov 2016 - 15:15
Je ne sais pas, il y avait trop de monde.
Je cille. On est bien parties, alors.
- Tout le monde semble attirer par ce collier. Tu ne l’as pas ressenti ? Ce désir malsain ? Ce pouvoir implacable ? Il envahissait la pièce.
- Non.
Je mens. Bien sûr que je l'ai voulu, ce collier, comme les autres. Mais Aurora n'a pas à le savoir.
Soupir. Fouillant dans les poches de ma robe, je me trémousse légèrement. Les gardes continuent de débattre, j'ai envie d'une cigarette.
- Je sais qui l’a pris.
Silence. Je me tourne légèrement vers Aurora et je ne suis pas la seule.
- Celui qui a le bijou se cache parmi les courtisans. Parmi les jupons de ses dames. Ou peut être dans les gilets de ses messieurs. Celui ou celle qui possède le collier aura de la peine à parler. Faites les déclamer des poèmes savants. Celui qui n’arrivera pas à rester concentrer et qui paraîtra perdu est l’individu que vous cherchez, messieurs.
Les gardes acquiescent, se retirent. Les discussions recommencent, reprennent. Puis il y a dispersion, l'un d'entre eux revient vers nous.
- Nous allons suivre votre conseil. En attendant, vous resterez ici. Avec moi.
Je hausse les épaules. D'accord. Au loin, on s'attroupe. Je distingue la silhouette de la Reine, une file qui se forme. Mais les nobles sont trop loin, je les entends à peine bafouer, nerveux. Je bâille, morte d'ennui. Me laisse glisser de côté, rattrapée par l'épaule d'Aurora.
- Bon plan, chérie.
Ils finiront bien par trouver le coupable. En attente, je sens mes paupières se fermer et un sommeil léger s'emparer de moi. Qu'ils viennent me trouver, après. En attendant, je sombre.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Mar 28 Mar 2017 - 19:44
Les cheveux frôlent, caressent, répandent le parfum des hautes nuées. Ses cheveux si soyeux, si beaux. Et ce visage de marbre s’approche avec lassitude et le souffle zéphyrien des anges atténue la chute. Elle cherche un appui, un coussin de rosée dans l’étrangeté de l’endroit où les dorures sévères et les angelots aux faces ambiguës nous toisent de leur superbe.
Amour approche son visage.
Mais j’ai si peur. Moi la fille de l’ombre, la sœur des bêtes nocturnes qui se dérobent aux yeux scintillants de l’astre solaire. Mon épaule se darde d’épines noirâtres aux relents de mort. Abîmer un si beau visage sur un cousin aussi laid. Doucement, j’essaye de m’éclipser, me dérobant à ce contact impie. Je tente de lui murmurer de ne pas s’approcher en vain. Les singes drapés de soie et aux faces poudrées à outrance ne cessent de hurler leurs vers sans queue ni tête. Ainsi un lapin se fait devancer par une tortue alors que le renard charme un corbeau distrait. Les mots se mêlent et s’entremêlent créant la plus belle des désharmonies. Les violons, lustrés pour l’occasion chantent et tentent de danser avec des rimes hésitantes. Et la reine semble ennuyée, subissant ce vacarme de cour. Elle se lève, dégaine son éventail aux motifs japonais et, accompagnée par des serviteurs nains, approche à pas mécaniques. Son impressionnante perruque semblait plus laide et sa robe autrefois arborant des papillons brodés est désormais infestée de petites chenilles dorées. Le collier, son miroir magique ne semble plus faire effet sur son apparence divine.
« Gaaaardes » hurle-t-elle dans une voix d’opérette « Laissez moi avec ses deux petites empotées ! »
Les gardes se plient, s’éloignent et se rangent entre les chandeliers et les fleurs dans le fond de la salle. Les nains nous inspectent de la tête au pied, jugeant nos tenues, nos faciès blanchis par la poudre pour l’occasion et nos coiffures. Ils jacassent sous la robe de leur maîtresse.
« Aiiiinsi donc, me voilà face aux pires crapules qu’il m’a été donnée de voir ! Mon sang ne fait qu’un tour devant tant de fourberie ! A la solde de quel malfrat êtes-vous donc pour oser pouvoir prétendre vous pavaner avec le bijou de la Reine des Reines ? »
Je cache mon visage. Je secoue le bras droit de Love dans l’espoir de la réveiller et de venir en m’aide. L’éloquence et le charme sont ses domaines. Pourvu que Morphée ait été avare de sa poudre dorée pour une fois !
« J’attends, pouilleuses ! »
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Mer 17 Mai 2017 - 10:47
Elle hurle, la Reine.
Elle crie, s'indigne comme si elle n'était pas celle, qui nous l'avait donné. Le collier. Elle s'agite, me réveille. Dodeline, la tête, je me redresse. A-t-elle oublié ? Le bijou fait perdre la tête. Splendide.
Hors de question de le donner à Mirka.
- Oh, je vous en prie.
L'insolence de mon ton la fige sur place. Alors que je me le lève, il y a de l'agitation, vers le fond de la salle. Clameur qui balbutie, on amène une autre femme. Près de nous. Et dans sa main...
... le collier.
- Votre Majesté, il semblerait que la voleuse soit cette femme, en réalité.
Je fixe le collier, si proche. La Reine se tourne, s'indigne encore plus. Nous oublie. Un regard vers Aurora, vers notre garde qui ne nous voit plus.
Et sur mes lèvres, ce mot qui se forme.
Prépare-toi à courir.
Un élan. Alors qu'on force la voleuse à tendre le bijou à sa Majesté, je m'interpose. Le saisit entre mes mains... avant de courir, pour la première fois depuis... longtemps. Et foncer dans la direction d'où on est venue, vers la porte, en espérant qu'Aurora m'a suivie.
Il est magnifique, ce collier. Mais dangereux. Mais bon, une fois Peter averti, ce ne sera plus notre problème.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Dim 3 Sep 2017 - 12:47
Les couches de soie, de satin et de mousseline freinent ma course.
Cours. Cours. Cours.
J’entends dans un lointain murmure les gardes, la reine, les nains, les singes de la cour. Les angelots du plafond nous toisent. Faciès de satyres.
Cours. Cours.
Love vole sur son nuage de tissus éclatants. Le collier brille d’un éclat sombre dans sa paume.
Cours.
Souffle haletant, mains moites, je vois flou.
Cours.
Les portes sont ouvertes. La gueule de la Baleine. Et le froissement de nos robes, les hurlements, nos souffles courts. Cours, Aurora, cours. Mes chaussures de vairs claquent le sol de marbre. Cours. Les pendules sonnent, les violons s’arrêtent. Cours. Les lances se croisent, les dents de la Baleine se referment. Cours. Je veux dire à Love que je n’y arriverai pas, que c’est trop tard, que je risque de la ralentir et de tout gâcher encore une fois. Cours. Et Aphrodite et les Grâces, fardées à outrance, rient dans les peintures, leurs éventails s’agitent.
« Tu es une véritable déception, petite souillon. Enlève ta robe et va remettre tes haillons. Ta véritable place est dans les cendres. »
Cours.
Je m’engouffre in extremis entre les crocs acérés des lances. La gueule se referme. Mon souffle précipité, mes yeux hagards, mes mains tremblantes. Je tombe sur les genoux. Mes cheveux s’échappent de leurs entraves fleuries. Je regarde Love et le maudit collier. La belle Love. Le collier est dangereux, malsain. Vanité et désir se battent à l’intérieur pour tenter d’y sortir. Il est temps de le ramener à Pan.
« Je suis désolée. C’est de ma faute si nous avons failli échouer. Mais le collier…»
Mes mots se perdent. Mon esprit n’a de cesse que de me faire entendre à nouveau les sombres voix qui murmurent et mentent. Tu es si belle Aurora.
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Sujet: Re: MISSION – Les Femmes Savantes Mer 13 Sep 2017 - 19:15
Pas le temps de regarder en arrière. Pas le temps de reprendre mon souffle.
Je cours, je cours, me prends les pieds dans ma robe, manque de tomber et cours encore, ma main serrée autour du collier, à ce qu'il s'incruste dans ma peau.
Courir. Juste courir. Ne pas regarder autour, échapper aux poignes. Juste foncer vers la porte, l'ouvrir d'un coup et m'engouffrer, avec le coeur qui bat à toute allure et les cheveux dans les yeux.
Lorsque l'obscurité retombe sur moi, je me retourne et aperçoit Aurora. Elle a suivi, donc.
- Je suis désolée. C’est de ma faute si nous avons failli échouer. Mais le collier…
- On l'a, chérie.
J'ai soupiré. Et mon coeur qui ne veut s'arrêter de battre.
- C'est tout ce qui compte.
Il faut qu'on se change, que l'on marche jusqu'à l'Arbre et que l'on ramène le collier à Pan. Qu'on le prévienne.
Mais chaque chose en son temps.
Un pas, je m'approche de la Sylvestre et lui tend la main.
- Viens. On rentre.
Un sourire. Mon souffle s'apaise, je retrouve mon calme, mais j'ai assez bougé pour une éternité. A l'avenir, je m'arrangerai pour que mes missions soient moins... mouvementées.