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Ancienne Sirène
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MessageSujet: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyJeu 5 Nov 2015 - 12:14

Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité



Mirka & Lame

Ses jambes battaient maladroitement l'eau, rapidement, de manière désordonnée, tandis que son visage fixait la surface. Paniquée, Lame forçait sur ses membres engourdis dans l'espoir de sortir de l'eau et de ne pas finir noyée.

Lorsque finalement elle perça la surface, elle prit une grande et douloureuse inspiration qui manqua de la faire tourner de l'oeil. Les petites tâches blanches qui obstruaient sa vue s'estompèrent lentement. Dans sa tête, les battements de son cœur frappaient encore alors qu'elle tentait de rejoindre la plage, où du moins une zone où elle n'aurait pas à nager.

Elle était épuisée. Sans queue, nager devenait beaucoup plus difficile, beaucoup moins naturel. Et la Vénus était loin, loin du rivage.
Heureusement pour elle, les deux Murènes, gardiennes des Sirènes, se glissèrent chacune d'un côté. Elle entoura ses bras autour de ces créatures bienveillantes et se laissa doucement porter, luttant pour ne pas succomber à la fatigue.

Ils la laissèrent non pas proche de la plage, mais à sa demande, beaucoup plus haut. Remontant la Rivière Mystérieuse, dans un coin clair, lumineux, où une falaise se présentait, trempant dans l'eau. Là où elle se rendait très souvent quand sa malédiction frappait.
Dans cette falaise, il y avait un renfoncement, à moitié dans l'eau, à l'ombre, un minimum protégé des rayons solaires et des prédateurs. Une minuscule grotte où elle se sentait en sécurité, où elle avait vu sur tout et où peu de gens s'infiltraient.

À la force de ses bras, elle se hissa sur un rocher, laissant tremper ses jambes. De là, elle fouina dans un creux, dans le mur, en sortit un tas de tissus qu'elle déplia et enfila avant de le réajuster pour en faire une robe drapée, nacrée, et couvrant en partie son corps, la rendant moins vulnérable.

La Vénus fit passer le temps en s'occupant minutieusement d'elle. Coiffant ses cheveux, les nouant en complexe couronne de tresses, habillant ses bras de bracelets en or, glissant autour de son cou un collier d'émeraudes, elle ne laissait rien au hasard, se transformant en vraie déesse grecque, selon elle bien sûr. De toute manière, elle n'avait rien d'autre à faire.
Les rochers abritaient ses trésors, les cachaient astucieusement. Elle possédait même un éclat de miroir, suffisant pour s'admirer des heures durant.

Néanmoins, un bruit, non loin d'elle, l'alarma. Elle sursauta, posa brutalement son miroir prêt d'elle, et recula sur son rocher, retirant ses jambes de l'eau et les ramenant prêt d'elle. Plus haut, au-dessus d'une pierre, elle saisit un poignard dentelé au manche décoré de pierres précieuses. Elle priait pour qu'il ne s'agisse pas d'un bipède. Et si s'en était un, elle priait encore plus pour ne pas qu'il découvre sa cachette.

Entre ses lèvres, des mots en latins s'échappaient doucement, chantonné comme une berceuse pour se donner du courage, juste assez fort pour qu'elle seule puisse l'entendre.
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Ancienne Mère en Chef
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyJeu 12 Nov 2015 - 21:00

Chaud. J'ai chaud. Très chaud. Trop chaud. Peter nous impose sa canicule et c'est insupportable. J'ai essayé d'appliquer les conseils donnés par les chefs, et j'ai abandonné l'idée d'humidifier mes lèvres craquelées. J'endure en silence, je dois montrer l'exemple. Je sers les dents et je continue de travailler. Je réconforte, cuisine, aide et câline à tours de bras.
Sauf aujourd'hui. Aujourd'hui j'ai déserté. Un petit est mort. Encore un. Il s'est éteint en souffrance, trop fragile face à la chaleur. Et non, je n'ai pas réussi à le supporter. Peut être parce qu'il m'a demandé de lui raconter une histoire. Peut être parce que je n'ai rien pu faire pour le sauver. Ou tout simplement parce que je sature de voir toutes ces petites vies partir unes à unes. Je sais pas. Pour l'instant, j'erre sans bruit. Je ne sais pas vraiment pourquoi je marche. J'en ai juste besoin. Je rentrerai ce soir, et je redeviendrai la Mirka heureuse et souriante. Mais là, je ne peux tout simplement pas. Si je pouvais pleurer, peut être que ce serait plus facile. Mais je n'ai plus assez d'eau pour la gaspiller en larmes.

Je continue d'avancer, m'arrêtant parfois à l'ombre – trop rare – des arbres. Un bruit attire mon attention. Un bruit que je ne pensais pas entendre. Je m'avance vers la source de ces sons et un sourire déchire mon visage et mes lèvres. De l'eau. Je ne rêve pas, j'ai bel et bien trouvé de l'eau. Il n'y en a pas assez pour le camp, je ne pense pas. Mais il faudra que j'en parle à Freckles. A moins qu'il ne sache déjà ? Ce qui serait probable en vérité. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je n'arrive plus à avoir les idées claires. J'ai juste chaud.
J'enlève mes chaussures – une paire de vieilles converses qui commencent vraiment à tirer la gueule – et m'engage dans le lit de la rivière.

Les pierres me brûlent les pieds, et je manque de tomber plusieurs fois. Mais je finis par atteindre l'eau. La sensation de « fraîcheur » me fait lâcher un juron de satisfaction. Il n'y a pas beaucoup de profondeur, si ce n'est vraiment au milieu je crois.
Je m'enfonce jusqu'aux genoux et m'asperge le visage. Et surtout, je m'inonde les cheveux. L'effet est immédiat et me fait un bien fou.
Un bruit retentit. Je relève la tête, m'attendant à voir un garçon perdu. Ou pire, une mère. Je panique un peu, persuadée que je vais me faire sermonner.

« Je suis arrivée ici par hasard ! »

Mais il n'y a personne sur la rive. J'avance à petits pas, essayant de chercher d'où ça pouvait venir. Je finis par entendre une chanson, et m'en approche.
Finalement, un visage apparaît. Je souris et montre mes mains, pensant l'effrayer.

« Tout va bien, je ne te ferai aucun mal. »

Je m'assois maladroitement sur une pierre et savoure l'air plus frais de l'abri.

« Je m'appelle Mirka, et toi ? »

Je regarde alentour et m'interroge.

«  Tu es toute seule ? »

Ce n'est pas très sûre pour une jeune femme d'être seule. On m'a dit que les Pirates rodaient. Enfin, je ne suis pas non plus très bien placée pour faire la morale …


Spoiler:


Dernière édition par Mirka le Sam 27 Fév 2016 - 23:12, édité 1 fois
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Ancienne Sirène
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptySam 14 Nov 2015 - 14:11

HRP:


Elle se tut et pencha un peu la tête sur le côté pour mieux observer devant elle. Une silhouette s’immisça finalement dans son champs de vision. Frêle, élancée, surmontée d'une chevelure lumineuse. Pas menaçante. Du tout. Pour un peu, Lame aurait ris de sa méfiance : c'était comme être effrayée de la présence d'un écureuil.
Son corps se détendit immédiatement alors que l'humaine, naïve, tentait de la rassurer. Elle ne lui fera pas de mal, qu'elle disait.

« Comme je suis soulagée » pensait la Vénus avec cynisme.

La dénommée Mirka était-elle nouvelle sur l'Île ? En connaissait-elle les dangers ? Savait-elle qu'il ne fallait pas se fier aux sourires angéliques de ses habitants ?
Pourtant, ici, tout le monde savait. Tous étaient mis en garde, dès leur arrivée. 'La beauté n'est pas toujours la sécurité'.

Elle s'installa, la jeune fille, face à la Vénus, à l'entrée de sa caverne – apparemment pas si isolée que cela -. Cette dernière laissa planer un silence, réfléchissant un instant. Ainsi vêtue, ainsi parée, il était évident qu'elle ne ressemblait pas à une Sirène. Dans le Monde Ordinaire même, elle pouvait se fondre aisément dans la foule. Alors il suffisait que Mirka ne soit pas habituée à rencontrer des créatures marines pour ne pas comprendre qui elle était réellement.

Lame se redressa, déplia les jambes, les trempant dans l'eau. Redressant ses épaules et remontant le menton, elle sourit largement : un peu d'occupation en ces instants ennuyants n'étaient pas de trop.

- Je suis seule, répondit-elle après un silence. À l'abri des regards et des prédateurs.

Elle posa derrière elle le poignard qu'elle serrait entre ses doigts. Contre une fillette comme elle, elle n'en avait pas besoin.
De sa place elle pouvait sentir son parfum d'humaine, pouvait retracer de ses yeux sombres la douceur de sa peau de lait. Avait-elle faim, la Vénus ? Pour une si jolie bipède, toujours. Mais la Sirène doyenne aimait jouer avec la nourriture.

- Je suis Lame. Perdue en ces terres inconnues. C'est en ces lieux que mes yeux se sont ouverts il y a peu.

Ses bras se refermèrent sur sa poitrine, comme si elle avait froid, comme si elle avait peur.

- Je crains. Je redoute. J'angoisse.

Elle réajusta la bretelle de sa robe qui glissait sur son épaule avant de tendre un bras vers la jeune fille.

- Mirka, je t'en prie, approche-toi. Je me sens si seule, et tu ne m'as pas l'air dangereuse. Me ferais-tu du mal ?
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyVen 20 Nov 2015 - 16:02

Je le vois tendre la main vers l'arrière, et aperçoit un éclat métallique. Et bien, même s'il est évident au premier coup d’œil que je ne ferais pas de mal à une mouche, je suis quand même bien contente de m'être amenée doucement. Qui sait ce qu'il aurait pu se passer. Je lève les yeux vers le plafond, et regarde les jeux de lumière créés par l'eau. C'est magnifique. Il ne me faut pas grand chose pour plonger totalement dans cette atmosphère de reflets, oubliant pendant quelques secondes la jeune inconnue.
Alors, lorsqu'elle parle pour la première fois, je sursaute légèrement. Je papillonne des yeux quelques secondes et lui sourit. D'après ses paroles, elle est là depuis peu. Je me demande qui elle peut être Enfin je veux dire, à quel groupe elle appartient. Ce n'est pas une sirène, c'est certain. Je ne connais pas tellement ce pays, mais toutes les sirènes dont j'ai entendu parler avec une queue de poisson. Et  Lame possède deux jolies jambes. Tant pis, ce sera pour une autre fois j'imagine. J'essaie de me souvenir des conversations que j'ai eu à droite à gauche, savoir si j'ai déjà entendu le prénom de Lame. Peut être serait elle une ancienne Maman ? Je ne sais pas. Et puis, peut importe quelque part.
Je vois son mouvement du coin de l’œil et me retourne vers elle. Inquiète, je reste pourtant muette et immobile. Peut être que ce serait mal venu de la toucher ? Je ris intérieurement de ma gêne. C'est bien nouveau ça.
J'attrape la main qu'elle me tend et me rapproche d'elle.

«  Je te l'ai dit, je ne te ferai pas de mal. Pour dire vrai, je serais incapable de m'en prendre à qui que ce soit ».

Je ris doucement, me souvenant des nombreuses situations où ma « terrible colère » n'avait rien de bien impressionnant.

«  Je suis nouvelle aussi, tu sais. Ça nous fait un point commun ! »

Un haussement d'épaule et un sourire ponctuent ma phrase, comme si c'était quelque chose de tout à fait merveilleux. Alors, qu'a bien y penser, c'est pas si anodin que ça. Presque tous les jours, de nouvelles personnes arrivent sur l'île.

«  Tu es là depuis longtemps ? Enfin, je veux dire. Tu es nouvelle, mais tu es peut être plus ancienne que moi ? Oulà... »

Je secoue les mains devant moi et essaie d'organiser ma pensée, mon sourire amusé ne me quittant pas. Je crois bien que je me ridiculise, mais c'est pas grave.

«  C'était plutôt confus en fait, laisse tomber »

Et puis, peut être que ma question la dérange. Ce n'est pas de la gêne cette fois, c'est juste que ma trop grande curiosité m'a souvent joué des tours. J'essaie alors de détourner l'attention, sans écouter si Lame me répond ou pas.

«  Ta robe est vraiment magnifique. Et tes bijoux aussi ! Où as tu trouvé toutes ces choses ? »

C'est vrai qu'à ses côtés, j'ai quelque peu l'air d'une souillon. Elle étincelle de milles feux, alors que ma robe mériterait un sacré lavage !
Et étant une très très grande amatrice d'accessoires, je ne peux qu'envier ses bracelets et colliers. A part dans les trésors pirates peut être, je ne vois vraiment pas où elle pourrait les avoir eus. Ou alors, ça provient de son passé. En tout cas, j'ai hâte de le savoir, et peut être d'en apprendre un peu plus sur elle.
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Ancienne Sirène
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyLun 23 Nov 2015 - 0:14

Elle sourit de plus belle et tira doucement Mirka vers elle, l'installa à ses côtés, la forçant à s'asseoir sans brutalité. Sa main était chaude et moite, et probablement qu'elle appréciait le contact frais de celle de Lame, tout juste sortie de l'eau.
Ses mots étaient aussi honnêtes et pures que la jeune fille qu'elle semblait être. Naïve, trop gentille, pensant probablement que les autres l'étaient autant qu'elle. Qu'elle était mignonne … dommage que ces traits de caractère ne garantissent pas la survie, ici. À NeverLand, la loi du plus fort régnait, il n'y avait pas de place pour le respect et la sympathie. Du moins, c'était ainsi que Lame voyait l'Île.

Alors que Mirka essayait de trouver ses mots, les doigts de la Vénus vinrent saisir une longue mèche dorée de sa chevelure, à la jeune fille. Elle était peu intéressée par ses questions et ses paroles, Lame. Elle l'observait, cette jolie garçonne. La détaillait d'un œil attendri, trop attendri. Certains auraient pu penser qu'elle n'avait pas toute sa tête tant son regard était intense et insistant. D'autres crieraient à Mirka de fuir.

Elle ne disait mot, Lame. Toutes ces futilités, ces banalités d'usage qu'il était coutume d'instaurer, lorsque deux êtres se rencontraient, la barbaient. Et puis … en quoi cela pouvait intéresser Mirka, depuis combien de temps elle était ici ?

- Ta robe est vraiment magnifique. Et tes bijoux aussi ! Où as-tu trouvé toutes ces choses ?

Subitement, la conversation l'intéressait beaucoup plus. Toute pseudo-peur qu'elle avait voulu transmettre s'envola aussitôt pour laisser place à un gloussement ravi, semblable au ronronnement du chat. Cambrant un peu plus le dos, délaissant les cheveux de Mirka pour exhiber devant elles ses bras parés de dorures, elle accomplissait de petits mouvements circulaires pour que la lumière de soleil les fasse briller de mille feu.

- Oh, tu aimes ? J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux.

Elle secoua ses bras pour faire teinter ses bracelets, son qui la ravissait au plus haut point. Puis, elle vint lisser le drapé de sa robe, étirant le tissu pour que Mirka puisse en admirer les dorures et les reflets nacrés.

- Je l'ai faites moi-même, il y a longtemps de cela, dans mon pays d'origine.

Comme elle aurait aimé lui parler de ses collections de bijoux et de tissus et raconter comment elle appréciait se vêtir pour se mettre en valeur et séduire ses proies ! Elle lui avait menti, Lame, en prétextant venir d'ailleurs, maintenant, c'était à elle d'assumer.

- La Grèce, ajouta-t-elle, en dardant sur la fillette un regard lumineux. Ma mémoire semble me jouer des tours, car je ne sais comment je suis arrivée en ces terres, ni depuis combien de temps mes pieds foulèrent ces herbes. Et je regrette mes jambes, qui avant cela me portaient encore. À ce jour, Mirka, je suis condamnée à nager, ou à me traîner.

Ses jambes ondulaient doucement dans l'eau. De petits poissons venaient picorer les peaux mortes sur sa peau de lait et nager entre ses pieds. La Sirène baissa un instant la tête, observant ces petits êtres, un sourire rêveur aux lèvres, se repassant en boucle les quelques flatteries que Mirka avait bien pu lui offrir. Visage à l'expression si sereine que cela semblait trancher avec ses paroles tragiques.  

Elle glissa une mèche rebelle derrière son oreille, en rattacha une autre avec le reste de son chignon, et reporta de nouveau son attention sur la jeune fille. La regardait-elle avec envie ? Était-elle fascinée par sa beauté ? Les enfants de son âges, surtout les femelles, étaient les premières à la complimenter, à l'admirer de tout leur être.

Continue, pensa-t-elle. Parle de moi, flatte-moi de toute ton âme. Fais de moi ton modèle, compare-toi. Désire me ressembler, n'avoir ne serait-ce qu'une parcelle de ma perfection.
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyJeu 7 Jan 2016 - 13:49

La jeune femme me répond, lorsque je lui parle de ses bijoux et habits. A sa question, je hoche le tête. Bien sûr que j'aime, elle est vraiment magnifique comme cela. Et jamais je ne mentirais pour des broutilles de la sorte. Surtout pas envers une inconnue. Je ne lui en parlerais pas tout au plus. Mais peu importe. Je l'écoute raconter son histoire en silence, fascinée.

« Je l'ai faites moi-même, il y a longtemps de cela, dans mon pays d'origine, la Grèce. Ma mémoire semble me jouer des tours, car je ne sais comment je suis arrivée en ces terres, ni depuis combien de temps mes pieds foulèrent ces herbes. Et je regrette mes jambes, qui avant cela me portaient encore. À ce jour, Mirka, je suis condamnée à nager, ou à me traîner. »

Elle semble passionnée par ce qu'elle raconte, et ce pays dont elle se souvient, la Grèce. Ce nom me rappelle quelque chose, mais j'ai du mal à me souvenir exactement. J'ai tout de même des images qui me viennent en tête : des temples à colonnes, des statues de belles femmes, et d'hommes forts. Et des histoires aussi, mêlant les dieux et les hommes. Et il y a un visage en particulier qui me revient. Celui de mon père je crois. Mais pour quelle raison ? D'autres souvenirs me submergent peu à peu, et je sens ma poitrine se compresser. Je ne dois pas perdre pied. Je suis ici maintenant, sur l'île de Jamais, en compagnie de Lame. Je me bats contre mon esprit et reviens dans l'instant présent, laissant la mort derrière moi.

« C'est triste pour tes jambes, j'en suis désolée pour toi. Surtout que ces eaux ne sont pas sans danger, n'est-ce pas ? Mais tu pourrais venir jusqu'au Grand Arbre. Les enfants perdus pourraient te fabriquer un fauteuil pour avancer ! Ce serait plus simple pour toi. Enfin, tu fais comme tu veux bien sûr. »

Qui suis-je pour lui dire ce qu'elle doit faire ou non ? C'est ridicule voyons. Et puis, je ne dois pas emmener des inconnus au Grand Arbre, ce pourrait être dangereux pour les enfants ! Quelle imbécile je fais. Je cherche alors à changer de sujet, maladroitement.

«  En tout cas, tu as un vrai don pour la couture ! C'est beau ce que tu arrives à faire. J'aimerais avoir un tel talent. »

Je baisse les yeux vers mes mains, couvertes de petits pansements et de cicatrices, témoins de mes échecs. Mais je ne baisse pas les bras. J'y arriverai un jour ! Même si le plus tôt serait le mieux, je ne vais pas le nier.
Je reste silencieuse, ne sachant quoi ajouter. La gêne s'empare de moi, et je me sens obligée de poser la première question qui me vient à l'esprit. Question ridicule et sortie de nul part.

«  Tu as des amies ici ? »

Je me souviens de ses jambes, et la culpabilité me prend. Et si elle avait été rejetée par tous, a cause d'elles ? Décidément, je ne suis bonne qu'a mettre les pieds dans les plats aujourd'hui. Il faut que je me reprenne en mains, et vite.

«  Pardon, c'était un peu intrusif comme question. En tout cas, je suis vraiment contente de t'avoir rencontrée. »

Et je le pense sincèrement. Lame a l'air d'être quelqu'un de merveilleuse, et je suis contente d'être tombée sur elle et sa gentillesse.


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Crocodile & Cie
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyVen 8 Jan 2016 - 17:13

Que vois-je ?




Soudain, un son plaintif vous interpelle. C'est la complainte étouffée d'un animal. A plusieurs dizaines de mètres de vous, un Échassier tente de se sortir d'un piège : une pierre a glissé et écrase sa patte, probablement cassée. Il saigne et est apeuré, à moitié dans l'eau qui ne coule presque plus. A ses côtés, un autre Échassier tente de lui venir en aide sans succès. Des Fumerolles fatiguées, plus translucides qu'à l'ordinaires, les entourent sporadiquement. La terre tremble. Des prédateurs ne sont pas loin. L'occasion est inespérée pour eux... Alors, en ces temps troublés, est-ce que c'est chacun pour soi ?

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Ancienne Sirène
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptySam 20 Fév 2016 - 14:44

- C'est triste pour tes jambes, j'en suis désolée pour toi. Surtout que ces eaux ne sont pas sans danger, n'est-ce pas ?

Un sourire quelque peu espiègle étira les lèvres rosées de la Sirène. Elle baissa légèrement la tête pour camoufler son petit air mesquin avant de darder sur Mirka un regard intéressée. Venir au Grand Arbre ? Était-elle naïve au point de proposer à Lame de se rendre chez elle ?

- Je suis une adulte. Une femme. Je n'ai pas ma place au Grand Arbre. Et puis, vois-tu, Mirka. Je ne me souviens plus de mon enfance. Peut-être ai-je été jadis garçonne perdue. Peut-être ai-je été bannie.

La petite blondinette changea à cet instant de sujet, revenant sur le don de couture que possédait la Vénus, la complimentant de nouveau. La Doyenne gloussa, ondulant des épaules, flattée.

- Tu as des amis, ici ?

La Sirène détailla intensément la fillette tandis que cette dernière se reprenait, rouge de confusion. Quel adorable petit animal. Vraiment, touchante. Un petit lapin tout beige, ou un écureuil. On en mangerait.
Alors que Lame commençait à réfléchir à quelle partie elle croquerait en premier, une plainte lui fit tourner la tête. Elle eut un léger instant de panique, craignant avoir affaire à un pirate, ou à une véritable bête sauvage, mais s'en était tout autre. Un mignon Echassier en détresse, aidé par l'un de ses confrères.
La Vénus contempla un instant la scène, sans émotion. Elle s'appuya sur la pierre, cligna plusieurs fois des yeux avant de darder son regard sur Mirka.

- Pauvre, pauvre petit bête. Quelle tristesse d'assister à une telle scène. Quelle tristesse de devoir contempler plutôt que d'aider. Oh, Mirka, j'en suis accablée.

Elle leva son bras et plaqua le dos de sa main sur son front histoire d'appuyer un peu sur le côté 'accablé'.

- Penses-tu être capable de sauver cet être ? Ce sont d'adorables bêtes. Elles te seront à jamais reconnaissantes si tu leur venait en aide.

Et que ce serait distrayant pour la Vénus d'observer une telle scène …

- Vas-y, douce Mirka ! Je te surveillerai d'ici-même et t’appellerai si jamais un danger venait à s'approcher. Mais ne laisse pas cet animal périr de ce mal.

Il serait idiot de voir son repas finir dans le ventre d'un autre prédateur.
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptySam 27 Fév 2016 - 23:46

Je reste silencieuse, alors que la jeune femme en fait de même. Je peux sentir qu'elle me fixe, mais n'ose croiser son regard. Je viens de lui poser de nombreuses questions, et il est très probable que je l'ai mise dans l'embarras. Cette idée renforce ma gêne. Je reste donc là, immobile, écoutant la respiration de mon amie. J'attends qu'elle dise quelque chose, qu'elle relance la conversation.

C'est à ce moment qu'une plainte me sort de cette situation. Je lève la tête, apeurée. Sommes nous en danger ? Je ne suis pas en forme pour pouvoir nous défendre, même s'il est évident que je ne vais pas rester les bras ballants à regarder un animal nous manger.
Je tends le cou pour voir ce qui fait un tel bruit et gémis en voyant un échassier pris au piège. Pauvre petite bête. Il faut que je l'aide, c'est certain. Mais je ne peux pas m'absenter comme ça, ce n'est pas poli. Pourtant, je me lève déjà, prête à intervenir.  Je me tourne finalement vers Lame pour m'excuser, mais suis prise de cours.


Pauvre, pauvre petit bête. Quelle tristesse d'assister à une telle scène. Quelle tristesse de devoir contempler plutôt que d'aider. Oh, Mirka, j'en suis accablée.

La jeune femme est vraiment quelqu'un de sensible. Elle semble très touchée par la détresse de l'animal. Même si quelque chose me dérange dans son attitude. Je ne saurais dire quoi. Je hausse des épaules mentalement et l'écoute parler, en jetant un coup d’œil à l’échassier prisonnier. Lorsqu'elle m'ordonne de l'aider, je soupire de soulagement.

« J'y vais de ce pas. Et merci de ton aide, c'est vraiment très gentil. »

Je lui souris et me mets en marche, en direction de l'animal paniqué.

A peine sortie de l'ombre, la chaleur me rattrape et me fait suer à grosses gouttes. Je regrette déjà d'avoir quitté la caverne et hésites à y retourner. De toute façon, je ne suis pas assez forte pour soulever la pierre. Et puis, qui dit que j'arriverai à temps ? Il se peut qu'un prédateur surgissent de nul part entre temps.

« Du courage Mirka. »

Je reprends ma volonté en mains et avance. Mais c'est beaucoup plus compliqué que prévu. Les pierres sont instables et glissantes. Je risque de me faire mal, ou d'être prise au piège à mon tour. J'écarte les bras, cherchant l'équilibre. Mais c'est peine perdue. Alors que j'ai un pied en l'air, cherchant où le poser, le caillou sur lequel je suis appuyée bouge. Et j'ai beau agiter les bras dans tous les sens, je finis quand même par tomber sur le postérieur, en poussant un cri. Grimaçante, je lève ma main vers Lame, pour lui montrer que tout va bien.

« Rien de cassé ! »

C'est vite dit quand même. J'ai horriblement mal aux fesses et au pied gauche. Je me redresse avec difficulté et me remets en route. Mon cri a effrayé les échassiers, et je peux voir toute la peur que je lui inspire dans le regard de celui prisonnier.

« Sssht, tout va bien. Je vais t'aider. Tout va bien. Toouuuuuuut va bien »

Je garde les bras droits devant moi et finis par me retrouver aux côtés de l'animal, remarquant au même moment le sang s'échappant de sa blessure. Il s'agit maintenant de bouger la pierre. Et je n'ai aucune idée de comment je vais m'y prendre.
Je jette un coup d’œil vers mon amie, pour vérifier que tout va bien, contrôle que mes cheveux soit correctement en place, et commence à essayer de soulever la roche.
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L'Ombre
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MessageSujet: Re: Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité   Viens, traverse les nuages, parcours l'obscurité EmptyLun 13 Juin 2016 - 20:49

The End


L'animal se méfie mais les mères véritables,
On le sait savent toujours se montrer charitables,
L'Échassier l'a compris et se laisse donc aider,
Bien que pendant ce temps, la sirène ait filé.


FIN DE L'AVENTURE




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